Titre : Everybody wants to be a cat… (palalalam...)

Auteur: Lychee

Source: HP... qui pose encore la question ? ^_^

Disclaimer : Gnagnagnah pas à moi… blablabla J.K.R.… pas procès moi pas de sous. Là.

Genre : Slash SS/HP. Comment ça encore? Ben ouais.

Commentaire…: Qui a un chat dans le coin? Un chat qui se laisse papouiller s'entend. Bon, je pense que vous me comprendrez. Je trouva ça presque amoureux de papouiller un chat…

Everybody wants to be a cat...

Ou louanges aux magnifiques mains de Severus... (BON L'AUTEUR T'ARRETE DE TE TAPER TON TRIP OUI ?!).

Harry ronronna quand Severus Snape entreprit de lui caresser le dos. Décidément , les mains de son professeur de Potions étaient exquises et extrêmement adaptées à toutes sortes d'entreprises…

Il entreprit de lui lèchouiller en retour le cou, grignotant la peau pâle, arrachant un sourire au Maître des cachots.

- Allez, au lit, déclara celui-ci en le saisissant dans ses bras et en l'emmenant vers la chambre, ou plus précisément l'immense lit au baldaquin d'un noir profond.

Avec un soupir bienheureux, Harry se blottit contre le corps tiède de l'homme qui, amusé, souffla la bougie avec un dernier :

- Bonne nuit, le Chat.

- Miaou.

§§§§§§§

Quelques semaines plus tôt…

Notre histoire commence de manière fort peu étonnante à l'Ecole de Magie et de Sorcellerie de Poudlard, haut lieu du monde sorcier, bien connue pour avoir formé des centaines de générations de petits mages turbulents… Ah, Poudlard ! Ses 992 couloirs et 124 tours, sa Grande Salle au plafond magique, ses passages secrets, ses cachots… Justement ses cachots…

- ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE, VOUS ET VOS MAUDITES POTIONS !!!

- FERMEZ-LA, POTTER ! VOUS N'Y COMPRENEZ RIEN ET D'AILLEURS CELA NE M'ETONNE PAS, SALE MORVEUX !!!

- JE PREFERE ETRE UN SALE MORVEUX PLUTOT QU'UN PAUVRE TYPE CYNIQUE ET AIGRI AUX CHEVEUX GRAS !!!

- ET MOI JE PLAINS VOTRE ENTOURAGE, POTTER LE SURVIVANT, DE DEVOIR SUPPORTER VOTRE ABJECT SOURIRE SUFFISANT A LONGUEUR DE TEMPS !!!

- MON SOURIRE VOUS EMMERDE !!! hurla l'adolescent.

- CE QUI LUI COUTERA 150 POINTS EN MOINS POUR GRYFFONDOR !!! rugit Snape.

La sonnerie empêcha Harry de répliquer et, pâle de rage, il enfourna ses affaires dans son chaudron avant de quitter le cachot à grands pas, après un dernier échange de regards mauvais avec son professeur de Potions favori. Ce ne fut qu'à distance respectable de la salle de classe qu'il se permit d'exploser.

- YAAAAAAAAAAAARRRRRRRRGGGGGGGGGHHHHH !!!!!!!!!!

Hermione et Ron accoururent pour l'arracher du mur contre lequel sa tête rebondissait avec un inquiétant ''Boing-Boing !''.

- Harry ça suffit ça ne sert à rien! le morigéna la brunette.

- Oui mais ça fait du bien! répliqua-t-il en commençant à déchiqueter méthodiquement la cravate de Ron, qui la lui arracha prestement des mains.

- Pourquoi n'essaies-tu pas de… je ne sais pas, moi… de faire un effort ?

- Parce qu'il en fait, lui ?! Ce bâtard puant ?!

- Un problème, Potty ? demanda moqueusement une voix traînante. Tes amis se décident enfin à t'avouer la vérité au sujet de ton sourire ?

Harry se tourna vivement vers son pire ennemi, ses yeux lançant des Avadas Kedavras.

- Toi, Malefoy, murmura-t-il doucement en s'approchant tout aussi doucement du Serpentard, je te conseille de dégager d'ici en vitesse avant que je ne fasse tripler tes couilles de volume et que je ne les peigne en rose… Mmh ?

Draco disparut en trois dixièmes de seconde, égalant ainsi les performances d'un Transplanage impeccablement maîtrisé.

