Mesdames, Medemoiselles, Messieurs

Artoung n'ayant toujours pas accès à Internet elle ne peut répondre pour l'instant à vos charmantes et flatteuses reviews, cependant, dans sa grande bonté et pour célébrer dignement( !) la Marche des Fiertés gay, lesbiennes, bi et trans qui eut lieu ce jour à Paris, elle m'autorise à poster le dernier (oui, il faut bien une fin) chapitre de cette coécriture qu'elle n'a donc même pas eu , elle, l'occasion de lire.

Dès qu'elle retrouve son accès elle vous répondra, ainsi que moi si jamais vous me faisiez l'honneur de me laisser des commentaires (pff je suis d'un pompeux ce soir !)

Petite histoire d'ors, par Lemoncurd

Vif d'or (alors, heureuse !), galions d'or… POV Drago

Il fallait bien que ce moment arrive : celui de la fin.

J'ai beau m'y préparer, je ne m'y fais toujours pas. Nous avons fini nos ASPICs et dans quelques jours le Poudlard Express nous emmènera loin de cette école pour un voyage sans retour.

J'ai passé sept ans dans ce château, je m'y suis fait des amis, j'ai découvert une autre façon de voir le monde que celui que l'on m'avait inculqué…

Je ne suis pas le même après avoir passé sept ans dans ces murs. Sept ans qui ont fait de l'enfant se prenant pour un homme que j'étais un homme conscient qu'au fond de lui, il restera toujours un enfant.

Je n'y ai pas appris que des sorts et des potions, j'y ai découvert un autre monde, un autre Drago et surtout j'y ai rencontré l'homme que j'aime.

Poudlard a été notre refuge, notre petit monde, notre nid d'amour.

Et il faudra bientôt le quitter, perdant par là même notre liberté et notre si courte insouciance : l'endroit où notre réoccupation principaleétait de nous voir le plus souvent possible.

Harry adore parler de ce qu'il fera une fois sorti d'ici. Il a décidé de s'installer dans la maison des Blacks, le seul bien dont il ait hérité de son parrain, le reste revenant à ma mère. Il ne cesse pas de me dire que la mère de la bel… Ok, de Ron, je fais un effort ! Donc que la mère de Ron a passé son année à rendre cette demeure réellement habitable, supervisant les travaux et se chargeant de la décoration (je crains le pire !). Il insiste sur sa joie d'être indépendant, d'avoir cette grande maison pour lui tout seul, il s'emballe sur les soirées qu'il pourrait y faire…

Puis, à chaque fois, son enthousiasme débordant retombe d'un coup comme un soufflé sortant du four et il semble découragé.

Je crois deviner pourquoi : il n'ose pas me demander de vivre avec lui et espère que je me décide à le lui demander.

Et Salazar sait que j'en ai envie !

Mais je n'en ferais rien.

Pourquoi ?

C'est ce qu'est en train de me demander Blaise tout en observant du coin de l'œil Luna qui plonge entre les tentacules du calamar géant. Cours et examens sont finis, le soleil est radieux, et la majorité des élèves en profitent pour paresser sous l'astre généreux autour de l'étang. Les plus courageux s'y baignent malgré la température toujours glaciale de l'eau et bien sûr Harry est de ceux là.

Son maillot, usé jusqu'à la corde, est si fin qu'une fois mouillé il laisse entrevoir ce que d'habitude je suis le seul à admirer. Je profite de la vue tout en m'amusant du bal ridicule des demoiselles qui se pressent autour de lui en lui lançant des œillades dont il ne comprend pas la raison.

Blaise insiste encore avec ses questions et je finis par abandonner ma contemplation pour lui dire la vérité.

La vérité c'est que le ministère a confisqué tous les biens de la famille Malefoy afin de s'assurer de la destruction de tout artefact de magie noire qui pourrait se trouver au Manoir et qu'il a mis une main levée sur notre compte en banque. Il servira à indemniser les victimes (ou plus probablement la famille des victimes, étant donné l'état dans lequel il les laissait) de Père.

La vérité c'est que ma mère habite depuis six mois, à cause de cela, un pavillon de banlieue, élégant certes mais sans faste, car il ne lui reste que les finances des Blacks pour vivre. Si elles sont suffisantes pour la mettre à l'abri du besoin, c'est tout juste étant donné le caractère dépensier de sa famille.

La vérité c'est que l'an prochain, je n'aurais pas assez d'argent pour poursuivre mes études de potions avancées à l'université de Bellingham, parce que les frais de scolarité mensuels y sont aussi élevés que les frais d'entretiens annuels de Buckingham Palace.

Et si tout cela je peux le dire à Blaise sans crainte qu'il ne me fasse l'affront de me proposer un prêt, je ne supporterais pas de l'avouer à Harry. Il remuerait ciel et terre pour qu'on me rende mes biens : ma situation est déjà assez embarrassante mais qu'on apprenne ce qu'il en est, ce serait pire encore.

