Titre: Teenage Tales
Auteur: Isil
Base: I'll
Genre: Romance avec un chouia de portnaouak quand même
Notes: Une vieille fic aussi, mais pareil, c'est pour offrir ma contribution à la section I'll sur

Teenage Tales
Chap 2: Teenage Sorrows

-Debout
-Mmmhhh
-Réveille toi, flemmard !!
-Encore dix minutes, maman
-Appelle moi encore une fois maman et c'est fini entre nous, Akane

Akane se réveilla en sursaut et s'assit dans son lit en entendant ça. Il se frotta les yeux et bailla un bon coup en s'étirant, tandis qu'Hitonari le regardait faire d'un air amusé.

-Un vrai gamin Si tu te mets à sucer ton pouce, je vais commencer à m'inquiéter
-Tu voudrais pas être clément et me laisser me réveiller sans me gueuler dessus ?? T'as vraiment aucune pitié, toi
-Non.

Pris dans les couvertures, Akane essaya pendant quelques instants de se démêler sans arrêter une seconde de grommeler, puis il renonça et se rallongea, trop fatigué pour s'acharner.

-Non, allez, Akane, debout On va être en retard au lycée si tu continues à lambiner !

Akane se rassit dans son lit dans un énorme effort. Il détailla son ami de la tête au pieds et s'aperçut qu'Hitonari était déjà habillé.

-Tu t'es réveillé quand ?
-Il y a une heure à peu près.
-Et t'as mis une heure pour te préparer ? T'es pire qu'une fille, toi
-Non, en réalité, j'ai passé une bonne demi-heure à te regarder dormir

Akane se sentit rougir en entendant ça. Hitonari le regarda d'un air mi-amusé mi-tendre. Akane semblait parfois avoir du mal à accepter ses marques d'affection. Il prit pitié de lui et changea de sujet.

-Bon, alors ? Tu te lèves ?
-Ca va , ça va T'es vraiment pénible, toi !

Quelques minutes plus tard (enfin, une bonne demi-heure en fait) Akane était attablé devant son troisième bol de riz. Hitonari le regardait manger d'un air mi-impressionné mi-dégoûté.

-T'es vraiment hallucinant Comment tu fais pour sauter aussi haut avec tout ce que tu manges ?
-F'est pas pafke toi tu manve rien ke tout le mongue guoit faire comme fa [1]
-.

Finalement, après avoir failli faire brûler la cuisine en essayant de préparer un petit déjeuner à sa mère et après avoir passé 10 minutes à essayer de retrouver sa cravate, Akane était enfin prêt à partir pour le lycée.

Ils se mirent donc en route vers l'endroit où Sumire attendait Akane tous les matins.

-Je le sens pas, mais alors paaaaaaaaaas du tout le coming-out à Sumire
-De quoi t'as peur au juste ?
-Tu poses la question ? T'as vu comment elle est ? Ca va être une catastrophe, un massacre, une boucherie !!

Hitonari ne répondit rien, habitué aux envolées plutôt théâtrales de son petit-ami. Finalement, après une bonne dizaine de synonymes du mot catastrophe, il l'interrompit.

-T'es ptet pas obligé de lui dire 'Je suis homo, je sors avec Hiiragi et je t'aime pas', tu sais Essaye d'être subtil, de faire quelques sous-entendus
-Sumire ne connaît pas ce mot là.
-Essaye quand même Tiens, on a qu'à lui laisser jusqu'au lycée pour comprendre. Et si ça marche pas, on changera de méthode.
-Si tu le dis Ah ! La voilà, tiens !!

-AKANEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !!!
-Salut Sumire ! Tiens, salut Horii, qu'est ce que tu fais là ?
-Oh, Mika a passé la nuit chez moi, c'était sympa. Oh ! Salut, Hiiragi !
-Yoshikawa. Horii.
-Brrrr La température a chuté brutalement, vous ne trouvez pas ? Moi qui me disait qu'il allait faire chaud aujourd'hui
-Bon, quand t'auras fini de jouer les baromètres on pourra y aller
-Ha ben non, tiens, c'était juste un coup de vent Hé, attendez moi !

