Something to write on

Auteur: Cybele.
Traductrice: Nyx.
Rating: M.
Disclamer: Tout appartient à JKR et à Cybele. Je rappelle que c'est une traduction.
Résumé: Harry doit rendre son journal de potions après avoir passé son ASPIC. Il aurait bien aimé avoir su cela avant d'y écrire. Slash.
Couple: Il n'y a pas vraiment de couple.

ATTENTION ! Cette histoire parle de relations homosexuelles masculines. Il n'y a aucun lemon dans cette partie mais certaines paroles peuvent choquer les plus jeunes.

Notes: Bonjour! Voici mon cadeau pour les lecteurs de Catéchisme, qui, en fait, arrive plus tôt que prévu. J'espère que vous aimerez. Personnellement j'ai adoré traduire ce one-shot. La suite, Quill & Ink arrivera plus tard.

Je dédicace ce premier slash SS/HP à Origine.

Bisous à vous. Et bonne lecture !


Harry posa sa plume et lança un autre rapide coup d'œil à son ASPIC écrit de Potions.

Il l'avait fini. Après sept ans à redouter continuellement ce cours, Harry allait finalement en être débarrassé. Bon, techniquement, pas encore. Il lui restait toujours deux semaines avant la fin du trimestre. Mais, sous insistance, Harry reconnaîtrait qu'il n'avait pas vraiment redouté cette classe depuis deux ans. Sous persuasion, il pourrait admettre que, en réalité, ça ne l'avait pas dérangé plus que cela de venir en classe cette année. Sous la torture, il confesserait probablement qu'il avait aimé le cours et que, quelques fois, il l'avait même attendu avec impatience. Mais il lui aurait fallu du Veritaserum pour lui faire avouer que cette classe lui manquerait. Que Snape lui manquerait.

Harry jeta un sort de fermeture sur son examen, brisant ainsi l'obscurité et les bulles silencieuses que Snape avait placé autour chaque étudiant pour empêcher toute tricherie. A part Millicent Bulstrode et Lavande Brown, il était le seul élève encore présent dans la salle. Il supposa qui avait probablement prit un petit peu plus de temps que nécessaire pour ce sujet de dissertation qui concernait l'usage moral des Créatures Magiques pour les ingrédients de potions.

Harry ramassa son sac ainsi que son examen et se dirigea vers le bureau de Snape qui était plongé pensivement dans une pile de parchemins, caressant distraitement son menton avec sa plume d'aigle. Harry déglutit difficilement et regarda ailleurs. Lâchant son parchemin sur le bureau avec les autres, il se détourna pour partir.

"Potter." La voix sèche et amère qui prononça son nom provoqua des frissons qui parcoururent l'échine d'Harry. Il haleta puis se reprit avant de se retourner vers le Maître des Potions.

"Oui, Monsieur?"

"Votre journal."

Son estomac sombra. "Pardon?" s'étrangla-t-il.

Snape lui envoya un regard impatient, pinçant les lèvres d'un air irrité. "Votre journal de Potions, Potter. Vous devez me le rendre. Ne me dîtes pas que vous avez oublié."

Oublié? Non. Harry ne savait simplement pas que le journal devait être rendu. En fait, il se souvenait distinctement avoir entendu qu'il ne serait pas noté. Il comptait là-dessus. "Je - Je croyais que vous aviez dit qu'il ne serait pas noté, monsieur."

Quelque chose ressemblant à de la satisfaction modifia sur le visage de Snape. Ses yeux scintillèrent de méchanceté. Si Harry n'avait pas été submergé par la vague de frayeur à la pensée de son professeur lisant son journal, il aurait peut-être pu fondre. Il y avait vraiment quelque chose à propos de ce regard glacial.

"Si vous aviez lu le programme que j'ai donné au début de l'année, vous auriez su que, même si votre journal ne serait pas noté, il était indispensable pour ne pas redoubler. Devrais-je comprendre que vous n'avez pas rempli votre journal?" Harry fut certain de voir le début d'un sinistre rictus au coin de la bouche de Snape.