Par conséquent, je vais probablement passer l'année prochaine auprès de ma mère qui a un peu perdu la tête depuis qu'elle a perdu son statut social, et faire croire aux autres que tout va pour le mieux, en m'inventant des devoirs et des cours pour sauver la face. L'idée d'avoir à mentir ne me plait pas mais je vois mal comme conserver autrement ma dignité.

Blaise sentant que je n'ai aucune envie de m'appesantir sur le sujet, nous passons à autre chose, à un sujet bien plus captivant : le Quidditch. Nous comparons les mérites de nos équipes respectives préférées et je suis en train de rappeler à Blaise que, question score, la mienne bat de loin la sienne quand je sursaute en sentant deux bras dégoulinants d'eau glacée se refermer autour de moi.

Harry !

Il éclate de rire en m'entendant maugréer : j'ai horreur qu'on me surprenne, et puis j'ai froid maintenant à cause de son torse qui s'est collé à mon dos, je suis trempé en plus !

Ma mauvaise humeur ne semble pas l'atteindre : il se met face à moi et se blottis contre moi sous le prétexte de se réchauffer, mouillant davantage mes habits et avant que je ne m'emporte franchement contre ce manque flagrant de savoir vivre, il m'embrasse, me faisant oublier une fois de plus toutes mes envies de basses vengeances.

Il faut que Blaise se rappelle à notre présence pour que je me souvienne qu'il y a autre chose au monde que ses lèvres sur les miennes.

Harry présente ses excuses à Blaise (Et moi ? J'y ai pas droit ! Je suis trempé maintenant !) et ramène la discussion sur le Quidditch.

J'aurais dû me rappeler qu'il ne faut jamais que je parle de ce sport avec lui : c'est un des rares sujets sur lequel nous nous disputons, je finis invariablement par dire que je connais ce sport depuis bien plus longtemps que lui et il rétorque que malgré cela il le maîtrise mieux que moi ! Comme d'habitude, piqué au vif je le provoque, lui disant que s'il m'a toujours battu, c'est parce que son balais est bien plus évolué que le mien, que le vif doit être truqué, bref je reste d'une mauvaise foi légendaire.

Mais cette fois, Harry ne se contente pas de hausser les yeux au ciel.

Il me défie !

Dans un quart d'heure, sur le terrain avec les balais de Mme Bibine. S'il gagne, je lui devrais la moitié de ma collection de carte chocogrenouille (eh ! J'y tiens !) et si je gagne (ce qui ne peut qu'arriver), il propose de me donner la moitié de ce qui se trouve dans le coffre des Potters à Gringott's.

Je me retiens de ricaner : si je m'en fie à sa façon de s'habiller ou au peu d'objets de valeur qu'il possède, la moitié de sa fortune suffirait à peine pour que je nous offre un voyage à Venise, mais je n'ai jamais su résister à un pari.

Et je vais tout faire pour te ruiner Harry !

J'ai juste le temps d'aller me changer et je le retrouve sur le terrain. Il m'attend, deux balais en main d'aussi piètre qualité l'un que l'autre. Il semble s'amuser comme un fou : a t il seulement conscience de ce qu'il risque de perdre ?

Nous nous élevons dans les airs. En dessous de nous, Blaise et Ron qui vont jouer le rôle de témoins de ma victoire… enfin, d'arbitres, nous rappellent les règles choisies, c'est à dire aucune (j'adore quand tous les coups sont permis !) puis Blaise lâche son vif d'or d'entraînement (Non, il ne dit pas d'obscénités ce vif ! Blaise a pourtant essayé…)qui file en direction des tribunes.

Harry et moi nous précipitons vers lui aussi vite que ces Brossdur de seconde zone nous le permettent mais nous le perdons de vue, aveuglés l'espace d'un instant par un reflet de soleil sur le lac tout proche.

Nous nous séparons pour mieux chercher cette balle tant désirée et il la voit avant moi (bon sang comment fait il pour la repérer toujours le premier ? Elle lui fait de l'œil ou quoi ?).

Je fonce pour le rattraper et essaie de ralentir sa course en retenant son balais par les brindilles (Quoi ! On a dit tous les coups sont permis !). Il maîtrise assez la magie sans baguette pour me lancer un sort électrique qui m'oblige à lâcher prise (Eh ! Je croyais que les gryffondors étaient toujours loyaux !). le temps que je me remette du choc, il est déjà à 10 mètres de moi, le bras tendu. Les ailes du vif chatouillent déjà le bout de ses doigts.

Il ne peut pas gagner !

Il ne doit pas gagner !

Un éclair de génie, et certainement de folie me traverse : Harry rattrape en hâte le manche de son balai dont le centre de gravité a chargé brusquement pendant que j'attrape le vif d'or en tendant un bras par dessus son épaule : j'ai transplanné directement sur son balais !

