Chapitre 20 : Sabotages en tout genre

« Bien que je pense qu'il soit inutile de nous présenter, l'usage m'oblige à le faire, et puis après tout ça nous fera autant de minutes de cours en moins, commença Hettar au début du cours de Duel. Le géant roux c'est Barak, comte de Trelheim, noble habitant de la non moins noble Alorie, mais comme vous connaissez pas l'Alorie on passe ; je dirais seulement que leur passe-temps là-bas, c'est de boire et de taper sur le crâne du voisin. A côté de Barak se trouve Sire Mandorallen, baron du Vo Mandor, en Arendie, mais comme vous ne connaissez pas non plus l'Arendie on passe aussi, toujours est-il que là on passe aussi son temps à cogner le voisin, MAIS pour des questions d'honneur, c'est d'ailleurs pour ça que ce pays est constamment en état de guerre civile. Le jeune excité à côté de moi est Lelldorin d'Asturie, vous connaissez pas non plus ce pays, on laisse donc tomber. Eux, leur spécialité c'est de comploter contre l'Arendie. Leur courage est sans limite, autant que leur bêtise… Notre jeune ami ici présent est aussi un archer émérite. Enfin, moi, Hettar, fils adoptif de Cho Hag, le roi d'Algarie… Comment ? Vous ne connaissez pas l'Algarie ? Quel manque total de culture. Je vais tâcher d'y remédier en deux mots. L'Algarie, pays magnifique aux vastes plaines, qui fait office de frontière entre les Murgos et les Aloriens. Un Murgo, mais qu'est-ce donc, demanderez-vous alors ? C'est très simple…

On passe, coupa Barak, on n'est pas là pour leur faire un cours de géopolitique, mais bien pour leur montrer la pratique des armes.

Désolé, je me suis laissé emporter.

Ton patriotisme T'honore Mon Ami, le rassura Mandorallen.

Nous sommes donc ici aujourd'hui pour vous apprendre les rudiments du duel, statua Barak. Préparez-vous.

Bien que peu rassurés, les élèves sortirent leur baguette, exceptée Ce'Nedra, qui de toute façon n'en avait pas.

Mais qu'est que vous voulez faire avec ces cure-dents ? demanda Barak.

Bin, un duel, avança timidement Ginny.

Tu sais ma petite, le but du duel c'est de tuer son adversaire, pas de seulement l'éborgner ou le faire saigner du nez…

Barak ? commença posément Ce'Nedra.

Oui princesse ?

Dans ce monde, ces cure-dents servent à canaliser la magie des sorciers.

Ah, et il comptent les transformer en épée au moins ?

Bah non, ils veulent envoyer des sorts.

Des sorts du genre de celui qui nous a fait atterrir dans ce trou paumé ?

Exactement !

On oublie alors. Bon, vous rangez vos baguettes et allez chercher un bâton auprès de Lelldorin.

Les élèves s'exécutèrent docilement. Mais déjà certain d'entre eux regardaient avec attention lesdits bâtons, puis s'écroulèrent au sol, leurs corps se secouant spasmodiquement.

J'aurais du prévoir que ce cher Silky allait nous refourguer de la marchandise douteuse, pesta Barak, il aurait jamais accepté de nous rendre un service gratuitement sinon. Bon, que les élèves valides emmènent ces pauvres gosses à l'infirmerie…

Je crois que ce n'est pas la peine, fit sagement remarquer Hettar, nos élèves sont simplement atteints d'une crise de…rire.

Je ne savais pas que la vision de Lelldorin pouvait être aussi hilarante.

Moi non plus, bon il fait un peu crétin avec son sourire niais et ses bâtons dans les mains mais, il a déjà fait bien pire…

A leurs pieds, les élèves tentaient tant bien que mal – plutôt mal d'ailleurs – de se calmer. D'ailleurs, à chaque fois qu'ils regardaient le bâton qui se trouvait dans leurs mains, leur fou rire repartait. L'autre moitié des élèves, celle qui ne s'était pas effondrée après avoir eu leur bâton, affichait une mine déconfite, voire horrifiée.

Excusez-moi, leur demanda Mandorallen, auriez-Vous l'obligeance de Nous indiquer la cause de leur hilarité.

Les ba.. les baba les bababababa… commença un Slytherin.

Les bâtons, l'encouragea Mandorallen.

Mais l'élève ne put parler davantage. Il montra simplement l'inscription présente sur le bâton.

Nimbus 2001 ? s'étonna Mandorallen. Qu'est que cette sorcellerie ?

Ouuuuuuuuh que j'ai mal au ventreuh, haletait Ginny. Bis Biiiiiiis, la tête de Malfoy quand il verra ça ! Et elle repartit dans un plus grand éclat de rire.

Bien, marmonna Hettar à l'intention de Barak, je vais continuer le cours comme si de rien était, et toi tu me trouves Silky. Une explication s'impose.

Je crois aussi.

