Auteur : Cyzia.

Titre : Le temps d'un week-end de folie…

Genre : Humour/Romance, Slash, pairing HP-DM.

Résumé : Harry, fabuleux danseur, se rend à un festival rock. Son week-end sera parfait puisque Draco Malfoy se trouvera sur son passage.

Disclaimer : Rien n'est à moi, en dehors des nouveaux persos et de l'histoire…, tout est à JKR…. Merci à celui qui a créé les Eurockéennes…

Musique écoutée pendant l'écriture de ce chap : 'Rose' de Rose, 'Minutes to Midnight' de Linkin'Park, la BO de Garden State, Mika, Sean Lennon, Keren Ann,… Tous excellents ;-)

LE TEMPS D'UN WEEK-END DE FOLIE

Chapitre 5 – L'Alsace…

Ouh la, c'est qu'il fait frisqué dans le coin par si bon matin… J'en aurai presque le bout du nez gelé…

Mmmhhh, … je me blottis un peu davantage contre la source de chaleur qui rayonne dans mon dos.

La source de chaleur ?

J'entrouvre mes yeux, tourne doucement ma tête vers l'arrière…

Et nom d'une pipe ! Draco me tient dans ses bras dans une étreinte puissante et tendre, c'est à peine s'il me laisse assez d'air pour respirer…

Mais c'est qu'il est mignon comme tout quand il dort…

Wouah, je craque. Je crois que si je n'étais pas déjà dingue de lui, je le serai à l'instant.

Un ange.

C'est définitivement à un ange qu'il s'apparente le plus…

Je me sens si bien là, protégé. J'ai l'impression qu'un bouclier lumineux m'entoure et tient tout le reste à distance raisonnable.

Je n'ose même pas croire ma chance de me réveiller dans les bras d'un tel canon.

Oui, je sais… Tout cela ne me ressemble pas.

Harry, la fiotte, au placard !

Je dois me reprendre… Ce n'est pas en jouant les vierges effarouchées que je vais me montrer sous mon meilleur jour.

En parlant de meilleur jour… je tends mon bras jusqu'à mon petit sac à bandoulière que j'avais laissé entre mes jambes, je l'entrouvre et j'attrape mon Sauveur : ma boite de Tic-Tac…

Une vraie bénédiction, ces trucs…

Je sais bien que ce n'est pas comme si on allait se rouler une galoche dans la seconde, enfin… on ne sait jamais ! En tous les cas, ce sera toujours mieux que de lui envoyer mon haleine matinale fétide en live tout droit sous son nez…

Une fois assuré que la mise aux normes de mon souffle est en ordre, je lisse mes habits tout en me retournant en douceur avant de déposer un léger baiser sur le bout de son nez.

Je murmure son prénom, d'une voix quelque peu cassée par un trop plein d'égosillements – car c'est bien de cela qu'il s'agit quand je chante…- sur mes groupes préférés la veille.

Ses paupières papillonnent, leurs longs cils frétillant devant la lumière du jour.

Dès qu'il pose ses yeux sur moi, il m'offre le plus beau sourire que je n'ai jamais vu. Incroyable… ! En existe-t-il seulement de pareils ?

- « Bonjour… », je lui dis de ma voix éraillée.

Il sourit encore. Mon Dieu… Je le croquerai tout cru si cela m'était donné…

- « Bonjour Harry. », me répond-t-il de sa jolie voix douce et masculine. « Tu es enroué ?

- Non, pas vraiment, c'est simplement ma voix qui fait des siennes, j'ai trop chanté à tout va, hier, c'est tout. Cela m'arrive systématiquement quand je suis en soirée et que je me lâche un peu de trop. J'adore chanter, mais j'ai bien moins de talent que toi…

- Oh, je ne dirai pas ça… », plaisante-t-il.

- « Si, si. Ne cherche pas à me lancer des fleurs pour quelque chose que je ne mérite pas, je suis bien assez égocentrique comme cela… », je ris.

- « Si tu le dis… », il se relève doucement tout en faisant attention à ce que je me lève en même temps, histoire de ne pas me faire basculer à terre, étant couché entre ses bras…

Il se tourne vers le sac militaire qui lui servait encore il y a peu d'oreiller, fouille à l'intérieur quelques instants et me présente une petite boîte cartonnée de bonbons.

- « Sers-toi, ils sont au miel. C'est bon pour ce que tu as, je m'en sers souvent pour soulager ma gorge après avoir forcé après une répèt' ou un concert. Je chante peu, mais cela m'arrive de forcer quelques fois…

- Merci, c'est très prévenant de ta part », je me sers et il m'imite aussitôt.

- « Alors c'est parti, tu es prêt pour notre petit road-trip ? », me demande-t-il.

- « Je rassemble mes affaires et je suis tout à toi », je lâche, une gestuelle faussement sensuelle, suçotant le bonbon.

Il éclate de rire et me dit que je suis 'trop'. 'Trop quoi' je ne sais pas, mais ça a l'air de lui plaire.

Je me relève, ôte son pull qu'il m'avait prêté la veille et le lui tend en le remerciant. Je passe une main leste dans mes cheveux, les ébouriffant un peu davantage. Je lui épargne la vision de mes lingettes matinales, ça fait trop gay, sur le coup…

Il rit.

- « Eh bien, c'est bien pratique cette façon de te coiffer… », je lui lance un regard sombre, mais comique, sachant très bien que même quand il plaisante cela reste toujours gentil. « Mais c'est aussi cela, ton charme… Harry, le sauvageon…

- Hey ! »

Je lui donne un petit coup contre son torse que je devine très ferme.

- « Pardon, pardon… », s'excuse-t-il avant de me donner une bise sur la joue.

Je me sens devenir guimauve sur le coup.

Harry, reprends-toi nom d'un…

Arghhh…

Comment arrive-t-il à me remuer autant en faisant si peu. C'est insensé, je n'ai jamais rougi à cause d'une maudite bise sur la joue. Espèce de pucelle, va !