Une fois dans le train, la conversation reprit.

-Alors comme ça, Hiiragi, tu as passé la nuit chez Akane ?

Hitonari lança un regard entendu à Akane, qui prit une profonde inspiration et se jeta à l'eau.

-Ben ouais, en fait ces derniers temps, il vient souvent chez moi ou vice-versa.
-C'est bien que vous soyez devenus amis tous les deux

Voyant que Sumire n'avait pas capté l'allusion, Hitonari en rajouta une couche.

-Oui, surtout ces derniers temps Depuis deux semaines, d'ailleurs.
-Ah, oui, je me disais bien qu'il y avait quelque chose de changé

Akane et Hitonari se regardèrent d'un air étonné. Aurait-elle compris ?

-Franchement, les gars, il était temps
-Tutu eux dire que tu asenfin, que tu as compris ?
-Ben oui ! Le coup des deux gars qui font semblant de pas pouvoir se blairer, alors qu'en fait ils se considèrent comme les meilleurs amis, c'est assez courant. Et c'est bien que vous ayez décidé d'arrêter de jouer les rivaux !

Elle a rien compris du tout Akane a raison, on est vraiment mal barrés Je savais pas qu'on pouvait être aussi bête Ca dépasse tout ce que j'ai pu imaginer [2]

Ils arrivèrent au lycée une demi-heure plus tard, et la situation n'avait pas progressé d'un pouce. Hitonari commençait à perdre patience. Ils retrouvèrent l'équipe devant le gymnase et, comme les cours ne commençaient pas tout de suite, ils se mirent à discuter. Au bout de quelques minutes Horii se mit à parler et Hitonari reprit espoir

-Tachibana, t'es plutôt bizarre aujourd'hui T'es sûr que ça va ?
-Ouais, ouais, en fait euh
-Ha ! J'ai compris ! T'es amoureux, c'est ça ?

Alléluia ! Merci Horii, tu es géniale !!! Elle va peut être enfin comprendre !

-Oui, en fait je
-Ha ! Ne fais pas ton timide et va juste lui dire que tu l'aimes ! Tu vois pas qu'elle n'attend que ça ?

Elle ? Mais non, pas du tout ! Damned ! Finalement, elle est aussi con que Yoshikawa !

En parlant de Yoshikawa, il se tourna pour la regarder. Elle était toute rouge, les bras croisés et elle regardait Akane d'un air rêveur. Elle avait l'air de ne rien entendre de ce qui se passait autour d'elle. C'était pourtant difficile avec le boucan que les autres faisaient.

-Mais, non, Horii, tu .
-Tachibana espèce de bâtard ! Alors comme ça tu veux me prendre ma douce Yoshikawa ? Viens te battre si t'es un homme !
-Non, non, c'est pas Sumire, c'est
-Non, c'est bon, Tachibana, on a compris, plus besoin de jouer les timides. Un petit bisou et ça sera réglé !
-Bonne idée, ça
-HIIRAGI ?

Hitonari s'approcha d'Akane d'un pas décidé, l'attrapa par son nud de cravate et pressa fermement ses lèvres contre celles du brun.

Le silence se fit. On entendait juste des lycéens qui discutaient un peu plus loin. Puis il y eut des exclamations étouffées quand Akane passa ses bras autour du cou d'Hitonari. S'ils devaient se faire remarquer, autant que le spectacle soit réussi. Quand il se séparèrent, personne ne parla. On pouvait entendre les mouches voler, les oiseaux gazouiller, les feuilles des arbres bruire en gros, il y eut un grand blanc. Puis un éclat de rire rompit le silence. Hitonari se retourna et regarda d'un air sidéré leur digne et sérieux capitaine écroulé contre un mur, absolument mort de rire.

-Euh, Yamazaki ?
-Mwahahahahaha !! Bien joué, Hiiragi !! Vraiment bien joué ! Wouahahahahaha !! Si vous voyiez vos têtes

Hitonari sourit à leur capitaine. C'était la première fois qu'il le voyait rire comme ça. Kanemoto et Haru se mirent à rigoler eux aussi et même Mika sourit. Hitonari regarda Akane et vit qu'il avait les yeux fixés sur Yoshikawa. Elle les regardait d'un air furieux.

