Auteur : Umbre77

Titre : Fever

Rating : R

Disclaimer : Rien ne m'appartient et bla bla bla

Dédicace : A Mae, 500ième revieweuse de MPM ! Je te l'avais promis, le voici !

Résumé : C'est un Draco Malfoy plus calme, mais terriblement seul qui part à Boston pour trouver des subventions pour son Orphelinat… Il ignore encore qu'il y trouvera tout autre chose. Slash HPDM


Fever


Comment peut-on savoir si l'on est dans un jour 'spécial' ? Comment peut-on savoir que, tout à coup, votre vie va changer, se métamorphoser et ne jamais retrouver sa banalité passée ? Pour tout avouer, ma vie n'avait rien de banal, lorsque commence cette Histoire. J'étais un sorcier de bonne famille. Enfin, presque de bonne famille. Disons qu'elle était une bonne famille qui avait légèrement dévié de sa bonté pour devenir de sadiques et psychotiques tueurs léchant goulûment les basques d'un homme à tête de serpent. Mais à pars ça, nous étions tout ce qu'il y a de plus convenable.

Bien entendu, ce petit détail de ma famille m'a valu beaucoup d'ennuis, surtout lorsque j'ai avoué à Père mon manque de passion quant à cette voie enchanteresse. Ma punition fut d'être enfermé dans une petite pièce aux murs de brique avec un lit de pierre et des barreaux aux fenêtres. Ou, pour ceux qui n'ont pas compris : Une prison. Je n'ai pas été torturé. Pas exactement. Disons plutôt qu'on m'y a oublié. En soit, c'était une torture, car j'étais seul dans cette petite pièce, de jour comme de nuit. On ne venait même pas m'apporter à manger. Mes seuls repas étaient les malheureux rats qui s'aventuraient dans ma pièce. Je leur tordais le cou, buvais leur sang et les mangeais.

Dégoûtant ? Si vous voulez. Je connais des prisonniers qui mangeaient leurs propres déjections, ainsi, je suis heureux d'avoir au moins eu des rats.

J'ai vécu ainsi un temps que je ne saurais qualifier de long. Pour moi, cela a duré des années. Pourtant, seulement 11 mois se sont écoulés. Onze mois de rats, de solitude… Depuis, je ne supporte plus d'être dans une petite pièce.

Après ces onze mois, j'ai été libéré par un ange. Un ange mince, à la mine fatiguée, blessée. Aux yeux verts extraordinaires. Harry Potter. Au début, je ne l'ai pas reconnu. Quand il s'est dirigé vers moi et qu'il s'est abaissé je l'ai regardé avec des yeux vides et surpris. Et il m'a fait un timide sourire, comme s'il craignait que je ne m'énerve, le frappe. Mais je me suis contenté de le regarder. Ça n'a pas duré longtemps. Des Médicomages sont arrivés et m'ont emmené à Sainte-Mangouste. Potter m'a fait un sourire alors que je m'éloignais. C'était la dernière fois que je le voyais avant bien des années.

Arrivé à Sainte-Mangouste, il est vite apparu que j'allais bien. Sous-alimenté, incapable de parler et un peu déstabilisé, mais bien. A part ça, je n'avais subi aucun sévice corporel. Pourtant, on m'a fait voir un psychomage. Et ils ont bien fait. J'en avais plus que besoin, il fallait l'avouer. Mais très vite, on m'a jugé 'Saint d'esprit'. Et on m'a relâché. Cependant, j'étais perdu. Je ne savais pas quoi faire, vers qui me tourner. J'avais tout perdu, je ne comprenais rien à rien. Et je n'étais pas le seul.

Le monde magique était totalement déstabilisé. Harry Potter avait disparu alors qu'il avait détruit Voldemort. Pouf, envolé le Héro qu'on voulait fêter. Il avait laissé un petit mot à ses meilleurs amis, leur indiquant qu'il voulait vivre en dehors de tout cela un petit temps, qu'il était fatigué d'être le Survivant, qu'il voulait 'prendre l'air'. Et il s'était volatilisé. Bien entendu, des recherches avaient été faites pour le retrouver, mais personne ne savait où il avait bien pu aller. Rapidement, une évidence avait sauté aux yeux de tous : Harry Potter avait quitté le pays. Pour aller où ? Mystère et boule de gomme.

Personnellement, je fus recueilli par le patron du chaudron baveur. Le brave homme m'avait accepté comme aide. Comme je ne savais pas parler et qu'en plus, je n'avais pas mon diplôme de sorcier, il m'employait au ménage et nettoyage. Et même si, pour quelqu'un de mon sang, cela était dégradant, je m'appliquais et ne me plaignais pas. La vérité, c'était que cette position de larbin était idéale pour me renseigner. Dans ce pub où personne ne faisait attention à moi, j'appris tout ce dont j'avais besoin pour me relever.

Comme je n'avais jamais été mangemort, on ne faisait pas attention à moi. Mais mon père l'avait été et ce simple détail faisait de moi 'quelqu'un de louche'. On ne me laisserait pas m'élever, m'établir à cause de cet élément. Ainsi, si je souhaitais me relever, je n'avais pas le choix : Je devais faire quelque chose de 'Gentil'. Et aussi étrange que cela puisse paraître, j'eus rapidement une idée.

Si j'avais passé autant de temps en prison, c'était à cause de mon père. C'était aussi parce que je n'avais personne pour m'aider, aucun endroit où trouver refuge. Et de ce fait, je trouvais cela anormal. Même chez les moldus, il existait des endroits où les enfants en difficultés pouvaient se réfugier. Alors je décidais d'en créer un. Mais ce n'était pas suffisant ! Je voulais également créer un orphelinat. Pour enfants sorciers uniquement. Voldemort n'était-il pas devenu ce qu'il était à cause de sa vie à l'orphelinat ?

Ma décision était prise. Je voulais ouvrir un orphelinat sorcier et un centre pour enfant en difficultés. Mais pour cela, il me fallait des alliés. Je trouvais vite qui serait assez réfléchi pour m'aider dans ce projet : La miss-je-sais-tout de mon enfance : Hermione Granger.

Au début, elle me regarda comme si je préparais un mauvais coup, mais rapidement, elle comprit que je voulais réellement investir là-dedans. Et en moins d'un an… Le manoir Malfoy fut nommé 'Orphelinat et centre pour enfant en Difficultés'. J'étais fier de moi. Très fier de moi. Il fallait dire que le discours sincère et dit d'une voix claire et fière pendant l'assemblée du ministère en laissa plusieurs complètement sous le choc et… sous le charme. D'abord parce que je parlais. Ensuite parce que… Que voulez-vous, j'ai un charme naturel et dévastateur !

Je mentirais si je disais que cet orphelinat était là uniquement pour 'aider'. Je l'avais aussi ouvert pour nettoyer mon image de marque. Et cela marcha très bien. De Draco Malfoy fils de mangemort et potentiellement dangereux, j'étais passé à pauvre petit malheureux muet. Et de ça, j'étais devenu celui qui avait ouvert un orphelinat et un centre pour enfant en difficultés. Je passais ensuite par coqueluche de la société et me transformais finalement en ce que j'avais toujours désiré être : Quelqu'un de respecté et de demandé.

J'avais alors 26 ans. Diplômé de Poudlard quatre ans plus tôt (eh oui, il fallait bien, tout de même, que je finisse cette dernière année), mon orphelinat marchait très bien. Je me flattais de constater que les enfants étaient heureux et m'aimaient sincèrement. Et j'avais également aidé bien des enfants qui rencontraient, tout comme moi, bien des difficultés avec leurs familles. Pourtant, à l'âge de 26 ans, quelque chose n'allait pas. Quelque chose d'important : l'Orphelinat manquait cruellement de subsides. Nous avions bien entendu des donateurs, mais cette année là, l'économie du pays allait mal, comme partout, d'ailleurs. Alors nous avions du mal.