Je me morigène intérieurement et me reprends.

- « Voilà, je suis prêt. Tu as faim ? On pourrait s'acheter quelques viennoiseries avant de partir. »

Il acquiesce et passe une main dans ses cheveux en les lissant vers l'arrière avant de les coiffer de sa casquette de bidasse. Je me rends compte qu'il a le total look, presque, avec son sac militaire, la casquette, le baggy qui fait penser un peu à certaines tenues militaires. J'aime son style, et, en même temps, je suppose que cela lui donne l'opportunité de passe inaperçu lorsqu'il est dans ce genre de situation… Je n'ose imaginer ce que cela doit être d'avoir à tout le temps essayer de dissimuler son identité, histoire de passer un petit moment tranquille, de faire quelque chose comme tout le monde, tout simplement. Et je lui en fais part.

Il me sourit et me dit que j'ai tout à fait raison. Il n'y avait pas pensé avant d'être connu, et, à présent, il a quelques fois le sentiment d'étouffer. Aussi, se protége-t-il de la sorte.

Il pose délicatement sa main sur mes reins et m'entraîne à sa suite jusqu'au stand. Il ne me lâche pas un seul instant jusqu'à ce nous soyons arrivés à quelques mètres de la petite file, qui attendait déjà devant le stand de viennoiseries, et me demande rapidement ce que je désire.

Lui, suis-je tenté de lui répondre…

- « Un café noir et deux petits pains au chocolat. Je vais rester ici, si ça ne te dérange pas, pour appeler mon amie, histoire de la prévenir que je ne rentrerai pas avec elle.

- Bien sûr, il n'y a aucun souci, à tout de suite. », me répond-t-il avant de déposer un fugace baiser sur ma joue.

Cette habitude me désarçonne de plus en plus, s'en est dingue…

Je sors mon téléphone et appelle Metta. Il est tôt, à peine sept heures et quelque, mais je suis si distrait par Draco que je ne veux pas prendre le risque d'oublier de l'appeler plus tard et qu'elle se fasse du souci.

- « Honey, c'est moi.

- Eh ben, en voilà, un revenant. », sa voix encore endormie.

- « Tu ne devineras jamais, Honey…

- Quoi donc ?

- Allez, cherche, si je te le dis de suite, où est l'intérêt de te faire languir ?...

- Eh ben, je suppose que si tu es aussi monté sur ressort dès sept heures du mat, je peux dire sans trop me tromper que tu as du avoir ce que tu voulais… Tu l'as retrouvé et tu as eu la partie de jambes en l'air du siècle ?...

- Metta ! Mais pour qui tu me prends ?... comme si c'était mon genre…

- C'est vrai, cela te ressemble si peu… », répond-t-elle narquoisement.

- « Ha ha… Tu es très fine le matin de bonne heure…

- Que veux-tu ? Je suis grincheuse quand on me prive de mon quota d'heures de sommeil… Et en plus, j'ai eu froid cette nuit, sans toi…

- Je suis désolé, Honey. J'ai juste tenu à te prévenir pour que tu ne t'inquiètes pas.

- Allez,… Minidou, lâche l'info… Je suis pas très perspicace aussi tôt.

- Je t'aime Met'.

- Je sais, moi aussi.

- Eh bien, en fait, une fois ma rencontre avec Sean vaine -enfin pas tant que ça, puisqu'il m'a appris que le groupe avait déjà quitté les lieux-, je suis tombé sur Draco tout à fait par hasard dans les coulisses, alors que j'avais abandonné tout espoir… Il était là parce qu'il est fan des Depeche Mode et voulait assister à leur concert.

- En voilà un qui a du goût au moins…

- C'est clair. Bref, on a parlé, après le concert, il m'a proposé un verre, que j'ai accepté.

- Tu m'étonnes…

- Met'…

- Oui, c'est bon, je reste sage et je t'écoute.

- C'est pas ça, ma belle, mais je n'ai pas trois heures…

- Il est où là ? je suppose qu'il n'est pas à tes côtés si tu me dis tout ça.

- Il est à quelques mètres dans la file pour acheter des viennoiseries. Il est trop chou.

- Et il ne se fait pas repérer, personne ne l'a encore reconnu ?

- Non, en fait, et heureusement d'ailleurs… Bonjour la pagaille sinon… Ses gardes du corps ne sont pas là, il porte une casquette et regarde ses chaussures les trois quarts du temps en essayant de passer inaperçu…

- Ok. Donc, vas-y, accouche.

- Où j'en étais ? Ah oui, il m'a traîné vers le lac où on a parlé et où on s'est assoupi sous un saule pleureur jusqu'à maintenant.

- Pas de gros câlin ?

- Non, Honey… Faire ça devant autant de peuple avec un gars connu, ça le ferait moyen, imagine qu'un gros malin le reconnaisse et filme le tout. On peut faire tout et n'importe quoi avec des portables maintenant…

- Que de prudence, tu m'épates…

- Non, c'est même pas ça. C'est que j'y ai même pas pensé… Je me reconnais pas, Met', c'est comme si ce mec m'avait envoûté. Je bredouille, je rougis, une vraie pucelle, je te dis…

- J'aimerai bien voir ça…

- Vaut mieux pas, je t'assure… Il a une prestance incroyable et met le chien fou que je suis au placard sans un mot… Je ne l'ai même pas embrassé, et tu sais bien que c'est quasiment toujours moi qui fais le premier pas et que je me laisse très rarement, voir jamais, mener par le bout du nez…

- C'est nouveau, en effet… Je ne te connaissais pas comme ça.

- Mais moi non plus, Met', moi non plus. Draco me fait ressentir des choses nouvelles. Et j'ai peur de ce qu'il va faire de moi s'il continue comme ça.

