Everyday's life

Kiouuuuu ! Voilà le chapitre 6. Ouais je sais avec deux mois de décalage, mais que voulez-vous, entre la motivation, les partiels, et tout on ne s'en sort pas.
Et puis il y a eu Japan Expo. Raaaa quel plaisir de rencontrer tant de monde, tant d'auteur. Et puis n'oublions pas que Umbre est venue passer 11 jours à la maison. Que du bonheur.

Je remercie, Umbre77, Zoomalfoy et Crazysnape pour leur avis sur la ffic.

Merci à ma Lou-chan qui corrige les horribles fautes que je fais.

Et puis les lecteurs qui suivent cette folle aventure!

Bonne lecture, du moins j'espère.

PS : Noir italique, toujours les paroles en français !

Chapitre 6 : Comment se prendre la tête pour une histoire d'anniversaire.

Le mois d'avril touchait à sa fin et toutes les fêtes qui allaient avec. Ce mois avait été bien difficile pour les deux hommes qui expérimentaient les joies de vivre à deux en ayant des caractères et goûts différents. Seulement, bien que Draco n'aimait pas les fêtes de ce genre, il y en avait une, qu'il avait appris à fêter en France. Une toute simple, qui ne demandait pas de jeux stupides et puérils ou de réunions de famille avec du monde, des rires, des malaises et surtout des horreurs ramenées à la maison.

Le trophée du lancé d'œuf avait causé bien des ennuis entre eux. Draco trouvait ça épouvantablement moche mais Harry ne voulait pas le mettre autre part. Il avait sa place sur ce buffet, il y resterait. Et le blond avait dû rendre les armes, fatigué par ce mois qui n'avait pratiquement vu que des engueulades et pas assez de bons moments à son goût.

C'est pourquoi, vu qu'Harry aimait faire les fêtes du mois d'avril, il allait lui faire faire la seule qu'il appréciait. Et ce n'était d'autre que le 1er mai. C'est donc le 28 au soir, que Draco, assis dans le canapé du salon, attendait que Harry rentre de son entraînement, pour lui annoncer la grande nouvelle qu'était leur retour en France le 1er pour cette fête.

Lorsque le brun rentra épuisé, il trouva que l'atmosphère était étrange, et quand il vit que son amant été assis dans le canapé du salon et semblait l'attendre, il eut peur que quelque chose de grave soit arrivé.

- J'aimerais te parler Harry.

L'ex-Griffondor hocha la tête et s'approcha de lui pour l'embrasser avant et Draco put voir la petite pointe d'inquiétude dans son regard. Il se leva et déposa ses lèvres sur celles du brun comme pour le rassurer.

- Mets-toi à l'aise.

Harry obéit, et un petit quart d'heure plus tard, il s'installait à côté du blond et passait un bras derrière ses épaules. Tous les deux confortablement installés, Draco put commencer la discussion.

- Voilà, en fait, j'aimerais que tu m'accordes un peu de ton temps le 1er mai.

- Le 1er, mais, il y a un entraînement…

- Tu pourrais me laisser finir au moins.

Les prunelles s'ancrèrent dans celles vertes avec une pointe d'agacement de se voir couper dans son élan.

- Oui, vas-y.

- Donc le 1er mai, c'est un jour férié en France.

- Personne ne travaille c'est ça ?

- Tout à fait, personne ne travaille, c'est un jour de repos. Cette année, ça tombe un lundi, et je pensais que tu pourrais venir avec moi pour le fêter.

Harry cligna plusieurs fois les yeux avant de les reposer sur Draco. Etait-il sûr de bien avoir entendu toute la phrase avec tous les mots qui la composaient ?

- Je croyais…

- Je n'aime pas les fêtes, mais ce n'est pas vraiment ça. En fait, là, ça consiste à faire une longue ballade en forêt et ramasser du muguet. J'ai fait cette promenade tous les ans, c'est apaisant et surtout, le muguet ramassé en fin de journée sent exquisément bon.

Le brun se demanda d'abord si le cognard qu'il s'était accidentellement pris sur la tête durant l'entraînement n'avait pas tapé plus fort qu'il ne le pensait et que dans ce cas-là, il devait être encore à l'infirmerie en train de rêver que son Draco, lui faisait une proposition de sortie pour une fête moldue.

Comme il n'entendait pas de réponse, Draco soupira, il savait que Harry préférerait aller à son entraînement plutôt que de venir en promenade avec lui toute une journée. Il irait, encore une année, seul. Il se leva pour aller se doucher lorsqu'une main se referma autour de son poignet.

- Où vas-tu ?

- Prendre une douche.

- Ecoute Dray, je vais expliquer au coach que je ne peux pas être disponible lundi. On ira tous les deux.

Le visage du blond s'illumina et Harry sentit son cœur faire un bon dans sa poitrine en le voyant ainsi. Il aimait voir Draco heureux, il adorait ça même. C'était ce qui pouvait le mettre de bonne humeur et lui permettre de déplacer des montagnes. D'une petite pression, il installa le blond sur ses genoux avant de l'embrasser. Oui, ce genre de moments, il appréciait énormément.

¤

Lundi 1er mai, devant l'entrée d'une forêt sous un beau soleil.