J'avais appris de source sûr qu'un Américain (sorcier, bien entendu) assez riche cherchait une bonne œuvre à laquelle se consacrer pour redorer un petit peu le blason. Et, aussi tôt appris, je partis à la recherche de ce samaritain milliardaire.

Malheureusement, même les sources sûres peuvent être fausses… Et quand cela vous arrive, la chute est douloureuse. Le Samaritain n'était qu'un petit débauché qui ne pensait qu'à son pénis. Néanmoins, certains de ses conseillers financiers lui avaient conseillé de redorer un peu son image de marque. Je lui soumis ma proposition et il eut l'air de s'en soucier autant que d'une tâche sur son bureau. Mon physique l'intéressa plus et il eut l'affront de me demander si ma couleur de peau était naturelle. Après lui avoir fait comprendre qui j'étais (même en Amérique, le nom de Malfoy rimait avec haute aristocratie) et lui avoir démontré que je n'étais pas un simple héritier (le mur de son bureau gardera à jamais la trace de son dos encastré), je lui ai enfoncé mon poing dans la figure et ai quitté son misérable immeuble.

Pourtant, trois heures plus tard, je n'en menais pas large. Si j'avais été celui que j'étais étant enfant (le riche héritier de la famille Malfoy) j'aurais donné de mon argent pour sauver mon entreprise. Mais voilà : Après la guerre, on avait saisi tout l'argent de mon père (et donc le mien) pour payer ses crimes. Ainsi, sans un sou, je ne pouvais pourvoir de moi-même au bien-être des enfants. Et cela me déprimait !

C'est sans doute pour cette raison que je suis entré dans ce café… Enfin, dans ce bar, plutôt. Il était tard, j'avais besoin de me défouler. Je n'avais même pas regardé dans quoi j'entrais. Si j'avais regardé, je n'y serais pas allé… Enfin… pas sûr. Car quand je fus rentré, malgré ma rapide constatation, je n'en suis pas sorti. Je me suis avancé dans la pièce, ignorant les regards d'hommes intéressés pour aller m'asseoir au bar et commander à boire. Le barman me servit en un temps record et en me demandant si une escapade dans les toilettes me tentait. Je répondis non et allais m'isoler dans un coin pour me dire que oui, j'étais dans un bar Gay, oui, plein d'hommes me dévoraient des yeux et oui, j'étais mal barré !

Pourtant, au moment où je pensais me sauver en sautant par la fenêtre la plus proche, une musique commença et toutes les personnes autour de moi se tournèrent d'un bloc vers la scène, au centre du club. Tous, sans exception. Depuis les couples chauds occupés à se dévorer les lèvres dans un coin de la pièce jusqu'à l'homme essayant d'en draguer un autre. Ils regardaient tous la scène… La scène où un Dieu vivant se tenait.

Dans la lumière des néons rouges, bleus et verts, le Dieu était tout de cuir vêtu. Il tournait le dos à tous, révélant ses fesses bombées et fermes, sa chute de reins impressionnante… Et ses épaules nues étaient légèrement dévoilées par la veste tombante. Il avait des cheveux noirs, mi-longs. Une casquette de cuir était posée sur sa tête. J'eus un frisson.

Je n'étais pas gay… Seulement Bi. Et j'avais peu montré d'intérêt pour la gent masculine, par le passé… Mais quand je le vis… la partie 'homo' de mon être s'éveilla vivement et je dus m'accrocher à mon verre pour ne pas en tomber à la renverse ! Tant de sensualité dans une simple pause… un véritable appel au sexe ! Son immobilité était excitante. Mais dés le moment où il se mit à bouger, je fus prit dans un étau de désir si violent que je renonçais à rester debout. Je m'effondrais sur le premier tabouret venu alors que le Dieu sur la scène bougeait des hanches en rythme.

Je connaissais très bien la chanson pour l'avoir chantonnée étant plus jeune… Mais soudainement, ces paroles fredonnées prirent un autre sens… Fever… J'avais de la fièvre. De la fièvre au corps, tout comme cet homme. Aucun bruit dans la salle, juste celui de la musique, des claquements de doigts et des mouvements du danseur. J'étais hypnotisé ! Et quand il se retourna, dévoilant un torse musclé (mais pas trop), des cuisses fermes, des jambes interminables, et une bouche, Merlin, sa bouche… Elle était fine, rouge… Elle était tout autant sensuelle que ses mouvements.

Sa casquette dissimulait ses yeux et je pleurais presque d'envie qu'il l'enlève. Pour voir ses cheveux, ses yeux… Il avait des mouvements de chat alors qu'il bondissait soudainement sur la plate-forme placée à côté de la scène. Il s'accrocha à la barre de métal et glissa le long de celle-ci comme s'il lui faisait l'amour. La température grimpa encore plus. Il était notre Dieu, nous étions ses brebis et tous, nous le fixions, le suppliions mentalement de nous voir, de nous regarder pour nous remarquer. Mais il dansait, bougeant bras et jambes comme aucun être humain ne pouvait le faire. Il cambrait ses reins, sautait, bougeait… Et nous le suivions des yeux, laissant à ce Dieu sa liberté de mouvements.

Etrangement, aucun de nous ne pensait à se jeter sur lui. Nous étions trop ébahis pour tenter quoi que ce soit. A moins que les colosses encadrant la scène où le Dieu était revenu n'aient été trop dissuasifs ? Je ne puis le dire. Sur le moment, rien, pas même Vingt-Cinq Voldemort n'auraient pu m'empêcher de m'approcher. Pourtant, je restais paralysé par cette sensualité. Je restais intiment persuadé qu'un seau d'eau froide répandu sur ma tête eut créé un véritable nuage de vapeur.

La chanson toucha à sa fin et il nous acheva avec une ondulation corporelle des plus jouissives. J'en restais paralysé pendant plus d'une demi-heure après son départ. La musique avait repris, les hommes recommençaient à se draguer, à se séduire. Mais je demeurais là, incapable de bouger et d'oublier le Dieu qui, pendant seulement trois minutes et dix-neuf secondes, m'avait rendu complètement fou !

oOo

Après mon rendez-vous avec l'éventuel investisseur, j'avais décidé de rentrer au pays tout de suite. Mais suite à ma découverte, je décidais de me prendre quelques vacances et investit le café chaque soir. Pourtant, je découvris rapidement que le Dieu ne se présentait pas tous les soirs… Uniquement les mercredi, vendredi et samedi soirs. Et bien entendu, je m'y rendis avec un empressement propre à l'obsession. Je rêvais de lui. Je pensais à lui… Mon mystérieux danseur à la casquette de cuir. J'envisageais même de le suivre. Mais il avait de solides gardiens et je n'avais jamais été courageux.

