Le grand mensonge

Auteur : Hisope Gulber

Disclaimer : le monde d'Harry Potter appartient à J. K. Rowling

Note : Voilà, la quatrième année des jumeaux à Poudlard est sur le point de s'achever. Je profite de l'évènement pour glisser un petit mot à l'intention de tous les lecteurs qui suivent les aventures du duo : merci pour vos encouragements et pour la patience dont vous faites preuve entre chaque chapitre ! L'essentiel étant dit, je vous souhaite à tous une bonne lecture !


Chapitre 24

24 juin 1995, dortoirs de Poufsouffle

Harry gisait sur son lit, les yeux grands ouverts. Le poids réconfortant de Iona sur sa poitrine ne parvenait pas à calmer son esprit. La main droite de Harry émergea des draps et tâtonna le dessus de la table de chevet. Ses doigts ne rencontrèrent que le métal tiède de sa monture de lunettes. Sa baguette manquait à l'appel. Normal.

Ollivander ayant décrété que la baguette d'Hadrien nécessiterait une bonne semaine d'efforts avant d'être à nouveau opérationnelle, Dumbledore avait autorisé le gryffondor à concourir avec la baguette de son jumeau. A condition que la faveur reste confidentielle. Le directeur n'était en effet pas sensé délivrer de telles dérogations. Mais le public aurait été déçu de ne pas voir le Survivant en action, n'est-ce pas ?

Harry soupira et fit glisser avec précaution son animal de compagnie sur le matelas. Il s'échappa du dortoir sur la pointe des pieds et descendit jusqu'à la salle commune. La pendule posée sur le rebord de la cheminée indiquait 5h25.

« On dirait que le sommeil t'a abandonné, toi aussi. »

Harry pivota vivement sur lui-même.

« Cédric ! Je ne t'avais pas vu. »

Le Champion était alangui dans un fauteuil placé dans l'angle droit de la pièce, devant la bibliothèque. Harry s'approcha.

« Tu ne devrais pas être ici. Tu dois être au meilleur de ta forme pour tout à l'heure » gronda Harry.

« Je me sens bien. Vraiment » insista Diggory devant l'air incertain de Harry. « Bon d'accord. Je suis angoissé. C'est normal, non ? Quelques heures de sommeil supplémentaires n'y changeront pas grand-chose. »

Harry soupira. « Très bien, j'abandonne. De toutes façons, ma présence ici me rend plutôt mal placé pour te faire la morale. »

Diggory se tassa contre l'accoudoir droit de son fauteuil.

« Assieds-toi Potter. Tu me donnes le vertige. »

Harry dévisagea l'espace libéré par Cédric.

« Quoi, là ? Je te rappelle que ces fauteuils ont été conçus pour accueillir une personne. Pas deux. »

Diggory haussa un sourcil incrédule. « Tu rigoles Potter, tu es plus menu qu'une fillette. Je parie qu'on tiendrait même à trois avec ton frère. »

N'étant pas du genre à se défiler de la sorte devant une provocation, Harry ignora les palpitations de son cœur et se creusa une place sur le fauteuil, entre Cédric et l'accoudoir gauche. Diggory sourit devant la moue boudeuse du plus jeune et ébouriffa la tignasse brune, insensible aux protestations de Harry.

« Tu vois, ce n'était pas si difficile » se moqua gentiment le Champion.

Malgré les efforts maladroits de Cédric, Harry ne semblait pouvoir se défaire de son air soucieux. Le Champion soupira et reprit son sérieux. Il entoura les épaules de Harry de son bras gauche.

« Parle-moi Harry. Dis-moi ce qui te tracasse. »

Harry posa sa tête sur le bras de Cédric et profita durant quelques instants du réconfort apporté.

« C'est le Tournoi. Il va mal se terminer. J'en suis sûr. Je le sens. »

Cédric raffermit sa prise sur Harry.

« Tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Dumbledore a pris toutes les précautions possibles pour faire en sorte que l'épreuve se passe bien. »

« J'aimerais partager ton optimisme » murmura Harry.

« Si cela peut te rassurer, je m'engage à venir en aide à ton frère en cas de coup dur. »

« Tu n'as pas à promettre quoi que ce soit. Je sais que tu le feras quoi qu'il arrive. Tu es le poufsouffle le plus noble que je connaisse. C'est dans ta nature. »

Les deux garçons échangèrent un regard complice.

