Disclaimer : Rien ne m'appartient. Tout est à J. K. Rowling.

Auteur : Elehyn

NdA : Ce chapitre est le dernier de cette fic. Je ne comptais pas la terminer maintenant mais écrire encore deux chaps ; cependant, je me suis dit que ce serait mieux de condenser les deux derniers en un seul chapitre. J'espère que la conclusion de l'histoire vous plaira.

Désolée, je ne réponds pas aux reviews cette fois-ci mais je vous remercie tous. En tout cas, j'espère vraiment que vous prendrez autant de plaisir à lire ce dernier chap que j'en ai eu à l'écrire. Je vous adore tous et vous fais de gros poutoux :)


UN HOTE INATTENDU

Chapitre 12 : Par les liens sacrés du mariage

Harry avait pris la fuite.

Draco devait le chercher depuis un petit moment déjà mais il ne voulait pas venir tout de suite à sa rencontre. Il appréhendait trop leur confrontation et ce qu'il devrait dire à son mari.

Depuis que le Serpentard avait su qu'ils n'avaient qu'à consommer leur mariage pour voir tous ses soucis fondre comme neige au soleil, un enthousiasme fébrile ne l'avait pas quitté et il n'avait eu de cesse de lancer des petits regards intéressés au corps de son mari. Harry avait également très bien perçu le message contenu dans le flot presque ininterrompu de paroles de Draco qui étaient destinées à le faire fléchir et le convaincre de faire l'amour avec lui. Tout cela avait mis Harry très mal à l'aise.

Il avait déjà dit clairement, plusieurs fois à son compagnon, que leur première fois serait un moment de partage spontané et d'amour, une nouvelle preuve de tendresse et d'affection et non pas une sorte d'obligation programmée pour se décharger des problèmes que Draco avait. Harry voulait que leur première fois survienne naturellement, qu'elle soit le prolongement de caresses et de baisers en vue de donner et de prendre plus de plaisir et de bonheur. S'ils faisaient l'amour ce soir, il aurait toujours dans l'esprit qu'ils ne partageraient pas plus que des fluides corporels et un plaisir stérile qui n'aurait été enflammé que par la peur de voir leur union définitivement brisée.

Comment pouvait-il dire à Draco qu'il ne voulait pas que leur mariage soit consommé ainsi ? Et comment le Serpentard allait-il réagir ? Penserait-il que Harry ne l'aimait pas vraiment et donc, qu'il n'était là que pour le meilleur et non pour le pire ?

'Il va penser que je le trahie' se dit Harry dans sa tête.

Il soupira longuement puis, décida d'aller rejoindre les quelques professeurs et Draco qui devaient très certainement s'apprêter à dîner dans la Grande Salle à présent.

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Harry remarqua que Draco mangeait avec un bel appétit et avait l'air particulièrement heureux et serein. Il soupira intérieurement et, de sa fourchette, tritura un peu plus la nourriture qui se trouvait dans son assiette.

« Harry » l'appela tout à coup Dumbledore qui était assis non loin de lui. « Comment se portent Remus et Sirius ? »

Du bout de la table, on pût entendre un bruit faible qui sembla à Harry être un reniflement méprisant mais il se détourna rapidement du professeur Snape qui avalait une nouvelle bouchée de gratin d'aubergines et répondit au directeur.

« Ils vont très bien… » commença-t-il en essayant de s'empêcher de rougir tandis que les souvenirs les plus récents qu'il avait d'eux revenaient à sa mémoire. Il entendit Draco s'étouffer avec sa viande, dû à un gloussement incontrôlable mais décida de passer outre et poursuivit « La dernière fois que je les aie vu, ils étaient… indisponibles alors je leur ai laissé une lettre pour les prévenir de notre départ, à Draco et à moi, mais je pense que vous les verrez très bientôt… dès qu'ils seront au courant en fait… »

Dumbledore acquiesça, le visage neutre et expliqua « Oui, j'aimerais bien les voir pour discuter un peu avec eux des nouvelles et voir comment ils vont… La dernière fois, j'ai trouvé Remus très fatigué ! »

« Oh non, il avait l'air en pleine forme ! » s'exclama Harry avant de s'arrêter tandis qu'un éclat de rire retentissait dans la grande salle. Draco fit alors mine de laisser tomber sa serviette pour pouvoir rire en dessous de la table.

Perplexes, Dumbledore et certains professeurs tournèrent leurs regards vers le blond mais ne dirent rien.

Harry rougit.

