S'il reste des coquilles, je m'en excuse d'avance. Je suis un peu fatiguée... Néanmoins, je vous souhaite une bonne lecture. Voilà la fin de plus d'un an et demi de travail. Merci encore à tous les lecteurs et revieweurs qui auront suivi cette histoire jusqu'au bout ! Et merci à Winkle, pour des tas de raisons que j'irai lui énoncer moi-même ! ;D


EPILOGUE


Central – Août 1927

La majestueuse capitale d'Amestris se dressait avec fierté sous l'éclatant soleil d'été. Des grues et autres machines étaient parsemées à travers la métropole, la débarrassant des dernières traces de destruction et reconstruisant les immeubles effondrés. C'était une vue magnifique, et on ne pourrait croire qu'une guerre généralisée avait eu lieu ici même à peine quelques mois plus tôt.

Le soleil brillait dans le ciel bleu et dégagé. Gens et voitures s'affairaient tandis que la normalité reprenait sa place dans la ville florissante. Nombre d'entre eux étaient rassemblés devant l'imposante cathédrale de Central, un édifice qui avait résisté à la l'assaut du temps et des conflits. Des foules de gens s'entassaient devant ce dernier, attendant en silence et avec patience. Ils n'eurent pas à attendre longtemps car les portes de bois massif s'ouvrirent alors.

« Les voilà ! » cria quelqu'un tandis que Riza Hawkeye, vêtue d'une sublime robe de mariée d'un blanc immaculé, passait les portes et entrait dans la lumière. Roy Mustang, dans un costume blanc chic, se tenait à ses côtés, bras dessus bras dessous. La foule rugit, brisant complètement le silence qui avait précédé leur arrivée. Le couple descendit d'un pas rapide les marches recouvertes d'un tapis rouge, se faisant arrosés de riz, confettis et banderoles.

Derrière eux, un autre groupe de personnes sortit de l'église, composé de tous les subordonnés militaires de Roy, d'un Armstrong très ému pleurant à chaudes larmes, ainsi que des Elric, Winry, Scieszka, Gracia et Elicia Hugues et une poignée d'autres. Ils descendirent les marches pour rejoindre les jeunes mariés.

« Eh bien je suppose que les félicitations sont de mise, M. et Mme Mustang, commenta un Havoc pleinement remis lorsqu'il eut atteint Roy et Riza. Alors, comment je devrais vous appeler maintenant ? demanda Havoc à Roy pour plaisanter. Général de Brigade à la retraite ?

- Ne commencez pas à faire le malin avec moi, Lieutenant Havoc, dit Roy avec un petit rire. Je ne suis peut-être plus dans l'armée, mais je peux toujours tirer quelques ficelles.

- La seule qui tirera les ficelles ici, ce sera moi », dit calmement Riza aux côtés de son époux. Armstrong vint alors se rapprocher d'eux, un mouchoir à la main et le visage en larmes.

« Quelle magnifique cérémonie ! sanglota-t-il. Cette journée formidable restera à jamais gravée dans ma mémoire ! » Roy et Riza lui sourirent tous deux d'un air gêné.

« Merci, Général, répondit Riza.

- Je souhaite vous donner à tous les deux la bénédiction de la famille Armstrong. Prenez soin de vous ! » Armstrong donna alors à Roy une puissante étreinte d'ours, le visage de l'homme plus petit devint vite bleu.

« Général de Brigade Armstrong, intervint Riza en fronçant les sourcils. Vous étouffez mon époux. » Le colosse relâcha Roy de sa prise semblable à un étau, et les salua tous deux.

« N'ayez crainte ! Je m'occuperai bien de l'armée en votre absence. » Il montra d'un geste ses subordonnés derrière lui. « Je me chargerai également personnellement de vérifier qu'ils sont bien soignés. » Cette déclaration provoqua l'échange de quelques regards inquiets et gênés chez Havoc, Breda, Falman et Fuery.

