Note : Merci à ceux qui ont laissé des reviews. Je sais que ca fait perpète que j'avais pas updater mais j'étais occuper avec d'autres histoires. Bon, je le suis toujours mais je vais essayer de trouver un peu de temps pour avancer celle-là. Promis. En tout cas, voici un nouveau chapitre.

Shabu-shabu : Ne t'inquiètes pas pour Hiei. Je suis sadique, mais pas trop quand même. Yomi est bizarre ? Heu, peut-être oui. Dans quel sens ?

Chapitre 6.

La forêt était calme, légèrement illuminée par les rayons de soleil qui parvenaient à traverser l'épais feuillage des arbres. Semblable à ce qu'elle avait autrefois été lors des heures de gloire des dieux, elle restait mystérieuse et silencieuse ; sans que le moindre souffle de vent ne vienne provoquer de bruissements parmi les feuilles, sans que le plus petit animal n'ose sortir de sa cachette, risquant le museau à l'extérieur. Kuronue avançait doucement, flottant à quelques centimètres du sol, prenant garde de ne rien effleurer.

Autour de lui, seul à les voir, il sentait tourner les ombres, esprits en quête de malheur, qui n'attendaient qu'un moment d'inattention de sa part, cet infime instant où il relâcherait sa garde, attirerait sur lui la colère de la déesse et où ils pourraient enfin se délecter de ce repas qui leur avait échappé, mille ans auparavant. Le démon serait attrapé, la fine et délicate peau de ses ailes soigneusement ôtée et dégustée avant qu'ils ne dévorent patiemment les différentes couches de chair qui recouvraient ses organes, se délectant tout au long de leur repas des cris d'agonies de leur proie tant espérée.

Vaguement soulagé, un mince soupir s'échappant de ses lèvres, Kuronue aperçut enfin le temple, inchangé. Rapidement, il huma les airs environnants et ne sentit pas ce qu'il cherchait : l'odeur d'un visiteur récent qui aurait élu domicile dans la demeure sacrée ; l'odeur du nouveau gardien. Il posa, hésitant, le pied sur le sol et découvrit, rassuré, que la déesse acceptait toujours sa présence. Respirant tranquillement, il fit le tour du bâtiment à la recherche d'Arani, avant de se retrouver devant l'autel dont la vue le figea brutalement.

Un prisonnier, sans doute berné par la tranquillité du lieu, avait du être piégé par les ombres et enfermé dans le caveau massif où il avait vainement tenté de se débattre, réchauffant la pierre, la ramollissant et la déformant en forçant dessus autant que cela lui avait été possible, avant d'en être finalement empêché. Et devant Kuronue, étaient maintenant formées dans la roche deux mains d'un gris terne, qui lui semblaient encore bouger, presser de l'intérieur contre les parois.

S'approchant doucement, surveillant les alentours, il toucha l'autel, constata qu'il était froid, souleva le socle qui le fermait et manqua de s'en écarter d'un bond : l'odeur qui s'en dégageait était atroce, et pire encore avait dû être la mort du malheureux. Observant avec plus d'attention, il reconnut les vêtements, et tout son esprit s'embrouilla. La dépouille du mort était habillée d'un costume de cérémonie, le même qu'il avait vu porté à Arani le jour où ils s'étaient rencontrés.

Mais pourquoi le gardien aurait-il été tué ? Etait-il possible que jamais il n'y ait eu de nouveau gardien, que tout cela n'ait été qu'une vaste supercherie ? Il regarda rapidement les offrandes ; aucune n'avait bougé. A sa mort, le temple semblait s'être éteint, chaque objet était resté à sa place, sauf… Jetant un dernier coup d'œil, il décida de repartir rapidement, et d'informer Mukuro qu'ils ne pouvaient plus compter sur Arani. Il ne se retourna pas une dernière fois, ou il aurait vu deux yeux qui l'observaient de guingois derrière l'autel, un certain air dubitatif et curieux en traversant les pupilles.

o-

Durant son voyage, Kurama avait respecté la demande de son amant et était parti à la recherche de Hiei, le découvrant finalement perché dans un arbre, à la bordure entre les royaumes de Mukuro et de Yomi. Bien que le youkai ait effacé toute trace de son ki, il ne lui avait pas été difficile de le repérer : leurs longues années de compagnonnage les avait rendu bien assez conscients de leurs 'coins' préférés respectifs. Le silence se prolongeait entre les deux anciens amis.

