Gravé dans ma mémoire

Disclaimer : Pas à moi. Tirés des livres de J. K. Rowling. Sauf Maxime Bucket qui est un personnage que j'ai inventé.

Warning : One shot HP/DM, suite de 'Dans le secret de la nuit'. La scène se déroule en mai de leur 7ème année.

A/N : Coucou, ce texte restera un chapitre unique et il n'y en aura pas d'autre. J'avais envie d'écrire une one-shot HPDM et j'ai repensé à celle-ci donc j'y mets une suite mais elle restera ainsi tout comme 'Action ou vérité' ou 'Amants malgré eux' qui n'en connaîtront pas non plus. J'espère qu'elle vous plaira. Gros bisous à tous et à toutes.

Gravé dans ma mémoire

« Hey, Dray, tu ne vas pas continuer à rester ici pour le restant de ta vie. »

« Laisse-moi Blaise, je ne suis pas d'humeur » marmonna Draco d'un ton brusque et mal aimable en reprenant les couvertures de son lit que son compagnon de dortoir lui avait arraché.

« Ecoute, je ne sais pas ce qui s'est passé il y a une semaine mais depuis, tu es vraiment bizarre, surtout avec Potter et j'ai remarqué qu'il était aussi bizarre avec toi alors… »

« Tais-toi Blaise ! Il n'y a rien de bizarre entre Potty et moi, nous nous détestons comme au premier jour. Maintenant laisse-moi dormir ! » répliqua-t-il d'une voix monocorde, manquant totalement de conviction.

« Tu vois que tu es bizarre ! Il est 7 h 25, nous avons un cours de potions à 8 h 00 et tu n'es pas encore debout ! D'habitude, tu es le premier levé et jamais en retard et là, tu me dis que tu veux dormir ! Non, là il y a quelque chose Dray et je veux savoir quoi ! »

« Mais il n'y a rien, tu te fais des histoires. Je suis juste fatigué, ça arrive à tout le monde non ! Alors laisse-moi tranquille. Je veux dormir ! »

« Tu veux foutre en l'air ton année ? Tu ne veux pas avoir tes ASPICs c'est ça ? J'en ai marre maintenant de tes enfantillages Draco… »

« Mes enfantillages ?! » se révolta le blond en se redressant brusquement avec les yeux flamboyants de colère. « Mes enfantillages ! »

« Oui parfaitement ! Tes puérilités ! Tes gamineries ! Tes petits caprices d'enfant pourri gât ! »

« Je ne suis pas puéril et vu ce que mes parents m'ont fait et mon éducation, je n'ai pas été un enfant gât ! »

« Peut-être pas affectivement parlant mais financièrement… »

Draco balaya d'un geste les explications de son ami et se leva d'un bond. « C'est pas la peine d'en dire plus, j'arrive. Mais je ne suis pas gamin » ajouta-t-il en prenant des vêtements propres dans son armoire, ainsi que ses affaires de toilette.

« Tu n'as pas un comportement d'enfant en général Dray mais reconnais que depuis une semaine, tu fais n'importe quoi… »

Une semaine. Oui, cela faisait une semaine qu'il avait perdu sa virginité.

« … Tu viens à certains cours mais étrangement pas à ceux que nous avons en commun avec les Gryffondors où tu te sens brusquement 'indisposé'… »

Les Gryffondors. Il ne pouvait plus voir un seul blason rouge et or sans repenser à cette nuit-là. Son amant de cette nuit-là.

« … Tu ne viens plus au repas à la grande table et tu préfères manger ici tout seul. Quand on commence à parler de Potter, tu deviens fou ou tu t'en vas… »

Potter. Harry Potter. Son amant. Le premier. Celui qui l'avait initié au plaisir, qui l'avait aimé comme jamais il ne s'était senti chéri. Il avait passé le plus bel instant de sa vie dans ses bras, les bras de son ennemi.

« … A croire que tu l'évites mais pourquoi ? Il n'a rien fait d'autre que de vaincre le Seigneur des Ténèbres et je crois que nous lui sommes tous reconnaissants pour ça non ?… Tu n'es pas jaloux Dray ? C'est à cause de ça ? »

Evité. Oh oui il l'évitait. Comment aurait-il pu ne pas penser à cette nuit-là en le croisant, en le voyant, en étant dans la même salle que lui ? Comment aurait-il pu ne pas le vouloir, ne pas le désirer, ne pas succomber à ce qui lui avait été donné mais qu'il n'avait pas le droit de posséder ? Il ne fallait pas que Potter sache à quel point il avait envie de lui, à quel point il mourrait du désir de se trouver à nouveau dans ses bras… Comment pouvait-il lui cacher alors que jour et nuit ces pensées le hantait.

