Dislamer : les personnages ne sont toujours pas à moi. Il appartienne à Kaori Yuki…

Je m'excuse du retard ! examens oblige ! voilà donc la suite promise ! la faute du retard inccombe également beaucoup au passage de l'entrepot que je n'aime pas du tout, et que j'ai eu un mal fou à écrire ! je pense que je le reprendrai plus tard parce que je n'aime pas du tout, mais faut bien vous mettre la suite un jour XD ! Donc, la voilà enfin !

Courage, c'est presque fini ! XD

Je recopie les réponses aux reviews :

Andeor : Rohhh ! ça me fait bien plaisir que la fic t'aie plus, et je te rassure, le projet de la finir n'est pas abandonné. ( en vérité, c'est ta review que je viens de lire qui m'a motivée pour faire ce petit message.) Je suis juste très longue sur cette fic ( je sais pas pourquoi elle me fait ça…). Alors, range moi cette épée ! t'oserais pas frapper quelqu'un sans défense ? non ?... si ??? ( grand sourire innocent.)Quand aux fautes, tu as bien fait de les mentionner : c'est une horreur, je « hais » l'orthographe, donc, c'est volontiers que j'accepterai ton aide… Parce que je peux comprendre les grincements des dents qui peuvent se produire lorsqu'on lit une fic bourrée de fautes.

Elenaure : salut !!!! Je t'ai envoyé un message privé. ( je sais pas si tu l'a eu) pour t'expliquer un peu la situation. C'est vrai que ça faisait un bail ! je te raconte tout dans ce message. Si tu ne le reçois pas, je te ferai un petit mail ! zoubyyyy ! et merci pour tes encouragements.

Saria romane : Merci bien pour tes encouragements ! contente que ça te plaise ! J'essais de corriger les fautes, mais c'est une horreur ! rah ! faudrait tuer celui qui a inventé l'orthographe ! quand à la note, c'est pas grave… ; vue qu'elle est bonne ! XD (non,je plaisante, bien sur ! quoique ça faisait un moment que mes profs ne m'ont plus mis une note come ça !)

Darky : pas loggé ! hé bennn !!! encore une bêtise mon dark ! ( XD) je te n'aimeuuh !)

Jezabel Disraeli : merci !

Nelja : ça fait toujours vraiment plaisir d'avoir une review de toi ! je vais faire le sutie le plus vite possible, je suis désolée d'être si longue ! je vais tenter de continuer encore un peu dès ce soir ! merci encore infiniment de ta review !

Note pour la fic :

La lune signifie au Tarot ( encore l'interprétation la plus néfaste possible, bien sur XD) c'est l'arcane de l'émotion, du rêve, des illusions. Elle symbolise le mirage, les désillusions, les fausses promesses, les pièges.


Lamento: Requiem à la lune...

Moi, je suis un violon bien triste

j'ai un cœur d'accordéon

de piano sans un pianiste

et je pleure dans un carton

mon cœur de bois s'était enflammé

pour toi enfant aux yeux si purs

qui perdus dans ce grenier

avait pleuré sur mes blessures

" Va-t'en, petite catin! Pars, ombre du démon! Comment ose tu souiller le parvis de l'église par ton infâme présence! Pars, te dis-je!"

L'enfant ramassa rapidement ses pièces et son tambourin, avant de s'enfuir en courant, pourchassé par les gardes. Sa longue robe rouge l'empêchait de se mouvoir correctement, et bien des fois, la petite gitane faillit trébucher. Les gardes la rattrapaient peu à peu, mais elle finit par réussir à s'enfuir.

Juste en face de l'église, derrière une grille placée au niveau du trottoir, un autre enfant soupira tristement. Aujourd'hui encore, les gardes avaient fait s'envoler la petite flamme rouge dansant si joliment sur le marbre froid. Et maintenant, il n'avait plus d'autre choix que de patienter jusqu'au retour de ce démon soulageant tellement ses souffrances, et sa solitude… tristement, l'enfant descendit du meuble sur lequel il était monté et alla se coucher sur son lit de paille. De là, il entendait très distinctement les rires de ses parents et de leurs invités. Une fois encore, l'enfant soupira en se retournant sur son lit, cherchant à fuir ces témoignages d'une joie qu'il ne devait jamais connaître. La porte s'ouvrit à la volée et un homme assez élégant entra dans la sombre pièce où le soleil lui-même n'osait pénétrer. L'enfant sursauta et se recroquevilla un instant tremblant. D'un pas décidé, l'homme s'avança vers lui et le saisit fermement par l'épaule avant de le jeter sur le sol. En larmes, le petit garçon se releva, la tête basse… Pourquoi le détestait-on autant ? L'homme lui mit alors violemment un violon dans les bras.