- Bien ! fit Harry avec un rictus satisfait, avant de se retourner vers ses deux amis. De quoi parlions-nous ? demanda-t-il gaiement.

- Harry… tu fais peur, parfois, marmonna Ron.

- Que veux-tu, je joue mon rôle de brun ténébreux… On va manger ?

Harry Potter, le Garçon-Qui-Avait-Refusé-Obstinément-De-Crever-Et-Finalement-Survécu-Face-Au-Ténébreux-Lord-Noir-Car-Après-Tout-La-Vie-Est-Faite-Pour-Etre-Vécue-Et-Ce-N'était-Pas-Le-Meurtrier-De-Ses-Parents-Qui-Allait-Dire-Le-Contraire-Non-Mais-Ho-Et-Puis-Quoi-Encore , entreprenait donc sa septième et dernière année d'études (sauf éventualité, non prévue, de redoublement) à Poudlard, ce qui signifiait sa dernière année, ô joie, à devoir supporter la fréquentation de Severus Snape, et dans une moindre mesure de Draco Malefoy. Loué soit Merlin.

Malgré la défaite de Voldemort et l'inculpation de Malefoy Senior dans quelques petites activités Mangemoresques – inculpation dont il était sorti comme par hasard immaculé – Malefoy Junior continuait de lui pourrir la vie. Mais en toute honnêteté, ce n'était rien mais vraiment rien comparé à Snape. Severus Je-suis-une-ordure-qui-fait-chier-son-monde Snape.

Harry croyait le haïr de toutes ses forces à la fin de sa cinquième année. Faux. il avait découvert qu'il n'était qu'à un dixième de ce qu'il pourrait un jour ressentir pour l'homme. Il ne se passait pas un cours de Potions sans qu'il ne se fasse mettre dehors. L'homme ne lui donnait même plus de retenues, Harry et lui en étant venus aux mains lors de sa dernière heure de colle. Non, franchement, ce n'était plus possible.

Mais ce soir-là, Harry avait décidé de mettre son plan en application.

L'Ultime Survivant jeta un coup d'œil à la vieille montre lumineuse qu'il avait hérité de Dudley. 11h27. Bien. Le reste de la chambre semblait roupiller tranquillement… Il se concentra et prit sans un bruit sa forme d'Animagus, et resta immobile, tendant l'oreille. Pas de réaction. Il sauta du lit, se glissa par la porte entrouverte, grimpa le long du rideau pour atteindre la poutre qui menait à la petite ouverture qui lui permettait d'éviter le tableau de la Grosse Dame, et atterrit souplement dans le couloir. Libre.

* C'est qui qui va aller saccager le labo de son prof adorééééé? C'est Harryyyyyyy!*

Il maîtrisait sa forme d'Animagus depuis maintenant près de deux mois. Il s'était mis au travail dès le début de Juillet, profitant de l'autorisation aux sixièmes années de pratiquer la magie hors de l'Ecole. S'entraîner à se transformer en animal à l'intérieur d'un placard ne s'était pas révélé très évident, mais il y était finalement parvenu, et était assez satisfait du bilan de ses vacances.

C'était un jeune chat noir comme la nuit, aux étincelants yeux verts, et avec une minuscule tache blanche au niveau de l'endroit où devrait se situer sa cicatrice. Il avait été plutôt surpris de sa forme, ne sachant pas à quoi s'attendre, espérant peut-être un animal plus impressionnant. Mais il en était à présent entièrement satisfait, sa petite taille et ses pattes de velours lui permettant de se balader dans le Château comme bon lui semblait.

Bien sûr, il n'en avait parlé à personne. Dumbledore l'aurait félicité et lui aurait aussitôt interdit de l'utiliser "pour sa propre sécurité personnelle", bien entendu. Hermione itou. Peut-être qu'il l'aurait dit à Ron, si celui-ci n'avait pas semblé un peu renfermé ces temps-ci…

Il pénétra d'un pas conquérant dans les cachots, ses moustaches frémissant d'anticipation. Oh, elle allait voir cette vieille chauve-souris puante… hin hin hin…

GROUIIIIiiiiIIIIiiiiIIIKKK!!!