« Je n'en ai aucun doute, dit finalement Roy après avoir repris son souffle. Prenez soin de vous, Général. » Et les deux hommes se serrèrent la main avant qu'Armstrong se retire.

« Eh bien, Fullmetal... » commença Roy, Ed, Al et Winry les rejoignant à leur tour, puis il s'interrompit. « Je suppose que je ne peux plus t'appeler ainsi. » Il eut alors un sourire en coin. « Mais tu as toujours quelques centimètres à rattraper.

- Et je suppose que je ne peux plus me moquer de votre impuissance sous la pluie non plus », renvoya Ed avec un large sourire. Al et lui avaient endossé des costumes cravates complets.

« Nous ne sommes plus des chiens de l'armée, et l'alchimie n'existe plus, réfléchit Roy. Les choses ont bien changé.

- Vos tours de passe-passe vous manquent déjà ? fit Ed en poursuivant ses railleries.

- Tu sais, le témoin n'est pas censé exaspérer le marié de cette façon, lui fit remarquer Roy.

- Vous savez comment il est, rit Al.

- Hé, c'est ma dernière chance, dit Ed en haussant les épaules. Qui je vais embêter d'autre ? » Winry et Al levèrent la main derrière lui, à son grand dépit.

« Merci encore d'avoir accepté d'être demoiselle d'honneur, Winry, dit alors Riza en s'adressant à la jeune fille.

- Ce fut un plaisir, Mme Mustang. » Winry, vêtue d'une ravissante robe rose, lui sourit largement.

« Prends soin d'Edward et Alphonse, demanda Riza.

- Comme toujours, répondit Winry avec énergie. N'oubliez pas de passer de temps en temps, vous serez toujours les bienvenus chez nous. »

« Edward », dit Roy, puis il lui tendit une main, faisant sourire Ed.

« Ouais. » Ed la prit, et ils se serrèrent la main, enfin. « A bientôt, Roy. »

« Eh ! » Scieszka rejoignit le groupe en courant, portant la même tenue que Winry. « Quand allez-vous enfin jeter ce bouquet ? »

« Oh ! » fit Riza en claquant des doigts, un peu comme Roy, lorsqu'elle y songea soudain. Elle remonta rapidement quelques marches pour prendre de la hauteur, alors que tous les hommes s'écartaient et laissaient la place aux femmes qui comblèrent le vide. « C'est parti ! » dit Riza, puis elle leur tourna le dos et lança le bouquet de fleurs derrière elle.

« Je l'ai ! s'écria Scieszka en tendant les bras vers le ciel.

- Oh non, certainement pas ! » grogna Winry en poussant tout le monde hors de son chemin, quelque peu brutalement, et elle étendit un bras devant Scieszka pour attraper les fleurs au vol. « Je l'ai, je l'ai ! » se réjouit Winry en sautillant toute excitée, Scieszka pleurant sa défaite.

« Grand-frère, tu n'as pas l'air très joyeux », observa Al tandis que Winry courait vers eux, et que Havoc et Breda frottait la tête d'Ed d'un air taquin.

« Ca va lui donner des idées, répondit Ed avec un sourire gêné. Je ne suis pas encore prêt pour ce genre de choses ! » Winry ne l'entendit pas, et elle serra dans ses bras un Ed à l'air assez nerveux, tandis que tout le monde applaudissait, riait et les regardait.

« Eh ! Par ici tout le monde, qu'on puisse faire une photo avant qu'ils ne s'en aillent ! » suggéra Fuery, et tout le monde se rassembla, s'alignant sur les marches de l'église pour faire une photo de groupe avant que Roy et Riza montent dans la voiture qui les attendait. Tous les deux passèrent une main à la fenêtre et firent signe à la foule alors que le véhicule démarrait. Ils se retournèrent pour regarder par la vitre arrière la foule qui le disait au revoir de la main, avant qu'ils ne disparaissent au loin.

« Direction lune de miel, alors ? demanda le chauffeur à l'avant.