« Tu comptes me saouler encore longtemps, kitsune ? » demanda Hiei d'une voix qu'il aurait voulu plus rageuse, mais que les récents évènements et la douleur sourde qui lui dévorait la poitrine l'empêchaient de noircir.

« Aussi longtemps qu'il me faudra pour comprendre pourquoi Kuronue m'a envoyé ici. » Le mensonge avait coulé comme de l'air à travers ses lèvres. Un instant il se demanda quand cela avait commencé, cette recherche désespérée de son cœur brisé en deux pour son âme sœur.

« Hmm.» Hiei ne se sentait guère l'envie de dire plus. Il voulait être seul dans sa souffrance et que le silence le recouvre d'un drap fin pour ne plus le laisser s'échapper.

« … »

« Hiei ? » insista Kurama, ne voulant pas que la conversation en meurt là. Il n'avait pas voulu venir, il considérait que c'était trop tôt encore pour agir, mais Kuronue avait insisté. A Dieu vat !

« Hm ? »

« Est-ce que tu m'aimes ? »

Le cœur du koorime se glaça. Cette question… Pourquoi celle-là ? Qu'est-ce que le youko avait besoin de savoir ? Cela n'avait plus aucune importance de toute manière. « Pour qui tu te prends ? » Il fut rassuré lorsque la rancune qu'il portait envers Kuronue qui lui avait volé son amant, et Kurama qui l'avait abandonné, lui permit de répliquer sans que sa voix ne faillisse.

« Personne, c'était juste une question comme ça. »

Kurama sourit intérieurement. Peut-être Kuronue n'avait-il pas eu si tort finalement. Il avait attiré l'attention du démon, il était sûr de cela. Le koorime devait être en train de se torturer pour résister à la tentation de poser LA question qui le démangeait. Il allait craquer, c'était certain, il allait craquer, il allait…

« Pourquoi ? »

Bingo ! Un point pour le youko, zéro pour le démon des flammes. C'qu'il était doué alors…

« Oh je me demandais comme ça. Je ne me souviens plus très bien de mes sentiments d'avant… en humain, je veux dire. Kuronue me répète sans cesse que j'étais raide dingue de toi. Mais maintenant que j'ai retrouvé mes pouvoirs et que l'humain est mort, c'est plus pareil pour toi. Ha ha ha ! Quand même, un kitsune et un démon des flammes, ca ne colle pas du tout, tu trouves pas ? »

Mais Hiei ne répondit jamais. Il écoutait le youko disserter seul. Plus pareil, c'est sûr que c'était plus pareil. Il ne reverrait plus jamais son Shuhitchi, souriant, rieur, qui prenait plaisir à le faire rougir dès qu'il en avait l'occasion. Seul vivait désormais le renard, pour qui ne comptait que le démon ailé. La vie n'était pas juste, que lui restait-il maintenant ? Il avait appris que Yukina allait bientôt se marier, ayant accepté la demande en mariage que le grand nigaud avait finalement osé prononcer. Elle serait en sécurité avec lui ; même s'il était un abruti, il l'aimait assez pour la protéger tout au long de sa longue vie. Et lorsqu'il mourrait, Mukuro la prendrait sous son aile, ou Kurama. Son renard, son renard qui était parti avec un autre… L'esprit de Hiei se ferma pendant un bref instant à toute connexion extérieure, ne gardant pour seule pensée que l'image de ces êtres si chers à ses yeux : une koorime, un humain aux cheveux de sang et un youko argenté. Il n'avait plus qu'à se laisser mourir…

Hiei rouvrit brusquement les yeux en sentant une main se poser délicatement sur sa joue. En face de lui se trouvait le renard, les yeux emplis de tristesse.

« Hiei, pourquoi a-t-il fallu que tu haïsses mon côté renard ? »

Le cœur du koorime se figea. Fallait-il qu'il avoue la vérité ? De toute manière, il ne verrait sans doute pas le soleil se coucher, alors à quoi bon cacher…

« Parce que j'avais peur que tu m'abandonnes… »

« Qu… »

« Les youkos sont adulés, frivoles. Ils changent sans cesse de partenaire. Comment voulais-tu que j'aime quelqu'un qui allait me laisser seul… Mais je t'aime, autant que j'aimais Shuhitchi. Maintenant adieu… »

Il allait disparaître dans un courant d'air, mais le youko avait déjà enserré son bras dans sa main, et le ramena doucement vers lui.

