DANS L'ATTENTE DU SOUVENIR

Auteur : Elehyn

Disclaimer : Les romans Harry Potter appartiennent à J. K. Rowling.

Warning : Snarry ou Relation homosexuelle entre Harry Potter et Severus Snape, de rating M, contenant des situations sexuelles décrites et contenant des insultes. Autres couples : Ronald Weasley - Hermione Granger et Dumbledore – McGonagall (pour rappel, j'avais écrit les 8 premiers chapitres de cette fic avant que nous sachions que Dumbledore était gay).

Je suis susceptible de me servir d'informations que nous connaissons à présent sur la saga Harry Potter mais cette fiction ne prend pas en compte les derniers livres comme je l'ai écrite avant qu'ils ne paraissent.


Traduction : Filch : Rusard

Rappel : Le prénom du professeur d'astronomie, Madame Sinistra est Aurora.


NdA : Coucou à tous. Au bout de sept années, voilà enfin une update, en vous promettant que je ne vous posterai pas le chapitre 10 en 2019.

Comme je termine « C'était écrit », je me suis dit que je pouvais reprendre l'écriture de cette histoire et que cela satisferait toutes les demandes que j'ai eues en ce sens.

Concernant « C'était écrit », je vous rassure, je vais la terminer. J'ai commencé à écrire le prochain chapitre (qui ne sera pas tout à fait le dernier en fin de compte) mais il est loin d'être terminé et j'ai un peu moins le temps d'écrire en ce moment et c'est vrai, un peu moins de motivation. Mon manque de motivation n'a rien à voir avec l'histoire que j'aime toujours écrire, c'est juste dû à ma vie qui est un peu plus occupée et un peu plus difficile ces temps derniers. J'ai aussi besoin de me changer les esprits en poursuivant une des mes autres histoires. Rester sur la même a toujours été plus ardu pour moi. C'est pour cette raison que j'en ai toujours eu plusieurs en cours de route.

Pour rappel dans cette histoire, Severus a revu Harry pour la première fois à l'hôpital à la fin avril. A partir de ce moment-là, Harry est resté une semaine de plus à Sainte Mangouste. Depuis, il a vécu à Poudlard avec Severus, comme la maison que Snape avait achetée pour y passer ses vacances a brûlé. Pour moi ici, Spinner's end (la maison de ses parents sur l'Impasse du Tisseur) est vendue depuis longtemps. Il ne reste que la maison qu'avait achetée Harry pour y vivre après son divorce et donc que Severus n'avait jamais occupé (mais qu'ils ont été visité récemment). Dans ce chapitre, ils sont aux environs du 10 juillet.

En tout cas, j'espère qu'il vous plaira. Personnellement, j'ai apprécié de renouer avec cette histoire et ai aimé écrire ce chapitre. Je vous fais de gros bisous à tous.


DANS L'ATTENTE DU SOUVENIR

Chapitre 9 : Déménagement

Le professeur Dumbledore souriait avec une franche satisfaction tandis qu'il entendait les paroles de sa bien-aimée qui concordaient à ses pensées.

« Tout le monde a pu voir un changement radical dans son comportement comme au niveau de son physique » lui disait Minerva McGonagall d'un ton heureux et serein. « Severus lutte, bien entendu et il doit très certainement toujours nier ses sentiments mais comment peut-il penser pouvoir lui résister ? Il n'y a même pas réussi lorsque Harry était toujours son étudiant… »

« Ah, ce n'est pas tout à fait juste… » l'interrompit brusquement le vieux mage en souhaitant rétablir les faits. « Lorsque Severus a succombé, Harry n'était plus son étudiant ! »

« Pff ! » fit la directrice des Gryffondor en secouant la tête. « Severus s'est précipité dans les bras de Harry dès que celui-ci est sorti de son dernier examen. Pour moi, ça ne fait aucune différence ! »

« Aucune différence pour toi mais pas pour le collège ou le ministère ! Et tu dois bien reconnaître que notre cher maître des potions avait dû rassembler toute sa volonté et son courage pour ne pas céder plus tôt. Si tu t'en souviens bien, Harry ne l'avait pas franchement aidé… »

Le rire amusé de Minerva fit écho à celui de son amant depuis trois décennies.

« C'est vrai » fit-elle en se remémorant ce qu'elle avait vu du flirt que le jeune Gryffondor avait maintenu avec son professeur.

Au début, l'entreprise de Harry l'avait choqué. Puis, après en avoir discuté plusieurs fois avec les deux principaux intéressés, elle avait pu constater que Severus ne répondrait jamais aux avances de l'Elu tant que celui-ci était encore son élève. Elle avait aussi appris que les tentatives de Harry, bien que parfois audacieuses, étaient honorables et ne dépassaient pas certaines limites. Elle avait pu attester que l'attrapeur de son équipe de Quidditch était réellement amoureux et parlait sans cesse de mariage et non pas d'une brève et insignifiante liaison avec son enseignant.

