Ruptures d'un processus linéaire
Grand merci à JKR qui prête des personnages trop attachants pour notre propre bien.
Dette envers Alixe qui trouve toujours le temps et envers Vert (dur à dire ça) qui trouve plus irrégulièrement le temps de le faire!
Merci intimidé à vous tous qui écrivez de si gentilles et enthousiastes reviews. Spéciale dédicace à Astrid, Beru ou Bloub, Bartimeus, Coronella, Crys, Ce Baratineur, Fée Fléau Guézanne, La paumée, Neteria, Plumapapotte, Qc-Hp, Rebecca-Black, Ryan, Sined, Siri l'aventurier, Shima-Chan, Théalie, Tom-chaudron...
38 – quelques degrés de plus
« Tu avais déjà vu Sirius, Harry ? »
La voix douce et un peu rauque sortit très brusquement l'interpellé de ses pensées. Il sursauta et se retourna presque d'un bond pour se retrouver en face de Remus qui venait de le rejoindre sous les manguiers qui bordaient la terrasse des Patil.
« Du calme, M. l'Auror, je suis un invité en règle ! » - s'amusa le vieil homme en face de lui. Et, comme à chaque fois qu'il osait laisser cours à son humour et sa légèreté, il parut un bref instant beaucoup plus jeune. A moins que ce soit l'effet des vêtements indiens distribués aux invités par les Patil, songea Harry en constatant que l'éclat de la soie sauvage mordorée rehaussait les yeux du dernier maraudeur et effaçait un peu son visage fatigué.
« On aura les résultats qu'en rentrant », lui répondit Harry avec un sourire – il n'était pas inquiet pour son examen ; c'était même sans doute la première fois de sa vie qu'il avait été totalement convaincu de donner le meilleur de lui-même et de posséder complètement les réponses aux questions qui lui étaient posées. Remus ne fut pas dupe d'ailleurs de sa réserve et sourit un peu plus largement :
« Je parlais de l'étoile bien sûr », précisa-t-il en montrant le ciel. La nuit était incroyablement claire, à peine troublée par la pollution moldue. Harry suivit son invitation mais se sentit un peu dérouté par le ciel indien.
« J'ai toujours été nul en Astronomie. »
« Tu vois le palais là-bas ? Et cette tour, près de la rivière ?…eh bien, tu traces un triangle dont la base irait de l'un à l'autre… En partant du palais, tu traces sa pente, environ trente degrés au dessus de l'horizon, et tu la suis… voici la constellation du chien… » - expliqua calmement son ancien professeur.
« Sirius est l'étoile la plus brillante », termina Harry, et Remus hocha simplement la tête pour confirmer. Ils restèrent silencieux quelques minutes. Harry se sentait bêtement ému par cet éclat dans la nuit. Ça lui paraissait une évocation bien plus souriante et juste de son parrain que les rares photographies qu'il possédait ou que les souvenirs doux-amers qui le hantaient. Le clignotement permanent qui l'animait ressemblait à un énorme clin d'œil facétieux comme l'homme avait aimé les faire.
« Merci », déclara finalement Harry, « je suis content de savoir la reconnaître.. »
« Tu en auras rarement l'occasion en Angleterre… »
« Mais j'aurai l'occasion de revenir en Inde », contra Harry doucement. Il aurait même pu affirmer que déjà, après cette semaine passée dans la demeure des Patil, il voulait revenir.
Remus hocha la tête, et ils replongèrent dans le silence, côte à côte.
« Merci de nous avoir invités… » reprit le plus âgé après un moment.
Harry n'eut pas besoin de sous-titres pour cette conversation-là. On pouvait même dire qu'il l'avait en quelque sorte attendue.
« Je m'étais fait cette promesse que Mel et Hope seraient là… Et, faut-il que je répète que tu es presque toute la famille qu'il me reste ? »
« Non » Le vieil homme secoua la tête. « Et, je suis très fier de… de jouer les vieux oncles, Harry… … James et Lily auraient… »
« Je doute qu'ils auraient supporté Siddharta ! » - s'amusa Harry, en pensant aux efforts de tout le reste de la famille Patil pour arrondir les déclarations intempestives de son chef sur la marche du monde.
« Pour toi, sans doute, ils l'auraient fait ! »
Harry ne savait trop quoi penser de cette affirmation - n'avait-il pas en quelque sorte renoncé à essayer de savoir ce que ses parents auraient fait ou pensé ? - et il se contenta de hausser les épaules.
