Disclamer : Les persos sont à JKR, je n'ai pas inventé les slashs non plus, même pas l'idée de base qui vient de Crasysnape, ni la chanson qu'est de Renaud, tatata !(chanson à peine remaniée)

Pairing : HP/DM

Rating : PG, on fait bien du sucre sans sucre, voilà du Lemon sans lemon !

Résumé : Suite à une intervention d'Albus Dumbledore, Drago Malefoy doit se rendre avant que ne débute leur sixième année à Poudlard chez Harry Potter pour lui présenter… des excuses officielles !!!SONGFIC Slash

Tu peux pas t'casser, y pleut,

Ça va tout mouiller tes ch'veux

J'sais qu'tu s'ras joli quand même

Mais quand même tu s'ras parti.

Moi y m'restera à peine,

Que ma peine et mon envie,

De te coller quelques beignes

Et quelques baisers aussi.

Fais-gaffe dehors c'est pas mieux,

Y a d'la haine dans tous les yeux

Y a des salauds très dang'reux

Et des imbéciles heureux

Je suis mille fois meilleur qu'eux

Pour soigner tes petits bleus.

Tu peux pas t'casser y pleut,

Ça va tout mouiller tes cheveux.

1ère partie

Harry avait passé le début de son été à pleurer son parrain et à maudire sa précipitation qui l'avait rendu partiellement responsable de cette perte. Les Dursley, terrorisés par le service d'accueil des Aurors à la gare de King's Cross, l'avaient laissé ruminer tranquillement ses rancœurs en l'évitant avant de décider de passer la fin de leurs vacances chez tante Marge, le laissant seul à la maison : ainsi étaient-ils sûrs de ne pas recevoir de visites inopportunes de ces monstrueuses personnes, au cas où elles décident de faire une visite de contrôle avant la reprise des cours

S'il n'avait eu à faire le deuil de Sirius, il aurait déclaré qu'il vivait les meilleures vacances de sa vie : il avait enfin eu une vraie fête d'anniversaire, sortait quand bon lui semblait et comme il entrait en second cycle il pouvait, les Dursley une fois absents, lancer autant de sorts dans la maison qu'il le désirait. Il rendait régulièrement visite aux Weasley sans avoir pour autant à supporter plus qu'il ne le voulait les effusions maternelles de Molly : il avait passé l'âge de se faire câliner à la moindre occasion.

Ou plus exactement, il avait celui de songer à d'autres caresses moins innocentes. Et il n'aurait jamais avoué, même sous la torture, qui l'embrassait tendrement dans ses rêves. Lui-même ne comprenait pas que son esprit soit capable d'inventer un scénario pareil.

Ce n'étaient pas les seuls rêves qui hantaient ses nuits : si ses entraînements d'Occlumencie lui épargnaient les intrusions de Voldemort dans son esprit, il devait régulièrement assister à la chute sans fin de son parrain derrière le voile, revoir ce dernier sourire de l'animagus avant que la mort ne l'emporte.

Les menaces qui pesaient sur le monde sorcier l'empêchaient aussi de profiter vraiment du répit que lui laissait les Dursley et il se demandait si un jour, ne serait ce que quelques heures, il arriverait à être pleinement heureux, sans être rongé par le remord ou l'inquiétude.

Le jour de la rentrée approchait et il reçut le parchemin habituel de Poudlard lui annonçant comme à l'accoutumée la rentrée pour le mardi 1er septembre, mais en plus de la liste habituelle des fournitures, était joint un mot signé par Albus Dumbledore en personne qui le laissa dans un état second pendant quelques minutes.

Cher Harry,

Ce soir, tu recevras une visite.

Drago Malefoy, en tant qu'ancien chef de la brigade inquisitoriale, dissoute par Monsieur Fudge lui-même, viendra à 19 heures présenter au chef de l'AD que tu es ses excuses sincères pour avoir délibérément nuit à ton association.

