Disclaimer : Et non, je ne les ai toujours pas vu débarquer chez moi et vu que je m'acharne sur eux, il ne viendront jamais, surtout Duo qui m'en veut à un point inimaginable tant je lui fais endurer des atrocités… Et ça continue dans ce qui suit.

Titre : Ce sera notre petit secret

Auteur : Ephemeris

Résumé : Dans une période creuse où les cinq pilotes doivent rester dans une maison en attendant leur prochaine mission, un des pilotes inflige à Duo un traitement que personne ne devrait infliger à un ami.

Couples : Comme si j'allais vous le dire, faut bien que je m'amuse un peu…

Genre : Pas drôle du tout !

Rating : T

Warnings : Yaoi, viol. POV de Duo qui s'adresse durant toute l'histoire à une personne inconnue, qui est sûrement dans sa tête de toute façon.

Chapitre 1

Il est certain que lorsque ta vie n'a été que souffrance et chagrin, il est plutôt louche que tout se mette à bien aller sans complications. Avec tout ce qui m'est arrivé, j'étais sûr que c'était mon destin et que rien ne pourrait me faire sortir de ce monde de misère et de malheur. J'ai grandi dans la rue, j'ai perdu tous ceux qui m'avaient aidé et aimé. C'est certain, j'étais maudit, mais ensuite, j'ai été recruté pour conduire cette armure mobile, mon cher Deathscythe, au profit des colonies spatiales contre les forces d'Oz qui avaient pris le contrôle de la terre.

C'est à partir de ce moment-là que je me suis dit que, peut-être, je pouvais servir à quelque chose et que le malheur que j'avais apporté autour de moi n'avait peut-être pas été pour rien. Cette idée a été confirmée quand j'ai rencontré les autres pilotes de gundam. Même s'ils n'étaient pas tous très enthousiastes au début à ce que l'on collabore, ils s'y sont faits et sont tous devenus de précieux amis que je ne voudrais perdre pour rien au monde. Cette amitié m'a fait réaliser que j'avais peut-être le droit d'être heureux moi aussi et que je pouvais apporter autre chose que du malheur autour de moi.

Ça fait maintenant trois jours que nous sommes dans cette grande maison qui nous sert de cachette pendant que nous attendons notre prochaine mission. Comme tu peux le voir, il y a assez de place pour nous cinq et tu peux rester sans gêner qui que ce soit, surtout si tu restes avec moi. Mais même si j'aime bien cette maison, ça ne change rien au fait que je déteste être obligé de rester à un endroit et de ne pas pouvoir m'en aller quand je veux. Et en plus, pas moyen de sortir en douce, il y a un cerbère qui rôde et qui nous empêche toute retraite. Ce cher Heero, tu vois, c'est le gars là-bas. Je l'adore, c'est vrai, mais il prend tout ça vraiment trop à cœur. Il oublie d'être humain parfois et ça m'enrage. Mais je le sens peu à peu qui s'ouvre à moi et aux autres. Si on pouvait arriver à l'humaniser…

Alors, comme il garde la porte de devant, j'ai tenté de me sauver par la porte de la cuisine, mais Trowa et Quatre y sont pour cacher nos armes et nos bombes dans les placards. Tu peux les voir d'ici, le petit blond c'est Quatre, et l'autre c'est Trowa, mais j'imagine que tu l'avais déduit par toi-même. Donc, impossible de sortir par là parce que même si je sais qu'ils ne m'empêcheraient pas d'atteindre la porte, je sais parfaitement qu'au moindre mouvement louche de ma part pour l'ouvrir et tenter la fuite, ils siffleraient le chien de garde qui ne perdrait pas de temps pour me rattraper. Ils sont bien gentils ces deux-là, et je les aime beaucoup, mais ils ne sont pas très coopératifs. Dis, tu veux pas faire diversion pendant que j'essaie… Non ? Bon tant pis.