« Bien, je suis content de voir que je ne lui donne pas trop de travail… Je n'aimerais pas qu'il soit surmené… Mais tel que je connais Sirius et son instinct de protection, il doit prendre soin de Remus ! »

Cette fois-ci, Draco – qui s'était redressé - s'étrangla dans son verre d'eau et se mit à tousser bruyamment mais toujours en ne pouvant s'empêcher de rire. Les larmes lui coulaient le long des joues et le professeur McGonagall le regardait d'un air outré tandis que Snape fronçait les sourcils en plissant les yeux dans sa direction.

« Oh.. euh… oui… il en prend soin ! » répondit Harry, rouge pivoine, qui ne savait pas comment se sortir de là.

Draco se tenait les côtes.

« Tout va bien Monsieur Malfoy ? » demanda Dumbledore qui semblait commencé à comprendre.

Ne pouvant répondre autrement, le blond acquiesça de la tête.

Le directeur pensa préférable de ne pas questionner davantage Harry sur les deux maraudeurs et détourna la conversation sur un tout autre sujet, qui n'engageait, cette fois-ci, que les professeurs – laissant courtoisement à Harry et Draco le temps de se reprendre.

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« Vous verrez, Harry Potter, Monsieur » s'exclama Dobby. « La chambre est très agréable ! »

Harry ne put s'empêcher de se crisper à la mention de la chambre et non pas des chambres mais se tut. Il continua de suivre l'elfe de maison qui l'avait accueilli chaleureusement en le voyant arriver dans les cuisines. Draco marchait à côté de lui et le Gryffondor avait l'impression que ses yeux gris flamboyaient de plus en plus à mesure que leurs pas les emmenaient vers leur nouveau logis.

Harry aurait voulu le détromper tout de suite sur ce qui ne se ferait pas le soir-même mais préféra s'expliquer avec lui lorsqu'il serait seul.

Une fois arrivés dans leur appartement, ils en firent rapidement le tour et furent agréablement surpris par les décors et la composition des quartiers. Puis, ils permirent à Dobby de faire les louanges de son idole avant de refermer la porte sur lui – laissant le couple en tête à tête.

« Enfin seul ! » s'exclama Draco qui s'approchait de son partenaire.

Ce dernier leva une main rapide pour le tenir à distance et dit, d'un ton précipité « Draco, avant que tu ne fasses quoi que ce soit et que tu ne t'imagines plein de choses, il faut que je te dise que je refuse de consommer notre mariage ce soir ! »

L'expression du blond passa de la surprise à la perplexité, puis du désappointement à l'incompréhension et à la peur.

« Pourquoi ? » demanda-t-il tout à coup, incertain.

« Tu sais très bien pourquoi Dray ! Je t'ai déjà dit que je voulais que notre première fois soit romantique, mutuellement consentie et que l'on soit totalement prêt. Je veux que nous le voulions vraiment et nous pas que nous le faisions comme pour nous débarrasser d'une formalité ! C'est très important pour moi ! »

« Pour moi, ce n'est pas une formalité, Harry ! Si je veux te faire l'amour, ce n'est pas pour ces raisons-là ! Je me fiche complètement de ces envoyés du ministère et de l'opinion des gens vis-à-vis de moi ou de mon nom ! Je ne vais pas dire que c'est agréable mais du moment que je suis avec toi, je m'en fous du reste ! Si je veux te faire l'amour, c'est parce que je suis prêt, que j'en ai envie et que je t'aime ! Mais si tu veux attendre, je le comprendrais aussi et je ne te forcerais en rien !… »

Le cœur de Harry se mit à fondre.

« … Il ne me restera que ma main droite, c'est tout ! » plaisanta le blond.

Le brun éclata de rire et agrippa la nuque du Serpentard pour lui ravir sa bouche avec passion.

Merlin ce qu'il pouvait l'aimer !

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Affolés par la lettre qu'ils avaient lus peu de temps auparavant, Sirius et Remus déboulèrent le lendemain matin et bénéficièrent d'une explication de Dumbledore sur tout ce qu'il s'était déjà passé.

Harry fut accueilli par son parrain avec un « Ca y est ? Vous avez consommé votre mariage hier soir ? »

Draco et lui piquèrent un fard tandis que Remus rabroua son compagnon d'un air sévère.

« Excusez-moi ! » fit Sirius, sincère et contrit. « C'est juste que ta lettre nous a inquiété Harry et l'angoisse nous ait monté depuis sa lecture. Je n'ai pas confiance en le ministère et tout ce qui s'y rattache ! »

Dans l'expression du maraudeur aux longs cheveux noirs, on pouvait y déceler le reflet de la rébellion, la rancœur et la haine. Ses douze ans passés à Azkaban étaient de nouveau visibles dans ses yeux.