« Harry l'a tenté pendant plusieurs mois » poursuivit-elle avec une lueur émue dans les yeux au souvenir des actes et des paroles très souvent romantiques et tendres dont le Survivant avait fait preuve. « Je ne me souviens même plus du nombre de retenues qu'il a eu avec Monsieur Filch, Severus parfois ou moi-même pour sa conduite insistante. »

Les yeux bleus de Dumbledore pétillaient et il continua, « C'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi ces deux-là se sont quittés… Enfin, que Harry ait quitté Severus. Ils étaient tout aussi fous l'un de l'autre et tout le monde pouvait parfaitement voir que leurs sentiments ne s'étaient pas amoindris durant leur deux années de mariage. Au contraire, ils s'étaient peut-être encore renforcés… si c'était encore possible… »

Ses yeux se perdirent brusquement quelque part au-dehors tandis qu'il fixait la fenêtre de sa chambre sans la voir.

« Je me souviens encore de ces deux idiots lorsque Harry a fermé la porte de la salle d'examens, soulagé que ceux-ci soient finis pour lui. Severus l'attendait fébrilement à l'extérieur de la salle. J'étais présent mais autant Severus que Harry, ils n'ont même pas semblé me voir. Aucune parole ne fut prononcée. Après un échange de regard, Severus n'a eu juste qu'à tendre la main et Harry lui sautait au cou. »

« Et nul besoin d'être Merlin pour voir qu'ils sont toujours désespérément amoureux l'un de l'autre. Comme je te le disais Albus : avant de partir en vacances, Pomona, Aurora et Filius sont venus me voir pour les derniers papiers administratifs à envoyer au ministère et ils m'ont parlé de leur ressenti au sujet de Severus. Ils m'ont dit l'avoir trouvé un peu moins tranchant depuis qu'il revoyait Harry. Un peu plus triste aussi parfois. Il est en souffrance mais il semble d'autres fois paradoxalement plus apaisé, comme soulagé. »

« Oui… Déjà, il sait que Harry n'a pas d'amant » lui rappela Dumbledore. « Je pense que Severus a toujours cru qu'il y avait un autre homme dans la vie de Harry. Personnellement, je n'y ai jamais cru. »

« Moi non plus ! »

« Et il a de nouveau l'homme qu'il aime à ses côtés. Et bien que sa présence, son inaccessibilité tant physique que mentale et les questions sans réponses qu'il se pose soient une souffrance en soi, il doit être tranquillisé par sa proximité. Il vit enfin de nouveau avec lui. C'est ce que Severus souhaitait depuis un an même s'il est trop fier et trop blessé pour se l'avouer. Je suppose qu'il doit avoir hâte que Harry retrouve ses souvenirs pour pouvoir le questionner – comme il n'a pas pu le faire la dernière fois – mais aussi craindre énormément que le petit le quitte après ça… J'espère que toute cette explication se fera sans trop de violence et de heurts. Ils ne méritent tous deux pas ça. »

Minerva acquiesça. Les deux hommes étaient encore si jeunes et pourtant ils avaient traversé beaucoup de terribles épreuves déjà. Et ensemble, ils avaient été si heureux que même les amis de Harry, réticents de cette union au début, souhaitaient tous à présent les voir se remettre en couple. Pas une âme qui vive hormis certainement Harry ne savait pourquoi le jeune homme avait quitté son si épris conjoint.

« Aurora et Pomona m'ont aussi signalé que Severus semblait manger un peu plus que ce qu'il picorait depuis un an. Filius m'a informé que Severus avait ôté moins de points pendant les dernières semaines d'école et qu'il avait réussi à le convaincre de l'aider dans son projet de donner des leçons de duels, ce dont il avait essayé de lui parler durant toute cette année. »

Les professeurs Dumbledore et McGonagall se regardaient, pensant tous deux la même chose : Pour le bien de tous, Harry et Severus devraient affronter leurs problèmes et oublier ce divorce. Et cette fois-ci, si les deux jeunes gens se quittaient de nouveau sans communiquer, ils interviendraient pour les contraindre à mettre cartes sur table.

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Un large sourire aux lèvres, Harry marchait tranquillement dans le domaine de Poudlard pour arriver jusqu'au château. Il venait de transplaner de la maison que Severus avait achetée et dans laquelle il avait presque terminé les travaux de plomberie. Bientôt, il aurait terminé la construction et la décoration de la bâtisse et Severus et lui pourraient y emménager, ce qui signifiait quitter définitivement les appartements des cachots de l'école.

Harry était d'autant plus heureux de ce constat que, dans les couloirs du collège, il avait revu une nouvelle fois Draco Malfoy depuis sa dernière visite sur le Chemin de Traverse et que l'arrogance et le mépris de l'ex-Serpentard envers lui avaient persisté. Harry ne se départait jamais de son malaise lorsque l'apprenti de Remus était à proximité et il n'arrivait toujours pas à savoir pour quelle raison il en était à ce point affecté. Fort heureusement, le jeune homme était parti de Poudlard quelques jours auparavant pour aller passer ses vacances d'été dans le manoir de ses parents.