Pour faire tout comme les moldus, Harry portait un panier pique-nique et Draco un plus petit pour mettre les brins de muguet qu'ils allaient ramasser avec amour. Le blond les avait fait lever aux aurores pour tout préparer comme il le fallait, c'était un vrai rituel. Entre les sandwichs, les serviettes et le matériel à croquis, c'était une vraie excursion. Il devait être 9h30 lorsqu'ils arrivèrent devant la forêt, il y avait déjà pas mal de monde. Harry dut se rendre à l'évidence, sa promenade intime avec son amant était ratée. Il sentit une main venir enserrer la sienne avant de passer l'orée. Enfin, peut-être pas si ratée que ça.

Cette coutume française lui était complètement inconnue, mais il devait bien avouer que c'était agréable. Il ne faisait pas trop chaud, ni trop frais, le soleil passait agréablement à travers les branches et les oiseaux chantaient comme pour les encourager. Main dans la main, ils avaient déjà trouvé quelques brindilles, seulement, ils savouraient plus la promenade que la recherche.

Lorsque la première petite pause fut proposée par le blond, Harry accepta avec plaisir. Ils installèrent la petite nappe au sol près d'un arbre et Draco s'y adossa pour sortir son matériel à dessin. Le brun sourit avant de s'allonger au sol en regardant le ciel qu'on ne voyait que peu à cause des branchages.

- Alors, tu ne regrettes pas d'avoir affronté ton entraîneur ?

- Absolument pas.

Harry avait dû batailler pour expliquer à son coach qu'il voulait une journée de calme. Il avait même été jusqu'à l'implorer pour avoir cette foutue journée. Et puis, ce n'était pas comme s'il pénalisait l'équipe par son manque de présence. Il était attrapeur, pas poursuiveur ou gardien. Ils pouvaient tous s'organiser sans lui. Cependant, il l'avait fait une fois, il ne le referait pas deux, parce que le retour allait être dur à l'entraînement. Il soupira rien qu'en y repensant.

- A quoi penses-tu ?

- A ma mort prochaine sur mon balai.

- Ce n'est qu'un jour.

- Oui mais pour l'entraîneur, c'est un jour de trop.

Draco esquissa un petit sourire avant de ranger ses affaires dans son panier et de s'approcher à quatre pattes de son griffon.

- Regretterais-tu en fin de compte…

Il s'installa juste au-dessus de lui et ancra son regard dans le sien.

- …D'être avec moi…

Il déposa délicatement ses lèvres sur son front, puis sur ses joues avant de finir sur sa bouche.

- …Harry ?

La réponse à sa question fut donnée par un tendre baiser tournant à la passion.

- Je n'ai aucune raison…

Il réitéra le baiser.

- …de regretter…

Encore un.

- …cette journée…

Une caresse sur la joue, une mèche remise et un dernier pour la route.

- …Draco.

Satisfait le blond se releva avant de ramasser ses affaires.

- Dans ce cas, repartons.

Le reste de la matinée continua comme elle avait débuté. Des câlins, des étreintes, des découvertes, des baisers, des sourires. Toutes ces petites choses qui vous éloignent du quotidien et qui vous permettent de vous rapprocher pour un souvenir inoubliable d'une première fois pour l'un, d'un changement d'habitude pour l'autre.

¤

Le repas s'était bien passé malgré quelques petits soucis qui s'étaient terminés par de nouveaux souvenirs. En effet, ils s'étaient tous les deux installés dans une petite clairière vide. Il n'avait seulement pas fallu longtemps pour que les chercheurs de muguet en prennent eux aussi possession. Harry s'était alors senti un peu mal de se retrouver avec autant de monde autour de lui mais s'était vite habitué à entendre les enfants rire, les adultes discuter de choses et d'autres et surtout Draco s'installer, sa tête sur ses genoux après avoir mangé. Ils avaient reçu pas mal de regards noirs mais le clou du spectacle avait été cette femme qui s'était levée et était venue les voir en leur disant qu'ils devraient avoir honte de s'afficher ainsi devant des enfants. Harry n'avait rien répondu mais le blond s'était fait un plaisir de lui répliquer que si elle n'était pas contente, elle n'avait qu'à emmener ses enfants ailleurs. Devant l'air outré de la jeune femme, Harry n'avait pas pu se retenir de rire.

Elle était retournée à son campement sans un mot et avait rappelé ses enfants. Ceux-ci n'avaient pas compris pourquoi ils n'avaient pas le droit de jouer librement. Elle avait tenté de trouver une explication abracadabrante et n'avait pu que les voir repartir jouer au ballon. Lorsque celui-ci vint taper dans les pieds de Draco, il se releva doucement et une petite fille vint le chercher. Il le lui rendit et elle lui offrit un magnifique sourire avant de repartir avec son ballon.

- Elle est mignonne.

- Oui. Insouciante.

- C'est un âge d'or.

- Pour ceux qui le peuvent.

Harry remarqua que le visage du blond était devenu bien pâle et il l'attira dans ses bras avant de déposer un baiser derrière son oreille.

- N'y pense pas, ça ne servira à rien.

- Comment fais-tu, toi, pour ne pas y penser ?

- Je savoure ce que j'ai à présent sans faire face au passé.

L'étreinte se raffermit sur le corps du blond et Draco se laissa complètement aller dans ses bras. La petite fille donna un coup de pieds dans le ballon qui partit se perdre plus loin. Pendant que son frère allait le chercher, elle partit se jeter dans les bras de sa mère qui lui déposa un énorme baiser sur la joue avant de lui donner un gâteau.

- Si j'avais des enfants, c'est dans cette insouciance et cette ambiance joyeuse que j'aimerais qu'ils soient élevés.

- Parce que tu te vois élever des enfants ?

