Titre : Les voies du démon

Auteur : Mokoshna

Manga : Naruto

Crédits : Naruto est la propriété de Masashi Kishimoto et de Jump. Je ne reçois pas d'argent pour cette fic, je ne risque pas d'en donner à qui que ce soit (vu l'état de mes finances ça n'irait pas loin de toute façon).

Avertissements : Spoilers, sûrement. Yaoi, sans aucun doute. Et oui au cas où vous vous demanderiez : Couple bizarre, même pour moi, ici un Orochimaru X Shikamaru. Pour l'instant du moins. La suite, je ne la connais pas plus que vous, alors ne me demandez pas. Je considère cette fic comme un défi personnel. Soyez prévenus et ne venez pas vous plaindre, s'il-vous-plaît, je peux déjà deviner ce que vous pourriez dire. Si, si. Et l'histoire aussi est très bizarre. Enfin, je crois. Il paraît que j'ai une imagination débordante. Ou alors je lis trop de fics. Sûrement.

Commentaires artistiquement idiots de l'auteur : Euh... que pourrais-je dire... J'adore le perso de Shikamaru qui est mon préféré de la série. Et j'adore le yaoi, donc en principe un yaoi Shikamaru j'adore. Oui, en principe. Mais je savais pas avec qui le mettre à part Chouji et éventuellement Naruto et je n'en avais pas envie. Je suis passée par un peu tout le monde, et puis je me suis dit, ma foi ! Tant qu'à faire on n'a qu'à le mettre avec le pire pervers yaoi du manga ! Mister « Sasuke, je veux ton corps !» et « Mon hobby, c'est de faire des expérimentations avec le corps des autres c'est vraiment trop fun ! ». Donc voilà. Je sais, c'est pathétique. Et ne vous en faites pas pour ceux et celles qui me connaissent (mais c'est bizarre, j'ai vaguement l'impression qu'il y a plus de « celles » que de « ceux » ), je n'oublie pas mes autres fics, j'avais juste envie de passer à autre chose en attendant d'écrire la scène de baston dans « Vivre ». D'où ce truc. Merci et... désolée... ;

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Prologue : Qu'est-ce que... !

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Shikamaru Nara se réveilla brusquement.

Il n'avait pas eu de rêve horrible ou de sensation troublante. Cela arrivait quelquefois ; il dormait, comme d'habitude (c'était ce qu'il faisait le mieux, même si ça mettait quelquefois sa mère en furie de le voir si paresseux), il était dans un état béat de non-existence tranquille, et puis tout d'un coup il avait l'impression que le monde se formait et il se réveillait comme ça. Sans raison. Pas d'élément intérieur ou extérieur qui puisse le justifier. Juste... le réveil. C'était un peu consternant au début, et il lui fallait toujours au moins cinq à dix bonnes minutes pour se rappeler qui il était exactement, où, comment... toute sa vie se reformait dans ce petit laps de temps qui lui était nécessaire. Donc, un bref rappel des faits s'imposait.

Il s'appelait Shikamaru Nara. Ca, c'était facile. Il avait seize ans. Facile aussi... enfin assez. Il était ninja, s'il se souvenait bien... Oui, au village de Konoha. Il venait de passer Jounin. Il se rappelait très bien de ça : il avait voulu remettre l'examen comme à son habitude, mais sa mère l'avait forcé à s'inscrire, en prenant pour excuse que Neji Hyuuga et Lee Rock l'étaient déjà. Mais ils avaient un an de plus que lui, ça ne comptait pas ! Bien sûr, elle n'avait rien voulu entendre. Cette bonne femme ! Et bien sûr, il avait été obligé de donner son maximum. Il aurait pu saboter sa participation et ne rien faire, comme à son habitude, ou alors carrément ne pas venir. Mais non ; le premier jour de l'examen, le Hokage elle-même était venu les voir, leur faisant un discours assez dynamique où il était question de l'enthousiasme naturel de la future élite shinobi du village et d'un séjour bien senti à l'infirmerie si un certain ninja enfin assez dégrossi pour se décider à participer ruinait tout l'espoir qu'elle mettait en lui. Pour corser le tout, Temari du village Suna était venue l'encourager, sollicitée par sa propre mère. Il savait où elle voulait en venir en invitant continuellement la jeune fille et en lui révélant des éléments de sa vie privée, et apparemment ça ne dérangeait pas plus que ça la Jounin puisqu'elle ne se faisait pas prier pour venir au village.