Harry n'aurait donc plus à le voir, ce qui mettrait un terme au mal-être persistant qui l'assaillait à son approche, ainsi qu'au rire sardonique et triomphant qu'il entendait toujours résonner à ses oreilles lorsqu'il voyait le jeune homme blond et qu'il soupçonnait provenir d'un terrible événement de son passé pour le moment insaisissable.

Depuis les trois dernières semaines, Harry avait pourtant recouvré d'autres souvenirs mais ceux-ci n'avaient pas concerné sa scolarité à Poudlard ou sa vie de jeune adulte. Il avait revu quelques scènes de son enfance chez son oncle et sa tante. Les réminiscences qu'il avait partagées avec Severus et concernant cette époque n'étaient pas heureux et il avait rapidement pu constater que les Dursley ne l'avaient jamais beaucoup aimé.

Parfois, Harry se questionnait sur l'arrivée de ses souvenirs. Il avait remarqué que lorsque ceux-ci arrivaient par vague dans un même instant, ils suivaient un ordre chronologique. Cinq jours auparavant, il s'était en effet remémoré certains épisodes de sa troisième année à Poudlard et liés à son parrain. Il avait ensuite vu son nom sortir de la coupe de feu avant qu'il ne se voit faire face à un Magyar à pointes que Severus lui avait indiqué avoir affronté lors de sa quatrième année.

Mais l'ordre chronologique ne se maintenait plus d'un jour à l'autre. Car il s'était souvenu d'une partie du flirt qu'il avait entretenu avec Severus bien avant d'avoir des réminiscences de son enfance. Il ne savait donc jamais à quoi s'attendre lorsque son cerveau lui rappelait ce qu'il avait oublié.

Lorsque Harry entra dans les quartiers qu'il partageait avec Severus, il vit que son mari était en train de lire dans un des fauteuils confortables, une tasse de thé à moitié vide à la main.

« Bonsoir ! » salua le jeune homme en adressant un sourire tendre à son époux qui lui répondit aussitôt avec une même douceur.

« Sev, » commença-t-il après avoir poser un baiser léger sur les lèvres fines et pâles. « Je sais que nous en avons déjà discuté mais j'aimerais tant que nous emménagions dans ma maison le temps que je finisse de construire l'autre. J'aime beaucoup Poudlard mais nous serions tellement mieux là-bas ! Nous pourrions être plus souvent dehors et nous baigner dans le lac. Henry s'est très bien occupé du jardin mais j'aimerais aussi y faire pousser d'autres variétés de plantes. Et puis pense à tes potions : tu avais trouvé tellement d'ingrédients dans le domaine la dernière fois ! »

« Harry, si comme tu dis, je dois penser aux potions que je créées, je peux d'ores et déjà te rappeler que dans ta maison, il n'y a pas de laboratoire pour que je puisse les préparer. Alors qu'au château, il y en a un ! »

Severus n'ajouta pas qu'il n'avait aucune envie d'investir la maison dans laquelle Harry avait vécu sans lui durant l'année précédente. Les seuls attraient qu'il pouvait voir à cet arrangement étaient, qu'effectivement, le domaine regorgeait d'ingrédients, que la maison et le terrain étaient plus que charmants et que sa rancune le poussait à vouloir habiter cet endroit pour laisser son empreinte et se délecter du visage horrifié de Harry lorsque celui-ci recouvrerait la mémoire et qu'il saurait que même dans cette maison, il avait vécu avec son ex-mari.

« Je te construirais un laboratoire Severus ! » lui promit-il, implorant. « La dernière fois, tu n'as pas beaucoup visité le sous-sol mais moi je l'ai vu intégralement et je peux te dire qu'il y a de quoi en faire un ! Si tu veux, tu pourras dessiner les plans et je construirais le laboratoire de tes rêves. Il y aura tous les accessoires dont tu auras besoin. Tu auras tous les ingrédients. Je te poserais des étagères pour pouvoir entreposer tes bocaux. Je te fabriquerais des armoires pour pouvoir tout ranger. Tu pourras avoir la superficie que tu voudras. Je t'en prie, Severus, j'ai tellement envie de retourner dans cette maison !... »

« Pourquoi ? » l'interrompit le maître des potions d'un ton un peu dur.

L'inconscient de Harry lui suggérait-il de retourner dans cette bâtisse pour fuir de nouveau son ex-époux ?

« Parce que tout m'a plu là-bas ! Le domaine avec son petit bois, son lac, le jardin, la demeure en elle-même ! Nous pourrions passer de superbes vacances là-bas, rien que toi et moi… et je pourrais peut-être retrouver plus facilement mes souvenirs dans cet endroit où il y a toutes nos affaires de mariage ! »

Severus se raidit lorsque le jeune imprudent mentionna la malle dont il ne s'était pas débarrassé, comme il le lui avait indiqué dans sa lettre de rupture.

