- Rodney si vous ne me laissez pas faire, je vais vous retirer votre ordinateur, menaça Carson, une seringue à la main alors qu'il essayait pour la cinquième fois d'attraper le bras de son patient.

Rodney s'arrêta dans ses calculs et tendit de mauvaise grâce son bras au docteur.

- Merci Rodney ! Ironisa l'Ecossais à bout de patience.

Rodney le regarda tapoter son bras pour trouver une veine puis appliquer du désinfectant et enfin le piquer. Cela faisait cinq jours qu'il avait été repêché et Carson insistait encore pour lui faire une prise de sang tous les matins, sans compter l'interdiction formelle de sortir d'Atlantis. Rodney attendit avec impatience que la seringue se remplisse et que Beckett lui applique un morceau d'ouate pour se remettre au travail.

- Ne pouvez-vous pas laisser ce sacré ordinateur tranquille quelques secondes ? Se plaignit Beckett.

- Non je ne peux pas Carson, cela fait presque une semaine que je le laisse tranquille et Atlantis commence déjà à en ressentir les effets.

- Radek s'en sort très bien, justement pour vous laisser le temps de récupérer entièrement, répondit Beckett.

Rodney s'arrêta net dans son travail. L'Ecossais rangeait ses instruments, aveugle au trouble de son ami. Carson était un être extraordinaire, il mettait toujours le doigt là où c'était douloureux, parfois même sans s'en rendre compte. En bon docteur il crevait les abcès pour faire guérir les plaies.

Non Rodney n'en voulait plus à Radek, bien sûr, d'ailleurs c'était grâce au Tchèque qu'il était encore en vie. Cependant Rodney était mal à l'aise face à l'idée de Radek s'occupant de tout à sa place. Carson cependant lança un "A tout à l'heure Rodney !" derrière son épaule avant de s'éloigner. Le scientifique le regarda partir, Il repensait à ce qu'il avait dit à Sam au sujet de Radek. Il ne le pensait pas. Et pourtant. La prochaine fois qu'il viendrait lui demander de lui rendre un service, quelle serait sa réaction ? Rodney fronça les sourcils, il lui dirait oui ? Ou pas.

Soudain le travail qu'il menait sur l'alimentation des circuits secondaires d'Atlantis perdit tout son intérêt. Etait-il si ignoble avec les gens qu'il en tiendrait rigueur à Radek même après que celui-ci se soit excusé ?

Le Tchèque était venu à son chevet le deuxième jour après le sauvetage lui dire que ç'aurait dût être lui dans le Jumper. Rodney avait senti combien son collègue se sentait coupable, il lui avait même raconté son hésitation à accompagner Sheppard dans le Jumper.

Rodney lui avait pardonné et à sa manière il lui avait fait comprendre. Mais maintenant qu'il y repensait…

- On travail dur ?

La voix de Sheppard le fit sursauter.

- Toujours plus que vous à ce que je vois, répondit-il. Le colonel lui tendit une tasse de café que Rodney accepta avec un signe de tête. Puis Sheppard s'installa face à son coéquipier, sa propre tasse à la main.

- J'ai entendu que vous avez du menacer Carson pour récupérer votre ordinateur, dit-il avec un petit rire.

- Comme je le disais Colonel, il y en a qui ont du travail ici, répliqua Rodney en sirotant son café.

- Je vois ça, répondit Sheppard en souriant de plus belle.

Rodney resta silencieux, pour une fois le sourire de Sheppard ne réussit pas à le sortir de ses idées noires. Il repris son travail, ou du moins essaya, mais il ne put s'empêcher de sentir le regard perplexe de son ami.

- Quoi ? Demanda-t-il avec brusquerie en quittant son écran des yeux.

Parfois le colonel avait le don de lui mettre les nerfs à fleur de peau. Bon d'accord même souvent. Sheppard haussa les sourcils :

- A vous de me le dire, fit-il remarquer.

Rodney se sentit rougir et ses yeux lui parurent soudain brûlant. Il fixa son écran avec attention.