- Allons, t'es un grand garçon, tu en as vu d'autres…

- Oui, si tu le dis. Bref, en fait, je lui ai proposé de lui faire un petit tour d'Alsace. Je l'ai invité quelques jours chez moi avant qu'il ne retourne à Dublin.

- Quelle bonne idée ! Harry, c'est… C'est vraiment bien pour toi. J'espère que ça se passera bien. Tu vas l'emmener où ?

- Oh bien, aujourd'hui j'avais pensé déjà par aller chez moi, prendre une douche, puis cet après-m' lui faire découvrir le coin sans trop s'éloigner, on a pas dormi des masses après tout et je suis plutôt crevé pour l'instant.

-C'est un bon programme, pour commencer. Donc tu rentres sans nous, si je comprends bien ?

- Oui, ma belle. Tu m'excuseras, mais c'est pas avec les blagues de potache d'Hamill qu'on va se créer une ambiance intime… Le voyage en groupe, non merci.

- Comme je te comprends ! Mais je t'en veux quand même de me laisser tenir la chandelle avec les deux comiques de service.

- Tu t'en sortiras !

- Bien sûr ! J'ai foi en moi…

- Ok, ma belle, je vais te laisser alors, je crois que Draco va bientôt revenir. Il n'y a plus qu'une personne devant lui dans la file.

- D'accord, Minidou, mais fais bien attention à toi… Sois prudent ! Et appelle moi pour me donner des nouvelles dès qu'il sera parti.

- Oh, mais je t'appellerai avant, comment crois-tu que le séjour de Draco soit complet sans goûter l'un de tes succulents chocolats ?

- Tu vas me l'amener ? », demanda-t-elle, incrédule.

- « Bien sûr, … et puis, je veux savoir ce que tu penses de lui. Tu restes combien de temps chez toi avant de partir en Corse ?

- Je dirai quatre-cinq jours, donc on aura largement le temps... Bien, alors à très bientôt, rentre bien…

- Oui, enfin, si je me plante pas de chemin, tu sais que moi et l'orientation…

- Mmmpfff… oui, tu as raison, bon courage pour la route !

- A plus, Honey !

- A plus, chéri. »

C'est étrange comme le fait de parler avec cette fille me rassure à chaque fois. Je ne sais pas comment elle fait, car même en se moquant de moi, quelque chose se passe entre nous deux et elle me calme toujours… Ca doit venir de sa voix si sereine et douce. Une vraie mère pour moi !

J'ai à peine le temps de ranger mon téléphone dans ma poche que je vois Draco qui vient vers moi, ses mains remplies à craquer.

Je me précipite vers lui et le débarrasse de mon café et du sachet qui contient les viennoiseries.

Il a l'air quelque peu contrarié. Je lui demande ce qui ne va pas.

- « Oh rien, mais c'est juste que je viens de vivre une scène assez douloureuse… »

Je fronce les sourcils ne comprenant pas où il veut en venir. Il me désigne la personne qui se trouve devant la caisse.

Et là, je comprends, je remets immédiatement cet individu dans son contexte. Et saisis sans peine l'agacement de Draco.

- « Ce type… Ce type, j'en ai rarement rencontré des plus lourds… Il m'a fait un rentre-dedans des plus équivoques, j'en étais embarrassé tant il était vulgaire. Les gens autour de nous en étaient tous visiblement gênés.

- Oh, comme je te comprends. Ce comique m'a servi il y a deux jours à un autre stand. Il était vraiment pénible. Mais, en quelque sorte, je lui dois de t'avoir vu pour la première fois… Donc, je ne lui en veux pas. »

Draco me regarde, sans trop savoir de quoi je parle.

- « Tu sais, avant-hier quand on s'est vu dans la file d'attente pour la première fois. Je venais de sortir des griffes de notre ami commun, qui disait avoir vu deux canons dans la même journée, et c'est là que je t'ai vu et j'ai compris de qui il parlait.

- Ok, je comprends mieux ses paroles sans sens, il semblerait qu'il t'ait vu entrain de téléphoner pendant que j'attendais dans la file. Il se disait béni de voir autant de bombes en si peu de temps… Je le plaindrai presque… »

Je retiens difficilement un rire noir. Cependant par envie de taquiner l'autre abruti un peu davantage, je me penche vers Drago et l'embrasse sur la joue, le remerciant pour les petits pains et le café qui va sauver ma matinée. Tout en l'entraînant à présent vers l'extérieur du site, je me retourne brièvement et fais un salut de la main au pauvre gars, le narguant une dernière fois avant de poser avec douceur l'une de mes mains sur le haut des fesses rebondies de ma bombe à moi…

Peu de temps après, une fois hors de vue, je récupère ma main, mon café et mon sachet de viennoiseries m'attendant. Bien que la tentation de laisser ma main à cet endroit soit vraiment forte, je ne voudrais pas abuser et précipiter les choses. Tout vient à point…

Nous marchons tout en dégustant notre petit-déjeuner et finissons par trouver un taxi sans trop de difficulté. Nous lui demandons de nous déposer devant un loueur de véhicules.

Le trajet ne dure pas bien longtemps. Mais, étrangement, je me sens emprunté, mal à l'aise dans ce taxi aux côtés de Draco. Je repense à tout ce qui s'est passé les quarante-huit dernières heures, et je n'en reviens pas.

Ce n'est pas le fait qu'il soit connu qui me chamboule tant, non, c'est lui.

Tout simplement, lui, ce qu'il est.