Snape serra les dents mais malgré lui, le professeur était de plus en plus tenté par cette proposition.

Il se voyait déjà poser ses affaires dans cette maison qui n'était pas à lui, pousser les effets de Harry pour pouvoir y ranger les siens, récolter des ingrédients sur ce domaine qui lui avait été interdit, se coucher et se prélasser dans le lit que Harry avait acheté et dans lequel il n'aurait jamais voulu voir son ex-mari. Mais plus que tout, il mourrait d'envie de voir Harry construire un laboratoire pour lui. Ce même laboratoire qui ferait horreur au jeune homme lorsqu'il se souviendrait qu'ils avaient divorcé sous son ordre et qu'il lui avait écrit ne jamais vouloir le voir de nouveau.

Un sourire machiavélique se forma sur les lèvres de Severus qui le dissimula en portant sa tasse de thé à sa bouche.

Son sourire s'agrandit encore lorsqu'il s'imagina prendre possession du corps de l'être exécré qui lui faisait face, dans sa propre chambre, entre ses propres draps. Il se fondrait dans sa chaleur prohibée et le salirait de sa semence. Il sculpterait dans sa mémoire de nouveaux souvenirs qui le feraient se haïr plus tard. Il le marquerait à jamais de ses mains, de sa bouche, de sa peau et de son sexe. Ainsi, il se vengerait de son mépris et de son abandon.

Severus réprima un rire diabolique et se racla la gorge avant de répondre, « Très bien !... Si, tu le désires, je te suivrais. »

Il posa rapidement sa tasse de thé vide et se redressa, semblant conciliant, tandis que Harry lui bondissait dans les bras, heureux de sa décision.

« Merci ! Tu ne le regretteras pas !... » déclara-t-il, babillant dans son cou, ses bras entourant ses épaules et sa tête brune plaquée avec tendresse contre celle de son conjoint.

Le regard haineux fixé dans le vide, Severus se permit d'étreindre la taille de Harry. Une de ses mains remonta dans son dos, puis sur sa nuque et son crâne, s'infiltrant dans ses courtes mèches noires qu'il avait envie de tirer jusqu'à ce qu'il hurle de douleur. A la place, il les caressa et huma son odeur délicieuse.

Son cœur souffrait.

Comme il haïssait ce petit démon qu'il tenait entre ses bras et comme il aurait été si facile de le blesser en cet instant ! Il n'avait qu'à serrer, qu'à frapper, qu'à lui dire qu'il ne le voulait plus dans sa vie, qu'un autre avait pris sa place et que rien que de voir sa figure lui donnait la nausée.

Mais Severus resta silencieux. Il déposa des petits baisers dans son cou et dans ses cheveux, fermant les paupières étroitement pour combattre le picotement infâme qui faisait rage dans ses yeux.

Contre ses cheveux gras, Harry continuait d'expliquer ce qu'il allait faire mais Severus s'en contrefichait. Il n'avait cure du fait que le jeune homme allait suspendre temporairement les travaux de l'autre maison pour se focaliser sur le laboratoire dont il lui demandait de tracer des plans. Il se fichait de l'inquiétude de son ex-mari concernant les délais qu'il souhaitait respecter pour qu'ils puissent s'installer dans l'autre maison – celle de Severus – avant le début de l'automne. De toute manière, Severus ne comptait pas habiter ailleurs qu'à Poudlard pendant l'année scolaire. Et lorsque Harry aurait retrouvé la mémoire, il mettrait sa maison en vente comme il ne pouvait supporter l'idée d'habiter dans cette demeure qui ressemblait si fortement à la bâtisse dans laquelle ils avaient vécu au cours de leurs deux années de mariage.

« Je sais que je ne vais pas le regretter, Harry » lui répliqua-t-il en répondant à la phrase que le jeune homme ne cessait de lui répéter.

'Je ne le regretterais pas parce que ce sera une grande partie de ma vengeance. Je te ferai payer ce que tu m'as fait. Tu souffriras autant – si ce n'est plus – que j'ai souffert et je ferais en sorte que tu ne t'en relèves pas, Harry Potter !'

OOOoooOOOoooOOO

Lorsque Severus entra dans la maison de Harry, l'une des premières choses qu'il remarqua fut la photo de leur mariage qui trônait en bonne place sur le manteau de la cheminée et il se figea. Ses mains commencèrent alors à trembler puis tout son corps frémit sous la rage et le dégoût.

Heureusement, Harry était encore dehors et parlait avec Ron et Hermione qu'il avait invité en ce premier jour d'inauguration, comme il aimait l'appeler.

La respiration haletante, Snape s'approcha du cadre argenté où se mouvaient les silhouettes des deux jeunes et heureux mariés, se souriant mutuellement, un regard éblouissant d'amour plongé l'un dans l'autre. Le cœur du maître des potions se broya dans sa poitrine en buvant des yeux ce visage tellement expressif mais aussi tellement fourbe et manipulateur.

