Auteur : Flojiro L'Unique ! #part en courant en voyant une espèce d'avorton chauve lui foncer dessus en glapissant "mon préciiiieeeuuuuuux !"# Oo

Titre : Treacherous voice. (Je sais même pas si ça veut dire quelque chose mais j'ai pas mon goéland traducteur et trouveur officiel de titre sous la patte... Je changerai au besoin !)

Genre : Univers alternatif. Song-fic. POV Kougaiji. Très très léger yaoi : Kou/Doku.

Disclaimer : J'essayerai bien de demander à Minekura-sensei une garde partagée (au moins pour Kou et Doku, allez quoi, toute façon ils apparaissent que dans un volume sur 3... éè) mais pour ça faudrait d'abord que j'apprenne à écrire le Japonais... donc en attendant ils restent tous sa pleine et entière propriété, snif... T.T

NB : La chanson "Forever Love" est pas de moi non plus, elle appartient au groupe X-Japan. Et les traductions viennent de ce site : http / www . xjapan . de / main . htm (en enlevant les espaces... Ou :comment contourner les m#bip#es de ffnet... ¬¬)J'ignore totalement à quel point elles sont justes, elle collaient bien avec ce que je voulais faire... (J'avais trouvé une traduc' française aussi mais ça sonnait beaucoup moins bien alors je laisse en anglais, na !)

En italique : les paroles.
En italique entre # (sans commentaires... ¬¬): les traductions.

Blabla de l'auteuse qui peut pas s'en empêcher : Ben voilà la suite... J'ai juste coupé en deux pour pas que ffnet me fasse des misères, on sait jamais avec ce site...

Kou : #se demande dans quelle mesure il pourrait utiliser sa magie des incantations sur ffnet#

Oo Rêve pas ! Ce truc est bien plus méchant et sournois qu'Engokuki, tu t'en sortirais pas !

Kou : Qui ne tente rien... #commence à incanter#

Pis de toute façon on est dans un UA où t'as pas de pouvoirs je te rappelle ! #tire une langue bifide au bishou#

Kou : ... Mais pourquoi j'ai jamais de bol moi..? T.T

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Treacherous voice / Part II.

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"Hoi ! Ouji-chan !"

Je tressailles sous la main me tapotant soudain l'épaule, et qui n'attend pas que je reprenne davantage mes esprits pour se retirer. Une seule griffure semble lui avoir suffit pour la soirée...

"Tu rêveras plus tard, le frangin dit qu'il faut pas traîner..."

Une seconde voix s'élève alors, provenant d'une haute silhouette appuyée à l'encadrement de la porte.

"Selon nos dernières informations les troupes des Fangirls en Furie ont fait mouvement vers la sortie des artistes. Elles savent que c'est leur dernière chance avant plusieurs mois. Elles sont venues en nombres. Il faut traverser les lignes ennemies avant que le cordon de sécurité ne soit débordé."

Un sourire railleur. Des cheveux d'un noir d'encre taillés en brosse indisciplinée. Un étrange tatouage ornant son front, alors qu'un autre traverse son visage, entre ses pommettes marquées, d'une teinte rouge sombre si semblable aux flammes décorant ma propre joue. Jien. Il est le frère de Gojyo. Du moins, c'est ce que j'ai appris. Parce que, pour moi, il y a fort longtemps, il était... Dokugakuji.

Will you stay with me ?

Le rire léger d'Hakkai répond à la formulation ironique de notre situation. Un peu nerveux aussi, son rire. Je me suis toujours demandé ce qu'un type aussi discret que lui faisait dans un groupe musical. Je le verrai davantage en prof, ou souriant gentiment derrière un quelconque guichet administratif. Un bras s'enroule autour de ses épaules, subtilement différent de la façon dont il tombe tellement souvent sur les miennes. Protecteur. Possessif aussi. Et, une fraction de seconde, un sourire étonnamment doux se dessine sous un regard écarlate. Avant de se faire aussi pervers que de coutume. Oui, je suppose que la raison n'est pas à chercher bien loin. Ou plutôt, je préfère ne pas trop la chercher...

"All right, guys ! Ne faisons pas attendre ces demoiselles trop longtemps, c'est très impoli..."