-Sumire
-Tais toi ! Je ne veux plus t'entendre ! Espèce de
-Sumire, écoute, je suis désolé, je ne voulais pas

Akane tendit une main vers elle comme pour la retenir. Elle recula brusquement, d'un air dégoûté.

-Ne me touche pas ! Tu me dégoûtes !
-Sumire

Il murmurait, à présent. Hitonari lui prit la main mais Akane ne parut pas s'en rendre compte. Il avançait doucement vers Sumire à mesure qu'elle reculait. Elle avait des larmes dans les yeux et Hitonari se sentit désolé pour elle. Il n'arrivait même pas à imaginer ce qu'il aurait ressenti si Akane l'avait repoussé.

-Yoshikawa, écoute
-Toi la ferme ! C'est de ta faute tout ça !
-Ne dis pas ça ! Sumire, c'est pas sa faute, c'est
-C'est ça, défends le ! Jeje te déteste ! Je vous déteste tous les deux !

Elle s'avança brusquement et gifla Akane à toute volée, une fois et elle leva la main pour le frapper une nouvelle fois, mais Hitonari lui attrapa le poignet. Elle le regarda d'un air rageur et se dégagea brutalement. Puis elle partit en courant.

Akane n'avait pas bougé. Il restait là, sans broncher. Hitonari lui serra la main très fort mais il ne réagit pas.

-Akane ?

Il se tourna vers Hitonari et lui offrit un pâle sourire.

-Finalement ça s'est mieux passé que ce que je pensais On est encore tous les deux en vie

Hitonari se demanda, comme il le faisait au moins trois fois par jour, comment Akane faisait pour plaisanter tout le temps. Mais cette fois, c'était vraiment déplacé

-Tu crois vraiment que c'est le moment de plaisanter, Akane ?
-On va être en retard en cours.

Il attrapa son sac et, leur tournant le dos, se dirigea vers le bâtiment.

De nouveau, il y eut un grand blanc. Puis la sonnerie du lycée retentit et les réveilla tous. Hitonari ramassa son sac à son tour s'immobilisa, puis soudainement, il se mit à jurer dans toutes les langues qu'ils connaissait, et croyez moi, quand on a un père plein aux as qui a une cinquantaine de chaînes sur sa télé, ça peut faire un certain nombre bref, après avoir montré ses talents de linguiste, il partit en courant vers le lycée. Les autres le regardèrent s'éloigner d'un air ahuri. Kanemoto prit la parole :

-Depuis quand on est entrés dans la Quatrième Dimension ??

Shibuya acquiesça :

-Je crois qu'on se pose tous la même question
-C'est bizarre, j'ai toujours mes moustaches

Ils se tournèrent tous vers Harumoto.

-Quoi ??
-Non, rien Laissez tombez

Hitonari continuait son chapelet d'injures à mi-voix tout en regardant autour de lui dans l'espoir d'apercevoir Akane. Il se doutait bien que ce dernier se fichait complètement d'être en retard en cours. En fait, il était même certain qu'Akane allait sécher. Le tout, c'était de savoir où il allait se planquer pour déprimer en paix.

Il sortit du lycée sans s'attarder sur le fait que lui aussi allait rater ses cours et se dirigea vers la plage. C'était l'endroit le plus probable. Il n'avait qu'à prier pour qu'Akane ne change pas ses habitudes aujourd'hui

Il courait à une allure qui aurait rendu un kenyan jaloux, mais son esprit n'était pas concentré sur ses prouesses de coureur de fond. Intérieurement, Hitonari avait une furieuse envie de se jeter sous un bus, un camion, un tracteur un gros truc bien douloureux avec de grosses roues, quoi

C'était de sa faute si la situation avait mal tourné. Bon c'était aussi de la faute de Horii qui avait tout compris de travers et celle de Yoshikawa qui n'avait rien compris du tout, mais quand même Il avait agi comme un vrai gamin. La simple idée d'Akane embrassant Yoshikawa lui avait retourné l'estomac, alors il avait réagi instinctivement.