Remus posa une main affectueuse sur celle de Padfoot et la serra brièvement avec tendresse. Ce geste n'échappa pas aux yeux pétillants et heureux de Dumbledore qui s'empressa une nouvelle fois de les rassurer.

« Comme je vous l'ai dit, Draco ne sera pas inquiété. Le ministère n'a rien contre lui, tout comme pour Harry ou n'importe lequel d'entre nous. Nous avons été dans la légalité parfaite même s'ils ont détruit les papiers le prouvant. De plus, il y a prescription dans plusieurs domaines ce qui les handicape considérablement. Si j'ai appelé Harry et Draco auprès de moi, c'est parce qu'ils ne devaient absolument pas manquer leur visite et qu'ils devaient répondre de leur présence et à leurs questions s'ils en avaient. Tout a été fait dans les règles. Maintenant, il ne reste plus à voir que la rencontre lundi prochain et si tout le monde garde son calme, il n'y aura aucun soucis. La seule chose qu'il adviendra sera la dissolution de leur mariage mais… s'ils le veulent… ils pourront se remarier librement. Le ministère ne peut rien faire contre une union consentie par les deux partenaires… Bien sûr, ils pourraient quand même vous mettre des bâtons dans les roues… » prévint-il en regardant les deux étudiants.

« … Ils peuvent persister dans l'annulation de votre mariage en disant que l'un des parties – Harry en l'occurrence – serait sous l'emprise d'une quelconque potion ou d'un sort de magie noire. »

Harry fronça les sourcils et s'alarma tandis que Draco grognait de fureur et de mécontentement, à côté de lui. « Tout ça veut dire qu'ils peuvent nous pourrir indéfiniment la vie ! »

« C'est exact ! » répondit Dumbledore avec compassion.

« Et ça veut dire aussi » reprit Draco avec haine. « que s'ils disent que Harry n'obéit pas à sa propre volonté, cela revient à m'accuser d'une faute grave… comme… comme l'utilisation d'un sort impardonnable ? »

Dumbledore baissa un bref instant les yeux pour les relever de nouveau vers le Serpentard. Tous étaient à l'écoute.

« C'est également une possibilité ! »

« Mais c'est dégueulasse ! » s'écria Harry avec rage.

« Il faut renverser le gouvernement ! » glapit Sirius en même temps.

« Ils pourraient enfermer Draco à Azkaban pour cela ? » demanda Remus avec inquiétude. « Ils pourraient inventer des faits et détourner la vérité à leur avantage pour que cette union ne perdure pas ? »

« C'est une éventualité ! » répliqua le vieil homme. « Mais je ne suis sûr de rien. Tout ce que je sais, c'est que dans l'état actuel des choses, ils ne peuvent rien contre personne… Cependant, ils ont l'air… déterminés à ce que ce mariage soit annulé. Je soupçonne le ministère de ne pas vouloir de ce mariage car, même si Voldemort n'est plus et que les partisans ne sont plus actifs à l'heure actuelle, la rancune est tenace dans la communauté sorcière et il leur faut… des boucs-émissaire. Si le ministère présente Draco, les sorciers l'accepteront parce que son père était un mangemort, de notoriété publique. Il est plus facile de juger quelqu'un coupable que de démontrer une innocence. On sait qu'il y a des mangemorts qui n'ont pas été attrapés. Pour la communauté, cela équivaut à dire que la menace – même affaiblie – persiste encore. Pour qu'ils soient rassurés, il faut qu'ils voient de leurs propres yeux les arrestations, les condamnations et autres jugements. Malfoy est un nom entaché… il n'est pas facile de lui rendre sa crédibilité. »

« Mais si je montre aux yeux de tous que j'aime Draco et que je l'accepte, il sera aussi accepté par la communauté sorcière, c'est bien cela ? » demanda Harry avec un sérieux qui augurait une nouvelle bataille.

« Harry, je ne te demande rien ! Je ne veux pas que ton nom soit traîné dans la boue comme le mien à cause de moi ! »

« Le nom des Potter ne pourra pas être traîné dans la boue Draco ! » rectifia Remus. « Lily et James étaient aimés et respectés tout comme les ancêtres de Harry. Et Harry est le Survivant, le Sauveur… le Messie pour beaucoup d'entre nous… il est adulé par pratiquement tous les sorciers… »

« Donc si je donne une interview quelconque… elle sera prise pour du pain béni… » pensa tout haut le Gryffondor. « Si je révèle mon amour pour Draco, il sera blanchi… »

« … Et le ministère sera coincé ! L'avis de leurs envoyés ne pèsera pas lourd contre l'opinion public ! Et je ne suis pas sûr qu'ils souhaiteraient se mettre à dos toute la communauté ! » compléta Sirius.