- Pas encore. » Roy échangea un regard avec sa femme, qui acquiesça. « Nous voulons faire une dernière halte quelque part avant cela. »


Cimetière militaire de Central – Août 1927

Roy et Riza se tenaient devant la tombe de Maes Hugues, aucun mot ne fut prononcé tandis qu'ils la contemplaient en silence. Le cimetière était l'exact opposé de l'ambiance de fête de l'église ; il était calme et tranquille. Non loin d'eux se trouvaient une paire de tombes relativement neuves, marquées aux noms de Danny Brosh et Maria Ross, cette dernière ayant succombé à ses blessures à l'hôpital. Sur chacune d'elle était posée une gerbe fraîche, qu'avait laissées Winry la veille, en signe de remerciements et de gratitude pour lui avoir sauvé la vie.

« Eh bien mon vieil ami, dit finalement Roy après que quelques minutes de silence se fussent écoulées. Il semblerait que j'aie finalement suivi ton conseil. » Il jeta un coup d'œil à Riza à ses côtés. « Et que j'aie épousé quelqu'un qui sera toujours là pour me soutenir. » Riza sourit, et un large sourire étira à nouveau ses lèvres. « Tu n'as plus à t'inquiéter pour moi, donc j'espère que tu peux reposer en paix à présent. » Puis il leva la tête vers le ciel. « Riza... »

« Hm...? » Elle se tourna légèrement vers lui. Roy semblait soulagé, comme si ses épaules avaient été libérées d'un grand poids.

« Le temps est superbe aujourd'hui. »


Cimetière de Resembool – Août 1927

Al, portant un manteau rouge bien connu, se releva et inspecta son œuvre. Les fleurs avaient été disposées avec soin sur l'herbe, devant la dalle de pierre qui marquait la dernière demeure de sa mère. Il se retourna ensuite, et vérifia les autres. Les tombes des parents de Winry avaient été décorées avec un arrangement floral similaire, et il descendit un peu plus bas vers l'endroit où quelques tombes plus nouvelles se dressaient. Al avait déposé des fleurs fraîches devant chacune d'entre elles. Sur la première était écrit 'Pinako Rockbell', suivie par une seconde marquée 'Hohenheim', et enfin une troisième qui disait 'Gabriel Mackenzie'. Al recula jusqu'à ce qu'il puisse toutes les voir, et s'inclina poliment.

« Merci... à vous tous. » Puis il se détourna et commença à descendre le chemin en direction de sa maison.

« Oh ! Bonjour Al ! » Il se retourna au son de la voix, et reconnut immédiatement la jeune fille.

« Bonjour Nelly », la salua-t-il.

« Tu te souviens de moi ! » Elle eut l'air heureuse. Al acquiesça.

« Eh oui, j'ai recouvré la mémoire.

- Tu étais au cimetière ? demanda-t-elle en regardant derrière lui.

- Oui, je visitais juste de la famille, et des amis. » Puis une idée lui vint. « As-tu déjà déjeuné ? lui demanda-t-il.

- Non, fit-elle en secouant la tête.

- Que dis-tu de venir et te joindre à nous alors ?

- Ca ne posera pas de problème ?

- Aucun ! dit Al en souriant à nouveau. Je suis certain que Winry prépare de quoi nourrir un régiment, comme d'habitude.

- Eh bien, dans ce cas, qui suis-je pour dire non ? » répondit-elle joyeusement, et tous les deux repartirent ensemble.


Résidence Rockbell, Resembool – Août 1927

Ed, portant un t-shirt blanc et un pantalon noir, restait debout à admirer le pittoresque champ herbeux qui s'étendait devant lui. Le soleil était levé, seuls quelques nuages blancs pelucheux parsemant le ciel. Une petite brise fit bruire l'herbe verte sous ses pieds. Le vent fit onduler ses cheveux blonds devant ses yeux, mais la scène était si charmante qu'il n'y prêta pas attention. Il n'avait vraiment rien de plus à faire que sourire.