J'adore ses magnifiques fossettes, ses yeux rieurs, sa chevelure hors du commun, son caractère bien trempé, mais si touchant par moment, et également ses fesses… Oui, parce que là… elles sont… indescriptibles de beauté. Je crois que j'y passerai des heures à les embrasser, les caresser, les effleurer, les faire miennes…

Oh la, Harry, redescends… Te chauffer tout seul à ce point n'est pas la meilleure des choses à faire en présence de ce si sympathique chauffeur de taxi hétérosexuel…

Il risquerait de ne pas bien prendre le fait que tu te fasses un si joli petit cul sur la banquette arrière de son moyen de transport…

Je m'efforce de regarder ailleurs, partout sauf en direction de Draco qui semble avoir perçu mon trouble et qui s'acharne –le salaud- à effleurer du bout de ses doigts le haut de mes cuisses où il a laissé traîné sa main depuis quelques minutes.

Respire…

Allez, inspire, expire… Pense à quelque chose de rebutant.

Je suis sauvé par le gong, du moins c'est une façon de parler. Nous venons d'arriver et le chauffeur se retourne nous annonçant le prix de la course à payer. J'insiste pour débourser moi-même la totalité.

Je sors de la voiture et prends mon courage à deux mains pour regarder Draco dans les yeux, faisant face à la gêne qui m'oppressait quelques instants plus tôt. Il semble comprendre que ce n'est pas le moment idéal de me taquiner. Par ailleurs, il fait bien. Parce que le peu de self control que j'ai réussi à rassembler dans la dernière minute est à deux doigts de s'effriter, et là j'aurai bien du mal à me retenir de lui sauter dessus et de lui faire subir les derniers outrages.

Comment j'ai réussi à m'endormir au creux de ses bras sans rien faire ? Ce fait me laisse perplexe. A présent, j'ai les idées claires –merci mère Caféine…- et les yeux bien en place, c'est-à-dire braqués sur son postérieur affolant…

Metta a raison. Je ne suis qu'un vulgaire pervers assoiffé de sexe…

Je me fais pitié. Pas même capable de rester auprès d'un mec intéressant cinq minutes sans bander comme un taureau…

Pitoyable…

Et c'est comme cela que tu comptes le mettre dans ton lit, Harry ?...

C'est bien ce que je disais… Un minable guidé par sa queue.

Je ne sais même pas comment il fait pour rester aussi zen, lui…

- « Ca va, Harry ? », me demande-t-il avec son charmant petit accent.

Je sursaute.

- « Oh oui, j'avais juste la tête ailleurs. Excuse-moi. », je lui réponds bredouillant presque.

- « Il n'y a pas de souci », il sourit. « Tu viens ? »

Je me rends compte alors que cela devait faire une bonne minute qu'il m'attendait sur le trottoir, que je décide enfin de me bouger…

Quel boulet, je fais…

Rappelez-moi pourquoi cette bombe torride s'intéresse à moi…

Nous entrons dans la boutique, qui fort heureusement est ouverte malgré le fait que l'on soit un dimanche matin huit heures… Ils doivent avoir prévu le coup, avec les eurock… je n'avais même pas pensé au fait que les magasins seraient fermés et que nous rencontrerions peut-être des problèmes pour louer une voiture…

En tous les cas, je constate que penser à cela et parler tout simplement avec lui, fait réduire nettement la pression dans mon pantalon. Merci… je ne suis peut-être pas perdu…

Il ne nous faut pas bien longtemps pour obtenir un véhicule. Draco a insisté pour payer la location, argumentant que j'étais déjà bien aimable de l'accueillir chez moi quelques jours.

Aimable ?

Quelle idée saugrenue et charmante…

C'est vrai que c'est un geste tout à fait spontané et désintéressé de ma part…

Mouais.

En moins de vingt minutes, nous sommes installés dans un superbe cabriolet. Je suppose que l'on ne se passe pas aussi aisément de ses petits privilèges…

Je ris.

- « Quoi ? », me lance-t-il ne voyant pas pourquoi je me moque de lui.

- « Le cabriolet… C'était nécessaire ? », dis-je en me marrant plus que de raison.

- « Eh bien, j'ai pensé que ce serait sympa, pour voir les paysages…

- Oh.

- Oh. », répète-t-il à son tour, heureux de m'avoir rabattu le caquet.

- « C'est une bonne idée », j'avoue. « Quel dommage que je n'ai pas le permis, histoire que tu profites davantage de la vue…

- Ce n'est pas grave. », me rassure-t-il.

Le voyage continue ainsi. Je suis bien plus à l'aise que dans le taxi, où l'atmosphère était oppressante et chargée de tension…

Nous discutons de tout et de rien. Il me parle de sa vie, de ses tournées, de son amour de la musique, des tout débuts difficiles de leur groupe, de leurs premières réussites, de l'écriture des chansons,…

J'ai l'impression que cela dure des heures.

Et puis, d'un coup, je l'entends qui prononce mon prénom un peu plus fort.

Il rit, je m'étais assoupi quelques instants, à ce qu'il semble.

Merveilleux… Et maintenant, j'ai l'air de me foutre de ce qu'il dit, en plus !

- « Désolé, Draco.

- Il n'y pas de souci. Cela m'arrive très souvent aussi. Lorsque je ne conduis pas, le ronronnement du moteur me fait m'endormir systématiquement !

- Ok, mais je suis navré quand même, je t'écoutais et l'instant d'après… », je ne me l'explique pas… « Cela doit être également la chaleur et le manque de sommeil. Il fait déjà une température incroyable alors qu'on est encore dans la première partie de la matinée…

- Oui, il doit y avoir un peu de ça, j'ai sorti les lunettes de soleil tant j'étais éblouie par la luminosité… Ce pays est bien moins gris que le Royaume Uni… »

Je ris. C'est vrai.

- « C'est vrai. En plus, l'Alsace est dans une sorte de fosse. Une plaine entre deux chaînes de montagnes, les Vosges et la Forêt-Noire en Allemagne. Et cela joue beaucoup sur la météo. En hiver, nous avons fort souvent les températures les plus froides du pays. Et en été, il y fait très chaud. Autant que sur les côtes méditerranéennes, le vent marin en moins. Un microclimat, en quelque sorte.

