Hello à tous, après presque 5 années d'écriture, avec je vous l'accorde les deux ou trois dernières quasiment blanches, je termine enfin ma première fic composée de deux parties. Je remercie tous les lecteurs qui l'ont suivie jusqu'au bout, et surtout les reviewers les plus fidèles qui se sont acharnés à me relancer à grâce auxquels je n'ai pas lâché l'écriture de cette histoire, chose que j'aurais regretté. Avant la RAR, j'aurais un dernier vœu à formuler pour tous ceux qui liront le chapitre 46 : je sais que je ne serai sans doute pas exaucée mais ça me ferait rêver si pour une fois le nombre de lectures était équivalent ou au moins approchant du nombre de reviews. Je sais que ça demandera sans doute un gros effort à certains anonymes mais s'il vous plait, si vous avez apprécié cette fic, et pris du plaisir à la lire, ce serait vraiment une chouette récompense. D'autant que j'aimerais vraiment avoir le plus d'opinions possibles concernant ce dernier chapitre.
Merci à tous et sachez que je me tiens à disposition pour vos questions ou remarques. Bisous

RAR :

Malicia Sirkis : Mais non la fin du chapitre 45 n'est pas gore du tout : tu sais qu'il y a une maie lectrice depuis peu qui m'a reprochée de ne pas avoir détaillé la scène avec Rohen et Malefoy… Bref, je te souhaite bonne lecture, toi ma plus vieille lectrice ! Bisou ma titine, et merci de m'avoir suivie jusqu'au bout !

Malicia Amethyste : Je n'ai pas mis un mois mais plusieurs, je suis désolée ! Quant aux interlignes, c'est le site qui a reformaté mon texte, il était bien clair et digeste, mais je ne comprends pas ce qu'il m'a fichu dans la mise en page… Bref, merci beaucoup pour tes encouragements, j'espère que la chute va te plaire. Quand au blog, je ne me souviens pas de l'adresse, mais en revanche, je pourrais t'envoyer personnellement les dessins en question, ils sont sur mon profil facebook sinon, mais je ne sais pas si tu en as un. Si ça te dit, recontacte-moi, je t'embrasse et ai hâte de lire tes réactions.

Sevivi : Tu es bien une des seules à aimer l'être froid qu'est devenue Merson (avec moi bien entendu !^^). Tes compliments me touchent beaucoup, je te remercie vraiment ! Et ne culpabilise pas pour les précédents chapitres, tu revieweras celui-ci ! ;) J'espère qu'il te plaira. Bisouxxxxx.

Superfan : Rho merci merci merci pour ces gentilles paroles ! ! ! ! Je ne préfère pas te donner d'indices sur la fin, mais j'ai adoré ton commentaire, merci vraiment beaucoup, je suis ravie d'avoir pu susciter autant d'émotion chez toi. Bonne lecture et à bientôt.

Keana :
Ma chère Keana qui fait partie de mes plus anciennes lectrices, qui m'a suivie depuis le tout début, depuis mon éclosion^^… merci vraiment pour tes commentaires très critiques et constructifs, j'ai adoré te lire, et suis ravie que tu ne te sois aps lassée malgré mon rythme de publication déplorable ces deux dernières années. Beaucoup de changements dans ma vie… vraiment merci pour tout, ton opinion me tient vraiment à cœur pour ce dernier chapitre. Gros bisous ma Keana !

Angel of rainbow :
J'ai adoré les écrits de Snakesandapples ! A pleurer de rire parfois !^^ Merci beaucoup pour tous ces éloges, c'est vraiment très agréable de lire que tu a apprécié à ce point mes écrits, j'espère te retrouver bientôt dans d'autres fics ;-) Et je suis plus que flattée de faire partie de tes auteurs favoris, encore une fois : merci !