-Abruti ! La prochaine fois que tu veux marquer ton territoire, pisse-lui dessus tant que tu y es !

Décidément ces derniers temps, tout ce qu'il savait faire c'était courir en se traitant de tous les noms et essayer de se faire pardonner auprès d'Akane. Deux fois en deux jours Il était en train de battre des records de maladresse. Mais depuis quand il était aussi impulsif ?

-Voyons voir Depuis que tu es avec Akane Le problème c'est que si tu continues comme ça, tu vas finir par le perdre.

A cette idée, Hitonari frissonna et accéléra. La plage était en vue. Il aperçut une silhouette solitaire et soupira, soulagé. Puis il s'arrêta net. Ce n'était pas Akane. C'était Yoshikawa Damned ! Il se préparait à faire demi-tour quand il la vit tourner la tête dans sa direction. Il soupira d'agacement cette fois et se mordilla la lèvre, indécis.
Elle continuait de le regarder, sans bouger et Hitonari admit défaite. Il se mit à descendre les escaliers qui menaient à la plage et à une conversation qu'il n'avait pas du tout envie d'avoir

Dribble, back-roll, dribble puis dunk. Panier Facile

-Ouais, surtout quand il n'y a personne pour jouer contre toi

Et voilà que maintenant, il se mettait à parler tout seul Akane leva les yeux au ciel et se remit à dribbler, frappant le ballon au sol de plus en plus fort.
Il était furieux. Contre qui, il n'était pas encore fixé Furieux contre Sumire pour ce qu'elle avait dit, furieux contre Hitonari pour sa réaction idiote et furieux contre lui même pour ne pas avoir su gérer la situation. Et furieux contre le monde entier, aussi, parce que le ciel était bleu l'herbe verte et lui un abruti

Il revoyait le regard d'abord blessé puis furieux de Sumire, et cette image s'entremêlait avec l'expression anxieuse d'Hitonari. Il ne savait plus quoi faire. Il était partagé entre sa meilleure et plus ancienne amie quelqu'un qu'il considérait comme une sur et son meilleur ami et petit ami, aussi en passant, la personne dont il était le plus proche et en qui il avait une confiance aveugle. Et voilà comment cette confiance avait été récompensée

Il ne pouvait pas perdre Sumire. Elle était une des rares constantes de son existence. Il tenait à elle comme il tenait à sa mère. Elle faisait partie de ce groupe très réduit de personnes avec qui il osait se dévoiler. Il ne pouvait pas la perdre

Elle s'était attachée à lui. D'abord de cette façon qu'ont les enfants de s'attacher : rapidement et avec sincérité, mais aveuglement. Puis petit à petit, ses sentiments avaient changé. Il les avait vu évoluer mais il n'avait rien fait pour la décourager. Tout ça parce qu'il avait besoin d'elle. Il avait été égoïste et maintenant, il en payait le prix. Il était responsable mais il avait fui comme une poule mouillée

-K'so !!

Il balança le ballon de toutes ses forces vers le panier. Il rebondit sur l'anneau et Akane dut se baisser pour ne pas se le prendre dans la figure.

-Il faut revoir cette technique

Akane sursauta et se retourna.

-Gaku ?? [3]

Hitonari avait vaguement l'impression d'être un condamné dans le couloir de la mort. Au fur et à mesure qu'il avançait, il avait de plus en plus envie de faire demi-tour, mais quelque chose au fond de lui l'en empêchait.

Il s'arrêta juste devant elle. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait dire. Qu'est ce que vous dites à une fille qui est amoureuse de votre petit-ami ? Il se contenta de la dévisager. Elle avait des traces de larmes sur les joues, mais à cet instant, elle semblait plus proche de lui éclater la tête que d'éclater en sanglots. Hitonari réprima un frisson. Elle avait l'air d'avoir une bonne volée

Mais en un sens, il préférait la colère aux larmes. Il n'avait jamais été doué pour consoler les gens, surtout pas une fille qui avait le béguin pour son petit-ami.

Alors il restait planté là comme un piquet et muet comme une carpe. Finalement, ce fut elle qui engagea les hostilités.