Dernier espoir, les fenêtres des chambres à l'étage. En fait, il n'y a plus d'espoir. Wufei est là-haut, il médite. Même si je fais le moins de bruit possible, dès que mon pied se posera sur la première marche de l'escalier, il va me hurler de le laisser tranquille et m'interdire de monter tant qu'il y est. Non, sérieux, je fais ce que je veux de ce mec, mais quand il médite, on ne peut plus rien faire. Mais je sais que dans le fond, il m'aime bien, alors je le pardonne… et je me venge quand il descend en lui sautant dessus et en déformant son nom de toutes les manières possibles. Ça le fait enrager. Mais je te montrerais quand il va descendre, on va rigoler.

« Duo, que fais-tu ? » me demande Heero qui doit trouver louche que je reste planté comme ça dans le couloir avec toi.

« Moi, rien. J'essaie de voir si je ne trouve pas une issue pour sortir. »

« Duo, personne ne sort. »

« Je sais, mais j'veux sortir quand même, j'en ai besoin. »

« Et pourquoi faire ? »

« Pour me coucher par terre au soleil et savourer ses rayons qui me caressent le visage. »

« T'as juste à te coucher devant la fenêtre, ça fera pareil. »

« T'es vraiment pas drôle Hee-chan. »

« Trouve-toi une occupation et ça va te passer. »

Tu vois, il dit plus rien quand je l'appelle Hee-chan. Avant, il grognait, mais je l'ai tellement répété qu'il s'y est fait. Et voilà, maintenant, c'est mon Hee-chan. En fait, ils ont tous un surnom, faudra que je t'en trouve un toi aussi. Je vais y réfléchir. Bon, viens, on va aller voir Trowa et Quatre. Tiens, ils ne rangent plus.

« Hey, qu'est-ce que vous faites les gars ? »

« On prépare à manger pour ce soir, » me répond Quatre. « Et je t'interdis de goûter quoi que ce soit alors hors de la cuisine. »

« Est-ce que Wufei est descendu ? »

« Oui, il est dans le salon avec Heero. »

Mais c'est super ça, viens, on va aller embêter Wuffy, Regarde, il est là et il ne me voit pas. Heero m'a vu lui, mais il ne dira rien si je lui fais signe de faire comme s'il ne m'avait pas vu.

« Duo est derrière toi. »

Bon ça y est, c'est raté.

« Merci Hee-chan. Je trouve une façon de m'amuser pour oublier que je veux sortir et toi, tu fous tout par terre. »

« Si tu t'amuses à ses dépens, je crois que Wufei est tout à fait d'accord avec moi. »

Je m'assois alors en bougonnant à côté du Chinois et le sourire me revient.

« Bonjour Wuffy. »

« Pas de ça Maxwell, je suis pas d'humeur. »

« Très cher, très cher, si je t'écoutais, tu ne serais jamais d'humeur, alors sois cool et viens avec moi dehors. »

« J'ai dit que personne ne sort. » dit Heero tout en continuant de taper sur le clavier de son ordinateur portable.

« T'es vraiment pas drôle Hee-chan. » Je tourne la tête vers la fenêtre d'un air mélancolique à souhait pour les faire culpabiliser, mais je ne suis pas sûr que ça marche. « Chouette, il neige ! »

« Non Maxwell, pas chouette, il neige. »

« De toute façon, personne ne sort, » répète Heero.

« Fais attention Hee-chan, tu radotes. »

« À table, » lance Quatre de la cuisine. Bien entendu, je suis le premier arrivé.

« Dis, Hee-chan, je peux aller manger dehors. »

Il ne prend même pas la peine de répondre cette fois. Il ne fait que me lancer un de ces regards dont il a le secret et qui te foudroie sur place. Ça te fait ça à toi aussi ?

« Duo, » commence Trowa. « Il faut que tu comprennes que nous ne pouvons pas prendre de risques inutiles en sortant d'ici. Et Heero ne fait qu'obéir aux ordres qu'on lui a donnés. »

« Je sais bien, mais j'aime pas rester enfermé, j'ai besoin d'air. »

« T'as qu'à ouvrir la fenêtre, » me répond Wufei.

