Chapitre 11 : toki no kioku
La nuit recouvrait déjà cette partie orientale du monde lorsque un taxi de couleur rouge se gara lentement devant la résidence de la famille Hibiki.
A son bord, deux personnes se dirent au-revoir avec chaleur et se souhaitèrent une bonne nuit.
La première de ces dites personnes, Akane, avait fermement tenu à raccompagnée la seconde, Ryoga, prétextant non sans une certaine logique qu'il serait vraiment bien sot qu'il se perde maintenant à la toute fin de leur expédition.
Une logique dont Ryoga ne pouvait que reconnaître le bon sens et la juste vérité.
-tu passeras le bonjour à Ranma ? Elle va être très heureuse de te revoir je suis sur déclara Akane en souriant, elle qui par la force des choses avait fini par utiliser la même formulation que Ryoga pour désigner son ancien fiancé.
-merci Akane ! Merci pour tout !
-pas de problème, embrasse aussi Hanako de ma part
-ok……heuu……Akane ?
-oui ?
-tu pense que ça ira pour Ukyo ? Malgré ce qu'elle nous a dit elle avez l'air plus que triste
-ne t'inquiètes pas, je crois comprendre parfaitement ce qu'elle ressent……elle se fera une raison, je suis sur qu'elle finira par saisir et accepté tout cela lui expliqua la fille cadette de la famille Tendo.
Oui, elle comprenait.
Elle ne comprenait même que trop bien ce que devait ressentir Ukyo.
Qui aurait put prédire un jour que tout ce finirait ainsi ?
-pas que ça me gêne, mais le compteur tourne vous savez jugea bon d'intervenir le conducteur du taxi, un homme bourru et peu diplomate pour qui son métier représentait toute son existence.
-bon, j'y vais alors, au-revoir Akane, prend bien soin de toi surtout
-merci, je vais essayer……..au revoir Ryoga………finit-elle laconiquement.
Sortant du véhicule, il adressa un dernier salut de la main en direction du taxi avant de se retourner finalement vers le lieux sur terre ou il s'était tant languit de retourner durant son périple en Chine.
Sa maison.
Leur maison.
Leur nid douillet.
Silencieux et prudent, il ouvrit délicatement la porte, se déchaussa, et entreprit de gravir à pas de loup l'escalier le séparant encore de sa chambre, croisant mentalement les doigts pour qu'une certaine damoiselle de sa connaissance ai choisit ce lieu pour abriter son repos nocturne.
Une marche.
Puis une autre.
Le palier.
Il sourit comme un enfant.
Il ne put s'en empêcher.
Et au bout du couloir, tel une promesse de bonheur, se dessina enfin la porte lui barrant temporairement le passage de son doux jardin d'eden.
L'idée de faire d'abord un détour par la chambre de sa fille lui titilla un instant l'esprit.
Mais il la repoussa, ne désirant certes pas prendre le risque d'éveiller la petite et au passage déclencher une de ses violentes crises de larmes dont elle était à l'occasion si friande.
Il avait bien le temps désormais.
Plus rien ne l'éloignerait jamais de son adorable famille, il s'en fit la promesse solennelle.
Il poursuivit donc tranquillement son chemin.
La porte, qui pouvait se révéler difficile à manœuvrer quant l'humidité la faisait gonfler, ne grinça pas quant il l'ouvrit.
Pas plus que la poignée n'émit ce son déplaisamment bizarre qu'elle faisait parfois quant une personne l'actionnait un peu brusquement.
Non.
Il s'avança un peu plus.
Et la vit.
Le drap était enroulé autour de son corps tel quelque mystérieux et audacieux amant.
Elle portait un t-shirt et une sorte de short de couleur sombre.
Elle avait calé le coussin en boule entre son cou et son visage.
Sa main droite reposait sur son ventre à la peau laiteuse.
Elle était merveilleuse.
Tout simplement.
Il dévora littéralement la scène des yeux.
Se repaissant de ce spectacle au combien angélique.
N'en perdant pas la moindre miettes.
Qui n'est jamais partit ne peut comprendre la joie simple mais intense du retour.
Mais lui jusque là n'avait connut que la peine déchirante du départ.
Maintenant, il comprenait ce sentiment dans son entière mesure et le bien être qu'il apportait à celui qui l'éprouvait.
Toujours en silence, il ôta délicatement la majorité de ses vêtements.
Ne conservant sur sa personne qu'un modeste caleçon.
Pourtant, alors qu'il aurait put dans la seconde la rejoindre au lit, il s'offrit le luxe de patienter encore un peu.
L'anticipation est une chose merveilleuse.
Et quant vous avez devant vous la promesse de tant de douceur, de tellement d'affection, l'attente n'en est que plus délicieusement puissante.
Il avança d'un pas.
Son cœur s'accéléra.
Il souleva légèrement le drap et, n'y tenant plus, se pressa enfin amoureusement tout contre elle.
L'odeur des ses cheveux l'étourdit presque.
La douceur de sa peau le chavira de contentement.
Il déposa un affectueux baiser sur sa nuque.
Et comme dans ces contes de fées qui avaient tendrement bercés leur enfance, elle s'éveilla.
-hmm ? marmonna-t-elle, le sommeil ne l'ayant pas encore totalement libéré de son emprise.
-bonjour vous……..
-Ry……Ryoga ? s'enquit la belle en se retournant légèrement.
-tu attendais quelqu'un d'autre ? s'autorisa-t-il à plaisanter.
Sans plus attendre, et ne faisant guère grand cas de sa petite boutade, Ranma répondit aussitôt à son étreinte et se pressant à son tour contre cette personne si chère à son cœur et qui lui avait tellement manquée.
-alors ? l'invita-t-elle avec empressement à répondre sans préciser la question, elle à présent bel et bien parfaitement éveillée.
Mais la question il la connaissait précisément et il se fit une joie d'aussitôt y répondre.
-complètement guéri murmura amoureusement Ryoga au creux de l'oreille de Ranma, une joie immense clairement décelable dans sa voix.
Une joie qu'elle partagea au delà de toute mesure et qu'elle tenu absolument à lui prouvait en un passionné et fougueux baiser.
-j'en ai ramené pour tous le monde, ton père, Mousse……et même de la source de la jeune fille pour Shampoo lui expliqua-t-il, une fois ses lèvres décollées de celles de sa belle.
-et pour moi ?
-bien entendu, je te l'avais promis
-c'est très gentil à toi……mais je n'en aurai pas besoin, je le sais bien à présent…..
-j'espère bien ! déclara-t-il en riant.
Leurs esprits s'étaient exprimés.
Mais de tous leurs êtres, ce n'était pas cette partie d'eux qui allait se révéler rapidement la plus bavarde.
Les corps avaient leurs mots à dire aussi.
Et ils ne s'en privèrent pas.
FIN !