Chapitre 10 : premier sang

« QUOI ! »

La salle entière fit un mouvement de recul au volume de la voix de Molly Weasley. Tous avaient été soumis au tempérament Weasley dans le passé, mais personne ne l'avait vue aussi inquiète depuis que sa fille avait été kidnappée plusieurs années plus tôt. « Que voulez-vous dire il est manquant ? Où pourrait-il être ? »

Dumbledore s'était attendu à cette réponse, mais cela ne rendait pas son énonciation plus facile. C'était maintenant presque une semaine après qu'il avait reçu la réponse d'Harry, et il venait juste de dire à l'Ordre dans son entier qu'Harry avait quitté Privet Drive.

« Molly, si vous pouviez juste vous calmer, je vais expliquer entièrement. Pour le moment, nous n'avons aucune raison de croire qu'Harry soit en danger, ou que Voldemort sache qu'il a disparu. Plus vite pouvons-nous trouver Harry, le plus sûr sera-t-il. Alors s'il vous plaît, calmez-vous et passons tous par cela. »Dumbledore ne croyait qu'à moitié ses mots. Il avait très peu d'espoir de trouver Harry après une semaine de recherches intensives. Aucune chouette n'avais été capable de le localiser, ni Fumseck son phoenix. Bien que les phoenix n'aient pas le don magique des chouettes postales de localiser des gens où qu'ils soient, Dumbledore avait espéré que le lien unique qu'Harry avait avec l'oiseau pourrait se révéler utile. Apparemment non.

Cela prit quelques autres minutes à Arthur pour calmer sa femme suffisamment pour qu'elle reprenne son siège, puis pour écouter l'explication de Dumbledore.

« Comme je l'ai dis, dans sa lettre de réponse, Harry a mentionné qu'il avait quitté Privet Drive et n'avait aucune intention d'y revenir. Il a aussi admis nous avoir intentionnellement trompé, et en rétrospective il semble qu'Harry voulait faire plus que soigner sa chouette malade durant son voyage au Chemin de Traverse. Je me demande même si Hedwige était blessée en premier lieu. Je dois admettre que nous n'avons jamais visité Eeylop's Owl Emporium pour vérifier cette part de l'histoire d'Harry, nous avons seulement visité le Chaudron Baveur et Flourish & Botts.

« Puisque je ne voulais pas alarmer qui que ce soit prématurément, et que le fait qu'Harry soit manquant ne doit pas atteindre les oreilles des mangemorts, je n'ai parlé du départ d'Harry qu'à quelques personnes choisies. Rémus, Alastor, Kingsley et moi-même avons tous conduit des recherches approfondies depuis lors, et n'avons jusqu'ici obtenu aucun résultat. Personne sur le Chemin de Traverse n'a vu Harry ou quiconque correspondant à sa description, et sa famille moldue n'avait aucune idée où il avait pu aller, ou quand il est parti. »

Amélia Bones décida d'interrompre le sage sorcier à ce point. « Albus, que voulez-vous dire que sa famille ne sait pas quand il est parti ? Comment ne peuvent-ils pas ? »

Molly Weasley renifla à la question, et avait un regard sur son visage qui correspondait presque au rictus que Rogue avait perfectionné au long des années.

« Amélia, »expliqua Dumbledore, « puisque vous n'êtes pas personnellement familière avec Harry, et que c'est un fait bien caché, vous devez réaliser que l'oncle et la tante d'Harry ne l'apprécient pas comme ils le devraient. En fait, dans les dernières années, j'ai appris que leur traitement envers Harry est proche du mauvais traitement. Autant que je sache, ils ne l'ont jamais frappé, mais ils ne ressentent aucun amour envers lui non plus. D'après ce qu'on m'a dit, dans les mois d'été, Harry est tenu d'accomplir la majorité des corvées ménagères, et on lui donne très peu de nourriture. Alors que son cousin est couvert de cadeaux et jouets, Harry n'a reçu le droit de dormir dans un lit que très récemment. Les neufs années avant l'arrivée de sa lettre de Poudlard, il était forcé de dormir sur un petit matelas dans un petit placard sous les escaliers. Le fait que les Dursley ne s'inquiètent pas de ce qui est arrivé à Harry est la seule chose dans cette affaire qui ne me surprenne pas. »

La salle entière fut silencieuse à l'entente de l'explication de Dumbledore. Seuls les Weasley, Rémus, Hagrid et McGonagall connaissaient l'étendue du traitement d'Harry à sa maison. Le reste fut surpris d'entendre que le Survivant était si mal traité. Même Rogue, qui était fier de traiter Harry de 'pourri gâté et arrogant' semblait surpris, et même moyennement honteux.

« Mais si c'est ainsi, et que vous sachiez à propos de cela, pourquoi Harry reste t'il toujours à cette place ? Sûrement quelqu'un d'autre le prendrait volontiers durant ses étés ? »Madame Bones posa la question que tant d'autres avaient posée dans le passé, une que Dumbledore trouvait plus dure à justifier chaque fois qu'il devait y répondre.

« Parce que, Amélia, même si Harry ne reçoit pas beaucoup d'amour à sa maison, pour des raisons que je n'énoncerai pas, cela reste la place où il est le plus en sécurité, à l'exception peut être de Poudlard. Si les Dursley venaient jamais à le battre, je serais le premier à l'enlever de leur maison. Mais tant que les besoins de base d'Harry sont rencontrés, les protections en place rendent cela virtuellement impossible pour Voldemort ou ses hommes de trouver ou blesser Harry. »

Madame Bones allait argumenter encore plus, mais elle fut interrompue à mi-phrase par Rogue qui en avait assez. Il voulait juste aller au but du meeting.

« Directeur, qu'avez-vous trouvé à propos de Potter ? Ca a été presque une semaine entière. Il doit sûrement y avoir quelques pistes que nous puissions suivre ? »

Dumbledore se retourna pour faire face à son maître de potions. « Pas autant que vous puissiez le penser Séverus. Je ne sais pas moi-même comment cela a été accompli, mais Harry semble avoir disparu sans laisser de trace. Rémus a dirigé l'investigation ; je vais le laisser dire tout ce que nous savons. Rémus ? »

Rémus Lupin se leva du coin où il était assis. Les quelques dernières semaines avaient été bonnes pour lui, et il s'était retiré du trou de désespoir dans lequel il était à la suite de la mort de Sirius. La correspondance qu'il avait partagée avec Harry avait aidé immensément, et les mémoires de l'unique visite personnelle qu'il lui avait faite l'avaient aidé à passer à travers sa dernière transformation mensuelle. Bien que la potion tue-loup continuait à fonctionner, sans Patmol avec lui, son temps passé durant la pleine lune était très dépressif.

« Merci professeur. Nous, c'est-à-dire moi, Alastor et Kingsley avons d'abord noté une différence dans le programme d'Harry le jour de son anniversaire. Jusqu'alors, chaque après-midi il quittait la maison pour un jogging, qui durait d'habitude une heure. Le jour de son anniversaire cependant, il n'a jamais quitté sa maison. Nous n'avons pas pensé cela inhabituel, et avons simplement pensé qu'il avait pris un jour de repos pour ouvrir ses cadeaux. Plus tard cet après-midi, Albus nous a informés du départ d'Harry, et je suis rentré pour enquêter. »

Rémus fit une pause et essaya de garder son visage vide d'émotions. « J'avais depuis longtemps entendu parler des Dursley évidemment, à la fois de la part d'Harry et de certains autres qui ont été en contact avec eux. Je les ai moi-même rencontrés brièvement à la gare cette dernière année. Je peux dire honnêtement que tout rapport à propos du fait qu'ils n'aiment pas notre monde relève de l'euphémisme. La seconde où Pétunia a ouvert la porte avant et m'a vu, elle la claqua à mon nez, hurlant et criant pour son mari. Quand Vernon ouvrit la porte avant, il demanda de savoir ce que je voulais, et quel droit j'avais à me montrer sur son parterre avant et portant, je note,'ces horribles vêtements. Et je ne pense pas qu'il faisait référence à leur état légèrement déchiré. »Rémus dit cette dernière part avec un petit gloussement.

« Je lui expliquais aussi civilement que possible que j'étais venu voir Harry, et fut informé qu'ils n'avaient pas vu Harry depuis des semaines. Quand j'ai insisté pour le voir, l'homme m'a poussé dans la maison et m'a conduit en haut des escaliers. J'ai été dirigé dans une petite chambre qui, autre le plus inconfortable lit sur lequel j'ai jamais posé les yeux et quelques pièces de fourniture, ne montrait aucun signe d'habitation. Quand j'ai questionné Dursley à propos de cela, il a dit que lui et Harry étaient parvenus à un agrément, et qu'ils allaient s'ignorer totalement pour l'été entier. Il semble qu'Harry n'ait pas fait ses corvées habituelles cet été, et qu'il ne mangeait même pas avec eux. En fait, je n'ai toujours aucune idée comment Harry est parvenu à manger cet été. Les seules fois qu'il quittait sa chambre, pour courir chaque après-midi, était quand tous les Dursley étaient hors de la maison.

« Après avoir performé quelques sorts, j'en suis venu à la conclusion qu'il n'y avait trace d'aucune utilisation de portauloin ou de transplanage, la cheminée n'a jamais été connectée au réseau de cheminette, et il n'y avait aucune détection d'utilisation de la magie noire. Il semble qu'Harry a juste disparu. Une grande fouille de la zone n'indiqua aucune piste supplémentaire, et le Magicobus n'a pris aucun passager dans les environs durant cette période. Depuis lors moi-même, Alastor, Kingsley et Dumbledore avons fouillé chacun différentes zones, et chacun a investigué chaque idée, mais nous n'avons trouvé aucune trace supplémentaire. Ses amis n'ont rien entendu de lui par ailleurs. Ils ont entendu de lui en dernier dans ses réponses pour ses cadeaux d'anniversaire, et ont été prévenus de ne pas essayer de le contacter de nouveau. Il a mentionné que les chouettes pourraient être interceptées, et ils n'ont rien trouvé de suspicieux à propos de cela. Aucun d'eux ne sait qu'Harry est manquant, et je détesterais être celui qui le leur dirait. »

Dumbledore se releva lorsque Rémus finit. « Merci Rémus ; très complet. Donc tout le monde, c'est là où nous nous tenons. Ç'a été une semaine, et les quatre d'entre nous n'avons trouvé aucun indice, alors j'ai estimé qu'il était temps d'inclure le reste de l'Ordre dans cette crise. J'ai été réticent au début, vu qu'Harry m'a dit de prime abord de ne pas gaspiller mon temps et mes ressources à le rechercher. Il m'a même averti de ne pas le gronder début septembre pour s'être enfui. Mais j'ai pensé que je ferais mieux de demander votre opinion à tous. Que devrions-nous faire ? »

La plupart dans la pièce étaient sans voix. Ce n'était pas fréquent que Dumbledore, en tant que tête de l'Ordre du Phoenix, demande ce que le train d'action du groupe devrait être. Ceux qui le connaissaient bien, comme Rogue ou MacGonagall, devinrent automatiquement inquiets que Dumbledore n'ait déjà plus d'options. D'autres qui pensaient que Dumbledore leur demandait simplement leur avis, avaient quelques questions à poser pour clarifier quelques problèmes.

Diggle parla, de son habituel ton excité. Il avait toujours été un grand fan d'Harry, et pensa que le jeune sorcier ne pouvait rien faire de mal. « Albus, que voulez-vous dire qu'Harry vous a prévenu de ne pas le gronder à son retour ? Ne sait-il pas combien il est en danger ? »

Dumbledore grimaça, ce qu'on le voyait faire souvent cette dernière semaine. « Ce que je veux dire Dédalus, est qu'Harry m'a rappelé que la seule autorité que j'aie sur lui est en tant que directeur de Poudlard. Comme je ne suis pas son gardien, et qu'avec la mort de Sirius les Dursley le sont, je n'ai aucun droit d'intervenir dans sa vie. Et comme les Dursley sont plutôt contents du départ de leur maison d'Harry, ils n'ont aucun désir de le rechercher. Harry ne faisait qu'indiquer qu'il ne sera pas puni pour avoir désobéi à mes souhaits quand je n'ai aucun droit légal sur le sujet. J'espère seulement que les précautions qu'Harry a prises vont durer tout l'été. Nous ne pouvons certainement pas le trouver, je suppose donc que Voldemort ne le peut pas non plus. »

Emmeline Vance parla ensuite. « A-t-il contacté qui que ce soit d'autre qui sache ce qu'il pourrait vouloir faire ? Pourquoi pas Rémus, ou ses amis ? Quelqu'un doit savoir ce qu'il se passe ? »

« Comme je l'ai déjà dit, »répondit Rémus, « je n'ai aucune idée de comment cela s'est passé. J'ai rencontré Harry plusieurs jours avant, et n'ai reçu aucune indication de tromperie ou qu'il ait prévu de faire quoi que ce soit d'imprudent. Ce qui me conduit à croire qu'il avait planifié cela depuis un assez long temps. J'ai parlé à tous ses amis, et aucun d'eux ne suspecte quoi que ce soit. »

« J'ai noté quelque chose de particulier. »MacGonagall brisa le silence qui suivit. « Tout d'abord j'ai pensé que ce n'était rien, mais maintenant je pense que cela veut dire quelque chose. Je ne suis pas sûre. En sélectionnant ses classes, Mr Potter a choisi de ne s'inscrire que dans cinq d'entre elles, l'une d'entre elles où il ne remplit pas même les critères. J'ai pensé cela étrange de continuer avec si peu de cours, surtout considérant qu'il a eu l'un des meilleurs résultats de BUSEs de son année. Mais il a mentionné qu'avec les pratiques de Quidditch, l'AD, ses activités extra curriculum (elle lança un bref regard vers Rogue) et ses devoirs de préfet, il pensa cela meilleur d'avoir un programme de cours léger. »

« Qu'est ce que l'AD ? »demanda quelqu'un.

