.Mafia Love.
Chapitre cinq: Mafia love.
Kami-sama savait comment, Akira avait
trouvé le moyen de tous les caser dans son appartement.
Sasuke, toujours en train de patauger dans la choucroute avait été
déménagé dans la chambre d'Akira, en même
temps que ce dernier et Tokito. Ces deux-là ne s'étaient
pas une seconde lâchés du regard de toute la soirée,
sous l'œil bienveillant et ravis de Muramasa, aux anges. Les autres
étaient répartis dans le salon, le canapé ayant
été concédé à Yuya.
A
l'extinction des feux, la jeune livreuse se blottit contre le cuir
chaud du sofa et ferma les yeux pour trouver le sommeil malgré
le douleur lancinante de son épaule.
Quelque chose bougea
à côté d'elle et Yuya reconnu sans peine Kyo. Il
s'installa à même le sol, contre l'accoudoir. Il bougea
un moment puis devint totalement silencieux.
"C'est ça,
blaireau, reste par terre! Avec un peu de chance t'attrapera la
crève" songea avec satisfaction Yuya.
…Avant de se
souvenir qu'il était encore torse nu sous son manteau parce
qu'il lui avait donné son T-Shirt.
….
Grompf.
D'un
mouvement de rein, elle fit tomber l'une de ses couvertures en
grognant deux mots indistincts mais qui pouvait être
interprétés comme "attraper froid, espèce
de crétin".
Kyo sourit dans le noir et se drapa dans
la couverture encore imprégnée de la chaleur de la
jeune femme.
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Au petit matin, Yuya qui quittait la chambre de Sasuke, lasse, se laissa guider par une délicieuse odeur de tartine grillée qui flottait dans l'air, jusqu'à la cuisine. Apparemment, elle n'était pas la seule à avoir la tête dans le cul. Akira se dirigea au radar vers sa chaise, se prenant les pieds dans barreaux de peu et Tokito dormait à moitié sur la table. Muramasa versa attentivement le contenu d'une cafetière dans quatre tasses à café. Kyo attrapa la sienne au vol et alla s'adosser au frigo. Yuya prit celle qui lui était destinée en soupirant.
-Il l'a prit comment? Demanda Muramasa en tirant une chaise.
-Plutôt bien, je pense... ce sera pire quand il s'apercevra de l'état de sa collection de jeux vidéo, mais pour l'instant…
Yuya eut un petit sursaut en sentant son portable vibrer contre sa hanche. Elle s'éloigna pour ne pas déranger les autres en parlant.
-Tigrou? Murmura t-elle en remarquant le nom marqué sur l'écran. Qu'est-ce qu'il me veut? S'il est réveillé à cette heure là, c'est qu'il y a un soucis. Tigre? Un problème?
Elle éloigna aussi prestement le combiné de son oreille qu'elle l'avait approché, son tympan sifflant désagréablement. Une fois la diarrhée verbale de son ami épuisée, elle osa enfin répondre aux questions sans peur de perdre irrémédiablement l'audition.
-Oui, oui, on va bien. Je t'assure. Sasuke aussi, oui….chez un ami…non, pas lui, un autre, mais il est dans le coin…on mange bien, oui…un peu…arrête de crier ou je raccroche! …tu sais qui a fait le coup ou pas?…ok, merci…oui, promis, je te rappelle… Bye.
Yuya glissa son portable dans sa poche et retourna dans la cuisine.
-Le clan Mibu, ça vous dit quelque chose? Questionna t-elle en reprenant possession de sa place.
-Un concurrent, grogna Kyo, saisissant où elle voulait en venir. Mais plus pour longtemps. Akira, appelle les autres, on va aller rendre une petite visite à ce cher Kyoshiro.
L'aveugle opina du chef, finissant son café. Muramasa sourit béatement quand il entrevit sa fille toucher timidement la main de leur hôte. Lequel lui rendit son attention.
Kyo ricana et quitta la pièce, son katana en main, suivit de son camarade, gêné.
Cela faisait maintenant trois bonnes heures qu'ils étaient partis. Pour se changer les idées, Tokito avait allumé la radio et se détendait sous la douce voix de Sanada Yukimura, son chanteur préféré. Muramasa, assis à côté d'elle, lisait tranquillement une revue scientifique et Sasuke regardait le mur, plongé dans ses pensées. Morose, Yuya jouait avec un trombone, qu'elle tordait et détordait sans trop y penser. Elle n'avait rien dit à Kyo quand il était parti… Ce n'était pas pour elle qu'il était partit, elle le savait. Juste pour montrer qu'il ne fallait pas s'attaquer aux sacrés du ciel. Mais…
"Et voilà! Encore un coup foutu en l'air!", s'exclamèrent, exaspérées, les hormones. "Tout ça, c'est de votre faute!"
