Auteur : Flojiro

Kou : Pitié ! Dites-moi que c'est un cauchemaaarrrrr !!!  T_T

Base : Gensomaden Saiyuki, version manga. Plus précisément la partie qui traite du brainwash du petit prince aux oreilles pointues (jusqu'au tome 7 ou 8, je ne sais plus...). C'est pas vital mais si vous ne les avez pas lu vous risquez de passer à côté de quelques références, c'est tout... ^^

Genre : Angst. Kou brainwashé et grosse déprime de Doku. Légèrement UA pour ceux qui ont lu les mangas "Reload".

Pas réellement de yaoi pour le moment.

Retour au Doku POV pour clore ce "cycle"... Qu'est-ce que vous croyez ? C'est que c'est vachement étudié comme présentation !

Voilà... Juste une envie, comme ça, d'exploiter ce brainwash plein de possibilités de tortures que c'en est un bonheur...

Kou : Sadique !

Doku : Ouais !

Quoi ? Vous voulez une death-fic ? *sourire innocent plein de dents pointues*

*silence*

Hé ben voilà ! ^^ Place à la déprime youkaienne !!

Mais avant tout : un énooorrrmmmeeeee merci à ma SeaGull-chan pour ses bétalectures fantastiques, ses critiques constructives, son enthousiasme et toutes nos longues et passionnantes discussions msniennes !! ^________^ Et aussi pour quasiment tous les titres de cette fic !! ^_^;;;

*saute sur le super goéland et lui assène un calin de la mort* Arigattoooooooooooo !!! ^_____________________^

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Désespoir.

Brumeux esprit.

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Me voici à nouveau dans cette pièce que je commence à si bien connaître. Pourtant, elle me semble différente aujourd'hui. Etrangère. Je n'y suis pas seul... Gyokumen s'est entouré de deux serviteurs à l'expression effrayée. Cet endroit n'a pas bonne réputation parmi les youkai de la forteresse, et j'ai souvent vu des soldats aguerris presser le pas en passant devant cette porte...

Les torches qu'ils portent dessinent un faible cercle de lumière dansante, accentuant davantage les ténèbres glacées entourant le haut pilier de pierre, rendant plus mystérieuse la silhouette s'y fondant à demi. Et elle, debout de toute sa taille, insupportablement arrogante. Leurs reflets rougeoyants ne font que rendre plus froide encore la couleur de sa chevelure, tout en allumant un éclat sauvage dans ses yeux corallins fixés sur la forme figée de sa rivale.

Un violent courant d'air vient soudain balayer la pièce, ravivant un instant les flammes des torches, faisant naître un long bruissement inquiétant comme les liens soutenant les jufus se balancent sous son souffle. Suis-je le seul à avoir conscience de la colère sourde grondant dans l'air ? Le rendant si lourd, oppressant. Les deux youkai tremblent autant que les contours fragiles du halo rougeâtre dont ils forment le centre. Mais cela n'est probablement du qu'à l'atmosphère étrange, glaçante de ce lieu. Pourtant... N'éprouvent-ils pas, eux aussi, cette impression d'étouffement ? Ma main se crispe sur mon flanc, sur le tissu poisseux, saturé de mon propre sang. Sans doute l'origine de mon malaise tient-elle davantage à cela qu'à un quelconque sentiment sourdant de la pierre. Sans doute...

Arrachant mon esprit à ces interrogations stériles, je reporte mon attention sur la femme occupant le centre de la pièce. Un atroce sourire ravi étire ses lèvres et elle lève lentement la main, faisant impatiemment claquer son pouce contre son majeur. En réponse à cette sollicitation humiliante une silhouette vêtue de blanc se détache de l'ombre du mur. Elle me frôle sans même remarquer ma présence.

Kou.

Ce visage qui est le sien, figé en un masque de dédain glacial.

Kou.

Ce regard que son âme rendait mouvant, insaisissable, à présent sombre et glacé comme une nuit d'hiver, fixé uniquement sur cette intrigante qui tire les ficelles d'un corps qui n'appartient plus à mon prince.

Kou.

La lueur des torches jouant sur les longues mèches dansant un instant dans les airs, alors qu'un genou se ploie devant un regard incarnat brillant d'une satisfaction perverse.

KOU !

Il est là ! Là quelque part, je le sais... Pourtant, pas une fois ses yeux ne se sont levés vers Elle, celle qui fut sa mère. Est-ce que... Est-ce que je me suis trompé ? Je sens la peur s'emparer de cette pensée, se cristalliser autour d'elle pour prendre rapidement possession de mon esprit. Et, derrière elle, profitant de la brèche grande ouverte, insidieux, venimeux, le désespoir... Il n'existe plus. Souviens-toi. Ton prince n'existe plus.