Il est sûrement le seul d'entre nous à apprécier les démonstrations d'affection hystériques qui nous accueillent à chaque apparition officielle. Cette soif intense de reconnaissance... Sûrement une revanche pour son passé. Pour le rejet qu'il a trop souvent subit. Hakkai m'a raconté, un jour. Cheveux Rouges est un enfant naturel. Le fils du père de Jien et d'une prostituée, avec laquelle ce dernier finit par disparaître, laissant l'enfant à la charge de sa femme. C'est la haine de celle qu'il considérait comme sa mère qui a le plus marqué le dragueur de service, si l'on en croit notre psy aux yeux verts. En plus de la mise à l'écart de la communauté, ses origines n'étant un mystère pour personne dans le quartier de son enfance. En conséquence, il aime être aimé, même et surtout de façon aussi ostentatoire. Il en faut bien un, il se charge des relations étroites avec notre publique. A quel point étroites, je ne veux pas le savoir... Et je suis soudainement très reconnaissant au grand frère de trancher le fil de mes pensées.

"Je dirais plutôt qu'il vaut mieux ne pas faire attendre trop longtemps des fauves affamés... Ikuso !"

Je tressaille, malgré tout. Sa voix profonde me fait toujours cet effet. Contre ma propre volonté. Je ne veux plus rien à voir avec lui. Il m'a trahi. Peu importe ses raisons. Fort peu de personnes peuvent se targuer d'avoir su gagner ma confiance. Mon... affection. Il y était parvenu. Je ne lui en veut que davantage. Puéril ? Obstiné ? Peu importe. Le fait est. Je ne pardonne pas. Je ne lui pardonne pas.

Kaze ga sugisaru made

# Wait until after the wind passes #

Nous courons presque entre deux rangés de barrières métalliques croulant sous la poussée d'une foule compacte. Ma respiration erratique n'a rien à voir avec l'allure rapide de mes pas. Pas plus que les battements douloureux de mon cœur contre ma poitrine oppressée. Ce genre de situation a tendance à me rendre légèrement claustrophobe. Le comble pour une star, non ? Combien de fois faudra-t-il que je leur répète que je ne suis pas fait pour ça ?

"Jusqu'au jour où tu te transfigureras plus en montant sur scène, Ouji-chan..."

J'ai presque un rire nerveux alors que la réplique fuse automatiquement dans ma tête. Je les fréquente trop... A cet instant un sourd tintement métallique retentit. Une des barrières vient de céder, à quelques pas de moi. Plusieurs bras se tendent. Des mains me touchent. M'agrippent. Ma raison n'a pas voix au chapitre. Un brouillard de pure frayeur recouvre mes pensées. Mon bras réagit en un réflexe animal. De survie. Non pour seulement repousser. Mais pour blesser. Davantage peut-être ?

Lâchez-moi ! Ne me touchez pas ! Ne m'approchez pas !

Une main ferme s'enroule autour de mon poignet. M'attire en arrière. Un bras protecteur se referme autour de mon corps. La sécurité à repris le dessus je crois bien. Je ne sais pas vraiment. Je me laisse juste entraîner. J'ai confiance en cette force. Rien ne peut m'arriver entre ces bras. Je n'ai plus peur. Très vite – trop vite ? – nous nous jetons dans la voiture qui stationne au bout de la voix ménagée depuis la sortie de la salle, moteur en marche. Une portière claque. Le véhicule s'ébranle. Une fraction de seconde je reste complètement abandonné contre le large torse de mon sauveur. Je respire son odeur rassurante. Je ne l'ai pas oubliée malgré le temps... Une fraction de seconde je me retrouve dix ans en arrière. Avant de le repousser. Violemment. Et de me pelotonner contre la portière, laissant mes yeux se perdre dans la contemplation des lumières de la ville défilant à travers la vitre teintée. Je n'ai pas besoin de le regarder pour voir son regard blessé posé sur moi. Mais je ne peux pas... je ne veux pas pardonner ! Parce que si je lui pardonne, il pourra à nouveau me faire mal...

Mata afuredasu all my tears...