- Pourquoi pas ?

- Et bien parce que…Nous sommes deux…enfin voilà...

Draco releva la tête et sourit devant l'air gêné du brun. Il déposa un petit baiser sur ses lèvres avant de refermer un peu plus ses bras sur lui.

- La conception d'un enfant n'est pas le seul moyen d'en avoir un.

- C'est vrai, je n'y pensais pas.

Un petit silence s'installa entre les deux garçons qu'aucun des deux ne brisa. Ils savouraient le petit temps qu'ils s'offraient ainsi avant de reprendre leur recherche de muguet qui n'avançait pas vraiment.

Alors qu'ils marchaient de nouveau dans le bois, s'y enfonçant de plus en plus, ils ne firent pas attention au temps qui se couvrait inéluctablement. La lumière baissait dangereusement et ils ne semblaient pas y faire attention. Harry était en train de ramasser des brins en demandant à Draco si ça le dérangeait qu'il en offre quelques uns à ses amis. Le blond avait haussé les épaules en disant juste qu'il fallait qu'ils en aient assez pour le faire ce qui avait relancé le brun dans sa recherche effrénée.

- Je suis certain que ça fera plaisir à Tonks et son bébé.

- Sûrement.

- Et puis il en faudra pour Hermione et Ron. Et puis pour la boutique.

Draco ne dit rien et le laissa faire ses calculs alors qu'il s'installait contre un arbre pour dessiner de nouveau. Sa main se mit à tracer des traits légers et sans à-coup. Il regardait à peine le papier, sa main bougeant naturellement alors que ses yeux restaient fixés sur le modèle, ne bougeant que lorsqu'il passait à un autre.

Lorsque la première goutte s'écrasa sur son calepin, il releva la tête vers le ciel pour essayer de voir ce qui se passait. Il remarqua alors que tout était bien noir et sombre et que la seconde goutte qui lui arrivait sur le nez était due à la pluie. Il chercha alors du regard Harry mais ne le trouva pas. Il rangea ses affaires avant de se lever et de faire un tour sur lui-même.

- Harry !

Pas de réponse. Draco se mit à taper du pied alors que la pluie se mettait à tomber de plus en plus fort.

- Harry !

Un bruit venant d'un buisson derrière lui fit tourner la tête. Il ne vit en sortir qu'un petit lapin qui se dépêchait de rejoindre son terrier. Draco commença à avoir vraiment froid à attendre sur place, il se mit alors en marche, histoire de trouver son stupide amant avant qu'il ne gèle ici. Il avait beau aimé disparaître des jours et avoir ses moments de solitude, aujourd'hui ce n'était pas le cas. Son esprit commença à tourner dans tous les sens sur les pourquoi Harry n'était pas trouvable. Il se mit à jurer sur le dos du brun pour ce qu'il lui faisait faire. Il le trouva après cinq bonnes minutes de recherche, abrité sous un arbre.

- Harry, putain tu fais chier, je t'ai cherché par…

Harry le fit taire d'un signe de la main et lui montra le petit faon blessé. Le blond soupira, il ne changerait jamais. Il s'approcha de l'animal qui avait apparemment un problème à la patte.

- C'est un piège pour le gibier.

- Et, que comptes-tu faire ?

- Le lui enlever.

Un nouveau soupir s'échappa des lèvres du blond avant qu'Harry ne se mette à défaire le piège. L'animal retira sa patte avant de boiter vers la sortie. Sortant sa baguette de sa poche, il le soigna avant de le laisser partir. Restés seuls, Harry se tourna enfin vers Draco qui était trempé.

- Je suis désolé, je…

- Tu ne changeras jamais.

- Désolé.

- Cesse de t'excuser, je n'ai pas envie de m'énerver contre toi aujourd'hui.

Un lourd silence s'installa entre les deux. La journée s'était tellement bien passée, devaient-ils la gâcher pour une petite dispute comme celle-ci ? Draco prit donc sur lui de laisser couler pour le moment. Il se tourna vers Harry qui s'était installé contre le fond de l'abri et le fixait attendant qu'il fasse le premier pas.

- Je suis fatigué, rentrons.

Harry hocha de la tête et ramassa son panier rempli de brins de muguet. D'un simple mouvement, ils transplanèrent pour se retrouver devant la porte de chez eux. Ils entrèrent prestement en constatant qu'en France comme en Angleterre, il pleuvait. Ils se déshabillèrent et Harry sortit le muguet du panier pour le déposer en petit tas. Il y en avait nettement assez pour en offrir à un peu tout le monde et en garder pour la maison. Il était en train de faire les petits paquets lorsque malencontreusement, il renversa le panier où se trouvait le matériel à croquis de Draco. Le ramassant rapidement avant que le blond ne s'en rende compte, il remarqua le carnet ouvert au sol.

Il ne put s'empêcher d'y jeter un œil. La page qu'il avait sous les yeux contenait l'un des arbres de la forêt dont il revenait, puis la suivante, c'était le tapis de muguet qui se trouvait devant Draco lors de leur pose. Il continua ainsi quelques minutes avant de tomber sur un croquis qui le rendit muet.

Entrant dans la salle à manger changé de la tête aux pieds, Draco trouva la pièce bien trop silencieuse à son goût. Il fit le tour des yeux avant de les poser sur Harry, assis au sol, fixant une feuille de papier. Il s'approcha pour voir quel dessin il regardait ainsi avant de le visualiser. Il lui prit le carnet des mains, une petite rougeur sur les joues.

