Titre : Et puis il avait ouvert la bouche

Auteur : Sherdelune

Genre : Yaoi Couple : Harry/Draco

Rating : TM pour plus tard

État de la fic anglaise : Fini (23 chapitres)

État de la fic française : 1; Traduit : 22; En cours : 23;

Ancienne traductrice : Koh22 Nouvelle traductrice : Manelle

Bêta : Crystal d'avalon

Voici le 1er chapitre de « Et puis il avait ouvert la bouche »

Nous espérons que vous serez nombreux, et nombreuses à lire cette histoire.

Bonne lecture et à jeudi prochain pour la suite

Eni et Onarluca

Chapitre I - Illusions brisées

Drago Malefoy était ma destinée. Je l'ai su dès le premier instant où j'ai posé mes yeux sur lui, dans la boutique de vêtements de Madame Guipure. Il avait une présence majestueuse, et sur le coup je me suis senti bête quand il m'a regardé de haut, en pointant son nez aristocratique vers moi. Et pourquoi ne l'aurait-il pas fait ? Planté là, ma silhouette décharnée flottant dans les vieux habits de Dudley, je n'étais sûrement pas le genre de garçon sur lequel il poserait le regard plus d'une fois. C'est pour cela que j'étais absolument estomaqué quand il m'a approché, une lueur espiègle dans les yeux. Je me suis surpris à admirer secrètement ce garçon dont les habits lui allaient à la perfection, ce qui révélaient de l'argent et des parents qui prenaient soin de lui. Il était tout ce que je n'étais pas, et tout ce que je souhaitais pouvoir être.

Et puis il avait ouvert la bouche.

Parlez-moi d'illusions brisées! Le beau garçon blond, qui faisait miroiter tant de choses à mon imagination d'adolescent privé d'affection, se révéla être aussi mauvais, sinon pire, que mon cousin Dudley. Il était non seulement pourri gâté jusqu'à la moelle, mais paraissait également autoritaire, critique, et extrêmement ingrat. Eh bien, voilà ce qu'était ma destinée.

Nos chemins ne s'étaient plus croisés jusqu'à ce qu'un mois plus tard dans le Poudlard Express, cette espèce de con arrogant (comment ai-je pu le trouver beau?) a commencé à faire des remarques méprisantes à propos de mes nouveaux amis. Puis il a fait l'impensable. Il a tendu vers moi une main élégante dans un geste d'amitié. C'était presque assez pour que je change d'avis sur lui. Presque.

Et puis il avait ouvert la bouche. Encore.

C'est drôle, la façon dont Malefoy pouvait me provoquer, avec le moindre geste ou le moindre regard. Je devenais une dichotomie d'émotions quand quoi que ce soit le concernait. Durant notre première année, je ne peux pas dire que nous ayons partagé ne serait-ce qu'une relation d'amour/haine. Cela ressemblait plus à du mépris/haine. Je le méprisais, et il me haïssait. Ça marchait pour nous, et cela nous forçait à rester vigilants.

Et cela continua ainsi.

Vers le début de notre deuxième année, certaines choses sont arrivées, et qui m'ont fait regarder Malefoy sous un jour complètement différent. Je ne me doutais pas que bientôt, mon monde allait être retourné sans dessus dessous, et que ce que je croyais être la vérité était en réalité une façade soigneusement construite. Vue d'une certaine distance, elle apparaissait parfaite et sans la moindre tache, mais de plus près, ses nombreux défauts devenaient évidents.

Je l'ai remarqué pour la première fois quand j'ai pris la cheminée du Terrier vers le Chemin de Traverse pour acheter les livres et les fournitures de l'année scolaire à venir. J'avais merdé, comme d'habitude, et réussi à atterrir dans l'Allée des Embrumes à la place. Je me souviens que j'ai paniqué et pénétré dans la boutique la plus proche, un établissement plutôt suspect appelé « Barjow et Beurk ». La boutique était sombre et lugubre, et ses étagères étaient remplies de choses comme "La Main de la Gloire", de cartes à jouer tachées de sang, et divers autres instruments de magie noire. Le simple fait de voir tout cela m'avait fait frissonner, mais pas à moitié plus que quand j'ai vu que Malefoy et son père rentraient dans la boutique. Je m'étais rapidement caché et les avais observés, tandis qu'ils se promenaient dans le bâtiment pauvrement éclairé. C'est là que j'ai remarqué combien Malefoy était calme en présence de son père. A quel point il voulait lui faire plaisir. Pourtant, il devint assez évident pour moi que Lucius Malefoy tolérait à peine son fils. Cela avait été une prise de conscience très dégrisante.

Cependant, la vraie révélation était venue plus tard ce même jour, chez Fleury & Bott. Malefoy, égal à lui-même, toujours aussi charmant, se payait notre tête, à 'Mione, Ron et moi. Du coin de l'œil, j'ai remarqué Lucius Malefoy donner une tape avec sa canne sur l'épaule de son fils, ce qui fit se raidir de peur Drago. J'aurais cru éprouver du plaisir en remarquant cette subtile réprimande, mais j'ai ensuite vu les émotions presque imperceptibles qui parcouraient le visage du jeune garçon. Elles passaient de la terreur à la rage froide, et je jurerais que Drago a tressailli comme s'il allait être foudroyé. Cela a été très instructif, c'est le moins que l'on puisse dire. Instructif, mais pour le moins très troublant.

Durant le reste de cette année-là, j'ai commencé à porter une réelle attention à Malefoy. C'est par des yeux assombris que je commençais à réellement le voir. Ce que je voyais vraiment allait tellement plus loin que l'arrogant air de privilège que Malefoy préférait permettre au monde extérieur de voir. Je suis à peu près sûr que si Drago avait su tout ce que j'étais capable de déduire sur lui, rien qu'en lui jetant des coups d'œil furtifs alors qu'il ne s'en doutait pas, il aurait fait d'avantage d'efforts pour cacher la vérité.

Et la vérité sur Drago Malefoy, c'est qu'il était un jeune homme angoissé, terrifié, et qu'il manquait autant d'affection que moi. J'avais été plus chanceux d'avoir d'aussi bons amis que Ron et Hermione, tandis que Malfoy était coincé avec les repoussants Crabbe et Goyle. Leurs imperfections mises de côté, au moins, avec eux, Drago pouvait exiger l'attention qu'il désirait si désespérément. Il me semblait que Drago était comme un chaudron vide qui attendait juste d'être rempli de soins et d'amour, et je m'étais surpris à vouloir être celui qui lui donnerait cela.

Et puis il avait ouvert la bouche. Même histoire, page différente.

Je m'étais vraiment préparé à lui donner le bénéfice du doute, mais ce n'était certainement pas dans ses habitudes de faciliter les choses. Mais, depuis quand Malefoy facilitait-il les choses? Même 'Mione perdit patience avec la petite face de furet à la suite de l'affaire Buck. Est-ce que je l'avais réellement déjà trouvé beau ? J'avais commencé à en douter sérieusement.

À suivre