# all my tears are still flowing... #

J'ai versé mes dernières larmes pour lui. À cause de lui. Lorsque je l'ai vu, ce jour-là, ses bras menottés dans son dos, entouré d'agents de police. Lorsque son regard baigné de larmes a croisé le mien. Que j'y ai lu la douleur, le regret, et aussi, des excuses... Quand j'ai compris que les murs d'une prison le retiendraient pour longtemps loin de moi. Alors qu'il avait juré de rester pour toujours à mes côtés. Que ses tatouages, son nom même marquaient son appartenance... Non pas au clan de mon père. Simplement, exclusivement à moi.

J'ai appris qu'il avait tué sa mère. Pour sauver son petit frère, paraît-il. Mais je me moquais de ses raisons. Il m'avait trahi, peu importe pour qui. Je ne suis pas allé à son procès. Pas plus que je ne lui ai rendu visite en prison. Je l'ai tout simplement rayé de ma vie. Peut-être bien que j'ai agi comme un sale gosse pourri d'égoïsme. Mais de ça aussi je me fichais. Tout ce que je savais c'est que j'avais mal. Atrocement mal. Et que c'était de sa faute !

Après cela je me suis juré que plus personne ne m'approcherait suffisamment pour me faire autant souffrir. Que j'oublierai comment pleurer.

J'avais 15 ans alors. Deux ans après mon père mourait, et avec lui tout son empire, miné par l'affrontement incessant contre son plus grand rival. Affrontement qui se solda par un bain de sang, et une refonte complète de la pyramide d'influence de la mafia japonaise. Durant quelques mois, j'échappai à plusieurs tentatives de meurtre et repoussai nombre de propositions d'associations, jusqu'à ce que les yakuza comprennent que je n'avais pas l'intention de reprendre le flambeau. Que le monde de mon père n'était pas le mien. Ils finirent par se désintéresser de moi. Je me fondis dans la masse de la société sans histoire. Avant que ses comptes ne soient épluchés par la police financière j'avais emprunté à mon défunt père de quoi vivre tranquillement. Une compensation pour l'enfance qu'il m'avait fait mener, m'étais-je dit alors. Je n'en suis pas vraiment fier à présent mais qu'aurai-je pu faire d'autre ? Le seul travail qu'on m'ait jamais enseigné consistait à tuer, torturer, extorquer... Je refusai de prendre cette voie. Plutôt piller le cadavre de mon père : la dernière leçon de lui que j'aurai suivi...

Ma vie ensuite avait été vide. Ennuyeuse. Mais au moins avait-elle été honnête. Jusqu'à ce que je les rencontre. Et qu'elle change radicalement. Qu'elle parte totalement au-delà de mon contrôle. Ces années avec eux avaient été... vertigineuses. A en donner la nausée. Sans aucun repère. Rien à quoi se raccrocher. Un monde a des lieux de tout ce que j'avais toujours connu. Cela m'effrayait. M'effraie toujours. Mais il y avait de longues, très longues années que je ne m'étais pas senti aussi vivant.

C'est grâce à eux, bien sûr. Ces quatre types si dissemblables, et pourtant si étrangement assortis. Depuis le tout début j'ai tenté de ne pas m'attacher à eux. J'ai réussi, en un sens. Je ne fais pas vraiment parti d'entre eux. Ils sont quatre, et je suis seul. Et je resterai seul, même si la solitude m'effraye. Parce qu'être seul parmi eux n'est pas effrayant. Frustrant parfois, mais je fais taire cette frustration. Je ne veux plus souffrir. C'est pour cela que je les ai laissé me désigner comme leader du groupe. Il paraît que j'en ai l'étoffe. On le disait déjà, du temps où j'appartenais encore au clan de mon père. Moi je n'y ai jamais cru. N'ai jamais compris. Comment quelqu'un d'aussi irrésolu que moi pouvait avoir l'étoffe d'un chef. Mais peu importe, cela m'arrangeait : ça plaçait une autre distance entre nous. Ils sont le groupe. Je suis le leader. Autant que le fait qu'ils soient tous musiciens, et que je me contente de chanter sans avoir jamais réellement appris à le faire. Je ne suis pas l'un d'entre eux. Et cette situation est étrangement confortable. Comme si elle avait toujours existé. Comme si quelque chose m'avait toujours empêché d'être vraiment l'un des leur...