« Excuse-moi », se reprit immédiatement Remus, « je m'étais pourtant promis de ne pas t'encombrer l'esprit avec des fantômes… » Il se tourna franchement vers le jeune homme et lui prit les épaules :
« Tu vas avoir une belle famille, Harry, j'en suis sûr… Regarde comme tu sais réunir les gens autour de toi… gagner leur confiance et leur affection… »
Remus s'était retourné pour désigner la terrasse et ses occupants qui festoyaient gaiement dans la lueur des lanternes magiques.
« … l'avenir est à toi », affirma-t-il encore gravement.
Harry sourit un peu nerveusement. L'avenir lui semblait encore souvent irréel. Mais il entendit le rire de Parvati et décida d'essayer.
« J'en accepte l'augure. »
« Tu vas faire mieux que ça, Harry, tu vas l'exaucer ! »
Harry regarda le vieux loup-garou et, conscient que le vieil homme avait besoin de l'entendre, il affirma :
« Je te promets de faire mon possible… »
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« Bon, on fait quoi ? » - demanda paresseusement Ron.
Harry sourit. C'était un dimanche printanier et ils n'avaient même plus à avoir mauvaise conscience à propos de révision – ils étaient maintenant des Aurors de plein droit. Ils avaient été reçu à leur examen final; subi le discours de Scrimgeour, qui avait vu dans l'intronisation du Survivant une indéniable tribune pour présenter sa nouvelle politique d'ordre et de prospérité. De mémoire de division, il n'y avait jamais eu autant de journalistes et d'huiles en tout genre à une remise de diplômes.
Ils pouvaient maintenant arborer fièrement un écusson argenté sur leur robe officielle et faire ainsi l'envie des jeunes stagiaires. Ils n'étaient plus sous la coupe d'un mentor attitré, mais répartis au gré des besoins et des missions dans des équipes plus ou moins larges. C'était agréable d'oublier un peu plus la hiérarchie et de se découvrir capables d'initiatives et de responsabilités.
En plus, aujourd'hui, aucun des deux n'étaient de services. Ils pouvaient faire tout ce qu'ils voulaient. Même le procès était derrière eux – pour autant qu'on oublie les blessures que nul jugement ne pourrait jamais panser; pour autant qu'on oublie le venin que Tristam Pieternel continuait de déverser chaque matin à propos d'Harry, de Scrimgeour, de Justin ou des travaux de la Commission de réforme de l'application des lois magiques. Remus lui avait appris que ce Tristam Pieternel était le digne descendant de son grand-père qui avait, en son temps, publié un pamphlet définitif contre l'inclusion des loups-garous dans la communauté magique.(1) D'après le vieux loup-garou, Pieternel le Jeune n'avait rien à envier à Pieternel l'Ancien.
« Pour un peu, on s'ennuierait ! » - répondit donc Harry par pure provocation joueuse.
N'avoir rien à faire n'impliquait par pour lui, ne rien faire pour autant. Mais il aimait faire râler Ron. Et ce dernier allait sans doute protester – en tout cas, il avait ouvert la bouche d'une façon qui ne laissait pas beaucoup de doute en la matière – quand la porte de l'appartement claqua. Trop fort pour Parvati, mais il était, de toutes les façons, trop tôt pour qu'elle soit de retour. Quant à Hermione, elle avait annoncé qu'il ne fallait pas compter sur elle avant la fin de l'après-midi – elle travaillait. Les deux amis n'avaient pas eu le temps d'échanger un regard étonné qu'une autre porte claqua, les amenant à une autre hypothèse.
« Dudley ? »
Harry chercha dans sa mémoire, mais il ne se rappela pas que son cousin ait déjà claqué une porte depuis qu'il vivait avec eux. Pourtant, si on en croyait le bruit, celle qui venait de s'abattre brutalement était celle de sa chambre.
« Je vais voir », décida immédiatement Harry. Peut-être parce qu'il n'avait rien à faire, Ron lui emboîta le pas.
Mais dans le couloir, Harry se demanda un peu comment son cousin allait le recevoir. Il tendit l'oreille mais aucun bruit ne parvenait de sa chambre. Il faillit rebrousser chemin, puis décida que son cousin s'était montré suffisamment solidaire de ses problèmes pendant les dernières semaines pour qu'il prenne le risque de constituer un bouc-émissaire. Il inspira et ouvrit la porte :
« Dudley ? »
Depuis que son cousin vivait dans leur appartement, Harry n'était jamais entré dans leur ancien salon sans le trouver devant des ordinateurs allumés, alignant furieusement des lignes de chiffres et de lettres ou testant des jeux… Allumer ses ordinateurs était toujours la première chose que Dudley faisait; et, il les laissait souvent fonctionner en son absence pour des raisons que Ron et Harry avaient renoncées à envisager. Pourtant, ce matin-là quand ils entrèrent dans la pièce, aucun n'était allumé. Dudley n'était pas assis à son bureau, mais le dos tourné à la porte, il regardait, immobile, par la fenêtre.