-Va t'en. J'ai vraiment pas envie de t'écouter, ni même simplement de te voir.
-Ecoute, Yoshikawa, je suis pas particulièrement à l'aise moi non plus, mais je crois que ce serait une bonne chose qu'on discute.
-Une bonne chose pour qui ?
-Pour Akane.

Elle eut une exclamation étouffée à l'évocation d'Akane. Hitonari ne savait pas si c'était parce qu'elle ne l'avait jamais entendu appeler Akane par son prénom, ou si ça lui faisait juste du mal d'entendre ce prénom.

-Ne parle pas de lui ! Je le déteste !
-Je ne te crois pas.
-Qu'est ce que tu en sais, hein ? Tu ne sais rien ! Tu ne sais pas ce que ça fait de se rendre compte que la personne que tu aimes t'a toujours pris pour une poire !

Hitonari prit quelques secondes pour digérer ça. Alors c'était vraiment ça qu'elle croyait ? Elle connaissait mal Akane dans ce cas

-Première chose : Akane ne t'as jamais prise pour une idiote et deuxième chose : je suis peut-être la personne qui peut le mieux imaginer ce que tu ressens

Elle rit amèrement et lui tourna le dos.

-Il me relançait encore et toujours, il me laissait espérer Ca devait bien le faire marrer, tiens Il devait s'éclater à me regarder me ridiculiser !!
-C'est vraiment ce que tu crois ??

Elle sursauta et il se rendit compte qu'il avait crié. Il prit une profonde inspiration pour se calmer et continua :

-Tu sais qu'Akane n'est pas comme ça Je me doute que c'est dur pour toi, mais au fond de toi, je sais que tu ne crois pas ce que tu dis Il n'est pas comme ça. C'est sans doute ça qui nous a attirés à lui, tous les deux Cette faculté de comprendre les gens même ceux qui lui ont fait du mal Il t'avait comprise, toi aussi Je ne sais pas pourquoi il n'a rien fait pour te décourager, mais
-Peut-être pour ne pas me faire souffrir

Hitonari retint un soupir de soulagement. Elle avait l'air de se calmer et de regarder la situation plus rationnellement. Il savait qu'Akane avait besoin d'elle et qu'il n'aurait pas supporté de la perdre.

-Peut-être bien, ouais
-Mais c'est idiot, parce que maintenant maintenant ça fait encore plus mal

Ses derniers mots se muèrent en sanglots. Elle se mit à pleurer mais ses larmes n'étaient plus des larmes de colère. Elle leva les yeux vers Hitonari et, sans s'arrêter de pleurer, elle murmura :

-Où est-il ?
-Aucune idée. Il est parti juste après toi Je le cherchais quand je suis tombé sur toi.
-J'ai menti, tu sais Il ne me dégoûte pas et je ne vous déteste pas
-Je suis désolé Je n'aurais pas dû faire ça je veux dire, l'embrasser comme ça. c'était cruel, mais je

Il soupira. Il lui devait une explication, il le savait, mais il avait du mal à formuler ce qu'il ressentait.

-C'est juste que quand Horii lui a dit de t'embrasser j'ai craqué.
-Je crois que je vois à peu près ce que tu veux dire.

Il eut une grimace gênée.

-Désolé.
-Ca va Enfin, non, ça ne va pas, mais avec un peu de temps, je crois que ça ira.
-Bon

Il se sentait un peu plus léger Enfin, il se sentait toujours coupable, mais un peu moins. C'était déjà ça

-Tu devrais aller le trouver.
-J'ai aucune idée de l'endroit où il peut être.
-Si j'étais toi, je chercherais là où il y a un panier de basket. Tu devrais pouvoir le trouver dessous

Il sourit pour la remercier.

-Je vais suivre ton conseil. Toi, tu devrais retourner en cours.

Ils quittèrent la plage tous les deux et Sumire prit la direction du lycée. Elle fit quelques pas puis elle se retourna.

-Dis lui que j'ai menti.
-Pas de problème.

Il se détourna et partit en direction du Red Barns, se demandant s'il aurait été aussi compréhensif

Gaku se baissa et ramassa le ballon. Il fit quelques dribbles et dunka, puis il récupéra la balle et la lança à Akane, qui la rattrapa et la garda en main, sans bouger, le regard fixé sur Gaku.