Pourtant, très vite, je pris des renseignements. J'appris que mon mystérieux danseur n'était pas ce qu'on pouvait appeler 'Un gogo-danseur'. C'était un Vrai danseur qui se présentait dans plusieurs bars. La raison ? Il voulait se faire remarquer, il voulait qu'on parle de lui Partout… Ainsi, il offrait une danse par bar… et faisait plus de trente bars par nuit ! J'obtins même les noms des autres endroits et les jours… Et je m'y rendis. Je le suivais partout, admirant ses gestes, ses pas, son corps…

Comment pouvait-il ne pas me remarquer, après une semaine ? Alors que je le suivais à la trace, que je le fixais, le dévorais… Il vint un moment où mon Dieu baissa la tête et me regarda. Je ne distinguais pas ses yeux, mais je savais qu'il me regardait. Et lorsqu'un de ses malabars m'interpella pour me dire qu'Il m'attendait dans sa loge, je crus défaillir. Il m'attendait. Lui. Le Dieu de mes nuits. Je me rendis à sa pièce avec le cœur serré. Bon sang, j'étais Draco Malfoy, je pouvais me contrôler ! Mais…

Everybody's got the fever (tout le monde a la fièvre)
That is somethin' you all know (c'est une chose que vous connaissez tous)
Fever isn't such a new thing
(la fièvre n'est pas une nouveauté)
Fever started long time ago
(la fièvre a commencé il y a longtemps déjà…)

Le cœur battant la chamade, je me présentais devant la porte. Je frappais sur au battant, et un 'entrez' se fit entendre. Il me fallut tout le courage du monde pour tourner la poignée et pousser la porte, mais je le fis, terrorisé. A peine entrais-je que mes yeux se posèrent sur lui… Il me tournait le dos et faisait face à un costume posé sur un mannequin. Il n'avait pas sa casquette et ses cheveux noirs tombaient en cascade sur ses épaules. De près, je distinguais mieux sa taille fine, ses hanches et… Par Merlin, ses fesses ! J'en eus un frisson qui me secoua aussi bien qu'un bûcheron secouerait un arbre en le tranchant !

Pourtant, je me secouais. Quelle opinion aurait-il de moi s'il me découvrait excité derrière lui ? Je pris une inspiration alors qu'il enfilait une chemise par-dessus un justaucorps noir. Il portait un pantalon de sport et des chaussures noires. Seule sa chemise était blanche et elle mettait son teint mat en valeur. Il se retourna subitement et là… J'en restais subjugué.

Oh, oui, il était beau. Un visage à en damner un saint. Des lèvres rouges, étirée en un timide sourire. Des joues rougies par la gêne, des fossettes presque craquante. Et ses yeux… Ces deux émeraudes étincelantes, brillantes… J'en étais presque malade. Malade, car ce beau visage, ce dieu, devant moi…

« Bonsoir, dit-il de cette voix si douce. Je suis content de te revoir, Draco… »

Ce Dieu… Mon Dieu…

« Cela doit te faire un choc, je sais… Tu ne devais pas t'attendre à me voir face à toi. »

Lui… Ce Dieu n'était autre que mon cher ancien ennemi… Harry Potter !

oOo

Sur le coup, je crus que j'allais pleurer. Pleurer, vraiment. Aussi étrange que cela soit, une partie, en moi, eu envie d'aller le serrer contre moi et de lui dire merci. Merci d'avoir mis fin à des souffrances, à une solitude qui me semblait de plus en plus insupportable. D'avoir mis fin à des mois de rats… Il dut percevoir mon trouble car il me tira jusqu'à un petit fauteuil miteux où il m'obligea à m'asseoir. Il resta à mes côtés, pourtant, attendant de voir si j'allais me remettre de cette surprise. Il me tenait la main et me fixait d'un air si inquiet que je compris que pour lui, nos années de haine étaient effacées. Et cela me fit plaisir.

« Tu vas mieux ? me demanda-t-il, l'air préoccupé.

-Oui, répondis-je. Tout juste un peu… Surpris ! Bon sang, Potter… Depuis quand sais-tu aussi bien danser ? »

Aussi étrange que cela puisse paraître, ce fut la seule question qui me vint à l'esprit et cela le fit rire. Il se redressa et marcha jusqu'à sa table de travail pour prendre du démaquillant. Je remarquais alors seulement que ses yeux étaient entourés de poudre blanche et soulignés de crayon noir.

« Quand je suis arrivé ici, dit-il, je n'avais rien. Rien du tout ! Pas un sou, pas un diplôme. J'étais un clochard sans abri. Mais je voulais vivre ici. J'ai commencé par des petits boulots. Serveur dans un Macdonald, plongeur dans un grand restaurant. Mais jamais quelque chose de bien. Comme si on me refusait les grands postes ! Tu vas me dire, sans diplôme, sans talent, que pouvais-je espérer ? J'ai rencontré un vieux gars, un soir d'hiver. Il m'a pris en amitié, m'a ramené chez lui, nourri, logé… Et la journée, il m'apprenait à danser. Il disait que j'avais de l'élégance naturelle. Et que c'était un crime qu'un cygne marche comme un canard. Qui étais-je pour lui désobéir ? Il m'a enseigné ainsi pendant un an. Puis, sans explication, il m'a mis dehors en me disant que je n'avais plus besoin de lui. Depuis, je danse, de café en café. J'essaye de percer avec mon talent. »

Je le regardais tandis qu'il se démaquillait, retrouvant un visage plus naturel, mais toujours aussi beau. Et cette cicatrice. Sa fine cicatrice en forme d'éclair sur son front. Je ne m'y attardais pourtant pas et le regardais.

« Et toi, dis-moi ? demanda Harry, allant s'asseoir face à moi. Que diable fais-tu là ? »

Je le regardais encore. Le simple mouvement de venir en face de moi et de s'asseoir l'avait rendu troublant de beauté.

« Je, balbutiais-je. Je suis ici pour mon orphelinat. »

Il me regarda d'un air étonné.

« Orphelinat ? dit-il. Tu as ouvert un Orphelinat ? »

Je hochais de la tête avec vigueur.

« Oui… Et un centre d'aide pour les enfants en difficultés avec leurs parents. »

Contrairement à la plupart des personnes, il n'eut pas d'air sceptique ni ébahi. Non, à la place, il eut un large sourire.

« Je savais que tu étais quelqu'un de bien. »

Je ne pense pas qu'il eut conscience du bien que me procura cette phrase.

« J'ai été très surpris en te voyant, il y a quatre jours. Si surpris que j'aie failli oublier de danser. Et quand je t'ai vu dans le café suivant, cela a été pire. Au début, j'ai cru que tu savais qui j'étais. Mais j'ai vite compris que ce n'était pas le cas. Je t'avoue… que j'ai hésité avant de te montrer que c'était moi. Mais la curiosité me dévorait.

-La curiosité ? demandais-je.

-Oui ! dit-il avec feu. Je me demandais souvent comment tu allais… Et je voulais te poser la question, directement. »

Dire que je fus surpris était un euphémisme. Comment, il se souciait de moi, lui, mon ancien ennemi, lui qui avait disparu de ma vie avant que j'aie eu le temps de dire 'Quidditch' ?

« Quand je t'ai vu dans cette cellule, me dit-il, inconscient de mon trouble, j'ai été bouleversé. Personne ne savait où tu étais, sinon, nous t'aurions libéré depuis bien longtemps. Et quand nous t'avons trouvé, malheureusement, il m'a fallu partir.

-Pourquoi ? demandais-je, le coupant. Pourquoi as-tu du partir ? »

Il sourit.

« Tu me voyais rester là ? Moi qui ne supportais déjà pas la gloire du 'Survivant'… comment aurais-je pu supporter celle du 'tueur de Voldemort' ? Cette simple idée me révulsait. J'ai préféré me prendre des vacances.

-Des vacances ? dis-je. Tu comptes donc revenir, un jour ? »

Il eut un sourire mystérieux.

« Oui, je compte revenir. Mais pour cela, il me faut… une certaine motivation. »

Je ne sus trop pourquoi, le regard qu'il me lança m'indiqua que sa motivation risquait fort de demander ma participation.

oOo

Comme il avait fini sa journée, et pour la première fois de notre vie, nous passâmes la nuit à discuter. Enfin, le reste de la nuit, car il était quatre heures du matin lorsque nous quittâmes le bar pour aller nous réfugier chez Harry. Il vivait dans un petit appartement modeste mais tout à fait convenable. Il m'avoua que les danses qu'il faisait dans les cafés lui rapportaient tout de même une petite somme suffisante que pour se payer mieux que ça, mais il s'y sentait bien et je comprenais pourquoi. C'était un quartier calme et son trois pièces étaient bien assez chaleureux. Il sembla ravi que j'apprécie son appartement, car il craignait plus que tout l'avis de 'Monsieur-je-suis-un-aristo-et-j'en-suis-fier'.