Il poussa la porte du laboratoire de potions d'une patte de velours et se glissa à l'intérieur. Tout un lot d'appareils à distiller, sagement alignés, attendait déjà les Poufsouffles de 6ème année du lendemain. Vérifiant une dernière fois qu'aucun bruit ne se faisait entendre, Harry se propulsa d'un solide coup de rein sur la table la plus proche et s'avança lentement vers le délicat et fragile édifice de verre, disposé de façon immaculée par le méticuleux propriétaire des lieux…

C'est avec un sentiment proche de l'extase qu'il y donna un léger coup de patte.

GLZING-CLANG-CHKRING!!!

* YATTAAAAAAAAA!!!*

Il sauta comme un fou furieux sur la table voisine, donnant un grand coup de tête au matériel qui s'y trouvait, et ainsi de suite. Il était plongé dans l'euphorie la plus totale – oh la tête de Snape le lendemain! – et bondissait ici et là en fracassant tout sur son passage, quand…

- Qu'est-ce que c'est que… NOM DE DIEU! jura une voix furieuse.

Oooooops… Snape venait de faire son apparition sur le seuil d'une porte à laquelle, en toute honnêteté, Harry n'avais jamais prêté attention, la plupart de ses cours de Potions se passant à imaginer dans quelles horribles tortures il pourrait bien achever son professeur. L'homme en question, encore vêtu, venait d'aviser l'auteur du massacre et s'était vivement placé devant la sortie, lui bloquant toute issue.

* Et meeeeeerde…* commença à paniquer Harry.

Manquerait plus que Snape le reconnaisse et… glups.

Il recula prudemment sous le regard noir foudroyant.

- Et bien, murmura l'homme, on ne t'a pas appris les bonnes manières, toi…

Sa voix ne présageait vraiment rien de bon.

* Oskouuuuuuur!*

Avant que Harry n'ait pu décider entre se précipiter sous une armoire ou tenter le tout pour le tout et foncer entre les jambes de Snape, celui-ci lui bondit dessus et le saisit par la peau du cou, se tenant soigneusement à distance du félin griffant et crachant.

- Tu ne penses tout de même pas t'en tirer comme ça, j'espère? demanda-t-il sèchement en l'emmenant à côté.

* MAMAAAAAAAN PAPAAAAAAAAAA je-veux-pas-être-disséqué-ou-servir-d'ingredient-à-je-ne-sais-quelle-potion-infâââââââme-non-non-non-NAOOON-PITIEEEEEE!!!!!*

Ils traversèrent ce que Harry, tous poils hérissés et occupé à tenter de mordre la main qui le tenait fermement, enregistra vaguement comme une salle de séjour, puis dans une autre pièce qui se révéla être… une salle de bain.

* YAAAAAAAAAAAAAAAARK! JevaismefaireouvrirleventreavecdesciseauxàonglesôMerlinaidez-moi – *

Au lieu de ça, Snape balança un Harry déjà à moitié mort de frayeur dans la baignoire et tourna à fond le robinet d'eau froide.

- MIIIIAAAAAAAAWWWWWWAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH!!!!!!!!

(Traduction: *C'EST FROAAAAAAAAAAAAAAA HOULA HOULA HOULALAAAAAAAA NAAAAAAAAAANNN!!!!!!*)

- Mais de rien, lâcha narquoisement Snape au chat qui gesticulait dans tous les sens en poussant des hurlements presque humains. Malheureusement la main solide du Maître des Potions le maintenait sans pitié sous le jet glacé.

Au bout de trois minutes, ce fut une petite boule de fourrure trempée et tremblant pitoyablement que l'homme sortit de la baignoire. Harry, frigorifié, avait capitulé et abandonné toute idée de rébellion. S'attendant au pire, ce fut avec incrédulité qu'il sentit une serviette horriblement moelleuse l'envelopper, et les mains qui le serraient fermement un instant plus tôt se mettre à le frictionner doucement, tandis qu'une voix moqueuse s'élevait.

- Je pense que tu as un peu compris, maintenant…

Harry se contenta de répondre par un feulement indigné, encore un peu sonné. L'homme sourit – Harry en resta la bouche ouverte – et lui passa une main sur le dos.

- Allez! Retourne voir ton maître ou ta maîtresse, conclut-il en le déposant à terre.

Le Survivant ne demanda pas son reste, traversa le salon et le laboratoire à toute allure et regagna immédiatement son dortoir.

- AAAATCHAAAA!!!