Harry releva la tête et regarda son amant en souriant.

- Pas un mot.

- Mais…

- J'ai dit pas un mot.

Draco disparut dans les escaliers avant de s'enfermer dans son atelier. Harry resta bêtement là, assis au sol, un sourire béat sur les lèvres. Il se releva tout de même pour préparer le repas. C'est donc avec le dessin de Draco en tête qu'il se lança dans la dure tâche qui l'attendait.

Dans l'atelier, le blond avait sorti une palette de couleurs plutôt pastelles et une toile posée sur le chevalet plus tard, il débutait un dessin simple. Sur la petite table juste derrière, le carnet de croquis était ouvert sur la page qu'Harry n'avait pas pu quitter des yeux. Un paysage que l'on reconnaissait comme étant celui de la forêt s'y trouvait, seulement, au milieu de ce dessin, se trouvait un jeune homme, les cheveux noirs en bataille, un sourire radieux aux lèvres, en train de cueillir du muguet comme un enfant.

Draco n'avait pas pu s'empêcher, à cet instant, d'immortaliser sur papier, l'image que lui avait fait ressentir le brun.

¤

La vie avait repris son cours avec ses hauts et ses bas. Harry avait subi les foudres de son entraîneur durant une semaine. Il ne l'avait pas lâché et l'avait fait travailler comme pas possible, si bien que lorsqu'il rentrait le soir, il n'avait envie que d'une chose, un bain chaud et un lit douillet. Draco le regardait rentrer éreinté et s'en voulait un peu de l'avoir fait prendre ce jour de repos, mais lorsqu'il se souvenait qu'il l'avait royalement planté pour venir en aide à un faon, pas qu'il aurait laissé mourir l'animal mais quand même, il oubliait tout remord. Et puis, il avait en tête tout autre chose. Une nouvelle exposition devait avoir lieu et Juan Gibson n'avait pas l'intention que son brillant artiste ne fasse pas partie des exposants. Il lui avait donc demandé quatre pièces. Par contre il avait carte blanche pour les thèmes ce qui allait lui faciliter la tâche.

Il en avait déjà fait un depuis son retour de promenade en France. C'était une chose qu'il appréciait. Le 1er mai et son muguet lui donnait toujours des idées. Le premier tableau avait été une forêt verdoyante, avec des couleurs agréables, quelques brins de muguets arrosés par une pluie fine et délicate. Il était fier de ce tableau. Et c'était bien le seul de la panoplie qu'il devait rendre.

Un sur quatre, ce n'était pas tout à fait ça. Encore une fois, il était sujet aux pannes d'inspiration. C'était trop courant ces temps-ci. Mais sur qui pouvait-il rejeter la faute ? Harry qui rentrait pour se coucher et était tellement fatigué qu'il avait à peine quelques minutes à lui consacrer ou lui qui n'arrivait même pas à savoir ce qu'il désirait vraiment ?

Soupirant, il s'installa devant la toile blanche et se mit à réfléchir. Il avait trois toiles encore à faire avant début juin et il lui restait trois semaines. Il fallait donc qu'il fasse au moins une toile par semaine pour avoir le temps de les faire comme il le fallait. Après une bonne heure à mâchouiller le bout de son pinceau, il se décida à bouger. Il quitta son atelier et attrapa de quoi se couvrir avant de transplaner pour le chemin de traverse. Il avait besoin de consulter quelques livres.

Lorsqu'Harry rentra ce soir-là, il était vraiment fatigué. Il y avait bientôt un match important et l'entraîneur n'était pas tendre avec eux. Rien qu'aujourd'hui, il avait reçu un cognard et un souafle dans une passe perdue. Bien sûr, ils s'étaient tous fait crier dessus par leur manque d'assurance, de confiance en soi, de doigté, de vivacité, de…et il en passait. La liste était longue et il était heureux de pouvoir rentrer chez lui.

Il ne fit même pas attention au fait qu'elle était vide, ni qu'il y avait une lettre sur la table et encore moins qu'une chouette tapait frénétiquement contre la fenêtre de la cuisine pour qu'on la laisse entrer. Il monta les escaliers jusqu'à la chambre et se laissa tomber sur le lit, comme une masse, sans prendre le temps de se déshabiller.

Draco rentra une petite heure après Harry, un livre sous le bras. Il alluma le séjour et fut surpris de voir que son amant n'était pas rentré en voyant la lettre toujours posée sur la table. Il se rendit à la cuisine en entendant le petit tapotement contre le carreau et laissa entrer le volatile furieux d'avoir été ainsi oublié. Il le calma en lui donnant un morceau de miam-hiboux et prit la lettre qui venait apparemment de Ron. Il la posa sur la table et se dirigea vers l'étage pour prendre une douche. Il entra dans la chambre et stoppa son geste de se dévêtir lorsqu'il vit deux pieds dépasser du lit. Il s'avança et découvrit Harry, écrasé sur le ventre, dormant sans même s'être changé. Il soupira en le voyant ainsi.

Il s'approcha doucement pour ne pas le réveiller et s'assit près de lui. Il passa sa main le long de sa joue avant de remettre une des fines mèches brunes derrière son oreille. Il déposa un délicat baiser sur sa joue avant de recommencer plusieurs fois jusqu'à entendre un petit gémissement s'échapper des lèvres du brun. Lorsque les deux prunelles vertes apparurent, ce fut pour tomber sur le visage souriant de Draco.

- 'lo.