Une fois notre équilibre redevenu stable, Harry se tourne vers moi et me fixe, ébahi.

Ça t'épate, hein !

Je le fixe d'un air vainqueur et arrogant, fier de mon effet jusqu'à ce que je vois son poing se précipiter vers moi avant de s'arrêter à quelques centimètre de ma joue.

Je suis sous le choc et le dévisage.

Ses yeux sont emplis de colère et il a, apparemment, du mal à parler. En attendant de retrouver l'usage de ses cordes vocales, il me fait un signe de la main pour me pousser à regarder en bas.

Je suis son geste et me raccroche à lui, pris d'un soudain vertige : nous sommes à 35 mètres au dessus du sol. J'avais oublié notre altitude dans mon envie de gagner.

Harry parvient difficilement à articuler : « Tu aurais mal calculé ma trajectoire de vol , tu serais tombé dans le vide. Ne refais plus JAMAIS ça ! »

Il a l'air encore plus inquiet que ce jour où le cognard m'a atteint en plein vol. Sa respiration est saccadée et son visage me montre plus de terreur que de colère. Je m'en veux de le mettre dans un état pareil.

Nous redescendons en silence et pendant que Ron me regarde, visiblement admiratif, je remets le vif d'or à Blaise qui me dit qu'à force de fréquenter des rouges et or ils déteignent sur moi.

Un peu honteux je rejoint le château avec Harry dont la main tremble dans la mienne. Moi qui ai tant rêvé de le battre au Quidditch, ma victoire a un goût amer…

OOO

Cette dernière semaine à Poudlard a été délicieuse. Aucune contrainte, un château entier à explorer à notre disposition (nous avons découvert des endroits très confortables dans es combles de la tour Gryffondor, et je pense que l'ancienne salle de duel sorcier, près des cachots, se souviendra longtemps de notre visite sur son tapis moelleux !

Maintenant il est temps de dire adieu à l'insouciance et de s'enterrer en banlieue en espérant que le vent tourne bientôt.

J'ai passé presque tout le voyage sur les genoux d'Harry et l'idée qu'une fois arrivés à Londres nous nous séparerons fait naître dans ma gorge une boule dense qui m'empêche de déglutir normalement.

Quand le quai de King's Cross apparaît, je serre la main de Harry dans la mienne comme si cela allait suffire pour le retenir et je cherche des yeux ma mère dans la foule des parents qui s'agglutinent sur le quai. Elle est toujours la première à arriver pour mon retour et se met en hauteur pour que je la repère plus vite.

Pourtant, je ne la vois pas. Alors que mon visage s'assombri, Harry me susurre à l'oreille

Elle n'est pas venue, je lui ai demandé la permission de te ramener après que l'on soit passé sur le Chemin de Traverse.

Pardon ! Tu as appelé ma mère ? Sans m'en parler ? Tu attendais quoi pour me prévenir ?

Je suis désolé, j'ai oublié de t'en parler mais tu sais bien qu'il faut que nous passions à Gringott's…

Tu crois vraiment que je compte aller te dépouiller !

Un pari est un pari et j'ai perdu…

Il dit cela en souriant. C'est vraiment un drôle d'homme. Il a l'air ravi à l'idée de perdre la moitié de sa fortune. Moi je l'avais oublié ce pari, je ne pensais pas qu'il prendrait cet engagement au sérieux.

Nous quittons donc la gare après que, horrifié, j'ai assisté au spectacle d'une Molly Weasley engloutissant mon petit ami entre ses deux seins (âmes sensibles s'abstenir), en guise de bienvenue sans doute, et qu'elle lui ait rendu les clefs de sa maison. Puis nous nous dirigeons vers le Chemin de Traverse.

C'est drôle de s'y rendre à cette époque de l'année : la plupart des magasins sont fermés pour cause de vacances et les rues, presque désertées, redeviennent idéales pour flâner.

Nous nous arrêtons un instant devant le magasin de sport et admirons le dernier Nimbus 2005 , une vraie merveille d'aérodynamisme qui n'est pas près d'être dans mes moyens. Harry me dit qu'il me l'offrira si je suis sage pour mon anniversaire et je ris de bon cœur à cette plaisanterie même si lui se contente d'un sourire énigmatique.

Enfin nous franchissons les portes de la banque sorcière. Le présence de tant de gobelins me met toujours autant mal à l'aise. Pas tant à cause de leur physique ingrats et de leurs airs revêches que parce qu'il sont ici en surnombre, faisant alors de moi une minorité, me laissant un sentiment de vulnérabilité. Harry présente sa clef et l'un d'eux nous emmène, après de nombreux virages dans les wagons dignes des fêtes foraines moldues, devant le coffre imposant des Potter.

