Heu… Toc toc… //entrouvre la porte et regarde si on ne lui lance pas des pierres. Voyant que ce n'est pas le cas, il entre dans la pièce habillé d'un manteau rouge et portant une fausse barbe blanche//.
Bonjour les enfants… heu, pardon. Bonjour chers lecteurs. Oui, je sais, ça fait longtemps… La vie m'a un peu secoué, elle a l'air de s'être calmée alors voici enfin votre dose, heu pardon, votre chapitre. J'espère que mon cadeau de Noël vous conviendra et que vous serrez nombreux encore à lire mes quelques mots de préambule du prochain chapitre.

//enlève son manteau et sa barbe, fait trop chaud ici!//

Je profite d'informer les fidèles visiteurs du site de Miss Teigne (dont je m'occupe, côté hébergement) est actuellement malheureusement inaccessible. L'équipe technique travaille à le remettre en ligne mais la résolution du problème est ralentie par les fêtes. Merci de votre comprehension et pas d'inquitudes!

Je ne vous retient pas plus longtemps. Bonne lecture!


Chapitre 2: Conte de fée

Le trajet de retour fut très calme. Ellen s'endormit en quelques minutes, bercée par les mouvements du carrosse. Cette longue journée l'avait épuisée, surtout l'effrayante rencontre qu'elle avait fait du côté des quartiers de Serpentard.
Lorsque l'attelage arriva devant l'entrée de la résidence McGregor, le soleil se couchait déjà, laissant place à une fraîcheur bienvenue. Après un en-cas pris sur le pouce, les garçons montèrent se coucher rapidement, fatigués de cette fin d'année scolaire, tandis qu'Annie allait essayer de coucher Ellen, qui s'était réveillée en pleine forme à la descente du carrosse.
Les jours suivants, Robbie profita pleinement de ses derniers jours de vacances avant son entrée dans la vie active, et passa beaucoup de temps avec Quentin et Ellie. La météo de ce début de juillet était des plus agréable. C'est donc le plus souvent dans le parc qu'ils passaient leurs journées, quand ils n'étaient pas à l'écurie. Quentin avait lui aussi son cheval depuis le dernier Noël.

Les garçons montaient souvent pendant la sieste de leur sœur, pour ne pas la frustrer et jouir pleinement de la liberté que leur offrait leur monture.
Un soir, au retour d'une grande chevauchée, Quentin proposa pendant le repas de faire monter Ellen avec lui pour un tour du château dans le soleil couchant. Catriona n'était pas vraiment pour, mais l'assurance de son mari, l'insistance d'Ellen soutenue par Annie et l'appui de Robbie à son frère finirent par la convaincre. On n'avait jamais vu l'assiette d'Ellie se vider aussi vite!
Sous la pression de leur sœur, les deux garçons terminèrent eux aussi leur repas rapidement, et ils se précipitèrent à l'écurie.

Le temps de préparer les chevaux parut interminable à Ellen qui tournait en rond comme un fauve en cage. Lorsqu'elle fut enfin assise devant Quentin, qui avait pris la précaution d'attacher la cavalière débutante à lui par une sangle, personne ne l'avait jamais vu sourire autant. Annie avait sorti l'appareil photo pour immortaliser ce moment.
Robbie dirigea sa monture vers la grande porte, et Quentin fit suivre la sienne. Ellen trouva rapidement son équilibre, suivant les mouvements du cheval. Ils firent tout de même quelques pas au trot sur les allées du parc afin qu'elle soit plus à l'aise. Puis Robbie décolla, et son frère ne tarda pas à l'imiter.
- Oh, fit Ellie en fermant les yeux, qu'elle rouvrit très vite pour ne rien manquer du spectacle.
Quel émerveillement! Le vent qui claque sur son visage et dans ses cheveux. Le soleil qui descend là-bas derrière la colline. Ce corps qui vit sous elle, les muscles des ailes qui se contractent en cadence, le doux pelage de l'encolure qu'elle caresse sous ses doigts. Le château vu d'en haut, ses parents qui la regardent de la fenêtre, Annie, toute petite là en bas, qui la prend en photo. Robbie, volant à côté d'eux, qui lui fait des grands signes et lui sourit. Et Quentin, derrière elle, qui la tient par les épaules et lui demande à l'oreille si tout va bien…