« Joue, sale gamin, qu'on te nourrisse au moins pour quelque chose…. »

Docilement, l'enfant obéit tandis que les pas s'éloignait. Le jeune virtuose laissa la musique envahir la pièce et la rue. Il entendit ses parents répondre aux invités curieux que c'était un petit orphelin qu'ils avaient généreusement recueilli qui jouait dans la chambre… Mais qu'étant associable, il valait mieux ne pas trop le perturbé, le pauvre manquait tellement d'affection et d'amour. Et leur enfant ? Ce petit être démoniaque dont on parlait ?il n'avait jamais existé. Mort né, à leur grande peine… c'est pour cela qu'il avait recueillit cet enfant, pour offrir la chance à un petit garçon de grandir dans une famille telle que la leur. Quelle ironie. Le petit violoniste en aurait pleuré. Pourquoi avaient-ils honte de lui ? Qu'avait-il fait de si mal ?Il ne comprenait pas…. Mais il l'acceptait, peu à peu. Peut-être parce que malgré tout, il les aimaient, et souhaitait au fond un regard, un geste doux, une attention. Et que, si la seule façon pour lui d'exister à leur yeux était sa musique, il jouerait jusqu'à en mourir, pour un peu de tendresse, un peu d'attention. L'enfant sourit ironiquement…. Il imaginait bien le genre de louanges que ses parents devaient récolter… Depuis sa naissance, il était caché là, dans cette cave humide, trop fragile pour être exposé à la lumière, trop inquiétants pour être aimé…. L'enfant démoniaque, le vampire, c'est ainsi que ses parents le nommaient…. Ses yeux rubis flamboyants de peur ou luisant de larmes avaient eu raison de son bonheur. Quand à cette peau diaphane, elle était sa cage secrète, celle qui lui empêchait de supporter le soleil, celle qui faisait de lui un démon… Le jeune garçon joua jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce que même le violon ne finisse par se laisser briser. Une des cordes sauta alors, et vint gifler l'enfant, marquant sa joue d'une griffure rouge. Mais il ne cessa pas alors de jouer. Il ne s'accorda un instant de répit que lorsqu'il fut à bout de force. il cessa alors toute musique, mais ce ne fut que pour s'écrouler sur le sol, vidé et vaincu par la cruauté de ce monde… et perdu dans ce sommeil profond qui le faisait apparaître presque mort, l'enfant esquissa un faible sourire devant la flamme dansante de ses songes.

j'aimerais tant sentir tes doigts

caresser mon bois miteux

je voudrais tant pleurer pour toi

mais je suis sans doute trop vieux.

La nuit était déjà noire quand il fut réveillé par des sanglots prés de sa grille. Le jeune garçon resta un instant surpris, avant de finalement se relever, intrigué par ces pleurs à une heure inhabituelle. Il se saisit du petit tabouret de bois qui trônait dans un coin de la pièce et se hissa dessus. Il s'accrocha ensuite aux barreaux de sa prison pour trouver un équilibre, et fouilla de ses yeux rougeoyant la rue, avant que son regard ne se fige, comme captivé à jamais par un éclat écarlate. Elle était là. Cette petite gitane aux gestes pleins de grâces et à la peau dorée de ce soleil qu'il ne pouvait pas approcher. La créature du jour avait fait un pas dans son domaine, celui de l'ombre de la nuit. Cependant, elle semblait souffrir, recroquevillée, pleurant à ne plus pouvoir s'en arrêter. La voir ainsi déchira le cœur du jeune violoniste. Il saisit alors doucement son violon, avant de remonter sur son tabouret, et de caresser doucement les cordes, entamant une mélopée sinistre et mélancolique, douce et basse, comme les pleurs de la lune. La jeune gitane releva son visage. Non sans difficulté, elle trouva la force de se relever, et leva ses yeux au ciel pour chercher la provenance de cette mystérieuse musique. Mais dans les ombres du soir, elle ne trouva rien. Elle passa alors une main sur un visage ensanglantée, encore marqué par les coups des gardes, brûlé dans sa chair et défiguré. Mais, au furet à mesure que la musique gagnait en hauteur, elle sentait sa douleur se dissiper… Elle ne savait pas pourquoi, mais ce chant avec quelque chose de magique, et d'envoûtant. Un sourire apparut sur son visage, avant de se crisper en un rictus de douleur. Elle porta vivement une main à ses traits blessés, avant de s'avancer vers la provenance de la musique. Elle plissa les yeux. Ainsi donc, elle semblait sortir de sous terre, comme une mélopée infernale cherchant à l'attirer au pus profond d'un tombeau. Elle se pencha, doucement, cherchant à en percevoir mieux l'origine. Mais elle ne vit rien, dans la pénombre…

Soudain, la musique cessa, un bruit de chute suivit, accompagné d'une respiration saccadée, alors que le jeune garçon allait trouvé refuge dans la pénombre…

« Il y a quelqu'un ? »

Les yeux du jeune albinos se posèrent alors sur le visage meurtri. Sous le reflet de la lune, la jeune gitane n'aperçu que deux iris rougeoyants, qui lui firent pousser un petit cri de surprise. Mais elle ne s'enfuit pas. La curiosité parvint à lui faire oublier toute douleur. Elle se pencha un peu plus en avant…

« qu'est ce que tu es ? »

demanda t'-elle dans un petit murmure..

« - Un démon… Je crois…»

Furent les seuls mots que son étrange compagnon osa murmurer. La petite fille, quand à elle, ne savait pas si elle devait s'enfuir, ou rester afin d'apaiser ce désir d'en savoir plus. Mais l'autre ne semblait pas prêt à lui concéder une telle chance, et comme plus effrayé d'elle qu'elle ne l'était de lui, il s'enfonça un peu plus dans l'ombre, faisant disparaître la lueur vermeille de ses iris dans la pénombre de sa cage.