Décidément, les femmes n'en finissaient pas de lui en faire voir de toutes les couleurs !

Quoi qu'il en soit, cela ne résolvait pas son problème actuel. Où en était-il déjà ? Oui, son réveil. Il en était à son rang de ninja... Donc, il ne restait que sa position, et éventuellement le jour et l'heure... Quel était son dernier souvenir déjà ?

Une image se forma dans son esprit. Il avait encore les yeux fermés et ne bougeait pas (son corps était de toute façon encore trop engourdi par le sommeil), mais son esprit travaillait déjà à toute vitesse. Ses longues années d'expérience le lui permettaient. S'il était si paresseux physiquement, ce n'était pas vraiment le cas de son cerveau qui continuait à s'agiter même en dormant. Il lui arrivait régulièrement de se coucher avec un problème sérieux en tête et de se réveiller le lendemain (ou deux heures plus tard s'il s'agissait d'une simple sieste) avec la solution. Donc, réfléchir.

Le visage du Hokage. Cette bonne femme assise derrière son bureau, qui lui tendait un parchemin de mission, sa première en tant que Jounin. Il avait passé l'examen avec une simple note satisfaisante, mais bien entendu elle avait tenu à lui confier des missions soit-disant à la hauteur de son intelligence. Quelle galère...

Bon, il fallait qu'il arrête de laisser vagabonder son esprit de la sorte. Concentration, Nara, concentration...

Donc (bis), la mission. C'était quoi, déjà ? Il avait mal à la tête. C'était une mission de classe... de classe... A ? A moins que ce ne soit S ? C'était peu probable, il n'avait pas le niveau... même si elle était à moitié folle, Tsunade ne l'aurait jamais envoyé à sa mort. Du moins il l'espérait.

Ah, encore son mal de tête. Il paraissait se manifester à chaque fois qu'il essayait de se souvenir du contenu du parchemin. Cette mission... en quoi consistait-elle, bon sang ? Les battements contre les parois de son crâne ne l'aidaient pas beaucoup...

Il remua les doigts. Il fallait peut-être qu'il se décide à se lever, et commencer par prendre un cachet d'aspirine n'était pas non plus une mauvaise idée. Et puis, il verrait où il était et ça l'aiderait à se souvenir. Bien. Donc, se lever. Bon plan. Il maîtrisa assez son mal de crâne pour soulever son corps du... lit ?

Il commençait à sentir des courbatures de partout. Apparemment, il n'y était pas allé de main morte avant de se coucher (de s'évanouir ?), mais il n'avait pas assez mal pour avoir quelque chose de percé ou de cassé. Du moins, il l'espérait. Ca l'inquiétait aussi un peu que les douleurs se localisent sur des endroits étranges et même... intimes... mais il était certain qu'il y avait une bonne explication derrière tout ça. Une très, très bonne explication, parce que l'endroit qui le tirait le plus ne devrait pas lui donner ce genre de souci en temps normal. Ca irait mieux une fois qu'il aurait ouvert les yeux. Ce qu'il fit.

Et il les referma aussi sec en poussant un gémissement sourd. La lumière du jour ! Il l'avait sentie à travers ses paupières closes, mais les ouvrir était extrêmement douloureux. Son mal de crâne augmenta en conséquence. Il jura.

- Intéressant, je ne savais pas que « Chaise de bique ! » était un juron. Je retiens.

Une voix lente, mais assurée. Il ne l'avait entendue qu'une fois, il y a de cela plusieurs années déjà, mais elle était restée bien ancrée dans son esprit et il avait espéré ne jamais l'entendre à nouveau de près. Non pas qu'il ait jamais été suffisamment près de lui pour ça. Elle avait simplement été portée par le vent lors de l'attaque de Konoha et il avait l'oreille particulièrement fine, surtout lorsque sa vie était potentiellement en danger. En fait, il l'avait à peine remarquée dans le brouhaha de l'instant jusqu'à ce qu'on lui parle du personnage un peu plus tard et son esprit vif n'avait pas tardé à faire le rapprochement. Mais quoi ! Il n'était qu'un Genin insignifiant à l'époque, et même s'il était passé Jounin depuis, il n'avait pas autant d'importance pour qu'Orochimaru se trouve dans la même pièce que lui à son réveil d'une mission dont il ne se souvenait ni du début ni de la fin, et ni même du contenu.