Je me rappelle d'une fois où j'étais passé devant le coffre des Weasley pendant que le père de Ron y cherchait quelques mornilles. J'étais à cette époque en compagnie de mon père et il nous avait fait arrêter juste pour pouvoir ridiculiser son cousin, m'encourageant à faire de même. Et comme un petit mouton, j'avais suivit l'exemple de mon père. Plus tard je me suis rendu compte de la vanité d'une telle attitude. Je ne me sens plus obligé d'écraser les autres pour me mettre en avant, parce que j'ai obtenu quelque chose que Père, avec tous ses sarcasmes, tous ses biens et tout son pouvoir a été incapable d'obtenir : l'amour de quelqu'un qu'on aime.

Il avait fallu que je comprenne que certaines choses, comme le regard d'Harry, ne m'étaient pas dues mais se méritaient et bien que je répugne à me l'avouer, il m'a changé.

Le gobelin rend sa clef à Harry qui lui demande de nous laisser seuls et il ouvre la porte. C'est idiot, j'ai presque peur d'entrer, cette situation me met mal à l'aise, je ne comprends pas pourquoi il tient à ce que je vois son coffre, il aurait pu me faire une lettre de créance, je l'aurais cru sur parole…

Je pénètre donc dans la vaste pièce pour me rendre compte avec stupeur que je peux à peine y circuler : de vraies montagnes de galions y prennent presque toute la place, me prouvant que la fortune des Potter est toujours intacte. Et que je viens donc d'obtenir de quoi non seulement payer mes études si convoitées mais aussi de quoi vivre tranquillement jusqu'à la fin de mes jours, et étant donné l'espérance de vie des sorciers, ce n'est pas peu dire.

Mon cerveau réfléchit à toute vitesse et je saisis alors que les enjeux de notre pari étaient ridiculement disproportionnés, que si Harry m'a fait une telle offre c'est qu'il avait entendu ma conversation avec Blaise. Il a voulu m'aider sans froisser mon stupide orgueil. Il m'a offert une véritable fortune de telle façon que je ne me sente pas redevable ou humilié de l'accepter.

J'ai refusé de partager sa vie par bravade et lui partage ses biens avec moi malgré tout, me permettant, sans égratigner mon ego, de ré envisager les choses sous un jour nouveau.

Je ne me suis jamais senti aussi…minable.

Et en même temps aussi reconnaissant envers lui. C'est plus que de l'argent qu'il m'offre, c'est un avenir, ce sont mes espoirs qu'il me rend. Je me demande un instant pour quelles raisons il n'a pas profité de ses richesses pour, par exemple, s'habiller avec autre chose que les loques que lui ont laissé son oncle et sa tante mais la réponse vient aussitôt : pour ne pas abaisser Ron, pour ne pas se faire remarquer davantage.

Harry n'aime pas que les regards se braquent sur lui, sauf durant un match de Quidditch quand il est en plein vol ou si c'est moi qui le dévore des yeux.

J'ai envie de lui dire toute ma reconnaissance mais ce serait mettre à néant tous les efforts qu'il a fourni pour que justement je n'aie pas à le faire.

Je me tourne vers lui. Je ne sais pas à quoi ressemble mon regard mais le sien pétille comme un gamin qui viendrait de faire la meilleure blague de sa vie. Son sourire est contagieux.

Alors je continue ce jeu, ce non dit qui restera encore entre nous, pas comme un obstacle mais comme un secret complice, et je le prends par la main pour passer entre ces montagnes d'or jusqu'à la salle suivante.

« Voyons un peu ce que cache ce coffre… » dis-je en l'amenant vers la petite porte du fond. Il a l'air surpris. Apparemment il ne savait pas que les coffres sorciers se composent de plusieurs salles, nous allons donc découvrir ensemble l'étendue de sa fortune. Cela ne devrait pas m'étonner de lui : il a toujours sous-estimé sa valeur comme celle de ce qu'il possède.

Comme dans tout coffre de famille sorcière aisée, la seconde salle contient tous les bijoux des générations qui se sont succédées. La plupart sont entassées dans des malles semblables aux coffres à trésor des histoires de pirates, les plus belles pièces trônent dans des écrins de velours soigneusement posées dans des argentiers transparents, probablement en cristal.

Des centaines de parures, de diamants, de pierres précieuses où le rubis domine, s'offrent à nos yeux. Harry est subjugué. Il repère assez vite, comme s'il l'avait appelé, un pendentif en diamant et émeraude représentant un lys, savamment ouvragé, et découvre dans l'écrin une carte jaunie sur laquelle est écrit :

Pour le plus beau des lys que j'ai rencontré,

James.