- Oh ho, je me coucherai moins bête ce soir », me nargue-t-il. Je lui lance mon regard noir, et il rit, encore… « Plus sérieusement, on approche de Strasbourg, c'est pour cela que je t'ai réveillé. Je ne savais plus où allait ensuite.

- Ok, eh bien, je ne suis pas un grand spécialiste du trajet, donc on va faire au plus simple. Tu suis l'autoroute A4 en direction de Paris et on empruntera la sortie Hochfelden, puis on se dirigera vers Kirrwiller, où j'habite.

- Kirrwiller ? », j'acquiesce. « Ok. Tu peux te rendormir. », dit-il tout sourire. « Je te réveillerai à ce moment là… »

Je ne sais pas trop comment le prendre, mais trop heureux de l'opportunité, je pose ma main sur sa cuisse et me laisse aller à la rêverie une fois de plus.

J'ai à peine l'impression d'avoir clos mes paupières un instant, que j'entends à nouveau sa voix douce. Mais ce n'est pas pour me réveiller, il fredonne en même temps que le lecteur cd, dans lequel il semble avoir mis un cd. Et c'est sur cette berceuse que le sommeil m'emporte pour de bon.

Je papillonne des yeux alors que je sens une multitude de petits baisers délicats sur mon visage. Je me retrouve face à un Draco rayonnant. Il fait bon, et même plutôt chaud. Il est assis sur son siège, complètement tourné vers moi et s'amuse de me voir encore groggy, j'ai l'impression d'avoir fait une nuit complète et je me sens tout ragaillardi. Il recule un peu et je regarde autour de moi.

- « Mais on est arrivé ! », je m'exclame, stupéfait. « Pourquoi tu ne m'as pas réveillé à la sortie de l'autoroute ?

Tu semblais si serein… Je n'ai pas voulu te déranger », me répond-t-il avec un ton de choux à la crème… il est si attentionné, c'est vraiment incroyable. « Et puis, ce n'était pas bien compliqué. Une fois sorti de l'autoroute, j'ai suivi Kirrwiller, ce n'était qu'à dix kilomètres, et le chemin était bien indiqué. Par contre, une fois dans le village, j'ai du te réveiller. Je ne sais pas où aller ensuite. »

Il m'épate… Moi qui ne suis pas capable de retrouver mon chemin ici une fois sur deux, alors que j'habite le coin depuis deux ans…

- « Euh… bien, bien. Tu prends à droite, tu montes la petite ruelle, ensuite la première sur la gauche et tu continues jusqu'au bout. C'est la dernière petite maison, celle en pierre avec du lierre qui recouvre la façade. »

Il prend immédiatement le chemin que je viens de lui indiquer et moins d'une minute plus tard, nous arrivons à destination et il se gare à l'intérieur du porche que je lui désigne.

Je n'en reviens toujours pas… J'ai Indiana Jones avec moi…

Je sors de la voiture, encore un peu hébété et l'aide à récupérer nos sacs du coffre.

Fort heureusement, je n'avais pas laissé mes clefs dans la voiture de Tessa, comme je l'avais prévu. J'ouvre rapidement la porte et l'attends sur le seuil de la maison. Il regarde la cour, émerveillé.

- « Tu vis seul ici ?

- Oui, pourquoi ?

- Tu m'avais dit une petite fermette… C'est plutôt grand, si tu veux mon avis. »

Je ris. C'est vrai.

- « Mais si tu voyais les autres corps de ferme du coin… Tu trouverais celui-ci bien petit. Surtout que c'est à la mode en ce moment, tout le monde rachète les corps de ferme et les retape depuis quelques années. C'est très prisé.

- Je veux bien le croire, c'est très joli, ça a beaucoup de charme. Surtout avec les dépendances tout autour et toutes ces fleurs. Comment appelle-t-on ceci ? », tout en me désignant ce dont il veut parler.

- « Ce sont des colombages. Les Alsaciens construisaient leurs maisons de cette façon autrefois. Et les restaurer est revenu au goût du jour. J'ai de la chance que la mienne soit en plutôt bon état. Je n'ai pas de connaissances très vastes en bâtiment, je n'ai eu que quelques parquets et peintures à refaire en emménageant ici. »

- « Et tu as quelle surface ?

- Oh, je dirai que j'ai un peu plus de cent mètres carrés pour l'habitation principale. Ensuite, je me suis aménagé une petite salle de répétition rien que pour moi dans la petite dépendance, au fond. Et la plus grande, en face, doit faire la même surface que la maison, mais c'est une grange que je ne compte pas transformer pour l'instant. C'est plutôt grand, c'est vrai, pour une seule personne. Mais j'aime avoir de l'espace et être au calme. Cette maison appartenait à mon boss jusqu'à il y a quelques mois, je la lui ai rachetée. Je ne savais pas avant si je voulais rester dans la région, mais depuis quelques temps je m'y sens chez moi et donc j'ai investi.

- C'est superbe, en tous les cas. Je t'envie vraiment d'avoir un endroit aussi paisible à toi.

- Merci. », je lui souris. « Bien, on rentre, je te fais visiter ?

- Volontiers, je te suis. »

Je l'entraîne à ma suite et lui fais faire le tour de la maison. A peine entrés, nous nous trouvons dans le séjour qui regroupe une grande cuisine américaine et un salon chaleureux décoré avec goût. Visiblement, il aime la décoration et me le fait savoir. Je sais qu'on croirait que Harry vit dans une garçonnière, mais j'aime avoir un chez-moi confortable et je n'y emmène que rarement des hommes. Ceux qui ont vu ce salon le plus souvent sont Metta, Hamill et Tessa. J'aime recevoir mes amis et leur faire de bons petits plats…

Ensuite, je l'entraîne vers le couloir, où je lui montre rapidement mon bureau, le cellier et la buanderie.