« Ah, »Dumbledore sourit naturellement cette fois-ci, « l'AD réfère à un groupe d'étudiants qu'Harry a commencé l'année dernière pour pratiquer des sorts défensifs. Avec le manque de leçons pratiques, ils formèrent un club qui brisa les nouvelles règles de la Haute Inquisitrice. J'oserais dire que beaucoup de cinquième et septième années doivent leur score optimal aux BUSE ou ASPIC de DCFM à Harry et ses amis. Je lui ai demandé de continuer le groupe cette année, et même de l'épandre. Il a agréé, et c'était le seul morceau de bonne nouvelle que cette lettre contenait. »

« Que disait exactement cette lettre ? Vous nous avez lu la dernière à tous. »Rogue était aussi brusque que jamais.

« Je suis désolé Séverus, mais cette fois la lettre est d'une nature plus personnelle, et contient certaines informations que je ne désire pas partager. Je vous ai dit tout ce qu'il y avait de pertinent cependant. »

« Que voulait dire Minerva à propos des devoirs de préfet ? Depuis quand est il un préfet ? » demanda Molly Weasley ; une question à laquelle Dumbledore n'était pas préparé.

Il la regarda fixement. « Vous voulez dire que vous ne savez pas ? »

« Savoir quoi ? »

« Molly, Arthur, »commença-t'il, « je suis désolé d'avoir à vous le dire, mais Ron a été démis de ses fonctions de préfet de sixième année. C'était dans sa lettre de Poudlard, il aurait du vous le dire depuis le temps. »

« QUOI ? Il ne nous a jamais dit une chose ! Je sais qu'il n'a pas eu de très bons résultats pour ses BUSEss, mais cinq est un bon nombre, c'est même plus que ce que les jumeaux ont eu quand… »

« Molly, »cette fois ce fut McGonagall qui parla, « c'est plus que son bas résultat aux BUSEs. Plus d'un préfet s'est plaint que Ron négligeait ses devoirs. Il évite complètement toute confrontation dans sa propre maison, et ne réprimandait que les autres étudiants, principalement ceux de Serpentard. Plusieurs fois en fait, quand Hermione devait punir des Gryffondors, et regardait Ron pour obtenir du support, il refusait de prendre un côté. En toute justice, je pense que cela vient des moqueries qu'il avait du recevoir de ses frères. Mais cela n'excuse pas le fait. Comme vous le savez, nous ne mettons pas en place des préfets dans le seul but de faire appliquer les règles scolaires, mais aussi pour procurer un rôle modèle à leurs camarades étudiants. Ron ne remplissait simplement pas ces standards, et ce fut ma décision de lui retirer son statut de préfet. Je suis désolée que vous ayez du trouver de cette façon. »

Molly était fulminante maintenant. « Pas aussi désolée que Ron le sera quand nous parlerons ensuite ! »Arthur trembla au ton de voix que sa femme utilisait. Il savait quand il devait rester hors de son chemin, et il savait aussi que son plus jeune fils allait être dans un monde de douleur dans le proche avenir.

« Bon, j'espère que cela répond à votre question Molly, mais j'ai peur que nous devions retourner aux problèmes concernant Mr Potter. » Dumbledore voulait éviter toute distraction, vu que le temps était précieux. « La question est que faisons-nous maintenant qu'il est… »

Juste alors, Fred et Georges entrèrent par la porte. Bien qu'ils ne soient plus à l'école, ils n'avaient toujours pas encore été enrôlés en tant que membres de l'Ordre du Phoenix. En tant que tel, bien qu'ils sachent certains secrets (comme le fait qu'Harry était manquant), ils devaient rester dans la cuisine lors des meetings officiels. Cela vint comme une grande surprise quand ils annoncèrent la raison de leur intrusion.

« Maman, Dumbledore ! »Les jumeaux parlaient presque comme un. Fred, ou peut être était ce Georges, continua tandis que l'autre reprenait son souffle. « Harry ; sa tête est dans la cheminée ! Il va bien ! »

Un murmure audible se répandit dans la pièce, et plus d'une personne se leva et commença à se diriger vers la porte.

« Attendez ! »cria l'autre jumeau. « Il ne veut parler qu'à Rémus. Il dit que s'il voit qui que ce soit d'autre dans la cuisine, il partira. Il semble sérieux. »

Rémus se tourna vers Dumbledore. Il mourait d'envie de parler avec Harry et de trouver ce qu'il se passait, mais voulait entendre ce que Dumbledore avait à dire en premier. Harry pouvait sans doute attendre quelques moments. Rémus souleva ses sourcils et dit simplement. « Alors ? »

Dumbledore n'hésita pas. « Nous allons rester prudents pour l'instant. Rémus, allez voir ce qu'il veut, et essayez de trouver tout ce que vous pouvez. Si possible, convaincquez-le de nous dire où il est. Quand vous aurez fini, revenez immédiatement. Compris ? »

Rémus hocha et courut vers la porte. Les jumeaux essayèrent de glisser quelques oreilles à rallonge sous la porte de la cuisine après lui, mais il lança un charme pour empêcher cela. Quand il se tourna vers le cœur, le visage d'Harry lui souriait.

« Hé Rémus, est-ce que ça va ? »

« Harry ! As-tu idée combien nous sommes inquiets pour toi ? Molly Weasley a presque u des attaques cardiaques quasi-quotidiennes à la mention de ton nom, ce qui a été un sujet très populaire si tu me laisses le dire. Où es-tu ? »

Harry sourit. « Désolé d'avoir effrayé tout le monde, mais comme je l'ai écrit à Dumbledore, j'avais quelques choses à faire, et ne le pouvait avec vous en permanence derrière mon dos. Je vais bien, mais n'ai pas beaucoup de temps. Si tu veux savoir plus, rencontres-moi dans une demi-heure au parc où on s'est vus il y a deux semaines. Amènes ta baguette, et viens seul. » Le ton d'Harry devint mortellement sérieux à la dernière part.

Rémus n'était pas satisfait avec cette réponse. « Harry, où as-tu été ? J'ai essayé de… »

« Une demi-heure Rémus, vers la balançoire, et viens seul. Sinon, personne ne me verra avant septembre. Adieu. »Et avec cela, la tête d'Harry disparut.

Après avoir réentré dans le salon, et repoussé les jumeaux Weasley dans la cuisine, Rémus mit rapidement à jour l'Ordre sur sa courte conversation.

« Albus, dites que je peux y aller seul ! J'ai besoin de savoir qu'Harry est en sécurité. »Rémus décida qu'il irait quand même même si Dumbludore n'était pas d'accord. Il était 17h20. L'Ordre avait, une fois n'est pas coutume, un meeting d'après-midi, parce que certains membres avaient des travaux à effectuer plus tard dans la nuit. Il allait devoir rencontrer Harry à 17h45 quelle que soit la décision de l'Ordre. Heureusement ,Dumbledore dit oui. Ce qu'il ne dit pas à Rémus, c'est qu'il n'irait pas seul. Dumbledore haïssait devoir faire cela, mais d'une manière ou d'une autre, Harry allait revenir au QG de l'Ordre cette nuit !

BREAK

Il était 17h30 et Harry était déjà dans le petit parc, sous sa cape d'invisibilité, attendant Rémus. Il avait directement transplané vers le parc après son appel, vu qu'il voulait être là-bas plus tôt au cas où l'Ordre essaye quoi que ce soit. Il faisait assez confiance à Rémus pour se montrer seul, mais pas à Dumbledore. Ils ne savaient toujours pas qu'Harry pouvait transplaner, ou qu'il tenait un portauloin dans ses mains, Harry était donc certain que si quelque chose déraillait, il pourrait s'échapper avant qu'ils n'aient la chance de l'attraper.

Tout en attendant Rémus, Harry réfléchit sur sa journée précédente, et tout ce qu'il s'était passé depuis sa seconde vision de Voldemort cet été. Elle aussi avait été inconfortablement précise, mais Harry pensa qu'il était lui-même chanceux, vu qu'il savait maintenant ce que Voldemort faisait.

La vision avait été un autre meeting avec les mêmes mangemorts. Ils avaient finalement appris qu'Harry était manquant, et reportaient qu'aucune chouette n'avait été reçue ou envoyée par ses amis. Lucius, qui avait surveillé la maison d'Hermione, avait dit à son maître que la famille avait quitté la ville, et Voldemort voulait que Queudver y aille pour enquêter. Il devait prendre cinq autres en réserve, mais rentrerait seul dans la maison, et fouillerait les affaires d'Hermione. Voldemort espérait que parmi ses lettres et possessions, elle ait laissé une trace de l'endroit où Harry ait pu être. Aucun des mangemorts ne savait que ses amis étaient aussi dans le noir qu'ils l'étaient.

Le reste de la journée, Harry le passa à faire des plans et se préparer pour la nuit qui suivrait, quand Queudver ferait le voyage. Il se sentait confiant pour prendre un faible sorcier lui-même, mais voulait prendre des précautions à propos des cinq autres venus en support. Il avait l'élément de surprise, mais ne voulait rien risquer vu que c'était sa première rencontre officielle avec des mangemorts depuis qu'il avait commencé à s'entraîner. Harry pensa brièvement à demander à Ron et quelques autres personnes de l'AD de l'aider, mais savait qu'ils n'étaient pas prêts pour cette tâche. Aucun d'eux ne s'était entraîné cet été, et Harry ne voulait pas risquer leur vie. La seule autre personne à qui il considérait demander de l'aide était Rémus. Même s'il était dans le camp de Dumbledore, Harry savait qu'il avait des comptes à rendre avec Pettigrow, et sauterait sur cette possibilité.

Ainsi fut-il qu'Harry utilisa sa nouvelle cheminée pour la première fois et appela le QG pour parler à Rémus, ne sachant pas qu'il interrompait un meeting. La cheminée avait été connectée depuis quelques jours maintenant mais, grâce au tout puissant sort de Fidélitas, ne pouvait pas être accédée par quelqu'un qui ne connaissait pas sa location. Pour ceux qui savaient (seulement Harry et les elfes pour l'instant), sa maison était désignée comme 'la cachette d'Harry'.

Harry n'était pas surpris par la réaction de surprise de Rémus quand il entendit parler de lui. Les quelques dernières nuits lui avaient procuré d'intéressants rêves sur les réactions des différents membres de l'Ordre pour sa disparition. C'est tandis qu'il se rappelait cela que Rémus transplana près de la balançoire, presque deux minutes trop tôt. Toujours sous couvert de sa cape, Harry avança lentement vers Rémus, prenant des précautions supplémentaires pour ne pas faire de bruit que les sens aigus du loup garou pourraient percevoir. Ses yeux scannèrent le reste du parc, ses lentilles magiques à plein régime maintenant. Harry avait rapidement testé la vision infrarouge, mais n'avait pas beaucoup eu l'occasion de la tester avec lui tout seul dans son appartement. Harry ne considérait même pas utiliser ses lentilles magiques pour s'immiscer dans la vie privée des elfes de maison. C'était juste trop bizarre.

Harry réalisa qu'il n'était pas parano après tout. Quelques secondes après que Rémus se soit assis sur la balançoire la plus haute en attendant Harry, il aperçut trois personnes à trente mètres, cachés sous des capes d'invisibilité. L'œil magique de Maugrey n'était pas encore tombé sur lui, et Tonks et Rogue ne représentaient jusqu'ici aucune menace. Les trois se répandirent pour commencer leur recherche.

Cependant, la seule présence de Maugrey était source d'inquiétude, et Harry quitta la routine de commando et courut à vitesse maximale vers Rémus. Il n'était qu'à quelques pieds de lui, mais un sort d'immobilisation pouvait faire quelques mètres très rapidement.

Rémus eu juste quelques secondes pour voir un corps apparaître de nulle part, alors qu'Harry enlevait sa cape d'invisibilité et la rangeait dans sa veste. Il commença à parler, mais Harry le coupa. Les autres l'avaient vu également, et étaient sur le point d'intervenir.

« Pas maintenant, et brasses-toi ! »Harry avait pris le bras de Rémus, et pressa la brosse à cheveux qu'il avait amené avec lui dans sa main, tout en le tenant fermement.