-Tu sais, en général, ça marche mieux si tu me renvoies la balle Tu sais bien, une passe

Akane fronça les sourcils et jeta le ballon par dessus son épaule.

-Lâche moi, Gaku ! Je suis pas un brin d'humeur à te laisser me traiter d'un air condencédentenfin, d'un air supérieur !

Gaku ricana et Akane serra les poings.

-Oh ça va, hein ! Et puis d'abord, qu'est ce que tu fous là ? Vous êtes trop intelligents pour avoir cours, à Tzurugi-machin ?
-Pas ce matin, en tout cas Et toi ?
-Pas d'humeur.

Akane se détourna, ramassa le ballon et se remit à dribbler, tout en ignorant royalement Gaku, que ça ne semblait pas troubler.

-Tu devrais être un peu plus sérieux.

Akane se retourna brusquement et le foudroya du regard.

-Ne me fais pas une de tes leçons de morale Tu as perdu ce droit il y a longtemps !

Gaku ne répondit pas tout de suite. Il prit le temps d'aller s'adosser à un mur avant de demander :

-Ca t'a manqué ?

Akane leva les yeux au ciel.

-Pas vraiment.

Il y eut un instant de silence. Puis Gaku s'écarta du mur et vint se planter juste devant Akane. Il prit le ballon et le tint devant lui. Il plongea son regard dans celui d'Akane et ce dernier put voir que quelque chose venait de changer.

-Voilà une autre leçon de morale pour toi, Akane : les gens peuvent dire ou faire des choses blessantes volontairement sur le moment et le regretter sincèrement après
-Oh, vraiment ?

Akane ne savait pas quoi ajouter. Son cur battait à cent à l'heure. Il avait menti. Gaku lui avait manqué, mais il avait caché ce manque sous un masque de rivalité non résolue et de colère. Gaku n'avait jamais eu l'air de regretter son départ et l'histoire avec Hitonari n'avait pas arrangé les choses. Mais là, c'était différent. Gaku semblait sérieux Bon, d'accord, Gaku était toujours sérieux, mais là, on aurait presque dit qu'il essayait de s'excuser. Ce 'presque' agaça Akane, qui n'avait pas la tête à décrypter les sous-entendus de Gaku.

-Si tu essaies de t'excuser, tu pourrais pas le faire normalement ? J'ai déjà suffisamment mal à la tête, merci

Gaku eut un demi-sourire (enfin, un huitième de sourire dans son cas) et il secoua la tête.

-Tu n'a jamais entendu le mot subtilité de ta vie, toi
-Non. Alors ?
-Ce que je veux dire, c'est que je regrette de t'avoir laissé tomber sans prévenir.

Akane acquiesça et baissa les yeux. Puis il posa la question qui lu brûlait les lèvres depuis trop longtemps.

-Pourquoi ? Et ne me sors pas ton histoire de rejoindre le sommet ou je sais pas quoi, parce que je la goberai pas
-Pourtant, en un sens, elle est vraie Je pensais que pour arriver en haut, il ne fallait pas avoir d'attaches, de sentiments Je me disais que pour jouer au basket, il fallait garder la tête froide, jouer avec sa tête et oublier son c Et je ne pensais pas pouvoir faire ça en jouant avec toi ou même contre toi
-Mais pourtant tu l'as fait.
-Et j'ai perdu Ce qui prouve que j'avais tort. J'ai perdu parce que ton équipe était soudée et parce que vous aviez un but bien précis : rejoindre le sommet, vous aussi, mais avec Hiiragi. Et pas parce qu'il est bon, mais parce que c'est votre ami. Vous avez joué avec votre cur et c'est ça qui vous a permis de gagner.

Gaku fronça les sourcils en voyant la tête d'Akane à la mention d'Hitonari.

-Il y a un problème entre vous deux ?
-On peut dire ça comme ça, ouais
-Qu'est ce qui s'est passé ?
-J'ai pas trop envie d'en parler. On va juste dire qu'il a été très con
-Oh Je suis sûr qu'il est désolé.