« Jaloux ! » répéta Draco avec mépris. « Bien sûr que non, je ne suis pas jaloux. »

'… Tant que personne d'autre que moi ne le touche…'

Draco ferma les yeux pendant quelques secondes puis les rouvrit dans un sursaut de détermination. Il ne fallait pas qu'il se laisse aller. Il ne fallait pas que les autres se rendent compte à quel point il était malade du contact de son ennemi. Déjà que Blaise avait des soupçons et Snape devait en avoir aussi. Ne pas aller à son cours ce matin ne ferait qu'empirer les choses.

Il se dirigea vers la salle de bain, en se répétant que tout irait bien… Tout irait bien.

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Harry avait remarqué que Malfoy était là ce matin.

Il avait parfaitement compris la raison pour laquelle le Serpentard n'était pas venu en classe lors de leurs cours communs depuis une semaine. Et il devait bien s'avouer qu'il s'était inquiété de sa réaction. Même s'ils étaient ennemis depuis toujours, il ne voulait pas faire souffrir le blond. Ils avaient combattus pour les mêmes valeurs, pour la même cause en vue d'un futur paisible et Harry se souviendrait à jamais de cela. Il avait toujours pensé qu'il verrait un jour Draco, le visage caché sous un masque de mangemort parmi les partisans de Voldemort. Mais cette scène n'avait pas eu lieu. Le visage à découvert, il avait espionné dans l'ombre pour révéler ses informations précieuses à la lumière. Harry ressentait un grand respect pour Draco, même s'il n'oubliait pas leur animosité passée et certes à présent, prenait beaucoup moins de place dans son cœur. Le désir l'ayant remplacé.

Il ne pouvait oublier cette nuit d'amour sauvage mêlée de douceur qui avait changé sa vie. Il n'avait jamais pensé à Malfoy comme à un amant potentiel et désormais, il ne voyait plus que lui. Sa chair réclamait le corps pâle qui avait si bien su vibrer sous ses doigts, sa bouche avide qui avait réclamé toujours plus de plaisir, sa soif insatiable d'amour. Draco était passionné et cette flamme lui brûlait toujours la peau.

« Ouvrez vos livres à la page 317 » commença le professeur Snape d'une voix sèche et glaciale. « Lisez le résumé de la potion antihistaminique et ensuite vous la préparerez en venant chercher les ingrédients qui se trouvent sur la table à côté de mon bureau. Je veux qu'elle soit terminée d'ici une heure trente. »

Des bruits de feuillètement de livres se firent entendre et Harry commença à lire le résumé. Il n'avait pas lu deux lignes que ses pensées dérivèrent sur un autre sujet beaucoup plus attrayant à ses yeux. Et ses prunelles émeraudes se détachèrent des lignes noires pour se poser sur l'objet de ses pensées. Il n'avait pas élevé la tête, Snape aurait pu croire qu'il lisait toujours mais en réalité, Harry fixait un jeune homme par dessus son épaule. Un jeune homme qui le fixait également.

Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, les deux étudiants se détournèrent instantanément et reprirent leur résumé mais leur regard fixe les trahissaient.

Harry tenta une nouvelle fois de reprendre sa lecture et n'avait toujours pas assimilé un seul mot lorsque leur maître des potions leur dit qu'ils devaient préparer leur breuvage dès à présent.

Draco se mordit la lèvre en se mettant debout pour aller chercher ses ingrédients. Il n'avait pas lu une seule ligne du résumé et espérait que cela n'aurait pas une grande importance dans la préparation de la potion.

Harry était en train de disposer les produits qu'il venait de prendre en vue de la composition du mélange lorsqu'il entendit Snape ajouter, « Rappelez-vous bien de l'énoncé du résumé, il vous sera essentiel pour la confection de ce breuvage. » Harry sentit son cœur sombrer dans sa poitrine tandis que les mots 'future retenue' résonnaient étrangement dans sa tête.

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Pourquoi est-ce que sa potion était rose et non violine comme l'était celle d'Hermione ? Et pourquoi entendait-il 'future retenue et points de moins pour Gryffondor' hurler dans sa tête à présent ?

Draco, quant à lui, se mordait à nouveau la lèvre en fixant la potion qui miroitait dans son chaudron. Elle était parfaitement homogène et parfaitement bleue. Il regarda celle de Granger et soupira en osant pas tourner la tête vers Snape. Il était en train de se demander ce qu'il pourrait faire pour rattraper son erreur lorsqu'il entendit une voix sèche et triomphante résonner un peu plus loin, à sa droite.