Avec un sourire maléfique Harry se tourna vers Rogue, qui était le plus près, juste alors qu'il commençait à lever sa baguette. La surprise que Rogue montra à l'habilité qu'Harry avait de voir à travers la cape procura le temps supplémentaire nécessaire pour lui pour s'échapper.

« A plus, la poire ! Activation ! »

Le mot clé activa la brosse portauloin, et avec l'usuel crochet derrière le nombril, Harry et Rémus disparurent du petit parc, laissant derrière eux trois sorciers très surpris et inquiets.

BREAK

Des kilomètres plus loin, Harry et Rémus s'écrasèrent sur le sol derrière une cabane à outils, dans un assez grand jardin arrière. Harry n'avait toujours pas capté le truc pour arriver debout en portauloin, et Rémus n'était pas préparé. Cela leur prit un moment à tous deux pour se rassembler et observer les environs.

« Harry, où diable sommes-nous ? Et comment as-tu eu un portauloin ? »Rémus avait un million d'autres questions, mais voulait commencer avec le plus évident.

« Pas maintenant Rémus, nous devons sortir de cette rue. Suis-moi, et je répondrai à tes questions plus tard. »Harry ne laissa place à aucun argument en se rendant vers la partie avant du jardin de la maison, et commença à descendre la rue. La place était familière pour Rémus, mais il ne pouvait pas encore placer où c'était pour le moment.

Quelques unes de ses questions furent répondues après avoir marché le long de quatre quartiers, quand les deux se trouvèrent le long de l'avenue d'une maison familière.

« Harry, pourquoi sommes-nous à la maison d'Hermione ? Ils sont partis ; personne n'est ici. »

Harry se contenta de se retourner et de porter ses doigts à ses lèvres, indiquant à Rémus de demeurer tranquille. A la fin de l'avenue, Harry ne se tourna pas vers la porte avant, mais vers une entrée latérale, près du garage. Il surprit Rémus une fois de plus en sortant sa baguette et en utilisant le sort d'ouverture pour ouvrir la porte. Rémus commença à bafouiller, mais Harry le guida vers la porte avant qu'il ne puisse parler. Les deux firent leur chemin à l'intérieur, et Rémus s'affala sur une chaise de cuisine, essayant de rassembler ses pensées.

« Es-tu fou ? D'abord tu t'enfuis sans aucune protection ! Ensuite tu joues à la cape et l'épée et nous arrache du point de rendez-vous que nous avions prévu ; et avec un portauloin en plus ! Et maintenant tu utilises de la magie hors de l'école. Fudge est sûr de t'expulser cette fois ! Et avec la façon dont tu as traité Dumbledore, je ne serais pas surpris s'il t'abandonnait cette fois ! »

Harry rit. Apparemment Rémus n'avait pas remarqué le manque extrême de chouette délivrant des papiers d'expulsion. « Rémus, relaxes. Comme je l'ai dit dans mes lettres, je suis parfaitement en sécurité là où je suis resté. J'ai utilisé un portauloin au parc parce que Maugrey, Rogue et Tonks étaient tous là-bas sous des capes d'invisibilité, et que je t'avais prévenu de venir seul. Et au cas où tu ne l'aurais pas noté, il n'y a aucune chouette aux alentours. Je ne vais pas être expulsé, parce que le ministère n'a pas détecté mon utilisation de la magie. Et même s'ils le faisaient, je doute que Dumbledore reste assis et les laisse m'expulser. Nous ne nous entendons peut être pas bien pour l'instant, mais aucun de nous ne hait l'autre. Si besoin en était, il ferait toujours tout en son pouvoir pour me garder à l'école, j'en suis sûr. »

Rémus commença à se détendre. Il savait que ce qu'Harry avait dit sur Dumbledore était vrai, et était vaguement intéressé de savoir comment la magie d'Harry était demeurée indétectée, mais était plus choqué par la nouvelle qu'il avait été suivi par des membres de l'Ordre. Si Rogue seul s'était montré, il aurait pu penser que c'était l'action d'une personne seule. Mais si les trois s'étaient montrés comme Harry l'avait dit, alors cela venait certainement de Dumbledore. Rémus était un petit peu blessé qu'on ne le lui ait pas dit, pas qu'il aurait été d'accord.

« Harry, comment sais-tu qu'il y avait d'autres personnes au parc ? Et crois-moi, je n'avais pas idée que j'ai été suivi. »

« Ne t'inquiètes pas, je sais. Je suppose que c'était l'idée de Dumbledore. C'est juste une des petites choses qu'il a faites dernièrement qui fait que je ne lui fais plus confiance. Cela te surprendrais combien il est vraiment manipulateur et sournois. Je ne sais toujours pas dans quelle maison Dumbledore était quand il était à Poudlard, mais je me suis demandé s'il n'a pas été un Serpentard. Même si c'est pour le plus grand bien, comme il dit, je pense qu'il a été au pouvoir pour trop longtemps. Il pense trop des autres comme des pions, et non comme des partenaires égaux dans le combat contre Voldemort. Je ne pense pas qu'il le fasse intentionnellement, il ne comprend simplement pas combien profondément ses actions affectent les autres gens. Spécialement ceux à qui on ne donne pas le choix, comme moi. Et à propos des capes d'invisibilité, j'ai appris à voir à travers elles. C'est facile quand on a la sienne pour pratiquer avec. Je m'attendais à ce que Dumbledore fasse quelque chose comme cela, donc je me suis attendu à ce que plus de personnes que toi n'arrivent. C'est pourquoi j'avais un portauloin de prêt. Je suis content que cela ait fonctionné aussi, je n'étais pas sûr que cela nous amène à la bonne place. Je me suis un peu précipité en le faisant, et n'avais pas eu le temps de le tester auparavant. »

Rémus devint blanc. « Tu as f-fais un portauloin ? Comment, c'est im-impossible ! »

Le regard sur le visage de Rémus était sans prix ; et Harry dut retenir un sourire. « Non, ce n'est pas impossible, juste difficile. Je les ai étudié depuis que l'été a commencé, mais c'est le premier que j'ai fait qui voyageait sur plus de dix kilomètres de distance. »

La réponse n'était pas suffisante pour le loup garou. « Mais, tu ne peux pas juste apprendre à faire un portauloin de nulle part ! C'est un sort contrôlé par le ministère, seuls ceux autorisés savent comment. Je ne peux même pas faire de portauloin ! »

« Je doute que Barty Crouch Jr ait été un employé du ministère quand il a transformé la coupe du Tournoi des Trois Sorciers en un portauloin pour moi. »répliqua Harry. « Il est possible d'apprendre comment si l'on est prêt à briser quelques règles. J'expliquerai plus si tu veux plus tard, mais nous n'avons pas beaucoup de temps. Il est six heures passées, et le soleil va se coucher dans quelques minutes. Ne veux-tu pas savoir pourquoi je t'ai appelé ? »

Rémus sembla troublé. « Harry, ce n'est même pas dans mes quinze premières questions. On m'a pratiquement établi une liste sur laquelle te questionner. J'ai juste présumé que tu voulais nous assurer tous que tu allais bien, et que tu avais décidé de revenir au QG avec moi. »

« Je ne reviendrai jamais vivre là-bas ! »gronda Harry. « J'ai dit cela à Dumbledore, et il ferait mieux de le croire ! J'ai appelé parce que j'ai eu un autre rêve, et il présente une opportunité. »

Harry passa la prochaine demi-heure à décrire à Rémus le second rêve qu'il avait eu, et lui dit ce qu'il n'avait pas dit à Dumbledore à propos du premier. Il décrivit comment les rêves étaient plus clairs que les autres ne l'avaient été dans le passé, et comment il pouvait en fait sentir ce que Voldemort pensait. C'est comment il savait la plupart des informations qu'il avait acquises. Rémus voulait savoir comment Harry avait gagné cette intelligence additionnelle, mais Harry évita de répondre à la question. Il n'y avait pas assez de temps avant que Queudver ne se montre, et Harry avait raison dans le fait que le nom allait déclencher l'émission d'un grognement de la part de Rémus.

« Donc Peter vient ici cette nuit, et rentrera seul dans la maison ? »Il reçut un hochement à sa question. « Alors il est un homme mort ! » cracha t'il.

Harry s'était attendu à ce que Rémus ressente cela. La première fois qu'il avait eu l'occasion de tuer son ancien ami, il avait presque pu. Seulement, Harry l'avait arrêté avant qu'il ne fasse cela, et regardez ce qu'il s'est passé. Mais exposer Pettigrow était le seul moyen de blanchir le nom de Sirius, même si ce n'était qu'après sa mort.

« Rémus, » expliqua soigneusement Harry, « Je n'irai pas de nouveau entre toi et Pettigrow. J'ai appris ma leçon, et beaucoup aurait pu se passer différemment si vous l'aviez tué la première fois que vous le vouliez. Voldemort aurait pu ne pas revenir. Mais rappelles-toi juste, si tu le tues, le nom de Sirius ne sera jamais blanchi. Cela n'a plus autant de sens maintenant que cela en avait quand il était vivant, mais j'aimerais toujours que son innocence soit prouvée. Si tuer Pettigrow est plus important pour toi que cela, alors c'est d'accord avec moi. Je vais te laisser le choix. Penses juste à cela, et n'agis pas irrationnellement. »

Harry pouvait dire qu'il avait donné beaucoup à penser à l'homme, et pour la première fois cette nuit, Rémus cessa de poser des questions. Harry le laissa à la table de la cuisine avec ses pensées.

« Je vais jeter un coup d'œil autour, et installer quelques sorts de protection. Ils vont se déclencher quand Queudver se montrera, ce qui pourrait ce passer à n'importe quel moment. Prends un moment, et rencontre moi en haut des escaliers. Je veux l'attendre dans la chambre d'Hermione. C'est là où il va se diriger, donc c'est là que nous l'attendrons. »

Rémus hocha et Harry partit. Il vérifia par précaution que toutes les portes et fenêtres étaient fermées, et rechercha toute ouverture le long des murs par laquelle un rat pourrait se glisser. Mais la maison des Granger semblait être bien conservée, et Harry était content que ce soit une chose de moins sur laquelle il aurait à s'inquiéter

Dans ses études, Harry avait découvert un simple charme qu'il mit désormais en place. Il était conçu pour des jeunes parents, pour qu'ils soient sûrs que leurs enfants ne rentrent pas dans des placards ou armoires où ils n'étaient pas supposés de pénétrer. Quand une armoire ou une porte sur lequel le charme avait été lancé s'ouvrait, un petit cristal auquel le charme était relié se réchauffait. Le cristal serait porté autour du cou ou comme un bracelet, et les parents sauraient que leurs enfants faisaient des bêtises.

Harry avait fait le cristal plus tôt dans la matinée, et n'était rien d'autre que la forme asséchée d'une simple potion. Après qu'il a lancé le sort sur toutes les portes et fenêtres de la maison, Harry mit le cristal autour de son cou et le glissa sous sa chemise et sa veste en peau de dragon. Sachant qu'il verrait sûrement du combat ce soir, Harry portait son ensemble complet d'habits en peau de dragon, moins la cape. Elle était trop lourde pour être pratique, et Harry avait peur que si le combat devenait dangereux, ce qui se produirait sûrement, elle ne fasse que le gêner. Dans un duel aux normes, la protection supplémentaire que la cape fournissait pourrait se prouver utile, mais pas quand il pourrait se trouver à sauter derrière des fournitures, ou utiliser certaines des techniques moldues qu'il avait pratiquées.

Quand Harry entra la chambre d'Hermione, il trouva Rémus déjà là-bas. Ce n'était pas le premier séjour que Rémus avait effectué dans la maison des Granger. Au long des années, il avait fait quelques voyages les étés pour voir si Hermione restait en sécurité, et il s'y était même risqué depuis l'arrivée de la première lettre d'Harry. Mais aucun des deux hommes n'a jamais été à l'intérieur avant, et ils combattirent tous deux la tentation de regarder dans les affaires d'Hermione.

La chambre était décorée tout comme Harry l'avait imaginée : des livres partout. La plupart étaient des livres moldus, de fiction ou non, mais quelques titres sorciers attrapèrent leur attention à tous deux. Les fournitures étaient faites d'un osier compliqué, et les murs avaient une tapisserie florale qui n'était pas trop dominante. Toute la maison était impeccablement propre, et Harry fit une promesse de la laisser ainsi, même s'il devait rester une journée entière pour réparer tout dommage qui pourrait être fait durant le combat.

Les deux hommes restèrent tranquilles tandis qu'ils attendaient que Queudver se montre. Harry avait montré à Rémus le cristal qu'il avait préparé, et expliqua comment il fonctionnait. Rémus était impressionné, mais garda toute question qu'il avait pour plus tard. Les deux discutèrent comment mieux approcher Queudver quand il se montrerait, et se mirent d'accord sur un plan. Après que cela fut établi, ils attendirent en silence. Rémus s'assit au large bureau d'Hermione, Harry sur le lit.