« Dudley ? » se risqua de nouveau Harry.
Qu'est-ce qui pouvait mettre son cousin dans un état pareil ? Luna ? Son école de jeux vidéo ? Tout était bien sûr possible mais Harry avait le sentiment qu'aucune des deux hypothèses n'allaient se vérifier. La veille au soir, Luna et Dudley ne parlaient encore que de leurs fiançailles – ils ne parlaient que de ça depuis leur retour d'Inde. Et va falloir faire fort pour faire plus romantique, soupirait toujours Luna en conclusion. Par ailleurs, un dimanche, il ne pouvait pas avoir reçu de nouvelles de son école ou de ses producteurs…
« ça va ? » demanda encore Harry, faute d'inspiration.
Dudley soupira, se balança d'un pied sur l'autre avec une hésitation balourde et secoua la tête assez faiblement.
« ça va pas ? » s'enquit à son tour Ron derrière Harry
En reconnaissant la nouvelle voix, Dudley se raidit, et Harry faillit demander à son ami de sortir. D'ailleurs, son cousin demanda, sans se retourner:
« Je... excusez-moi, vous pouvez me laisser seul ? »
Harry allait obtempérer quand Ron le dépassa allant prendre Dudley par l'épaule pour demander :
« Qu'est-ce qui vas pas ? »
« Ron.. heu.. rien... ça va passer... merci », balbutia le pauvre Dudley visiblement décontenancé par l'insistance de Ron.
« T'es pas allé rendre Luna malheureuse, au moins ? » demanda encore ce dernier sur un ton qui fit soudain comprendre à Harry pourquoi Ginny repoussait encore la présentation du fiancé suédois.
« Non, non, quelle idée? » s'affola d'ailleurs Dudley. « Pourquoi tu penses une chose pareille ? »
« Parce que depuis que t'habites ici, c'est la première fois que tu claques la porte », expliqua plus doucement Ron, « alors, on se demande! »
Harry pensa que Dudley aurait pu en remontrer à Ron sur la question de la fidélité, mais son cousin ne sembla même pas y penser.
« Je m'excuse » - répéta-t-il simplement, l'air irrémédiablement perdu.
« Dud... qu'est-ce qui peut te mettre dans cet état? » - commença Harry, mais la réponse s'imposa brusquement dans son esprit en voyant comment son cousin était habillé. Un blazer croisé comme il ne lui avait plus vu depuis leur adolescence; une cravate que l'oncle Vernon aurait pu acheter...« Tu... tu es allé à Privet Drive ? »
« Je... Oui. »
Au ton de Dudley, il aurait pu avouer tromper Luna avec une horde de Vélanes.
« A Privet... c'est où habitent tes parents? » interrompit Ron, mais Dudley regardait Harry.
« Je suis désolé... j'ai pensé que tu n'avais pas besoin de le savoir... »
Remarque dont ce dernier ne sut que faire. Mais Dudley reprit:
« Luna a tellement envie de... qu'on fasse une fête... que... son père n'arrête pas de me poser des questions sur les perceuses! »
Harry hocha la tête. Ron fronça les sourcils.
« ça fait des trous dans les murs... pour mettre des vis... faire tenir des choses... », explicita immédiatement Dudley, avec des gestes qu'en d'autres temps Harry aurait moqués. « Si vous saviez le mal que j'ai eu à expliquer au père de Luna pourquoi, 'nous autres les Moldus', quant à fabriquer des choses, on faisait pas directement les murs avec des trous ! »
Il y avait beaucoup d'affection dans la voix de Dudley pour son beau-père potentiel. Harry essaya vainement d'imaginer un repas de famille à Privet Drive avec les Lovegood.
« Mais ils ne veulent pas entendre parler de Luna... » proposa-t-il, désireux d'aider son cousin.