Mon regard se perd autant que le fil de mes pensées. Vient soudain accrocher un reflet sur la surface polie de la vitre. Un profil aux traits marqués, dont la bouche prend un pli amer, si différent de l'expression railleuse qui s'y affiche d'ordinaire. Et mes yeux demeurent fixés sur lui. Et les paroles de cette stupide chanson me reviennent en tête. Cette chanson qui ne veut rien dire.

Forever Love, Forever Dream. Kono mama soba ni ite.

# Forever love, forever dream. Stay with me like this. #

Pourquoi faut-il que je pense à lui en la chantant ? Pourquoi faut-il que je la chante quand je pense à lui ? Je ferme les yeux. Pose mon front contre la vitre froide. Pourtant je l'ai rayé de ma vie il y a dix ans. Cette chanson, elle n'a aucun sens. Il l'a écrite uniquement parce que ce genre de paroles mièvres et chialantes plaît aux filles (c'est-à-dire à 80 de notre publique...). Oui, une simple chanson démagogique. Comme toutes celles qui sortent de la plume inspirée de notre moine corrompu. Il est étonnamment doué pour ça. Lui qui ne croit en rien ni personne, à ce qu'il prétend, parvient à écrire des textes que tous nos fans qualifient de chefs d'œuvres de sensibilité. S'ils savaient à quel point lui trouve ça ridicule. Un tel cynisme a presque quelque chose de révoltant. Mais je n'ai rien à y voir moi, après tout. Je me contente de les chanter. Et finalement je suis peut-être même pire que lui. Prétendant faire passer une émotion que je n'éprouve absolument pas. Parce qu'il n'y a jamais rien de personnel dans mes interprétations. Jamais.

Yoake ni furueru kokoro dakishimete.

# Hold my trembling heart in the dawn. #

Des images défilent derrière mes paupières. Des images datant de quelques semaines.

Gojyo avait l'air bizarre depuis quelques jours. À la fois plus souriant et plus pensif que d'ordinaire. On l'avait tous remarqué. Mais, comme d'habitude, c'est Hakkai qui l'avait fait parler. Nul ne résiste longtemps aux méthodes de persuasion toute en finesse et en accusation silencieuse du bassiste aux yeux d'émeraude.

"C'est... mon frangin."

Je lançai à la ronde un regard curieux, qui me fut rendu par Goku et, dans une moindre mesure, par Sanzo. Seul Hakkai semblait savoir que l'écarlate n'était pas fils unique. Encore une fois, ça n'avait rien de vraiment étonnant...

"Il... sort de prison, dans deux jours."

Diverses réactions avaient été visibles. J'avais haussé un sourcil étonné tandis que Goku ouvrait de grands yeux, qu'Hakkai souriait d'un air plus sincère que de coutume et que Sanzou allumait sa sempiternelle cigarette. Et les paroles avaient fusé pratiquement en même temps. J'étais le seul a être demeuré silencieux, comme c'était souvent le cas.

"Naniiii ? Ton frangin est un gangster, ero kappa !"

"Je suis content pour vous deux, Gojyo."

"Grand bien lui fasse..."

Les yeux rouges s'étaient assombris sous une indignation soudaine.

"Mon frère est un type bien ! Peu importe qu'il soit un gangster ou... un yakuza...", son regard avait rapidement glissé sur moi à ce mot, avant qu'il ne poursuive, "Ou quoi que ce soit d'autre ! Il... a jamais rien fait de mal ! C'est pas sa faute s'il s'est retrouvé en taule !"

"Ben voyons...", un nuage bleuté s'élevant vers le plafond, "Y'a que les enfants de chœurs qui se retrouvent derrière les barreaux, c'est connu..."

"Urusai, k'so bouzu ! Qu'est-ce que tu peux y comprendre, hein ! Tu sais rien de lui !"

Un haussement d'épaule. Une grimace dédaigneuse.

"Justement : je vois pas bien ce que j'aurai à comprendre..."

Les poings de Gojyo s'étaient crispés, tremblants d'anticipation. Il avança d'un pas, comme pour le frapper. Hakkai se déplaçait déjà pour s'interposer lorsque toute tension avait soudain quitté le corps de notre second guitariste, sur un lourd soupir... d'impuissance ?

