Titre : Ephémère

Auteur: Ruines

Rating : T (anciennement G). Toute scène dépassant ce rating sera annoncée, rassurez-vous.

Genre : Yaoï (relation amoureuse et sexuelle entre hommes, vous voilà prévenu), UA, Romance

Source : Harry Potter, un grand merci à J.K. Rowling

Notes : Voici comme promis le dernier chapitre… motus et bouche cousue, je vous retrouve en bas.

Bonne lecture.


Chapitre 17 -… et la Durée-


« je t'aime, dis-lui, dis-lui, redis-lui quand même, déduis-lui ce poème, say "no, never", non jamais, à plus jamais, dis-lui-toi que je t'aime, bien sûr, on en revient touj» (1)

Harry se releva en sursaut. La main sur le cœur, il sentit celui-ci battre follement dans sa poitrine. Repoussant du pied les couvertures, il s'assit et s'appuya contre la tête de lit en se pressant le crâne des mains.

Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ?

Il releva la tête brusquement et sauta hors du lit, manquant de peu de se prendre les pieds dans les couvertures. Atteignant la porte de la chambre à coucher dans laquelle il se trouvait, il l'ouvrit avec tant de force qu'il chancela et s'écroula sur le chambranle, poussant un gémissement douloureux lorsque son épaule et son crâne frappèrent violemment le mur.

Sans se laisser le temps de se remettre du coup, il reprit sa course folle et dévala une petite dizaine de marches donnant sur un étage inférieur.

Ce n'est pas possible. Ca ne peut… ça ne peut pas ! C'est impossible !

Il s'arrêta soudainement devant une haute porte au verre flou filtrant une éblouissante lumière. Harry leva la main afin de protéger ses yeux du soleil.

Il avait incroyablement mal à la tête et sentait couler sur sa tempe gauche un fin filet de quelques choses de chaud et de liquide. Mais c'était sans importance pour l'instant.

Rien d'autre n'avait d'importance que…

Il poussa le battant de la porte d'une main, regardant entre ses paupières entrouvertes la petite pièce s'étaler devant lui. Vide.

Non, non. Non !

Harry sentit le froid mordant du carrelage au sol sur ses jambes nues avant de comprendre qu'il venait de se laisser tomber. De douloureux sanglots lui enserraient la gorge tandis qu'une marre de larme se formait dans ses yeux.

« Non. C'est pas possible. Non, non, non, non… » Couina t-il avant qu'un rauque gémissement ne lui échappe, l'empêchant de poursuivre sa litanie.

Il enfouit profondément ses mains dans ses cheveux et tira légèrement dessus, provoquant un agréable frisson le long de sa nuque.

« Harry ? » Appela une voix inquiète, derrière lui « Harry, chéri ? »

Un nouveau frisson parcourut l'homme brun lorsqu'une main fine se posa sur son épaule dénudée, tentant de replacer sur son corps frêle le mince tissu du vêtement qu'il portait.

« Chéri ? » Appela de nouveau la voix, directement dans son oreille.

Il sentait maintenant contre son dos la douce chaleur d'un corps autre que le sien. Deux mains encerclèrent ses poignets pour lui faire lâcher ses cheveux qu'il tirait avec plus de force.

C'était fou comme il se sentait bien, là.

Il pouvait sentir la pression qu'exerçaient les pectoraux de la voix contre ses omoplates. Durs et puissants. Et il y avait ces bras aussi. La voix avait deux bras souples qu'elle avait noué autour de son corps, formant un agréable cocon d'amour. D'Amour, avec un grand A.

« Harry, tu m'écoutes ? »

Il opina imperceptiblement du chef, mais la voix dernière lui continua :

« Ce matin tu es tombé de l'échelle du cerisier, tu te souviens ? »

Elle lui disait étrangement quelques choses cette voix. Elle était vraiment belle et apaisante. Hypnotique. Comme de celle que l'on aimerait entendre au sortir d'un cauchemar. Et puis, elle avait un petit quelque chose de… familier.

« Le médecin m'a assuré que tu n'aurais qu'une vilaine bosse et des maux de tête »

Elle lui rappelait de tendres baisers. Des baisers partout. Dans le cou, sur les lèvres, sur les joues, sur le corps, dans son cœur. Elle lui rappelait un visage aussi, un visage plein de couleurs. Un visage blanc, gris et doré. Elle lui rappelait de l'amour aussi. Beaucoup, beaucoup d'amour. Comme ce corps fort qu'il sentait contre son dos.

« Est-ce que tu as mal autres parts ? J'ai été chercher du paracétamol, tu vas en prendre deux cachets et ça ira mieux après, d'accord ? »

Elle lui rappelait un prénom aussi. Un prénom aussi beau et rare que son propriétaire. Un prénom qui fond sous la langue. Un prénom que l'on prononce sans fin, que l'on hurle, que l'on gémit. Un drôle de prénom en soit.

« Draco ? » Murmura t-il, les yeux toujours fermés en se retournant dans l'étreinte.