Non ! Le regard que j'ai croisé était le sien ! Cette voix étouffée qui a prononcé mon nom était la sienne !

Le crois-tu vraiment ? N'as-tu pas rêvé ? N'es-tu pas simplement en train de devenir fou ?

Non ! Mes doigts se portent rapidement à ma joue. Malgré la douleur soudaine, un soupir de soulagement m'échappe au contact de ces trois plaies béantes striant ma peau. Je n'ai pas rêvé. Ces griffes visaient ma gorge. Elles en ont été détournées, n'ont infligée qu'une blessure superficielle à mon visage. Et par qui d'autre que Lui ? Lui, Kou ! C'est lui qui m'a sauvé. Sauvé de cette chose qui a son apparence !

Tu en es sûr ? Ne jouait-il pas seulement avec toi ?

 Non ! J'essaye de repasser les événements dans ma tête. C'était Kou ! J'en suis sûr ! Du moins je l'étais il y a quelques minutes, dans la salle du trône. Pourquoi est-ce que ça me semble soudain si lointain ? Si confus. Les images se brouillent dans mon esprit... Est-ce que je me suis trompé ? Est-ce que..?

Un rire froid, mêlant triomphe et ravissement, me tire soudain de mon hébétude. Mes yeux, qui s'étaient perdus dans le vague, se fixent à nouveau sur le couple éclairé par la lumière tremblotante. Un violent vertige accompagne mon retour à la réalité. Je chancelle légèrement avant de parvenir à rétablir mon équilibre, mon bras droit plus que jamais plaqué contre mes côtes. Je ne dois pas lâcher prise. Pas encore. Rester conscient... Je concentre mon esprit embrumé sur la scène se jouant à quelques pas de moi. Sur cet insupportable sourire hautain. Cette main qui vient caresser de courtes mèches flamboyantes, geste de tendresse exagérée autant que de possession. Révolte, colère, dégoût : un long frisson douloureux parcourt mon corps, éveillant la souffrance lancinante dans mon côté. Je prends une courte inspiration hachée, difficile : l'air s'est fait presque palpable, vibrant du même chaos de sentiments que celui agitant mes pensées. Une voix le traverse pourtant, froide et tranchante comme l'acier :

"Vois comme ton enfant m'est dévoué, très chère Rasetsunyo..."

Elle détache avec affectation les syllabes de ce nom, faisant une insulte de chacune d'entre elles. Ses doigts griffus jouent toujours avec la chevelure écarlate d'un air faussement distrait. Un violent éclair rouge sang déchire soudain mon âme. Un sauvage désir de tuer dont je ressens l'écho dans le sourd frémissement de l'air. Je me demande de nouveau vaguement quelle est la part de vérité et celle de délire dû à la perte de sang dans ces sensations mêlées. Des paroles à l'onctuosité glaçante me tirent de mes pensées chaotiques.

"Cet héritier que tu t'ais cru le droit de Lui donner. Par lequel tu as usurpé ma place à Ses côtés. Ton précieux petit prince dont tu as farci le crâne de tes inepties sur la Paix, la Justice, la Tolérance.... Regarde le à présent ! N'est-il pas bien plus adorable ainsi ? Si dévoué. Si froid. Si implacable. Ne ressemble-t'il pas enfin à son père ?"

Sa main se déplace lentement durant son discours, se posant sur les trois marques aux allures de flammes. Caressante. Son bras se tend, puis se relève d'un mouvement lent, provocateur, attirant avec lui le corps agenouillé à ses pieds. La chose enfermant l'âme de mon prince pose sur elle son regard insoutenablement vide. Elle lui sourit. Un sourire volontairement et outrageusement obscène, qu'elle reporte sur celle qui fut Rasetsunyo, tandis que sa main se glisse entre les pans ouverts du long manteau immaculé.

Blanche. Brûlante. La lame transperce mon esprit. Douloureuse. Insoutenable. Tuer. Tuer. Tuer. L'air bat violemment contre mes tempes. Le sol se fait mouvant sous mes pieds. Je fronce les sourcils. Bande ma volonté. M'appuie sur cette colère au-delà de toute expression pour rester debout. Pour fixer mon regard troublé. Pour ne pas perdre un instant de tout ce dont cette femme devra répondre !

Je ne parviens plus à voir son sourire pervers, mais je l'entends dans sa voix comme elle l'élève de nouveau :

"Tu le vois, je n'ai plus besoin de toi pour m'assurer sa loyaut."