"Je... c'est ma faute. C'est pour moi qu'il s'est retrouvé là-bas. Alors... ça me rend malade de rien pouvoir faire pour lui en échange..."

Une main réconfortante s'était serrée sur son épaule.

"Ne dis pas ça voyons. Rien que de te voir à sa sortie lui fera plus plaisir que n'importe quoi d'autre."

Un sourire narquois, mâtiné de nostalgie.

"Tu parles ! Il va juste me traiter de gaki sentimental en m'ébouriffant les cheveux...", après quelques secondes de silence il avait repris, presque timidement, ce qui aurait déjà du nous faire peur... "En fait... j'avais bien une idée mais..."

"Mais ?", l'avait gentiment encouragé Hakkai.

"Ben, je me disais... en sortant de taule comme ça, il va avoir du mal à se trouver un job, c'est clair. Et il est plutôt costaud comme gars. Alors, peut-être... le temps qu'il trouve autre chose... on pourrait l'engager dans la sécurité ? Il a... des compétences en tant que bodyguard..."

Je me demande comment je n'ai pas relevé tous les indices qui émaillaient ces quelques phrases. Le "gaki", l'ébouriffage, le yakuza, le bodyguard... Sûrement parce que c'est loin, dix ans. Qu'on finit par oublier même les choses qui comptaient le plus pour nous, quand on s'y efforce très fort. Sûrement... En tout cas, je ne voyais pas pourquoi j'aurai élevé d'objection, lorsque leurs quatre regards s'étaient tournés vers moi. Rouge. Presque implorant. Vert. Persuasif. Doré. Juste curieux de savoir ce que j'en pensais. Améthyste. Indifférent. J'avais pris le temps de réfléchir. Justifié ou pas, mon statut de leader en titre comporte des obligations que je me refuse de fuir. J'avais finalement secoué la tête.

"Vu mes antécédents ce n'est pas à moi de m'opposer à l'engagement de qui que ce soit. Et si je me souviens bien le chef de la sécurité s'est récemment plaint de ne pas avoir assez d'hommes pour faire tout le boulot convenablement. Alors si Gojyo se porte garant je n'y vois pas d'inconvénient majeur... à part devoir supporter une autre personne de sa famille, bien sûr..."

Un soupir seulement à moitié joué avait ponctué ma tirade. Auquel le kappa avait répondu d'un sourire aguicheur.

"Tu dis ça, ton altesse, mais je sais bien que deux gars comme moi c'est ton grand fantasme inavoué !"

Mon imagination me fit voir ses "antennes" prendre feu spontanément alors que je lui accordais un regard noir. Il faudra vraiment que je consulte un psy au sujet de cette histoire de pyromanie un jour...

Je rouvre les yeux. Me rends à moi-même mon regard à travers mon reflet dans la vitre. Sur laquelle se superposent d'autres images.

"Les gars, je vous présente Jien ! Notre tout nouveau bodyguard !"

Chacun lui avait souhaité la bienvenue à sa manière. Je crois. Je n'écoutais déjà plus. Le temps et l'espace s'étaient figés à l'instant ou j'avais plongé mon regard dans deux yeux bruns que j'avais cru avoir enfoui au plus profond de moi. Suffisamment loin pour qu'ils ne resurgissent plus jamais...

Il avait vieilli. Quelques fines rides marquaient le coin de ses yeux. Le pli de sa bouche était plus amer que dans mes souvenirs. Ses joues plus creusées. Et en même temps c'était toujours le même. Doku. Son nom avait fusé dans ma mémoire. Aussi rapide et aussi douloureux qu'un coup de tonnerre. Tout ce que j'avais cru si bien me cacher était revenu. La douleur était revenue.

"Bodyguard, hein ? Ce serait pas baby-sitter plutôt, gaki ?"

Sa voix aussi... c'était la même. Avec ces même accents gentiment moqueurs. Plus étouffée, mais cela était sûrement du à son regard toujours plongé dans le mien. Il y cherchait quelque chose. Il attendait de voir si je voulais le reconnaître. Lui pardonner.