« Mais surtout, cela ne doit en aucun cas t'empêcher de te protéger toi-même » continua Harry.

« Hé ! » s'indigna Cédric, « les blaireaux ont un sens de préservation hors du commun ! Tu n'es pas au courant ? »

Harry pouffa. « Cédric, il faut absolument que tu abandonnes les bons sentiments. Tu touches à l'apogée du ridicule ! »

Diggory prit un air faussement blessé. « Très bien, prends le comme ça. » Il se pencha vers la bibliothèque et saisit le premier ouvrage à sa portée.

« Tiens » dit-il en posant le livre sur les genoux de Harry, « fais-moi plutôt la lecture. Peut-être que le temps s'écoulera plus vite comme ça. »

Harry se cala confortablement contre Cédric et attaqua les premières lignes du Fantôme de Cantervilleécrit par un auteur moldu, un certain Oscar Wilde.

Peu à peu, les dortoirs de Poufsouffle se mirent à grouiller d'activité et Harry quitta à regret la réconfortante présence de Cédric. Il regagna sa chambre, se prépara pour la journée et prit le chemin de la Grande Salle où il dut se forcer à avaler quelques muffins sous l'étroite surveillance de Susan et Hannah.

L'impression malaise qui habitait sans cesse Harry s'accrut encore, lorsqu'un filet en page 16 du Prophetdu jour accrocha le regard poufsouffle. L'équipe rédactionnelle s'inquiétait du silence radio inhabituel dont faisait preuve depuis plusieurs semaines son reporter vedette, Rita Skeeter.

Harry retint avec difficulté les muffins récalcitrants au fond de son estomac, lorsque la scène à laquelle il avait assisté un mois plus tôt au bord du lac assaillit brusquement son esprit. La purée de scarabée… Le regard de Malfoy…

Enfin, l'heure des cours approcha. Les élèves prirent la direction des salles de classe et bien vite, les familles des champions franchirent avec enthousiasme les portes de la Grande Salle.

« Hadrien, fils ! Prêt pour le grand jour ! » s'exclama un James Potter hyperactif. La réponse du gryffondor se perdit sous les baisers de Lily. James gratifia Harry d'une tape dans le dos et d'un hochement de tête.

Quelques minutes plus tard, Lily traînait un Hadrien peu enthousiaste vers ce qu'elle appelait « l'irremplaçable antre de la connaissance » : la bibliothèque de Poudlard. James et Harry suivaient quelques pas en arrière. James se gratta soudain la gorge, s'attirant ainsi l'attention de son fils cadet. Harry s'étonna de lire sur le visage de son père une immanquable expression d'embarras. L'adulte passa sa main dans ses cheveux en soupirant.

« Ecoute Harry, à propos de l'article de cette Skeeter… Non laisse-moi finir » insista James en voyant l'air paniqué de son fils. « Je veux juste que tu saches que … Par Merlin, ce n'est pourtant pas si difficile à dire » s'énerva James en prenant mesure de son incapacité à traduire en mots ses pensées et sentiments.

Dans le silence tendu qui suivit, Harry écouta avec anxiété l'écho faiblissant des voix de son frère et de sa mère.

« Ce que j'essaie de t'expliquer… » James reprit une respiration tremblante. « Voilà. Il faut que tu comprennes que contrairement à ce qu'il clame sur tous les toits, ce n'est pas par haine envers le sang des Black que Sirius n'a jamais fondé sa propre famille. » Harry écarquilla les yeux.

« Je vois que tu as saisi. Alors tu dois bien te douter que je ne peux pas reprocher à mon propre fils des préférences que j'ai depuis longtemps appris à tolérer chez mon meilleur ami, mon presque frère. » Harry leva vers son père des yeux brillants. James détourna le regard et continua sur sa lancée.

« Tout cela pour dire que ni ta mère, ni moi, ne te forcerons à t'engager sentimentalement avec une sorcière puisque tu n'en ressentiras visiblement pas l'envie. Tu auras ta liberté, nous te demandons simplement de faire preuve de discrétion. » James respira une grande bouffée d'air.