Ellen essaie de remplir sa mémoire de toutes ces choses extraordinaires qu'elle découvre. Elle ne veut rien oublier de cette tornade de sensations qui l'emporte dans un bonheur sans nom. Elle se laisse porter, se sent libre, en harmonie avec la nature. Elle caresse de la main sa monture. Elle se sent tellement à l'aise.
Après avoir regardé dans toutes les directions et mémorisé tout ce qu'il y avait à voir, elle se penche en avant et s'allonge contre le cou du cheval, qu'elle entoure partiellement de ses bras, et elle se laisse porter, sans réfléchir, elle vit a 300 le moment intense que ses frères lui offrent.
Voyant que sa sœur est à l'aise, Quentin ose quelques manœuvres en vol, que visiblement Ellie apprécie. Elle s'exclame après les virages, jubile après un piqué vers le sol, s'extasie pendant qu'ils contournent une tour du château a moins de deux mètres de ses murs…

La nuit tombant, c'est bien trop tôt de l'avis d'Ellen que les chevaux revinrent sur terre. Annie emmena la fillette se coucher tandis que les garçons ramenaient les montures à l'écurie.

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Lorsque Ellen s'éveilla le lendemain après une longue nuit pleine de rêves de chevauchées incroyables, elle trouva ses frères en pleine partie d'échecs. En effet, la météo soudainement maussade empêchait les activités extérieures dont ils étaient coutumiers depuis une vingtaine de jours. Au lieu de prendre tranquillement son petit-déjeuner, Ellie, qui comme toujours voulait tout savoir, assomma ses frères d'une pluie de questions sur leur jeu. Leur patience ayant largement atteint ses limites, ils décidèrent à regrets d'abréger leur partie, au soulagement secret de Quentin, qui était à quelques coups de devoir assumer une des plus belles défaites de l'histoire du clan McGregor.
- Bon alors, demanda Robbie. On fait quoi?
- On joue à cache-cache, s'exclama Ellen, la bouche pleine d'œufs brouillés.
- Heu, écoute Ellie, tenta diplomatiquement Quentin, pas aujourd'hui.
- Pourquoi? s'indigna la petite.
- On y a déjà joué hier, Ellen, répondit Robbie.
- Oui, rétorqua la fillette, mais hier c'était dehors!
Les garçons laissèrent quelques secondes de silence, ne sachant comment contrer cet argument plein de bon sens. Ce fut Quentin qui trouva le premier une parade:
- Robbie, que dirais-tu d'aller à la salle des batailles?
- Bonne idée frérot!
- C'est quoi, demanda Ellen qui venait de terminer son assiette.
Les deux frères se regardèrent avec un air désespéré, devant l'imminence de la transformation d'une folle matinée guerrière en catastrophe ingérable provoquée par un petit pot de colle de quatre ans et demies… adorable petit pot de colle certes, mais pot de colle tout de même.
- Bon Ellen, trancha Quentin, si tu promets de te tenir tranquille et d'être sage, on te montre.
- Promis!
- Tu ne poses pas de questions, tu regardes!
- Promis!
- Tu ne touches à rien!
- Promis!
- Sûre?
- Sûre!
- Sinon on peut te mettre dehors de la salle hein!
- Pas besoin, promis!
Ils se dirigèrent donc tous les trois vers la salle des batailles, non sans un profond soupire de Robbie.

Sincèrement, qui aurait été étonné de voir Ellen raccompagnée dans le couloir par un de ses frères, excédé par la curiosité et la langue bien pendue de la demoiselle?

Blessée dans son orgueil, la fillette s'assit en larme sur la deuxième marche du grand escalier, bien décidée à bouder jusqu'à ce que les deux ingrats qui lui servaient de frères viennent s'excuser et la supplier humblement de venir jouer avec eux