Il se perd dans sa contemplation, son regard s'embue. Je devine qu'il cherche désespérément un souvenir auquel se raccrocher mais il était bien trop jeune. Alors il doit être en train de s'en inventer…

Je m'approche de lui et me colle à son dos, posant ma tête sur son épaule en enserrant sa taille pendant qu'il caresse d'une façon rendue mal habille par l'émotion le bijou de sa mère.

Puis, dans un profond soupir, il le repose et se tourne vers moi pour m'embrasser.

Quand il se détache de moi je demande :

Te sens tu prêt à visiter la troisième salle ?

Parce qu'il y en a une troisième !

La plupart du temps oui : la tradition veut qu'on mette les espèces dans la première, l'orfèvrerie dans la deuxième et on entrepose dans la troisième les antiquités ou les stocks de marchandises et les brevets si la famille donne dans le commerce, ou encore les titres de propriété… dans celle de mon père bien sûr s'y trouvaient un vrai musée d'instruments de tortures !

Dans la mienne s'y trouve quoi à ton avis ?

Etant donné le nombre de personnes de ta famille qui se sont retrouvés à Gryffondor, je parie pour une armurerie complète avec épées de toute sortes et collection de scrutoscopes !

J'ai l'impression de fouiller dans les affaires des autres…

Tout cela est à toi Harry.

« Tout ? Non. Juste la moitié » dit-il dans un demi sourire et je me demande ce qu'en aurait pensé ses ancêtres de voir leur héritage arriver dans les mains d'un fils de Mangemort.

Je sais qu'il préfèrerait avoir connu les anciens propriétaires de ces objets que toutes leurs richesses.

Nous pénétrons dans la dernière salle. Il y a bien quelques armures et une collection d'épées de toute beauté mais ce n'est pas ce qui remplit la pièce.

Car curieusement, la majeure partie de la pièce est occupée par des rouleaux de tissus qui, à inspecter leur facture, doivent dater de la Renaissance et sont dans un très bon état. Du lin épais mais doux, du velours aussi chaud et moelleux qu'une fourrure, beaucoup de soie, la plupart des pièces brodées de fils d'or.

Nous en déroulons quelques uns pour le plaisir des yeux et du toucher. Harry s'arrête sur une pièce de velours cramoisis sur lequel court un liseré de grecques doré, moi je préfère la soie qui glisse entre mes doigts. J'en déroule une pièce blanche dans la trame duquel court un fil d'or et un de cuivre, dessinant des motifs stylisés de fleurs. Pendant que j'admire ce petit chef d'œuvre, Harry se dirige vers un coin de la pièce dans lequel se trouve un bureau avec une multitude de tiroirs. En la visitant il découvre qu'il est propriétaire d'un immeuble londonien dont il reçoit des loyers, d'un manoir dans le Sussex ainsi qu'un autre à Londres.

« Je prend celui de Londres si cela te conviens, j'espère qu'il est encore habitable »

Harry me regarde quelques secondes les yeux exorbités. Son regard est plein d'un désespoir que je ne comprends pas puis il baisse les yeux, laissant tomber ses épaules comme s'il venait de recevoir un poids trop lourd pour elles.

Bon sang qu'ai-je fait ?

Je délaisse les étoffes pour me rapprocher et m'agenouille face à lui pour regarder son visage. Il évite mon regard mais je vois bien que je l'ai blessé, sa pomme d'Adam est immobile comme s'il ne parvenait plus à déglutir ni à respirer. Son attitude prostrée m'inquiète et je commence à avoir du mal à respirer moi aussi. Je prend son visage entre mes mains et me hausse vers lui. Ses yeux me fuient encore et je n'ai jamais eu autant besoin qu'il me regarde.

Sur un ton rauque d'angoisse je parviens à prononcer un :

« Quoi ? »

C'est un murmure qui sort péniblement de la gorge d'Harry

Je croyais que… tu finirais par me dire que tu veux venir vivre avec moi. Je ne veux rien t'imposer et si tu préfères ton indépendance ou juges que c'est trop tôt c'est parfait pour moi.

« Harry », dis-je en le forçant à me regarder, « "si nous sommes là aujourd'hui c'est parce que tu sais que je le veux. Voilà presque deux ans que nous sommes ensemble mais nous avons dû toujours tromper la vigilance des responsables à Poudlard, nous n'avons jamais été « chez nous », jamais pu passer une journée entière vraiment seuls. Harry, si je me demande si ce Manoir est habitable, c'est pour y loger ma mère. Je veux vivre avec toi, je veux savoir ce que c'est de me réveiller à tes côtés sans songer à qui pourrait remarquer ton absence dans ton dortoir ou combien de temps il me reste avant qu'un cours ou un entraînement nous sépare, je veux voir nos brosses à dent dans le même verre, nos habits dans la même armoire, je veux avoir un lit à nous, une maison dans laquelle nous aurions des souvenirs torrides dans chaque pièce, je veux passer des heures à décider de la décoration de notre intérieur ou de qui viendra nous rendre visite le week-end prochain. Je veux, quand vient le soir, que je serais épuisé d'avoir suivit trop de cours, qu'un flot de devoirs m'attendra au point d'en être fatigué d'avance, quand j'aurais l'impression d'être à plat, avoir encore la force de transplanner parce que je sais que je vais te rejoindre, que je vais me reposer dans tes bras et que tu me feras oublier tous mes soucis le temps d'un baiser. Harry je t'aime, est ce que tu veux bien de moi ?