Et merde ! La mission ! Il y avait un rapport, sûrement ! Pourquoi n'arrivait-il pas à s'en souvenir ? Ca aurait pu lui donner un indice sur la marche à suivre ! Mais il était là, entre les griffes de l'ennemi, probablement blessé et sûrement prisonnier, et il fallait qu'il ouvre les yeux s'il voulait espérer trouver un moyen de se tirer de ce mauvais pas !

- Tu sais, tu pourrais éviter de faire la grimace de la sorte. Ca me donne vaguement l'impression que tu n'es pas heureux de me voir. C'est assez vexant, surtout après la nuit dernière.

- La... nuit dernière ? réussit à articuler Shikamaru, la gorge sèche et l'esprit en ébullition.

Il avait ouvert les yeux. Le Sannin en face de lui était tel qu'on l'avait décrit : le visage émacié, les cheveux longs et noirs, la peau blanche, le regard et le sourire pervers. Shikamaru dut faire un effort pour ne pas frissonner en croisant ses yeux dorés remplis de malice. Quoique... ce n'était pas aussi terrible qu'il l'avait cru...

- Après tout, on aurait pu penser qu'après sept heures intenses et débridées de sexe tu serais plus heureux. Ou plus détendu. Mais tu as toujours l'air aussi coincé.

Shikamaru resta silencieux, ce qui intrigua un peu son vis-à-vis qui se rapprocha un peu, jusqu'à lui mettre une main fine devant le visage et à l'agiter devant ses yeux. Il ne réagit pas.

Au bout de trente secondes, il poussa un cri formidable qui fit écho dans tout le bâtiment.

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Kabuto Yakushi empila avec soin les livres de médecine qu'il avait sortis de leur étagère. De l'ordre en toute chose ; telle était l'une de ses devises. Il était particulièrement méticuleux avec ses livres et ses instruments de travail ; on ne savait jamais quand on en aurait besoin, il fallait donc que tout soit en place et facilement disponible. C'était aussi le cas de ses potions et des ingrédients qu'il utilisait, et il fallait qu'il pense à se réapprovisionner régulièrement. Son maître, Orochimaru, n'était pas du genre à laisser passer avec élégance une éventuelle pénurie de pommade anti-brûlure ou de vaseline.

Un cri d'horreur atteignit ses oreilles ; il venait de la chambre de son patron. Apparemment, il aurait besoin de ses services assez tôt... Etait-ce la voix de son partenaire ? Il lui semblait bien. Il attrapa sa trousse de secours et se dirigea d'un pas décidé vers la chambre où se trouvaient Orochimaru et son amant attitré. En chemin, il croisa un garde qui faisait sa ronde. Le jeune homme lorgnait le couloir en direction du cri d'un oeil dubitatif ; Kabuto lui fit un petit signe qui l'invitait à le suivre. La dernière fois, il avait dû traîner tout seul la carcasse d'Orochimaru jusqu'à son labo pour le soigner. Ca lui avait pris une bonne demi-heure et bien sûr, son maître le lui avait amèrement fait reprocher (sans parler qu'il lui restait encore une cicatrice, minuscule certes, mais il valait mieux ne pas prendre de risque avec un tel psychopathe).

Il frappa respectueusement en arrivant ; Orochimaru l'invita à entrer. Même à travers la porte, Kabuto pouvait sentir qu'il était troublé. Il se prépara mentalement au spectacle qui risquait de l'attendre de l'autre côté.

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- Je sais que c'est beaucoup demander, mais vous êtes le seul capable de mener à bien cette mission, fit Tsunade en poussant un soupir. Bien sûr, je vous laisse un peu de temps pour y réfléchir...