Puis je monte à l'étage où une mezzanine, dont je me sers comme coin de lecture avec une petite bibliothèque, donne sur le séjour. A l'arrière, de chaque côté de celle-ci, se trouvent deux pièces, ma chambre et la chambre d'amis, qui donnent encore toutes deux sur une salle de bain commune.

Draco me félicite une nouvelle fois. Il aime beaucoup les tons anthracite et doré que j'ai utilisés pour ma chambre. Et c'est vrai que j'en suis fier. J'aime beaucoup son atmosphère.

Je lui propose de déposer ses affaires dans la chambre d'amis, de profiter de la salle de bain pendant que je cuisine un petit quelque chose, puisqu'il est déjà presque midi, et lui désigne l'armoire où se trouvent les serviettes de bain.

Je le laisse se mettre à l'aise et retourne vers ma cuisine. J'ai vite fait de décongeler quelques champignons, dont je raffole et dont j'ai toujours une réserve à la maison. Je descends vite fait chez la gentille voisine et lui emprunte un peu de crème fraîche. Je sors des pennes d'un placard et chauffe le tout.

Un quart d'heure plus tard, un bon fumet emplit la cuisine. Draco descend les marches et s'approche.

- « Hummm, ça sent vraiment très bon, Harry. Qu'est-ce que tu as fait ?

- Eh bien, des pennes aux champignons, j'espère que tu aimes ça. J'ai fait les fonds de tiroir, puisqu'il n'y a rien dans le frigo. J'étais en vacances les deux dernières semaines, et je ne comptais pas m'éterniser longtemps ici à mon retour.

- J'adore, ne t'inquiète pas. Tu ne devais pas revenir chez toi après les Eurockéennes ? Tu es bien certain que je ne te dérange pas ? », s'enquière-t-il.

- « Oh bien sûr que tu ne me dérange pas, je ne te l'aurais pas proposé sans cela.

- Tu me rassures…

- En fait, j'ai encore un peu plus d'un mois de vacances et j'avais prévu d'aller peut-être aux States chez quelques amis pendant un moment, mais on avait encore rien fixé.

- Tu as encore beaucoup d'amis là-bas ?

- Une petite dizaine. Quelques danseurs avec qui j'ai travaillé et gardé le contact et également un petit groupe qui vit à New York, la plupart sont des artistes peintres branchés. Ils ont une petite galerie ensemble et cela commence à très bien marcher.

- C'est sympa. Tu vas les voir souvent ?

- Eh bien, non, en fait. J'allais leur rendre visite fréquemment quand je bossais à Vegas, mais depuis je n'en ai pas eu l'opportunité souvent, seulement une ou deux fois alors que je passais dans leur coin pour mon boulot.

- Ca serait dommage de passer à côté si tu en as le temps cet été…

- C'est clair. J'ai gardé mes semaines de congés payés depuis presque mes débuts au Royal Palace pour pouvoir m'y rendre quelques semaines.

- Donc je m'efforcerai de ne pas trop te retenir ici…

- Oh ne t'inquiète pas pour cela. Je ne suis pas du genre à planifier les choses. Je vis le moment présent et si mon voyage en Amérique doit être un peu repoussé, il le sera. Je suis très content d'être ici avec toi, Draco.

- Tu m'en vois ravi. », me répond-t-il un sourire immense aux lèvres. Il m'en donnerait presque l'impression d'être unique. Je me sens spécial à ses yeux, et c'est un sentiment incroyable.

- « Allez, à table, c'est prêt. »

Il m'aide rapidement à mettre la table, et nous nous asseyons au bar. Pendant que je me sers à mon tour, il ne peut s'empêcher de se jeter sur le plat sans attendre, visiblement affamé.

- « C'est vraiment succulent. Tu as un don, Harry. J'ai rarement mangé quelque chose d'aussi bon et ce ne sont que des pâtes, de la crème et des champignons…

- Merci… Je cuisine depuis tout petit, je suppose que ça aide… Et c'est naturel, j'aime faire la popotte pour mes amis, et quand tu as l'amour des bonnes choses et que tu les fais avec du cœur, ce n'est pas bien difficile de faire quelque chose de bon…

- Si tu le dis… Moi, je maintiens que c'est vraiment excellent.

- Merci. »

Je ne peux m'empêcher une nouvelle fois de rougir. Chose incompréhensible pour moi qui suis tant habitué à recevoir une multitude de compliments, qui ne me touchent pas autant qu'un seul des siens…

Après le déjeuner, il insiste pour faire la vaisselle. Je le laisse donc comme le grand garçon qu'il est, après lui avoir brièvement expliqué où se rangeaient les ustensiles. Et me dirige vers la salle de bain, où je vais à mon tour faire un brin de toilette, bien nécessaire.

Une vingtaine de minutes plus tard, je redescends, fraîchement rasé, coiffé, lavé et habillé comme un sou neuf.

Il me siffle, l'idiot.

- « Ne te fous pas de moi… Après près de quarante-huit heures dans un festival dans la cambrousse, j'ai éprouvé le besoin de me sentir très propre…

- Je ne me moquais pas de toi. Je te trouve simplement à tomber par terre. », se justifie-t-il.

- « Merci, Draco. Tu n'es pas mal, toi aussi… », je le nargue. « Tu as fini, tu as réussi à tout ranger ?

- J'ai fini par ouvrir chaque placard, mais je crois avoir trouvé pour chaque chose sa place.

- Ok, c'est gentil à toi, merci. Tu es prêt pour une ballade ?

- Toujours… Où est-ce que tu m'emmènes ?

- Eh bien, j'ai pensé à te faire un petit tour des environs, pour commencer.

- Ca me va. On est parti. »

Je le suis après avoir fermé la maison à clefs, et m'assois sur le côté passager. Je l'emmène au Royal Palace, endroit qu'il a définitivement beaucoup aimé. Bien qu'aucun spectacle ne soit en cours, il en apprécie beaucoup l'ambiance. Je l'entraîne dans les coulisses, lui montre les salles de spectacles. Je lui désigne où est mon bureau, où je reste la plupart du temps quand je ne fais pas répéter et quand je ne suis pas à l'étranger à la recherche de nouveaux talents.