Plus d'une heure passa avant que le cristal qu'Harry portait ne se mette à chauffer. Le charme ne laissait pas le porteur savoir quelle porte ou fenêtre était ouverte, mais les rayons x des lentilles d'Harry remplirent bien leur boulot. Il se leva rapidement en se préparant. Cette nuit, il allait battre quelques mangemorts.

« Rémus, il est là, »murmura Harry. « Il vient d'entrer par la même porte que nous, et il fouille l'étage inférieur. »

« Comment sais-tu ? »

Harry ne lui avait pas dit à propos de ses lentilles magiques, et il préféra que cela reste ainsi. Il se rappela le malaise de Parvati à la pensée de l'œil magique de Maugrey, et ne voulait pas que des gens ressentent la même chose à propos de lui. C'est pourquoi il avait menti à Rémus plus tôt sur le fait qu'il pouvait voir à travers les capes d'invisibilité. Il avait négligé de mentionner qu'il pouvait voir à travers tous les autres matériaux également.

« C'est le charme, je peux sentir où il est entré. »Rémus ne connaissait pas non plus les limitations du charme. « Prépares-toi, il va bientôt être à l'escalier. »

Rémus hocha et se mit en position. Les deux s'étaient mis d'accord qu'Harry confronterait Queudver en premier, et avec chance cela le surprendrait. Harry espérait que la possibilité de le capturer pour Voldemort empêcherait le mangemort de s'enfuir dehors et de ramener les autres. Tandis que Queudver se concentrerait sur Harry, Rémus se cacherait dans les cabinets. Il sortirait et immobiliserait ou tuerait l'homme, il n'avait pas encore dit quoi. Si tout se passait comme prévu, Harry n'aurait pas à lancer un seul sort. Cependant, Harry voulait avoir une chance d'utiliser certains des sorts qu'il avait appris, et espéra presque que les choses deviennent embrouillées.

Eh bien, son souhait allait être exaucé.

BREAK

Quand Peter Pettigrow rentra dans la demeure des Granger cette nuit, il ne s'était pas attendu à beaucoup. Plus que tout, il connaissait bien les amis d'Harry après des années à s'être fait passer comme le familier de Ron Croûtard. C'est pourquoi il savait qu'Hermione ne serait jamais partie en vacances si elle savait qu'Harry était manquant. Malheureusement, il avait été ordonné de fouiller ses affaires, dans la possibilité éventuelle où il pourrait trouver un indice. Il avait essayé de donner cette corvée à quelqu'un d'autre, peut être quelqu'un comme Lucius qui aurait fait n'importe quoi pour regagner la faveur du Seigneur des Ténèbres, mais personne ne le voulait. La tâche n'était pas importante, alors elle lui était naturellement confiée. Au moins son maître avait été assez gentil pour lui permettre d'amener du soutien, quelque chose qui avait surpris Queudver.

Maintenant, alors qu'il allait à travers les pièces de l'étage inférieur, s'assurant qu'il était seul et cherchant sans grand enthousiasme quelques indices, Queudver cherchait déjà des excuses qu'il allait donner à son maître pour ne rien avoir trouvé d'utile. Ce n'était pas le fait qu'il serait ou non puni pour s'être avéré inutile, c'était le fait de comment il serait puni.

Le premier étage était vide de tout élément pertinent, et le petit homme grimpa lentement l'escalier. La meilleure chance qu'il avait de trouver quoi que ce soit, combien futile que ce soit, était dans la chambre d'Hermione. Ce qu'il trouva à l'intérieur était plus que ce à quoi il s'était attendu cependant.

Là, assis sur un lit confortable, le fixant droit dans les yeux, se tenait nul autre qu'Harry Potter lui-même. Un homme plus intelligent se serait demandé pourquoi il était là, et pourquoi il semblait attendre. Peter Pettigrow cependant, était trop pris par l'avarice pour penser à ces choses. S'il pouvait délivrer Potter à son maître, il pourrait peut être commander quelque respect parmi les autres mangemorts. Sans compter les récompenses qu'il aurait pour délivrer le garçon à son maître pour qu'il le tue lui-même.

« Bonjour Peter, »l'accueillit Harry, « je ne peux pas dire que c'est bon de te revoir. »

Peter était surpris par le ton presque jovial que contenait la voix d'Harry. Il se tendit un peu, mais le cacha bien. L'un des talents limités qu'avait Peter était de cacher ses émotions quand il en avait besoin. Le seul qu'il ne pouvait tromper était Voldemort.

« Que fais-tu ici ? Peu importe, tu ne vas pas rester longtemps. Penser que j'ai été envoyé ici pour une folle errance, seulement pour croiser le prix d'or ! »Queudver tira sa baguette, et nota avec satisfaction qu'Harry n'avait pas la sienne. « Viens avec moi tranquillement, et tu ne seras pas blessé. »

Harry rit. « Je ne prévois pas d'être blessé Queudver. »Le rire devint beaucoup plus vicieux maintenant. « C'est plus que je ne peux dire te concernant par contre ! »

« Que veux-tu dire ? »Il ne fallait pas beaucoup pour rendre Queudver nerveux.

« Je veux dire, regardes derrière toi. J'ai peur que tu ne sois sur le point de recevoir un sort. »

Le mangemort regarda presque derrière lui. Il avait désormais fait son chemin dans la chambre après avoir fermé la porte. Mais Queudver avait vu assez de films moldus pour savoir que c'était complètement dans le but de le distraire. Harry n'avait peut être pas de baguette, mais il savait que le jeune sorcier était doué pour sortir de situations dangereuses. Il ne divertit donc pas son attention d'un iota.

« Je ne vais pas tomber pour ce vieux truc. Pour qui me prends-tu ? Un idiot ? »

Harry sourit encore, et regarda au-dessus de l'épaule de Queudver. « Ne dis pas que je ne t'ai pas prévenu. »

« Expelliarmus ! »Rémus venait juste de sortir des toilettes, et avait décidé de désarmer son ancien ami. Le petit sorcier s'envola en arrière et s'écrasa sur le lit, et sa baguette se précipita dans la main de Rémus. Harry, ne voulant pas être près de Pettigrow, se leva en même temps depuis le lit et se vint se tenir debout près de Rémus.

« Bonjour Peter ! »gronda Rémus. Il avait désormais mis la baguette de Queudver dans sa poche, et pointait la sienne directement au sorcier désarmé.

Au son de la voix de Rémus, Pettigrow frissonna de peur. Il n'avait pas vu qui l'avait attaqué, et il savait maintenant pourquoi Harry était si calme quand il l'avait rencontré en premier. Il reconnut la voix froide, et se rappela la dernière fois qu'il l'avait entendue. Il s'était difficilement échappé vivant cette nuit. Il espérait seulement faire de même cette fois ci.

Il se retourna lentement pour faire face à Rémus. Il était du côté éloigné du lit, et il n'y avait aucune porte ou fenêtre assez proche pour s'échapper. Il était coincé.

« Lunard, »supplia-t-il, « non s'il te plaît ! Tu m'as, j'abandonne ! Bravo ! Juste, ne me blesses pas ! »

« Te blesser ? »dit Rémus d'un ton glacial, « je suis en train de penser à te tuer ! La seule raison pour laquelle je ne l'ai pas encore fait est parce que toi seul peux prouver l'innocence de Sirius. Mais Harry a dit que je pouvais faire ce que je voulais, et que c'était mon choix. Donc, que devrais-je faire Peter ? Te tuer, ou te laisser pourrir en prison ? »

Queudver se tourna vers Harry. Rémus était trop émotionnel, et ne l'écouterait pas. « Harry, s'il te plaît, arrêtes le. Tu m'as sauvé avant une fois. S'il te plaît, je ferai tout ce que tu voudras ! »

La voix d'Harry ne pardonnait pas plus que celle de l'ami de son père. « Vraiment Queudver ? Je semble me rappeler d'une autre fois où tu as dis cela. Nous avons été là avant, n'est-ce pas ? Et qu'as-tu fait la dernière fois, quand je t'ai sauvé la vie ? Tu es allé ressusciter le bâtard qui a tué mes parents ! Et maintenant Cédric, et Sirius, et tant d'autres sont morts, et tout ça grâce à toi ! Je dis laissons Rémus faire ce qu'il veut. Personnellement je pense que la mort est trop bonne pour toi. Mais il n'y a pas pire choix. »

Une terrifiante minute passa pour le captif Queudver. Quelques fois Rémus leva sa baguette et sembla sur le point de l'utiliser contre lui, mais il stoppa alors. Il la baissa finalement, mais pas complètement.

« Je n'aimerais rien de mieux que de finir ta misérable vie Peter. Pour te faire payer pour ce que tu as fais à James et Lily, et à Sirius. Et s'il a une justice dans le monde, alors ils pourront continuer à te faire payer dans l'au-delà. Mais cela signifie beaucoup pour Harry que le nom de Sirius soit blanchi, et cela signifie quelque chose pour moi aussi. Donc tu vivras, pour l'instant. Tu répondras pour tes crimes, et finalement tu confesseras. Tu nous diras aussi tout ce que tu sais à propos de ton maître et de ses plans. Alors peut-être, si tu as dis quelque chose d'utile, je te laisserai vivre. »

Avant que Queudver ne puisse prononcer un autre mot, Rémus lui lança un sort d'immobilisation. Il redevint conscient de ce qu'il se passait, et tomba en arrière sur le lit, rigide comme une planche.

« Je suis fier de toi Rémus, »dit Harry. « Cela t'as pris beaucoup de faire cela. Je suis sûr que Sirius et mes parents seraient fiers. »

Rémus soupira. « Je ne suis toujours pas sûr si c'était le bon choix. Même quand nous le rendrons aux aurors, il y aura toujours une chance pour qu'il s'échappe ou soit évadé. Même s'il était vu, Fudge proclamerait seulement que c'est un imposteur. Seul un procès sous témoins peut finalement blanchir le nom de Sirius, et il faut un moment pour cela. »

Lui et Harry auraient du se sentir mieux d'avoir capturé Queudver, mais la gravité de la situation les en empêcha. Rémus avait raison que capturer Queudver était en fait loin de prouver sa culpabilité. Le procès serait tenu au minimum dans au moins un mois, et c'était un temps assez long pour que quelque chose se passe mal. Surtout avec un idiot comme Fudge en poste, et Lucius Malfoy de nouveau en sa faveur.

Les deux lévitèrent Queudver en bas des escaliers et vers la porte de côté. En raison des champs de sécurité placés sur la maison d'Hermione par l'Ordre, il était impossible de directement transplaner dedans ou dehors pour le moment. Ils décidèrent de revenir vers le point d'arrivée du portauloin pour converser un peu plus. Aucun des deux ne pouvait voir de sorcier au travers de la fenêtre, mais voulait être autant en sécurité que possible alors qu'ils continuaient leur discussion. Rémus avait toujours beaucoup de questions à poser à Harry, et Harry n'avait pas encore décidé combien en répondre. Les deux recherchaient les alliés de Queudver en sortant de la maison, mais ne trouvèrent aucun mangemort.

A la place, ils trouvèrent que l'air de la nuit était plus froid qu'ils ne s'en rappelaient. Trop froid.

« Rémus, »murmura Harry, « est-ce que cette sensation est celle que je crois ? »

« Quelle sensation ? Ce froid ? »Rémus avait senti le froid, mais pensa que c'était au mieux inhabituel.

Harry ne pouvait croire que Rémus ne pouvait pas les sentir ; c'était presque trop puissant. Mais il se rappela qu'il était beaucoup plus affecté par eux que tout autre sorcier. Depuis sa troisième année.

« Rémus, »Harry eu du mal a dire cela, « prépares-toi pour quelque compagnie. »

« Qui ? »

« Détraqueurs ! »

A l'exclamation d'Harry, Rémus devint raide de peur. Bien qu'il soit familier avec eux, et qu'il ait été en leur présence trop de fois pour qu'il compte encore, il n'avait jamais eu à combattre un détraqueur hostile. Ils avaient été sous le contrôle du Ministère durant des années, et n'avaient abandonné leur poste que récemment pour aller du côté de Voldemort. Il avait été stupide d'assumer que le soutien procuré à Queudver consisterait en d'autres mangemorts. Ceux-ci, il savait qu'il pouvait les prendre en main. Mais des deux d'entre eux, seul Harry avait de l'expérience dans le combat contre les détraqueurs. Il espéra que cela serait assez. Alors que la sensation de froid et les effets affaiblisseurs s'accentuèrent, Rémus conjura une pensée heureuse pour un patronus. C'étaient quelques années depuis qu'il en avait lancé un en dernier, mais le talent ne quittait jamais un sorcier. C'était comme monter une bicyclette.

« Rémus, mets Queudver dans les buissons. Cela pourrait devenir dangereux. J'espère qu'ils ne sont que cinq. »Cela stupéfia Rémus combien Harry semblait être en contrôle. Il savait qu'il avait été dans une situation similaire avant, mais alors, cela n'avait été que deux détraqueurs. Au moins quelqu'un savait quoi faire. Rémus avait complètement oublié le sorcier flottant derrière lui. Et s'ils perdaient Queudver, Rémus aurait souhaité l'avoir tué plus tôt.