Sans réfléchir, Severus se saisit de la photo et il la lança avec violence à travers la pièce. Le verre vola en éclat tandis que le cadre se fracassait contre un mur.

« Je te vomis, petit salaud ! Je te hais tellement, sale immondice ! Comment oses-tu mettre cette photo abjecte sous mon nez ! » murmura Severus en contemplant son œuvre avec une haine intense et un écœurement viscéral.

Bien qu'il eût envie de laisser les débris de verre sur le sol jonchant le cadre tordu de la photographie, il se força à marcher vers celle-ci, pointa sa baguette sur elle et balbutia avec réticence un rapide 'Reparo'.

Puis, il fit voler le cadre restauré dans les airs afin qu'il retrouve sa place habituelle.

Il tentait toujours de retrouver son calme lorsque Hermione et Ron entrèrent dans la maison, la mine joyeuse. Harry les précédait, un rire encore dans la voix comme il venait probablement de plaisanter avec ses deux amis.

« Je vais aller chercher les boissons ! » les informa Harry en laissant ses amis seuls avec son ex-mari.

Dès que l'Elu fût sorti de la pièce, Hermione se précipita vers son ancien professeur, le visage marqué par la peine et le regret.

Elle ne perdit pas une seconde avant de lui énoncer, « Nous sommes désolés Severus. Nous savons que cette situation doit être très pénible pour vous. »

La jeune sorcière continua de se confondre en excuse tandis que son fiancé acquiesçait furieusement de la tête.

Trois ans et demi plus tôt, tous deux avaient été de ceux qui avaient tenté de dissuader Harry dans son entreprise de séduction auprès de leur cynique professeur. Mais lorsqu'ils avaient vu combien Harry en était amoureux et la manière dont désormais il parlait de leur maître des potions, ils avaient été gênés puis résignés.

Au début, ils avaient eu peur que l'ex-mangemort ne profite de son nouvel ascendant sur Harry pour lui faire plus de mal. Néanmoins, ils avaient revu leurs craintes en avisant que l'homme ne faisait que repousser les avances de leur ami sans jamais être cruel. Il avait toujours été ferme, sarcastique, sec et parfois même tranchant mais seulement en adéquation avec son attitude habituelle. Il ne s'était jamais moqué des sentiments de Harry à son égard et ne l'avait jamais humilié pour son tendre penchant, en privé comme en public.

Ron et Hermione avaient souvent discuté avec Harry de son amour illogique pour l'enseignant, ne le comprenant pas au départ, mais ne disait-on pas que l'amour était aveugle et que le cœur a ses raisons que la raison ignore ? Ils avaient toujours, toutefois, surveillé de très près leur ami, l'incitant parfois à calmer ses impulsions, à garder une décence minimum les rares fois où Harry s'était retrouvé au comble de sa frustration et de son impatience.

Ensuite, comprenant combien le cœur de Harry était imprégné de Severus et que son bonheur allait de pair avec celui de leur professeur, et commençant à entrevoir des failles révélatrices dans le comportement normalement froid de Snape, ils avaient décidé d'accepter la décision du cœur de l'être qui était comme un frère pour eux. Ils l'avaient même aidé en le conseillant.

Plus observatrice et moins tourmentée par ses émotions, Hermione avait appris à Harry à déchiffrer la signification des faits et gestes de l'ex-Serpentard, ainsi que ses regards et ses paroles, ce qui était bien souvent très délicat comme l'homme était passé maître dans l'art du contrôle de soi et la dissimulation.

« … Ce n'est rien Miss Granger. J'ai une certaine habitude du double-jeu. »

« Oh, je vous en pris Severus, appelez-moi Hermione, comme avant. Je sais que nous nous sommes très peu vus depuis un an mais vous êtes et vous restés un ami pour nous. Le divorce ne change rien dans nos relations et dans l'estime que nous vous portons. Et d'ailleurs, nous n'avons jamais eu l'occasion de vous en parler directement depuis mais nous n'avons jamais compris non plus la raison de votre séparation et nous tenons à vous dire, Ron et moi, que nous n'avons jamais été ravis de votre rupture. Nous souhaitons que cela soit bien clair entre nous… »

Intérieurement, Severus apprécia la politesse de la jeune femme. Non seulement, sa tournure de phrase ne le jugeait pas sur sa forte réclusion de l'année passée, ne le blâmant pas d'avoir sans cesse repoussé leur visite, mais en plus, elle lui indiquait leur désolation de ne plus les savoir en couple. Malgré lui, ce dernier constat lui plaisait.

« Je vois que vous avez parlé avec Minerva ou Albus, Hermione » fit-il en référence au sous-entendu qu'elle savait à présent qui avait été l'instigateur du divorce.