Installé dans le canapé bordeaux de mon ancien ennemi, je me livrais à une longue conversation, sans haine, sans préjugés. Tandis que nous redécouvrions notre enfance, riant parfois de notre comportement puéril, je l'observais. Savoir son identité n'avait pas diminué l'adulation que j'avais pour le corps de Harry Potter. Loin de là. Alors que je contemplais ses yeux brillant d'amusement, son sourire rayonnant, ses mains et la manière délicieuse qu'elles avaient de passer dans ses cheveux, de se poser sur son avant bras, je pensais en moi-même qu'aucun homme n'était plus beau que lui. Et l'idée même qu'il se mette à danser m'était insoutenable, car je ne cessais de me le représenter, occupé à danser et à se déshabiller devant moi. Or, il était des plus déplacé de se retrouver en érection devant son hôte ! Aussi agréable soit-il. En outre, je craignais plus que tout que mon Dieu… - oui, même en tant que Harry Potter, il demeurait mon Dieu – ne soit dégoûté par mon attirance pour lui. Après tout, n'étais-je pas Draco Malfoy ?

Pourtant, il avait une manière étrange de me regarder. De me sourire. Peut-être était-ce commun, peut-être me faisais-je des idées… Mais j'avais l'impression que plus le temps passait, plus je devenais à ses yeux une sorte de souris. Une petite souris entre les mains d'un félin plus que décidé à l'attraper. Mais peut-être était-ce la faute de ce maudit sourire… De ces maudits yeux de chat… Mais je pouvais me tromper !

Le petit matin nous trouva somnolant dans son salon/Cuisine. Harry finit pourtant par se secouer et déclara qu'il devait aller dormir, car il avait un entraînement.

« Merlin ! fis-je, me levant. Je suis désolé de t'avoir épuisé ainsi… »

Il eut un rire.

« Oh, tu aurais du faire autre chose que discuter pour m'épuiser, cher Serpentard, ne t'en fais pas. En outre, mon entraînement n'est qu'en après-midi, j'ai le temps de dormir… Tu veux rester ici pour le peu de nuit qu'il nous reste ou tu préfères rentrer chez toi ? »

Je restais un instant interdit. Tant de sous-entendus en deux phrases. Une partie de moi était tenté de lui déclarer que je préférais rester et l'épuiser par autre chose qu'une conversation, mais je préférais rester raisonnable. Lorsque j'avais onze ans, Harry Potter avait repoussé mon amitié. Je n'avais pas envie de tout gâcher alors que je semblais en bonne voie pour l'obtenir. Et même si une partie de mon corps criait haut et fort qu'elle voulait plus que de l'amitié, ce n'était pas une raison pour l'écouter !

« Je préfère rentrer ! répondis-je finalement, parfaitement conscient que si je restais, j'allais écouter cette partie de mon corps.

-Comme tu veux », répondit le brun, enlevant sa chemise et ensuite, son justaucorps.

Je me retins péniblement de gémir en découvrant un torse légèrement musclé à la peau crème. Avait-il seulement conscience de la tentation qu'il représentait à mes yeux gourmands ? Avait-il seulement conscience que son ventre plat, son nombril suivi de ce petit chemin de poils noirs était des plus excitants ? Et que ce foutu pantalon trop large tombait sur ses hanches ? Je ne sus trop pourquoi, je fus persuadé que oui, il en avait conscience et que oui, il le faisait exprès !

« Si tu veux, on peut se revoir plus tard ? proposa le tentateur. Ma répétition finit vers 19h… Viens me retrouver là-bas, on ira manger un bout après. Ça te va ? »

Non, ça ne me va pas ! J'aurai préféré manger un bout de lui !

« Bien sûr ! Où répètes-tu ? »

Il me sourit et me tourna le dos. Etait-ce moi où sa démarche était plus prédatrice que jamais ? Etait-ce moi où il avait la chute de reins la plus bandante de toute la planète ?

'Non !

Vilain, le Draco ! Couché ! Gentil petit ! Regarde pas son cul.. Voilà, gentil, le petit, gentil… J'ai dit : NE LE REGARD… Merlin tout puissant ! Il a des fesses aussi rondes que des pommes… Et il a un string, l'allumeur !

Mais non, allons, c'est parce qu'il danse et quand il danse, pour que ses vêtements lui aillent mieux, il porte un string, c'est normal !… Normal mon cul ! Comment est-ce possible d'avoir d'aussi belles fesses ?

Shhh ! Couché, j'ai dit !'

Je revins à moi quand je vis qu'il me tendait une petite carte où il avait griffonné une adresse accompagnée de quelques indications. Je remarquais également qu'il était terriblement proche de moi et mon cœur battit la chamade à une vitesse folle. Je sentis une chaleureuse sensation envahir mes joues et je me reculais brusquement.

« Hem, dis-je. Vers… 19h, c'est ça ?

-Très exactement, dit-il, souriant avec amusement. Et surtout, ne te mets pas sur ton trente et un… Ce sera une simple petite soirée.

-Heu… d'accord, dis-je, rangeant la carte dans ma poche. Il m'est étrange de penser que je viens d'établir une sorte de rendez-vous avec mon ancien ennemi Harry Potter. »

Il eut un léger rire.

« Ancien ennemi, je suis bien d'accord… Mais ce n'est pas une sorte de rendez-vous… »

Il eut ce regard de prédateur et sourit plus encore.

« C'est un rancart, Malfoy… Soit à la hauteur !

-Un rancart ? » fis-je, étonné.

Il se contenta de rire et me tourna le dos pour marcher de cette manière si aguicheuse vers sa chambre.

« A tout à l'heure, Draco ! »

Et sans en dire plus, il alla s'enfermer dans sa chambre. Il en fallut de peu pour que j'aille défoncer sa porte et le prendre violemment sur son lit. Bien heureusement, mon caractère malfoyen m'encouragea à faire la chose la plus censée : Je fuit son appartement à la vitesse du son !

oOo

Rentré dans ma chambre d'hôtel, j'eus du mal à trouver le sommeil. Chaque fois que je fermais les yeux, je visualisais un Harry Potter dansant devant moi, rien que pour moi… Et étonnamment, je ne regardais pas son corps, mais juste son visage. Ses yeux brillants d'allégresse, sa bouche recourbée en un divin sourire. Et même si je désirais son corps comme jamais je n'avais désiré quelque chose, plus que tout, je rêvais de prendre son visage en coupe, de l'embrasser, doucement, avec une tendresse infinie…

Et je me réveillais sur cette image, le corps parcouru de sueurs froides, les yeux écarquillés. La lumière filtrait par les volets fermés des fenêtres de ma chambre et je bénis cette lumière car elle m'offrit une réalité bien venue. Non, je n'étais pas dans le salon de Harry Potter, non, il n'était pas en train de remuer ses hanches tout en enlevant ses vêtements devant moi. Et non, je n'étais pas amoureux de lui !… N'est-ce pas ?

oOo

A dix-huit heures trente, vêtu d'un pantalon élégant et d'une chemise de soie blanche, je descendais les marches menant à un sous-sol d'où émanait de la musique folle. J'étais en avance, mais je comptais bien régaler mes yeux des mouvements du corps de Harry Potter, en pleine lumière et vêtu – je l'espérais – plus ou moins décemment.