L'orblanc : Merci pour ton appréciation concernant la scène avec Rohen et Malefoy, j'ai en effet jugé plus classe de ne pas la décrire mais de la suggérer. Et puis, trop de gore tue le gore. Ca serait devenu redondant. Moi aussi, la scène avec Saizo m'a semblée un chouilla tristounette, mais tu ne peux pas imaginer le plaisir que je prends à écrire ce genre de scènes où un personnage essaye de monter l'étendue de sa souffrance à un autre qui reste impénétrable… c'est… grisant ! (je ne suis pas folle ! ! !) « Envoûtée par ma fic »… rho, c'est trop mimi ! ! ! ! Merci beaucoup ! ! ! Ca fait me fait un plaisir ! ! ! Merci merci ! J'espère que ce chapitre te plaira, je t'embrasse et attends tes réactions ! ;)

Sohanne : j'ai adoré l'entrain et la spontanéité de ta review, merci beaucoup pour ta fidélité et tes encouragements (à la frontière du harcèlement moral parfois, mdr), mais vraiment merci ; c'est grâce à des lecteurs comme toi que quand parfois la volonté ou l'inspiration n'y est plus trop, on trouve toujours un peu d'énergie pour avancer même si c'est lentement, et terminer.

Elana 11 : La suite est là^^, j'espère qu'elle va te plaire et attends tes commentaires ou questions avec impatience.

Elo : Nounouille c'est pas une fic, c'est la réalité du campus ! ^^ Je sais que tu n'as pas aimé la fin avec Saizo et tout mais tu es une sentimentale et moi une sadique, tu le sais depuis le temps que tu me côtoies non ? Rho allez pupuce, courage ! Quant à la remarque de Malefoy concernant les sang de bourbe, il faut la prendre à contrario : c'est justement parce que Cindy en était une, qu'il faut bien la prendre ; en fait c'est une sorte de compliment ou de phrase affective voilée qu'il fait à l'héroïne.

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La porte claquée, elle entendit les cris mêlés aux pleurs terrifiés de Rohen se fondre avec le bruit de ses propres pas. Elle aurait voulu éprouver un peu de joie, songea-t-elle, sentir son cœur s'emballer à la pensée du sort qui attendait la meurtrière de sa jeune amie, être excitée à l'idée qu'elle serait enfin vengée… même être pétrifiée par la mort horrible qu'allait lui offrir Malefoy lui aurait convenu… mais rien.

Elle n'avait pas franchement besoin de se concentrer pour que ses pas la guident là où elle savait qu'il se trouvait. Elle aurait pu retrouver le chemin même si sa cécité avait été permanente. Même une fois arrivée dans les geôles, elle ne ressentait aucun changement en elle ; elle aurait été faire des courses au supermarché du coin que ça ne lui aurait pas procuré une sensation différente. Elle avançait toujours dans les ténèbres des froids cachots, les yeux rivés sur le coin de mur à l'angle duquel se trouvait la porte de ses appartements. Elle tourna sur la gauche et après deux mètres, se retrouva face à la porte d'ébène. Peut-être parce que chaque fois qu'elle l'avait franchie c'était avec un sentiment de stress poussé à son paroxysme ou d'une angoisse particulière, mais elle n'avait jusqu'à lors jamais remarqué les runes gravées sur son pourtour. Elle pensa qu'à une époque, elle aurait fait n'importe quoi pour pouvoir en découvrir la signification, mais maintenant… plus rien n'avait d'importance. Elle baissa les yeux sur la poignée et plongea la main dans la poche de sa cape afin d'en retirer sa baguette. Lorsqu'elle la pointa sur la serrure, ses yeux s'écarquillèrent : sa main, elle tremblait ! Pourquoi ? Elle n'éprouvait aucune anxiété, ni même de la peur. Il paraît que le corps dispose de sa propre mémoire… foutaises ! Elle récita la formule que le vieux mage lui avait enseignée afin de déverrouiller la serrure et poussa la porte sur ce qui n'était plus que les vestiges des appartements de l'ancien Maître des Potions de Poudlard. Il était assis, là, par terre, un genou sous le menton, sa tête rentrée dans les épaules, de grosses chaînes entravant chevilles et poignets. La tête, basse, on aurait pu croire qu'il dormait, mais elle le connaissait trop bien pour savoir que Rogue était toujours aux aguets.
- Tu ne viens pas m'embrasser ? lança-t-elle nonchalamment en faisant le tour de sa spartiate cellule des yeux.
Il leva lentement son visage vers la jeune femme. Ses yeux noirs semblaient plus vides encore que la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Il leva vers elle ses poignets, faisant tinter les lourds bracelets métalliques, dans ce qu'elle analysa comme étant une excuse silencieuse à son manque d'éducation… cynique jusqu'au bout des ongles, toujours. Elle sentit un sourire ironique étirer ses lèvres. Elle le fixait alors qu'il la détaillait de bas en haut ; sourcils légèrement froncés. Elle avança d'un pas ; s'accroupit face à lui et porta une main à sa joue : l'écart entre les sourcils sombres se restreignit. Elle entama une lente caresse de sa tempe à sa pommette. Il semblait avoir pris dix ans d'un coup : son teint était plus cireux que jamais, ses joues plus creusées et… ça y était : elle pouvait apercevoir cette lueur dans son regard ; cette lueur qu'elle seule savait déceler chaque fois qu'il ne comprenait pas où elle venait en venir.
- Ce n'est pas la peine d'essayer Severus, tu n'arriveras pas à pénétrer dans esprit.
- Mes pouvoirs ont été bridés jusqu'à mon procès, par Dumbledore en personne, s'éleva pour la première fois la voix caverneuse, même si je le voulais, je ne le pourrais pas.
- Tu ne le voudrais pas ? interrogea-t-elle d'une voix grave et douce.
En réponse à son mutisme, elle laissa sur sa joue, cinq traînées ensanglantées.
- Bien sûr que non tu ne le souhaites pas, reprit-elle en affichant un sourire enfantin. Tu as fait bien trop de mal pas vrai ? Tu as beau essayer de donner le change, je sais pertinemment que cette guerre a laissé ses marques sur mon corps. Que dis-je « cette guerre » ? … C'est toi qui as provoqué ces ravages.