Shikamaru la fixa bêtement, puis ses yeux repartirent sur le parchemin qu'il venait de dérouler et de lire. Puis il reprit la contemplation silencieuse du Hokage.

- Nara ? Vous avez entendu ce que je viens de dire ?

- C'est impossible, fit-il enfin. Ils me démasqueront. Je ne suis pas un mauvais acteur, mais de là à... Enfin, je ne peux pas le faire.

- Nous avons... une solution. Mais elle est assez extrême, malheureusement.

- Extrême ?

- Oui.

Shikamaru se frotta les tempes d'un air las. Il venait à peine d'être promus Jounin et déjà cette vieille peau lui demandait des choses « extrêmes » ! Eh bien, heureusement qu'il avait été rodé à son passage au statut de Chuunin !

- Donc, résumons bien, continu-t-il en plissant des yeux, vous me demandez de prendre la place d'un ninja déserteur du pays de l'Ombre qui serait mon sosie, de m'envoyer au village Oto pour que l'ennemi me recrute et de rester là-bas en tant qu'espion, c'est bien ça ? Ce serait pas me jeter dans la gueule du loup ? Ce Orochimaru n'est pas un tendre ni un idiot, aux dernières nouvelles. Il verra sans problème à travers mon déguisement.

- C'est là que la « solution » intervient.

- La solution. Mais bien sûr. Et vous comptez faire comment, me faire un lavage de cerveau ?

- Exactement.

- ...

- QUOI !

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Daisuke Asakura, fit Shikamaru à lui-même. C'est le nom de ce type, si je me souviens bien. Ce qui est loin d'être le cas. Et merde. Pourquoi a-t-il fallu que je me réveille ici ? Même avec tous mes souvenirs, je ne pourrais jamais me faire passer pour lui.

- Que se passe-t-il ici ? dit Kabuto en rentrant. J'ai entendu un cri.

Merde, merde, merde ! Kabuto ! Il va découvrir le pot-aux-roses si je ne fais rien !

- Ca, c'est ce que j'aimerais bien savoir, se pressa Shikamaru avant qu'aucun autre ne puisse réagir. Qui êtes-vous ? Pourquoi est-ce que je suis tout nu dans cette chambre avec vous ? ajouta-t-il en se tournant vers Orochimaru, qui en leva un sourcil de surprise.

- Qui je suis ?

- Oui, qui vous êtes ! Je ne vous connais pas, moi !

- Et toi, sais-tu qui tu es ?

- Bien sûr ! Je suis... je suis... euh...

- Evidemment.

Il poussa un rire tonitruant qui fit frissonner les personnes présentes. Shikamaru se dit pour la énième fois qu'il allait y passer d'un instant à l'autre. Bah, au moins il aurait été en mission. Il se remémora vaguement les circonstances de la mort de sa tante Akiko : elle avait été étouffée par un drap qui s'était enroulée autour de son cou en dégringolant du toit de son immeuble, où elle étendait son linge. Elle était tombée dieu seul savait comment et le grand drap blanc qui recouvrait son lit l'avait accrochée pendant au moins quinze bonnes minutes. L'air avait fini par lui manquer, elle était morte suspendue. Ca, c'était une façon stupide de mourir. Et il fallait qu'il arrête de radoter comme une vieille personne. C'était vraiment embêtant, un cerveau aussi vif. Il n'arrêtait pas de faire des associations d'idées, de partir à toute vitesse dans des directions différentes en un laps de temps très court et l'autre cinglé n'avait toujours pas fini de se gondoler. Sans parler de son homme de main qui roulait des yeux (ça ne devait pas être la première fois) et l'autre sous-fifre qui tremblait comme une feuille. On aurait pu croire qu'il aurait pu éviter de travailler pour un tel psychopathe s'il ne voulait pas avoir à craindre pour sa vie. Mais bon, il pouvait parler, lui. Entre sa mère, Ino, Temari et le Hokage, il était servi question psychopathe. Et bien sûr, il fallait qu'elles soient toutes du sexe féminin ! Au moins avec ce type, ça le changerait, tiens. S'il voulait seulement arrêter de rire, ça commençait à l'énerver...

- De quoi vous souvenez-vous, Asakura ?dit alors Kabuto lorsque son maître eût fini.