- Tu sais qu'il est 22 heures.

- Ah…

- Je veux bien que tu sois fatigué, mais change-toi au moins.

- Ah, oui.

Harry se releva en baillant avant de s'étirer et de retomber comme une masse sur le lit. Draco sourit à la vue de son amant complètement éreinté et l'aida à se relever et à se rendre jusqu'à sa penderie.

- Tu veux manger quelque chose ?

- Non. Merci.

Draco voulut répliquer mais le temps qu'il aille préparer un truc à manger, il se serait rendormi. Il l'aida donc à se changer et à se recoucher. Il resta jusqu'à ce qu'il s'endorme avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de se rendre dans son atelier. Il avait envie de peindre tout d'un coup et il allait profiter de cette atmosphère pour le faire. Harry agissait vraiment comme une muse pour lui et il en était heureux.

¤

- Harry, ça faisait un bail qu'on ne t'avait pas vu à la boutique.

Ron quitta le carton qu'il était en train de ranger pour venir saluer son meilleur ami venant de passer l'entrée. Harry lui sourit et lui donna une accolade.

- Désolé, je n'ai pas eu beaucoup de temps à moi.

- Je n'en doute pas.

- Ron…Je ne parlais pas de Draco, mais des entraînements.

- Mais je n'ai rien dit.

Il tourna le panneau sur l'entrée pour annoncer qu'il prenait une pause et tous les deux partirent s'installer à la terrasse d'un café. Ils commandèrent leur boisson et la discussion débuta.

- J'ai bien reçu ta lettre, c'est pour ça que je suis venu d'ailleurs.

- Et tu l'as laissé tout seul ?

- Oui et non.

- Comment ça, il n'est pas seul ?

Harry passa une main dans ses cheveux les ébouriffant un peu plus.

- Disons qu'il est en compagnie de sa peinture.

- Une nouvelle commande de ce Juan Gibson ?

- Oui. Début juin. Quatre tableaux.

- A cette allure, il sera plus connu que toi.

- Il le mérite.

Ron but une gorgée de son verre avant de regarder Harry.

- Hermione avait raison, tu as l'air heureux.

- Et je le suis. Mais dis-moi plutôt, dans ta lettre tu avais l'air d'avoir un souci.

Le rouquin se laissa partir en arrière sur sa chaise.

- M'en parle pas, Hermione est insupportable en ce moment !

- Que lui as-tu fait !

- Parce que c'est forcément de ma faute.

- Hermione n'est pas insupportable sans raison.

Harry sourit en le voyant soupirer. C'était vrai, Hermione était trop prise par ses études pour se prendre la tête sur des futilités. C'est donc que son meilleur ami avait fait quelque chose qu'il ne fallait pas.

- J'ai oublié notre anniversaire de mise en vie commune.

- Ron… souffla Harry.

- Ben quoi, je l'ai complètement oublié. On était en plein inventaire.

- C'est le genre de chose qu'Hermione ne pardonne pas. C'est important.

- Mais y a trop d'anniversaires. Regarde, les frères, les sœurs, les parents, les morts, les amis, les nouveaux membres dans la famille, et maintenant ceux de rencontre, de vie commune. Je m'y perds moi.

Ron fit un grand geste alors qu'il allait rétorquer autre chose, il vit que son meilleur ami avait blanchi d'un coup à la fin de sa tirade. Il s'avança vers la table et ancra son regard dans les yeux du brun.

- Harry… quelque chose ne va pas, mec ?

- Merde.

- Quoi merde ? C'est pas une réponse ça.

Harry se leva d'un coup affolé. Il posa ses mains sur la table et regarda Ron qui ne comprenait absolument pas d'où venait ce sursaut de son ami.

- Anniversaire. Et merde. J'ai complètement oublié.

- Ça me rassure je ne suis pas le seul.

- J'ai plus que trois semaines pour lui trouver un cadeau.

- A qui ?

- Mais à Draco !

Ron pencha la tête sur le côté avant de se souvenir que oui, il lui semblait bien que le blond était né début juin. Devant l'air catastrophé de l'attrapeur, il prit un air compatissant.

- Tu vas trouver.

- Mais je ne sais pas quoi…

Retombant sur sa chaise, Harry prit sa tête dans ses mains en soupirant. Il allait falloir qu'il se creuse les méninges entre les matchs et les entraînements pour trouver quelque chose au blond qui fêterait comme il se doit son premier anniversaire en commun. Il allait galérer, il le sentait.

¤

Cela allait faire une semaine qu'il cherchait une simple idée de cadeau. Même pendant qu'il était sur son balai, il ne pouvait s'empêcher de penser à ça. Et il ne trouvait rien qui puisse aller avec Draco. Ça lui avait valu d'ailleurs une engueulade avec son entraîneur qui le sentait absent tout le temps, jamais aux aguets. Le vif d'or lui avait même filé sous le nez un jour. Harry ne trouvait pas d'excuses, il s'en fichait qu'il pense au cadeau de son petit ami.

Il passa la porte de chez eux en énumérant les potentiels cadeaux.

Un balai, ça ne lui servirait à rien.

Un vêtement, encore moins.

Un bon restaurant, c'était nul.

Un repas chez eux, préparé avec soin, lorsqu'il se souvenait de la St valentin, il se disait que ce n'était pas nécessaire.

Un voyage, et pour aller où ? Et surtout, il n'arriverait pas à prendre tout de suite quelques jours pour le faire.

Un week-end alors, toujours le même problème, la destination.