A bientôt,

Sincèrement,

A.P. DUMBLEDORE

Excuses SINCERES ?!!! Harry n'en croyait pas ses yeux. L'influence du directeur de Poudlard était plus forte qu'il ne le pensait et il avait fallu une menace sérieuse pour que Malefoy s'abaisse à venir jusqu'à lui, c'était un véritable miracle.

Il imaginait déjà la scène, dessinant une moue contrite sur les lèvres de sa nemesis, la tête modestement penchée…

Voir cela de ses yeux suffirait à effacer toutes les rancunes qu'il avait contre ce fils à papa tant il savait son orgueil grand et mal placé.

Il passa une grande partie de la journée avec Ron et Hermione sur le chemin de Traverse à faire leurs achats de fournitures en riant grassement sur les événement qui se dérouleraient le soir venu. Ron avait bien envisagé de se transformer en petite souris pour assister en direct à la scène d'un Malefoy humilié, mais sa mère tenait à ce qu'il passe la soirée à finir ses devoirs de vacances qu'il avait honteusement négligé jusque là. Cette dernière déclaration lui valut un haussement de sourcil désapprobateur de la part d'Hermione.

Ils se quittèrent vers 17 heures, riant encore de ce qui attendait Harry. Ron et Hermione lui firent promettre que dès le lendemain ils auraient un rapport détaillé sur les évènements. Cette nouvelle leur avait fait oublier un temps leur futur incertain et la guerre qui se préparait.

A peine rentré, Harry prit une douche et se surprit à se changer fébrilement avec les habits enfin présentables qu'il venait de se procurer chez Mme Guipure, à mettre de l'ordre dans le salon, allumant un feu, tapant nerveusement sur les coussins du canapé avant de les remettre en place… Il finit par s'asseoir d'une façon qu'il voulait décontractée sur le plus confortable des fauteuils du salon et resta immobile à fixer les aiguilles de la pendule qui se mouvaient avec une lenteur crispante en, réfléchissant à la situation.

Quand on frappa trois coups secs à la porte, il sursauta. La nuit semblait être tombée en avance : de lourds nuages surchargeaient le ciel et l'air lourd mais frais annonçait un orage.

Harry se leva d'un bond et alla ouvrir la porte sur un Drago au visage contrarié qui le toisa de haut et lui dit que s'il avait finit de l'inspecter de la tête aux pieds, il pourrait envisager de se pousser pour le laisser entrer.

ooooooooo

Drago avait été autorisé à utiliser son balai et un sortilège de désillusion pour se rendre dans ce quartier d'une banalité affligeante. L'air dense chargé d'humidité collait ses vêtements à sa peau.

Il avait horreur de ça.

Horreur aussi de devoir se rendre dans cet endroit lugubre

Horreur d'être forcé par ce vieillard sénile à faire des excuses à son pire ennemi pour pouvoir réintégrer ses droits de préfet.

Sans la protection de son père, le nom de sa famille entaché par son emprisonnement, il se trouvait contraint d'obéir comme un quelconque plebeïen : Insulte suprême !

Potter allait probablement le narguer, profiter de l'occasion pour l'humilier : à sa place, il ne se gênerait pas.

La maison était atrocement… moldue et il hésita un instant avant de frapper trois coups à ce bout de bois sans la moindre sculpture qu'ils osaient utiliser comme porte.

Elle s'ouvrit sur une entrée au goût douteux devant laquelle la silhouette de Potter se détachait nettement, mais aucun sourire moqueur n'ourlait ses lèvres. Comme il le regardait avec insistance sans dire un mot, il lui rappela qu'il était entrain de bloquer le passage avec véhémence, satisfait de voir aussitôt ce dernier s'exécuter.