- Euh... pas grand-chose, à vrai dire. Je ne suis pas sûr...

- Bien. Bien, bien, bien.

Il semblait étrangement ravi, et le regard qu'il jeta à Orochimaru fut répondu par... un hochement approbateur ?

Il avait mal à la tête...

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Ils avaient effectués d'innombrables tests sur lui. Shikamaru n'avait pas trop le choix s'il ne voulait pas attirer l'attention ; il s'y soumit assez gracieusement, mais en gardant un oeil sur ce qu'ils lui faisaient. Pour l'instant, à sa connaissance, Kabuto n'avait effectué qu'une vérification de routine, aussi bien sur son corps que sur son cerveau. Il espérait seulement qu'il n'avait pas une espèce d'appareil inconnu qui lui permettait de farfouiller dans son esprit...

- Fini, fit le médecin. Vous êtes en parfaite santé physique, à part quelques petits bleus et autre blessures habituelles du matin.

- « Blessures habituelles du matin » ?

- Euh... oui. Je pense qu'Orochimaru vous expliquera mieux que moi. Hum...

En parlant de l'homme-serpent (du moins aux yeux de Shikamaru), il avait disparu au milieu des tests. Le jeune garçon lorgna les appareillages et les machines barbares qui ornaient la pièce, tout en triturant une mèche de cheveux qui lui tombait sur les cuisses. Ses cheveux avaient énormément poussés depuis son dernier souvenir et il avait l'impression d'être plus grand aussi. Enfin, non, ce n'était pas une impression, puisque Kabuto l'avait mesuré et il faisait au moins quinze centimètres de plus depuis la dernière fois. Sans parler de son apparence... Il était très content de paraître plus beau et plus adulte, merci bien, mais depuis quand il se souciait autant de sa gueule ? Aux dernières nouvelles, il était un adolescent mal dégrossi de seize ans, pas ce jeune adulte modelé par une esthéticienne !

- Je me demande, Kabuto...

- Pas de question ! fit brusquement celui-ci. Posez-les plutôt à Orochimaru !

- Mais...

- Bon, j'ai encore du travail. Je vous laisse, je suis sûr qu'il reviendra bientôt.

- C'est...

- Au revoir !

Il disparut par la porte avant que Shikamaru ait eu le temps d'ajouter un autre mot. Ca n'annonçait rien de bon, mais tant qu'à faire...

Kabuto l'avait fait s'habiller en pyjama tel qu'on en trouvait dans les hôpitaux, donc une balade incognito n'était peut-être pas idéale dans ces conditions. Il ne connaissait pas le terrain ni les forces de l'ennemi, il n'avait aucune arme et l'utilisation de ses techniques auraient sans aucun doute éveillé les soupçons (mais pourquoi n'arrivait-il pas à se souvenir des renseignements sur la personne qu'il remplaçait à part son nom ?), et puis c'était quand même d'un Sannin dont on parlait... d'ailleurs, où était-il, ce type ? Il avait quelques questions à lui poser, et pourquoi n'arrivait-il pas à avoir peur de lui quand il savait qu'il aurait pu le réduire en bouillie d'un simple battement de cils ? Faites que ce ne soit pas un résultat de leur « relation », faites que ce ne soit pas...

- L'examen est terminé ? le coupa la voix de l'intéressé.

- Euh... oui. Kabuto m'a dit que je n'avais rien. Enfin, que mon corps était normal, sauf les... « blessures habituelles du matin ». Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, alors j'ai demandé, et il est parti précipitamment sans me répondre... Qu'est-ce qu'il a voulu dire par là, Orochimaru ?

Comme s'il ne s'en doutait pas. Saloperie. Et il devenait grossier, en plus, mais au vu des circonstances, il pouvait se permettre quelques grossièretés, il en avait même le droit. Et bien sûr, M. « Psychopathe n°1 » le regardait avec un sourire pervers. Bon. Plus qu'à jouer la carte de l'innocence, c'était plus sûr.

- Je ne sais pas, fit-il en se léchant les lèvres avec sa langue monstrueuse, est-ce que tu le mérites vraiment, mon petit ange noir ?