Il était tellement dans les nuages qu'il ne vit même pas que Draco était assis dans le fauteuil du salon et l'attendait tranquillement. Le blond le vit passer la tête ailleurs et haussa un sourcil. Il se leva et le rejoignit dans la chambre, Harry était en train de se déshabiller et de prendre des vêtements propres sans faire attention. Draco hocha la tête avant de l'arrêter dans ses gestes irréfléchis de vouloir mettre un pantalon bleu avec une chemise noire et des chaussettes dépareillées. Il posa sa main sur son bras et le vit sursauter.

- Harry, est ce que ça va ?

- Ah…euh…oui oui.

Harry reposa la pile de vêtements dans l'armoire et prit carrément un pyjama en soie avant de se diriger vers la salle de douche, laissant un Draco frustré de ne même pas avoir eu un baiser de bonsoir. Celui-ci, ne voulant pas rester sur la touche, se déshabilla à son tour et le rejoignit. Il sourit en voyant qu'il tenait le tube de bain douche renversé dans sa main et que ça coulait dans le vide. Il le prit et le releva pour éviter les pertes inutiles. Il en mit ensuite un peu dans ses mains avant de les passer sur le dos du brun qui sortait de sa rêverie.

- Draco ?

- Je me suis dis que vu ton engouement pour prendre ta douche, je ne pourrais jamais prendre la mienne, alors…

Harry prit une petite teinte rosée avant de se laisser faire. Les mains de Draco le détendaient complètement. Il avait bien besoin d'un bon massage. Lorsqu'il prit fin, Draco passa devant Harry et lui mit une touche de savon sur le nez.

- A ton tour.

Souriant, le brun se mit à caresser le corps de son amant afin de le laver consciencieusement. Il savait qu'il avait dû déjà prendre une douche avant son retour en sortant de son atelier, mais il n'allait pas cracher sur ce qu'on lui offrait si généreusement. Lorsque ses mains descendirent un peu plus bas, il sentit quelque chose de dur rencontrer le sien qui n'était pas dans un état de repos avancé. Le désir commençant à affluer dans ses veines, il ancra son regard dans celui de son amant.

- Que me vaut un tel regard monsieur Potter ?

- Le fait que je lave l'homme de mes rêves, sous la douche, avec mes propres mains alors qu'il a déjà fait sa toilette.

Un sourire coquin passa sur les lèvres du blond qui posa ses deux mains sur la poitrine du brun.

- Vraiment, l'homme de vos rêves ?

- Oui, parfaitement.

Les mains du brun vinrent se poser juste au-dessus des fesses du blond, le rapprochant un peu plus de lui.

- Et…que voyez-vous ensuite…pour que vos yeux pétillent ainsi ?

- Ce que je vois ensuite ? Hum, je dirais, un moment de tendre affection.

Il pencha la tête sur le côté pour capturer les lèvres mutines de l'artiste. Les mains débutèrent en même temps les caresses alors que les corps se rapprochaient de plus en plus. Le désir affluait de toutes parts et il allait falloir qu'ils arrangent ce petit problème.

¤

Harry releva la tête pour tomber sur une petite pancarte dorée. Il soupira en lisant le nom. Gibson et associé. Il n'avait plus le choix. Il lui avait envoyé une lettre afin d'avoir ce rendez-vous, et il se devait d'y aller. Il n'avait pas d'autres moyens. C'était pour Draco qu'il le faisait. Il poussa la petite porte pour arriver dans un petit couloir puis une petite salle. Il s'assit en attendant qu'on vienne le chercher.

Il ne lui restait plus qu'une semaine et deux jours pour trouver le cadeau d'anniversaire de Draco et il avait une idée à présent bien précise de ce qu'il voulait. Mais, se posait un ultime problème. Comment réunir le tout en si peu de temps ? C'est là que sur le buffet à côté du magnifique trophée du lancé d'œuf il l'avait vue, la carte de cet homme qu'il avait rencontré lors de la première de Draco. Il avait pris son adresse et avait envoyé un hibou lui expliquant sommairement qu'il devait le rencontrer. Intrigué, il lui avait répondu et donné un lieu de rendez-vous. Bien sûr, tout cela était en secret du blond.

Il soupira et attendit encore quelques minutes avant que l'homme ne vienne le chercher avec un grand sourire.

- Monsieur Potter, je suis ravi de voir que vous avez trouvé.

- Ce n'était pas si dur que ça.

Ils se serrèrent la main avant d'aller s'installer dans le bureau de l'homme. Juan Gibson avait un bureau tout à fait agréable et dans le style artistique qu'il aimait tant. Il y avait des tableaux de toutes tailles et aux couleurs agréables. Il y en avait même un de Draco accroché au-dessus d'un petit secrétaire.

- La décoration vous plaît ?

- C'est charmant.

Juan sourit avant de croiser ses bras sur son bureau.

- Alors que me vouliez-vous monsieur Potter pour que cela soit fait avec tant de cachotteries ?

- Et bien, j'aurais une faveur à vous demander.

- Une faveur ?

- Oui, le 5 juin, c'est l'anniversaire de Draco et j'aimerais pouvoir lui offrir quelque chose d'assez, hum…

- Spécial ?

- Voilà.

- Et vous avez besoin de moi ?

- Parfaitement.

Harry n'aimait pas du tout le regard amusé qu'avait cet homme en le voyant ainsi dans l'embarras. Il se l'était déjà dit, cet homme avait des faux airs de son professeur de potions.