« Tiens Potter, on dirait que vous avez encore réussit à rater votre potion. Pourtant un élève de première année pourrait aisément la préparer… apparemment pas vous, comme d'habitude. » Le professeur fit un geste fluide de sa main qui tenait sa baguette en murmurant un 'evanesco' rapide. Le liquide disparut du chaudron et Snape ricana. « 20 points de moins pour Gryffondor Potter et une retenue. Ce soir. 20H. Dans mon bureau. »

Harry fulminait toujours lorsqu'il entendit la voix stupéfaite de son professeur résonner à nouveau un peu plus loin sur sa gauche.

« Que s'est-il passé Draco ? Est-ce quelqu'un a délibérément saboté votre potion ? » demanda l'homme en jetant un regard équivoque au jeune homme brun.

« N-Non Professeur » répondit Malfoy à la surprise générale. « J'ai dû mal lire le résumé. »

« Faites plus attention la prochaine fois. Evanesco. Je pense qu'avec votre rapidité et dextérité habituelles, vous arriverez à la refaire correctement. »

Harry fusillait Snape et Malfoy du regard. C'était tellement injuste. Il était tellement partial.

Une demi-heure plus tard, tandis que Harry aidait Ron dans sa préparation, Draco constata avec une horreur résignée que sa potion était d'un beau vert forêt… et Snape le vit aussi.

« Draco ? Un sabotage ? » demanda l'homme d'un ton presque implorant.

« Non Professeur. J'ai encore fait un erreur. »

Snape pinça les lèvres et dit à contrecœur, « Une retenue. A 20H. Dans mon bureau. »

Harry ricanait intérieurement. Oh bien sûr, Snape n'avait pas ôté de points à sa Maison mais il avait été obligé de punir son chouchou. Et Malfoy avait une retenue ce qui… Une retenue ! Oh non !

'Draco va être en retenue avec moi ce soir.'

Des yeux gris acier rencontrèrent des prunelles émeraudes. A cet instant-là, leur regard exprimait la même chose. L'horreur et l'attente.

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Harry essayait d'oublier l'érection qui le faisait souffrir tandis qu'il nettoyait les bocaux poussiéreux de la réserve de Snape en compagnie de Malfoy.

Il ne cessait de se répéter que leur professeur était à côté. Il ne devait pas avoir le genre de pensées qui lui traversaient en ce moment l'esprit lorsque l'homme aurait pu facilement l'apercevoir mais il n'y pouvait rien. Il voyait le corps souple et musclé de Draco se mouvoir sensuellement tandis qu'il accomplissait sa tâche et il n'avait qu'une envie, lui ôter ses vêtements et caresser sa peau nue comme il l'avait fait une semaine auparavant.

Draco tentait désespérément de ne pas prêter attention à son sexe tendu qui lui rappelait que son amant d'une nuit était là, seul dans cette pièce sombre, à ces côtés. Il fallait qu'il continue à nettoyer ses bocaux le plus vite possible et une fois que sa rangée serait finie, il pourrait partir. Il souffrait le martyre depuis une heure désormais tout en sachant que Snape était dans la pièce attenante, ne lui laissant aucune occasion de s'échapper.

Il tendit le bras pour attraper un bocal qui était plus en hauteur mais ne pût l'atteindre. Il avait bien envie d'attraper sa baguette et de s'en servir mais il n'en avait pas le droit. Il se haussa sur la pointe des pieds mais il était toujours trop petit pour pouvoir le prendre en étant sûr de ne pas le faire tomber sur lui. Il tourna la tête en tout sens pour balayer la pièce du regard mais ne trouva aucun tabouret. Il soupira. Il était pourtant grand mais pas assez apparemment. Il se haussa une nouvelle fois sur la pointe des pieds et tendit son bras aussi fort qu'il le pût et c'est alors qu'il sentit une autre main se poser sur la sienne et un corps dont il pouvait percevoir la chaleur, lui effleurer le dos.