Arrgh ! Pas de petit nom, quelle horreur ! Shikamaru ouvrit de grands yeux incrédules. Un sursaut d'horreur aurait peut-être été de trop, alors il se retint. Mais c'était difficile. Il frissonna.

- Pardon ?

D'un mouvement trop rapide pour que le Jounin puisse faire quoi que ce soit pour l'éviter, Orochimaru planta ses lèvres sur les siennes. Le jeune garçon fut paralysé par le dégoût, et cette langue, cette langue froide qui poussait ses lèvres et s'insinuait dans sa bouche, s'enroulait autour de la sienne en poussant un sifflement carnassier...

- Cela répond-il à tes questions ? dit l'homme-serpent en se retirant, un sourire goguenard bien en place sur le visage.

- Euh... oui.

Et il vomit sur l'habit de son vis-à-vis.

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- Comment va-t-il ? demanda Orochimaru à son médecin.

Il s'était changé et arborait un habit identique au fil près à l'ancien. Kabuto hocha la tête en cachant son sourire. Décidément, Asakura était la seule personne qu'il connaissait qui pouvait se permettre de vomir sur Orochimaru sans que celui-ci ne le tue sur place. Quel dommage que le secret de ce miracle passe par des relations sexuelles poussées avec le Sannin ! Et s'il n'y avait que ça...

- Bien, je lui ai donné un calmant et il s'est endormi. Il devrait se réveiller d'ici trois à quatre heures.

- Qu'est-ce qu'il a ?

- Ca... avez-vous fait quelque chose qui sortait de l'ordinaire, hier au soir ?

- Pas à ce que je sache. Ah si, je lui ai offert ce nouveau kimono, avec des motifs de papillons. Très... joli. Ca lui a beaucoup plu.

- C'est tout ? Où est ce kimono ?

- Dans la chambre, déchiré et sale. Tu le connais, il est loin d'être la douceur incarnée. Ou du moins il l'était.

- Je ne m'explique pas son état. On dirait le résultat d'un trauma ; mais quel genre de traumatisme pourrait avoir cet homme ? Aux dernières nouvelles, c'est lui qui les créait, pas qui les avait.

- Je me demande... enfin, quoi qu'il en soit, cette nouvelle personnalité ne me déplaît pas.

- Vraiment ? fit Kabuto en repensant à son habit souillé.

- Vraiment. Ca m'amuse, de le voir si... fragile. Ca change.

Et il se pourlécha les lèvres d'un air gourmand. Le voir de la sorte était assez... fascinant, si vous admettiez que vous aimiez voir un serpent jouer avec sa proie avant de la dévorer toute crue.

- Si vous le dites, fit Kabuto en frissonnant de plus belle.

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Yamato accéléra sa course entre les arbres. Il avait hâte de rentrer pour faire son rapport au Hokage. Depuis le temps qu'il espionnait le village Oto, il avait enfin une information importante à communiquer à Tsunade ! Il se demandait seulement comment elle le prendrait, ainsi que les autres ninja qui connaissaient le jeune homme.

Daisuke Asakura était soudainement devenu amnésique. Y-avait-il encore un espoir de ramener Shikamaru Nara parmi eux, lui qu'on disait irrémédiablement perdu ? Il ne l'avait pas connu personnellement, mais il avait entendu dire que le garçon avait été un élément extrêmement prometteur du village, que même le Hokage avait suivi avec intérêt. On lui avait parlé d'un cerveau remarquable, un Q.I de deux-cents et davantage... mis hors circuit à cause d'une erreur de manipulation. Il ne connaissait pas les détails de l'histoire, et il n'osait pas trop faire de pronostic à l'heure qu'il était, mais il savait qu'à Konoha plus d'une personne retrouverait courage en entendant la nouvelle. A commencer par Tsunade et la famille du déserteur. Et connaissant Naruto, il insisterait pour envoyer une équipe de secours pour récupérer leur ami. Peut-être même avec Sasuke.

Bon, pas de faux pas. Il fallait qu'il arrive au plus vite et qu'il leur annonce. La suite ne le regardait pas. Qu'ils ne fassent rien ou envoient la cavalerie, ça n'était pas son affaire.

N'empêche, il avait quand même hâte de voir leurs têtes !

A suivre...