- Que puis-je faire pour vous dans ce cas ?

- J'aimerais offrir à Draco, une boîte contenant du matériel pour peindre.

- C'est une bonne idée, mais je suppose que si vous avez besoin de moi, c'est que ce sont des matériaux spéciaux.

Le brun hocha de la tête avant de croiser ses jambes mal à l'aise.

- Le truc, c'est que je n'y connais pas grand-chose en peinture et autres.

- Je vois. Vous devriez peut-être commencer à vous y mettre, histoire que votre petit ami ne se sente pas seul.

- Parce qu'il vous a dit qu'il se sentait seul ?

Juan s'amusa de l'air catastrophé du brun. C'est qu'il y tenait vraiment à son Draco.

- Il ne m'a rien dit, c'était juste une suggestion.

Harry soupira. Cet homme était sadique avec lui, il le lisait dans ses yeux. Il n'aimait vraiment pas cette similitude avec son ancien professeur. Ça l'énervait.

- Alors vous pouvez m'aider ?

- Bien sûr. Je devrais pouvoir trouver ce que vous cherchez. Mais dites-moi, vous avez une demande bien spéciale.

- Et bien, j'aimerais des ustensiles, de la peinture, des carnets de croquis qui viennent des pays d'origines. Des vrais.

- Oh je vois, vous voulez de la qualité fait mains.

- Vous pensez pouvoir vous procurer ça ?

- Oui mais il faudra y mettre un certain prix.

- Ce n'est pas un problème pour moi.

- Dans ce cas, je pense que je peux vous faire quelque chose.

Un sourire entendu, quelques mises au point plus tard. Harry quittait le cabinet de Juan Gibson avec un poids en moins sur le cœur. Il allait avoir son cadeau d'anniversaire pour Draco et maintenant, il ne lui restait plus qu'une petite chose à faire de son côté.

¤

Draco avait senti que son petit ami était secret. Il le voyait rentrer un peu plus tard que prévu et surtout, avec une sorte de petit sourire aux lèvres qu'il ne lui avait pas vu depuis un moment. Il avait tout essayé pour savoir, mais rien n'était sorti. Il avait fini par abandonner pour se consacrer au reste de ses peintures. Il avait fini le dernier tableau, deux jours avant la date impartie. Et lorsqu'il les voyait tous les quatre, il était vraiment heureux. Puis son regard dériva sur un cinquième tableau, caché dans un coin de l'atelier. Il avait fait exprès de le mettre en retrait ainsi si jamais Harry passait, il ne le verrait pas.

C'était le 3 juin et l'exposition avait lieu dans la soirée. Il devait amener ses tableaux aujourd'hui même et il était à la bourre. Harry avait disparu le matin et il ne savait pas pourquoi, il avait l'impression qu'il serait en retard pour la soirée. Il arriva dix bonnes minutes avant son rendez-vous au cabinet. Il allait entrer lorsqu'il entendit des bruits de pas, il ne sut pas pourquoi, mais instinctivement, il se cacha dans la ruelle adjacente. Il risqua un œil pour voir sortir Juan accompagné de Harry.

Il ouvrit de grands yeux en voyant son petit ami en conversation avec l'homme.

- Tout sera prêt alors ?

- Oui, sans problème.

- Merci beaucoup.

- Mais de rien, je vous l'ai dit, ce fut un plaisir.

- Bon je me sauve avant que Draco n'arrive.

- Ne vous faites pas de souci, il est toujours pile poil à l'heure.

Il les vit se serrer la main avant que le brun ne disparaisse. Il s'adossa alors contre le mur en soupirant. Qu'est-ce que son petit ami mijotait avec cet homme ? Soupirant, il regarda sa montre. Pile poil à l'heure comme il le disait, et bien, il le serait. Il attendit les dix minutes restantes et entra dans le cabinet avec ces toiles rétrécies dans la poche.

Il avait passé toute la journée sous silence et la soirée avait débuté depuis un moment. Déjà, Harry était arrivé à l'heure, et regardait tranquillement les œuvres qui se trouvaient dans la galerie. Il le vit s'arrêter aux siennes, il ne les avait pas encore vues. Il s'approcha de lui et examina les moindres traits de son visage. Lorsqu'il le vit sourire en regardant une des toiles, il posa sa main sur son épaule.

- Elle te plaît.

- Elle montre ton talent.

Draco sourit avant de prendre une coupe de champagne et de la tendre à son petit ami.

- Qu'as-tu fait de ta journée ?

Je suis passé voir Ron au magasin, il s'est fâché avec Hermione pour une nouvelle broutille. Et puis Fred et Georges voulaient que je découvre la merveilleuse nouvelle collection de farces et attrapes. Et toi ?

- Moi, j'ai préparé l'expo avec les autres.

- Tu n'as pas trop crié sur ceux qui installaient tes tableaux ?

- Si.

- Tu ne changeras jamais.

Harry déposa un baiser sur ses lèvres avant de boire une gorgée de son champagne. Draco sourit mais dans son fort intérieur, il ne savait pas pourquoi son amant ne lui racontait pas toute la vérité. Il dut le délaisser pour des clients et lorsqu'il le retrouva, il était en compagnie de Juan, en train de parler. Il fronça les sourcils avant de s'approcher et de passer son bras autour de la taille du brun.

- De quoi parlez-vous ?

- De tes tableaux mon ange.

Draco plissa les yeux en entendant le surnom stupide mais se retint une réflexion.