« En te disant tout cela Harry, nous ne souhaitons pas que tu prennes de décisions hâtives » dit Dumbledore en le fixant intensément. « Il s'agit juste de données informatives. Tu dois bien réfléchir avant de faire quoi que ce soit et ne pense pas qu'il y a une pression plus importante qu'elle n'est sur ton couple, de la part du ministère. »

« Exactement Harry » reprit Remus d'un ton calme. « Tout ce qui t'a été exposé n'est que pure supposition… Le ministère annulera votre mariage, ça c'est sûr mais il est aussi certain qu'un jour, le nom de Draco sera racheté et que tout le monde saura quelle contribution il a apporté à l'Ordre dans la lutte contre Voldemort ! »

Sirius approuva d'un signe de tête mais Harry avait déjà fait son choix.

« Excusez-moi ! » fit-il avant de se retirer. Il devait absolument contacter Rita Skeeter !

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Deux jours étaient passés depuis la conversation que Harry avait eu avec Dumbledore, Sirius, Remus et Draco et le Survivant avait donné sa plus récente interview sur le thème de ses amours ce qui avait enchanté Rita Skeeter. La journaliste avait été d'autant plus jubilante que les amours en question étaient homosexuels et contrariés. Contrariés par le ministère.

En racontant son récit, Harry s'était placé comme une victime : Il avait vaincu le Seigneur des Ténèbres, sacrifiant son adolescence pour devenir un adulte blessé et marqué d'avoir trop vu, trop tôt. Puis, il avait appris que ses parents – morts pour le sauver – l'avaient marié au fils d'un mangemort qui avait refusé de suivre la condition de son géniteur, se rebellant dans l'ombre, tout comme sa mère, contre le joug du Lord Noir. Ce mariage devait conduire à sa protection et il l'avait emmené vers l'amour. Draco avait réussi à chasser les démons les plus virulents qui hantaient sa vie pour les remplacer par un bonheur qu'il n'avait jamais connu. Il avait alors réappris à vivre et à chérir les joies simples. Il était comme tout le monde et aspirait au bonheur et à l'amour. Après tous les services qu'il avait rendu, le ministère avait-il le droit de le remercier en voulant détruire son unique chance de partager sa vie avec l'homme qu'il aimait ? Avait-il le droit de le priver d'une famille qu'il s'était si durement reconstruit ?

Harry espérait que Rita Skeeter n'allait pas réécrire l'article à sa façon et changer le point de vue donné dans l'article.

Ces craintes s'envolèrent cependant en avisant l'article qui paru le lendemain matin et le soir, ses appartements furent recouverts de lettres les plus diverses mais dont le résumé était presque toujours identique : Le ministère n'était composé que d'idiots, que le gouvernement aurait tôt fait de changer de visage et que Harry ne devait pas se faire de soucis pour lui et Draco car s'il avait trouvé l'amour, ils étaient tous heureux pour lui car il le méritait. La communauté sorcière le croyait lorsqu'il disait que Draco était innocent et qu'il n'avait pas suivi la même voie que son père, au contraire.

Dans le journal, Le Sorcier du Soir, Harry avait même lu que des milliers de fans avaient fait une manifestation devant les locaux du ministère – inquiétant les moldus – en scandant « Laissez Harry vivre comme, lui, nous l'a permis ! » Des centaines de beuglantes avaient été envoyées au ministère et le ministre ne voulait plus sortir de ses appartements. Les rumeurs disaient que ses cheveux - désormais striés de mèches arc-en-ciel à l'effigie du drapeau gay sorcier ou moldu – lançaient des flammes à chaque fois que le mot 'Ministre' était prononcé ce qui excluait que quiconque le salut.

Quant aux représentants du ministère qui étaient venus à Poudlard menacer Draco, ils avaient subi le sort de lubrifius totalus qui les enrobait constamment de corps gras et huileux, les empêchant de se déplacer au risque de tomber et de glisser… surtout si le chemin était en pente… On murmurait aussi que leur garde robe s'était transformée en préservatifs moldus géants, décorés de photographies montrant le Survivant et son mari en train de s'embrasser.