Il mit son prisonnier gelé dans les buissons, et nota avec quelque satisfaction que le buisson contenait des épines. Il vint alors rejoindre Harry. Il pouvait entendre le début des voix dans sa tête maintenant ; les cris de ses parents quand ils avaient appris qu'il avait été mordu par un loup garou. Il ne pouvait qu'imaginer ce qu'Harry devait entendre.

Ce qui était beaucoup. Les détraqueurs n'étaient toujours pas en vue, mais la tête d'Harry était remplie du dialogue à la mort de ses parents, le meurtre de Cédric, Sirius tombant à travers le voile, et un ensemble d'autres mésaventures. Il se serait évanoui depuis longtemps, si ce n'était pour son entraînement en occlumentie. Alors que chaque voix se faisait entendre dans sa tête, Harry entra dans une section de sa sphère mentale interne, une qu'il avait désigné par les horreurs de sa vie. Une fois les voix rangées là-bas, elles ne disparurent pas complètement, mais devinrent étouffées à la place. Ce n'était pas plaisant, mais c'était supportable.

Harry et Rémus avaient leur dos contre celui de l'autre maintenant, dans l'aile latérale entre la maison d'Hermione et celle de ses voisins. Les détraqueurs auraient déjà du être en vue, maintenant que les sensations de froid et de peur étouffante étaient aussi fortes, mais aucun n'était visible.

C'est parce qu'ils étaient au sommet du toit, invisibles aux deux sorciers.

C'était par pure chance que Rémus réussit à regarder en haut avant qu'ils ne soient attaqués. Il avait voulu voir si la lune allait se cacher bientôt derrière un nuage, ce qui aurait pu couper leur source de lumière. Ce qu'il vit à la place étaient cinq détraqueurs, au moment même où ils glissaient du sommet du toit de la résidence des Granger.

Un homme normal serait tombé comme un sac, mais les créatures des ténèbres flottèrent en bas sans un bruit. Cela donna juste assez de temps à Rémus pour pousser Harry hors du chemin, et monter sa baguette pour les rencontrer.

« Spero Patronum ! »deux détraqueurs étaient presque sur eux quand son loup d'argent se rua hors de sa baguette. Ce n'était pas le patronus le plus puissant qu'il ait jamais lancé, mais pour le moment il se prouva suffisant.

Les deux détraqueurs se séparèrent à la confrontation avec l'animal argenté. Chaque détraqueur se rendit dans une dimension différente, une au nord de la position d'Harry et de Rémus, l'autre au sud. Le patronus, n'étant pas capable de choisir dans quelle direction se rendre, demeura au milieu, et disparut bientôt. Entre-temps les trois créatures avaient rejoint leurs semblables au sol. Les cinq entouraient complètement les deux sorciers, parcourant rapidement la distance de six mètres les séparant de leurs victimes.

Harry venait juste de se relever du sol quand il nota les cinq bêtes les entourant lui et Rémus. Ils reprirent leur position dos contre dos, et Rémus se préparait pour un autre match.

« Harry ! Lances ton patronus vers la rue ! Quand ils se dispersent, cours pour ta vie ! Nous devons les empêcher de nous entourer ! »

Harry ne dit pas un mot, il invoqua à la place une mémoire heureuse, attendant que les détraqueurs se rapprochent un peu. Plus près ils seraient, plus ils s'enfuiraient de son cerf.

Quand les détraqueurs n'étaient plus qu'à trois mètres, il sentit que c'était assez proche pour lui. C'était lui qui ordonnait à Rémus maintenant.

« Rémus, maintenant ! SPERO PATRONUM ! »

Rémus avait utilisé le sort un peu avant Harry, et son loup d'argent fut le premier à prendre forme. Il était plus grand et plus défini que la première fois, et juste aussi efficace. Il dressa en effet une frontière entre les détraqueurs, mais ni Harry ou Rémus n'eurent à courir vers la rue. Sans mentionner qu'ils ne le pouvaient pas : ils étaient bloqués par le choc de ce qu'ils virent ensuite.

A la queue du loup patronus de Rémus, celui d'Harry se forma une seconde plus tard. Il avait la forme familière de Cornedrue, la forme animagus de son père. Simplement, il était maintenant bien plus grand qu'il ne l'avait jamais vu ; sans mentionner une autre couleur. Le patronus d'Harry était d'or !

La grande forme de Cornedrue courut vers le détraqueur le plus à droite, et l'empala sur ses bois. Un hurlement haut perché qui ne pouvait être humain sortit de la créature des ténèbres, alors qu'il était déchiré et mutilé. Le détraqueur n'était pas seulement poursuivi par le patronus ; il était mis en morceaux. La robe s'effondra sur le sol un moment plus tard, et le cerf d'Harry se dirigea vers le prochain détraqueur.

Alors que Rémus se tenait debout regardant le spectacle, il ne pensa même pas relancer son propre patronus. Il n'était pas utile. Les deux sorciers se tinrent l'un à côté de l'autre, et regardèrent alors que tous les détraqueurs se faisaient massacrer. Les créatures à terres émettaient de futiles signes de vie en se tortillant sur le sol, mais il n'y avait aucune inquiétude à avoir, elles ne constituaient désormais plus aucun danger.

Enfin, le patronus d'or avait fini, et revint vers celui qui l'avait lancé. Au côté d'Harry, le cerf salua profondément celui qui l'avait invoqué, puis disparut.

« Ha-Harry ? »bafouilla Rémus. « que vient-il d'arriver ? »

Rémus du répéter sa question avant d'avoir une réponse.

« Je ne sais pas. Je ne savais pas que c'était possible. Et toi ? »

Rémus se tourna et le regarda droit dans les yeux. « Harry, rien de ceci n'est jamais arrivé dans l'histoire sorcière. Si je ne me trompe pas, ces détraqueurs sont soit morts, soit mourants. Il est supposé impossible de blesser un détraqueur. Le seul sort utile contre eux est le sort du patronus, et il ne fait que les éloigner. Au moins jusqu'à maintenant. Qu'as-tu fait différemment ? »

Harry pensa à cela. La seule chose à laquelle il pouvait penser étaient les techniques d'occulumentie qu'il avait utilisées. Quand il avait appelé une mémoire heureuse pour l'utiliser, il avait en fait appelé la totalité de ses mémoires heureuses. Elles étaient toutes liées ensembles en un sens, il était donc possible qu'il ait utilisé la force de toutes ses mémoires heureuses, et non juste une.

Il ne pouvait dire cela à Rémus pour l'instant cependant. Cela prendrait trop de temps pour expliquer les détails complets de son entraînement en occlumentie, et le sol était couvert de cadavres pourrissants. Certains montraient toujours des signes de vie, mais pas beaucoup.

« Je pense que je sais, mais je ne suis pas sûr. Je te le dirai plus tard. De toutes manières, nous avons de plus gros problèmes. Que faisons-nous avec cinq détraqueurs morts ? »

Mais avant que Rémus ne puisse répondre, une autre voix parla. Ou plutôt siffla. Il semblait que Seth avait quelque chose à ajouter, ce qui était très inhabituel en soi-même.

« Détraqueurs ? Pourquoi appelez-vous les mangeurs-d'âme par ce nom ? »

Durant les quelques dernières semaines, Harry s'était habitué à la silencieuse présence de son nouvel ami. La compagnie solitaire qu'il avait eue avec son ancien maître il y a toutes ces années avait rendu Seth très tranquille, et souvent il passait des journées sans parler à Harry. La seule fois où il avait vraiment parlé avait été quand Harry avait décoré sa maison. Seth avait fait quelques suggestions utiles à propos des chambres d'hôtes quand il avait vu qu'Harry n'avait plus d'idées, et, étonnamment, elles avaient été très bonnes.

La seule fois où Seth était sûr de parler était la demi-heure avant qu'Harry ne tombe endormi. Tout en méditant et organisant ses pensées du jour dans son esprit, Harry parlait avec le petit serpent. Les sujets n'étaient jamais deux fois les mêmes, la conversation était intelligente, et cela aidait Harry à se relaxer après une dure journée d'entraînement.

« Mangeurs-d'âmes ? Est-ce comment tu les appelles ? Les sorciers d'aujourd'hui les appellent des détraqueurs. Ils travaillaient pour le ministère gardant la prison de longues années durant, mais sont récemment partis et ont rejoint Voldemort. Comment les connais-tu ? »

« Harry ? »demanda Rémus. « Pourquoi siffles-tu à ta main ? »

Cela prit un moment à Harry pour se rappeler que Rémus ne l'avait jamais entendu parler fourchelangue avant, et qu'il ne savait pas non plus à propos de Seth.

« Désolé Rémus. J'ai oublié de t'introduire auprès de Seth. »Harry redressa sa main afin que Rémus puisse voir. « C'est une bague que j'ai achetée sur le Chemin de Traverse, dans le même magasin où j'ai acheté ma montre. Plus tard à ma maison, j'ai découvert que le serpent n'était pas juste animé comme je l'ai pensé, mais qu'on lui avait donné une âme à la place. Seth a été fait par un sorcier solitaire il y a très longtemps ; je n'ai pas encore trouvé quand. Depuis que ce sorcier est mort, il a été passé d'une personne à une autre. Personne ne parlait fourchelangue jusqu'à ce que je vienne, je suis donc le premier qui puisse le comprendre. Il vient juste de me demander pourquoi je les ai appelé détraqueurs. J'ai répondu, et lui ai demandé comment il savait ce qu'ils étaient. D'après ce que j'ai compris, le vieux sorcier qui l'a fait a mené une vie très abritée. Je suis surpris qu'il sache ce qu'est un détraqueur. »

Rémus hocha et dit quelque chose d'autre, mais Harry l'ignora afin d'écouter la réponse de Seth.

« Mon vieux maître était l'un des sorciers noirs qui a créé ces bêtes maléfiques. C'était avant que je fusse fabriqué, mais il en a parlé plusieurs années plus tard. Elles ne sont en fait pas des bêtes du tout. Elles sont la force vitale de sorciers noirs qui sont morts. Avant leur mort les sorciers noirs ont performé des rituels de magie noire pour prolonger leur vie. Tandis que leur corps physique mourrait, leur essence magique continuerait à vivre. L'histoire que tu m'as raconté à propos de ce Voldemort semble très familière. Mais alors que votre Voldemort n'existait qu'en tant qu'esprit après sa mort, ces sorciers noirs devinrent plus. A côté des rituels de magie noire qu'ils avaient performés, ils ont créé un sort qui leur donnerait de nouvelles formes à leurs esprits.

« Mon maître faisait partie d'un concile de dix-sept seigneurs noirs qui ont performé le premier sort. Chaque esprit noir devint un mangeur-d'âme. Au début ils étaient faibles, mais avec chaque âme qu'ils prenaient, ils grandirent en pouvoir. C'est à cause d'eux que mon maître a abandonné ses desseins maléfiques. Les mangeurs d'âmes se libérèrent finalement du concile des mages noirs, et des années plus tard mangèrent les âmes de sa femme et de ses enfants. Il chercha longtemps des moyens d'annuler les effets, mais ne réussit jamais. Je ne connais pas le sort doré que tu as lancé. Du temps de mon maître, il était impossible de blesser, ou même contrôler un mangeur d'âme. »

« C'est toujours supposé être impossible », marmotta Harry.

Au regard interrogatif de Rémus, Harry répéta rapidement ce que Seth venait de lui dire. Il avait compris dès qu'il entendit cela les implications énormes de ces nouvelles connaissances. Alors qu'il répétait cela pour Rémus, cela plongea encore plus loin. Rémus était aussi estomaqué qu'Harry.

« Harry, sais-tu ce que cela veux dire ? Personne vivant ne connaît l'histoire ou les origines des détraqueurs, et ta bague parlante, parmi toutes choses possibles, vient de te donner plus d'informations que ce qui a été écrit dans des centaines de livres. Cette bague doit être beaucoup plus vieille qu'elle ne le semble. »

Les deux auraient discuté pendant beaucoup plus longtemps les ramifications, mais furent interrompus par la vus des corps des cinq détraqueurs qui se soulevèrent une dernière fois, puis stoppèrent. Harry n'eut pas l'audace de les frapper avec son pied. Il n'allait certainement pas piocher une cape et regarder dessous. C'était tout aussi bien, vu que les robes noires devinrent gris foncé, puis tournèrent en poussière devant leurs yeux. Elles émirent alors un autre son, mais celui-ci n'était pas de misère, mais de soulagement.

De chacune des cinq piles de cendres et poussière, un nombre incalculable de petites vapeurs blanches monta. La plupart s'évaporèrent dans l'air nocturne, certains autres parcoururent les environs pendant un moment puis disparurent aussi. Mais un petit nombre monta en taille, jusqu'à ce qu'elles prennent la forme précise d'un être humain. Ce n'étaient pas des fantômes comme Harry et Rémus les connaissaient, mais les formes étaient très proches.