« ne t'en vas pas ! »

souffla t-elle…

Elle tendit alors une main à travers la toute petite ouverture. Une main fine et blanche, qui cherchait à atteindre le jeune homme qui reculait, avant qu'il ne se retrouve pétrifié, levant son regard vers ces doigts tendus, cherchant à l'atteindre. Il ferma les yeux, plus habitué à recevoir des coups et des bousculades qu'autre chose. Pourtant, cette main douce vint effleurer une mèche de ses cheveux, et la petite gitane, que lui voyait à la faveur des rayons de la lune, esquissa un sourire.

"Tu joueras encore pour moi, d'accord ?"

Dit-elle une nouvelle fois, avant de laisser ses lèvres dessiner sur son visage un sourire un peu triste et amer… Elle inclina la tête sur le côté, à la fois attirée par tant de mystères, mais également, attendrie par ce jeune garçon qui trouvait refuge dans les ombres de la nuit.

"C'est drôle… tu ressembles à un oiseau de nuit, à te cacher ainsi dans la pénombre ! On entend que le chant de ton violon… un peu comme les chouettes… »

Elle eut un rire cristallin à cette remarque enfantine. Mais dans la cellule, Le jeune garçon ne souriait pas. Un éclair de tristesse, de désespoir et d'impuissance s'empara de ses prunelles. Car lui, il savait. Des sanglots douloureux se bousculaient dans sa gorge… Il ne pouvait que garder le silence. Pourtant, il aurait tant voulu lui parler…

« - Je sens que tu es triste, c'est dommage, moi, j'aime bien quand on sourit… »

Nouveau sourire de la jeune fille. Le petit démon ferma les yeux, et les rouvrit douloureusement sur ce visage. Il osa prononcer alors quelques mots, étranges et fous, des paroles d'enfants aliénés par l'enfermement, la haine, et la peur… Mais il l'avait choisi. Parce qu'elle avait tendu sa petite main vers lui, à travers les pâles rayons lunaires, larmes sélénites, témoins de leurs rencontre secrète…

« Un jour, je mourrai pour toi… »

La gitane eut un rire léger, si différent des siens. En fait, le petit garçon se demandait s'il avait un jour rit…

« ne dis pas de bêtise ! que tu es bête ! on ne meurt pas pour quelqu'un qu'on ne connaît pas ! encore moins une gitane ! »

Mais malgré ces paroles dures, le regard de la petite fille brilla légèrement, comme si cette révélation l'avait touché. Un mensonge de plus à ses yeux. Une réalité pour le petit garçon. Ce serait son seul but. S'éteindre, pour que la flamme de sa danseuse continue à réchauffer le monde. Pour un de ses sourires, un de ses regards, ou pour son mépris…

Mais alors que, de nouveau, la petite main semblait chercher à l'atteindre. Alors que le jeune albinos cherchait à braver le destin qu'il connaissait, et s'avançait vers elle, des bruits d'une course folle se retentirent.

« - hé toi ! salle gamine ! tu joues à quoi encore ! voleuse… »

La jeune fille rétracta alors sa main, avant que celle-ci n'ait pu effleurer de nouveau les cheveux ou le visage de l'albinos. Elle lui lança un dernier regard. Une fraction de seconde, leurs yeux se rencontrèrent. Puis, elle courut.

Dans la pénombre de sa cellule, le jeune garçon savait. Il savait qu'elle croirait que leur rencontre ne fut qu'un songe, au fil des années. Qu'elle l'oublierait, ne croirait plus en lui, et que, de ce fait, il disparaîtrait à ses yeux. Il savait également que, à l'angle d'une ruelle, un homme charismatique, grand, noble, lui attraperait la main, et placerait une de ses main gantée sur le visage de la gitane, lui faisant signe de se taire, alors que les gardes passeraient en courant sans les voir. Caché dans le manteau sombre d' l'homme, elle échapperait à leurs coups… et elle lui ferait confiance. Elle prendrait sa main, et elle le suivrait. Jusqu'à la fin. Et jamais plus, l'albinos ne jouerait pour elle.

Tout cela, ne serait qu'un songe.

Un songe dont le réveil serait un cauchemar.


L'entrepôt où le rendez-vous avait lieu n'avait rien d'accueillant. C'était un endroit sombre et poussiéreux, visiblement abandonné depuis des années. Dans la pénombre de ce bâtiment malsain, la frêle silhouette s'avançait, le bruit de ses bottes venant marteler le sol et emplir le lieu d'un tambourinement incessant, comme un avertissement, aussi rapide et aussi fort que les battements de son cœur. Pourtant, comme étranger aux avertissements de la nuit, le comte progressait dans la noirceur de ce lieu, se laissant engloutir par les ténèbres. Il fallait en finir. Il ne fallait plus faiblir. Il n'avait pas le droit de faillir.