La sorcière brune hocha affirmativement la tête et lui rétorqua avec douceur, « J'en ai, en effet, parlé avec le professeur McGonagall. Harry n'a jamais voulu nous parlé de votre divorce… dès que nous commencions à le mentionner, il changeait de sujet, se mettait en colère ou partait. Nous n'avons donc jamais su ce qui s'était passé et qui avait rompu… jusqu'à ce que vous disiez au professeur Dumbledore que c'était Harry qui l'avait fait… »

Severus redressa la tête, serrant un pan de sa robe dans son poing crispé. Il avoua, « Je n'ai jamais su non plus ce qui s'était passé. Il m'a quitté sans me le dire. »

Ron ouvrit la bouche, éberlué devant cette confession et fût imité par Hermione qui ne se serait jamais douté que son ami aurait pu faire cela à son époux.

« Je ne comprends pas… » fit-elle en secouant désespérément la tête, les yeux toujours écarquillés. Harry avait été tellement épris et il avait tellement de respect pour son conjoint, comme pour tout être humain. Cette attitude ne lui ressemblait pas du tout.

Que s'était-il passé ?

« Ce n'est pas le genre de Harry de faire ça ! » dit brusquement Ron, aussi confus que sa fiancée et faisant écho aux pensées de la jeune femme.

« Et pourtant, il l'a fait ! » cracha l'homme qui leur faisait face avec rancœur et une douleur difficilement contenue. « Je n'ai eu droit qu'à une lettre écrite à la hâte, en mentionnant combien il regrettait ce mariage, combien je le rendais malade jusqu'à ne plus vouloir me voir et que son amour pour moi s'était tari. Ce doux message était accompagné de la demande de divorce et de sa bague. Il me disait vouloir détruire toutes preuves de notre union mais j'ai pu voir récemment – et pour une raison qui m'échappe – qu'il ne l'avait pas fait. »

Un long et lourd silence ponctua ces paroles.

Au bout d'un moment, Hermione l'interrompit en soufflant, « Je n'arrive pas à le croire… Ce comportement est si éloigné de celui de Harry habituellement. Je ne comprends vraiment pas. »

« Moi non plus… » indiqua Ron mais il se tut comme Harry revenait avec les verres de jus de fruits bien frais qui calmeraient leurs gorges asséchées par la chaleur estivale.

« Et voilà ! » fit l'Elu avec un grand sourire en posant le plateau sur une table. « Je vous ai mis des petits gâteaux avec » ajouta-t-il en lançant un coup d'œil à Ron qui lui adressa un petit sourire mais dont les yeux ne perdaient pas l'incompréhension qui l'avait saisi.

Ron et Hermione restèrent tout l'après-midi et acceptèrent l'invitation à dîner lancée par Harry. Ils n'eurent plus l'occasion de reparler avec Severus mais se promirent de repasser le voir lorsque leur ami ne serait pas présent pour échanger davantage et montrer à leur ancien professeur que s'il voulait retrouver son mari quand celui-ci aurait retrouvé intégralement la mémoire, il pourrait compter sur leur aide.

Ce soir-là, Severus se coucha pour la première fois dans le lit de son ex-conjoint avec un mélange de jubilation, d'amertume et de tristesse. Et lorsque Harry se glissa à côté de lui dans la nuit noire et qu'il se colla à lui après avoir passé un bras autour de sa taille, il se laissa faire, les doigts enserrant fortement le drap.

« J'ai passé un bon moment ce soir » constata l'ex-Gryffondor en souriant contre le torse de Severus qui restait immobile. « Toi aussi ? »

« Oui » mentit-il, laconique.

« J'aime bien Ron et Hermione. »

« Moi aussi » répondit-il cette fois-ci sincère.

« Je leur ai dit qu'ils pouvaient venir aussi souvent qu'ils le souhaitaient, j'espère que ça ne te dérange pas. »

« Non. »

« Ils m'ont aussi dit qu'ils seraient heureux de nous voir chez eux et qu'ils nous inviteraient bientôt. J'ai hâte de voir leur maison. »

« Si tu penses pouvoir te souvenir de quelques chose en voyant leur habitat, je peux d'ores et déjà te dire que… »

« Non, ce n'est pas pour ça ! J'ai juste envie de voir où vivent mes amis, c'est tout. De toute façon, mes souvenirs me reviennent peu à peu sans que j'aie besoin de me concentrer sur quelque chose, tu le sais bien… »

« Oui, je le sais » répondit Severus en essayant de cacher sa peine devant ce constat qui le rapprochait inévitablement du moment où Harry se séparerait de nouveau de lui.

Malheureux, Severus se mit à caresser délicatement les cheveux du jeune homme qu'il ne pouvait souffrir.

« Et tu sais aussi ce qui m'aide à me rappeler… » fit Harry avec un petit rire amusé.

« Oui » répliqua le maître des potions d'un ton neutre en voyant la bouche de Harry se rapprocher fébrilement de la sienne avant de la saisir.

Sentant la colère de la trahison l'envahir, Severus éleva les mains dans le but de repousser le jeune imbécile qui le serrait dans ses bras et buvait son souffle. Ses paumes se plaquèrent sur les épaules de Harry qui gémit d'approbation et se mit à caresser de sa langue les lèvres de son ex-enseignant.