« Ré-Rémus ? »C'était au tour d'Harry de bafouiller. « Que sont-ils ? »

« Je ne sais pas. »Il semblait que cette nuit était pleine de surprises.

Il était bon que quelqu'un, ou plutôt quelque chose, sache ce qu'il se passait. Une des formes les plus grandes flotta vers les deux. Alors qu'elle s'approchait, sa forme devenait plus précise, et la forme mâle parla une vieille forme d'anglo-saxon.

Heureusement, Rémus l'érudit pouvait interpréter le langage mort, et traduisit pour Harry. Après une longue explication, la forme spectrale stoppa et Rémus se tourna vers Harry. Rémus avait un étrange regard de peur et de stupéfaction sur son visage.

« Harry, tu ne vas pas croire cela ! Quelle que soit la manière dont tu ais fait cela, quand tu as tué ces détraqueurs, tu as relâché toutes les âmes qu'ils aient jamais mangé. Imagine ! Chaque personne qui a reçu le baiser du détraqueur est maintenant libre. D'après ce qu'on m'a dit, toutes les âmes maléfiques ont été détruites avec l'esprit originel du sorcier noir. Les âmes les plus récemment avalées sont parties chercher leur corps pour voir s'il est toujours vivant. D'autres âmes sont parties, où je n'en ai aucune idée. L'au-delà à ce que je peux deviner. Celles qui restent sont celles qui n'ont nulle part où aller. Je ne sais pas ce que cela veux dire exactement, mais soit elles ne peuvent se rendre dans l'au-delà, ou ne le veulent pas. Frances ici était un fermier, et il a dit qu'il a vu trop d'horreurs en vivant à l'intérieur d'un détraqueur pendant plus de quatorze siècles. Il sait qu'il n'est pas confortable à avancer avant qu'il n'ait vu assez de bon pour contrer le mal. Comme tu l'as libéré, il te demande ce qu'il peut faire. »

« Qu'est-ce que je sais sur ce que les âmes font après leur mort ? Dis-lui que je suis la dernière personne à qui il devrait demander ! »C'est trop pour Harry. Désormais hors de danger, il tomba sur ses genoux et mit sa tête entre ses mains. Maintenant n'était pas le moment pour décider du futur de tant de personnes. D'après ce qu'il pouvait voir des esprits translucides, il y en avait plus de cinquante d'entre eux. « Rémus, je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire ! »

Rémus n'écoutait pas cependant. Il marchait maintenant d'avant en arrière, se parlant dans des tons étouffés.

« … cela change tout. Probablement récompensé par un Ordre de Merlin, première classe pour cela. Mais ils voudront savoir comment Harry a lancé le charme, et il ne le sait pas. Plus, il n'est pas autorisé à faire de la magie hors de l'école ; je dois toujours trouver comment il a fait pour cela. Flitwick pourrait avoir quelques réponses. Il est un expert sur le patronus, il me l'a enseigné après tout. Je l'appellerai ce soir, quand je reviendrai au quartier général… »

Rémus continua à radoter, et Harry commença à voir l'humour de la situation. Ce qu'il s'est passé doit avoir été la découverte sorcière la plus importante depuis celle des douze utilisations du sang de dragon, peut être même plus ! Personne ne pouvait savoir comment prendre en main la situation, pas seulement Rémus et Harry.

Harry leva son regard vers les formes spectrales, se demandant ce qu'il allait leur dire. Alors qu'il le fit, il nota un mouvement dans le buisson derrière l'endroit où Rémus déambulait toujours. Il y avait quelqu'un qui sortait des buissons.

Queudver ! Dans toute la commotion de l'attaque des détraqueurs, et la révélation qui suivit donnée par les âmes libérées, ils avaient oublié leur prisonnier. Harry ne savait pas comment il était sorti du sort d'immobilisation dans lequel il avait été, mais il avait plus d'une demi-heure pour faire cela.

C'était pure chance qu'Harry ait été sur ses genoux, en position pour faire face aux buissons. Rémus n'avait toujours pas noté, et Queudver fermait le trou de deux mètres entre les deux. Il n'était pas armé d'une baguette, mais cela ne comptait pas. Pour Rémus, il était armé de quelque chose de beaucoup plus dangereux. Il était armé de sa main !

La main magique que Voldemort lui avait donnée à sa propre cérémonie de résurrection n'avait pas perdu sa signification pour Harry. Il savait que la main d'argent était hautement dangereuse pour son ami loup garou, mais il n'avait pas idée combien dangereuse. Une simple touche pouvait-elle tuer Rémus ? L'argent devait-il rentrer dans le flot sanguin pour le blesser ? Ou les moldus avaient-ils raison, et seule une balle d'argent pouvait-elle remplir le travail ? Harry n'avait aucune intention de le trouver.

Il aurait pu facilement remuer son poignet pour récupérer sa baguette, mais Harry ne le fit pas. Ce n'était pas parce qu'il avait peur ; l'incident dans l'allée des Embrumes l'avait obligé à répéter le mouvement sans fin. A la place, l'instinct dit à Harry de prendre la baguette d'Hedwige de l'étui de sa botte, qui était plus facile d'accès de sa position agenouillée.

« IMPEDIMENTA ! »

Au lieu du trait de lumière qui était sensé se produire, un flot de lumière jaillit du bout de la baguette d'Harry, enveloppant à la fois le sorcier qui attaquait et un Rémus toujours distrait.

Le sort, qu'Harry avait appris en préparation de la troisième tâche plusieurs années plus tôt, n'était désigné que pour ralentir une personne ou un objet sur son chemin. A la place, le sort d'Harry causa l'arrêt de tout mouvement des deux sorciers. Il supposa qu'ils auraient pu bouger à un pas vraiment très lent, mais dans ce cas cela ne pouvait être détecté par l'œil humain.

« Wow ! C'était risqué ! » Remarqua Harry alors qu'il se levait et approchait les deux autres. Sous examen plus approché, c'était plus dangereux qu'il ne l'avait réalisé à l'origine. La main d'argent de Queudver était dressé en un poing, et était gelée dans la pente descendante dirigée vers la tête de Rémus. Les deux corps étaient séparés de moins de trente centimètres.

Ne voulant pas risquer un contact accidentel, Harry utilisa un sort de mobilicorpus pour léviter Rémus loin de la main offensante. Une fois à une bonne distance de sécurité, il posa Rémus et termina le sort lancé sur lui.

« Finite Incantatem »

Rémus sembla troublé pendant un moment, vu que sa position avait changé et qu'Harry se trouvait soudainement devant son visage. Avant qu'il ne puisse demander, Harry pointa par-dessus son épaule vers un Queudver toujours gelé, et tout fut compris. Le visage de Rémus devint vert en réalisant combien proche il avait été de sa mort.

« A quelle distance était sa main ? »Rémus ne voulait pas vraiment savoir, mais en même temps il le devait.

« Moins de trente centimètres. C'était proche. Si tu veux repenser ta décision le concernant, je comprendrai. J'ai presque envie de le tuer moi-même. »

« Non, qu'il m'attaque moi ou un autre, cela ne change rien. »Le loup garou avait apparemment décidé de se coller à sa décision antérieure. « Ce sera juste une autre charge à laquelle il aura à faire face. Mais Harry, quel sort as-tu utilisé. Ce n'était pas celui qui liait le corps, sinon il serait tombé à la renverse. »

« J'ai utilisé Impedimenta. Je visais Queudver, mais ma baguette a un certain caractère quelques fois. Je pense que je me suis laissé allé, et le sort vous a touché tous les deux. Tant que cela a marché, je m'en fiche. » Harry souleva sa baguette pour la montrer à Rémus.

C'était un nouveau choc pour le vieux sorcier. Durant le temps qu'il avait enseigné à Harry, à la fois en classe et durant ses sessions privées, il été venu à reconnaître la baguette du garçon. Celle qu'il tenait maintenant n'était pas celle-ci. Sans mentionner qu'il était dur de stopper le mouvement d'un homme avec le sort, encore moins deux.

« Harry, comment as-tu eu une nouvelle baguette ? Et où est ta vieille ? Est-ce celle que tu as utilisée pour lancer ton patronus d'or ? »

« Désolé Rémus », répondit Harry, « trop de questions pour l'instant. J'ai des réponses pour toi, mais rendons-nous dans un endroit plus confortable. Mais j'ai d'abord besoin de prendre soin d'un problème. Je ne peux pas laisser quelque chose comme cela se produire de nouveau. »

Harry rangea la baguette d'Hedwige, et prit celle qui lui était plus familière. Le sort qu'il avait à l'esprit n'était pas un de ceux qu'il connaissait bien, et il voulait être sûr qu'il le ferait correctement. Lentement, il fit son chemin vers Queudver et sa main d'argent.

« Harry ? »questionna Rémus. « Que fais-tu ? »

« Juste défaire le travail de Voldemort. Je ne suis pas sûr que cela va marcher, mais je pense que oui. Recules-toi, je ne veux pas qu'il y en ait qui te jaillisse dessus. »

Avant que Rémus puisse lui demander de quoi il parlait, Harry leva sa baguette vers la main magique de Queudver et prononça une incantation qu'il n'avait jamais utilisée avant ; juste lue dessus.

« Ferverfacio ! »

Rémus n'était pas familier avec l'incantation, mais il pouvait pleinement en voir les effets. Un fin rayon de lumière blanche jaillit vers la main d'argent, et Harry le concentra à sa base là ou l'argent rencontrait la chair. Lentement, très lentement, la lumière blanche s'intensifia vers un bleu léger, et l'argent commença à briller d'une chaleur blanche. Puis, sans doute possible, de petites perles d'argent commencèrent à tomber de la main métallique. Le sort faisait fondre l'argent !

Les sourcils d'Harry se froncèrent de concentration tandis que le rayon de lumière devenait plus grand, mais pas moins brillant. Toute la main était désormais enveloppée, et l'argent commença à s'écouler en rivières. Les robes de Queudver commencèrent à brûler, et les glandes olfactives sensitives de Rémus attrapèrent même l'odeur de chair brûlée. Il semblait que pour être sûr d'avoir la chose entière, Harry visait un peu plus haut que nécessaire du bras de Queudver.

Le sort d'impedimenta avait vraiment du le geler sur place, parce que Queudver ne fit pas un son, et son visage ne montra aucune douleur. Rémus ne pouvait dire la même chose. Maintenant que l'argent avait complètement coulé sur le sol, il pouvait clairement voir une grande blessure ouverte. Le flot sanguin avait également été gelé dans le temps, mais cela n'empêchait pas de voir les veines rouge sang, ou le blanc gris de la moelle osseuse d'apparaître hors du bras coupé. Il semblait que la main de Queudver venait juste d'être coupée, au lieu d'avoir pris place un peu plus d'un an plus tôt.

« Harry, que viens-tu de faire ? » Rémus n'avait jamais entendu parler d'un tel sort. Les températures nécessaires pour faire fondre de l'argent étaient incroyables, et rien de ce qu'il connaissait ne pouvait approcher cela.

« J'ai utilisé un charme de travail du métal que j'ai trouvé dans un livre. Dans le seizième siècle, les sorciers forgerons l'utilisaient pour modeler des couverts, joyaux et décorations. Il n'a pas été beaucoup utilisé depuis, mais quand j'ai lu qu'il était capable de faire fondre presque tous les métaux, je l'ai étudié pour juste cette occasion. Je ne savais pas que Queudver serait si près d'être capable d'utiliser sa main ce soir, mais j'ai su que c'était toujours une possibilité. Maintenant, même s'il s'échappe, il ne sera d'aucune menace pour toi. »

Rémus hocha en grimaçant. Il savait qu'Harry avait raison, mais cela semblait toujours plutôt cruel. « On ne peut pas laisser la blessure juste ouverte ainsi. Dès que tu le défriseras, il va saigner à mort. »

En réponse, Harry lança un sort de cautérisation vers le membre. C'était un sort avancé qu'il n'avait pas pratiqué avant, mais Harry n'avait cure s'il fonctionnait vraiment bien. Si cela laissait une grande cicatrice, tant mieux. Quand il eut fini, Harry se tourna vers Rémus et vit que l'homme semblait toujours mal à l'aise. Harry ne savait pas si c'était à cause de la blessure, ou le fait qu'Harry en était la cause. Il avait peur que ce ne soit le dernier.

« Ne me regardes pas ainsi. Je n'ai pas coupé sa main ! L'idiot l'a fait lui-même ! »

Rémus aboya d'un rire fort à la farce plutôt inappropriée. Mais cela remonta considérablement l'ambiance, et Harry décida de dresser un nouveau point.

« Maintenant, nous devons nous débarrasser de tous ces esprits. Des idées ? »

Rémus rit de nouveau. « Absolument aucune ! Je suppose qu'ils pourraient te suivre jusqu'à ce que tu décides quoi faire d'eux. Ils pourraient être ta suite ! »

Harry grogna. « Pas marrant. Pour l'instant, je n'ai pas le temps de gérer cela. Je pense que je vais être debout la moitié de la nuit pour répondre à tes questions. Reste ici. » Avec Rémus laissé pour garder Queudver, Harry remarcha vers la forme du fermier Frances.