- A tes souhaits…

- … sgnirf… berci…

Et voilà. Il avait la crève.

Difficile d'aller s'en plaindre à Snape, tout de même…

Harry soupira: après tout, l'aventure ne s'était pas trop mal terminée. C'était vrai, Snape aurait pu le reconnaître et le forcer à reprendre sa forme d'origine. Etant donné qu'il ne maîtrisait encore qu'imparfaitement la transformation de ses vêtements et qu'il serait apparu dans le plus simple appareil… Harry frissonna et se dit que finalement l'aventure s'était très bien terminée. A part le rhume.

Quand même… Il n'aurait jamais cru que Snape… enfin qu'il… que… qu'il puisse être… Enfin qu'il puisse se comporter autrement que comme l'infâme chose qui leur enseignait les Potions. L'homme avait presque l'air de s'amuser! Mais où allait le monde…

- AAAATCHOOOO!!!

- Comment tu as réussi à choper un rhume pareil? demanda Ron, faussement admiratif.

* Je me suis chamaillé avec Snape dans une baignoire… Oh mon Dieu!*

- Ch'zai bô… les gourants d'air…

- Potter et Weasley, intervint la voix de MacGonagall, quand vous aurez terminé de…

- AAAATCHOUM!!!

La classe s'emplit d'un silence respectueux.

- Sgnirf… egzguzez-boi…

- Ca va, M. Potter? s'inquiéta le professeur.

Le nez du Survivant était tout de même d'un joli rouge vermillon.

- Boui, boui, ze… ATCHI!

- M. Potter, je…

- ATCHOUM!

- ... je pense que vous...

- ATCHAAAAAAAAA!!!

- … devriez aller à l'infirmerie. Allez.

Harry quitta la pièce, le nez dans son mouchoir, maudissant tous les professeurs de Potions de la planète. Enfin bon, c'était lui qui avait commencé, aussi…

- MWAAAATCHAAAAAAAA!!!

- M. Potter, quand vous aurez terminé de cracher vos microbes à tous vents, auriez-vous l'obligeance de libérer le passage? claqua une voix sèche derrière lui.

Harry se décala pour laisser passer Snape en question qui poussait un chariot rempli d'appareils à distiller intacts devant lui, et qui lui jeta un regard soupçonneux au passage.

Quand l'homme eut tourné à l'angle du couloir, il décida que rhume ou pas rhume, il trouverait un moyen de lui faire payer la douche.

La meilleure façon de trouver la vengeance appropriée était peut-être de d'abord collecter des informations sur l'ennemi.

La porte du laboratoire était encore entrouverte. D'ailleurs à peu près toutes les portes du Château demeuraient constamment entrouvertes. C'était bien pratique. Il pénétra dans le salon attenant et le détailla soigneusement. Un peu stupéfait, il convint que ce n'était en rien ce qu'il attendait de l'habitat du "Severus Potionus Snapus". La pièce était grande, chaude, et soigneusement éclairée. Un épais tapis recouvrait le sol. Les murs étaient couverts de livres divers. C'était très accueillant.

* Bof… Sûrement le précédent propriétaire…* se dit-il sans trop y croire.

Le maître des lieux était présent, assis à un imposant bureau, corrigeant une montagne de copies d'un air peu convaincu. Harry s'approcha et s'arrêta près de lui, assis sur son arrière-train, remuant la queue.

- Miaou.

L'homme ne réagit pas, griffonnant sur une copie ce qui ressemblait de près à un joli zéro.

- MIAOU!

Snape tourna un œil vers lui.

- Ah, c'est toi, fit-il distraitement. Je n'ai pas le temps, va-t-en…

Et il retourna à ses devoirs, plantant là un Harry bouche-bée d'indignation. Non mais…! Son honneur bafoué de respectable félin ne permettrait pas cela.

Il bondit sur les genoux de l'homme et s'y assit tranquillement, son menton reposant sur le bord de la table afin d'observer ce qu'écrivait Snape. Ce dernier poussa un soupir, puis décida de l'ignorer et continua son travail.

"Neville Londubat: une copie captivante, M. Londubat, aussi facsinante que la contemplation d'un vide intersidéral. 03/20."

* Tiens… C'est ma classe…*

"Hermione Granger: la consigne n'était pas de nous présenter en six rouleaux votre opinion sur la question, Miss Granger, mais de nous en faire un simple résumé, notion que votre cerveau semble avoir du mal à appréhender. 07/20."