« Reste avec moi… s'il te plait. J'en mourrais si tu partais loin de moi. »

« Kurama ? … »

« Je suis désolé de t'avoir menti, Hiei, je ne voulais pas. Je pensais que tu n'aimais que l'humain qui me sert de façade, que tu reniais le youko. J'avais peur… C'est étrange de dire ça… Le youko cruel et frivole avait peur d'être seul. Reste, je t'en prie, j'ai besoin de toi… »

« Alors… Tu n'as pas oublié ? »

« Bien sûr que non, comment voudrais-tu que j'oublie la personne que j'aime ? »

Lorsqu'il avait passé la nuit avec Kuronue, il ne s'était rien passé, malgré l'attirance incontrôlable qu'il avait ressenti pour l'humain. Cela lui avait paru étrange que Kerio décide soudain de s'arrêter là. Il l'avait cependant accepté, il ne serait pas dit qu'un youko aurait forcé quelqu'un dans son lit. La compagnie d'un autre que Hiei l'avait aussi calmé quand à ses doutes. Cela faisait plusieurs mois que le démon de feu était assez froid envers le youko, et qu'il se posait de sérieuses questions quant à l'avenir de leur relation. Puis Kerio avait révélé son identité et exposé son plan. Tout allait bien maintenant.

Et la journée se termina en embrassades heureuses, tandis que Mukuro s'éloignait doucement, après avoir vérifié en silence : un, qu'elle avait récupéré son second héritier, et deux, qu'elle n'avait pas perdu le premier. Dire qu'il avait fallu toute cette mascarade pour faire admettre à ces deux nigauds qu'ils s'aimaient plus qu'ils ne voulaient l'admettre… Soupir….

o-

Le voile de la nuit était tombé, et la pluie s'était mise à couler. Hiei et Kurama s'étaient réfugiés dans une grotte et ils dînaient gaiement autour d'un feu, lorsque…

« Ha… Ha ha ha… » Le youko riait doucement.

« Kurama ? » S'inquiéta doucement son amant.

« Je… je ne sais pas. C'est comme si quelqu'un jouait avec mes queues. C'est très étrange comme… Hiei ? »

Les yeux du koorime étaient devenus rouges sous l'impulsion s'une rage aussi soudaine que violente et déplacée. « Et après tu dis m'aimer ! Je suppose que tu disais ca aussi quand t'as couché avec lui ! »

« Quoi ? Non, Hiei, il ne s'est… » Mais le démon des flammes était déjà parti.

Hiei courrait vers Gandara, à moitié aveuglé par sa colère. Bien sûr ! Comment avait-il pu être aussi naïf… Un lien s'était reformé, Arani l'avait dit. Kuronue avait été gardien, Kurama devenait donc son amant pour la vie. Mais il ne serait pas dit que le démon pourrait en profiter longtemps, ça non, il lui avait volé son youko et bien il allait en payer le prix ! Il ne fallut pas longtemps au démon des flammes pour rejoindre Gandara. Il pouvait sentir le ki du traître près du palais et pressa ses pas. Il l'aperçut enfin, et dans un dernier accès de rage, sortit son sabre de son fourreau et courut vers le youkai.

o-

Un démon traversait au même moment la forêt des Ephina, se dirigeant également vers Gandara. Il avançait doucement entre les arbres, ses forces le quittant progressivement alors qu'il s'éloignait du temple. Il savait bien qu'à l'allure à laquelle son énergie se dissipait, il arriverait probablement à la ville plus mort que vif, mais il devait découvrir ce qui s'était passé, pourquoi le cœur de Kurama s'était refermé. Et quelle était cette énergie qui semblait venir de sous terre ? Il pénétra dans la ville.

La pluie se fit plus drue, le sol devenait boue. Des visions l'assaillaient, transportées par les vents en provenance de tout le Makai, ses pouvoirs semblaient s'emballer, sa respiration faiblissait alors que la pluie lui entrait dans les poumons. Les nuages noirs du ciel se fondaient avec la grisaille des hautes bâtisses ; il s'enfonçait de plus en plus loin dans ce tombeau sans lumière. Le palais était en vue, plus que quelques pas… Mais sa respiration se coupa et il n'eut que le temps de sentir Hiei s'approcher de lui, son sabre à la main, avant de sombrer dans le noir.

o-

Yomi avait passé sa journée au palais, d'abord seul, puis en compagnie de Mukuro qui était revenue pour le déjeuner, un sourire aux lèvres. Il n'avait pas posé de questions. La nuit était tombée, et la lord était partie se reposer dans ses appartements, sûrement rejointe par Shura. Yomi ne savait trop s'il devait considérer cette relation comme bonne ou mauvaise ; d'un côté, ils semblaient très bien s'entendre, et cela assurerait à Shura de ne jamais avoir trop à craindre pour la sécurité de sa femme, mais d'un autre côté, Hiei était officiellement l'héritier de Mukuro et une union ne pouvait manquer de créer quelques tensions internes dans le royaume des marais.