Je m'étais détourné de lui. J'avais des choses à faire, voyez-vous... Alors que je m'éloignais j'avais entendu Gojyo lui dire de pas s'en faire. Que ce petit prince gâté de Kougaiji était toujours comme ça. Et en moi j'entendais la voix d'un autre petit prince gâté. Un petit prince de 15 ans.

Pars ! Vas-t-en ! Laisse-moi ! Ça fait trop mal !

Oh Stay with me.

Je me retins de frapper ma tête contre le verre sombre alors que ces paroles dansaient dans mon esprit. Me narguaient. Non, je ne voulais pas qu'il reste ! Parce que cela rendait les choses beaucoup trop compliquées. Parce qu'il était plus facile d'avoir cru l'oublier. Parce que mon regard tombait trop souvent sur lui. Parce que je n'aimais pas la façon dont mon cœur s'accélérait à chaque fois que ça arrivait. Parce qu'il vaut mieux ne rien éprouver que savoir qu'on finira par souffrir... pas vrai ?

La longue voiture s'est arrêtée. Je tourne à peine la tête lorsque Gojyo s'adresse à moi depuis l'extérieur, penché à la portière qu'il vient de franchir.

"Nee, Ouji-chan, le dernier concert de la saison, ça se fête ! Viens avec nous pour une fois !"

Je secoue vaguement la tête avant de retourner à ma contemplation silencieuse. Sans prêter aucune attention au soupir blasé qui lui échappe.

"Bon, et toi aniki ? Tu viens ?"

Je le vois décliner aussi silencieusement que moi. J'aurai préféré qu'il accepte.

"K'so ! Mais quelle bande de rabat-joie ! Ok les papy, rentrez vous coucher pendant que les jeunes s'amusent !"

Et nous reprenons notre route. Je m'aperçois du silence maintenant. Alors que nous ne sommes plus que tous les deux, le chauffeur, et un autre bodyguard dont je ne cherche pas à me rappeler le nom. Ça doit vouloir dire qu'ils parlaient, tous les quatre. Je ne m'en étais pas rendu compte...

De nouveau le moteur stoppe. Nous sommes devant chez moi. Je descends, sans un mot. Une migraine lancinante s'annonce derrière mes tempes. Fantastique... Une portière claque, en écho à celle que je viens de refermer. Je lève un regard sombrement interrogateur vers son visage, marqué d'une tranquille assurance. Il se contente de faire un signe au chauffeur. Et la limousine redémarre. Quelques secondes, et plus rien ne nous sépare que quelques mètres d'asphalte. Et dix trop longues années.

Je me détourne, sans un mot. Mes trois longues mèches volent derrière moi, sous un léger souffle de vent. Et j'entends ses pas se fondre dans les miens, tandis que je me dirige vers l'entrée de l'immeuble. Et quelque part je trouve ça tellement naturel que je ne cherche pas à l'empêcher de me suivre. Naturel. Et je me rends soudain compte, avec une acuité qui me coupe presque le souffle, à quel point ce bruit régulier m'a manqué. Ses pas. Sa présence. Juste derrière moi. Sans que j'ai besoin de me retourner pour le vérifier. Parce que je sais qu'il est toujours là pour moi. J'ai su. Et ça me fait encore plus mal, soudain, de me rappeler qu'il m'a abandonné il y a dix ans.

Ah subete ga owareba ii
owari no nai kono yoru ni

# Ah, everything good seems to be ending,
in this unending night. #

Et si cette chanson voulait une fois pour toute cesser de me tourner dans la tête !

Il referme la porte derrière lui. Naturel. Comme s'il était chez lui. Il faisait toujours comme s'il était chez lui, avant. Ça fait mal aussi de m'en rappeler. Mais je n'ai pas la force de le chasser. Pas tout de suite. Alors je lui tourne simplement le dos. Encore. Et je ferme sur moi la porte de la salle de bain. Sûrement qu'il partira de lui-même. Sûrement. C'est ce que je veux. C'est sûr. Mes vêtements tombent au sol. La température augmente rapidement sous l'effet du chauffage que j'ai tourné à son maximum. L'eau brûlante caresse ma peau. Mes yeux se ferment. Ma tête tombe en arrière sur un long soupir de plaisir. Oui, qu'il parte. Et que je l'oublie, à nouveau.