Il le suivit dans ce qui devait être un salon, enfin, aux yeux de ces gens là parce que cela ressemblait plus à un débarras par sa taille et le nombre de vieilleries qui s'y trouvaient. Les couleurs étaient criardes, les bibelots ridicules, les murs chargés de photos de famille sur lesquelles il fut surpris de ne jamais voir le visage de Potter

Celui-ci lui désigna un fauteuil miteux avant de s'asseoir lui-même dans son jumeaux et de lui demander s'il désirait boire quelque chose.

Drago croyait s'être attendu à tout : à ce que ses amis soient là pour jouir du spectacle de son humiliation, à se voir obliger de serrer la main de moldus, mais jamais il n'aurait pensé un millième de seconde être reçu avec…politesse. Il acquiesça et Harry prit sa baguette pour faire venir de la cuisine deux bierraubeurre et autant de verres. Une fois la première gorgée bue, les amabilités d'usage étant passées, le silence se fit et Drago s'empressa de le briser, pressé d'en finir au plus vite avec cette épreuve

- Je suis venu ici pour te prier d'accepter…

- Arrête-toi Malefoy, il n'y a personne ici pour écouter ton discours si sincère. On t'a imposé de le prononcer, on m'a imposé de l'entendre, laissons-leur croire que les mots ont été dit.

- J'ai…j'ai du mal à croire que tu te prives de la satisfaction…

- Je ne me prive de rien du tout Malefoy, je n'éprouve aucun plaisir à te voir humilié, nous ne sommes pas à Poudlard ici : pas de rôle à jouer, pas de maison pour nous faire rentrer en concurrence, pas de spectacle à donner pour faire plaisir à nos amis : c'est juste toi et moi

- « Où veux tu en venir Potter ? » L'intonation était sincère, sans le ton sec et traînant qu'il prenait habituellement

- Tu es loin d'être bête pourtant. Nous n'avons plus onze ans pour laisser les autres nous cantonner dans un rôle. Tu as été chef de brigade inquisitoriale parce que ton père t'a apprit à faire de la lèche au gouvernement, et je m'oppose à toi parce que c'est ce que l'on attend de « Saint Potter » comme tu le dis si bien. C'est si facile de se laisser guider par le désir des autres, on a tellement peur de décevoir… Alors je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais de parler à cœur ouvert.

Sa voix fut suivie par un puissant roulement de tonnerre et une pluie drue se mit à tomber, crépitant sur les vitres. Ce fut Drago qui reprit :

- Ne compte pas sur moi pour te remercier, je ne te dois rien et je n'ai rien à prouver à personne, encore moins à toi. Tu es la dernière personne avec qui j'ai envie de parler. Il ne me reste plus qu'à partir. On se reverra à la rentrée Potter.

Drago se leva mais il fut retenu par une main posée sur son épaule

- Tu ne peux pas partir, il pleut des cordes !

- Je ne suis pas en sucre Potter et nous avons déjà disputé des matchs de Quidditch sous des trombes d'eau plus impressionnantes

- Tu es impossible Malefoy ! Dans les couloirs de Poudlard tu hurles dès que Parkinson. met du désordre dans tes cheveux et là tu es prêt à les détremper et à attraper la crève pourvue que ce soit loin de moi ! je suis si désagréable que ça ?

- J'en sais rien et je n'ai pas envie de le savoir. Depuis quand recherches tu ma compagnie ?! Jusqu'ici toi et tes amis n'avez su que communiquer avec moi à coups de poings ou d'insultes !

- Tu nous provoques constamment !

- Parce que ton existence elle-même est une provocation Potter ! Q'un bébé maigrichon comme toi aie pu résister à un sort pareil alors que d'autres cent fois plus puissants s'y sont cassé les dents…

- Qui ?

- Pardon ?

- Qui n'a pas survécu ? A cause de qui me reproches-tu d'être vivant ?