"Bin merde, hein. On pouvait pas savoir, nous", rétorquèrent les neurones, peu amènes. "Et puis, rien ne dit qu'il est mort."
-"Z'allez la fermer, oui?", songea Yuya, maussade.
Sur ce, la porte s'ouvrit avec fracas. Yuya sortit son arme, planquée sous un cousin du divan, repérant déjà toutes les sorties possibles. Kyo haussa un sourcil, intrigué par l'attitude de la jeune femme. Le bas de son manteau était noirci, étrangement brûlé.
-Promet-moi de ne plus laisser Hotaru à cinq mètres d'un briquet, Kyo, marmonna Akira.
Le soutenant puisque sa la jambe était ensanglantée, il marcha jusque dans la chambre du garçon, le déposant plus délicatement que ce qu'aurait pu penser Yuya, et le laissant aux soins vigilants de Tokito. Le mafieux s'affala ensuite avec grâce dans le canapé.
Muramasa agrippa gentiment Sasuke par le bras et le traîna dehors, passant outre ses protestations.
-Un des pharmaciens du coin, Kyoshiro est un bon ami. Il devrait pouvoir nous donner quelques petits machins. J'emmène Sasuke!
Et la porte d'entrée claqua. Yuya observa Kyo du coin de l'œil. Il était plus pâle que d'habitude…La livreuse écarquilla imperceptiblement les yeux quand elle aperçut une tache rouge s'étendant sur la chemise blanche du brun. Il s'était blessé, ce crétin des Alpes.
-Et ça ne te viendrait pas à l'esprit de te soigner, neuneu?
Elle réquisitionna d'office la place d'à côté et, s'appuyant sur l'autre, souleva le vêtement souillé avec précaution. Une plaie béante s'étendait sur son ventre.
-Ca va se refermer, éluda Kyo, qui ne faisait pourtant rien pour se dégager de l'emprise de Yuya.
-Et moi, je suis Tokugawa Ieyasu. Bouge pas.
La blonde étendit le bras pour s'emparer de la trousse de secours. Cela avait un léger goût de déjà-vu pour elle, et elle se décida de se venger de la douleur autrefois infligée. Une bouteille de saké entamée passa dans son champ de vision. Un morceau de coton en fut imbibé et elle l'appuya sans façon sur la blessure. Elle désinfecta cette dernière avec application et remarqua avec beaucoup de satisfaction que la mâchoire de Kyo s'était crispée tandis qu'elle serrait fortement les bandes autour de son ventre. Sadique, elle s'appuya innocemment sur le haut de la cuisse du blessé pour se redresser. Le regard de Kyo était sombre quand elle le croisa.
-Toi.
-Quoi, moi? répéta Yuya qui songeait à s'éloigner.
Il l'empoigna par les bras et la retourna pour inverser leur position. Sur le dos, le visage du mafieux à dix centimètres du sien, Yuya du faire appel à tout son self-contrôle pour ne pas lu mettre un coup de boule bien placé. Kyo fronçait les sourcils, nettement contrarié et prêt à le lui faire payer.
-Tu m'as fait mal, accusa t-il lentement.
-C'était fait pour.
-Ho. Dans ce cas tu ne verras pas d'inconvénients à ce que je prenne moi aussi ma revanche…
-Pard…?
Kyo avait baissé la tête et l'avait bâillonné pour ne pas entendre ses reproches. Avec sa bouche. Yuya arrondit les yeux comme des balles de ping-pong et se débattit avant de se raidir, sa blessure à l'épaule l'élançant soudainement sous la souffrance aiguë, elle décontracta la mâchoire et Kyo, prenant ceci comme une invitation, approfondit le baiser. Yuya, qui de toute façon ne pouvait pas bouger, répondit doucement à l'étreinte, puis plus passionnément. Autant y prendre du plaisir, hein!
"Yeeeaaaah", entonnèrent les hormones et les neurones, balançant canettes de bière, sodas et pop-corn derrière eux, et dansant la java. "Débouchez le champagne, mes frères! Elle l'a FAIT!"
Ils s'enlacèrent plus étroitement, se fouillant, voulant connaître chaque détail du corps de l'autre. yuya ne s'était jamais aussi bien sentie. Elle aurait voulu que ce moment ne se termine jamais. Cependant…
-Je peux savoir ce que vous faites, collés comme des ventouses siamoises? Demanda Sasuke, les paupières mi-closes, suspicieux, ses prunelles jaunes apparaissant près des visages du couple.
-Ick! Fit Yuya en tombant du canapé, stupéfiée.
-FIN-