« Bon ça va, j'en ai assez. Je vais prendre une douche et je vous rejoins après. »

Allez viens, toi au moins, tu es gentil avec moi. En même temps, je vais te montrer ma chambre. Cette fois on a eu de la chance. Il y a assez de pièces pour que chacun de nous ait sa propre chambre. Parce que d'habitude, je partage la mienne avec Heero et il m'embête tout le temps parce que je laisse tout en désordre alors que lui aime quand tout est bien rangé. Qu'est-ce que tu veux, c'est un robot de toute façon. Alors là, j'en profite parce que je n'ai personne pour me reprocher mon bordel, le bonheur quoi.

Donc ça c'est ma chambre. Bon, je vais dans la salle de bain. Euh, pourquoi tu me suis ? Non, pas question, tu m'attends dans ma chambre. On ne se connaît pas assez pour prendre notre douche ensemble.

Bon, me revoilà. Attends que je m'habille. T'as vu comme cette chemise est belle. Ouais, j'en ai un peu assez de toujours porter ces habits de prêtre. C'est pour les missions ça. Là, comme je suis en vacances, forcées, mais vacances quand même, je me laisse un peu aller, t'es pas d'accord avec moi ?

C'est quoi ce bruit ? Il y a quelqu'un qui monte. T'en as de bonnes toi, comment veux-tu que je sache de qui il s'agit. Mais on va essayer de deviner et dès qu'il sera passé devant la porte, on regarde dehors. Mais, il s'arrête, la porte s'ouvre. C'est même pas drôle, on peut même plus jouer avec ces types.

« Ouais, je suis prêt, je descends. »

Mais il ne repart pas, non, il entre et referme la porte derrière lui. Il a un drôle de regard, on dirait qu'il ne se sent pas très bien. Je me sens mal à l'aise d'un coup.

Il ne me semblait pas si grand avant, et à toi, il te fait pas l'effet d'avoir grandi d'un coup depuis qu'il a passé la porte. Je n'aime pas la façon dont il me regarde, je sens ses yeux me transpercer, et toi, il t'ignore. Il avance vers nous, je me sens comme si j'étais une proie qu'il traque. Mais c'est pas ça, il est mon ami, il veut peut-être me faire une blague. Je sais que c'est pas son genre, il y a juste moi ici qui fais des blagues, mais qu'est-ce que tu veux que ce soit d'autre ?

« Hey, qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? J'ai un truc sur la figure ? »

« Tais-toi, tu parles trop. »

Tu trouves pas qu'il est un peu trop près ? Tu sais bien que je ne suis pas du genre à craindre les contacts physiques, mais là je trouve que la situation est vraiment trop bizarre. Et ce regard qu'il pose sur moi ne me dit rien qui vaille. Ah non, je viens d'atteindre le mur, plus moyen de reculer. Et lui qui continue à avancer. Non, là franchement, je commence à avoir peur.

« Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? »

« Je t'ai dit de te taire. »

Mais qu'est-ce qu'il fait ? Je rêve ou il a ses lèvres collées sur les miennes et son corps plaqué contre le mien ? Je me débats, mais il est plus fort que moi et me jette par terre.

« Surtout, ne fais pas de bruit. Ça pourrait mal finir. »

Ce n'est pas par obéissance que je fais ce qu'il dit, c'est parce que je suis complètement tétanisé par ce qui se passe. Pourquoi tu ne fais rien ? Fous-lui une droite, n'importe quoi, mais qu'il arrête de me toucher comme il le fait.

Je sens ses lèvres dans mon cou, c'est répugnant. Une de ses mains glisse sous ma chemise alors que l'autre commence à en défaire les boutons un à un. J'ai envie de lui hurler d'arrêter, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je le sens pas du tout. Mais qu'est-ce qui lui prend ? Je n'ose même pas imaginer à quoi il pense en ce moment. Où veut-il en venir, bon sang !

Bon, maintenant que ma chemise est ouverte, il descend de plus en plus vers mon pantalon. Mais peut-être qu'il croit que je suis d'accord avec ce qu'il fait, il faut que je l'arrête. J'ouvre la bouche pour lui demander d'arrêter, mais il plaque sa main sur ma bouche pour étouffer tout son qui voudrait s'en échapper. Bon, en fait, il sait que je ne suis pas d'accord et il s'en fout.