En entrant dans la pièce, je ne pus qu'admirer la décoration plus que sobre. Il s'agissait d'une simple salle dont le sol était sommairement recouvert d'un tapis plus ou moins moelleux. Les murs étaient peints d'un jaune cassé et d'horribles lampes néon éclairaient la pièce. De grands miroirs étaient accrochés à un des murs et des barres se trouvaient sur son opposée. Une sorte d'allée entourait toute la salle et celle-ci n'était pas éclairée. Je décidais de rester dedans pour observer à mon aise le danseur qui se tenait alors immobile au milieu de la salle. Poursuivant mon observation, je remarquais qu'un autre homme se trouvait là. Il observait Harry avec une lueur malveillante et cela ne me plut guère. Mais je préférais rester à ma place et observer le brun.

Il était vêtu d'un pantalon noir et était torse nu. La sueur coulait le long de son corps alors qu'il attendait la musique avec patience. Celle-ci finit par débuter, doucement. C'était une musique lente. Dés le début, des chants d'église se firent entendre mais Harry ne se mit à danser que lorsque la batterie vint les accompagner. Cela commença par de simples ondulations de son corps, quelques mouvements de bras. Il avait fermé les yeux, comme s'il essayait de se plonger dans l'ambiance. Lorsque des flûtes se joignirent à la musique, il commença à faire des mouvements plus grands, plus langoureux. Mais toujours en bougeant son satané bassin. Pourtant, malgré l'accentuation que cela donnait à ses hanches parfaites, ce fut lui, tout entier, que j'observais. Il semblait réellement se perdre dans la musique alors qu'il mêlait doucement danse classique, sensualité et originalité. Il en semblait presque en transe et alors que je le regardais couché au sol, sur le ventre les jambes écartés, occupé à faire des mouvements des plus impressionnants, je me pris à penser que, tout comme sur un balai, il semblait dans son élément.

Il était vrai que Harry avait toujours possédé une certaine forme d'élégance, que cela soit sur son balai ou dans le simple fait de marcher, de courir. Petit, je l'en avais secrètement envié, mais je l'en avais surtout admiré. Ce fut à ce moment là, je crois, que je me rappelais mon acharnement à observer au moins une fois par semaine – si ce n'était pas par jour – ce cher Harry Potter. Autrefois, je disais que c'était pour préparer des mauvais coups, mais n'était-ce pas au contraire pour avoir simplement le plaisir de regarder ce cygne évoluer dans la vie, marcher dans les couloirs comme s'il volait ? J'avais tous les traits d'un aristocrate, l'élégance en premier. Mais Harry, lui, avait une sorte de félinité sauvage qui, alors qu'il dansait, le rendait plus prédateur et plus beau que jamais.

Je sursautais quand, de la musique celtique, le registre de Harry devint plus récent. Et surtout, beaucoup plus rapide. Malgré cela, il ne se découragea pas et exécuta la danse avec un brio qui me laissa sans voix. Oui, il était beau… Oui, il avait cette sorte de sauvagerie. Mais au fond, pouvais-je me flatter d'être amoureux de lui alors que je ne le connaissais pas vraiment ? Oh, j'en savais beaucoup sur lui. Nous avions passé six ans à nous détester, six ans à essayer de nous faire tomber, à nous faire des sales coups l'un à l'autre… Six ans à nous insulter. Mais en fait, j'avais passé six ans à l'étudier. A remarquer chacune de ses évolutions, chacune de ses expressions, de ses peines. Mais il avait disparu de ma vie pendant près de dix ans (NdA : Draco ayant été enfermé à la fin de ses seize ans et ayant à présent 26 ans presque 27, cela fait dix ans !). Pouvais-je dire qu'il n'avait pas changé ? Non ! L'ancien Harry Potter ne m'aurait jamais accueilli les bras ouverts, il ne m'aurait pas fait un large sourire, ne m'aurait pas pris la main, n'aurait pas passé la nuit à parler avec moi. L'ancien Harry Potter avait disparu pour laisser place à un nouveau que je ne connaissais pas. Me plaisait-il moins ? Non ! Le nouveau Harry Potter était plus mûr, plus responsable, moins gamin, plus sauvage… Et j'adorais ça !

Je sursautais en remarquant que la musique avait été remplacée par des voix colériques. L'homme à l'air louche s'était approché de Harry dès que celui-ci avait arrêté la musique et, visiblement, ce n'était pas le grand amour entre eux.

« Je t'ai dit de me laisser tranquille, tu ne comprends pas ou quoi ? cria l'ancien Gryffondor, repoussant cet homme bizarre avec colère.

-Je refuse qu'on s'arrête là, comme ça !

-Et bien je m'en fiche, que tu refuses, c'est terminé ! »

J'assistais à la scène d'un œil étonné. Visiblement, c'était un ex pas très content de s'être fait plaquer. Harry finit par s'éloigner de lui, mais ce fut pour s'approcher de moi d'un pas plus que volontaire. Je ne sus trop pourquoi, je m'avançais, souriant d'un air hésitant. Il me lança ce regard déterminer et séducteur et, avant que je n'ai compris ce qu'il se passait, passa ses bras autour de mon cou pour me rouler le patin du siècle !

Surpris, je me laissais faire, totalement subjugué. Il collait son corps chaud contre le mien et m'embrassais, comme si j'étais la dernière chose qui comptait. Et sans trop savoir pourquoi, j'enroulais mes bras autour de sa taille, caressant sa peau si douce et me perdant dans ce baiser, ce baiser qui m'électrisa complètement, faisant basculer tout mon corps et mon cœur dans le trouble. Jamais baiser ne m'avait semblé aussi délectable. Jamais langue ne fut si chaude, si affolante, dans ma bouche. Et sa chaleur, tout contre moi… Un gémissement m'échappa et je le serrais fort contre moi. Si le manque d'air ne nous avait pas séparés, je l'aurais étalé sur le sol et je lui aurais fait l'amour comme jamais je ne l'avais fait. Mais non, il fallut que nos poumons réclament de l'air et nous nous séparâmes.

Pourtant, le contact resta intense. Nous nous regardâmes dans les yeux et pendant un long moment, je ne pus m'empêcher de me perdre dans ses émeraudes. J'essayais d'y trouver une réponse, une réponse à cette terrible question : Que m'arrivait-il ? Que se passait-il donc ? Comment faisait-il pour me faire devenir, moi, l'ancien Prince des Serpentard, un homme simplement tremblant. Je le tenais contre moi et j'avais l'impression de serrer ma vie contre mon torse. J'étais dingue de lui. Complètement fou de lui ! Je ne pouvais plus nier, pour quoi faire ? Il me rendait fou ! Le toucher me faisait perdre la tête, le voir, l'entendre me donnait des frissons si violents que l'on m'eût prit pour une personne atteinte de la maladie de Parkinson !

Et j'avais envie de lui. J'avais envie de l'embrasser, de l'aimer. Mais pas seulement ! J'avais l'envie de me lever le matin avec lui dans mon lit, de me disputer avec lui pour la salle de bain, de prendre mon café et de commenter avec lui les gros titres des journaux. J'avais envie de lui dire au revoir par un baiser passionné, de partir au travail et d'y passer la journée à penser à lui, à mon retour auprès de lui. J'avais envie de m'imaginer rentrant à la maison et l'y attendant ou l'y retrouvant avec un plaisir presque jubilatoire. J'avais envie de lui préparer des surprises pour son anniversaire, de dîner en tête avec lui pour Noël et le nouvel An. J'avais envie de l'aimer, chaque soir, jusqu'à notre mort. De finir dans un rocking-chair, assis en face du sien et de parler 'du bon vieux temps', comme les deux vieux idiots que nous deviendrions avec le temps.