Un bruit au loin le ramena brusquement à la réalité. Quelques douzaines de mètres plus loin, il distingua Den courant vers lui à pleine vitesse en transportant une petite branche d'arbre dans sa gueule. Son sourire s'agrandit quand il s'en rendit compte ; pour qu'il revienne déjà, ou bien Den était très rapide en dépit de son vieil âge, ou bien l'absence d'auto-mail ne lui permettait plus de lancer des choses aussi loin qu'avant.

Le chien sauta sur l'alchimiste tandis qu'il récupérait le bâton de la gueule de Den. Le chien le poussa de la tête avec espièglerie pendant qu'Ed le caressait, voulant manifestement lui dire de relancer le bâton.

« Doucement Den, tu vas finir par épuiser mon bras si tu continues. » Mais le vieux Den ne semblait pas s'en soucier. Edward sourit et fit un pas en arrière en levant le bras en vue d'un nouveau lancer. Avant qu'il n'ait pu envoyer le bâton de bois voler dans les airs une nouvelle fois, il fut soudainement frappé par une impression de déjà-vu. Il n'eut pas la chance d'y réfléchir plus longtemps, une voix familière l'interrompant derrière lui.

« Grand-frère ! » Ed aperçut Al suivant le chemin au loin. Il est avec une fille ? Ed sourit à cette pensée, et traversa le champ pour les rejoindre avec Den.

« Al ! les salua-t-il.

- Grand-frère, tu te souviens de Nelly ? » Al la désigna. « Je l'ai invitée à nous rejoindre pour déjeuner.

- Al, tu t'es enfin trouvé une copine ! fit Ed d'un air taquin.

- Grand-frère ! » Al fut choqué, et embarrassé. Lui et Nelly rougirent alors qu'Ed riait.

« Je plaisante. Winry a probablement préparé plus qu'il n'en faut de toute façon. » Puis il se gratta la tête en gémissant. « Sûrement ses fameux spaghettis aussi. » Dans un timing parfait, Winry, habillée d'une robe d'été jaune, apparut sur le porche de la maison et leur fit signe.

« Ed ! Arrête de faire l'idiot ! Le déjeuner est prêt... On mange des spaghettis ! » cria-t-elle, et ils marchèrent tous vers elle. A nouveau, Ed ne put s'empêcher d'avoir la sensation d'avoir déjà vécu tout cela auparavant. « Nelly ! dit-elle en saluant son amie lorsqu'ils furent assez proches.

- Salut Winry ! répondit Nelly.

- Je l'ai invitée à déjeuner, expliqua Al d'un air nerveux.

- Bien sûr ! Je suis toujours prête à accueillir des invités », dit Winry, rayonnante, et elle les fit rentrer. Ed marcha vers elle, l'air complètement ailleurs. « Ed ?

- Quoi ? fit-il en revenant à lui.

- Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle d'un air inquiet, et il secoua la tête et lui sourit.

- Non, rien. » Mais elle ne le crut pas, et une clé anglaise apparut dans sa main.

« Ed, dit-elle de sa voix menaçante. Ne me mens pas. » Ed sourit innocemment, paraissant très effrayé.

« Ah..., céda-t-il. C'est juste que... j'ai l'impression d'avoir déjà vécu tout ça, marmonna-t-il, regardant autour de lui. Tout est si merveilleux... comme dans un rêve. » Winry lui sourit, puis se pencha vers lui pour l'embrasser sur les lèvres. Après un certain temps, elle se recula.

« Alors, qu'en penses-tu maintenant ? » demanda-t-elle. Ed eut un grand sourire.

« Non, c'est réel. » Son sourire s'élargit. « Définitivement réel. » Elle sourit à son tour, et lui prit la main. Il se retourna, et embrassa de nouveau du regard le monde dans toute sa splendeur. « Je suis chez moi. » Puis il la suivit à l'intérieur et ferma la porte derrière lui.

Fin