Des concerts s'étaient organisés à la sauvette dans les rues, soutenus par l'association fraîchement créée, Sauvez Drarry.

En lisant tous les articles publiés depuis l'annonce, Harry et Draco ne faisaient que rigoler et la nuit venue, comme tous les soirs depuis qu'ils étaient revenus à Poudlard, ils se glissèrent entre les draps et se prirent dans leurs bras, se caressant le dos, les jambes entremêlées et leur bouche délicieusement désobéissante.

« Je t'aime Harry ! » murmura le blond en parsemant de baisers légers le contour de l'oreille du jeune homme qui lui faisait battre son cœur.

Ce dernier sourit et fit écho à ses paroles tout en embrassant avec tendresse le côté de son visage qui était accessible à ses lèvres.

Ils étaient nus sous la soie et pouvaient sentir les courbes et déliés du corps de l'autre. Comme chaque soir, ils se caressaient avec douceur, sans impatience aucune malgré leur dix sept ans, apprenant à connaître à la perfection tout ce qui caractérisait l'autre, reproduisant dans le noir ce que la nature avait créé. Sur leur peau chaude, ils dessinaient des fresques invisibles jusqu'à s'en donner des frissons.

Dans l'obscurité, ils osaient tout et pourtant n'étaient pas allés plus loin que ce que l'un et l'autre désiraient faire. Ils se laissaient le temps.

Le bout de la langue de Draco glissa avec lenteur le long du cou de son compagnon et sourit en se repaissant de la saveur unique de son amant. Une légère couche de sueur salée recouvrait sa peau palpitante et il mordilla sa jugulaire, envoyant d'autres frissons voluptueux le long de la colonne vertébrale de Harry.

Les mains paresseuses de ce dernier parcoururent le dos cambré de Draco et atteignirent ses fesses qu'il pressa avec délicatesse. Ses doigts déjà plus habiles tracèrent le sillon qui séparait les deux globes nacrés et s'y enfouirent pour venir caresser l'antre qui s'y nichait.

Draco gémit doucement et remercia Harry d'un doux baiser, à peine appuyé et qui en disait tant !

Les doigts du Serpentard se perdirent sur le torse de son amour, glissant sur son ventre plat puis vers ses cuisses, évitant la chair trop sensible du sexe velouté.

Draco laissa courir ses mains au gré de leur fantaisie avant de se décider à guider son index et son majeur de sa main droite dans la bouche brûlante de son mari. Celui-ci les suça, anticipant avec joie ce que Draco allait en faire.

Lorsque Dray les fit pénétrer à l'intérieur de lui, Harry arqua ses reins de plaisir. Il savait se relaxer suffisamment maintenant pour ne plus éprouver de douleur et n'accueillir que le bonheur.

« C'est bon ? » demanda Draco avec un petit sourire.

« Tu le sais bien ! » répliqua Harry en gémissant encore et bien décidé et rendre ce qu'il recevait avec tant de félicité.

Draco émit un petit rire de gorge qui électrisa encore davantage les sens de son partenaire qui enfouit un index entre l'anneau de muscle qui succomba à la pression. Draco gémit et se mordit la lèvre tant le plaisir était grand.

Les deux corps entrelacés commencèrent à bouger en un rythme doux et ancien. Leur érection se pressait l'une contre l'autre, battait contre la colonne de chair et de sang de l'autre, vibrait contre le gland de l'autre, rendant leur souffle de plus en plus court.

Harry captura les lèvres de Draco et fit glisser sa langue tendrement dans la cavité chaude et accueillante qui lui rendit son assaut. Leurs lèvres s'inséraient parfaitement les unes entre les autres et se caressaient, s'étiraient pour mieux se goûter et s'aimaient comme tout leur être le faisait.

Ce soir-là et pour la première fois, la nuit fut témoin de leur amour. Elle fut le spectateur muet et anonyme qui contempla la grâce de leurs mouvements tandis que Harry faisait sien son mari pour la première fois. Elle fut l'entité invisible qui tairait à jamais la vision qu'elle avait eu de leur passion et de leur amour. Harry avait pris possession du corps de son époux plusieurs fois, jusqu'au petit matin.

Leur mariage avait été consommé avant le lundi fatidique qui ne signifiait maintenant plus rien. Personne au monde ne les menaçait plus et ils s'étaient donnés l'un à l'autre volontairement, librement, naturellement, après baisers et caresses, dans la continuité de leur amour, comme ils l'avaient toujours rêvé.

- FIN -