« Voilà, tout est clair. Ah non, Sirius tenait à te faire savoir qu'il serait ravi de répondre aux éventuelles … hum hum … questions que tu pourrais te poser et je suis sûr que Remus saura être une oreill- »

La cage thoracique du sorcier se serra soudain lorsque deux bras fins mais vigoureux vinrent enlacer son torse. James répondit à l'étreinte de Harry. Pour une fois, l'adulte avait la sensation d'avoir pris la meilleure décision pour son fils.

Les sorciers se séparèrent rapidement et James se perdit dans les prunelles reconnaissantes de son cadet. Harry était décidément le plus beau de ses enfants.

« Merci. Papa. »

« Allez, n'en parlons plus » reprit James avec davantage de vigueur qu'il n'en ressentait. « Ta mère va se demander où nous sommes passés. Elle va nous passer un sacré savon ! »

Les Potter restèrent encore quelques heures ensemble, et malgré ce sentiment lattent d'anxiété qu'il ressentait à l'approche de la dernière épreuve du Tournoi, Harry pouvait sans conteste affirmer que cette journée avait été la meilleure qu'il eut passée en famille depuis bien longtemps.

o

Le dîner. Un cauchemar. Harry regardait ses amis manger. Il avait la nausée. Toute cette nourriture le rendait malade. Enfin, les plats disparurent de la surface des tables. Le repas était terminé. Dumbledore se leva et demanda le silence.

« Mesdames et Messieurs » commença le directeur, « je vous prierais de bien vouloir attendre cinq minutes avant de prendre la direction du stade de Quidditch. C'est à présent au tour des champions de s'y rendre en compagnie de Monsieur Bagman. »

Cédric se leva sous les applaudissements des poufsouffles. Il frôla Harry en passant derrière lui et lui envoya un sourire éclatant. De leur côté, les gryffondors faisait également un triomphe à Hadrien. Les quatre champions se rejoignirent devant les portes de la grande salle. Hadrien se retourna, chercha son frère du regard, lui fit un signe de la main, puis disparut.

Luna, Padma, Neville et Hermione se frayèrent un chemin jusqu'à la table des poufsouffles. Lorsque les cinq minutes exigées par le directeur furent écoulées, les élèves les plus impatients se ruèrent vers la sortie, en ignorant les appels à l'ordre des professeurs.

« Bon. On dirait que la voie est libre. On va pouvoir y aller » indiqua Justin lorsque le gros de la troupe eut disparu.

Bien que légèrement inquiets, les amis des jumeaux Potter étaient globalement confiants et impatients de voir le Tournoi s'achever. Cette année avait été stressante pour tous. Personne n'avait manqué de remarquer la pâleur et la nervosité qui ne quittaient plus Harry depuis quelques jours.

« Je vous le dis » continua Justin, « nous avons de bonnes chances de le remporter ce fichu Tournoi. Cédric et Hadrien sont bien placés. »

La main de Luna se faufila sous le bras droit de Harry. Elle envoya un clin d'œil complice au poufsouffle et prit la parole d'un ton rêveur.

« En faisant des recherches sur les labyrinthes, j'ai trouvé un référence sur les Minautoritus Fortitus. »

« Encore une invention de ton père ? » demanda Hermione avec lassitude.

« Non, non ! » nia fermement Luna. « Ils sont bien réels. Ils vivent dans toutes sortes de labyrinthes : en pierre, en bois, en buis ou en n'importe quoi d'autre. Seulement, ils sont invisibles- »

« Comme par hasard » murmura Ernie.

« - et c'est à cause de cela que personne ne peut formellement attester de leur existence. »

Harry posa sa main sur celle de la serdaigle et la remercia silencieusement du regard. A sa façon, Luna avait essayé de le distraire et de lui changer les idées. Et Harry lui en été extrêmement reconnaissant.

Le groupe s'engagea sur le chemin menant au stade. Harry avançait sans avoir réellement conscience de ce qui se passait autour de lui. Il était perdu en lui-même. La foule excitée, pressée contre lui, devenait dans son esprit un cortège mortuaire le menant vers un funeste destin. Sans trop savoir comment, Harry se retrouva assis sur des gradins, coincé entre Neville et Hannah. Le labyrinthe s'étendait à perte de vue devant lui, noir et menaçant.

« Ca va aller ? » demanda doucement Neville.