Oh oui, il l'avait rempli. "Oui! Enfin, non. J'étais...c'est juste que... Est-ce que je peux vous le rendre la prochaine heure?" Harry commença à prier. S'il avait juste une heure, il pourrait se débarrasser de toutes les parties compromettantes. Toutes les parties humiliantes. Merde. Pourquoi Hermione avait-elle rendu ce fichu Retourneur de Temps?

"Vous pouvez, si vous voulez passer une huitième année dans mon cours." Harry examina cette option brièvement. Serait-ce si épouvantable? Puis il se rendit compte que Creevey serait dans sa classe, et en connaissant la chance d'Harry, ils seraient en binôme.

Putain. Le pire, ce serait que Snape lise son journal lundi, devant toute la classe. Les Serpentards rigoleraient bien. Ron ne le connaîtrait plus. Le reste des Gryffondors cesseraient de lui parler. Mais ce n'était que pour les deux prochaines semaines, n'est-ce pas?

Harry plongea sa main dans son sac et sortit rapidement le dit-journal, le tendant brusquement à son professeur. Il fixa son regard sur le livre vert, bien conscient qu'il rougissait furieusement. Mais il ne pouvait rien y faire. Snape attrapa l'autre bout du livre et tira. Au bout d'un moment, Harry se rappela qu'il fallait lâcher. Il se retourna rapidement et essaya de fuir.

"Potter, ayez l'amabilité d'enlever le sort de fermeture."

En s'arrêtant sur ses pas—ou souhaitant plutôt que ce soit son cœur qui s'arrête--Harry ravala un gémissement douloureux, tout en pointant sa baguette et en marmonnant le mot de passe à voix basse. Il jeta un dernier coup d'œil à son professeur, le désespoir un peu trop marqué sur son visage par rapport à ce qu'il aurait bien voulu, puis sortit à toute vitesse de la salle.


Etrange.

Je regarde le gosse décamper de ma classe avec presque autant d'urgence que Neville Londubat. Bien-sûr, le stress de Londubat a cessé de me divertir il y a bien longtemps. C'est devenu carrément ennuyeux. Il suffirait que j'éternue pour que ce gamin ait une crise cardiaque.

Bon, Potter...

Cela fait des années que je n'ai rien provoqué de plus qu'un vague ressentiment de la part de ce garçon. Il accepte mes punitions comme si je corrigeais simplement sa grammaire. La réticence... non, la terreur que j'ai décelée dans son expression lorsqu'il m'a donné son journal promet une nuit amusante, passée à lire ce que Potter pense de moi exactement.

Cela arrive chaque année. Au moins un ou une stupide septième-année oublie de lire ce fichu programme et remplit son journal avec des commentaires qui vont de mes méthodes d'enseignement à mes cheveux. J'ai une vaste collection d'insultes colorées, d'assez longues tirades, et de dessins merveilleusement cruels de mon profil. Cela me plait beaucoup. Puisque je ne note pas ces fichus livres, les élèves responsables sont punis seulement grâce à leur sentiment de culpabilité et mes occasionnels regards furieux, accompagnés de certaines notes que j'ajoute a leur journal. C'est habituellement assez pour qu'ils se pissent dessus.

Les deux prochaines semaines devraient s'avérer plutôt amusantes.

Après que tous les parchemins ainsi que tous les journaux m'ont été rendu, je ramasse le tout et je me retire dans mes appartements. Je m'assois à mon bureau avec une bouteille de brandy, ma plume, et un puits d'encre rouge. J'ai toute la semaine pour noter ces examens. Ce soir, je vais m'autoriser le grand plaisir d'avoir finalement un mot honnête du gosse. J'ouvre le journal à la dernière page. Les insultes sont généralement plus créatives vers la fin de l'année. Je prends une petite gorgée de brandy et me concentre.