Soudain, en écho à ses pas, d'autres sons de bottes s'élevèrent, faisant taire instantanément les siennes. Le comte se figea, comme pétrifié, n'osant bouger, mais ne pouvant plus désormais faire un pas en arrière. Trop de fantômes semblait le pousser vers ce destin, ce pourquoi il était venu, ce soir. Il lui semblait pouvoir voir le sourire d'une jeune fille fauchée au printemps de sa vie, entendre le rire du baron Gabriel, et sentir sur sa peau les mains délicates d'un jeune homme aux yeux bleus, le souffle doux de sa respiration si calme, sa présence, entêtante… Un jeune homme qui n'était plus alors qu'un fantôme, un rêve chasser par la lumière trop cruelle d'un matin frissonnant. Un jeune homme qui ne demandait qu'à se reposer enfin, et qui n'avait plus rien à voir, avec son pâle reflet, debout, face à lui, dans ce manteau sombre, qui le regardait de ces mêmes yeux azurs, pourtant si différents.

( « je crois qu'il... n'attends plus que toi... il dois en avoir assez, lui aussi, hein? » )

Les mots d'Oscar résonnent dans sa tête comme une litanie incessante, alors qu'il fixe le visage de cet inconnu, souriant légèrement, froidement, avec un amusement mêlé d'indifférence. Il ne voulait plus voir Riff ainsi. Il l'avait promis… ce soir…

« je te tuerai… »

Une voix attendrie et triste avait murmuré ces mots. Une voix qu'il ne reconnut que plus tard être la sienne. Pouvait-il vraiment se trouver là, dans ce lieu sordide, un revolver au poing, face à la seule personne qu'il n'ait jamais désiré aimer ?

Riff eut à nouveau un sourire, mais ne répondit pas. Il se contenta juste de fixer le comte de ses yeux azurs, si purs qu'ils semblaient éclairer son visage. Un ange… Voilà à quoi il ressemblait. Ce fut la première fois que Cain prit conscience de cela. La perfection de ses traits, ses cheveux aux reflets pâles, la lumière de ses yeux Il ne comprenait pas… Il ne comprenait plus, pourquoi son oiseau s'était envolé… Soudain, une rage sans limite s'empara de lui. Sa main trembla, alors qu'il relever son revolver, le pointant en direction de ce regard qui l'avait charmé depuis tant d'années. Il n'avait plus qu'un désir, le voir s'éteindre. Si Riff n'était plus à lui, il ne devait plus être à personne. Même si cela devait lui coûter la vie, même s'il se condamner à ne jamais plus devoir aimer, il ne voulait pas laisser son père posséder cet horizon bleu à l'étendue sans limite. Il ne voulait pas imaginer que ces saphirs s'offriraient à un autre, lui livrant l'accès à ce monde secret qui n'appartenait à lui. Le lagon de ces yeux ne saurait se donner à personne, si ce n'était lui. Rien que pour cela, il trouverait la force de la tuer… a défaut de pouvoir trouver celle de la haïr…

« je sais, my lord… »

Le ton était moqueur et ironique. Cette voix tant aimée était devenue plus douloureuse qu'une balle de revolver, et semblait le transpercer. Une violente douleur étreignait son cœur, une souffrance si puissante, que le lord eut bien des difficultés à ne pas la laisser transparaître. Mais il parvint à rester de marbre, si ce n'était cet étrange reflet brillant, dans ces yeux, changeant ses prunelles de miel en miroir d'ambre. Un nouveau silence s'installa, pas un mot ne fut alors échangé. L'arme de Caïn était toujours pointée vers Riff, mais sa main avait cessé de trembler. Il le tuerait, oui, il le tuerait… Il ôterait de son visage ce sourire, il fermerait ces yeux, il éteindrait cette voix… il ferait mourir ce corps qu'il avait tant aimé, et condamnerait son âme à s'éteindre avec lui sans trouver le repos. Son doigt se posa sur la gâchette. Riff n'avait toujours pas bougé. Plus que tout autre chose, cette indifférence blessé Caïn. Il voulait qu'il le haïsse ! il voulait le voir pointé lui aussi une arme vers son visage ! il ne voulait pas l'abattre ainsi… il ne le pouvait pas. Ce sourire… ces yeux si indifférents à toutes choses… Ce n'était pas Riff… Pourtant, cette mélancolie qui semblait l'entourait retenait la main de Caïn.

« Riff… »

La voix du comte s'était faite suppliante malgré lui. Une fois de plus, les mots s'échappèrent de ses lèvres, cherchant à rappeler l'être aimé, à le ramener vers un passé qui n'appartenait qu'à eux. C'était plus qu'un prénom, c'était une prière, un désir de tout arrêter, une envie de rentrer au manoir, ensemble, de s'installer avec un livre, sur le canapé, en écoutant mary brailler sur son piano alors que Riff aurait préparé un bon thé dont la fumée aurait inévitablement finit par attirer cette imbécile d'Oscar et cette vermine de cléhadol. Il voulait rentrer à la maison. Ce n'était pas si loin. Il n'y en avait que pour quelques minutes… encore moins qu'il n'en avait fallut pour faire basculer leurs destins. Un étrange sourire vint d'ailleurs se dessiner sur les lèvres de Riff.