Harry a relevé la tête au fur et à mesure de mon discours et me darde à présent avec intensité. A tel point que je suis content d'être déjà à genoux : je doute de réussir à rester debout quand il me regarde ainsi. Je suis hypnotisé par son regard, ne remarquant même pas qu'il ne répond pas à ma question dont je connais déjà la réponse.

Il se relève lentement, m'entraînant avec lui puisque mes mains refusent de se détacher de son visage, puis fait glisser ses bras autour de mes épaules pour m'attirer à lui, comme s'il avait besoin de cela pour que je me rapproche…

Mes mains coulent le long de ses joues, de son cou, de son dos, et je me penche vers lui sans lâcher son regard… Je ne m'aperçois même pas, alors que nos lèvres se caressent tendrement, qu'il avance avec douceur, me faisant reculer.

Ce n'est qu'un baiser, et pourtant il me suffit de sentir le bout de sa langue qui tente de se frayer un passage entre mes lèvres pour que mon corps s'embrase au même rythme que notre baiser s'approfondit.

Je sens mes fesses butter contre les pièces de tissus.

Elles forment deux monticules au creux duquel nous avons laissé les étoffes déroulées, le velours et la soie se mélangeant. Je me met sur la pointe des pieds pour m'asseoir dessus et mes chaussures glissent de mes pieds qui pendent dans le vide. Dans une moue adorable il détache ses lèvres des miennes et me demande d'un air complice :

C'était quoi ta question déjà ? Si je veux de toi ? La réponse est oui. Et tout de suite.

« Je n'en doutais pas seulement… » Une joie enfantine m'envahit… « si tu me veux, il faudra m'attraper ! »

Et d'un coup de pied je me relève et file pour escalader les rouleaux et me retrouver hors de sa portée. Il me met à rire pendant que je le nargue, debout au sommet d'un des amas de pièces, les mains sur les hanches en signe de défi.

Harry éclate de rire et retire ses chaussures avant de sauter sur le muret de rouleaux et engager la poursuite.

Il feinte, j'évite, il court, je saute d'un sommet à l'autre, réussissant à garder mon équilibre malgré le fou rire qui nous secoue jusqu'à ce que mon pied glisse sur une des étoffes de soie déroulée, me faisant dévaler la pente sur le ventre à une vitesse vertigineuse. Harry m'attend dans le creux pour me réceptionner, goguenard, et même si je n'ai qu'une envie, celle qu'il me rattrape, une décharge d'adrénaline me fait crier quand ses mains s'agrippent à moi.

« Je t'ai eu ! » me souffle t il à l'oreille en se collant à mon dos. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrais. Je cherche à retrouver ma respiration pendant qu'il s'amuse à recouvrir ma nuque de petits baisers. Il me retient contre la pente de tissus, comme s'il craignait que je tente une évasion mais qui voudrait s'enfuir alors que ses mains se glissent sous mon tee-shirt pour remonter le long de mon ventre ? Je frissonne sous ses caresses. Le souffle chaud de sa respiration me chatouille un peu, son nez enfouit à la naissance de mes cheveux. Mes mains glissent le long de ses bras pendant que je l'entends soupirer de bonheur. Et pendant que mes propres soupirs répondent aux siens je remercie les dieux de m'avoir permis de le rencontrer. Je sens sa virilité se presser contre mes fesses et j'en frissonne. Tant de promesses d'ivresses à venir…

Je retire mon tee-shirt pendant que ses lèvres en profitent pour descendre le long de ma colonne vertébrale puis mets mes mains sur les siennes qui étaient resté posées sur ma taille pour les guider vers ma ceinture. Mes doigts emmêlés aux siens nous retirons la boucle, puis les boutons de mon corsaire sautent un à un, avec une lenteur recherchée : entre chaque bouton Harry fait mine de chercher le suivant avec peine pour mieux peloter ce qui se trouve au dessous et quand le pantalon de toile légère glisse le long de mes jambes une tâche humide sur mon boxer prouve que ses procédés ne m'ont pas laissé indifférent.

Ses doigts se délacent des miens pour caresser à travers le tissus mon érection pendant que ma tête part en arrière se poser sur son épaule. Je ne me suis jamais senti si vulnérable et dans le même temps si sûr de n'avoir rien à craindre.