- Pourtant, continua-t-elle en se relevant lui tournant le dos, je vais te faire un cadeau.
Il la vit retirer quelque chose de sa poche sans pouvoir distinguer quoi que ce fut.
- Je vais te faire cette fleur de recouvrer une partie de tes pouvoirs en te faisant offrande d'un peu des miens, lança-t-elle en lui faisant de nouveau face.
Les sourcils plus froncés que jamais, il continuait de l'observer entre deux rideaux de cheveux noirs et gras.
- J'aurais donné n'importe quoi il fut un temps, pour savoir ce qui pouvait bien tordre à ce point le fond de tes tripes, ce qui pouvait bien habiter le fond de ton cœur, ce qui hantait tes pensées… mais vois-tu, la curiosité s'est envolée aujourd'hui.
Elle serra le poing fermé sur l'objet contre sa poitrine. Il ne lâchait pas sa main des yeux.
- C'est moi qui vais t'aider à y voir clair sans que tu n'aies besoin de recourir à la légilimencie.
Au moment où les traits masculins se crispèrent et où son visage devint livide, elle sut qu'il venait de comprendre. Elle desserra lentement ses doigts devenus d'une pâleur fantomatique, et laissa filtrer la lumière blanche qui irradiait du petit flacon dans sa paume. Elle sentit que dans les prunelles d'onyx, les craintes de l'homme se confirmaient.
- Mais avant, je tiens à ce que tu saches à quoi t'attendre. Je vais te raconter une petite histoire qui devrait t'amuser Severus.
Elle commença à faire les cent pas avec un calme et une lenteur déconcertants.
- Il était une fois, une jeune fille banale qui vivait dans une petite ville en périphérie londonienne avec ses parents et son frère aîné. La vie n'était certes pas toujours rose pour elle, mais malgré les différends, elle les aimait plus que tout. Un jour, elle reçut un étrange courrier lui révélant qu'elle était une sorcière dotée d'un potentiel magique si important qu'elle avait été admise directement en dernière année d'une école de sorcellerie. Je passerai les détails quant à sa surprise à l'annonce de cette nouvelle. En septembre, elle commença son année fantastique, et c'est là que commence également notre histoire. Ce fut tout d'abord très dur pour elle : elle avait six ans de cours pratiques à rattraper et se retrouvait confrontée un à professeur des plus odieux qui prenait un malin plaisir à la persécuter. Mais heureusement, les enseignements dispensés dans cette merveilleuse école l'enchantaient, elle s'était fait de très bons amis sur qui elle pouvait compter pour l'aider. Et puis,… elle avait fini par tomber amoureuse de l'homme horrible qui lui rendait pourtant la vie si difficile. Amoureuse au point de prendre des risques inconsidérés en croyant bêtement pouvoir lui venir en aide… car la double vie de cet homme ne laissait pas de place pour la jeune fille. Elle savait bien que s'enticher de lui ne la mènerait à rien, sinon à souffrir et à la mettre en danger inutilement, mais manque de chance : elle n'avait jamais su lutter contre ses sentiments. Et puis, petit à petit, il avait fini par se montrer, sinon agréable, à tout le moins soucieux de son sort. Ca lui suffisait. Mais un jour, elle apprit que sa famille entière avait été décimée par le mage noir qu'il était censé espionner, qu'il aurait pu éviter la tragédie, mais il semblait lui avoir tourné le dos. A la suite de quoi, elle disparut pendant près de deux ans, sans famille, coupant ses derniers liens d'amitié pour méditer sa vengeance. On lui apprit qu'un seul membre de sa famille avait été épargné par le sorcier que l'on appelait le Seigneur des Ténèbres, celui peut-être qui comptait le plus pour elle : son frère. Elle n'eut d'autre choix pour préserver sa vie que de rentrer dans les rangs de celui-là même dont elle avait juré de se venger. Sa vie, pendant les mois qui suivirent, fut d'autant plus infernale, qu'elle ne s'attendait pas à renouer contact avec son amour de jeune fille. Alors que tout semblait foutre le camp, elle retrouva une lueur d'espoir quand ses sentiments se concrétisèrent. Elle finit par se laisser convaincre de regagner le corps des mages blancs et attendait même un enfant de l'homme qu'elle chérissait. Sa meilleure amie de lycée retrouvée ainsi que ses compagnons de l'école de sorcellerie, elle semblait enfin croire en la possibilité d'un avenir meilleur… Mais de nouveau tout s'écroula : ses amis se faisaient décimer les uns après les autres, parfois même sous ses yeux, alors que dans un acte d'une traîtrise innommable, son amant assassinait son frère. Prisonnière des mages noirs, on avait abusé d'elle et elle avait perdu l'enfant sous le commandement de son ancien professeur quelques semaines avant, mais désireuse de croire en l'abolition du discernement de ce dernier, elle avait trouvé la force d'accorder ce qui serait son dernier pardon. Par la suite, elle sombra dans un rêve d'entant, réfugiée dans un monde fabriqué de toutes pièces par son esprit trop mutilé pour accepter davantage la cruelle réalité. Elle pensait avoir enfin trouvé la paix, mais on ne la laissa pas s'en tirer si facilement. Elle fut tirée de son sommeil salvateur pour faire face à ce qu'elle refusait de voir.