Des pas dans le couloir la firent se retourner. Ce n'était ni Quentin ni Robbie, mais Phédya, une vieille elfe de maison. Lorsqu'elle vit Ellen, elle vint s'asseoir à côté d'elle et lui demanda:
- Alors mademoiselle, qu'est ce qui provoque ce gros chagrin?
Surprise par la gentillesse et l'attention qu'on lui manifestait, Ellie décida de se confier à l'elfe.
Après l'avoir écouté raconter ses misères, Phédya se leva et attrapa Ellen dans ses bras.
- Viens toi, je vais te raconter une histoire!
- Non j'veux pas d'histoire, j'suis plus un bébé moi!
- Hé, mais c'est pas une histoire comme les autres, rétorqua l'elfe.
- Ha? demanda Ellie.
- Oui, parce que cette histoire, ajouta Phedya, c'est une histoire vraie!
Cet argument laissa Ellie sans voix. Visiblement intéressée, elle se laissa emmener dans sa chambre et asseoir dans un fauteuil tandis que la vieille Elfe s'asseyait en face d'elle.
- Alors? demanda la petite impatiente.
- Du calme mademoiselle, rétorqua Phedya. L'histoire que je vais te raconter n'est pas une histoire de princesse…
- Tant mieux! l'interrompit Ellie.
- C'est une histoire assez triste, avec des méchants très méchants…
- Tant que c'est pas les méchants qui gagnent, coupa encore la fillette.
- Ça, soupira la conteuse, on ne sait pas encore vraiment. Certains le croient, quelques uns pensent que ce n'est pas tout à fait fini…
- Ben si c'est pas fini, ça finira bien! Je VEUX!
- C'est bien Ellen, mais tu veux me laisser raconter ou pas?
- Pardon, s'excusa Ellie. Je parle plus.
La vieille elfe ne put pas retenir un sourire à cette promesse des plus saugrenues venant d'Ellen Alba McGregor, mais elle fut la première surprise du silence religieux avec lequel la fillette l'écouta.

Elle lui raconta alors l'histoire la plus connue par tous les sorciers de Grande-Bretagne et d'ailleurs, comment un sorcier qui voulait toujours plus de pouvoir était devenu l'incarnation des forces du mal, et comment, il y a de cela près de cinq ans, il avait été mystérieusement vaincu par un petit garçon d'un an.

Lorsqu'elle eut fini son récit, Ellen demanda:
- Il vit chez des moldus alors? Le pauvre! Et il a quatre ans comme moi?
- Il aura cinq ans dimanche pour être précise, répondit l'Elfe
- Alors j'irai peut-être à Poudlard avec lui?
- Peut-être…

Après avoir obtenu les réponses à ses questions, Ellie resta longtemps silencieuse, le regard dans le vide, fixant un point mystérieux au dessus de la cheminée. Après quelques minutes d'attente, la vielle elfe demanda:
- Ellen, ça va?
- Oui, répondit-elle sans sortir de sa rêverie. Je réfléchis…
Surprise pas la réponse, Phedya se leva et sortit de la chambre.

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Il fallut, chose plus qu'inhabituelle, appeler plusieurs fois Ellen pour le repas, et elle ne daigna rejoindre la salle à manger qu'après qu'Annie soit venue la chercher dans sa chambre.
Chose encore plus inhabituelle, la demoiselle resta silencieuse pratiquement tout le repas et ne râla pas pour obtenir une deuxième portion de tarte aux poires, dessert qu'elle adorait pourtant. Tout comme ses frères, qui étaient impatients de poursuivre leur confrontation par petits soldats interposée, Ellen, sous les regards interloqués d'Annie et Catriona, fila dans sa chambre dès qu'elle en reçut l'autorisation.
- Qu'est-ce qu'elle a? demanda Catriona.
- Je ne sais pas, répondit Annie.
- Elle n'est pas malade au moins?
- Je ne crois pas, elle à l'air en forme.
- Je vais aller tout de même voir ce qu'elle fait.
Elle se leva et se rendit à la nurserie.