30 Mai

Solution pour faire disparaître des verrues:

Trouble. Je crois que j'ai ajouté trop de poudre de crochets de vipères. La consistance n'est pas vraiment bonne. Ajoute plus de Gin... semble avoir marché.

Merde! Qu'est-ce que je donnerai pour être sa plume à lui. Putain.

Je me demande s'il a vu que j'avais bu un peu de ce Gin.

Je fronce mes sourcils et me pose des questions à propos de la plume. Je vais prendre un sinistre plaisir à révéler le secret écrasant de Potter. Le "lui" veut tout dire. Je n'avais pas réalisé que ce gamin était une pédale. Et de part le monde, toutes les sorcières souffrent en silence. Je suppose que le vieux dicton "qui se ressemble s'assemble" est vrai après tout. Je continue à lire.

25 mai, notes de cours

1903-Loi sur la protection des Dragons

-Tuer des dragons pour leurs propriétés magiques - interdit

-Peine pour le braconnage de dragons 10 ans de prison minimum Putain je bande comme un malade.

Je suis si surpris que je ne peux qu'en rire. Merde. J'essaye de ne pas penser à un Potter excité dans ma classe. L'idée me gêne. Je remue sur mon fauteuil et me demande si je dois continuer à lire. Le désir de savoir qui aime le Celui-qui-a-survécu-encore-et-encore me pousse à continuer.

- 15 ans de prison pour avoir tué une femelle.

Je me demande quelle taille il fait. Est-ce qu'il se branle? Mon Dieu. J'adorerais voir ça. Je me demande à qui il pense. S'il pense à quelqu'un. J'ai besoin d'une douche froide.

23 mai

Potion pour la couleur des yeux

Noirs. Comme les siens. Sombres, profonds et froids. Il me regarde haineusement. Quand est-ce que ce regard a commencé à aller directement jusqu'à mon pantalon? Le dîner de Noël. Il a fait tomber sa fourchette et je la lui ai ramassée. Il m'a jeté un regard furieux. Erection immédiate. Je suis un monstre.

Je relis le passage quatre fois avant de reposer prudemment le journal sur le bureau. Je bois à grands traits au goulot de ma bouteille, laissant le liquide calmer les rapides battements de mon cœur. Ma première impulsion est de penser que tout cela est une entière plaisanterie. Et s'il n'y avait pas le souvenir que j'ai dû arracher le journal de ses mains tremblantes, je serais bien plus que content de croire cela.

Mes pensées se dirigent vers la nuit dont il parle. L'école, si je me rappelle bien, était plutôt vide. Potter et deux Serpentards étaient les seuls élèves qui restaient dans le château. Tous les autres avaient été rappelés chez eux pour célébrer la dernière défaite du Seigneur des Ténèbres. Je me souviens malheureusement que Dumbledore avait insisté pour que nous nous regroupions autour d'une petite table pour un peu plus "d'intimité". Il voulait s'assurer que cet événement se passe dans un contexte assez chaleureux puisque le bon-à-rien de parrain de ce gosse s'était fait tuer lors de l'ultime bataille. Etant arrivé en retard pour l'intense moment familial, le gamin avait été obligé de s'assoir à coté de moi.

J'ai laissé tomber ma fourchette et il s'est penché pour la rattraper. J'ai fusillé du regard son insistance gryffondoresque à montrer de la gentillesse à ceux qu'il déteste. Du moins, je pensais qu'il me détestait. Je crois que j'aurais préféré garder mes illusions. Bon Dieu, comment vais-je faire face à ce gamin après ça?

Presque malgré moi, je reprends le journal. Me disant que ça ne peut pas être pire. Puisque j'ai abandonné tout espoir de jamais regarder le morveux dans les yeux encore une fois, je pourrais au moins satisfaire ma curiosité. Je reviens un peu en arrière et lis rapidement les notes soigneusement inscrites par le gribouillage narratif de ses pensées personnelles.