- Tu espères me faire pitié en me rappelant les méandres de te petite vie…
Elle esquissa un sourire.
- Du tout, répondit-elle en s'agenouillant face à l'homme enchaîné. Je voulais simplement rafraîchir ta mémoire pour que tu saches à quoi t'attendre maintenant.
Elle déboucha le flacon auréolé d'argent et entendit le captif exhaler l'air de ses poumons. Son appréhension était palpable. Il savait trop ce qu'avait traversé la jeune femme à présent méconnaissable qui lui faisait face, pour rester serein à l'idée de ce qui allait suivre. Elle porta le goulot de la fiole à ses propres lèvres et bascula la tête en arrière. Le contenu avait disparu sous le regard incrédule du sorcier à terre. Elle remit une mèche de jais en place, et inclinant son visage vers le sien, scella ses lèvres aux siennes. La réaction fut quasi immédiate : les yeux exorbités, il la repoussa si violemment qu'elle en tomba à la renverse. En reprenant appui sur son avant-bras, elle se délecta de l'expression angoissée qu'affichait le visage émacié. Il avait porté une main à sa gorge, la respiration haletante… il l'avait en lui. Il semblait attendre que la foudre le frappe. Mais au bout de nombreuses longues secondes, toujours rien ne s'était produit. Les yeux qu'il braqua sur elle étaient encore plus emprunts de panique que si un changement quelconque s'était opéré en lui. Elle sut qu'il avait compris, et s'autorisa un sourire froid.
- C'est quoi cette tête ? Tu t'attendais à quoi ?
Il ne répondit pas ; semblant prendre soudainement toute la mesure de ce qui venait de se dérouler.
- Ce n'est que le résultat de ton œuvre professeur !
Elle se releva lentement, le surplomba de toute sa taille.
- Tu n'en es peut-être absolument pas affecté, mais je voulais que tu constates par toi-même quel monstre tu as engendré.
Il semblait statufié, bien davantage que s'il avait été submergé par l'océan de douleur auquel il avait eu l'air de s'attendre.
- Pas de « je regrette mon amour » ou encore de « je ne recommencerai plus ma chérie » ? ironisa-t-elle. Si j'avais encore un quotient émotionnel Severus, j'aurais presque envie de savoir ce qui se passe en toi en cet instant précis.
Un ange passa.
- Je note que malgré tout ce qu'a pu me dire Dumbledore, tu ne daignes pas exposer ta version des faits… et je te connais suffisamment pour savoir que tu ne parleras pas de toi-même de tes motivations. Je sais que je ne recevrai jamais aucune explication de ta part… soit ! Ca me va : je n'en veux plus ! Ca m'arrange en un sens. Je n'ai pas envie de connaître la véracité des bons sentiments que te prête le vieux fou ! Je resterai dans l'ignorance la plus complète sur le sujet, et c'est tant mieux. Et puis, continua-t-elle en tirant de sa deuxième poche un nouveau flacon, savoir ne m'avancerait à rien, dit-elle en observant le liquide scintillant à l'intérieur de la fiole, puisque je vais tout oublier.
- Je vois, fit-il la tête baissée. Ca ne sera pas la première fois que tu choisis la fuite.
Elle braqua sur le visage d'albâtre un regard horriblement froid. Elle songea qu'il y avait à peine un mois de ça, elle se serait certainement mise dans tous ses états à cause d'une telle remarque… mais là, elle n'arrivait même pas à s'en irriter.
- Tu es plus que mal placé pour te permettre ce genre de réflexions.
Elle ne le vit pas distinctement, mais au mouvement de ses épaules et de sa tête, devina le sourire narquois qui devait orner les fines lèvres.
- Ne t'en déplaise, je ne vais pas prendre la fuite tout de suite.
Elle rangea la fiole dans sa jupe et en tira sa baguette. Prenant appui sur ses genoux pour se remettre debout, elle la pointa sur lui. Les yeux dont il la gratifia n'exprimaient aucune peur, pas même de la surprise.
- Tu savais que je reviendrais terminer ma vengeance, n'est-ce pas ?
- Tu as toujours été un parfait livre ouvert ; on devine trop facilement tes intentions rien qu'en regardant ton visage. C'est pour ça que tu en es là aujourd'hui.
- Si j'en suis là, c'est parce que tu m'as trahie Severus.
- Pas que je tienne tellement au résidu de vie qu'il me reste, mais tu te trompes de cible.
- Ah tu crois ? Qui a laissé mourir Cindy sans lever le petit doigt ?
- On serait morts tous les deux.
- Qui m'a lynchée à en perdre notre enfant avec tous ses potes mangemorts ?
- Je n'avais pas le contrôle de mes actes.
- Ah oui ? Alors qui Severus, dis-moi qui a tué mon frère ?