Mais cela serait-il seulement possible ? Me laisserait-il seulement l'espoir d'un autre baiser ? Seulement l'espoir de le toucher plus encore ? Ces yeux étaient devenus si étranges, tout à coup. Autrefois, ils étaient pour moi deux icônes qui me permettaient de lire en lui, de deviner chacune de ses pensées. A présent, je ne parvenais pas à comprendre ce que renfermaient ses mystérieuses prunelles.

Alors qu'une vague d'angoisse me saisissait, il se retourna pour faire face à l'homme qui l'avait agressé.

« Je suis avec lui, maintenant, dit-il, tenant mes mains alors posées sur son ventre. Et crois-moi, je ne le quitterai pas pour tout l'or du monde. Alors déguerpis ! »

Je sortis doucement de mon envoûtement pour regarder l'ex du brun. Celui-ci fixait Harry avec une haine qui me fit froid dans le dos et je resserrais ma prise sur sa taille. Il leva alors les yeux vers moi et je reconnus son regard. Ce regard, c'était le regard d'un assassin. De quelqu'un qui était si déterminé à récupérer son bien qu'il n'hésiterait pas à tuer. Je lui lançais alors mon expression froide et arrogante, enlaçant plus franchement le brun contre moi, comme pour le protéger. L'homme eut un sourire méprisant.

« Tu diras pas toujours ça, Harry, dit-il, tout en me regardant. Crois-moi, tu diras pas toujours ça ! »

Et sans attendre, il quitta la pièce, nous laissant seuls.

A peine la porte fut-elle refermée que je le lâchais, lui tournant brusquement le dos. Je sentis plus que je ne vis Harry sursauter.

« C'était donc pour cela, que tu étais si agréable avec moi, dis-je d'une voix polaire. Si civilisé… Il te fallait un mannequin pour faire fuir ton ex… »

Il y eut un instant de silence et je pris cela pour une confirmation de mes soupçons. Tomber amoureux pour être ensuite rejeté est une des pires douleurs que j'eusse jamais ressenties !

« Non, me répondit soudain Harry. Ce n'est pas pour ça. »

Je me crispais et me retins de me retourner vers lui.

« Alors pourquoi ?

-Tu m'inspires.

-Je t'inspire ? » demandais-je, me retournant.

Ses yeux me scannèrent et je me sentis frissonner. J'avais la désagréable impression d'être un morceau de gâteau.

« J'ai un concours de danse, bientôt, dit Harry, se dirigeant vers une chaise où était abandonnée sa chemise qu'il enfila. Ce concours offre près de vingt-mille dollars au gagnant. Le problème, c'est que pour ce concours, j'ai envie d'exprimer quelque chose de très fort. J'ai envie d'exprimer l'amour. La passion. Le sexe, aussi. Mais je ne trouvais pas l'inspiration. »

Il se tut un instant, allant jusqu'à sa radio qu'il ramassa.

« Mais toi, tu m'inspires. Tu m'inspires énormément.

-Je ne comprends pas », dis-je.

Et c'était vrai ! Je ne comprenais rien ! Rien de rien ! Que voulait-il dire par le fait que je lui inspirais l'amour, la passion et le sexe ? L'espoir en moi me criait des choses trop improbables pour intéresser mon esprit en ébullition.

Il se tourna vers moi et me fit un sourire.

« Allons chez moi, dit-il. Je t'expliquerai tout. »

Je restais immobile, mais hochais de la tête.

« On transplanne, dit-il. Viens, je t'en prie ! »

Et il disparut sur ces mots.

oOo

Comment peut-on savoir si l'on est dans un jour 'spécial' ? En transplanant chez Harry Potter, je ne sus qu'une chose. Quel que soit ce qui allait se passer chez lui… cela finirait mal. J'entrais pourtant à sa suite et je refermais la porte derrière moi. Il était allé directement dans sa chambre et quand il en ressortit, je restais subjugué par tant de beauté. Il était nu. Complètement nu. Plus nu que jamais. Devant moi. Bouche ouverte, je ne pus m'empêcher de laisser mes yeux descendre sur son corps, découvrir de nouveau son torse, son ventre… Et son entrejambe. Je rougis et continuais de descendre en regardant ses cuisses fermes, ses jambes élancées et enfin, ses pieds. Il était beau… Et j'étais dur comme un pied de chaise !

« Potter, qu'est-ce qui te prend ? demandais-je.

-Ne te l'ais-je pas dit ? dit-il, s'approchant de moi de cette démarche si excitante. Tu m'inspires, Draco. Depuis toujours, tu m'inspires. Tu m'inspires la passion. Tu m'inspires l'amour. Tu m'inspires le sexe. »

Sans m'en apercevoir, je reculais. Pourquoi avais-je de nouveau cette désagréable impression de n'être qu'une petite souris ? D'être prisonnier entre ses griffes ? Mon dos rencontra le montant de la porte et je restais paralysé quand son corps chaud s'appuya contre le mien.

« J'ai besoin de toi, Draco, dit-il. J'ai besoin de toi pour m'inspirer plus encore que tu ne l'as jamais fait… »

Mon cerveau était plus que déconnecté. Il venait de se frotter contre moi et, étant donné le manque de vêtement chez Harry, ce n'était pas sa baguette magique que je sentais aller et venir doucement contre mon bas-ventre.

« Non, dis-je en un souffle difficile. Non, je ne… je ne veux pas ! »

Il eut un sourire pervers et sa main empoigna ce que je pouvais me permettre d'appeler : la plus grosse érection de ma vie !

« Excuse-moi, ce n'est pas l'impression que j'ai », me dit-il, me caressant à travers mon pantalon.

Je laissais échapper un léger glapissement, renversant légèrement la tête en arrière tout en me crispant contre la porte.

« No…Non, je ne veux pas, Harry… Je ne veux pas…

-Tu ne veux pas quoi ? me demanda-t-il.

-Servir… Te serv… Servir de jouet ! »

Il eut un sourire et approcha ses lèvres des miennes, tout en bougeant sa main avec langueur. Il s'arrêta pourtant à quelques centimètres de ma bouche et sa main cessa tout mouvement.

« Tu n'es pas un jouet, me souffla-t-il. Tu es ma muse… »

Il donna un coup de langue contre mes lèvres et je gémis.

« Prends-moi, Draco, souffla-t-il contre ma bouche. Danse avec moi… »

Je haletais et, brusquement, passais mes bras autour de lui pour le soulever dans mes bras. Il se saisit aussitôt de ma bouche, enroulant ses jambes autour des hanches. Il était chaud… Terriblement chaud ! Et J'avais chaud !

Never know how much I love you (tu ne peux pas savoir à quel point je t'aime)
Never know how much I care
(tu ne peux pas savoir combien tu m'attire)
When you put your arms around me
(Lorsque tu passe tes bras autour de moi)
I get a fever that's so hard to bear
(La fièvre deviant insoutenable)
You give me fever (you give me fever) when you kiss me
(tu me donnes la fièvre quand tu m'embrasse)
Fever when you hold me tight (you give me fever)
(La fièvre lorsque tu me serres fort)
Fever ... in the mornin'
(Fièvre…dès le matin)
Fever all through the night
(Fièvre toute la nuit durant)

J'avançais à l'aveuglette, dans son appartement. Je cherchais un endroit où le poser, où je pourrais me déshabiller pour ensuite le faire mien, avec toute la fièvre qu'il me donnait. Il m'embrassait, me chauffait, comme jamais personne ne l'avait fait. Je finis par le poser sur le comptoir de sa cuisine et je me séparais de lui pour détacher brusquement ma chemise. Il me regarda, écartant ses cuisses avec une perversité qui me fit gémir. Saleté de petit allumeur !

Alors qu'il me regardait, montrant son excitation sans aucune honte, j'enlevais ma chemise pour ensuite sauter pratiquement de mes chaussures. Mon pantalon eut tôt fait de rejoindre le reste et il rit.