Il a un sourire méprisant. Je me demande quel goût ça a. Je veux faire courir ma langue le long de sa lèvre supérieure et retroussée. Qu'est-ce qu'il ferait? Mourir sous le choc. De dégoût? Probablement. Sa lèvre se retrousserait bien plus s'il était dégouté. Bon Dieu. Cette expression devrait être illégale. Oh non. La plume. Merde. Est-ce qu'il sait qu'il est en train de se caresser le visage avec? J'en doute. Je n'aurais jamais cru qu'il puisse faire une telle chose consciemment. Si légère. Je me demande s'il aimerait que cette plume frôle son torse, sur ses tétons, dans son nombril. Ma langue suivrait. Est-ce qu'il gémirait?

Mon Dieu. Je viens juste de penser à ça.

Je prends une profonde respiration et tente de chasser le problème qui s'aggrave dans mon pantalon. J'essaye de me rappeler que ce sont les pensées d'Harry Foutu Potter, la deuxième génération que le destin a envoyé contre moi. Bizarrement, cela a ne m'aide pas. En fait, penser à la personne qui a écrit cela ne fait que renforcer mon intérêt. Harry Potter, la réponse du monde magique aux martyrs moldus, n'est pas aussi blanc comme neige, comme nous le ferait penser cette peau lisse, souple et jeune. Je prends un plaisir cruel à savoir que, derrière cette expression innocente, il est tapi un coté sombre. Etrangement, cela rachète son comportement stupide.

Quoi qu'il en soit, je suis horrifié de voir que ces pensées impures sont dirigées vers moi. Je suis. Horrifié. Je prends un air dédaigneux et continue à lire...parce que, comme je suis professeur, c'est mon travail de lire ses... notes de potions.

Je feuillette rapidement jusqu'à ce que je trouve un passage assez long qui date de Mars.

Il a l'air fatigué. Se promenait-il dans les couloirs hier soir? Je ne l'ai pas vu. Est-ce qu'il a un amant? Je me demande combien de temps il n'a pas couché avec quelqu'un. Oh. S'il te plaît, sois gay. Je peux supporter que tu baises avec un autre homme. Mais une femme? Beurk. Peut-être qu'il couche avec Fleur. Sale salope française. A moins que Flitwick n'ait un fichu assistant.

Je grogne d'un air amusé. Puis je me maudis d'avoir oublié d'être horrifié par ses réflexions sur ma vie privée. Comment a-t-il pu penser que je puisse être charmé par cette idiote sans cervelle? 'Tu n'as personne, et bien fait toi la pute.' Je frissonne à la pensée puis continue à lire le passage.

Il caresse ses lèvres avec le haut de sa plume. Je peux me transformer en plume?

Je veux sentir cette plume glisser le long de ma colonne vertébrale, se faufiler entre mes fesses. Ca m'exciterait probablement jusqu'à me rendre fou. Non. Je veux qu'il soit violent. L'autre coté de la plume. Il pourrait la plonger dans cette encre rouge qu'il aime tant et écrire de cruels commentaires sur tout mon corps. La pointe tranchante écorchant et griffant des insultes dans ma peau. "Misérable insolent" gravé sur mon torse. "Stupide morveux" tatoué sur mes fesses. Puis, lorsque tout mon corps serait couvert par ses remarques cinglantes, il m'ordonnerait de m'agenouiller. Ses robes disparaîtraient d'un coup de baguette et il serait nu en-dessous. Dur. Imposant. "Potter," dirait-il...avec cette voix qu'il utilise toujours pour dire mon nom. Comme s'il me frappait avec. Un fouet en cuir. "Vous avez à plusieurs reprises désobéi aux règles de cette école. Vous avez fait preuve d'insubordination, vous vous êtes mal comporté, sale gosse. Bien que le Directeur fasse partie de votre petit fan-club, je n'ai pas été dupé par votre célébrité. Votre mépris de l'autorité ne va pas rester impuni. Je vais m'assurer que vous êtes correctement soumis aux lois."