- De mes tableaux, mon amour tu m'en vois ravi.

Harry sourit, il savait que Draco ne supportait pas ses niaiseries.

- J'ai remarqué qu'il se vendait avec toujours autant d'engouement.

- Draco est un artiste, et ses œuvres sont de vrais bijoux, il est normal qu'elles se vendent si bien.

Draco releva la tête pour regarder son amant. Depuis quand lui parlait-il peinture ? Il allait falloir qu'ils aient une conversation tous les deux parce qu'entre le fait qu'il lui fasse des cachotteries, qu'il lui mente, et qu'en plus de ça, qu'il s'entende avec son manager, les choses ne tournaient pas rond.

¤

Draco s'était enfin décidé à parler à Harry. Il avait passé le week-end à ruminer ses sombres pensées en se demandant comment il pouvait bien aborder le sujet. Il avait pourtant l'habitude d'y aller de but en blanc mais là, il n'y était pas arrivé.

Il était lundi, 19h30 et Harry n'allait pas tarder à rentrer de son entraînement.

La petite pendule du salon sonna la demi, mais pas de trace de Potter en vue. Il soupira et attendit encore un peu.

20 heures, toujours personne.

20h30, enfin la porte s'ouvrit sur un Harry portant un long manteau noir sur les épaules, cachant son corps. Il se tourna vers le canapé avec un grand sourire. Il s'approcha de Draco tout doucement avant de lui tendre une petite rose blanche.

- On sort ce soir.

Draco haussa un sourcil.

- Tu enfiles quelque chose ?

Ne sachant que dire, il obéit. Il savait pertinemment que lorsque Harry lui disait qu'ils sortaient, c'était qu'il avait prévu quelque chose d'intéressant. Comme la dernière fois, ça avait été une surprise agréable. Il monta mettre des vêtements propres mais simples et redescendit pour prendre la main que lui tendait le brun.

- Tu es prêt ?

- Oui.

- Dans ce cas.

Il lui prit la main et d'un pop sonore, ils disparurent pour se retrouver dans une salle, sombre.

- Où sommes-nous ?

Harry déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant de claquer des doigts. Des petites bougies s'allumèrent un peu partout éclairant un endroit vide, au mur blanc et avec de grandes baies vitrées donnant sur une petite rue. Le blond fit un tour sur lui-même pour regarder l'endroit.

- Qu'est-ce ?

Deux bras se nouèrent autour de sa taille et un Harry l'attira vers une petite table où se trouvait un énorme paquet emballé d'un papier d'argent.

- Bon anniversaire mon petit dragon.

Draco sursauta en entendant les douces paroles. Son anniversaire ? Il l'avait complètement oublié. Alors, si Harry lui avait fait toutes ses cachotteries, c'était…

- Tu ouvres ?

- Oui.

Il défit avec délicatesse et envie l'énorme paquet et découvrit une boîte, noire. Il l'ouvrit et commença à en sortir ce qui s'y trouvait. Au départ, ce fut un carnet, la reliure était dorée, et la couverture un peu froncée. Il le posa sur la table avant d'en sortir un autre, aux couleurs pastelles avec de fines arabesques. Puis, une toile aux grains fins. Il arriva à une première petite boîte. Il la sortit et l'ouvrit, il y avait à l'intérieur un nécessaire à peinture à huile. Il en prit une seconde, à l'intérieur cette fois-ci, c'était des pastels. Il resta ébahi devant la quantité de couleurs. Puis la dernière fut de l'encre de chine.

Il regarda le tout et sourit en voyant la beauté que cela représentait. Il se tourna vers Harry, les yeux brillants.

J'espère que ça te plaît. Ils viennent tous de leur pays d'origine. Un carnet arabe, un de Florence, la peinture à l'huile vient aussi de là-bas, les pastels de France, l'encre de Chine, les pinceaux du Japon, la toile…

Un doigt se posa sur ses lèvres suivi par une bouche gourmande. Un long baiser fut échangé ainsi que de langoureuses caresses. Lorsqu'il se détacha de l'étreinte, Harry fut ravi de voir le merveilleux sourire qu'offrait son amant.

- Je comprends alors pourquoi tu t'es rapproché de Juan.

- Tu l'avais remarqué ?

- Je vous ai vu sortir du cabinet samedi.

Une ombre passa sur le visage d'Harry.

- Mais je n'avais pas pensé que c'était pour ça.

Avec mes talents d'artiste, tu te doutes que je ne pouvais pas tout réunir. Par contre, la salle est à toi. C'est au cœur de Londres, tu pourras y exposer quand tu seras prêt à le faire.

Les yeux du blond s'écarquillèrent.

- Quoi ?

- Tu peux ne pas l'utiliser tout de suite, mais elle est à toi.

Harry fut presque sûr qu'à ce moment, Draco aurait pu se mettre à pleurer s'il ne s'était pas retenu. Un petit moment s'écoula avant que le brun ne reprenne la parole.

- Alors, ça te plaît ?

- Oui – il l'embrassa – et j'espère que ce n'est pas tout ce que tu m'offriras ce soir.

Un sourire coquin, un regard échangé, un désir partagé. Ce soir, c'était l'une de leurs plus belles soirées.

A suivre…

En espérant vraiment que ça vous aura plu malgré le retard. Ce n'est vraiment pas facile d'être au niveau des chapitres précédents.

Donc merci à vous lecteurs et je passe mon tour à notre merveilleuse Zoomalfoy.
KISU

Y.A