Ellen était assise en tailleur sur le bord de la fenêtre et semblait rêvasser, le regard perdu quelque part dans le ciel.Catriona s'approcha lentement de sa fille et posa les mains sur ses épaules.
- Maman! Je t'ai pas entendue arriver.
- Ma chérie, tout va bien?
- Oui maman. Pourquoi?
- T'es toute calme. T'es sûre que tu vas bien?
- Oui maman.
- Mais que fais-tu là à la fenêtre?
- J'suis occupée à penser!
Annie, qui, ayant suivi la maîtresse de maison, avait assisté à la conversation depuis le seuil de la porte, entra dans la pièce en riant.
- Et à quoi tu penses ma puce, pour que ça t'occupe autant?
- Ben, à Harry Potter, répondit Ellie comme si c'était une évidence.
- Mais, demanda sa mère en jetant un regard sombre à Annie. Comment tu connais Harry Potter toi?
- Oui, c'est vrai ça, ajouta la nourrice, levant les épaules et les yeux au ciel en signe d'incompréhension. Comment tu le connais?
- Ben c'est Phédya qui m'a raconté l'histoire et…
- PHEDYA! cria Catriona.
- Oui madame, répondit la vieille elfe en apparaissant devant la cheminée.
- Je peux savoir ce qui t'as pris de raconter une telle histoire à MA fille?
- Madame, mademoiselle Ellen avait exaspéré ses frères au point de se faire exclure de leurs jeux, et mademoiselle Ellen pleurait dans le couloir. Alors pour la consoler, Phédya lui a raconté une histoire…
- Mais bon sang par Merlin, pourquoi CETTE histoire?
- Phédya sait que mademoiselle n'aime pas les histoires de princesse, alors Phédya lui a raconté la vraie histoire du jeune Potter, madame.
- Vous auriez pu réfléchir aux conséquences et…
- Pardonnez-moi madame, interrompit discrètement Annie, mais Ellen ne semble pas traumatisée, au contraire. L'histoire a même l'air de lui avoir plu…
- Oui maman, l'histoire elle est trop bien!
- Quelle folie! pesta Catriona dans sa barbe. Et si elle fait des cauchemars?
- Avec des si, on verrait Merlin faire des claquette, rit Annie. Pourquoi vous mettre dans cet état alors que tout va bien?
- Pour le moment oui…
- Alors si cela change, je m'en occupe, et vous en serrez la première informée.
- Soit, déclara Catriona en reprenant son calme.

Puis elle se dirigea vers la porte.
- Maman!
- Oui Ellie?
- Faut faire un gâteau dimanche!
- Ah? Et Pourquoi?
- Ben c'est l'anniversaire d'Harry Potter!
- On verra ça chérie, répondit Catriona en levant les yeux au ciel.
Puis elle quitta la nurserie en maugréant contre l'irresponsabilité dont pouvaient faire preuve certains elfes de maison.

Annie s'assit sur le rebord de la fenêtre et prit Ellie sur ses genoux.
- Merci! murmura Phédya avant de disparaître dans un craquement.

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Lorsque, tard ce soir-là, Rory McGregor rejoignit sa femme dans le grand salon, il la trouva parlant toute seule en dégustant sa tasse de thé.
- Qu'est ce qui te tracasse darling?- Ellen, répondit Catriona.
- Qu'est ce que notre adorable petit ange a encore fait? Elle n'a pas été sage?
- Si, trop justement, et j'avais raison, ça cachait quelque chose…
- Et quoi donc?
- TA fille a passé la journée à penser à Harry Potter…
- Comment elle en connaît l'existance?
- Phédya a cru bon de lui raconter son histoire pour la consoler d'avoir été exclue de la salle des batailles par ses frères qui ne la supportaient plus.
- Ah ben comme ça on aura pas besoin de lui expliquer.
- Tu me semble prendre cela bien légèrement. Elle a pensé à Harry Potter toute la journée! Et dimanche, elle veut qu'on fasse un gâteau pour l'anniversaire dudit Harry.
- Ben écoute, qu'est-ce que ça coûte si ça peut lui faire plaisir…
- C'est tout ce que ça t'inspire?
- Ben notre fille de quatre ans et demie pense à Harry Potter. Que veux tu que ça m'inspire? Que têtue comme elle est, elle risque de finir par l'épouser? Ça serait plutôt sympathique non?
Catriona reporta son attention sur sa tasse de thé en soupirant. Rory était bien le père de sa fille…


Toute remarque est la bienvenue, même si c'est pour me lancer des pierres…Vos petits mots font toujours plaisir et sont très motivants.

En passant, félicitations à Ombeline qui a emporté le concours des slogans publicitaires. Dans le prochain chapitre, je vous présenterai le jeu des Ellismes.

Si la vie est sage de mon côté, on pourrait fêter l'anniversaire d'Ellie en lisant le chapitre 3.

Joyeux Noël à tous et excellente année 2007.