Je commence à vraiment paniquer. Il me suffirait de lui donner un coup sur la tête, n'importe quoi qui le ferait lâcher prise et qui me permettrait de pousser un cri et d'ameuter les autres.

Qu'est-ce qu'il fait là ? Il sort de sa poche un foulard qu'il noue sur ma bouche. Mais qu'est-ce que je fous, pourquoi je me laisse faire ? J'essaie alors de lui donner un coup de poing, mais il a l'air de l'avoir prévu. Il attrape mon poignet et l'attache au pied du lit avec l'autre. Je me retrouve sur le ventre, allongé sur le tapis de ma chambre et lui, il disparaît de mon champ de vision. Non, qu'il ne fasse pas ce que je crois qu'il va faire.

Mais si, c'est bien ce qu'il fait et ça fait si mal. Ça fait mal physiquement et moralement. C'était mon ami, je lui faisais confiance, alors pourquoi ? Pourquoi moi, pourquoi comme ça ? Les larmes s'écoulent sur mon visage sans retenue. Je sais que les garçons ne pleurent pas, mais c'est trop douloureux, c'est insupportable.

Il a terminé, il s'est bien régalé. Qu'il s'en aille, je ne veux plus le voir. Il se relève et réapparaît à mes yeux. Il détache mes poignets et se retire de la chambre en murmurant :

« Ce sera notre petit secret, je compte sur toi. »

Puis il sort, refermant la porte derrière lui. Je suis complètement épuisé. C'est une épreuve ou quoi ? Qui est-ce qui s'acharne sur moi comme ça depuis mon enfance ? Je suis désolé père Maxwell, mais Dieu n'existe pas, il ne peut pas exister quand il laisse arriver des choses pareilles.

Je tente de me relever du mieux que je peux. Bordel que ça fait mal, tu veux pas m'aider ? Salaud, je vais le buter ! Mais que diraient les autres ? Je ne peux pas tout dévoiler comme ça, j'en ai tellement honte. Je fais glisser le foulard que j'ai toujours sur la bouche vers le bas et m'assois sur le lit tant bien que mal. Ça fait vraiment très mal. Comment a-t-il pu faire une chose pareille ?

Mais les autres m'attendent en bas. Je dois descendre et l'affronter, affronter tout ce qui va s'ensuivre. J'arrange mon pantalon et je referme ma chemise, me dirigeant vers la porte que j'ouvre doucement. De l'escalier, je peux entendre la télévision débiter des idioties et plus je descends, plus je découvre la scène. Ils sont tous les quatre assis, Heero dans un des fauteuils, Wufei dans l'autre et Trowa et Quatre sur le canapé, laissant une place vide, la mienne, à côté du petit blond.

Comment peut-il être aussi naturel au milieu des autres, faire comme si rien ne s'était passé ? C'est révoltant, il mérite de crever, mais personne ne lui dira jamais rien parce que les autres ne sont pas au courant et que j'ai trop honte pour dire quoi que ce soit.

Quatre a entendu du bruit et s'est retourné. Il me sourit et me fait signe de venir les rejoindre. J'obéis, je ne sais faire que ça de toute façon. J'entre dans le salon, passe devant tout le monde sans leur adresser le moindre regard et prends place à côté de Quatre. Maintenant, je dois supporter et faire comme s'il ne s'était rien passé.

Il ne s'est rien passé, t'as compris. Ne me regarde pas avec cet air de pitié, je ne le supporte pas. Il ne s'est rien passé, mais je sais que c'est pas vrai…

À suivre…

Note de l'auteur : Cette nouvelle histoire est dédiée à Heiji qui m'a donné l'idée de base et qui m'a donné carte blanche pour l'écrire tout en me gratifiant de ses conseils et de ses idées pour cette histoire. Même le titre vient de lui. Merci mon cher. Petit clin d'œil à Demonloulou qui m'a permis d'écrire cette histoire malgré la ressemblance que j'ai trouvée entre une de ses histoires et la mienne. Merci beaucoup.

-Ephemeris-