« Rien en dessous, hu ? dit-il. Je l'aurais parié ! »

Je répliquais par un grondement sauvage et le ramenais fort contre moi pour reprendre possession de ses lèvres. Nous gémîmes tout deux en sentant nos corps nu se toucher et nous bougeâmes l'un sur l'autre avec une sorte de frénésie qui, si je n'avais pas été si déterminé à le posséder entièrement, m'eût fait jouir, en temps normal.

« Oh, Draco, gémit Harry alors que je parcourais son torse de ma langue et de ma bouche. C'est bien… ainsi ! »

Je grognais encore et mordis son nombril avant de le lécher. Tout contrôle m'avait échappé. Je devenais fou ! Totalement ! Mes lèvres s'étaient faites voraces, ma langue passionnée. Elle qui aimait tant faire souffrir Harry par des pics cruels s'acharnait à présent à le faire hurler en parcourant son sexe avec une passion qui me déroutait. Etait-ce moi qui suçait Harry Potter comme s'il était le met le plus exquis ? Etait-ce moi qui introduisait en lui un doigt lubrifié maladroitement et le faisait crier de plaisir ?

Il hurlait et je grondais sauvagement. Je voulais l'aimer comme jamais je n'avais aimé personne et comme jamais je n'aimerai personne d'autre.

Sun lights up the day time (Le soleil éclaire la journée)
Moon lights up the night
(La lune illumine la nuit)
I light up when you call my name
(Moi, je m'allume lorsque tu prononces mon nom…)
'cause I know you're gonna treat me right
(Parce que je sais ce que tu vas me faire)
You give me fever (you give me fever) when you kiss me
(tu me donnes la fièvre quand tu m'embrasses)
Fever when you hold me tight (you give me fever) (La fièvre lorsque tu me serres fort)
Fever ... in the mornin'
(Fièvre…dès le matin)
Fever all through the night
(Fièvre toute la nuit durant)

Cette folie qui m'étreignait me donnait une liberté que je n'avais jamais espéré connaître. Et alors que je m'introduisais délicatement en Harry et qu'il gémissait de plaisir, je crus entendre, dans ma tête, quelque part, tout au fond de moi :

Everybody's got the fever (tout le monde a la fièvre)
That is somethin' you all know
(c'est une chose que vous connaissez tous)
Fever isn't such a new thing (la fièvre n'est pas une nouveauté)
Fever started long time ago
(la fièvre a commencé il y a longtemps déjà…)

Mes mouvements, tout comme les siens, devinrent précipités. Nous nous perdions dans l'unique danse de nos deux corps et il s'accrochait à moi avec une force déconcertante. Mes jambes me portaient, mais uniquement parce qu'elles savaient que si elles lâchaient, alors je perdrais ce plaisir, ce doux plaisir de l'avoir à moi, rien qu'à moi, juste une fois. Il voulait que lui inspire mieux l'amour, la passion, le sexe… Je lui donnais toute l'imagination qu'il désirait et plus encore.

Et quand nous jouîmes, ce fut comme une apothéose, comme le dernier pas de la plus endiablée des danses, une danse millénaire que beaucoup avaient jouée avant nous… que beaucoup avaient appréciée.

(You give me fever)
Baby, turn on your love light (yeah, yeah)
(chéri, allumes donc la lumière de ton amour)
Let it shine on me (yeah, yeah) (et laisse la briller sur moi)
Well, baby, turn on your love light (yeah, yeah) (allons chéri, allumes la lumière de ton amour…)
And let it shine on me (yeah, yeah) (et laisse la briller sur moi)
Well, just a little bit higher (yeah, yeah)
(allez, juste un peu plus fort…)
And just a little bit brighter, baby (yeah, yeah)
(et juste un peu plus brillant)
You give me fever (yeah, yeah, yeah, yeah)
(tu me donnes la fièvre)
You give me fever (yeah, yeah, yeah, yeah)
(tu me donnes la fièvre)
You give me fever (yeah, yeah, yeah, yeah)
(tu me donnes la fièvre)
You give me fever.
(tu me donnes la fièvre)

oOo

Nous étions l'un sur l'autre, essoufflés. A cause du brusque manque de force dans mes jambes, je m'étais légèrement hissé sur le comptoir, de peur de m'étaler sur le sol et d'être incapable de me relever. Dans le temps comme dans l'intensité, jamais je n'avais eu de telle relation sexuelle. Sous moi, Harry avait une sorte de sourire alors qu'il essayait de se récupérer. Ses cheveux étaient ébouriffé comme jamais, collés sur son front, et ses yeux brillaient, tels deux joyaux. Il me regarda et me caressa la joue.

« Merci, dit-il. Grâce à toi, je vais sans doute créer la plus belle danse de ce siècle ! »

Je restais un instant interdit. Figé. L'excitation passée, le désir assouvi, je me rendais soudainement compte que l'amour que j'éprouvais n'était pas partagé comme je le souhaitais. Qu'est-ce que cet acte avait été pour Harry ? Du sexe ? Sans aucun doute. Mais pour moi ? De l'amour ! De la passion ! Il avait eu tout ce qu'il voulait. Mais moi, je n'avais eu qu'une partie si peu glorieuse, si peu chaleureuse. D'un mouvement brusque, je m'éloignais de lui et ramassais mon pantalon où je pris ma baguette magique et d'un sort, je fus de nouveau vêtu et aussi frais qu'une rose.

Se redressant pour se mettre en position assise, Harry me regardait d'un air surpris.

« Que t'arrive-t-il ? me demanda-t-il, l'air inquiet.

-Tu as eu ce que tu voulais, Potter ? lui criais-je, la colère et la douleur m'envahissant. Je ne vois pas pourquoi je resterais ici plus longtemps ! »

Et je me dirigeais vers la porte d'un pas féroce, plus énervé que jamais.

« Non, attends ! » me cria-t-il, tout en sautant du comptoir.

Mais je n'attendis pas. J'ouvris la porte, prêt à courir pour partir le plus loin et le plus vite possible de la seule personne ayant gagné mon cœur et l'ayant brisé en mille morceaux. Le cœur d'un Malfoy, c'est précieux. Personne, dans ma famille, ne le confiait, par le passé. Je comprenais soudainement pourquoi.

Pourtant, quand j'ouvris la porte, je restais figé sur place. Devant moi se tenait l'ex petit ami de Harry. Il tenait quelque chose de bizarre, en main. Un objet en métal. Je baissais les yeux vers lui, l'air interrogateur. Derrière moi, Harry s'était figé. Je relevais les yeux et regardais cet homme au visage dévoré par la haine. Il avait vu Harry nu et en sueur. Il avait compris. Il appuya son drôle d'objet métallique sur mon ventre et il y eut un coup de tonnerre suivit d'une vague de douleur immense. Je sentis quelque chose de froid traverser mon ventre et sortir par mon dos. Et quelque chose de chaud dégoulina le long des deux ouvertures. Harry poussa un cri derrière moi et, je ne sais trop pourquoi, mes jambes ne tinrent plus. Elles me lâchèrent et je tombais en arrière avec cette expression stupide sur le visage. Cela me fit très mal, quand je touchais le sol. Et je restais un instant interdit, avant que des larmes ne me montent aux yeux. Onze mois à se nourrir de rats pour mourir comme ça.

Définitivement, c'était un jour spécial. Mais pas un bon jour.

oOo

Je ne restais pas longtemps inconscient. Tout juste une semaine et deux jours. Quand je me réveillais, j'étais dans une chambre blanche couché dans un lit blanc, avec un appareil qui faisait bip bip à côté de moi. Il y avait des fils partout autour de moi et, seule note de couleur, un vase rempli de fleur sur la commode près de mon lit. Je regardais l'endroit d'un oeil un peu vitreux, ne comprenant pas vraiment ce qui venait de se passer.