- Vous savez ce que c'est d'entendre quelqu'un mourir ? Murmura-t-il dans un souffle.

John posa doucement sa tasse sur la table.

- Rodney..

Le physicien ferma les yeux. Dans ses oreilles retentit à nouveau le bruit de l'eau déferlant dans le cockpit.

- Griffin n'a même pas crier, s'entendit-il dire d'une voix perplexe.

Sheppard ne répondit rien et McKay lui en fut reconnaissant. Aucun doute que l'homme l'écoutait avec attention et en reparlerait plus tard, mais là, il fallait juste que ça sorte.

- Il voulait à tout prix m'éclairer sur l'histoire de la tomate en Europe, reprit McKay avec un petit rire, vous imaginez ? En plein vol d'essai ! L'histoire de la tomate… Il n'a pas hésité, quand il à compris que le compartiment arrière ne se fermerait pas de l'intérieur il a juste…

La voix de Rodney se brisa. Et dire que lui hésitait maintenant à pardonner à Radek ! Griffin lui n'avait pas hésité à mourir pour un arrogant scientifique.

- Il a fait son devoir McKay, répondit John d'une voix apaisante, j'aurais fait la même chose.

Rodney regarda son coéquipier et repensa à toutes les fois où il l'avait cru mort. Justement si les scientifiques faisaient parfaitement leur travail, les soldats n'auraient pas à mourir. Ca n'aurais pas dû arriver, tout cela n'avait aucun sens, aucune utilité, pas plus que la mort de Gall, de Lindstrom et tant d'autre.

- Rodney, Griffin est mort en héros pour Atlantis. Nous sommes en guerre, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de perdre quelqu'un comme vous.

McKay hocha la tête. Le colonel avait raison, tout ego mis à part, mais pourtant, cela paraissait tellement injuste.

- Il est resté là-bas, remarqua-t-il tout haut.

John acquiesça d'un air sombre :

- J'aurais aimé pourvoir rendre son corps à sa famille, mais nous n'aurions pas eu le temps, de toute façon le bouclier ne s'étendait pas jusqu'au cockpit.

- Non bien sur, répondit Rodney d'un air absent.

Il se remit à contempler ses doigts.

- Beaucoup de chose sont restées là en bas Colonel.

Il sentit que Sheppard l'écoutait avec attention.

- Je pensais que vous… je croyais que j'étais seul, continua le Canadien en luttant pour trouver les mots justes, j'ai même pensé que Radek aurais dût être là à ma place.. je..j'ai laisser quelque chose là en bas, pas seulement Griffin.

- Pas seulement Griffin répéta-t-il de façon presque inaudible.

Et en le disant Rodney se rendit compte qu'il avait pardonné à Radek depuis longtemps, qu'il avait confiance en lui, comme il avait confiance en Sheppard. Il vit le Colonel hocher la tête et bizarrement cela le rassura, il l'avait compris.

- Au fait McKay, repris John après quelques minutes de silence.

Rodney s'était replongé dans Dieu seul sait quel calcul sur son ordinateur.

- Oui Colonel ? Interrogea-t-il sans lever la tête.

- Sam Carter ?

Le bruit du clavier s'arrêta. John vit Rodney rougir.

- Excusez-moi ? Demanda-t-il d'un air indigné.

- Allez McKay, vous avez l'air aussi innocent qu'un gosse pris la main dans le pot de nutella.

Rodney pris un air digne mais John ne put s'empêcher de sourire.

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler Colonel.

- Ok ! Gardez vos petits secrets, répliqua Sheppard en reprenant son café.

Celui-ci était devenu tiède.

- Je n'aurais plus qu'à faire marcher mon imagination.

Sheppard vit du coin de l'œil Rodney rougir de plus belle mais également sourire imperceptiblement.

Bon allons rechercher du café, pensa John.

FIN


Voilà!

Ahh ça fait du bien d'avoir mis la fin que je voulais à un épisode que j'ai adoré..

Sinon la maladie de la fanfic m'a prise, j'en ai commencé une autre, un peu plus .. ambitieuse.

Encore merci à tous ceux qui on écrit des reviews!