Je devrais arrêter de sourire avant qu'il ne vienne par ici. Ou avant que Ron ne commence à se demander ce que je fais. Si seulement Snape pouvait exiger la supervision de ses propres détentions. Ouais c'est ça, Harry. Comme si tu aurais les couilles de t'approcher de lui. Peut-être que j'aurais de la chance et qu'il lira ça.

Non. Vaut mieux pas.

Je pense que je suis la seule personne dans l'histoire de Poudlard qui n'a jamais bandé en cours de Potions. Quel était ce mot qu'Hermione a utilisé pour nommer Ron? Oh. Dépravé.

Oui. C'est bien moi.

Je repose le livre quand je réalise que je suis en train de me caresser. Merde. C'est une chose de continuer à lire le journal malgré le fait que je n'en lirai pas d'autre. C'en est une autre d'apprécier. Et c'est impardonnable de prendre du plaisir avec. C'est vulgaire. C'est ...dépravant.

Je crois que le gosse a trouvé son métier comme écrivain érotique professionnel. Il est très inspiré. Mais non. Ce serait honteux de gaspiller ce corps ferme d'Attrapeur.

Je ne viens pas de penser ça. Je n'ai pas fait attention à son corps. Je vais au lit maintenant. Et je ne vais pas penser à des plumes...ni à des fouets en cuir. Ni à soumettre d'intraitables Gryffondors...


Snape ne lut pas le journal d'Harry pendant le cours, le lundi d'après. Ni le mercredi. Ni pendant aucune des autres classes entre les ASPICs et le dernier jour de classe. En réalité, Harry avait abandonné tout espoir que Snape ait lu son journal. Pas qu'il espérait. Il n'avait pas espéré.

Très bien. Il avait eu éventuellement une ou deux rapides pensées insinuant que, peut-être, Snape lisant son journal de Potions ne serait pas nécessairement une mauvaise chose. Harry se disait que si son presque ancien professeur avait lu son journal et qu'il avait trouvé son contenu intéressant, il aurait pu trouver un moyen plus intéressant et plus privé de célébrer la fin de l'année que celui qui l'attendait aux Trois Balais.

Mais maintenant, pendant le dernier vendredi de sa scolarité, dans son tout dernier cours de Potions, Harry était désespéré. Il prépara la potion contraceptive que Snape leur avait assignée "parce que vous allez tous indubitablement boire et faire des choses stupides. Penser à vous et à une possible reproduction me fait trembler de dégout." Harry crut voir l'ébauche d'un petit sourire jeté dans sa direction après que Snape ait dit cela, mais il était sûr de l'avoir l'imaginé. Son sexe l'avait imaginé aussi.

Lorsque la sonnerie retentit, Snape recommença à parler. "Récupérez vos journaux de Potions en partant. Beaucoup sont remplis d'idioties. Considérez cela, et débarrassez-vous de cette imbécilité. Ceux d'entre vous qui ont montré qu'ils pouvaient avoir un esprit critique peuvent garder leur journal en souvenir de ce qu'ils étaient avant de devenir un parasite stupide dans notre société. Je vous félicite d'avoir fini les meilleures années de votre vie. Essayez de ne pas détruire le monde pendant que j'y vis encore. Le cour est terminé."

Un puissant cri festif se fit entendre et la plupart des élèves rassemblèrent leurs affaires et défilèrent vers le bureau du professeur pour prendre leur journal. Harry, contrairement aux autres, s'activa très lentement, essayant de faire partir la bosse plutôt inconfortable de son pantalon. Snape avait toujours le don de lui faire dresser les cheveux sur la tête. Bien qu'avec le temps, ce n'était plus vraiment ses cheveux qui se dressaient.

Harry attendit à la fin de la file des élèves qui ne bougeait pas à cause d'Hermione qui insistait à débiter toute sa gratitude à ce qui apparut être un Professeur Snape complètement horrifié. Harry frissonna d'anticipation à la réponse qu'il savait que son amie obtiendrait. Il essaya de se sentir coupable de vouloir qu'Hermione soit humiliée, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle le cherchait.