Akane lui jeta un regard du style 'qu'est-ce que t'en sais, toi, d'abord ?' et répondit :

-Et ça doit suffire pour que je le pardonne ??
-Pourquoi pas ? Ce serait idiot de tout gâcher juste parce que tu es rancunier
-JE SUIS PAS RANCUNIER !!!!!
-.
-Désolé Impression de déjà-vu, c'est tout
-Je vois

Akane soupira et se passa une main lasse dans les cheveux.

-C'est juste que A chaque fois que je fais confiance à quelqu'un, je finis par le regretter
-Vraiment tout le monde ? Prends la greluch euh, je veux dire, la fille qui te suit tout le temps
-Oulà, alors ça c'est pas un bon exemple du tout du tout
-Et si tu me racontais exactement ce qui s'est passé ??

Akane soupira de nouveau et alla s'asseoir par terre sous le panier. Gaku le rejoint et s'installa à côté de lui.

-Pourquoi je fais ça ? Je devrais te dire de te foutre ce ballon là où je pense et m'en aller, mais au lieu de ça, je vais tout te déballer
-Arrête de changer de sujet.
-Oh, ça va, hein

Quand il eut raconté les évènements du matin, Akane releva la tête pour juger de la réaction de Gaku. Il était un peu inquiet. Il se demandait vraiment pourquoi il lui racontait tout. C'était idiot. Gaku était toujours un rival Et pourtant, il se sentait mieux après lui en avoir parlé. Gaku ne parlait pas beaucoup, mais il savait écouter et donner de bons conseils quand il était d'humeur.

Et Gaku avait l'air d'humeurjoyeuse à cet instant Il semblait avoir du mal à ne pas sourire.

-Toi et Hiiragi ??
-Ouais. Ca te pose un problème ?
-Je me demande lequel de vous deux est le plus suicidaire, c'est tout
-Ha. Ha. Ha.
-Enfin, je crois que j'ai la réponse à cette question Il t'a vraiment roulé un palot devant tout le monde ?
-Par pitié, tu ne pourrais pas oublier les détails et te concentrer sur le problème principal : JE FAIS QUOI MAINTENANT ?
-Tu vas le voir et tu lui demande de s'expliquer Je suis sûr qu'il avait une bonne raison de faire ce qu'il a fait Et je ne considère pas ça comme un détail, moi
-Tu veux dire, une bonne raison autre que de me faire passer pour un crétin devant toute l'équipe et de me faire détester par Sumire ??
-Peut-être qu'il était jaloux d'elle
-Oh, vraiment ? Dans ce cas, il aurait mieux fait de se souvenir avec qui je passe pratiquement toutes mes soirées depuis deux semaines
-Et avec qui tu as passé toute ta scolarité depuis la maternelle, au juste ??

Akane leva les yeux au ciel, puis s'allongea par terre et ferma les yeux.

-Est ce que tu l'aimes ?
-Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Gaku [4]
-Et toi tu regardes trop la télé. Réponds à la question.
-Si tu me connais aussi bien que tu le prétends, tu connais la réponse.
-Tu l'aimes.
-Oui.
-Et lui ?
-Il a fait son coming-out à sa famille hier soir
-Respect.
-Ouais.
-Ca veut dire qu'il tient à toi.
-Je sais ça. C'est pas le problème.
-Et c'est quoi le problème, alors ?
-Je lui faisais confiance et il a agi comme un abruti.
-Tu dramatises pas un peu, quand même ?
-Sumire est peut-être gonflante des fois, mais elle est comme une sur pour moi et je tiens à elle. Si je la perds

Il ne termina pas sa phrase. Il venait de se rasseoir et d'apercevoir Hitonari, debout devant lui. Il se rendit compte que Gaku l'avait fait exprès. Il lui lança un regard meurtrier, mais Gaku ne sourcilla même pas. Puis il reporta son attention sur Hitonari, qui avait l'air d'un gamin qui vient de casser une fenêtre et qui attend sa punition. Il sentit sa colère diminuer.

Gaku se leva et se dirigea vers la sortie. Il se retourna juste avant de sortir et lança à Akane :

-Souviens toi de tout ce que je t'ai dit.