Un sourire de démente étira ses lèvres bleuies.
- Harry est mort en emportant le Lord avec lui. Il ne me reste plus rien à accomplir pour venger l'assassinat de mes parents et du reste de ma famille.
Sa main se crispa davantage sur le manche en bois.
- Tu te souviens Severus, du temps où tu essayais de m'enseigner l'occlumencie ? Je t'avais objecté que ce dont j'avais besoin c'était d'apprendre la maîtrise des sortilèges impardonnables. Tu ne m'as pas ri au nez mais presque, en me répondant que pour pouvoir les pratiquer, il fallait vraiment avoir la rage au ventre, de celles qui permettent d'avoir cette envie sincère de faire le mal. J'ai voulu m'entraîner sur toi et tu m'as répondu que tu n'aurais jamais rien à craindre de moi de ce côté-là, parce que je n'aurais jamais l'envie de te faire du mal… ENDOLORIS !
Un choc métallique assourdissant retentit à ses oreilles alors que la tête de l'homme emprisonné heurtait la pierre froide du sol. Il commença à se tordre en tous sens, comme une anguille tentant d'échapper à un habile prédateur. Elle fit un pas vers lui pour apercevoir le visage déformé par la douleur, sa mâchoire contractée à s'en faire exploser les dents, et sa respiration haletante, ses prunelles révulsées. Elle détourna sa baguette et les spasmes cessèrent. Les pupilles noires se braquèrent sur elle alors qu'il tentait de reprendre un rythme de respiration normal.
- Tu ne cries jamais, fit-elle distraitement remarquer en examinant les traits crispés avec un air juvénile.
Il ne répondit pas, se contentant de la dévisager intensément.
- Il semblerait que tes prédictions se soient révélées fausses Severus.
Elle fit un pas en arrière alors qu'il se redressait fébrilement, s'adossant au mur, le souffle court.
- Je vais commencer une nouvelle vie. Je ne peux continuer à vivre celle-ci anesthésiée de toute émotion humaine avec le souvenir de ces dernières années. Tu as raison : je fuis. Je mets un terme à la vie d'Elodie Merson.
Elle resserra de nouveau sa prise sur l'instrument.
- Quant à toi, gageons que même sans réelle volonté de te tuer, je saurais y parvenir.