Il ne pouvait parler anglo-saxon, Harry appela donc un autre esprit qui parlait anglais, néanmoins une forme plus vieille. Un rapide échange plus tard, il fut de retour au côté de Rémus. Les esprits avaient commencé à partir, voyageant vers le nord.

« Que leur as-tu dis ? »demanda Rémus.

« Je leur ai dit que je n'avais aucune idée de ce qu'ils voulaient de moi, et que je n'avais pas de temps pour l'instant pour le comprendre. Je leur ai donc dit de prendre un peu de temps pour explorer le monde, découvrir ce qu'il s'est passé dans le monde. Dans quatre semaines, ils me reverront à l'école. Je leur ai parlé de Pré-au-Lard, et la Cabane Hurlante. J'espère que cela ne te gênes pas que je l'utilise, mais je leur ai dis de rester là-bas afin qu'ils n'attirent pas l'attention. Peut être à ce moment, je saurai quoi faire. »

« Bonne réponse, »répondit Rémus. De nouveau, Harry montrait une sagesse au-delà de ses années. Cela semblait surprendre Rémus de moins en moins.

« Je l'ai pensé aussi. De toute manière, maintenant que c'est pris en charge, allons-nous en d'ici. Je crois que tu as une liste de questions à poser ? »

Un autre rire de Rémus. « L'Ordre devra attendre. J'ai mes propres questions à poser en premier. Jusqu'ici j'ai reçu très peu de réponses, et ai appris encore plus de choses à questionner ! »

Harry sourit. « Bon, c'est une partie de ce dont je veux te parler. Mais allons-nous en d'ici d'abord. »Avec une rapide utilisation de sa baguette, Queudver fut défrisé, puis stupéfixé, corps lié, et enchaîné pour bonne mesure. Il ne s'en sortirait pas si facilement. Mais sans sa main magique, Harry doutait qu'il ait le pouvoir de contrer ne serait-ce qu'un seul sort.

« Prêt pour un autre voyage par portauloin ? »

Rémus blanchit. « Un autre ? Tant pis, je ne veux même pas savoir. Faisons juste cela. »

Harry indiqua sa montre, et plaça la main restante de Queudver dessus également. L'une des nombreuses fonctions de la montre était un portauloin d'urgence, qui pouvait être établi pour n'importe quelle destination, et activé par un mot clé. Harry avait appris cette fonction il y a plusieurs semaines, et l'avait même déjà utilisée. Il différait d'un portauloin normal en ce qu'il n'avait pas à lancer le sort Portus sur la montre ; il devait juste le paramétrer en se tenant dans la pièce dans laquelle il voulait être transporté. C'est ce qu'Harry utilisa pour transférer lui-même, Rémus et Queudver.

« Soccer. »Ce n'était pas le mot le plus créatif, mais c'était un qu'il ne dirait pas accidentellement. Etant le terme américain pour football, et un sport moldu à cela, Harry ne pouvait penser à aucune situation où il aurait à utiliser le mot dans une conversation normale. Même Dean Thomas n'avait jamais utilisé le mot, et il était fou de foot.

Le petit cercle au-dessus du numéro 6 de la montre s'éclaira d'une couleur jaune pâle, et quand il redevint blanc, les trois voyageurs étaient debout dans le sous-sol de l'appartement d'Harry. Ils n'étaient pas tombés cette fois, soit parce qu'ils avaient été préparés, soit parce que le portauloin était différent des autres. Harry n'en avait cure ; c'était rafraîchissant de ne pas avoir à se lever d'une position étalée sur le sol.

Il avait choisi le sous-sol de cet immeuble parce qu'il était rarement utilisé. La seule chose ici était la chambre de sécurité et les compteurs, et ils étaient tous deux de l'autre côté de l'allée. Avoir le point d'arrivée ici au lieu de son appartement permettait à Harry d'accueillir des hôtes qui ne connaissaient pas encore le secret de l'endroit où Harry vivait. C'était aussi une bonne destination où il pouvait s'échapper, si le besoin se présentait jamais. Harry ne savait toujours pas quoi faire avec Rémus, mais avait maintenant la possibilité de le décider.

Queudver fut repoussé brutalement de côté, mais Harry garda un œil sur lui tout en conjurant deux chaises pour s'y asseoir. Il indiqua à Rémus d'en prendre une, et s'assit dans l'autre alors qu'il conjura du thé et des biscuits pour les deux d'entre eux. L'environnement humide du sous-sol n'était pas un endroit idéal pour avoir un thé, mais il devrait s'en contenter pour l'instant.

« Est-ce ton idée d'une place plus confortable pour discuter de ces choses ? Harry, s'il te plaît, ne me dis pas que tu as vécu dans un sous-sol toute une semaine durant ! »Rémus regarda autour dans les ombres noires tandis qu'Harry prenait une tasse. C'était une bonne chose que Rémus ne payait pas beaucoup attention.

Alors que les deux dégustaient la concoction chaude, Harry en vint à ses inquiétudes majeures.

« Rémus, je n'ai aucun problème à répondre à tes questions. Mais je ne veux rien partager avec les autres. »Il n'avait pas à mentionner Dumbledore par son nom. « Je sais que tout le monde veux me protéger, mais ces derniers temps c'en est venu au coût de ma propre liberté. L'été dernier j'étais pratiquement un prisonnier au quartier général, et je n'ai aucun doute que cet été aurait été encore pire. J'ai eu une drôle d'idée plus tôt cet été. J'ai pensé que Dumbledore et l'Ordre me garderaient en sécurité à n'importe quel prix, même s'ils avaient à m'enfermer dans un coffre à Gringotts pour faire cela. Vois-tu où je veux en venir ? »

Rémus hocha. Il comprenait parfaitement, mais les autres n'avaient pas d'autre idée concernant ce qu'il fallait faire avec Harry. Calmement, il expliqua cela au garçon. Harry avait une réponse pour lui cependant.

« Ce qu'ils ne comprennent pas, et que j'ai essayé de dire pendant plus d'un an, est que je veux faire les décisions qui concernent ma vie ; ou au moins faire partie de ceux qui les font. Je sais que je suis en danger, je ne suis pas stupide. Mais je ne vais pas abandonner toutes mes libertés. Je ne vois pas comment un compromis ne peut pas être fait, mais Dumbledore ne serait jamais d'accord avec cela. Même la moindre possibilité que je sois blessé est trop pour lui, et c'est ce par quoi cette fuite a commencé. Ceci, et Dumbledore n'a pas été honnête avec moi, jamais. Il a menti et a évité de dire des vérités depuis que je l'ai rencontré. »

Harry dut donner des exemples à Rémus pour expliquer son point, et parla d'une part de la conversation qu'il avait eue avec Dumbledore dans son bureau à la fin de la précédente année scolaire. Le seul sujet qu'il évita fut la mention de la prophétie. Il parla aussi à Rémus de son coffre familial et la lettre que ses parents lui avaient laissée. Il lui dit comment Dumbledore surveillait combien d'argent il dépensait. Il dit comment Dumbledore manipulait les membres de son propre Ordre, comme évident avec les trois personnes dissimulées qui avaient suivies Rémus dans le parc cette nuit. Harry expliqua aussi comment il se sentait trahi que Dumbledore soit allé contre les vœux de ses parents. Il avait placé Harry dans la maison la plus sécurisée, au sacrifice de le placer aussi dans la maison la moins aimante possible. Lily et James n'auraient jamais voulu cela pour leur fils.

En rétrospection, Dumbledore avait expliqué ses raisons aussi brièvement que possible. Maintenant Rémus savait pourquoi. L'homme n'avait aucun scrupule ! C'était évident pourquoi Harry s'était rebellé. Toute personne saine aurait fait la même chose si on leur avait dit les mêmes mensonges, et grandi dans le même environnement. Juste l'unique conversation qu'il avait eue avec les Dursley était trop pour Rémus ; il ne pouvait imaginer toute une enfance avec ces terribles personnes.

« Alors Rémus, tu comprends, au moins en partie, pourquoi je ne veux rien avoir avec Dumbledore ou l'Ordre. Comme individus, ils sont tous bien. Bon, peut être pas Rogue. Mais quand ils se rassemblent pour dicter ma vie, je préfèrerais être embrassé par un scrout à pétard, parce qu'au moins j'aurais une idée de ce qu'il se passerait. Donc si tu veux toujours poser toutes ces questions tu peux, mais tu dois d'abord promettre de ne rien dire à l'Ordre ou à Dumbledore. Quand tu reviendras, tu peux leur dire que je vais bien, et que nous avons eu une longue conversation, mais tu ne pourras pas même leur dire le moindre fait. Que je peux faire de la magie, que nous avons été attaqués cette nuit, à propos des esprits relâchés ; rien. Je promet de le leur dire à tous après un certain temps, mais pas maintenant. Sans doute pas avant que l'école ne commence au vrai minimum, possiblement plus long. C'est à toi de décider. Si tu veux savoir à propos de moi, alors ils ne peuvent pas. »

La question n'était pas difficile pour Rémus. S'il devait porter le secret pour Harry, s'il pouvait savoir qu'il était en sécurité et comment il était capable de faire les choses qu'il avait performées jusqu'ici, alors il le ferait. Dumbledore comprendrait sans doute la nécessité de gagner la confiance d'Harry. Les autres membres de l'Ordre non, mais Rémus pouvait leur tenir tête. Ce n'était pas comme s'ils étaient des amis proches. Son dernier était Sirius, et maintenant seul Harry était là pour remplir ce vide.

« Bon, je suis d'accord. »C'était aussi simple.

« Génial, »sourit Harry, « alors on peut sortir de ce trou. »Les deux se levèrent, et d'un mouvement de sa baguette, la théière et les chaises disparurent. Harry conduisit Rémus à l'entrée de l'ascenseur avec Queudver les suivant, et appuya sur le bouton l'appelant. Rémus ne dit rien, mais se demanda comment Harry avait réussi à louer un appartement en étant mineur. Il n'eut pas longtemps à attendre.

L'immeuble n'avait toujours pas d'autres locataires, Harry était donc sûr que l'ascenseur serait vide quand il arriverait. Une fois que les trois furent à l'intérieur, avec Queudver lévité dans une position verticale à cause du manque de place, Harry se tourna pour faire face à Rémus.

« Rémus, répète après moi. Harry Potter vit sur le treizième étage. »

Rémus ne répéta pas, mais ses sourcils se levèrent jusqu'à la racine de ses cheveux. Un rapide coup d'œil à l'ensemble des boutons de l'ascenseur confirma sa suspicion, qu'il n'y avait apparemment pas de treizième étage. Ce qui voudrait dire que….

« Harry, tu n'as pas ! Tu n'as pas pu ? »

« Si tu penses que j'ai placé l'entièreté du treizième étage de cet immeuble sous le sort du Fidelitas, alors oui je l'ai fait, et je l'aurais sûrement pu ! »Il souriait comme le chat qui venait d'attraper le canari. « Rémus, dis Harry Potter vis sur le treizième étage. »

Rémus faillit ne pas le faire. S'il le disait et que c'était vrai, alors seul dieu savait ce qu'Harry avait pu accomplir durant l'été. Il pensait que la programmation d'un portauloin était impressionnante, vu que Rémus ne savait pas comment en faire un. Mais un sort de Fidelitas ! C'était sans précédent. En fait, la seule personne qu'il connaisse qui ait jamais lancé le sort était Dumbledore. Pour Lily et James, et Grimmauld Place, il avait été celui qui avait lancé le sort. Même si Peter avait été le gardien du secret cette fois, c'était Dumbledore qui avait fait que le sort fonctionne à Godric Hollow. Peter avait seulement activé le sort. Comment diable Harry avait-il apprit ce sort ? Il n'y avait qu'un moyen pour qu'il trouve.

« Harry Potter vit sur le treizième étage. »

Et les pires craintes de Rémus se vérifièrent, vu qu'un nouveau bouton apparut et poussa de côté les autres. Harry appuya dessus, et l'ascenseur commença à monter. La montée n'avait pu être trop longue, mais pour Rémus elle sembla durer une éternité.

Finalement, avec un ennuyeux petit 'ding', les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, et Rémus assuma qu'ils avaient appuyé sur le mauvais bouton par erreur. La place devant lui était incroyable. Une grande cheminée était directement devant lui, loin devant. Elle était faite de dalles et de marbre italien, et avait des chouettes et des lions gravés sur le rebord. De chaque côté de la cheminée, il y avait un espace ouvert, contenant la fourniture la plus chère et confortable qu'il ait jamais vue. Cependant, aussi belle que semblait être la place, ce n'était pas oppressant, comme tant de maisons musées semblaient l'être. Elle semblait confortable, vivante, et semblait très accueillante. Si accueillante que Rémus fut le premier à sortir de l'ascenseur. Harry le suivit, et le frappa dans le dos tandis que les deux descendaient les marches d'entrée.