Tant d'autre sens sonnent dans ce mot. Le poignard aigu fouille mon âme. Vaguement, j'enregistre la main disparaissant toujours derrière l'étoffe blanche, le visage qui se penche, la joue frôlant un tatouage rouge, la bouche remuant lentement près de l'oreille à laquelle aucun pendant ne tinte plus. Le murmure rauque, lourdement sensuel.

"Tue la. Invoque tes flammes. La violence courant dans ton sang. Tue la. Tue ta mère. Pour moi."

Elle s'écarte alors, se tourne vers la pierre à figure humaine, fait retentir bien haut cette fois une voix aux frontières de la démence :

"Toi que j'ai cent et cent fois maudite, contemple aujourd'hui ta mort sous les traits de ton propre fils !"

Un rire sans fin, se répercutant sur la pierre, envahissant mon crâne. Le brouillard autour de moi. Je distingue deux mains griffues en vis-à-vis mais seul un détail m'apparaît atrocement net. Railleur. Un code barre... S'élève une litanie rauque de mots que je connais bien. Des mots qui n'appartiennent pas à cette marionnette macabre, pas plus que la voix qui les prononce. J'ai mal. Est-ce que l'incantation n'est pas plus lente... plus saccadée que d'habitude ? Ou est-ce mon désir qui joue avec mes perceptions faussées par l'affaiblissement ? Désir de Le voir intervenir, mettre un terme à cette comédie cauchemardesque qui se déroule devant mes yeux.

Kou !

Mal. Pourquoi j'ai l'impression que le silence est tombé tout à coup, alors que la voix qui n'est pas la sienne s'élève toujours ? Il ne manque pas une chose ? Une chose désagréable... Le rire ! Le rire s'est tu. J'essaie de voir. Le brouillard s'est épaissi. Je fronce les sourcils. Force ma vue à le transpercer, un peu, juste un peu. Je vois une main, m'évoquant une serre de rapace, se poser sur une épaule halée. Le silence devient total. La chose a cessé d'utiliser Sa voix. Des lèvres au pli narquois bougent. Je repousse le voile de l'inconscience. Tente d'entendre au-delà du martèlement sourd de mes tempes.

"... en définitive. Me savoir ton cher fils dévoué, ça doit faire plus mal que la mort, nee, Rasetsunyo ? Nous reviendrons te voir, lui et moi... N'est-ce pas, Kougaiji ?"

Une intonation lourde de tendresse feinte. Un rire dédaigneux. Des mèches aux couleurs de braise dansant dans l'air. Des pas qui s'éloignent. Une détresse insoutenable s'abattant sur une pièce désormais vide.

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"Dokugaku !"

Froid. Le sol sous mes jambes. Glacé, immobile. L'air autour de moi. Depuis combien de temps suis-je agenouillé ici ?

"Dokugaku !"

Chaude. Une main se pose sur mon épaule.

"Dokugaku !"

La voix a l'air inquiète. Je lève lentement la tête. Un regard ambré. Yaone ? Je crois que j'avais des tas de choses à lui dire... Que j'avais vu une personne que je croyais perdue. Que j'allais tuer quelqu'un aussi. Et puis qu'une statue était vivante. Des choses comme ça... Je l'entends prendre une inspiration étranglée. Pourquoi son regard ne croise-t-il plus le mien ? Je suis la direction de ses yeux. Tiens ? Depuis quand ma tunique est-elle rouge ? Et pourquoi ça a l'air de tellement lui déplaire ? Moi, je n'ai jamais détesté le rouge...

"Dokugaku... Qui.... Qui t'as fait ça ?"

Un murmure. Elle est agenouillée près de moi maintenant. Qui ? Un nom vient danser dans mon esprit, à la façon d'une flamme.

Kou.

C'est ça la réponse ? C'est Kou ? Non. Non, pas Kou... Un autre qui lui ressemble. A moins que ce ne soit la même chose ? Pourquoi tout semble si compliqué ? Ma main monte contre ma joue sans que je le lui demande. C'est poisseux. Douloureux aussi. Et pourtant, c'est une pensée agréable. C'est trop compliqué. Trop. J'ai fermé les yeux ? Il fait noir tout d'un coup. Les ténèbres paraissent simples. Accueillantes. Est-ce que ce sont mes lèvres qui bougent ? Ma voix qui retentit avant qu'elles ne se referment sur moi ?

"Kou..."

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Fin de la première partie... Pour la suite, va falloir vous montrer patient, nee ? ^_^;;;

Et, surtout, n'hésitez pas à m'encourager !! ^^ Les reviews sont le pain béni des fanfictionneuses dingues (ou pas d'ailleurs...) ^______^