« je vous avez prévenu, my lord, désormais c'est impossible… pourquoi faut-il toujours que vous vous mêliez de tout… ? »

Une nouvelle colère monta dans l'âme de Cain. Comment pouvait-il ainsi choisir son père ? Comment pouvait-il refuser lui aussi de revenir à cette époque dorée ? Comment pouvait-il ne pas au moins désirer sentir les flagrances du thé chaud dans le chaleureux salon du manoir Hargreaves alors que la pluie froide martèlent le carreaux ? Comment pouvait-il avoir oublié jusqu'à la délicate odeur des fleurs de bruyères venant parfumer un dîner champêtre ? Le retour en arrière était peut-être impossible, désormais, mais les regrets étaient demeuraient inéluctables, humain… Or Riffel semblait n'en n'éprouvait aucun.

« Pourquoi ? » demanda d'une voix éteinte un petit comte qui comprenait enfin qu'il n'y avait plus aucune autre échappatoire…

« Parce que je lui appartiens… »

Cain releva son regard pour le planter dans les yeux de Riff. Mais il n'y avait plus aucune provocation dans les yeux si fiers de ce jeune noble arrogant. Les prunelles avaient fini par s'éteindre. Oui, Riff lui appartenait. Il le savait. Il avait lu ce maudit dossier, qui racontait, comment son père l'avait reccueillit, comment il l'avait changé en monstre, et était devenu ce que Riff avait alors de plus précieux… il savait désormais comment Alexis avait su manipuler un jeune orphelin, il avait découvert les recherches de son père sur la schizophrénie, sur la folie… Il avait ainsi également découvert, le véritable Riff… Cet être violent, qui avait assassiné sa famille, ce personnages dangereux qui partageait depuis toujours son corps avec le jeune homme réservé et dévoué qu'il avait aimé. Ce qu'il avait devant lui n'était plus Riff. Ce n'était que son assassin. Son regard se fit plus résolu que jamais. Sa main se crispa sur l'arme…

Une détonation…

Mais qui ne provenait pas de son arme. Le comte fut projeté à terre, alors qu'un souffle chaud s'engouffrait dans l'entrepôt Il leva les yeux sur la scène. Les ténèbres de l'entrepôt désaffecté avait laissé place à une lumière aveuglante et chaude qui dévorait tout sur son passage. Des flammes immenses léchaient les murs et courraient le long des poutres, comme des monstres déchaînés et affamés. Devant lui, Riff semblait se débattre. Mais il ne semblait pas lui accorder alors la moindre intention. Il était bien trop occupé à tenter de se dégager d'une lourde poutre qui venait de s'effondrer sur sa jambe. Son regard semblait teinté de peur. Et Caïn du bien avouer que cela le réchauffa plus que les flammes qui l'entouraient. Un sentiment, au moins quelques instants, semblait avoir de nouveau animé ces yeux qu'il aimait tant. Cain ne chercha pas à réfléchir davantage. Il se précipita vers Riff à terre, qui leva aussitôt son regard vers le visage du jeune lord, l'arrêtant net dans son approche. Cain fixa l'arme située à quelques dizaines de centimètres de lui, avant de reporter son attention sur Riff. Ce dernier respirait difficilement. Ce n'était plus de la peur dans ses yeux, c'était de la terreur, la même angoisse qui brillait dans les yeux d'un fauve traqué… le jeune noble plongea dans cette azur illuminé par les flammes. Il n'eut alors aucun mal à percevoir que leur reflet dansant dans ses yeux ne provenait pas du feu qui dévorait l'entrepôt, mais de l'incendie qui avait déjà faillit l'emporter lorsqu'il n'était à peine plus un enfant.

Mais le temps pressait et, une nouvelle, il ne semblait pas vouloir leur accorder quelques instants de plus. Cain encra ses prunelles dans les eaux troublées du regard de Riff. Mais cette fois-ci, ce ne fut par pour s'y noyer. Non, cette fois, il chercher à offrir à ce dernier un dernier point d'encrage à la réalité. Mais ce fut inutile. Depuis longtemps la folie avait submergé ce qu'il restait de lui. Alors, avec une douceur infinie, il posa une main délicate sur le visage de Riff qui cessa immédiatement tout mouvement. Avec un sourire rassurant, Cain fixa doucement ce pâle reflet de ses souvenirs. Cette main sur sa joue et ce sourire ramenèrent un bref instant Riff à la réalité, assez pour qu'il repousse violemment Cain.

« idiot ! Partez ! Maintenant ! »

Hurla t-il l'adresse du compte, alors que les flammes se rependaient, faisant crier les poutres et la structure comme autant d'avertissement. Mais le lord ne semblait pas décider à obéir. Il avança de nouveau une main blanche vers les cheveux blonds. Une gifle vint alors percuter la joue du jeune noble. Il ne restait plus beaucoup de temps. Riff ne voulait pas le voir périr ainsi… Pas de cette façon là. Il ne voulait pas imaginer que Caïn puisse connaître la souffrance des flammes, leur morsure douloureuse, alors qu'elles auraient purifié son corps, l'enlaçant dans leur danse funèbre pour ne laisser de lui que ruines et néant. Mais Caïn ne semblait pas se résoudre à abandonner son serviteur. Plus il était repoussé violemment, plus il revenait dans des gestes tendres et doux… Jusqu'à ce que Riff ne finisse par s'apercevoir que les flammes les avaient désormais encerclées, et qu'aucune issue n'était plus possible. Cain s'était condamné, et Riff leva vers lui non plus un regard terrorisé, mais des yeux emplit de désespoir et d'incompréhension. Mais pour toute réponse, il eut un sourire, et juste quelques mots :