Il en était à considérer l'option de non-intervention, lorsqu'il sentit le ki de Kuronue se rapprocher du palais, suivit par Hiei qui n'avait pas l'air de lui vouloir que du bien. Il s'apprêtait à rire à la raclée qu'allait prendre le koorime, mais sentit aussitôt l'énergie du gardien faiblir, et s'élança dans les escaliers. Il n'eut que le temps de penser à quel point le palais était trop haut, bouscula deux gardes et sortit en trombe à l'extérieur au moment où le sabre de Hiei touchait le cou du démon ailé. Attrapant d'une main Kuronue qui s'écroulait et l'attirant à lui avait que le sabre ne puisse faire trop de dégâts, il stoppa Hiei de l'autre.

De rage, le koorime lança deux attaques successives, qui furent esquivées mais, gêné par le corps de Kuronue, Yomi ne put reprendre correctement pied, ni dévier le sabre qui s'abaissait une nouvelle fois vers lui. En dernier recours, il recouvrit son ami de son propre corps et attendit le coup… qui n'arriva jamais. Une bulle bleutée les avait entourés, les protégeant du sabre. Mukuro déboucha du palais en courant, elle aussi ayant du sentir les deux kis. Hiei, qui s'était enfin calmé, et elle, regardaient étrangement la sphère ; et Yomi remarqua qu'elle portait l'odeur de Kuronue.

« Peut-on savoir ce qui se passe ? » demanda-t-il au koorime, sans lâcher l'humain.

Hiei hésitait à répondre, mais devant le regard également inquisiteur de Mukuro, il ne put que s'exécuter.

« Kuronue et Kurama sont liés. »

Il y eut un silence, bientôt brisé par Yomi, « Je ne pense pas. Ils n'auraient pas pu s'écarter autant l'un de l'autre. »

Hiei allait répliquer mais il fut coupé par Mukuro, « Je suis du même avis. »

Le youkai finalement défait, elle lui ordonna d'aller chercher Kurama et de revenir aussitôt, tandis qu'elle retournait se coucher. Non mais, qu'est-ce qu'ils avaient tous, à l'empêcher de vivre sa vie peinarde ? Elle en avait marre de leurs problèmes sentimentaux et psychologiques ! S'ils n'étaient pas capable de faire confiance à leur partenaires, ils n'avaient qu'à se faire eunuques !

Yomi la laissa à la porte de sa chambre, hésitant quant à faire une remarque à propos de Shura, mais se tut et poursuivit son chemin. Arrivé dans ses appartements, il déposa doucement le corps de Kerio sur le lit, et se mit en devoir de soigner ses blessures : le sabre n'avait pas pénétré profondément dans le cou, mais tout de même suffisamment pour abîmer les nerfs menant au cerveau. Un peu plus tard, estimant qu'il n'y avait plus de danger, il banda la plaie, et s'allongea dans le lit au coté de Kuronue, le serrant tendrement dans ses bras. Le demi-démon semblait étrangement à sa place dans le lit du lord et Yomi se demanda à quel moment il avait perdu le contrôle de ses sentiments. Dans quoi s'était-il fourré ? Son cœur battait doucement au rythme de celui de Kuronue et Yomi passait doucement ses mains dans les cheveux de l'humain, savourant les sensations que le contact engendrait le long de ses nerfs. A chaque inspiration, l'odeur de jeune mâle pénétrait ses narines et enivrait son esprit. Quelle pitié que Kuronue soit blessé et endormi… Enfin, la tension des derniers jours prit le dessus et il s'endormit.

o-

Le jour s'infiltrait à travers les rideaux de la chambre, faisant ressortir la blancheur des murs. Kerio ouvrit les yeux, et remarqua où il se trouvait.

« Te sens-tu mieux ? » S'enquit Yomi, reposant sur un coude qui le surélevait légèrement par rapport à

Kuronue et lui permit d'apprécier le sentiment d'incertitude qui parcourut l'humain à se réveiller en position de désavantage physique, d'infériorité et de soumission.