Un instant plus tard, alors que Harry gémissait de nouveau dans sa bouche, Severus se rendit compte que ses mains caressaient sans cesse les épaules, le cou et la tête aux cheveux en bataille de son ancien élève tout en l'embrassant avec frénésie.

De nouveau en colère, il força ses mains à arrêter de lui désobéir et repoussa violemment Harry.

Malgré lui, il se retrouva au-dessus de son ex-mari, ayant tourné avec lui comme celui-ci avait enroulé ses membres autour de son corps et ne cessait de posséder sa bouche.

Il n'avait jamais oublié combien Harry pouvait être passionné au lit mais en cet instant, il aurait aimé qu'il le soit moins, ce qui aurait permis à sa volonté de devoir moins lutter pour chasser la petite furie qui lui embrasait les reins en se frottant si délicieusement contre lui.

« Oh oui ! » haleta Harry en ondulant son bassin contre le sien, les mains plaquées contre ses fesses, faisant durcir de plus en plus son érection à chaque friction.

« Harry ! » souffla Severus avec dévotion en allant en venant avec rage contre son bas ventre, pressant sa verge au gland mouillé contre la même raideur enflée qui vibrait de désir et appelait la délivrance.

Le souffle coupé, Harry jouit soudain sous lui ce qui le perdit à son tour. Il haleta et se contracta, sa semence giclant sur la peau de son amant.

Les sens repus, Harry se sentit happé par ses souvenirs.

Il se revit dans la salle de classe des cachots, rendant à son maître des potions, un essai composé de deux rouleaux de parchemin tandis que tous les autres élèves, Hermione compris, n'en rendait qu'un.

Devant ce fait, Snape haussait un sourcil étonné et méfiant, Harry lui souriant avec douceur, trépignant intérieurement d'impatience.

Bientôt, son souvenir s'effaça et fit place à ce qui s'était passé après le dîner ce soir-là lorsque Harry était allé trouvé son professeur dans son bureau.

« Potter, je ne vois pas pourquoi vous venez me harceler pour connaître votre note ce soir alors que vous l'aurez demain ! Mais si vous voulez vraiment le savoir, sachez que j'ai lu votre essai et je dois vous dire qu'il était aussi médiocre que les autres. Je vous ai mis un D. »

« Vous êtes rude, professeur » lui dit son élève avec un sourire légèrement impertinent. « J'y avais passé plusieurs heures et je m'étais même rendu à la bibliothèque pour avoir plus d'informations alors que, théoriquement, les renseignements de notre livre étaient suffisants… Mais je ne suis pas venu ici pour vous demander ce que vous avez pensé de ce parchemin… mais plutôt de l'autre… »

« Vous voulez peut-être parler de votre déclaration ? C'est cela, Potter ? »

« Tout à fait ! » lui répondit le jeune Gryffondor, l'air plus excité mais également intimidé que jamais. « Alors ? »

« Alors ?... Je l'ai brûlé dès les premières lignes en voyant que cela n'avait rien à voir avec vos devoirs ! »

A ces mots, Harry blanchit.

« Ce n'est pas vrai ? » fit-il, son sourire vacillant.

Snape lui jeta un regard mauvais et siffla, « Sachez que je ne tolère pas qu'on me traite de menteur… ! »

« Je n'étais pas en train de vous traiter de menteur, professeur, » rectifia Harry avec empressement avant de retrouver un sourire enjôleur. « Je manifestais juste mon étonnement. Je ne pensais pas que vous le brûleriez sans le lire… »

« Je vous ai dit que vous ne m'intéressiez pas, Potter donc je ne vois pas pourquoi j'aurais gardé votre pathétique déclaration ! »

Comme à l'accoutumée, Harry fit comme s'il n'avait pas entendu la sèche intervention de Snape et poursuivit ce qu'il allait dire, « … mais ce n'est rien parce que je connais par cœur les mots que j'avais notés sur le parchemin. Comment pourrait-il en être autrement quand ces mots sont ce que je vis tous les jours ! J'y disais donc :

« Monsieur, vous enflammez mon cœur comme vous occupez sans cesse mes pensées. Malgré vous, vous vous êtes emparés progressivement de ma personne et maintenant, vous habitez entièrement mon être. Vos paroles me glacent tout autant qu'elles me consument. J'observe chacun de vos gestes et je rêve qu'un jour, certains d'entre eux me seront destinés et que vous m'accepterez. J'aspire à faire partie de votre vie, non pas en tant que simple élève mais en tant que fidèle époux. Je vous aime Severus Snape. Vous êtes ma douce folie et je souhaite être la vôtre… Signé, Votre Harry. »

J'ai bien conscience, professeur, que vous n'êtes certainement pas de ceux à apprécier les déclarations… »

« En effet ! Surtout lorsqu'elles ne sont pas souhaitées ! »

« … J'allais ajouter « publiques » ! Donc j'ai préféré vous écrire ce que je ressens. Croyez-moi ce n'est pas facile » confessa Harry en s'approchant de son maître des potions jusqu'à se trouver presque à un souffle de lui. Snape tenta de se dérober mais Harry l'en empêcha doucement et éleva une de ses mains pour lui caresser la joue avec une délicatesse infinie, les yeux voilés d'un amour sans borne.