« Mais, je t'avais promis riff, je t'avais dit que je te tuerai… »

et une nouvelle étreinte, plus douloureuse et plus forte que jamais. C'était comme si le jeune lord cherchait à imprégnait une dernière fois et éternellement son corps de cette odeur si familière qui avait bercée toute son enfance. Une larme vint alors glisser le long de sa nuque. Caïn pleurait. Alors, sans même savoir pourquoi, délicatement, Riff passa une main dans le dos marqué de son jeune maître, afin de le soulager, une dernière fois… mais ce geste fut accompagné d'une nouvelle détonation, plus brève, cette fois.

Un coup donné à la porte du royaume de la dame noire, comme un appel funeste. La main de Riff se crispa dans le dos de Cain, comme pour le retenir, rouvrant des plaies anciennes qui virent tacher les chemises blanches de marques écarlates. Un filet de sang glissa le long d'un visage, une larme vint en souiller un autre…

« je vous hais… »

Murmura une voix déjà brisée par le sommeil éternel, mais chargée de tendresse et de plus d'amour qu'elle n'en avait jamais contenue. Un pâle sourire vint ainsi ornée les lèvres de Riff, alors que de ses gestes, plus doux et plus aimant que jamais, il serrait de toutes ses dernières forces le corps de Cain… Une tâche rouge se répandit à l'endroit de son cœur, comme si en cessant de battre il avait retrouver la faculté d'aimer. Oui, il haïssait Cain… pour avoir toujours su se faire aimer de lui, au point de le conduire, ce soir, dans cette entrepôt, où l'assassin avait voulu s'éteindre de sa main. Car il n'y avait plus qu'en mourrant qu'il pourrait permettre à cain de Vivre. Son vœu semblait se réaliser ce soir, mais comme il l'aurait voulu… Il semblait emporter dans sa dernière étreinte la vie de son maître… Il ne voulait pas non plus charger cette âme déjà souillée de sang de regret… Il ne pouvait pas lui dire je t'aime… Pourtant, si Riff avait un jour appartenu à quelqu'un, c'aurait été lui. Mais ces mots étaient trop durs à dire. Il devait mentir, jusqu'au bout. Il devait savoir se faire haïr de cain, il devait le protéger des remords… il ne devait pas lui montrer que tout aurait pu être autrement. Mais malgré lui, si ses mots jouaient leur rôle, ses mains serrées et ses yeux ne trompaient personne. Cain esquissa alors un léger sourire…

« je sais… »

répondit-il simplement, se laissant bercer dans cette étreinte, s'enivrant une dernière fois de ce parfum. Il n'en sentait presque plus la brûlure des flammes, qui s'approchaient, guettant le moment où elles les dévoreraient.

« je te hais aussi… »

dit-il avec un sourire plus doux que jamais. L'étreinte de Riff se relâcha alors. Ses lèvres s'étirèrent légèrement, donnant à son visage l'air d'un enfant endormi. Peu à peu, il partait loin d'ici. Son corps retomba sur le sol poussiéreux de l'entrepôt. Et alors que ses yeux se fermaient, deux lèvres chaudes se posèrent sur les siennes, si délicatement, qu'elles semblèrent n'être qu'un frôlement. A peine plus qu'un papillon venant cueillir son dernier souffle, qui quitta son corps dans cette ultime baiser. En effet, quand cain se sépara de cette étreinte, riff était déjà endormi…

alors, dans un dernier sanglot retenu, le lord saisit le corps de son serviteur. il ne lâchait pas son étreinte. De tout son corps, il le protégeait. Les flammes ne le toucheraient pas, personne d'autre ne le lui prendrait. Il le protégerait, à présent. Et alors, comme le fouet de son père l'avait fait des années auparavant, les flammes purificatrices ne tardèrent pas à lécher son dos.

Pourtant, même à ce moment là…. Aucun cri, ne franchit ses lèvres, comme si, déjà, cain n'existait plus.

Et tout ne fut que silence, un silence tout juste brisé par le crépitement des flammes, et par le murmure et les larmes d'une petite fille déguisée en garçon, à l'autre bout de Londres, qui tirait des cartes de tarots :

« grand frère… idiot… »

j'aimerais tant sentir tes doigts

caresser mon bois miteux

je voudrais tant pleurer pour toi

mais je suis sans doute trop vieux.