Ensuite, je lui fais un petit tour du village à pied, qu'il trouve très pittoresque. Il s'arrête devant presque chaque maison, en observe l'architecture particulière. Il est vraiment un touriste très attentif et passionné…

Nous reprenons ensuite la voiture et nous dirigeons vers Saverne, une ville d'une dizaine de milliers d'habitants qui est la plus grande du coin. A peine vingt kilomètres plus loin, nous arrivons et nous garons sur le parking du Château des Rohan. La ville a une petite zone piétonne très agréable. Beaucoup de touristes allemands envahissent les lieux. C'est un endroit plutôt touristique.

En milieu d'après midi, nous nous asseyons sur la terrasse d'un café et dégustons deux cappuccinos et de succulentes pâtisseries. Je réserve une table dans un de mes restos préférés pour le soir même, n'ayant plus grand-chose dans mes placards.

Après une ballade dans la roseraie et le jardin botanique, nous montons en voiture vers le Château médiéval du Haut-Barr, qui culmine tous les environs. Là encore, il y a de nombreux touristes. Nous entreprenons de monter jusqu'au sommet et c'est là que je découvre que Draco est sujet au vertige.

Il se sent plutôt mal à l'aise en traversant le pont qui relie les deux plus hautes tours, surplombant un précipice de plusieurs dizaines de mètres. Je l'entraîne sur des rochers, le prends dans mes bras pour calmer un peu son angoisse du vide.

Je ne me moque pas de lui. La peur du vide est quelque chose d'irrépressible, peu de gens contrôlent ce genre d'anxiété.

Pour le rassurer, je l'entoure de mes bras, l'assieds entre mes genoux et pose ma tête sur son épaule, tout en continuant d'effleurer la peau douce de ses mains. Je lui raconte mes précédentes péripéties en ce lieu.

- « Avec Metta, Hamill et Tessa, nous venions souvent ici la nuit l'année dernière. Nous garions la voiture en bas de la montagne et faisions l'ascension à pieds à travers la forêt avec une lampe torche pour quatre. Autant te dire que Metta, la moins sportive du groupe, nous maudissait souvent. Elle détestait ne pas voir où elle allait, Hamill traçant toujours comme un malade avec ses longues jambes, la laissant loin derrière tout en sachant qu'elle allait être furieuse. Avec Tessa, sa petite amie, ils aiment beaucoup la taquiner…

Nous montions jusqu'ici et on passait quelques heures à discuter en attendant le lever du soleil. C'est splendide, vu de là-haut. Tu as l'impression d'assister au réveil de toute chose.

- Et vous ne le faites plus ? Tu parles au passé.

- Non, on ne peut plus. Il a du y avoir trop d'abus. Le chemin qui permet l'ascension du Château est grillagé la nuit depuis quelques mois.

- C'est dommage…

- C'est aussi et surtout beaucoup mieux. C'était dangereux de monter ici la nuit, sans équipement correct… Surtout pour des plus jeunes… Si des ados nous imitaient, ils ne prenaient sans doute pas les mêmes précautions…

- Peut-être, oui.

- Alors, ça va mieux ?

- Oui, Harry, merci beaucoup. », me répondit-il gêné. « C'est quelque chose que je ne m'explique pas. Parfois je peux monter à des hauteurs incroyables, je suis monté sur la Tour Eiffel sans souci et sur d'autres moments, mais ici, je me suis senti paralysé.

- Il n'y a pas de problème. Je le comprends, même si moi je suis un bourrin, je fonce dans le tas et je vois après, donc je suis moins sujet à ce genre d'inquiétude. J'aime tous les sports un peu risqué. J'adore l'escalade, et je fais aussi de la chute libre. J'aime le danger…

- Très peu pour moi… J'aimerai en être capable, mais, comme dit, si c'est pour devoir revenir en arrière, je préfère ne pas essayer. On a voulu me faire sauter à l'élastique une fois. Je n'ai pas pu…

- Ca se comprend. On est pas tous pareil, et encore heureux… »

Il se retourne et dépose un baiser tendre au coin de ma bouche.

Et là, je ne peux plus attendre, quelque chose se déclenche en moi. Je monte ma main vers son visage et le force à se retourner complètement. Son torse vient se poser avec douceur contre le mien, nos souffles se mélangent, nos nez se frôlent, l'expression impatiente de ses yeux fait battre mon cœur encore plus vite. Ensemble, nous franchissons le dernier espace qui nous sépare et nos lèvres se rencontrent enfin. Elles jouent l'une sur l'autre, l'une avec l'autre, se mordillent, se lèchent. C'est le baiser le plus doux et le plus torride que j'ai connu. J'en perds toute notion du temps.

L'embrasser, juste l'embrasser est tout simplement enivrant.

Je suis ivre de lui, de ses lèvres, de cette langue si chaude et douce sur la mienne. Une minute passe, une heure peut-être… Nous nous séparons doucement sans même pouvoir dire lequel des deux a rompu le baiser en premier. Nos souffles sont rapides, j'en suis presque essoufflé tant mon cœur vient de courir un sprint.

Et je lui souris et il me le rend.

Je me redresse du rocher contre lequel j'étais adossé, à l'écart du passage des touristes, qui se font plus rares à présent. Le soleil a déjà bien baissé dans l'horizon et il est temps de nous rendre au restaurant.

Je l'entraîne à ma suite, ne lâchant pas sa main un instant, cette fois-ci. Il me suit, ne se laisse pas distancé et j'ai même l'impression qu'il fait complètement abstraction de la hauteur pourtant vertigineuse lorsque nous traversons le pont.