Dans le couloir des geôles, les deux rats se menant un duel acharné pour obtenir le quignon de pain dérobé en cuisines, effrayés par l'intense faisceau de lumière verte filtrant sous la porte, abandonnèrent de concert leurs positions et fuirent en couinant.


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La jeune femme à la natte brune se retrouva bientôt sur le quai de la voie n°9 de la gare de King's Cross. A moitié angoissée, moitié excitée, les yeux pétillants d'anxiété, tordant ses mains moites et tremblantes, elle priait à voix basse pour que son entretien se passe bien. Le poste qu'elle briguait était des opportunités qui ne se présentent qu'une seule fois dans une vie. Le pas mal assuré, elle avançait lentement ; ce n'était pas le moment de céder le pas à sa maladresse légendaire et de tomber de sorte à ruiner son tailleur neuf acheté pour l'occasion. Elle exhala l'air de ses poumons en soufflant fort et un frisson parcourut son échine. Elle plongea la main dans son corsage et en tira un médaillon argenté qu'elle ouvrit ; aucune photo à l'intérieur. Ce bijou était le seul souvenir qu'elle conservait de sa famille disparue depuis maintenant presque huit ans. Bien qu'elle eut parfois une boule au ventre causée par le manque des siens, le peu de souvenirs qu'elle en conservait rendait sa peine plus supportable. Elle s'était toujours demandée pourquoi ses souvenirs les concernant avaient si rapidement déserté son esprit. Elle en était arrivée à cette conclusion qu'il s'agissait sans doute d'une protection érigée par son subconscient afin de la préserver d'un chagrin trop lourd.

Elle venait de quitter les amis de sa famille qui l'avaient recueillie après le tragique accident d'avion qui avait décimé ses parents et son grand frère. Bien qu'ils l'eussent toujours traitée avec les meilleurs égards, elle s'était toujours sentie à l'écart des Spellman. Le couple, dont la femme stérile n'avait pu enfanter, l'avait toujours considérée comme sa propre fille. Elle leur devait certes beaucoup, mais n'avait jamais pu les considérer comme faisant partie intégrante de sa famille… Et au fond d'elle, elle se sentait comme asséchée par quelque chose ; parfois, son cœur lui donnait l'impression d'avoir entre cent ans et la mort.
Mais aujourd'hui, si tout se passait comme elle pouvait l'espérer, si elle parvenait à décrocher cet emploi au Ministère, elle le sentait, sa vie allait prendre un tournant tout autre.