Quand sa main délaisse ma verge, je gémis de frustration mais suis incapable de faire le moindre mouvement. Ses pouces se glissent le long de mes hanches sous l'élastique de mon boxer pour le faire descendre, il descend lui-même le long de mon corps pour me mettre à nu, faisant courir ses lèvres au passage sur mon dos.

Agenouillé face à ma chute de reins il mordille tendrement la chair bombée, déclenchant un nouveau frisson qui remonte le long de mon échine et me réveille de la sorte de torpeur passive dans laquelle je m'étais laissé choir.

Je me retourne dans l'idée de le pousser à s'allonger dans le creux formé par les pièces mais Harry, se retrouvant face à un nouveau point de vue ne voit pas les choses sous cet angle.

J'en ai le souffle coupé quand un premier coup de langue vient se promener le long de ma virilité et j'ai à peine le temps de retrouver ma respiration qu'il m'enveloppe dans sa bouche, titillant de sa langue ma longueur. C'est trop bon, j'essaie de parler mais les seuls sons que je parviens à produire n'ont aucun sens.

Je suis encore hypnotisé par la vue de sa bouche pressée contre ma verge, il est tellement beau, il est tellement sensuel, il est tellement….

Habillé !

Eh ! Je suis nu comme un vers et lui porte encore cet affreux polo gris et ce short qui baille, me laissant voir un début de hanche, l'os saillant de bassin.

Essayant de retrouver mes esprits pour remédier à cette injustice, j'arrive dans un effort surhumain à me concentrer suffisamment pour jeter le sort qu'il m'a appris, celui qui se fait sans baguette, celui qui fait disparaître les vêtements…

J'y réussi, bien entendu, et Harry, surpris, ouvre un large bec, laissant tomber sa proie. Enfin tomber… Elle remonte plutôt, se collant presque à mon ventre.

C'est moi qui, par contre, tombe à genoux pour le prendre dans mes bras et l'embrasser, récoltant sur sa langue un soupçon d'amertume. Curieux que la preuve du plaisir qu'il me donne ait un goût qui lui ressemble si peu.

Et pendant que nos bouches s'unissent, se mordant, se possédant l'une l'autre dans des bruits mouillés raisonnant en écho dans cet étrange endroit, je descends une main impatiente de toucher la peau fine et délicate tendue par l'envie.

Après avoir soupesé, juste pour le plaisir, ses bourses délicates, je remonte le long de sa verge en l'effleurant puis m'en saisis et commence de doux va et vient qui le fait gémir faiblement dans ma bouche. Il s'agrippe à mes épaules, laissant passer par la pression insistante qu'il y met l'intensité de son ressenti et je me sens plus que jamais à ma place.

Mon autre main descend à son tour, contournant sa hanche pour se loger un temps au creux de ses reins puis mes doigts s'amusent à caresser sa fente, frôlant le duvet de poils bruns, juste assez pour que ses fesses se contractent, me faisant sentir sous ma paume le creux de ses adorables fossettes.

Peu à peu j'accentue mon geste, je précise mes caresses, faisant tourner un doigt vicieux autour de son entrée, appuyant juste un peu, faisant mine de vouloir forcer le passage pour mieux repartir ensuite. Mon manège suscite des soupirs d'anticipation, des râles de frustration, les baisers d'Harry se font presque rageurs alors, magnanime, je lui donne ce qu'il veut et sens mon doigt serré dans sa chair élastique.

Doucement, je me lève et il me suit de peur de perdre mon contact, s'adossant aux rouleaux

J'aime le voir ainsi, à ma merci, avec cet air soumis alors qu'en fait c'est moi qui me soumet à ses envies, quémandant son regard, ses réactions, plutôt que de songer à mon propre plaisir qui pourtant croît à sa vue.

Il est beau, il n'y a rien de plus beau que lui, il me bouleverse quand, comme maintenant, ses paupières se font lourdes et qu'il se mord doucement la lèvre inférieure en aspirant une bouffée d'air alors que j'immisce un second doigt en lui.. ils bougent lascivement dans sa moiteur, sans forcer, pendant que je me perd dans sa contemplation.

Je le sens trembler dans mes bras, je n'y tiens plus : retirant doucement index et majeur je passe mon bras sous le creux de son genoux, faisant remonter sa jambe pour mieux l'écarter de sa jumelle et enfonce mon membre avec précaution.

Il s'agrippe à mes hanches pour mieux recevoir mes coups qui s'amplifient au rythme de nos battements de cœur, il me comprime en lui, à moitié assis sur les pièces, reposant sur un flot de soie crémeuse qui donne encore plus d'éclat à sa peau un peu mate. Je ferme les yeux pour que cette vision ne précipite pas mon extase à venir et m'enivre de l'odeur de sa peau. Presque malgré moi mes mouvements se font plus amples, plus rapides aussi, presque violents, mes mains se crispent sur son corps comme pour mieux le faire mien, comme pour mieux devenir nous, jusqu'à ce que je ne sache même plus qui nous sommes et que seule l'urgence du moment existe.