Et tandis que ta voix chante

sur les notes d'un grand piano

je me meurs en silence

dans mon dernier lamento


« I…da… »

Les brumes de l'inconscience se dissipent peu à peu, et je me précipite en courant aussi vite que je le peu vers les flammes. Une tâche blanche et rouge git à quelques pas du batiment en feu.Ma lune, ma vie, non… ce n'est pas possible. J'entends encore le hurlement de cette détonation qui déchire mes oreilles et brouille un instant mes sens. Cela fait tant de bruit que ça, le fil d'une vie qui se brise ? Ma lune, ma vie… dis moi que ce n'est pas vrai, n'est-ce pas ? dis moi que ce n'est pas ton corps étendu là, baignant dans son propre sang, au milieu des débris et des cendres du foyer qui retombe sur lui comme un linceul de poussière. Telle une poupée brisée, immobile, je reconnais peu à peu les formes délicates de ce corps aimé, que j'ai parcouru des milliers de fois du bout des yeux, sans jamais oser ne serait-ce que les effleurer de mon souffle. Ce n'était pas ainsi que tout cela devait finir. Tu n'aurais jamais du être là. Tu n'avais pas le droit de gâcher ainsi le spectacle, de changer ton rôle dans l'histoire. Ma seule amie, mon unique lumière, mon ultime espoir… ta mort m'ôtera plus la vie qu'elle ne le fera à ton corps. J'en ai déjà mal. Reviens, je t'en prie, relève toi, et souris moi…

Oui, souris moi…

Je me tiens désormais à seulement quelques pas de toi. Si près, qu'il me semble entendre le chant de ces gouttes de sang qui quitte ton corps pour s'en aller nourrir cette terre stérile qui t'a vu naître. Pourtant, c'est étrange, mais je ne peux plus avancer. Je refuse de m'approcher d'un pas de plus, de cette masse de tissu blanc souillée de vermeille. Moi, l'oiseau de malheur, le compagnon de la sombre dame, je ne peux me résoudre à la voir emporter dans son sillage ce qui reste de toi. Ma gitane, ma danseuse, tu ne peux me laisser ainsi. En quoi vais-je croire ? En qui vais-je espérer ?

Mais voilà que tu essais de bouger, de te relever à l'aide de tes mains, avant de t'écrouler, à nouveau, marionnette brisée que la mort à emporter dans un souffle. Peu à peu, je te vois quitter mon présent, pour devenir mon passé. je me résous enfin à avancer, ma vue se troublant, me donnant l'impression de te voir à travers un océan infini de désespoir, de tristesse, et de fragiles espérances… des espérances que je sais déjà vaines, mais qui refusent de me quitter, s'accrochant à mon âme, la blessant de leur griffes cruelles, alors qu'elles sont peu à peu attirer vers le néant… peu à peu détruites, tout simplement.

Avec une lenteur trahissant l'anéantissement de mon être, je m'agenouille enfin à tes côté, et, après un instant d'hésitation, je soulève ta tête aux cheveux d'or où s'accrocher des reflet de lune, recherchant au sein de ce masque écarlate de sang l'éclat sombre de tes deux saphirs éteints, de ton regard céleste… ce même éclat, que Caïn avait rechercher dans le regard de Riff… Tu toussotes instant. Tu vis, ma lune ! tu respire encore, ton cœur bat… et tu souffre, même si tu ne le montres pas, froide dame blanche qui semble ne même pas m'accorder dans la mort l'accès aux portes de son âme. Je m'excuse alors, mais je ne peux empêcher mon visage de venir se cacher au creu de ton cou, tandis que je te serre désespérément, désirant peut-être ainsi que mon étreinte puisse rivaliser avec celle de la mort, et l'empêchait de d'emmener loin de moi. Je ferme alors les yeux, mais je ne peux empêcher mes larmes de s'échapper, et j'abandonne déjà tout combat contre les sanglots douloureux qui naissent dans ma voix, secouant ma poitrine, comme si mon cœur désirer en sortir.

Pourquoi Ida, pourquoi ?

Cette nuit était la mienne, u n'avais pas le droit de me voler ainsi ma mort. Ce n'et pas que ce que le destin avait écrit, non, ta mort n'était pas dans le scénario… Pourquoi faut-il toujours que tu n'en fasse qu'à ta tête ! Tu n'as pas l droit de tout changer à ta guise ! Moon, pourquoi n'as-tu jamais réussi à obéir et à te résigner, comme tout les hommes ? pourquoi t'es tu refuser à n'être rien d'autre qu'un pantin mécanique que l'on remonte sans cesse jusqu'à ce que, lassé, la fatalité cesse de jouer avec nous et nous délaisse à la mort, pour s'intéresser à un nouveau jouet. Ce n'était pas ton heure… c'était la mienne.

Alors, pourquoi ?

Je sens un instant ta main rougit par ton propre sens effleurer ma joue avec une douceur et une tendresse douloureuse. Ida, tu es revenue. Je reconnais dans ce simple geste toute la grace et la délicatesse de cette enfant qui pleurait, un soir, devant ma fenêtre. Toi, petit fille vêtu de rouge, de ce même vermeille qui imprégnait) présent la soie de tes vêtements, comme cherchant à me rappeler encore cette flamme qui dansait et dansait devant mes yeux, illuminant de ses mouvements calculées et merveilleux mes jours, comme la lune guide le voyageur la nuit. Petite fille aux yeux si purs, toi qui avait accepté de parler à un monstre, belle enfant à la peau brune et aux cheveux blonds comme le soleil, je ne t'ai retrouvé que pour mieux te perdre. Je resserre encore mon étreinte… si seulement le temps pouvait arrêter sa course ! si seulement le clapotis régulier de ton sang s'écoulant dans cette mare écarlate pouvait cesser de me rappeler le chant moqueur de cette grande horloge du temps fatidique, qui frappe chaque seconde et la tue, égrainant nos vie avec un plaisir non feint. Si seulement, oui, si seulement…