En peu de temps, nous atteignons la voiture. Draco semble aller beaucoup mieux que lorsque je l'avais réfugier entre mes bras pour apaiser son anxiété. Il a retrouvé ses couleurs, et ses yeux sont à nouveau rieurs.

Il démarre et moins de cinq minutes plus tard, nous sommes garés, le restaurant se trouvant juste au pied du col.

Adel nous accueille. J'aime beaucoup ce serveur d'origine tunisienne. Il détonne complètement avec sa joie de vivre infinie dans ce lieu et dans son costume de serveur impeccable. Il nous place à ma table habituelle, celle qui se trouve juste au coin du feu de la cheminée, qui n'est cependant pas allumée à cette époque.

Draco me dit beaucoup aimer ce décor, cette ambiance alsacienne si recherchée et pourtant tout sauf vieillotte et dépassée.

Je lui explique que c'est Metta qui m'a fait découvrir ce restaurant gastronomique. Elle y avait travaillé en tant que pâtissière de restauration, avant d'ouvrir sa chocolaterie à la Petite Pierre.

Le Clos de la Garenne (1), le nom de l'hôtel-restaurant, n'est pas encore un établissement étoilé, mais il n'en est pas loin. L'accueil, le service impeccable, les plats épurés et exquis, les chambres superbes d'authenticité, font de chaque visiteur un client et ami conquis.

Je ne peux m'empêcher de rire lorsqu'Adel vient nous amener la carte et nous demande si nous désirons un apéritif. Celui-ci ne cesse de me jeter des clins d'œil avec Virginie, la patronne, qui nous a salué à peine quelques minutes après notre arrivée.

Je n'avais encore jamais amené de conquêtes ici, et le serveur veut me faire passer le message que Draco a l'air d'être un choix très judicieux.

Adel n'est pas gay, mais je suppose qu'il doit trouver que Draco et moi sommes bien assortis et semble vraiment ravi pour moi. Je le remercie d'un hochement de tête qui lui fait comprendre qu'il n'a pas intérêt à faire foirer mon coup avec ses insinuations. Je le connais… c'est un saligaud…

Le dîner se passe vraiment à merveille. Nous avions tous les deux grande faim, aussi c'est sans hésitation que nous avons opté pour le menu dégustation, qui se compose d'un fois gras, d'un poisson, d'une viande et de deux desserts, sans parler de tous les amuse-bouches qui foisonnent entre les plats pour faire patienter les convives.

Le repas est très arrosé, aussi je m'enquière auprès d'Adel pour savoir s'il leur reste des chambres de libre. Conduire ne serait pas prudent, et les chambres de l'hôtel ont tant de charme, que l'idée de m'enfouir dans leurs jolis édredons et leurs multitudes de coussins me réjouit à l'avance.

Le serveur revient très rapidement pour nous annoncer que trois d'entre elles sont libres. Draco et moi nous mettons d'accord pour en prendre deux côte à côte. L'idée de dormir ensemble ne m'effleure même pas vraiment. Je me sens infiniment bien avec lui, mais l'idée de tout précipiter me rend nerveux, même si cela ne dure que le temps d'un week-end. Nous avons notre temps, et, ce soir, nous sommes tous les deux bien trop faits pour profiter vraiment d'une première nuit ensemble.

Nous montons au troisième étage où se trouvent nos chambres, nous avons vraiment beaucoup de mal à faire taire nos rires, l'heure étant tardive.

Arrivés devant sa porte, je lui prends une dernière fois sa main et l'attire à moi. Ma main gauche caresse doucement son cou et remonte lentement, mes lèvres se posent sur les siennes et je l'ensorcelle dans un dernier baiser.

- « Bonne nuit, Draco. », je lui susurre tendrement au creux de l'oreille.

Il semble alors sortir, les yeux brillants, de l'hébétude dans laquelle il stagnait depuis que nos lèvres s'étaient séparées.

- « Fais de beaux rêves… », me répond-t-il.

oooOOOooo

Ouh la… eh ben, ça faisait un bail que je n'avais rien pondu d'aussi long (enfin, ça l'est pour moi…). J'ai passé deux jours dessus. J'en reviens toujours pas.

Alors je m'excuse s'il reste encore quelques fautes d'étourderie, je suis si pressée de vous donner enfin la suite que je ne veux pas attendre de l'envoyer à ma beta, Myschka. Je m'excuse aussi, Shiraz, de ne pas te l'avoir envoyé avant de poster, j'espère que de lire la suite te fera plaisir ! Et un pti mot pour Kirjana si elle passe par là, où est ton nouveau chap Babe ? je l'attends! allez je vais être ta cheerleader!

Il ne reste plus que trois chapitres désormais. Et j'espère arriver à les pondre plus vite que celui-là, mais je ne garantis rien. Je vais être overbookée les prochains temps, pour cause d'achat de maison avec mon chéri et de travaux… aussi, j'espère que vous me pardonnerez et que vous serez heureux pour moi !

Je vous embrasse, à très bientôt !

Votre Cyz'.

(1) :N.d.A : cet établissement existe pour ceux qui seraient tentés de jeter un œil sur leur site, j'y ai travaillé, il y a même encore un de mes desserts en photos…(comment ça, vous avez enfin compris que Metta c'est un peu moi… ? Vous m'étonnez…). Bref, c'est, sans les espaces : www . closgarenne . com )

Place aux rars anonymes :

Fleur dorient/shiraz : eh ben ma belle, deux reviews pour le prix d'une, tu es formidable, que dis-je wonderwoman… Merci d'être encore là ma puce… Et sinon, je te vois bien peu ces temps-ci… à chaque fois, que j'essaye de te parler t'es pas là, bon faut dire moi non plus, je le suis pas svt ! bref, gros gros poutous et à très bientôt !

Rosenoire47, natsuko : merci à vous deux pour vos reviews très encourageantes. Comme vous le voyez, tout vient à point… bisou, à +