« Rémus, bienvenue dans ma maison ! »

C'était une bonne chose que les elfes de maison se soient retirés pour la nuit, parce que le choc additionnel aurait certainement tué Rémus sur le coup. L'homme ne pouvait même pas former une phrase ! Harry prit pitié de lui et le conduisit sur l'un des fauteuils de cuir dans la zone du salon. Il prit lui-même un siège sur un canapé posé à proximité, et prit une bièraubeurre. C'était l'une des cinq dernières. Apparemment, les caisses magiques avaient une limite, et Harry estima qu'elles contenaient environ quatre-vingt bouteilles par caisse.

C'était neuf heures et demie quand les deux marchèrent dans la nouvelle maison d'Harry. Quatre heures plus tard, Rémus avait toujours beaucoup de questions.

Harry avait sagement passé le temps expliquant ses actions des dernières semaines. Il ne mentionna rien de son utilisation du retourneur de temps, mais ne laissa presque rien d'autre. Comme ses doubles étaient dans la malle comme toujours, il n'avait pas à s'inquiéter que Rémus les voie. Par ailleurs, s'ils avaient déjà vécu cette expérience, ils savaient que Rémus était présent. Alors que la pensée le pénétra, Harry se promit d'avoir une discussion avec ses doubles à propos des évènements de la nuit, et pourquoi ils ne l'avaient pas prévenu à propos des détraqueurs.

La première volée de questions vint après qu'Harry ait décrit son premier voyage sur le Chemin de Traverse et l'Allée des Embrumes. Il expliqua plus sur ce qu'il avait apprit à Gringotts, et décrivit à Rémus tous ses achats. Il sortit certains des livres qu'il avait achetés, les copies légales comme les illégales, pour lui montrer comment il avait appris à programmer des portauloins et appris le sort de Fidelitas. Il montra même à Rémus son nouveau balai, et dut donner un compte détaillé de comment il avait acquis une nouvelle baguette.

Rémus ne pouvait croire que le brillant oiseau blanc en face de lui était la même chouette neigeuse qu'il avait si souvent vue avant, mais l'évidence ne pouvait être évitée. Ils avaient la même personnalité, les mêmes yeux, et le phoenix répondait à l'appel d'Harry. Cela expliquait certainement le pouvoir de la nouvelle baguette qu'Harry lui avait montrée.

A la mention de ses gardiens tatoos, Rémus montra plus qu'un petit intérêt. Etant l'intellectuel qu'il était, il était très intéressé dans le concept des tatoos tribaux, et demanda si cela embêtait Harry d'enlever son t-shirt afin qu'il puisse y jeter un coup d'œil. Harry ne l'avait pas prévu, mais agréa. Rémus le félicita pour la veste en peau de dragon, mais ne dit rien d'autre. C'est parce qu'il prit aussi un moment de silence pour apprécier les tatoos des formes de ses anciens amis. Vu qu'il tournait son dos à Rémus, Harry n'avait aucune idée si son aîné avait pleuré comme lui l'avait fait. Mais encore, Rémus avait été prévenu, et les tatoos n'étaient pas peints sur sa propre peau.

Sa description de l'occlumentie impressionna également son ancien professeur. Harry essaya de son mieux de décrire le processus par lequel il avait passé, mais cela sembla incomplet. Il était tout simplement impossible d'expliquer des choses qu'il avait mis des semaines à comprendre lui-même. Rémus sembla comprendre son hypothèse sur la prise de l'ensemble de ses mémoires heureuses pour produire son patronus, et fut d'accord que cela pouvait être la cause de la production de son patronus d'or. Rémus suggéra qu'Harry essaye de répéter le processus quand il aurait quelque temps.

Le voyage dans le Londres moldu n'était pas aussi excitant que le reste de ses histoires, mais Harry prit le temps d'expliquer comment il était tombé sur l'appartement dans lequel il vivait maintenant, et comment il parvint à l'idée de cacher l'étage en entier. Cela conduisit à un tour impromptu, qu'Harry donna volontiers. Harry trouva cela très satisfaisant d'exhiber ses durs labeurs et méticuleux détails, et Rémus fut plus qu'impressionné qu'il ait tout métamorphosé à partir d'une boîte d'allumettes et quelques bouts de métal et de cuir.

« Harry, cela ne me surprendrait pas que tu puisses passer tes ASPICs de métamorphose dès maintenant ! Tout cela est fantastique, je ne pourrais même pas rêver de la moitié des choses que tu as faites ! »

« Hé bien, » il rougit, « j'ai eu beaucoup d'aide de la part de Dobby et Winky. Ils sont dans la pièce que je ne t'ai pas montrée. Je leur ai envoyé une lettre avec Hedwige pour leur demander s'ils voulaient travailler pour moi, et après avoir pris deux semaines pour réfléchir, ils vinrent à moi et ont pris soin de moi depuis. Autant que je sache, Dumbledore pense qu'ils sont partis travailler pour une famille de sorciers. Suspecte t'il quoi que ce soit ? »

« Rien du tout, au moins il ne l'a pas mentionné. Et vu comment nous avons disséqué ta situation, il l'aurait déjà signalé s'il pensait que Dobby ait quoi que ce soit à faire avec toi. Il semble que ta farce a fonctionné. Je ne peux toujours pas croire que tu as fait tout cela ! »

Harry agréa. « Je ne peux pas le croire non plus moi-même quelques fois. C'est une si grande place, je me demande si je vais jamais utiliser la moitié des pièces que j'ai. Et il y a quelques places qui sont toujours vides. En fait, si tu ne peux pas mettre tes mains sur de la potion tue-loup, sens-toi libre d'utiliser l'une des pièces vides à tout temps. Je suis sûr qu'elles peuvent être converties pour être sécurisées, et le sort de Fidélitas supprime tout son qui pourrait être entendu par les voisins. Fais moi juste une faveur, et reste dans l'aile ouest. Ils ont beau ne pas pouvoir t'entendre en dessous, mais je le pourrais sûrement. »

Rémus avala dur. Ce n'était pas un grand geste, mais Harry venait juste de partager sa maison avec lui, et dans sa forme lupine. C'était un acte incroyablement considéré pour un homme si jeune.

« Es-tu sûr ? Je ne veux pas m'imposer ou quoi que ce soit. Je peux toujours utiliser la Cabane Hurlante si j'en ai jamais besoin. »

Harry secoua sa tête. « Non tu ne peux pas. Rappelles-toi, j'ai dis à tous ces esprits d'aller là-bas. Je ne pense pas qu'ils apprécieraient de passer leur temps avec une autre 'créature des ténèbres'. Par ailleurs, je saurai à peine que tu es là, la place est si grande. Jusqu'ici, tu es la seule autre personne, à part les elfes, qui connaisse son existence. Si tu veux, tu peux venir à tout temps. N'en parles juste à personne. Même si le charme me protège, je ne veux pas répondre à des questions embarrassantes. »

« Comme comment tu peux juste dérober l'étage entier d'un immeuble ? » demanda Rémus. Il ne le jugeait pas, il statuait simplement un fait. « Combien d'appartements y avait-il sur cet étage, d'abord ? Huit ? »

Harry répondit. « Sept en fait, et j'ai déjà décidé ce que je ferai à propos de la saisie de cette place. J'admets, quand j'ai trouvé cela en premier, je n'ai pas beaucoup pensé à cela. J'ai pensé que si personne ne savait que c'était ici, cela ne leur manquerait alors pas. J'étais si excité, je pense que je n'avais pas réfléchi comme il faut. Mais Hermione m'écorcherait vif si elle trouvait que je n'ai pas payé pour une place aussi grande. Dès que l'immeuble ouvrira, je prévois de faire des dons anonymes au directeur de l'immeuble. Je trouverai le loyer des sept appartements, ou je demanderai combien la construction de l'immeuble en son entier a coûté, et payerai ma part. Je déciderai plus tard ; »

« Bonne idée. Mais tu ne prévois pas de le lui dire, n'est-ce pas ? Ou Ron ? S'ils savaient, ce sera beaucoup plus dur de garder cela secret. » Rémus prévint Harry.

« Ne t'inquiètes pas, je ne prévois pas le leur dire de si tôt. Mais dans le futur je le ferai sûrement. Même Dumbledore le saura à la fin, mais de l'eau aura passé sous le pont d'ici là. Il a beaucoup de choses à expliquer avant que je pense ne serait-ce que l'inviter dans ma maison. Je n'ai pas passé tout ce temps juste pour établir une place où rester pour l'été, tu sais. Je prévois de vivre dedans pendant un long moment. C'est pour quoi il y a tant de pièces. Dans dix ans, si je suis toujours vivant, je serai bien dans mes pénates, ne penses-tu pas ? »La mauvaise blague ne couvrit pas l'indication morbide qu'il avait faite comme quoi il pourrait être mort d'ici seulement quelques années. Malheureusement, c'était tout à fait possible.

« Je suis content que tu te voies t'entendre avec Dumbledore dans le futur, »laissa savoir Rémus à Harry. « Par le ton de tes deux lettres, certains d'entre nous nous inquiétâmes à ton propos. De toutes manières, il se fait tard. Ou plutôt, tôt. Que veux-tu faire de lui ? » Rémus pointa un Queudver inconscient, jeté sur le sol. « Si je ne peux rien dire à l'Ordre pour ce soir, ce sera dur de l'expliquer. Je suppose que je pourrais toujours le jeter au ministère à la place. »

« Non, ne fais pas ça. Il s'échapperait sûrement avec Fudge en charge. » Harry s'arrêta pour penser. Cela ne l'embêterait pas de le laisser inconscient quelques semaines durant, mais il ne savait pas si c'était possible. Plus, il posait un grand risque dans la sécurité. Il connaissait peut être trop des nouvelles habilités d'Harry. Il avait pu être conscient pendant l'attaque des détraqueurs, et a pu trop voir. Harry ne voulait pas que Pettigrow soit interrogé par le ministère ou l'Ordre du Phoenix avant qu'il ne soit sûr de ce dont il avait été témoin.

« Je prendrai soin de lui. Je le jetterai dans l'une des chambres vides que j'ai, et établirai une cellule ou équivalent. » Au regard inquiet de Rémus, Harry continua. « Ne t'inquiètes pas, j'ai appris beaucoup plus que tu n'a vu. Je prendrai soin de lui. Si tu es fatigué, pourquoi ne passes-tu pas la nuit ? Tu peux aller dans une des chambres d'hôtes, et nous pourrons avoir le petit déjeuner ensemble demain matin. »

Cela prit plus de temps pour convaincre Rémus de le laisser garder Queudver que pour passer la nuit, mais finalement, le plus vieux et très fatigué sorcier agréa. Qui était-il pour argumenter ? Si Harry pouvait conjurer un patronus d'or capable de tuer des détraqueurs, programmer un portauloin par lui-même, performer le sort de Fidelitas, et lancer un sort d'impedimenta qui pouvait geler sur place deux sorciers pleinement entraînés ; il pourrait alors sûrement garder un sorcier inoffensif, sans main, en sécurité derrière des barreaux. Mais il avait une dernière question.

« Harry, qu'aurais-tu fais si je n'avais pas agréé de ne rien dire à l'Ordre ? Ou si je mentais ? »

Harry rit. « Tu ne mens pas, j'ai versé un sérum de vérité dans le thé que je t'ai servi dans le sous-sol. Je ne peux pas encore faire du véritasérum, mais celui que j'ai utilisé est assez fort pour un simple oui ou non. Si tu n'avais pas été d'accord, je ne t'aurais jamais montré mon appartement. J'aurais alors effacé ta mémoire, et t'aurais renvoyé au parc par portauloin. Tu n'aurais jamais su que sept heures se seraient passées. Tu serais toujours en train d'attendre que je me montre pour notre meeting. Mais je savais que tu aurais été d'accord, donc je n'étais pas inquiet. »

« Tu peux modifier des mémoires aussi ? »

« Evidemment, »s'amusa Harry, « ne l'ai-je pas mentionné ? Tu ne penses pas que j'ai passé tout un mois sans m'amuser avec les Dursley, dis-donc ? Mais je ne pouvais pas vraiment les laisser se rappeler que j'ai utilisé de la magie contre eux. Je les ai donc effacé à tous trois avant de partir. La seule chose dont ils se souviennent est que je suis resté dans ma chambre tout l'été durant, et qu'ils ont été d'accord de rester loin de moi. »

Rémus joignit Harry dans son rire. « Je me suis demandé pourquoi il n'avait aucune idée de ce que tu as fait. Pas même eux ne pouvaient être aussi négligents. Quand je leur ai parlé, il semblait qu'ils ne savaient pas de qui je parlais. »

Après que les rires se soient éteints, les deux se souhaitèrent mutuellement une bonne nuit, et se rendirent dans des ailes séparées de la maison. Les deux étaient épuisés par les évènements de la nuit, et étaient endormis quelques minutes seulement après que leurs têtes ne se soient posées sur leurs doux oreillers. Harry avait vraiment fait un bon travail en les métamorphosant.