« Je sais que je m'expose au rejet. Et je sais aussi que vous pouvez être cruel, m'humilier et me blesser atrocement mais je ne peux tout simplement plus cacher mes sentiments pour vous. J'ai pourtant lutté… je souhaitais attendre mais j'en suis arrivé à un stade où vous voir sans rien pouvoir vous révéler me fait souffrir incroyablement. La guerre avec Voldemort m'a fait prendre conscience que la vie est courte et qu'il faut en savourer chaque instant… et je souhaiterais vivre tous ces instants avec vous… Je ne suis pas intéressé par une relation sans lendemain… »

« Oui, je sais » le coupa de nouveau le professeur, d'un ton neutre et le visage impassible en repoussant encore la main qui était revenue lui caresser le visage. « Vous m'avez déjà demandé en mariage une bonne dizaine de fois et, croyez-moi, je n'avais besoin que de la première pour comprendre vos intentions, Potter. Mais ma réponse est et sera toujours la même : je ne suis pas intéressé par vous ou votre demande et ne le serais jamais. Une bonne fois pour toute, mettez-vous bien cette pensée dans votre tête : je ne vous épouserais jamais monsieur Potter ! »

Les réminiscences cessèrent aussi rapidement qu'elles s'étaient imposées à son esprit et Harry resserra l'étreinte qu'il maintenait sur Severus.

Il avisa que son mari le regardait, semblant comprendre qu'il venait de retrouver certains souvenirs et il lui sourit.

Il nota également que son époux devait leur avoir lancé un sort de nettoyage comme il ne sentait plus la moiteur de leurs essences sur sa peau qui était sèche à présent.

Portant une main à la même joue qu'il avait essayé de caresser dans son souvenir, il l'effleura avec douceur, ressentant toute la joie qu'il avait également éprouvé alors au simple fait de la toucher et d'être si près de lui.

« Qu'as-tu revécu ? » demanda Severus d'une voix légèrement éraillée.

Le sourire de Harry s'agrandit et il demanda, « Avais-tu réellement brûlé la déclaration de mon amour que je t'avais rendu en même temps que l'exposé sur les potions de régénérescence ? »

Harry vit un sourire en coin retrousser les lèvres de son conjoint tandis qu'il se remémorait également la scène.

« Que crois-tu que j'ai fait ? »

Harry demeura un court instant interdit avant de répliquer avec sincérité, « Franchement, je ne sais pas ! »

« Et c'est bien dommage, hein ? »

« Severus ! » souffla-t-il en se redressant légèrement et en le regardant droit dans les yeux. « Tu vas quand même me répondre, n'est-ce pas ? Tu ne vas quand même pas me laisser dans l'incertitude. »

« Et bien… » fit l'homme, semblant honnêtement y réfléchir.

« Oh non, Severus ! » lui dit-il en souriant légèrement, ne sachant pas si Severus le taquinait pour rire ou s'il ne souhaitait véritablement pas lui répondre.

« Très bien ! Je vais te répondre mais seulement si tu fais le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner demain ! »

« N'as-tu pas honte de profiter d'un pauvre amnésique, comme ça ! »

Intérieurement, Severus grimaça, luttant entre l'amusement et l'écœurement.

Si Harry savait combien lui profitait sans le savoir de son amnésie pour faire un peu plus souffrir son ex-mari, il ne lui aurait pas dit cela.

« Bon, c'est d'accord ! Je ferai les trois repas ! »

Severus ricana et avoua, « Non, je ne l'avais pas brûlé ! »

Mais il n'ajouta pas, 'A cette époque !' Car après leur divorce, dans un élan de rage, il avait détruit les rares souvenirs matériels qui avaient échappé aux mains de Harry lorsqu'il avait tout emporté.

Ce parchemin, il l'avait gardé enfermé dans un tiroir secret de son bureau à Poudlard avec quelques autres morceaux de papier et une rose. LA rose. Cette dernière, et même s'il s'était écœuré pour cela, il n'avait pas pu la détruire. Elle signifiait trop pour lui.

Sans rien percevoir des pensées tumultueuses de son amant, Harry sourit et cala sa tête étroitement contre le torse blafard.

Ses doigts hâlés s'emparèrent de sa main gauche et il la pressa contre la sienne avant de fermer les yeux.

Et avant de s'endormir, Harry sentit le métal chaud de l'anneau de mariage de son époux tandis qu'il se rappelait les dernières paroles du Severus de son souvenir.

« Une bonne fois pour toute, mettez-vous bien cette pensée dans votre tête : je ne vous épouserais jamais monsieur Potter ! »

A suivre…