Harry hocha faiblement la tête. Une main s'abattit sur l'épaule du poufsouffle. Harry sursauta.

« Du calme Potter. » Malfoy était assis juste derrière Harry. « Si j'avais su que cela te tracasserait autant, je ne t'aurais jamais parlé de mon rêve » murmura le serpentard à l'oreille du poufsouffle.

« Ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer » continua Draco d'une voix apaisante sans se soucier des regards suspicieux de Neville et Hannah.

« Tu te trompes Draco. Ce que tu as vu est sur le point de se dérouler. J'en ai eu la preuve avant-hier. Tous les éléments sont réunis. Les choses ne peuvent se passer différemment. »

« De quoi parles-tu » coupa Neville, troublé par le ton défaitiste de son ami.

Harry observait la foule impatiente et enthousiaste qui riait sans se douter qu'elle était ce soir plus menacée que jamais.

« J'ai peur Neville. Vraiment très peur. »

Hannah serra fort la main de Harry. Les doigts de Malfoy se refermèrent sur la nuque et les épaules du poufsouflle, dessinant sur sa robe des cercles apaisants.

Les champions étaient rassemblés en bas, au milieu de l'arène. Ludo Bagman prit la parole. La foule était en délire. Hadrien et Cédric s'avançaient en direction de l'entrée du labyrinthe. Bientôt, les sombres haies avalèrent les deux champions. La dernière épreuve venait de commencer. Harry ne pouvait s'empêcher de penser à son frère. Aux épreuves qui l'attendait à l'intérieur et au-delà du labyrinthe. Harry sentit son esprit tenter de s'échapper une nouvelle fois de son enveloppe charnelle. Il savait qu'il n'aurait pas la force de lutter contre le phénomène. Cela ne s'était encore jamais produit en public. Pourvu que personne ne remarque rien d'anormal.

« Quoiqu'il arrive » murmura-t-il à destination de ses amis, « ne bougez pas mon corps. Ne prévenez personne. Ne faites rien. Contentez-vous d'attendre que ça passe. »

Les doigts de Malfoy se crispèrent. Harry sentit peser sur lui les regards interdits de Neville et Hannah.

Puis toutes sensations disparurent.

Harry volait dans la brume au dessus du sombre labyrinthe. Son esprit frissonna. Il faisait froid. Tous les bruits extérieurs semblaient étouffés. Un halo de lumière bleue brillait au loin : La Coupe de Feu.

Harry cherchait son frère. Là, un mouvement ! Non, ce n'était que le labyrinthe qui mettait en évidence un nouveau chemin. Des créatures étranges semblaient se mouvoir dans l'ombre des hautes haies.

Harry commençait à paniquer. Comment trouver son frère ? Il se rappela soudain de ses expériences précédentes. Il ne fallait pas se laisser distraire par quoi que ce soit. Harry ne devait penser à rien d'autre qu'à Hadrien … Hadrien … Hadrien …

Enfin. Il le trouva. Hadrien était là, juste en dessous.

Le gryffondor se retourna brusquement. Ce n'était que Cédric, qui n'avait pas l'air au mieux de sa forme.

Harry essaya d'entendre ce que se disaient les deux champions. Mais les mots arrivaient distordus et en décalage à ses oreilles. Apparemment, il était question des Scroutts à pétard de Hagrid.

Harry suivit l'avancée de son frère. Il vit Hadrien se débarrasser d'un Epouvantard, reprendre son chemin, hésiter quelques instants devant un brouillard anti-gravitationnel avant de vaincre cet enchantement.

Puis plus rien durant de longues minutes. Comme si l'itinéraire qu'empruntait le gryffondor avait été nettoyé pour lui. Hadrien rencontra finalement le Scroutt et réussit à s'échapper à l'aide d'un Impedimenta.

Des cris horribles atteignirent brusquement les tympans de Harry. Victor Krum torturait Cédric. Cela ne ressemblait pas au bulgare. Et soudain, Harry comprit. Quelqu'un avait ensorcelé Victor pour mettre hors d'état de nuire les autres champions et faciliter la progression de son frère. Mais pourquoi ?

Cédric et Hadrien neutralisèrent le bulgare et se séparèrent à nouveau.