« J'ai mal partout… » Il lui fallut un moment pour se remémorer les évènements de la veille. « Que s'est-il passé ? » Il ne pouvait se souvenir que de cette énergie puissante qu'il avait senti se réveiller sans qu'il puisse localiser une provenance précise.

« Tu t'es évanoui en arrivant au palais. Hiei a essayé de te tuer. »

Kuronue leva légèrement le bras, et frôla des doigts le bandage qui entourait son cou, « Je suppose que je dois te remercier pour cela ? »

Le léger dédain dans la voix n'étonna pas Yomi. Il aurait été plus suspicieux si elle n'avait pas été présente. Nul démon n'acceptait avec gratitude d'avoir été à la merci d'un autre démon, même si ce dernier leur avait sauvé la vie. « Non. Considère ma dette payée, ça suffira. » Sentant son attirance physique et mentale pour Kuronue grandir, Yomi voulait régler ce point.

« Quelle dette ? »

Yomi hésita un instant, cherchant une trace de moquerie ou de mépris dans la voix de Kerio. Il n'en trouva pas.

« Pour t'avoir tué… » Il ne regrettait pas de l'avoir fait : à l'époque, cela suivait ses intérêts. De plus, les remords n'avaient jamais été une qualité fondamentale des youkais. Mais le temps avait passé, et il en était venu à se demander comment leur vie à tous aurait évolué s'il n'avait pas suivi Kuronue et Kurama ce jour-là. Les deux démons auraient probablement continuer de s'aimer et il serait resté derrière, n'aurait jamais développé ses pouvoirs au point de pouvoir à présent régner sur un tiers du Makai et prétendre à s'unir avec le gardien d'une déesse. Non, il ne regrettait rien.

La lumière se fit dans l'esprit de l'humain, « Ca ? Voyons Yomi, tu n'avais aucune dette. Tu n'as fait que briser mon pendentif, c'est moi qui ai décidé d'aller le récupérer. En plus, j'adore mon nouveau corps. » Il se mit debout sur le lit, regardant le youkai encore allongé, « Franchement, tu ne l'aimes pas ? Il est pratique, très maniable, et… Merde ! »

« Qu'y a-t-il ? » Demanda Yomi, se retenant de commenter que ce qu'il préférait dans le nouveau habitat physique de Kuronue n'était ni son 'pratique' ni sa 'maniabilité'. Les souvenirs qu'il avait du démon ailé représentait un être fort, inébranlable, à l'esprit et au corps puissants. Le côtoiement des humains avait laissé à Kuronue une certaine souplesse et délicatesse qu'il n'avait pas possédé auparavant, lui donnant un air plus fragile qu'il n'était réellement. C'était tout de même ce soupçon de faiblesse, cette faille jusqu'alors inexistante, qui attirait Yomi irrésistiblement vers le gardien.

« Mes parents, ils doivent être morts d'inquiétude… On peut joindre le Ningenkai d'ici ? »

« Bien sûr. Suis-moi. » Il réprima un sourire. Tous les mêmes, ces pseudos humains…

Ils s'habillèrent rapidement et sortirent de la chambre, descendirent quelques étages, et entrèrent sur la pointe des pieds dans les appartements de Kurama. L'installation était récente et datait du retour du youko dans le Makai. Kuronue téléphona rapidement à ses parents, expliquant qu'il avait eu un imprévu et qu'il rentrerait tout leur expliquer dans la journée. La conversation achevée, afin de ne pas réveiller les dormeurs de la pièce adjacente, ils se dirigèrent vers la serre du dernier étage du palais. Se promenant au travers des fleurs et des arbustes, ils purent reprendre leur dialogue.

« Es-tu lié à Kurama ? » S'enquit finalement Yomi, camouflant son hésitation par du sérieux. Il n'était pas certain de sa réaction et futures actions à prendre si le démon répondait par l'affirmative.

« Non. » Soupir de soulagement.

« Alors pourquoi nous l'avoir fait croire ? » Les tendances sadiques de Kuronue n'avaient donc pas été effacées par sa seconde éducation…

« Je n'ai rien dit, vous l'avez tous assumé. » Kuronue eut un petit sourire narquois et satisfait.

« Hm. » Qu'adviendrait-il de ce sourire si le gardien savait ce que l'esprit de Yomi était en train d'inventer ? Version brut, cela donnait : je veux te renverser dans l'herbe, arracher ses vêtements qui te couvrent beaucoup trop et te posséder si fort que l'on entendra tes cris de plaisir jusque dans le Reikai. Mais il n'y gagnerait qu'un nez cassé. Le moment n'était pas encore venu. « Qu'es-tu allé voir hier ? » Demanda-t-il finalement.