Ah ushinau mono nante nanimo nai anata da-ke ?

# Ah, what else would you lose if nothing at all matters ? #

Une bonne demi-heure a du s'écouler avant que je ne ressorte, les cheveux humides, un jeans lâche pendant sur mes reins. Je frissonne au passage entre l'atmosphère lourde de la salle surchauffée et la température plus normale de l'appartement. Et de nouveau lorsque mes yeux se posent sur la silhouette se découpant dans la faible lumière filtrant de l'extérieur. Il est toujours là. Adossé à la large baie vitrée donnant sur la terrasse. Il n'a allumé aucune lampe. Mais malgré la pénombre je sens ses yeux posés sur moi. Mes épaules s'affaissent légèrement alors que je baisse la tête. Je ne suis plus en colère, ou quoi que ce soit d'autre. Juste... terriblement las. J'en ai assez de cette situation. Laisse-moi t'oublier à nouveau bon sang !

"Qu'est-ce que tu fous là ?"

Les premières paroles que je lui adresse depuis trois semaines. Mais il ne semble pas disposé à y répondre. Il se contente de me retourner une autre question. D'une voix étrangement lointaine.

"Cette chanson... tu la chantes en pensant à quelqu'un de particulier ?"

Je me crispe violemment. Heureusement qu'il fait noir, il n'a pas du le remarquer. Je domine ma voix comme je lui réponds. Détachée. Froide. Du moins, je l'espère.

"Quelle chanson ?"

Forever Love Forever Dream kono mama soba ni ite

# Forever love, forever dream, stay with me like this. #

"Tu sais très bien laquelle... celle qui ressemble à un appel au secours..."

J'attends. De longues secondes. Parce que si je réponds maintenant je ne pourrais pas empêcher ma voix de trembler. Alors qu'elle n'a aucune raison de le faire. Vraiment aucune.

"Je ne vois vraiment pas pourquoi j'appellerai au secours. Ni qui."

yoake ni furueru kokoro dakishimete

# Hold my trembling heart in the dawn.#

Le silence s'éternise. Laissant un peu trop libre cours à cette mélodie entêtante. Je ne le supporte pas longtemps. Ma voix se fait acerbe alors que je passe à l'attaque.

"D'autant que c'est plutôt au secours de ton petit frère que tu as l'habitude de voler, non ? Tout comme il y a dix ans... Retourne donc veiller sur lui au lieu de poser des questions stupides."

Il accuse le coup. Je le vois nettement à la tension soudaine de son corps, malgré son visage plongé dans l'ombre. C'est bas de lui reprocher cela ? Oui, peut-être. Sûrement. Mais je ne peux m'empêcher de lui en vouloir. De l'avoir choisi, lui, plutôt que moi. Puéril. Je suis toujours un gosse. Un gamin cruel et exclusif. Un petit prince sans enfance à qui il était presque parvenu à apprendre à sourire...

"Mon petit frère se débrouille très bien tout seul, lui..."

Il a repris son emprise sur lui-même. Sa voix est calme. Convaincue. C'est la voix d'un homme qui ne regrette pas ses choix. Comment..? Comment peut-il...

"Je me débrouille très bien tout seul ! Ça fait des années que je me débrouille très bien tout seul ! Je ne vois pas pourquoi j'aurai besoin de qui que ce soit maintenant ! Surtout pas toi !"

Je ne supporte pas les notes d'hystérie qui percent dans ma propre voix. Il faut que ça arrête de me faire aussi mal tout ça. Ça fait dix ans que ça s'est passé ! Je l'ai oublié ! J'ai oublié cet homme ! Il n'existe plus pour moi ! J'ai oublié que...

"Kou..."

Un murmure. Inquiet. Un vague reproche aussi. Un frisson parcourt mon corps à sa façon si particulière de prononcer ce nom. Ce surnom qui a toujours été le sien. Kodomo. Kou. Combien de fois est-ce que j'avais protesté à son sujet... Je n'étais plus un enfant, non. Ne l'avais jamais été... Mais en réalité j'aimais ça. Comme tout le reste. J'aimais tout ce qui venait de lui.