Akane lui sourit et répondit :

-Ouais, d'accord Oh, et aussi Excuses acceptées

Gaku sortit sans répondre, mais aucun des deux garçons ne s'en rendit compte. Leurs regards venaient de se croiser et ils oublièrent le reste. Ils restèrent comme ça jusqu'à ce qu'Hitonari détourne les yeux et murmure :

-Je suis désolé

Akane ne répondit pas, mais continua de le fixer. Hitonari, mal à l'aise, continua :

-Je sais que j'ai été idiot, mais je regrette vraiment. J'ai parlé avec Sumire, elle m'a dit de te dire qu'elle ne te détestait pas Elle est toujours un peu à cran, mais elle regrette ce qu'elle a dit

Akane hocha la tête, mais garda encore le silence, ce qui finit par énerver Hitonari.

-Je m'excuse, d'accord ? Qu'est ce qu'il faut que je fasse pour que tu me pardonnes ? Que je saute du haut de la tour de Kouzu pour te prouver que je suis sincère ? [5]

Akane se leva brusquement et, l'attrapant par la cravate, l'embrassa fermement, dans un geste qui rappelait celui d'Hitonari devant l'équipe. Quand ils se séparèrent, Akane se serra plus fort contre son amour et lui sourit.

-Décidément, ces temps-ci, c'est toujours toi qui affronte les méchants pour moi Tu es un vrai chevalier servant

Hitonari leva les yeux au ciel, mais sourit lui aussi.

-Alors tu me pardonnes ??
-T'es trop mignon quand t'es désolé Comment tu veux que je t'en veuilles plus de cinq minutes ??
-Merci.

En guise de remerciement, Hitonari lui donna un baiser. Ils se sourirent, puis se séparèrent. Quelques minutes plus tard, ils étaient en route vers le studio d'Hitonari.

-On devrait peut être plutôt retourner en cours
-Au point où on en est
-C'est vrai.

Quand ils furent installés devant une tasse de thé et des biscuits pour Akane, Hitonari raconta en détail sa conversation avec Sumire et Akane la sienne avec Gaku.

-Je suis content que tu te sois réconcilié avec lui C'était important pour toi, n'est ce pas ?
-Mmmm Moi je suis surtout content que Sumire ne soit plus furax. Elle m'a fait mal quand elle m'a tarté !
-Il faudra quand même que tu lui parles
-Et qu'on parle avec les autres aussi Je crois qu'on les a choqués
-Damned !
-Comme tu dis. Imagine la réaction de Horii
-Pourquoi j'ai dans l'idée que c'est une yaoi-fan ?
-Parce que c'est le cas Pourquoi tu crois qu'elle traîne toujours autour du moustachu ?
-Aucune idée
-Elle essaie de le coincer quand il fricote avec Harada
-Oh, non, c'est pas vrai Elle va plus nous lâcher [6]
-C'est ta faute tout ça.
-Oh, la ferme ! C'est pas ma faute si c'est une perverse, cette fille !
-
-Quoi ?
-Elle sait pas où tu habites, hein ??
-Ben

Ils entendirent frapper à la porte et sursautèrent. Ils se regardèrent et il y avait de la panique dans leurs yeux. Ils se précipitèrent vers la porte et Hitonari ferma les verrous tandis qu'Akane bloquait la poignée avec une chaise. Puis il cria :

-Va t'en, espèce de perverse ! On veut pas te voir ! Si tu veux voir deux mecs se peloter, va sur le net !
-Hitonari ?
-Papa ??
-Oups

THE END

Pourquoi est-ce que je suis incapable de trouver une fin convenable ?? çç

[1] Décodeur non livré.
[2] Réplique tirée du 'Dîner de cons' Ca m'a fait penser à Sumire, alors
[3] Insérez une musique pleine de trompettes et un zoom sur les yeux de Gaku pour le suspense
[4] J'adore cette pub J'ai pas pu résister
[5] Version modifiée d'une réplique de Krys dans 'Les Héraults de Valdemar', une série de bouquins que je conseille à tout le monde !
[6] Et on la comprend -