"Miss Granger. Si vous avez terminé. Vous semblez être victime d'une illusion qui vous fait croire que je m'intéresse à ce que vous pensez. Si j'ai fait une quelconque chose qui vous encourage à croire cela, laissez-moi vous corriger immédiatement. Vous, accompagné de votre petite escorte, êtes peut-être la chose la plus horrible qui me soit arrivé dans toute ma carrière professionnelle. Pendant ces sept dernières années, vous m'avez accusé, attaqué et je vous soupçonne de m'avoir volé, en résumé vous m'avez exaspéré continuellement. C'est seulement grâce à la bonté de Merlin que je ne vous ai pas encore ensorcelé. Puisque vous êtes maintenant – oh miracle – une de mes anciennes élèves, je peux me permettre de vous dire que vous êtes une agaçante petite idiote studieuse et fouineuse, qui va sans aucun doute aller loin dans la vie, seulement parce que vous allez tellement excéder vos différents supérieurs qu'ils vous faciliteront l'ascension des grades dans la hiérarchie de votre choix. Je vous demande, si vous m'êtes vraiment reconnaissante pour vous avoir enseigné—une tache que je ne peux pas prétendre avoir achevé avec bonne volonté—de rester hors de l'Education. Au revoir."

Harry se força à placer un regard compatissant sur son visage lorsqu'Hermione s'effondra en larmes dans les bras protecteurs de Ron. Le roux articula silencieusement, "On se voit plus tard." Harry eut le vague sentiment qu'il allait, sans aucune honte, prendre avantage du fragile état de sa petite-amie pour commencer la fête avant même d'avoir atteint Pré-Au-Lard.

Une fois que ses amis furent sorti de la salle, Harry s'accorda un petit sourire sournois et combattit vaillemment toutes les séries de frissons que le discours de Snape avait provoquées. Sa réaction était plus forte parce que les insultes, bien qu'indirectement, le visaient lui-aussi. Il avança le long de la file d'élèves maintenant soumis et apparemment craintifs, et, trop vite, devint le seul restant. Il mordit sa lèvre inférieure en attendant...et bien, il ne savait pas ce qu'il attendait.

Snape fit glisser silencieusement le journal assez familier, accablant, entouré d'un cuir vert, vers Harry. Il n'eut aucun rictus méprisant. Il n'eut aucun regard glacial. Il n'y eut aucune agression. Le cœur du Gryffondor sombra de déception. Sûrement que sept ans d'animosité n'allait pas s'effacer si facilement?

Harry prit son journal, mais ne put se décider à bouger. Il était anéanti. Est-ce qu'il ne signifiait rien pour l'homme? C'était le dernier jour. Le tout dernier moment où Snape aurait une véritable autorité sur lui. N'allait-il pas l'utiliser?

"Monsieur?"

Un sourcil surélevé au-dessus d'un regard neutre. Harry put presque entendre son cœur voler en éclat.

"Vous...l'avez lu?"

Un grognement.

"Vous n'allait rien dire?"

Snape resta pensif un moment avant de répondre. "Avec votre capacité à prendre des notes, c'est extraordinaire que vous n'ayez pas abandonné."

Et bien, c'était déjà quelque chose, non? Harry crut détecter une légère raillerie dans la déclaration. Mais ce n'était rien comparé à la tempête d'insultes que l'homme avait accordée à Hermione. Snape haïssait Harry plus qu'il n'haïssait Hermione. Les yeux verts d'Harry étincelèrent de jalousie. Ses yeux brillèrent de convoitise tout aussi rapidement lorsqu'il vit Snape attraper sa plume. Un gémissement pathétique s'échappa de sa gorge.