Je ferme les yeux. Mes dents entament mes lèvres. Mes ongles la chair de mes paumes. Je ne veux plus le voir. Plus l'entendre. L'oublier. Oublier ces sentiments qu'il soulève en moi...

Tout mon corps se tend brusquement alors qu'une étreinte soudaine se referme autour de moi, m'attire contre un torse chaud. Je n'ouvre pas les yeux, mais retrouve assez d'énergie pour me débattre. Je ne veux pas rester là. Contre lui. Non. Je ne veux pas. Parce que j'en ai trop envie. Tellement que cela me fait peur. Mais il ne cède pas. Pas d'un pouce. Opposant une force tranquille à mes mouvements désordonnés. Je sens son visage effleurer mes cheveux. Son cœur battre tout contre mon visage. Son odeur tout autour de moi. Et soudain, quelque chose casse, quelque part. Et je m'immobilise. Je n'ai plus envie de lutter. Plus envie de l'oublier. C'est trop tard de toute façon. Je ne pourrais plus. Alors, même si ça doit faire mal, même si ça fait déjà mal, je remonte doucement mes bras. Les noue autour de son cou. Je me blottie un peu plus prés de sa chaleur. Et lentement je me redresse, sur la pointe de mes pieds nus, m'appuyant de tout mon poids sur lui. Jusqu'à ce que mes lèvres frôlent son oreille. Que je puisse y murmurer les mots qui refusent obstinément de quitter mon esprit.

Ah Will you stay with me... kaze ga sugiaru made

# Oh will you stay with me... Until the wind passes #

Mes lèvres se déplacent. Effleurant sa peau. Avant de faire contact avec les siennes, un bref instant. Se reculent de quelques millimètres. Pour laisser de nouveau échapper quelques mots, dans nos souffles étroitement mêlés.

Mou dare yori mo soba ni.

# stay with me again. #

xXxXx Owari desu xXxXx

Le dicooo !

Ouji : prince.

Ikuso : allons-y. En avant.

Nani : quoi ? Comment ?

Urusai, k'so bouzo : ta gueule sale moine ! (traduit soft...)

Aniki : frangin.

Kodomo : enfant. Gamin plutôt, dans le sens ou je le prend...

xXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxX

Notez que je décline toute responsabilité quant au Sanzou parolier : l'idée (brillante !) est de SeaGull-chan, ma goéland-bêta-lectrice-inspiratrice préférée ! Arigatou umineko de mouaaaaa ! Et désolée : j'ai pas réussi à rajouter des histoires persos à Hakkai et Sanzou : j'avais bien des idées mais je voyais pas où les caser... T.T Plus tard peut-être...

Ha, et notez aussi que j'ai coupé la chanson avant la fin : la même goéland-bêta-lectrice-inspiratrice-préférée m'ayant menacée des pires sévices si je rajoutais ne serait-ce qu'un mot... (Comment ça j'exagère ? #auréole en véritable toc garanti#)

xXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxXxX

Kou : J'ai trouvé la parade ! #brandit un lance-flamme vers l'auteuse d'un air plus que décidé à s'en servir#

#grand sourire ne présageant rien de bon# Moi aussi... #prend une grand inspiration avant de lancer son plus beau cri de fan-girl hystérique#

#petit tas de poussière en suspension à l'endroit où se tenait un petit prince belliqueux l'instant d'avant#

#grand V de la victoire#

Doku : C'est malin, elle me l'a encore traumatisé... #court après son prince (qui vient de hurler "Comme d'habitude !" ?)#

Gojyo : #léve la main bien haut#

Doku : Frère indigne... è.é #court toujours#

Hakkai : Eto... Dokugakuji-san ?

Doku : #pile parce que quand Hakkai prend la parole c'est souvent mauvais signe# Ha...hai ?

Hakkai : #pointe du doigt un Kougaiji en train d'essayer d'accrocher une corde terminée en nœud coulant au bouton des reviews#

Doku : Oo Koooouuuuuu !

#prend un micro et plante un décor façon star academy# Attention chers revieweurs, la survie du petit prince dépend de vous ! Chaque review que vous enverrez pèsera sur le bouton qui perdra de l'altitude. Serez-vous assez nombreux à reviewer pour que Kougaiji ne puisse plus s'en servir comme potence ? Le compteur tourne...