Drago resta pantois. Depuis quand un Gryffondor savait réfléchir ? Les mots sortirent de sa bouche malgré lui

- Mon grand-père. IL l'a tué avec autant de facilité que s'il avait été moldu. Et mon père a dû le suivre pour que nous ne subissions pas tous le même sort. Il est mort devant moi, je n'avais que 8 mois mais pourtant je m'en souviens

- Je suis désolé…

- Je me contrefiche de ta compassion Potter

- … Finis au moins ta bierraubeurre

Drago se rassit, essoufflé par les révélations qu'il venait de faire comme s'il venait de disputer un marathon. Ils restèrent un long moment ainsi, sirotant leurs verres devant la cheminée

- Il y a une prophétie qui dit que je dois LE tuer ou être tué par lui. Je risque au mieux de te voler en plus ta vengeance.

- Je pourrais répéter cela à mon père et Tu-Sais-Qui saurait qu'il lui suffit de te tuer pour vaincre.

- Tu as beaucoup de défauts Drago mais je ne pense pas que tu sois capable de faire une telle chose. De toute façon, le moindre pas que je fais hors de cette maison pourrait me conduire à la mort

- Nous risquons tous de mourir prématurément tant qu'IL sera là

- Je hais cette guerre qui n'en a même pas le nom, sans elle nous serions peut être amis..

- Ami ?!!! J'en doute Potter, il y aurait eu quand même Weasley pour te mettre le grappin dessus et te faire choisir entre lui et moi.

- C'est vrai que pour des cousins vous vous détestez cordialement ! Qu'est ce qui a pu vous opposer à ce point ?

- Eh bien…Avant de te répondre, tu n'aurais pas quelque chose de plus fort me proposer ?

- Il y a bien le Cognac de mon oncle mais…

- Quoi Potter, on a peur de piquer un peu d'alcool à son cher tonton ? dit Drago d'un ton ouvertement moqueur

Harry, piqué au vif, ouvrit le bar pour montrer qu'il n'en était rien et sortit deux verres qu'il remplit généreusement, peut être même un peu trop, ne voyant pas le sourire sarcastique de Drago, amusé de constater que le Gryffondor était toujours aussi facile à manipuler. Une fois que le brun eut bu une première gorgée en fixant Drago d'un air de défi, le Serpentard reprit :

- C'est simple : nous leur reprochons d'avoir fait certains mariages contre nature avec des cracmols ou des moldus et ils nous reprochent de les avoir privé de leur héritage : un de mes ancêtres s'était débrouillé pour devenir l'exécuteur testamentaire de notre aïeul commun et il les a lésé de leur part.

- Chapeau, bel esprit de famille

- « Mieux vaut une famille pourrie que pas de famille du tout » répondit-il sans aucune intention blessante dans la voix

Le silence se fit de nouveau, coupé par le martèlement de la pluie sur les vitres.

2ème partie

Tu peux pas t'casser parce que

T'as pas l' droit c'est pas du jeu

On avait dit que tout les deux

On resterait près du feu.

T'aurais pu attendre un peu,

J'allais bientôt être vieux.

Tu peux pas t'casser y pleut

Ça va tout mouiller tes cheveux.

Tu peux pas t'casser, je t'aime,

À m'en taillader les veines.

Et puis d'abord ça suffit,

On s'casse pas à quinze ans et demi

Allez d'accord t'as gagné,

J'vais t'allumer la télé.

Mais tu peux pas t'casser y pleut,

Ça va tout mouiller tes ch'veux.

Tu peux pas t'casser y pleut

Ça va tout mouiller mes yeux.

Ils restèrent encore un moment ainsi à boire et se dévisager mais pour une fois sans agressivité. Le feu qui crépitait dans l'âtre et l'alcool les réchauffait et les grisait un peu.

Harry reprit la conversation là où son esprit l'avait laissé :

- On est obligé de rester aussi cons que ses ancêtres ?

- Non… C'est leur haine, pas la notre après tout. Mais on l'accepte sans réfléchir, comme on naît avec le nez de son père ou les yeux de sa mère. Ce n'est pas si facile de s'en débarrasser.