Enfin il hurle presque, les yeux écarquillés comme sous le coup d'une surprise, en répandant des gouttes nacrées sur son ventre, ma main, et je jouis à mon tour en grognant, mon cœur menaçant d'exploser.

Puis c'est moi qui se met à trembler, encore secoué par l'orgasme qui m'a traversé. J'ai froid, je me sens faible et perdu. Harry s'en aperçoit, il sait que c'est le signe chez moi d'un trop grand plaisir alors il me retire de lui, m'allonge doucement entre les rouleaux , se serre contre moi et referme sur nous le mélange d'étoffes lourdes ou aériennes que nous avions déroulé.

Dans la chaleur de ses bras, humant l'odeur acre de nos corps fatigués, je me remets du choc et me dit que j'ai une chance insolente de l'avoir avec moi, de ne pas avoir besoin de lui parler pour qu'il comprenne ce dont j'ai besoin.

Je n'ai pas envie de sortir d'ici et d'aller voir ma mère. Elle m'attendra encore avec une montagne de friandises, oubliant que je n'ai plus cinq ans depuis plus d'une décennie, saluera Harry comme si c'était un simple « camarade d'école » et me fera encore un rapport détaillé sur la dernière réception mondaine à laquelle elle a été conviée…il y a 8 mois.

Le temps semble s'arrêter pour elle alors que je me précipite vers un futur dans lequel presque tout me sourit.

On ne peut pas dire qu'un coffre de Gringott's soit un endroit chaleureux, et pourtant j'envisage sérieusement de ne plus jamais me lever d'ici. Je me blottis contre Harry dont la respiration anarchique soulève sa poitrine qui me sert d'oreiller. J'ai encore un peu froid.

Harry se met alors à dire d'une voix grave qui vibre dans sa cage thoracique sous mon oreille :

« Drago, je t'ai un peu mentit tout à l'heure… »

Je me redresse, craignant le pire que malgré tout je n'arrive même pas à imaginer possible.

Sur quoi m'as tu menti ?

Et bien en fait… Quand j'ai appelé ta mère…

Elle a perdu la tête c'est ça ? Ça s'est mal passé ?

Non, elle a été charmante mais je ne lui ai pas dit que je te ramènerais cet après midi, je lui ai demandé si elle m'autorisait à t'héberger cette nuit. Tu es majeur bien sûr mais j'aimais autant avoir son accord. Et puis j'étais tellement sûr que tu voudrais vivre avec moi que tout à l'heure j'ai cru avoir été trop optimiste…

« Elle t'as dit quoi exactement ? » dis-je en appréhendant sa réponse

Elle m'a dit que c'était très urbain de ma part de t'inviter à une pyjama party et qu'elle espérait que tu n'oublierais pas ton doudou comme la dernière fois chez Blaise où elle avait dû venir te chercher

J'avais 4 ans !

Je m'en doute, je suis bien placé pour savoir que tu dors sans doudou, ou alors que c'est moi qui l'ai remplacé.

Je me sens un peu gêné en prenant conscience qu'il connaît l'état étrange dans lequel se trouve ma mère mais loue Harry pour son initiative.

Je veux bien sortir d'ici si c'est pour me rendre chez lui, peut être arriverais-je même, avant de nous y rendre, à le persuader de faire un tour dans les meilleures boutiques de confection du Chemin de Traverse : maintenant que je le sais riche et que je le suis à nouveau, je compte bien lui faire brûler toutes ses fripes ignobles dont il ose se servir en guise de vêtements !

Nous nous rhabillons mutuellement, sortons du coffre, noircissons quelques parchemins qu'Harry signe avec un sourire si grand qu'on le dirait plus en train de parapher un contrat de mariage que de se séparer de la moitié de sa fortune… Nous m'ouvrons un compte et nous retrouvons à l'air libre dans cette rue commerçante. J'ai l'impression que la rue nous appartient, que la vie elle même, l'air que je respire est notre propriété exclusive, parce qu'avec lui à mes côté je me sens vivant, j'ai l'impression d'être plus dense, plus puissant, d'une puissance qui n'a rien à voir avec celle que certains recherchaient auprès de feu Voldemort ou du directeur de notre école. Il y a à peine deux ans je ne pouvait imaginer mon futur, tant il dépendait des choix de mes parents. Je n'aurais jamais osé ne serait ce que rêver ce qui m'arrive aujourd'hui. Il a fallu que mon père se retrouve en prison et que celui que je n'appelais que Potter cesse de me regarder pour que tout bascule.

La vie fait parfois magnifiquement bien les choses.

: lily , le prénom de la mère d'Harry Potter, signifie lys en anglais