« Je suis allé au temple et je suis tombé sur le cadavre d'Arani. C'était un imposteur. Je pense que Mukuro et les autres l'ont rencontré à la bordure de la forêt et qu'il a proposé de les suivre. »

« Comment peux-tu en être aussi sûr ? »

« Le costume était faux, ce n'était qu'une copie, et de plus, les sécurités qui protègent le temple étaient toujours en place, les autres n'auraient pas pu s'enfoncer bien loin dans la forêt. Il a du prendre un peu trop la grosse tête et vouloir s'aventurer jusqu'au temple. »

« Tu dois une explication au jaganshi. »

« Ouais, ouais, je préfèrerais que Kurama s'en occupe. Tiens, quand on parle du loup… »

L'humain et le koorime s'avançaient vers eux, main dans la main.

« Au moins il a plus l'air de vouloir me faire sauter la tête… »

« Bonjour Kuronue, Yomi. » Salua Kurama

Ils répondirent d'un signe de la tête et tous s'assirent en cercle sur un tapis d'herbe.

Au bout de quelques minutes de silence, ils furent dérangés dans leurs pensées internes par l'arrivée, étrange fait du sort, de Mukuro et Shura, qui s'étaient réveillés en même temps, quel hasard… et de Yusuké et Kuwabara, qui étaient venus prendre des nouvelles des évènements depuis leur départ. Yomi se chargea d'en faire le récit, aidé par Kuronue. Il n'y avait jamais eu de lien entre Kerio et Kurama, tout n'était que supercherie pour faire admettre à Hiei son amour pour le youko ; Arani était un usurpateur qui cherchait sans doute à s'accaparer les trésors du temple, en plus d'autres petits plaisirs naturels qu'il avait essayer en vain de s'offrir. Quant à la sensation qui avait parcouru la queue de Kurama…

« Lorsque je suis mort, qu'avez-vous fait ? » s'enquit Kuronue.

Yomi et Kurama se tournèrent vers lui, « Nous sommes partis du temple, pourquoi ? »

« Donc ta queue est restée là-bas ? »

Les deux anciens voleurs comprirent où il voulait en venir, « Oui, nous n'avons touché à rien. »

« Pourtant, lorsque je suis allé au temple hier, elle n'était plus sur l'autel. C'est donc que quelqu'un s'y est introduit. Ou alors… »

Comme il ne terminait pas, Yomi le pressa un peu.

« Hum. Je ne suis pas sûr de cela ; par contre, ce que je sais, c'est que cette queue est toujours reliée à Kurama, ce qui expliquerait pourquoi tu as senti quelqu'un la caresser. Quant à expliquer pourquoi cela ne te l'avait jamais fait avant hier soir… j'aurais bien une idée mais elle doit être vérifiée. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, on m'attend dans le Ningenkai. Shura, veux-tu te joindre à moi, je te ferai visiter les plus beaux coins de Tokyo ? »

« C'est vrai, je peux ? » demanda l'adolescent avec un sourire jusqu'au oreilles, « Génial ! » s'empressa-t-il d'ajouter au hochement de tête de son père.

« Yomi, j'aurais un service à te demander. »

« Dis toujours. »

« Il faudrait que tu ailles au temple, seul. Je pense que tu devrais pouvoir passer sans risques, mais dans le doute, arrête-toi et fais demi-tour dès que tu sens un danger. Si tu peux aller jusqu'au bout, j'aimerais que tu farfouilles un peu pour voir si la queue de Kurama ne traînerait pas dans un coin. Et sinon, j'aurais aussi besoin d'un costume de cérémonie. »

« Ca devrait aller. »

« Bon, ben salut les mecs, madame, à ce soir. » Et il s'esquiva avec Shura.

Fin du chapitre.

Note : Alors ? Z'en pensez quoi ? Est-ce que les années à ne plus penser à YuYu Hakusho m'ont définitivement brouillé le cerveau ou est-ce encore suffisamment potable pour que je continue ?

Note 2 : J'ai deux vieilles histoires sur YYH terminées depuis longtemps et jamais publiées. Est-ce que cela vous intéresse que je les retape à l'ordi et les mette en ligne ? La première s'appelle 'Les Revenants' et est centrée autour de Kurama, Kuronue et une OC. La deuxième s'appelle… j'ai oublié… et est centrée autour de Yomi et une autre OC. Alors ?