« Même pas. Même pas eu l'occasion de réellement parler d'elle ! » - s'agaça immédiatement Dudley. « J'étais sûr que Maman allait me demander à un moment ou un autre si je voyais quelqu'un, et j'avais préparé tout un petit discours sur son boulot d'éditrice... sa fantaisie... avant de leur dire qu'elle était aussi sorcière... Je me disais que je finirai par ça... »
« Mais ? » le relança Harry, incapable de juger de la qualité de la stratégie de Dudley. Mais son cousin ne semblait plus vraiment avoir besoin qu'on l'aide à parler. Les mots sortaient en vagues houleuses et irrégulières:
« Mais on n'est même pas arrivé jusque-là ! En fait, Papa n'avale pas que j'habite toujours chez toi, Harry, maintenant que j'ai « soi-disant » de l'argent... Alors quand, en plus, j'ai lâché que j'étais allé en Inde à tes fiançailles, ça a jeté un froid... J'ai dit que maintenant tu étais Auror... Et Maman a dit que tu finirais explosé comme ton père... J'ai dit que ça risquait pas parce que tu étais le meilleur sorcier de ta génération... Le ton a monté... Papa m'a dit d'aller épouser une sorcière pendant que j'y étais... Et... »
Harry lut la confusion et la gêne en plus de la colère sur le visage de son cousin et il comprit.
« Et t'as pas osé lui dire », constata-t-il.
Le silence qui suivit fut éloquent à propos de la colère de Dudley vis-à-vis de lui même.
« Mais tu l'aimes, Luna ? » demanda encore Ron s'en s'occuper des grimaces frénétiques d'Harry qui le trouvait un peu trop direct avec son cousin.
« Comment peux-tu... » - commença Dudley visiblement outré des conclusions de Ron.
« Alors fais ce qui faut, Dudley... parce qu'une famille pardonne toujours plus que la femme de ta vie... »
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On avait dit à Harry qu'il trouverait Hagrid sur la plage. Et de fait, il le vit de loin. Le printemps était bien avancé maintenant mais, pourtant, le demi-géant portait un lourd manteau de fourrure – pas exactement le même que celui qu'il avait quand il avait enfoncé la porte de la cabane où l'Oncle Vernon les avait emmenés en catastrophe pour échapper à la magie. Mais presque. Il y avait aussi un énorme dogue avec lui et une nuée de chouettes au-dessus de sa tête. Il y avait des pêcheurs de crevettes moldus sur la plage, mais personne ne semblait se formaliser du tableau, et pourtant Harry ne ressentait aucune magie. Mais pourquoi quelqu'un qui savaient apprivoiser les dragons n'aurait-il pas su se faire accepter des Moldus, après tout ?
Harry s'amusa avec ces pensées pendant qu'il traversa la plage. Hagrid continuait de lui tourner le dos, mais son chien finit par se rendre contre de la venue de Harry et se mit à aboyer plus fort que la mer, les hululements des chouettes et des cris perçants de mouettes.
« Qu'est-ce qui t'arrive Baveur ? » demanda Hagrid en se retournant, « Harry ! »
« Salut Hagrid ! »
« Mais, qu'est-ce que.. tu ne m'as pas prév... »
« Je te déranges? » demanda Harry avec un sourire moqueur. Mais Hagrid n'y fit pas attention :
« Quoi ? Harry, comment peux-tu dire une chose pareille? »
« En fait... j'étais en mission pas très loin d'ici », se dépêcha de préciser Harry.
« En mission », répéta Hagrid avec un ton révérencieux qui fit presque rougir le jeune Auror.
« C'était pas grand-chose », ajouta-t-il très vite, « et j'avais fini de bonne heure... comme ça faisait un moment que je voulais te rendre visite... »
Hagrid resta là, à le regarder avec un air tellement ému que Harry se demanda ce qu'il pouvait dire ou faire pour dissiper cette émotion. Finalement, il murmura :
« Je suis désolé de ne pas être venu plus tôt... de... »
« Mais, tu devais faire ta vie, Harry ! » - s'empressa de l'excuser Hagrid.
« Bon, on va dire que c'est sans doute vrai », reconnut Harry. « J'avais besoin de ... grandir... d'oublier Poudlard aussi... d'apprendre à vivre ailleurs... maintenant, quand je t'ai revu, au tribunal, j'ai réalisé le temps que j'avais mis pour le faire... un peu trop ! »
Hagrid laissa ses yeux dériver sur la mer un moment.
« Je peux pas dire que parfois j'aurais pas aimé te voir, te savoir en bonne santé... mais je bougeais tout le temps; j'ai eu du mal à retrouver un endroit qui me convienne... cette île est parfaite, ni trop grande, ni trop petite... le grand air, les animaux... »
« Quelques petites expériences... » compléta Harry, incapable de retenir la pique.
« Ne vas pas en parler à mon patron, hein, Harry! J'ai arrêté, on m'a posé trop de questions, je me suis débarrassé des petits, sauf d'Albus et... il s'est bien acclimaté à vous ? » - demanda le demi-géant avec une vraie curiosité.