J'ouvre enfin mes yeux, osant affronter la Dame noire qui n'attends que ton dernier soufflet pour t'emmener avec elle. Je sens sa présence et le froit de son étreinte venir enserrer ton corps. J'attrape fiévreusement cette main ensanglantée qui semble retomber à bout de force, la conduisant jusqu'à ma joue. Je ne puis me résoudre à la laisser partir. Tu me souris alors. Ce concerto est un peu une partition muette, que ta voix ose enfin brisée :

« ta musique… j'ai toujours été sure de la connaître… tu n'as jamais joué aussi bien que ce soir là…. »

je ne peux alors lui répondre autrement que par un regard désespéré et noyé de pleurs. Ma lune sourit, mais moi, j'ai perdu je crois ce soir le goût du rire et de la comédie. J'ai même l'impression que, désormais, je ne cesserais jamais vraiment de pleurer… to corps en souffrance, ton regard semblant appeler la mort, et cette main contre ma joue que je garde comme le bien le plus précieux, cette main qui pourtant me parait déjà si froide… je ne peux pas, c'est plus que je n'en peux supporter… si seulement on pouvait mourir d'amour ! ah ! qu'il me plairait alors de m'éteindre pour toi ! de t'insuffler à nouveau la vie dans mon dernier soufflle, comme les princes des comte réveillent les jeunes filles endormis d'un simple baiser ! mais le monde onirique dans lequel je vis ne semble pas vouloir exaucer mes souhaits. Je crois que c'est la première fois que je prends conscience de la réalité. Ma lune dansante, ma princesse, ma reine… ne t'en va pas, s'il te plait… s'il te plait… ne pars pas.

Tu me souris à nouveau et mon cœur se serre une nouvelle fois. Je ne pensais pas que l'on pouvait autant souffrir en si peu de temps… c'est impossible que je ne meurs pas d'amour ce soir ! je vais forcément en mourir… tant d'année à vivre dans ton ombre, à te suivre jusqu'à en oubliais qui j'étais… à être la silhouette qui t'observait, cachée dans les plis d'un rideaux pourpre… à être cette présence que tu sentais… à être ce pantin inanimé sur une chaise, qui fait semblant de dormir, de ne pas exister, et qui s'anime la nuit lorsque, dans ton sommeil, tu as oublié jusqu'à son existence, belle enfant endormie… tant d'année pour ne connaître au final rien d'autre qu'une souffrance sourdre qui ne se taira jamais… car désormais, chaque battement de mon cœur sera un cri de mon âme t'appelant déséspérément… un coup de poignard dans ma vie, me rapprochant chaque seconde un peu plus de toi…

Je me plonge alors à nouveau dans l'océan d'azur de tes yeux… peut-être, déjà, pour la dernière fois. Tu n'aurais pas du mourir ! Ta voix s'élève alors, brisée par la mort bien trop pressée de s'emparer de toi, et répond à ma révolte muette :

« rien n'est jamais écrit, Owl… personne n'est prisonnier de son destin, pas même les oiseaux de mauvaises augures. »

Je secoue la tête vivement. C'est faut, tout cela est faux… Je ne peux m'y résoudre. Tu souris alors encore, mais plus faiblement que jamais :

« même dans mes meilleurs drames, il arrive que les comédiens improvisent leur role… »

Je relève mes yeux rouges… je sens ta respiration disparaître peu à peu.

« dire… que je ne connais même pas ton nom…. »

Je n'ai pas alors le courage de répondre. Je ne me souviens mme plus de mon nom. Je ne me parvient à me rappeler que celui qu'elle m'avait donné… Ses yeux se ferment doucement. Son visage meurtri devient serein… C'est trop tard. C'est fini. Le rideau va bientôt tomber… Alors, comme dans une dernière supplique, je ne peux empêcher ma voix de s'élever, et de prononcer ces mots qui jusqu alors m'étaient étrangers :

« je t'aime… »

un dernier souffle, un dernier regard, et ton dernier sourire, alors qu'en guise de réponse, tu me murmures ces derniers mots :

« je sais… »

Puis, comme si tu t'endormais, ta tête chavire contre ma poitrine, venant se reposer sur mon cœur. Je sens alors tout le poids de ta mort, qui pèse bien trop lourd sur ma poitrine. J'étouffe… ma pauvre gitane, je t'en supplie, reviens….

Je t'étreins sans fin, appelant ton nom que tu n'entendras jamais plus… Un nuage masque la lune, et je te serre contre moi, si fort… je ferme alors mes yeux, et secoue la tête. Je ne veux plus savoir… Je ne veux pas voir ce que mes visions me montre : je ne veux pas voir cet homme, jouant seul aux échecs dans cette grande salle sombre, balayer négligemment d'une main quelques pièces blanches… et un cavalier noir qui s'en va rouler dans une poussière blanche comme des larmes de lune…

moi, j'étais un violon bien triste

j'avais un cœur d'accordéon

de piano sans un pianiste

et je brûle comme du carton...


Voilà ! fin du chapitre 5 ! plus que deux chapitres : un chapitre 6 très court, et un épilogue très court aussi ! . Merci à tous pour votre soutien, et désolée encore du retard !