* Enfoiré…*

" Draco Malefoy: malgré quelques étourderies, un devoir bien structuré et agréablement relevé de quelques touches personnelles. 14/20."

* Fumier.*

"Harry Potter…"

* Ah.*

Snape parcourut soigneusement la copie que Harry avait passé deux heures à rédiger, décidé à démontrer à l'homme qu'il était parfaitement capable de faire un raisonnement intelligent sur un sujet de Potions – plus simplement désirant lui clouer le bec. Il était somme toute assez fier de son devoir.

Le Maître des Potions saisit sa plume.

"Médiocre. 05/20."

Pas d'autres commentaires.

* FUCK IT!*

Harry sauta sur le bureau et renversa d'un coup de patte l'encrier sur sa copie, avant de détaler prestement.

- Closum!

La porte se referma devant son nez et il n'eut que le temps de se précipiter sous l'un des meubles de la bibliothèque. Il se terra tout au fond en frissonnant.

Deux solides chaussures, entourés des pans d'une lourde cape, se rapprochèrent de lui puis s'immobilisèrent. Snape s'agenouilla avec un claquement de langue irrité, puis son visage apparut et ses yeux noirs, fouillant le dessous du meuble, rencontrèrent ceux de Harry.

- Ca suffit. Sors de là immédiatement, intima-t-il calmement.

Harry avait appris, à ses dépends, qu'il ne fallait jamais faire confiance à l'homme lorsqu'il parlait calmement. Il ne bougea pas.

- Sors sinon c'est la douche.

Harry sentit son poil se hérisser au souvenir de l'affreuse eau froide dégoulinant partout, lui envahissant les oreilles, le nez, les yeux… Tout sauf ça! Il adressa à son professeur un regard larmoyant.

- Miouuuu… miaula-t-il adorablement, mais sans bouger une moustache.

L'homme soupira.

- D'accord, je ne ferais rien. Mais sors, maintenant.

Il rampa prudemment dehors, et leva la tête vers Snape qui s'était redressé et le regardait pensivement.

- Tu es vraiment intelligent, toi… murmura-t-il. Très intelligent…

Oups. Ca ne sentait pas bon. Il ne manquerait plus qu'il se doute de quelque chose…

Harry se frotta contre ses jambes en ronronnant. Le professeur, un peu surpris, se pencha gracieusement pour lui gratter les oreilles.

- Bof, tu n'es qu'un chat, conclut-il en plongeant ses doigts dans le poil épais.

Harry ne répondit pas.

Tout simplement parce qu'il était béat.

* Rhôôôôôô oui… Encore… mmmmh c'est bon… NAN MAIS QU'EST-CE QUE JE FOUS, MOI?! JE SUIS PAS UN CHAT! Ah nan pas le ventre! Pas le… gnyaaaaaah… un peu plus bas… rhaaaa oui…*

Snape s'était carrément assis par terre et gratouillait un Harry en extase, ronronnant comme un moteur, incapable de se concentrer sur autre chose que sur les longs doigts fins et souples qui parcourraient affectueusement son corps. L'homme semblait y prendre autant de plaisir que lui, lui caressant complaisamment le poitrail, remontant sa fourrure à rebrousse-poil, se moquant gentiment de lui, lui faisant courir des frissons de bien-être le long de l'échine. Reconnaissant, le chat avait entreprit de lui léchouiller les doigts, faisant courir sa petite langue râpeuse sur les articulations délicates, lorsqu'il se rappela brutalement qu'il était sensé être Harry Potter et que l'homme était celui qu'il détestait le plus au monde – et vice-versa.

Avec un léger cri, il se remit sur pattes et fila par la porte enfin ouverte.

Il s'était fait caresser par Snape. Pris hors contexte, c'était scabreux.

- Harry, tu rêves? s'informa Hermione.

- … gneuh… oui, je crois.

- Et bien j'espère que ça en vaut la peine, MacGonagall vient de t'enlever cinq points.