« Eh bien, un chouette et deux hiboux, ça fait pas mal pour un jeune couple d'Auror mais bon, ils ont fini par s'accepter les uns les autres ! »
« Bien, bien... ils sont plus intelligents que les humains », marmonna Hagrid, jetant un nouveau froid sur leur réunion. Harry devina que la vie après Poudlard n'avait pas été tendre avec le demi-géant, et subrepticement les mots de son serment d'Auror lui revinrent en mémoire:
Je jure de toujours m'efforcer de distinguer la magie blanche de la magie noire, de protéger la première et de combattre la seconde.
Je m'engage à servir les lois magiques, à protéger les sorciers et les créatures de tous ceux qui chercheront à détourner les forces naturelles à des fins de coercition de la volonté d'autrui ou d'enrichissement personnel...
Il savait depuis longtemps qu'il avait sa propre lecture des devoirs des sorciers envers les créatures. Il savait qu'il ne saurait jamais accepter la condescendance sorcière, le mépris, la violence... Ce serait sans doute son propre combat, un combat où il avait désigné lui même son propre ennemi, où il n'était pas sûr de gagner, bien sûr, mais où il lui semblait qu'il ne serait jamais las de combattre.
« Les humains aussi peuvent apprendre à vivre ensemble », affirma-t-il.
Hagrid sembla ravaler très vite sa première réaction qui était dubitative. Sans doute ne voulait-il pas risquer de peiner Harry.
« Bien sûr, bien sûr ! »
Harry ne vit pas ce qu'il aurait pu ajouter sur ce sujet, si ce n'est de grandiloquent et inutiles serments sur ce qu'il ferait de sa carrière d'Auror. Et ils restèrent quelques secondes silencieux, jusqu'à ce que Harry décide qu'il ne pouvait pas repartir sans avoir posé la question :
« Tu sais, il y a une chose que tu m'as écrite et qui me hante... Tu as dit que le fait que Sirius n'ait pas trahi..mon père était...une chose qui te faisais croire en l'humanité.. ou quelque chose comme ça. »
« Oh, oui, Harry... j'ai... j'ai pas eu tellement d'amis, moi, dans ma vie... mais quand j'ai vu ton père et ton parrain... ces deux gamins que tout aurait dû opposer... quand je les ai vus être si doués, si heureux et en même temps si attentionnés l'un pour l'autre... et pour leurs amis, aussi... je me suis dit que... ce n'était pas si grave si je n'avais pas, moi, de meilleur ami, si je n'avais pas encore rencontré quelqu'un avec qui je puisse...un frère... »
Harry se dit plus tard que ses premières pensées auraient dû être pour son père et son parrain, ou pour les Maraudeurs. Mais en fait, pendant que Hagrid expliquait que la seule amitié qui vaille la peine était celle qui assurait une fraternité choisie entre deux êtres, Harry pensa à d'abord à Ron qui était là depuis tant d'années à ses côtés, dans les épreuves les plus invraisemblables comme dans celle, bien plus terrible, du quotidien. Il pensa à Hermione qui était à peine plus éloignée de lui; sur laquelle il savait qu'il pourrait toujours compter. Il pensa aux jumeaux, à Ginny et à tous ceux qui sauraient toujours le faire sourire. Il songea à Lupin avec lequel il était arrivé à un semblant d'égalité dans la relation... Il entrevit Luna, Justin, Dudley, Hope, Melyor, Tonks, Kingsley et tous ceux qui lui offraient leur confiance et leur affection et la cohorte lui parut capable de faire face à tous les fantômes du monde.
Il n'était pas sûr que Hagrid ait raison de vénérer l'amitié absolue, mais il fut convaincu que Dumbledore avait raison de croire en la force de l'amour pour façonner le destin.
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FIN
(1) Il est possible que cette digression sur la famille Pieternel vous surprenne, voire vous fasse bailler. Mais bientôt, vous allez pouvoir découvrir le fiel de cet illustre et intolérant Grand-père – Tristam Pieternel L'Ancien.
Il apparaîtra dans la chapitre 2 de 25 jours d'humanité , dont plus rien maintenant n'empêche la mise en ligne... - sauf le rythme de correction d'Alixe et de Fée Fléau...
Alixe jugeait nécessaire que j'éclaircisse leur parentèle... encore une bonne chose de faite !
Bon, faut quand même que je vous quitte. Est-ce que je résiste à l'envie de vous donner le résumé de Vingt-cinq jours d'humanité ? Hum... non !
« Est-ce
que ma place est négociable ? Est-ce que je peux racheter
les trois jours d'animalité qui me séparent de vous ?
Quel est le prix de ce rachat ? »
Ce que Remus
trafique d'après moi pendant le 5 et le 6.
Alors à très bientôt !