- Pas si sûr puisque sans eux on est capable de se parler sans se sauter dessus.

- T'en es sûr ? dit Drago avec un sourire éméché. Il avait décidément un peu trop bu et marcha en titubant pour aller faire semblant d'étrangler Harry dans son fauteuil

Harry se mit à rire, à rougir aussi un peu en sentant les mains chaudes de Drago autour de son cou et il fit semblant de se débattre et de lui rendre la pareille. En ce faisant, il rompit l'équilibre précaire du blond qui serait tombé lamentablement par terre…

Si Harry n'avait eu le réflexe de le retenir par la taille et de l'attirer à lui pour l'en empêcher.

Et c'est ainsi que le jeune Serpentard se retrouva sur les genoux d'Harry et leur fou rire commun s'arrêta d'un coup.

Soudain mal à l'aise, Drago retira ses mains du cou du Gryffondor mais prit d'une impulsion soudaine, celui-ci l'étreignit et déposa sur ses lèvres un baiser léger et rapide, un baiser volé, puis fixa son adversaire, surprit de sa propre audace.

« Non, pas comme ça » lui dit doucement Drago en baissant les yeux, et il pencha sa tête vers la sienne pour prendre ses lèvres avec délicatesse, les quitter avec regret pour mieux les reprendre.

Harry ne savait pas s'il était encore en train de rêver, si le Cognac l'avait fait s'assoupir ou si son fantasme prenait vraiment corps, tout ce qui comptait pour l'instant c'était cette douce caresse, ce corps qui se rapprochait encore un peu plus de lui, cette chaleur qui l'envahissait délicieusement, ce sentiment de plénitude. Il n'eut pas conscience du moment où il se mit à répondre à ce baiser, à agripper l'étoffe de la robe de sorcier de Drago à pleine main dans son dos pour le serrer contre lui.

Le blond avait passé ses bras autour du cou du Survivant et s'oubliait dans ce tendre échange. Il n'y avait plus que « lui » et « moi ». Plus de passé, de nom pour les séparer. Quand Harry ouvrit instinctivement la bouche, il s'y engouffra et leur langues se rencontrèrent avec bonheur, leur faisant pousser de profonds soupirs.

Quand ils furent rassasiés l'un de l'autre, ils se regardèrent en souriant, ne sachant que dire

Drago fit glisser une main sur la joue de son étrange ennemi, puis dans sa chevelure en bataille. Harry le dévorait des yeux, frissonnant en sentant les doigts fins caresser son cuir chevelu.

- « Et maintenant, on fait quoi ? » demanda Drago qui commençait à reprendre un peu pied avec la réalité et se demandait quelles seraient les conséquences de tout ceci.

- Tu veux regarder la télé ?

- La quoi ?

- La télé, c'est un divertissement moldu, je suis sûr que ça va te plaire.

Drago trouvait la situation si surréaliste et la réponse à sa question si décalée qu'il ne sut que dire. Il se leva pour qu'Harry s'avance vers une grande boite noire, appuie sur un bouton et s'étonna de voir l'écran s'allumer, des personnages apparaître, des voix surgir de nulle part… il s'interrogeait encore sur ce mystère quand Harry lui prit la main, s'assit les jambes écartées sur le canapé et l'attira à lui pour qu'il se retrouve assis contre lui, le torse de Harry en guise de dossier et ses jambes servant d'accoudoir. Harry en fauteuil était plutôt confortable…

Refusant comme lui de penser plus loin qu'à l'instant présent, il s'installa plus franchement sur lui, laissant les bras du brun se refermer sur lui et se mit à regarder les drôles de personnages qui s'agitaient en tout sens de façon comique et désordonnée sur un scénario au mieux décousu, au pire inexistant. Drago comprenait mieux le manque de logique du jeune homme.

- C'est quoi ce truc ?

- C'est Exil Sara, un anime

- Un quoi ??