"Potter-" Harry haleta lorsque son nom le cingla, le fouetta. Du cuir. Du cuir noir. "Pourquoi êtes-vous encore là?" Snape leva son regard vers lui, les torches éclairant la pièce scintillant dans ses yeux sombres. Il tenait toujours la plume et commença à caresser distraitement l'os de sa mâchoire. Harry sentit ses genoux faiblir. Il posa une main sur le bureau de son professeur pour s'empêcher de tomber. Il voulait répondre. Mais ses mots, tout comme son sang, étaient entièrement concentrés dans son érection maintenant atrocement douloureuse.

"Etes-vous en train de me manquer de respect, M. Potter?"

Harry n'avait jamais entendu cette voix auparavant. Rauque et basse, menaçante. Il n'essaya même pas de réprimer le tremblement que ce ton lui avait donné. Il était persuadé qu'il n'y serait jamais arrivé de toute façon. "Oui, monsieur," murmura-t-il.

Snape souleva un sourcil et le fusilla du regard. "Etes-vous en train d'essayer d'obtenir une retenue?"

Et bien...cela, bien-sûr, dépendait de qui assurerait la retenue, si c'était Rusard, comme d'habitude, ou Snape pour changer agréablement. Harry, cependant, n'avait pas l'esprit à considérer la question si intensément. Il répondit simplement, "Oui, Monsieur."

Snape se leva bruyamment de son bureau. "C'est dommage, vraiment. Rusard n'assure aucune retenue ce soir puisque c'est la fin du trimestre. Je suppose, cependant, que je pourrais bien vous trouver une utilité." Le rictus satisfait avec lequel Snape ponctua la dernière phrase, liquéfia ce qui restait du cerveau d'Harry. Snape continua impitoyablement. "Il me semble que je vais manquer de parchemins, M. Potter."

"P-p-parchemins?" Le cœur du Gryffondor pulsa fortement d'anticipation. D'autres parties pulsaient aussi.

"Oui. J'ai un assez long traité à écrire sur le relâchement insupportable de la politique disciplinaire de notre système d'éducation."

Harry gémit lorsque le Maître des Potions s'approcha de lui. Surgissant devant lui avec un terrible rictus méprisant et un regard dangereux. Harry pouvait sentir la chaleur émanant de l'homme, ajouté à la chaleur de son propre corps, menaçant d'incinérer ses robes. Snape effleura la joue du jeune sorcier avec la partie douce de sa plume, frôlant légèrement le lobe d'oreille, puis glissant vers le cou. Harry s'appuya sur le bureau de son professeur et essaya péniblement de se souvenir comment respirer correctement. Quand Snape eut un petit rire grave, Harry abandonna le combat, décidant qu'haleter était une très bonne façon de respirer.

"J'attends de vous, Potter, que vous fassiez votre punition avec bien plus d'enthousiasme que pour votre travail. Je ne serai pas clément. Vous allez souffrir." Comme pour prouver ses dires, Snape présenta l'autre extrémité de la plume à la nuque d'Harry, et la fit glisser.

Harry put sentir la pointe trainer le long de la peau sensible et frissonna d'anticipation. "Mon Dieu, oui," Harry souffla. "Oui, monsieur."


Je le regarde qui respire irrégulièrement. Une gouttelette de sueur ruisselle le long du sillon de son front plissé. Son visage se change en une grimace et il grogne. Les muscles tremblent désespérément sous la peau pâle de son dos une fois qu'il est libéré de son fardeau. Il soupire, épuisé.

"Fini. Tout est là."

Je jette un œil sur la pile d'environ trente boîtes de parchemins que je lui ai fait descendre de la réserve située au troisième étage du château. "Très bien, Potter. Vous avez purgé votre punition. Vous pouvez rejoindre vos stupides amis au village. Mais, je pense que vous allez devoir rattraper votre retard quand vous y serez. Je les soupçonne tous d'être seulement à demi conscient à présent."

Il pince ses lèvres et me regarde méchamment. J'ai un rictus. Il a un sourire.

"Vous êtes méchant."

"Oui. Je le suis."


Vous avez aimé?
La suite, Quill & Ink, contiendra un lemon et sera plus longue que cela.
A bientôt j'espère.
Nyx.