La douleur, que j'avais ressentie quelques jours plus tôt, était encore présente, mais bien moins forte. En soit, c'était une grosse consolation, mais ce n'était pas bénéfique pour autant. Car cela faisait un mal de chien ! Et puis d'abord où étais-je ? Non, rectification ! Où était ce malade que j'aille lui faire la peau ! Lui montrer qu'on ne troue pas le ventre parfait de Draco Malfoy par plaisir ! Non mais ! Mon si beau ventre ! Mon ventre tout blanc, imberbe, parfait, sans défauts, sans cicatrices, aussi plat et musclé qu'un apollon ! Avait-il seulement conscience des efforts que l'entretient de ce ventre m'avait coûté ? Des années à se priver de chocogrenouilles, de dragées, de gâteaux… Des années à faire des exercices de musculation, du Quidditch et tout ça pour quoi ? Pour me faire trouer le ventre par un malade mental !

La vérité, c'était que j'en étais effondré, mais pas parce que je m'étais fait trouer le ventre. J'étais vivant, c'était bien… Mais j'étais seul, dans cette chambre d'hôpital. Personne à mes côtés pour me tenir la main et me dire que tout allait bien, que je m'en sortirais, qu'on était content que je sois vivant, qu'on n'aurait pas survécu à ma mort.

Cela me fit mal, aussi mal que ce fichu trou de voir celui qu'il y avait dans ma vie. Pas de proche. Pas d'amis. Juste moi… Et ces satanés trous au cœur et au ventre. Je gigotais sur mon lit. Je voulais partir de là. Rentrer… Rentrer où ? Avais-je un chez moi, réellement ? Mon manoir était devenu un Orphelinat et un centre d'aide ! Et même si j'aimais les enfants qui y vivaient, bientôt, par manque de subside, il fermerait ! Pourrais-je affronter leurs petits visages défaits par la tristesse et l'abandon ? Non, je le savais… Je n'avais qu'à tous les adopter !… Non, ils étaient près de trois cent, pas question !

Un soupir franchit mes lèvres et je fermais les yeux alors qu'une larme solitaire roulait sur ma joue. Avez-vous déjà vu comme on se sent seul et désespéré lorsqu'on se réveille après avoir été blessé par un gars timbré et qu'il n'y a personne pour vous consoler ? … Vous n'avez jamais eu ça, d'accord, mais dites oui quand même !

J'étais las de mes pensées sombres lorsque la porte de ma chambre fut poussée. J'entendis des pas puis un bruit de feuilles, puis de papier. Cela fut suivit par un bruit d'eau et je compris qu'on était occupé à changer mes fleurs par d'autres. Un bruit de chaise puis quelqu'un qui s'assied dessus. Quelqu'un qui me veillait. Quelqu'un ! Je n'étais pas seul !… Sauf si c'était juste un médecin… Je préférais ne pas ouvrir les yeux et attendre. Il y eut un bref soupir et rien qu'à ce son, je sus que ce n'était pas un médecin. C'était lui. C'était Harry.

« Idiot, va, me dit-il. Pourquoi a-t-il fallu que tu ouvres cette foutue Porte ? Si tu étais resté sur moi, bien au chaud, tu serais en parfaite santé ! Mais non, il a fallu que tu fasses ton effarouché et que tu partes ! Idiot ! »

L'idiot, c'était lui ! S'il ne m'avait pas utilisé, aussi !

« Tu es bête, mais je t'aime quand même, c'est ça, le pire…

-Quoi ? » dis-je, ouvrant brusquement les yeux.

Il sursauta, lui aussi, étonné de me voir éveillé.

« Tu es réveillé ! dit-il, un large sourire aux lèvres.

-Que viens-tu de dire ? dis-je, la voix rauque. Répètes ça tout de suite, Potter ! »

Il me regarda avec surprise et interrogation puis sourit.

« Je t'aime, idiot !

-Je ne suis pas un idiot ! »

Il rit.

« Non, c'est vrai, tu es un Malfoy… Un Malfoy que j'aime. »

Je le regardais avec une petite moue.

« Pourquoi ? Lui dis-je. Pourquoi tu ne l'as pas dit avant ? »

Il sourit et passa une main sur ma joue.

« Tu ne m'en as pas laissé le temps. »

Je souris et embrassais sa main qui passait près de sa bouche.

« Je t'aime aussi. »

Il rit.

« Je sais, tu n'as pas arrêté de le dire dans ton coma ! »

Mon expression blasée le fit pleurer de rire.

oOo

Je sortis de l'hôpital en un temps record. Les infirmières et médecins furent ébahis. Jamais une blessure par balle n'avait guéri aussi bien et aussi vite. Le facteur magique étant ignoré, je fus désigné comme miraculé et des tonnes de journalistes voulurent m'interviewer. Heureusement, Harry m'emmena dans son appartement d'où nous ne ressortîmes pas avant d'avoir danser vingt-cinq fois horizontalement (ou verticalement, ça dépendait des positions) dans tout son appartement. Nous eûmes également une sérieuse mise au point.

Ce petit con m'aimait depuis qu'il m'avait libéré du cachot. Me voir en vie, mais faible, l'avait bouleversé et il avait compris que sa haine pour moi n'était que du cinéma. Il s'était tout de même enfui d'Angleterre car il n'espérait pas une quelconque relation avec moi. Lorsqu'il me vit à Boston, qu'il comprit que je le désirais, il décida de me chauffer pour me convaincre de l'aimer au moins une fois. Il ne se doutait pas une seule seconde que son plan avait si bien marché que j'en étais désespérément tombé amoureux.

Le malade mental qui m'avait tiré dessus finit en prison. Parfois, pour m'amuser, je lui envoie des hallucinations de Harry et moi faisant l'amour comme des déchaînés. Et croyez-moi que je n'ai pas besoin d'imaginer certaines scènes très perverses étant données qu'elles se réalisent chaque fois que nous nous désirons trop pour résister.

Harry a gagné son concours de danse. Il a gagné vingt milles dollars qu'il a investis dans mon orphelinat. Et maintenant, il y donne des cours de danse. Les vacances de Harry Potter se sont terminées lorsqu'il a accepté de prendre le second nom de Malfoy. Pour mon plus grand bonheur. Nous avons adopté deux garçons et deux filles. Sorciers, bien entendu ! Et j'ai appris qu'on ne sait jamais qu'on est dans un jour spécial. Sauf quand ce jour est terminé et qu'on a la chance extraordinaire de serrer contre soit l'homme de sa vie et que devant vous se présente un chemin de lumière. Avec Harry, chaque jour est un jour spécial, car…

Everybody's got the fever (tout le monde a la fièvre)
That is somethin' you all know
(c'est une chose que vous connaissez tous)
Fever isn't such a new thing (la fièvre n'est pas une nouveauté)
Fever started long time ago
(la fièvre a commencé il y a longtemps déjà…)

Now you've listened to my story (A présent que vous avez entendu mon histoire)
Here's the point that I have made (Voici la leçon que j'en ai tiré)
Cats were born to give chicks fever (Les chats sont nés pour donner la chair de poule)
Be it Fahrenheit or centigrade (Que ce soit en degrés fahrenheit ou centigrades)
We give you fever when we kiss you (Nous vous donnons la fièvre en vous embrassant)
Fever if you live and learn (La fièvre si vous vivez et apprenez)
Fever till you sizzle (La fièvre jusqu'à ce que vous soyez cuits)
What a lovely way to burn (Quelle belle façon de brûler)
What a lovely way to burn (Quelle belle façon de brûler)
What a lovely way to burn (Quelle belle façon de brûler)
What a lovely way to burn(Quelle belle façon de brûler)

FIN