- Un dessin animé japonais.

- Il n'y a pas de…trucs anglais ?

- Si, on peut changer si tu veux…

Il le vit saisir sur la table basse un boitier recouvert de boutons mais il l'arrêta dans son geste : il avait assez de nouveauté d'un coup et s'inquiétait un peu des propriétés de ce drôle d'outil. De toute façon, ces dessins qui s'agitaient ne l'intéressaient pas vraiment, ce n'était qu'un point de vue et un excellent prétexte pour rester tranquillement lové dans les bras d'Harry.

Le programme se termina sur des notes de musique et de drôles de miaulement de chat. Harry détacha son regard de l'écran et regarda Drago qui tourna la tête vers lui.

- « C'est fini ? » dit il en lançant un bras derrière lui pour tenir la nuque de son… petit ami ?

- Pas tout à fait, là c'est juste des publicités

- Des quoi ?

- Des petits films pour te pousser à acheter des choses. Généralement les gens ne regardent pas ça, ça n'a pas d'intérêt

- Alors pourquoi les passent-ils ?

- Pour essayer de vendre leurs produits. Ca permet de faire une pause aussi

- Une pause pour quoi ?

- Pour faire ce que tu veux : discuter, aller aux toilettes, s'embrasser…

- S'embrasser ? Ils sont prévenants ces moldus, c'est sympa de penser à nous…

Harry fit un large sourire et se pencha pour l'embrasser. Il ne s'était jamais senti aussi bien, tout lui semblait si naturel qu'il en oubliait le monde qui était le leur. Drago se retourna pour lui faire face et approfondir leur baiser, s'étalant sans complexe sur le corps du brun et ils se perdirent dans cet échange d'une douceur qui leur avait été inconnue jusque là.

Ils ne se rendirent pas compte que les programmes reprenaient, ni que la pluie avait cessé, ni que la nuit était tombée. Serrés l'un contre l'autre, plus rien n'existait.

Jusqu'à ce qu'un agaçant « toc toc » ne les sorte de leur tendre euphorie : un hiboux s'impatientait devant la vitre.

A contre cœur Harry se leva pour délester l'animal de sa lettre et perdit son air rêveur en regardant le parchemin qu'il tendit avec un regard désespéré au Serpentard

- C'est pour toi.

Drago se leva à son tour, décachetant le plis et le lu dans un silence pesant, son visage s'assombrissant à vue d'œil.

- « C'est Mère » déclara-t il enfin, « Elle se demande pourquoi je tarde tant et dit que si elle ne me voit pas rentrer dans les 5 minutes qui viennent, Survivant ou pas elle appellera les autorités pour me sortir de là….

Harry devint blanc comme un linge. C'était à prévoir. Ce monde haineux qui les entourait n'allait pas disparaître juste parce qu'il en avait envie et ne les laisserait jamais en paix

. Tous s'opposeraient à ce qu'ils ne fassent pas ce qu'on attendait d'eux On lui avait désigné le rôle de Sauveur, Drago avait celui de futur Mangemort et aucun camp n'accepterait le moindre changement. Son amour secret s'avança vers lui, l'embrassa une dernière fois avant de saisir son balai, de se lancer un sort qui le fit disparaître à ses yeux et de refermer la porte après avoir prononcé un « au revoir » d'une voix blanche.

Il était parti depuis longtemps quand Harry sortit de son hébétude. Il se dirigea vers le fauteuil, pris le verre de Drago des deux mains et bu les dernières gouttes qu'il y avait laissé, avec dévotion, le reposa sur la table, pris sa tête dans ses mains et pleura sur son rêve envolé.

Jamais on ne les laisserait n'être qu'eux même.

Malgré tout, l'espoir fou de revivre de tels moments s'accrochait à son cœur et dans le silence de cette nuit froide, il s'endormit devant les braises, en esquissant de légers sourires aux souvenirs de cette mémorable soirée.

Fin