Harry continua à flotter au dessus de son frère et observa avec intérêt sa rencontre avec un sphinx. Harry s'attarda quelques instants auprès de la femme au corps de lion. Fascinante créature.

Lorsqu'il se retourna, Hadrien et Cédric s'étaient à nouveau retrouvés et courraient en direction de la Coupe. Une araignée géante sortit soudain de nulle part et leur donna du fil à retordre.

Finalement les deux champions atteignirent la Coupe, mais aucun d'eux ne semblait vouloir la saisir. Tant mieux. Il ne fallait pas toucher cette chose. Si quelqu'un s'était donné tant de mal pour que Hadrien soit le seul à arriver jusqu'ici alors- … Mais que faisaient-ils ? Non !!

L'esprit de Harry fut propulsé en arrière.

Le poufsouffle avala une grande bouffée d'oxygène. Sa tête semblait être sur le point d'exploser.

« Bon sang Harry ! » Neville examinait le visage de son ami. « C'est bon » souffla-t-il à Hannah. « Ses yeux sont redevenus normaux. Le voile blanc a disparu. »

« Est-ce qu'ils sont là ? Est-ce qu'ils sont revenus ? »

« Qui donc ? » demanda calmement Malfoy, qui n'avait rien perdu du spectacle offert par Harry.

« Hadrien. Cédric. »

Hannah jeta un coup d'œil affolé en bas du stade.

« Non. Personne n'est encore revenu. »

« C'est pas normal … pas normal » marmonna Harry l'air vacant. « Il faut que je parle à quelqu'un. Dumbledore, vite ! » Harry se leva en chancelant.

« D'accord, calme-toi Harry. Je vais t'accompagner. »

Neville dirigea un Harry vacillant en direction des juges. Comme par enchantement, Snape apparut soudain devant les deux garçons.

« Un problème Monsieur Longbottom ? »

« C'est Harry, professeur. Il ne se sent pas bien. Il veut parler au directeur. »

Le poufsouffle reposait en appui contre Neville, le visage pâle et en sueur. La cicatrice en forme d'éclair, habituellement discrète, ressortait rageusement sur le front de Harry, rouge et enflée. Snape effleura la marque du bout des doigts. Elle était brûlante. La chaleur qui s'en dégageait remonta le long du bras de Severus et se concentra sur le tatouage sombre qui ornait l'avant-bras du professeur. Snape retira immédiatement sa main.

« Mettez-vous par là. Je vais chercher le directeur. »

Neville déplaça Harry à l'écart de la foule à l'endroit désigné par le professeur, tandis que Snape s'engageait en direction des juges. Le maître des potions souffla quelques mots à l'oreille du directeur et fit signe à l'infirmière postée quelques rangs en arrière. Aussitôt, le directeur s'excusa et se laissa guider par le jeune professeur. Madame Pomphrey les rejoignit à hauteur des deux élèves. Toute joie quitta le visage de Dumbledore lorsqu'il prit connaissance de l'état de Harry.

« Harry, mon garçon. Que se passe-t-il ? »

« La coupe est un portoloin » déclara le poufsouffle.

« Oui. Elle doit ramener le vainqueur ici. » Dumbledore était intrigué. Personne hormis les juges et quelques professeurs n'était au courant de ce développement.

« Hadrien et Cédric l'ont saisi. Ensemble. Mais ils ne sont pas revenus. » Un frisson remonta l'échine de Harry.

« Tu en es certain ? » demanda gravement Dumbledore.

Harry n'eut jamais l'occasion de répondre. Une douleur violente se propagea dans son crâne. Au même instant, Snape saisit fermement son avant-bras gauche, les lèvres serrées.

« Par Merlin » murmura avec effroi le vieux sorcier dont le regard naviguait entre Harry et Severus. « Poppy ! Vite ! Une potion Anti-Douleur ! »

L'infirmière s'éloigna de Harry vers lequel elle s'était précipitée et farfouilla dans sa mallette. Elle en sortit un flacon rempli d'un liquide bleu clair.

« Avalez cela … » Harry s'exécuta sans rechigner. « Voilà … C'est bien … »

L'image d'une quinzaine de sorciers en noir agenouillés devant lui s'imprima sur les rétines de Harry, avant que les affres de l'inconscience ne l'engouffrent.


A suivre ...