« Oui mon ange, c'est moi. Ne bouges pas, je vais te porter jusqu'au canapé »

L'étreinte se fit plus ferme sur son corps, le soulevant précautionneusement et l'entraînant au salon.

« Voilà »

Son compagnon le laissa seul quelques secondes, le temps pour Harry de rouvrir les yeux et de mettre à jour ses souvenirs.

Il était chez lui, dans son salon, avec son amour.

Un sourire de pure joie lui vint aux lèvres alors qu'il se laissait enfin aller dans les coussins du sofa, s'enfonçant avec plaisir dans les tissus, le coton et les ressorts. Ils l'avaient acheté la semaine dernière ce canapé, l'autre était tout racornit.

Harry rouvrit les yeux sur son compagnon lorsqu'il sentit sur sa joue le verre d'eau fraîche que Draco lui tendait avec deux comprimés.

« Bois » Ordonna t-il en s'asseyant sur la petite table basse.

L'homme blond allongea le bras et de ses longs doigts effilés il souleva une légère mèche de cheveux bruns pour regarder d'un air sévère la petite égratignure ornant le haut de son front. Harry suivit son regard et s'expliqua :

« J'ai été un peu trop violent en arrachant la porte de ses gonds, le mur me l'a rendu »

« Tu es désespérant, tu le sais ça au moins ? » Sourit malgré tout son amant « Qu'est-ce qu'il s'est passé Harry ? » L'interrogea t-il finalement, soucieux.

Toutes traces de tristesse avaient déserté ses traits, ne laissant pour témoin de son précédent chagrin que quelques rougeurs aux coins de ses yeux et une voix étrangement rauque.

« J'ai fais un rêve… » Commença t-il en triturant le bas de sa chemise, tirant sur le tissu pour cacher ses cuisses « enfin un souvenir, pour être exact » Il prit un air absent qui inquiéta immédiatement le blond avant de reprendre « C'était comme il y a quelques années, tu te souviens ? » Il releva la tête et interrogea Draco du regard.

Draco lui rendit son regard interrogateur et lui demanda de continuer, ce qui fit soupirer son compagnon.

Il n'avait pas envie d'en parler, pas envie de s'en souvenir.

« Lorsque l'on s'est revu, chez Severus… »

« Oh » Laissa t-il simplement échapper.

« J'ai eu peur que tout ne soit à recommencer. Qu'on ne soit pas amoureux et… »

« Mais je suis là chéri, je suis bien là »

« Oui mais tu n'étais pas là à mon réveil ! » Cria Harry avant de rougir de son esclandre.

Je suis complètement idiot, à trente-deux ans quand même, se dit-il.

Draco le regardait les yeux grands ouverts avant de se laisser aller à rire devant son air enfantin. Harry le fixa d'un air outré et lui envoya un coup de poing dans le bras, le faisant glapir.

« Excuses-moi mais tu étais tellement adorable avec ta petite moue, tes joues rouges et cette affreuse chemise à carreau » S'expliqua l'homme blond en se massant le biceps.

« Et mon poing dans la gueule, lui aussi tu le trouveras adorable ? »

« Ouh, tu n'es plus mignon du tout » Dit Draco en se levant pour venir se glisser derrière son amoureux sur le canapé, celui-ci se laissant faire sans le moindre commentaire.

Ils se laissèrent percer par le silence ambiant et la chaleur de leurs corps l'un contre l'autre.

« C'est du passé, révolu de surcroît » Reprit Draco « Je suis là maintenant… toi aussi. Et la seule chose qui devrait te préoccuper pour le moment c'est mon érection contre tes fesses et le fait que je suis en train de déboutonner ta chemise »

« Tu n'es qu'un sale pervers » Rétorqua Harry en tapant sur une main égarée entre ses cuisses.

« Exactement » Acquiesça l'homme blond « et ce n'est pas près de changer. Ca va durer encore longtemps, longtemps, longtemps… » Finis t-il en butinant de bisous la nuque à portée de lèvres.


FIN


Mes petits angelots, c'est la fin. C'est une fin un peu courte, un peu bizarre, un peu déconcertante, un peu beaucoup de choses à la fois, mais c'est la fin de cette charmante histoire. Vous plait-elle ? Je le souhaite.

Il y aura un épilogue, naturellement. Celui-ci relatera un petit peu plus de la vie de Draco et d'Harry, mais aussi ce que sont devenu nos chers Severus, Sirius et Colin. C'est pour ça que je vous le demande maintenant : Il y a-t-il quelques choses que vous aimeriez expressément y voir ? Des personnages en particulier ? Des scènes en particulier ? Des paroles, des gestes ? J'aimerais écrire un épilogue qui soit vraiment pour vous et qui d'une certaine façon serait écrit par vous.

J'espère que vous n'aurez passé que d'agréables moments en la compagnie de ce petit bout de truc nommé 'Ephémère'. Je vous poutoute avec tout l'amour que possède mon cœur (et il est très grand) et vous dis à bientôt.

Ruines