C'est en songeant à cela que son regard se perdit sous le toit vitré et ses voûtes magnifiques au travers desquelles filtraient les cuisants rayons de soleil du mois de juillet. Une tâche noire sur le verre attira son attention.
- Que c'est laid ! Ils pourraient au moins se donner la peine d'entretenir décemment de si beaux édifices !
Elle plissa les yeux pour tenter de voir ce que pouvait bien être cette chose qui grossissait à vue d'œil. Ce n'est que lorsque la chose en question fut à moins de cinq mètres au-dessus de sa tête, que ses mauvais yeux d'astigmate purent identifier un gros volatile au plumage de jais… fonçant en piqué droit sur elle. Prise de panique, elle s'accroupit en retenant son souffle, ses deux mains plaquées sur le sommet de son crâne en guise de protection, dans l'attente du choc. Elle serra les dents quand elle sentit le souffle provoqué par la vitesse du rapace ébouriffer ses cheveux et qu'elle entendit le sifflement de ses ailes dans l'air… rien… Lentement elle ouvrit un œil, puis les deux, ôta ses mains de sa tête, scrutant les quelques personnes alentour qui la jaugeaient en pouffant, d'un regard mauvais. Après les avoir copieusement insultés dans sa barbe, elle se mit en quête de retrouver son sac qu'elle avait promptement lâché sous le coup de la frayeur. C'est en baissant les yeux qu'elle aperçut à ses pieds un rouleau de papier brun enrubanné par un lien pourpre. Accroché au rouleau de ce qui semblait être du parchemin, il y avait une petite bourse de toile beige… Elle releva la tête, à la recherche de l'oiseau. Aurait-il été possible que ce fut ce maudit poulet qui ait lâché ça sur elle ? Après tout, cela ne lui était peut-être pas adressé, mais à la réflexion, en se remémorant la trajectoire si précise du volatile, il n'aurait pu en être autrement. Tout ceci était parfaitement délirant ! se morigéna-t-elle en se saisissant du rouleau et du petit sac. Elle fit glisser le ruban le long du papier rugueux et déroula lentement. Une pointe lui fendit le cœur alors qu'elle reconnaissait l'écriture fine et penchée.
« Ceci est ce qui m'a rendu la raison. Cette fin, notre fin, était inéluctable. Sache que je comprends. Ta quête est à présent achevée. Ta vie prend un nouveau départ, bonne chance !
S.R »

Son index effleura les initiales tracées à l'encre noire, cette impression d'inachevé, d'avoir oublié quelque chose d'une valeur inestimable… elle entreprit de vider le sac de son contenu et une nouvelle boule naquit dans sa gorge lorsque scintilla l'objet familier : elle tenait dans sa paume une barrette aux épines d'argent sertissant une rose sanguine. Elle relut les quelques mots et cligna des yeux en s'apercevant qu'une goutte d'eau venait de faire baver l'encre. Elle renifla. Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi son cœur était-il si serré ? Pourquoi ces tremblements ?
- Severus…
Elle porta un doigt à ses lèvres. Ce nom lui avait échappé… un nom si peu courant. Elle ne connaissait personne de ce nom là… et pourtant…

La sonnerie de son téléphone la sortit de ses songes, et une autre sorte d'angoisse l'étreignit : l'alarme programmée de son portable lui indiquait qu'il ne lui restait plus qu'une demi-heure avant son entretien. Elle fourra à la hâte son « colis » dans son sac à main en se promettant de se concentrer le soir venu sur le mystérieux courrier, et lissant rapidement sa jupe et son blazer, se précipita hors de la gare. En protégeant ses yeux du soleil, elle ne put s'empêcher de repenser aux derniers mots du parchemin… qui qu'il soit, il avait raison : c'était un nouveau départ !


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Encore une fois, merci à tous ceux qui m'ont soutenue quand ça a été difficile, à ceux qui m'ont encouragée, lue et commentée, aux critiques et aux appréciateurs. N'oubliez pas le mot d'ordre, il n'a pas changé en 4 ans de publication : reviewwwwwwwwwwww ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !