Un gros merci à Vixen Rouge, qui m'a inspiré cette fic!

C'est donc ma vision de l'enfance de Rufus Shin-Ra, inspirée par ma façon de jouer le personnage sur la Terre Promise, mon forum. J'essaie de travailler mon style au présent, même si ce n'est pas une chose évidente, mais je crois que c'est ce qui convient le mieux pour le regard d'un enfant... enfin bon, à vous de juger!


Sept ans

-Comme il est mignon, regardez-le, on dirait un ange!

Elles m'embrassent les joues, les pincent, y laissent d'horribles traces de rouge à lèvres écarlate. Les amies de maman. Pourquoi maman, maman si douce, a des amies aussi brutales et méchantes? Peut-être qu'elles ne le savent pas… quelqu'un devrait leur dire… quelqu'un qui ne serait pas moi…

-Ces beaux cheveux blonds, on dirait de l'or!

Et leurs voix, je déteste leurs voix… suraiguës, criardes, on dirait des corneilles… des corneilles humaines… maman, maman, je déteste tes amies! Je veux m'en aller!

-Et ces yeux, si bleus… c'est la couleur du ciel!

Je rêve de leur pincer les joues, comme elles me font, avec leurs grands ongles rouges, de leur arracher les cheveux, de les frapper et de les entendre crier… mais je ne peux pas… je ne peux pas, maman est là, maman regarde, et aussi, il y a que je suis…

-C'est vraiment un petit ange!

-Tu peux aller dans ta chambre, Rufus.

Je m'incline comme on m'a appris à le faire. Les dames rient de me voir si poli, si gentil, si joli.

-Merci, maman.

OoOoO

Pourquoi suis-je aussi petit? Pourquoi tout le monde autour de moi est aussi grand, aussi effrayant? Pourquoi est-ce que seule l'odeur de ma mère peut me rassurer, me réconforter, dans ce monde froid et hostile?

Peut-être parce qu'il n'y a pas d'autres enfants… je suis seul… je m'ennuie… maman, où es-tu? Maman? Maman?

-Je suis là, viens!

Son sourire est tellement doux… tellement triste, aussi, je ne comprends pas pourquoi, mais quand elle sourit, quand elle me sourit, elle est tellement belle, mais on dirait qu'elle va pleurer.

Elle m'entraîne dans sa chambre, sa belle chambre aux murs blancs, le lit blanc, les rideaux vaporeux et presque transparents filtrant la lumière grisâtre de Midgar en une entité pure…

-Petit ange…

Elle me prend dans ses bras. Nous sommes assis sur son matelas, sous les draps qui forment comme une tente au-dessus de nos deux têtes, et nous rions. Elle me conte de belles histoires, des histoires qui se passent au-delà des murs de Midgar, dans des pays lointains, des histoires sur Shiva, Ifrit et Hadès, des histoires de royaumes anciens, de princes et de princesses, des histoires de grands guerriers…

Comme je l'aime…

-Qu'est-ce que vous foutez encore?

Les draps disparaissent, la lumière est trop vive pour mes yeux clairs, jusqu'à ce qu'une ombre, une ombre terrible apparaisse… l'ombre de la main, celle de mon père, il me prend par les cheveux. La main ne tient pas compte de mes cris de douleur, la main ne tient pas compte des larmes qui commencent à couler sur mes joues, la main est sourde et aveugle. Si seulement elle était muette…

-Je t'ai déjà dit de ne plus l'emmener dans notre chambre, Alicia! Qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans? Tu es une pure idiote ou quoi? Et pourquoi tu l'as emmené sous nos draps, hm?

La main me pousse hors de la chambre et claque la porte. Je m'enfuis avec toute la force de mes petites jambes avant d'entendre maman hurler. Ça finit toujours comme ça. C'est peut-être pour ça que son sourire est si triste, finalement.

OoOoO

Mon professeur me regarde étudier ma leçon, de ses yeux de faucon. Il a vraiment les yeux jaunes, c'est un regard de rapace, et j'ai l'impression très nette qu'un jour je serai sa proie, qu'il va me crever les yeux avec son nez crochu comme un bec et qu'il dévorera tout ce qu'il a voulu mettre à l'intérieur de ma tête. Il dévorera les chiffres et les lettres, les équations et les poèmes appris par coeur, l'histoire et la géographie, il dévorera tout ce qu'il y a à l'intérieur de moi et il va me laisser derrière lui, je ne serai qu'une coquille vide.

Si au moins je n'étais pas seul face à lui, face à sa grandeur et à son grand tableau vert, peut-être pourrais-je rire de lui… mais j'ai tellement peur… maman, viens me chercher, je t'en prie… je t'en supplie…

OoOoO

On me lève, on me nourrit, on me lave, on m'habille. Je voudrais leur dire de me laisser faire, que je suis capable de me débrouiller seul, mais je ne peux pas. Mon père les paie pour guider ma vie à sa manière.

Je suis prisonnier. Je suis seul, il n'y a que maman, et je n'ai pas le droit…

Aidez-moi…

OoOoO

Il était une fois, dans un pays fort lointain

Un petit garçon tout de blanc vêtu

Un prince aussi beau qu'un ange.

Sa mère, la Reine, l'aimait plus tendrement

Que le Seigneur, le maître de la guerre,

Un homme cruel et impitoyable.

Mais le petit garçon au visage angélique

Dût se laisser porter par la volonté

De son père aux gants d'acier

Jusqu'à une destinée qui n'était pas la sienne.


À suivre! Comme l'écriture de cette fic me passionne en ce moment, les chapitres viendront rapidement. Le prochain sera d'ailleurs plus long. À la prochaine!