« Laisse » murmura la voix chaude du jeune homme qui hantait son esprit. Draco pouvait sentir son souffle tiède caresser ses cheveux et il frissonna involontairement. Il ferma les yeux et tourna légèrement la tête de côté pour essayer de capturer ce souffle et il frémit de nouveau lorsqu'il entendit la profonde inspiration que prit Harry en vue de capter son odeur. « Je vais t'aider. » ajouta-t-il en laissant glisser sa main doucement sur celle du blond en une tendre caresse. Il laissa ses doigts glisser de la peau blanche sur le verre poli et agrippa le bocal pour le descendre à leur hauteur. Il le posa sur l'étagère devant eux sans reculer. Son visage était proche de l'oreille droite de Draco et il murmura, « Voilà, je suis heureux d'avoir pu t'aider et si tu as encore besoin de moi… sache que je suis là. »

Le Serpentard avala péniblement sa salive en sentant des frissons voluptueux parcourir son corps tendu. Il ne pouvait se répéter ces mots que dans un tout autre sens et cela le rendait fou de désir.

« Harry » soupira Draco malgré lui.

« Oui ? »

« Peut-être… peut-être aurais-je besoin de toi… »

« Je serai là dans ce cas. »

Le blond secoua la tête frénétiquement en ne se retournant pas et lorsqu'il sentit le Gryffondor se reculer et retourner à sa tâche, il eût envie de pleurer. Il fallait qu'il se l'avoue maintenant. Lui, Draco Malfoy était bel et bien tombé amoureux de son ancien ennemi, Harry Potter. Il lui avait donné son cœur en même temps que son corps une semaine plus tôt et maintenant, le jeune homme était gravé dans sa mémoire.

'Harry.'

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La retenue avait pris fin. Ils allaient rentrer chacun de leur côté et Draco en souffrait terriblement mais ne voulait pas que Harry s'en aperçoive. Il faisait donc des efforts désespérés pour qu'aucun trait de son visage soit marqué par la douleur ou la mélancolie.

Tout à côté, Harry se tourna vers lui, « Draco, je… »

« Draco ! » appela une voix triomphante et heureuse. « Oh Draco, si tu savais comme je suis heureux de te voir ! »

Un large sourire aux lèvres, Maxime Bucket courrait vers le Serpentard et se jeta sur lui pour essayer de l'embrasser.

Draco le repoussa vivement sans apercevoir qu'un certain Gryffondor s'était raidi à cette vision.

« Je n'ai pas réussi à te voir avant » s'exclama le Serdaigle avec passion et désespoir, en ne se souciant nullement de son interruption intempestive. « Je n'ai pas pu te rejoindre pour notre rendez-vous la semaine dernière, je suis désolé. C'est à cause de Weasley et Potter » ajouta-t-il en lançant un regard méprisant au jeune homme brun. « J'ai reçu une retenue par McGonagall et interdiction de retourner à la fête. Je n'ai donc pas pu… Oh Draco, pardonne-moi tu veux ? On peut ressortir ensemble qu'en dis-tu ? »

Draco sentit son cœur sombrer dans sa poitrine mais sa raison lui disait d'accepter la proposition de Maxime. Harry avait été une erreur et de toute façon, il ne voudrait jamais sortir avec lui. Pourtant… Il n'aurait eu à dire qu'un mot…

'Dis-le Harry.'

Il releva la tête et regarda le Gryffondor qui ne disait rien mais le fixait intensément.

'Dis-le Harry.'

Puis il regarda Maxime qui le dévorait d'un regard amoureux. Oui, Maxime le rendrait heureux. Le Serdaigle l'aimait. Il saurait donc le chérir comme il le souhaitait. Il regarda de nouveau Harry puis prit une profonde inspiration. Il fallait qu'il l'oublie, il fallait qu'il fasse une croix sur cet amour impossible. Harry ne l'aimerait jamais.

Maxime serait là lui et ses sentiments se reflétaient dans ses yeux. Peut-être qu'un jour, il les partagerait aussi.

Draco ouvrit la bouche et murmura, « D'acc- » mais il fut coupé par la voix sèche et froide de Harry qui rétorqua, « Il n'est pas libre Bucket alors laisse-le tranquille. »

Le Serpentard ouvrit des yeux ronds et fixa Harry avec stupéfaction et espoir. L'interrogation qu'il se posait se reflétait parfaitement bien dans ses prunelles grises.

« Quoi ? » s'écria Maxime.

« Il n'est pas libre j'ai dit » répéta Harry en fixant également le blond avec intensité. « Il est avec moi. »

Et pour prouver au Serdaigle ce qu'il en était, il attrapa Draco par la taille et le pressa fermement contre lui en murmurant contre sa bouche, « avec moi ». Il captura ses lèvres avec une passion avide à laquelle le Serpentard répondit avec une égale frénésie tandis que les mots 'avec moi' résonnaient dans sa tête en une litanie sans fin.

* FIN *