* Et m####…*

Harry essaya de ce reconcentrer sur la métamorphose des canards en cocottes-minutes, puis abandonna. Non mais qu'est-ce qui lui avait pris? A moins que… Il soupira, soulagé. Bien sûr. Ce devait être sa forme d'Animagus. Le fait de se transformer en chat avait du exercer une quelconque influence sur lui… Il était à peu près certain que s'il s'était trouvé sous sa forme normale, il n'aurait jamais laissé Snape s'approcher à moins de 82,3 cm, c'est-à-dire la largeur de sa table de Potions. Il se remit au travail, le cœur un peu plus léger. Il allait demander au Pr MacGonagall en fin de cours, tiens. Elle le lui confirmerait sans doute.

A la sonnerie, il demanda à Ron et Hermione de l'attendre cinq minutes puis se dirigea vers le bureau de la grande référence en ce qui concernait les Animagi.

- Pr MacGonagall?

La femme leva les yeux vers lui, un peu étonnée.

- M. Potter. Que puis-je pour vous?

- Est-ce que je pourrais vous parler un moment?… si cela ne vous dérange pas, bien sûr! ajouta-t-il précipitamment.

- Ne dites pas de bêtises et asseyez-vous.

Harry prit place de l'autre côté du bureau et hésita, cherchant que dire.

- Je vous écoute, fit la sorcière en appuyant son menton sur ses mains. Un problème?

- Hum… non, pas vraiment. En fait j'aimerais que vous me parliez des… des Animagus.

- Animagi.

- Des Animagi, pardon.

MacGonagall le regarda avec curiosité.

- Auriez-vous l'ambition d'en devenir un, M. Potter?

* Si tu savais, ma vieille.*

Il se força à sourire.

- Je doute d'en avoir le courage, Madame. Non, je voulais juste un peu comprendre… En fait ce qui m'intrigue, c'est le choix de l'animal en lequel les Animagi se transforment et les conséquences que cela a sur eux.

- C'est une bonne question. (Elle sembla un moment rassembler ses idées) Et bien, le choix de l'animal lui-même est lié à un tas de critères plus ou moins évidents. Le premier est le caractère du sorcier: quelqu'un de fondamentalement excité et dynamique ne se transformera jamais en méduse; de même, une personne plutôt timide et effacée ne deviendra pas un lion. Vous comprenez?

Harry hocha la tête.

- Le second principal critère est celui de la puissance du sorcier. Généralement, les Animagi se changent en animaux de taille modeste ou moyenne, je dirais de la taille d'une souris à celle, grand maximum, d'un cheval. Le plus grand Animagus recensé fut Griffe Gayflammèche, qui se transformait en dragon. Ce qui était très peu pratique. Quoiqu'il en soit, un sorcier peu doué ne pourra jamais se changer en un grand et imposant animal.

Harry repensa à Skeeter et sourit mesquinement.

- Vient ensuite le besoin du sorcier. On devient en général Animagus dans un but précis: discrétion, intimidation, espionnage, combat… Je ne prétends pas qu'il suffise de dire " Je veux me transformer en coq pour réveiller mes voisins" pour se voir pousser des ailes. Souvent ce désir est inconscient, ce n'est qu'après coup que l'on comprend la transformation.

Un 'mouchard' pour espionner…

- Le dernier élément est plus compliqué. Dans les ouvrages consacrés, on parle d'une sorte de 'prédestination'. Je crois que le meilleur exemple que je puisse vous donner est celui de votre parrain: "Sirius", l'étoile de la constellation du chien, "Black" pour la couleur, le tempérament légèrement inattentif et m'as-tu-vu qui correspond assez au caractère folâtre du chien… une certaine hargne parfois…

Harry se rappela son parrain et sentit son cœur se serrer.

- Excusez-moi, dit rapidement MacGonagall. Quoiqu'il en soit, une fois la première transformation effectuée il n'est plus possible d'en changer, ce n'est nullement héréditaire et je n'ai aucune idée de ce en quoi vous pourriez vous transformer, conclut-elle.

- Et… est-ce qu'une fois que l'animal est déterminé, ce choix peut avoir des conséquences sur le caractère de l'Animagus? demanda Harry.

Son professeur fronça les sourcils.

- Je ne comprends pas.

- Est-ce que mon parrain avait envie de courir après les papillons? Pettigrow de grignoter de la ficelle?

La femme sourit.

- Et moi envie de chasser les souris? Honnêtement non, M. Potter. Comme je vous l'ai déjà dis, l'animal correspond au caractère du sorcier, mais n'a aucune influence sur l'humain. D'autres questions?