Barak partit donc en direction du château en beuglant « Kheldaaaar de Drasnie, ramène tes royales fesses par ici, ou je m'arrange pour qu'elles atterrissent dans un des chaudrons de Polgara, ou pire : sur le trône de ton oncle…

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Pendant ce temps, loin des tumultes de la salle de duel, Snape s'affairait à expliquer à ceux qu'on ne pourrait décemment appeler des septièmes années en potions si on considérait de près ou même de loin leur niveau, une potion d'une facilité snapienne, c'est-à-dire quasiment impossible à faire.

Au bout d'une heure et demie, aucune des mixtures préparées par les élèves, et même celles des plus doués ne prenaient forme. Alerté par cette soudaine baisse de niveau, qui était passé de déplorable à pitoyable, et même trollesque pour ceux qui étaient déjà pitoyable, le professeur se décida à refaire lui-même la potion tandis qu'il en faisait faire une aux cinquièmes années, qui avaient pris entre-temps le relais de leurs aînés dans la glaciale salle de classe des cachots.

Le maître des potions commença sérieusement à s'inquiéter lorsque lui-même n'arriva pas à faire ladite potion au bout d'une demi-heure, obtenant même un résultat aussi surprenant que déconcertant.

Il examina alors les essais de ses élèves et dut se rendre à l'évidence : soit il était dans l'un de ses pires cauchemars, soit un délinquant de la pire espèce avait trafiqué ses ingrédients. Si c'était un élève il allait chèrement le payer. Mais le directeur des Slytherins doutait fortement qu'un de ces petits chérubins – comme disait Albus - se serait risqué à faire une telle chose, s'il ne voulait pas finir ses jours à Saint Mungo après avoir testé la totalité des potions ratées sur lui-même.

Donc si ce n'était pas un élève, ça ne pouvait être que :

« SIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILK » tonna Severus avant d'ajouter le « YYYYYYYYYYYYYYY » final.

Au bout d'une dizaine de minutes sans que rien ne vienne déranger le silence glacial dans lequel étaient plongés les élèves, la porte s'ouvrit enfin sur l'elfe essoufflé, les oreilles de travers, et les chaussettes de Polgara à la main. Il remit droites ses oreilles, rangea les chaussettes dans sa taie. Puis il s'approcha de son « grand maître vénéré » avant de s'incliner cérémonieusement, enfin s'étaler de tout son long sur les pieds de son maître. De ce fait, ce dernier, dut se résoudre à cesser de manifester son impatience et son énervement en tapant du pied.

Tu as dix minutes de retard, aboya-t-il. Quand je t'appelle, tu apparais DANS LA SECONDE !

Impossible maître, Silky a passé ces dix minutes à se conditionner pour pouvoir rentrer dans cette pièce REMPLIE DE CHAUDRONS. Louez le courage de Silky plutôt que de crier sur lui, répliqua, imperturbable, le petit être. Bien, en quoi Silky peut se rendre utile ? Pas ravauder les chaussettes du maître hein ? Parce que celles de Dame Polgara donnent déjà du fil à retordre à Silky.

Les chaussettes de Dame Polgara ?

Oui, elle a ordonné à Silky, en tant que future maîtresse de Silky, de lui recoudre ses chaussettes. Mais Silky n'est pas très doué.

Pour preuve, le pseudo-elfe sortit les chaussettes « ravaudées » de sa taie, qui présentaient beaucoup plus de trous qu'à l'origine, en plus de ne plus pouvoir se séparer l'une de l'autre.

Ta future maîtresse, déglutit difficilement Snape. Elle compte t'acheter ? demanda-t-il avec espoir.

Mais noooooooon ! Elle veut devenir ma maîtresse au même titre que le maître est le maître…Si vous voyez ce que je veux dire, termina-t-il en faisant un clin d'œil des plus discrets qui soit.

Snape prit une teinte pivoine, sous l'œil ébahi du reste de la classe, excepté Garion qui imaginait avec terreur ce que donnerait un « oncle Sev ».

Oui, je vois parfaitement, répondit Snape après avoir retrouvé une teinte normale, mais te connaissant, tu extrapoles encore…

Silky ? Mais pas du tout ! Que Silky vous explique ! Dame Polgara a demandé à Silky de ravauder ses chaussettes, or comme le veut le code des elfes de maison, lorsqu'une personne donne un ordre à un elfe de maison, elle propose d'être maîtresse de l'elfe de maison. Si l'elfe de maison accepte la tâche donnée, l'elfe de maison accepte par la même d'entrer à son service. Donc, comme Silky a accepté le ravaudage des chaussettes, Silky accepte que dame Polgara soit la maîtresse de Silky. Or là Silky se retrouve avec deux maîtres, ce qui techniquement est impossible : un maître peut avoir plusieurs elfes de maison, mais un elfe de maison ne peut servir plusieurs maisons. Il y a donc conflit d'intérêts ! Et, le seul arrangement à l'amiable que Silky a pu trouver, pour sortir Silky de ce pétrin esclavagiste, c'est de marier les deux maîtres ! Silky espère donc que maître a une robe de cérémonie, parce que Silky ne tient pas à reprendre cette robe-ci…

Le pseudo-elfe fut interrompu dans son babillage par un cri étranglé suivi d'un bruit sourd de corps s'affalant sur le sol. Visiblement Garion n'avait pas supporté la nouvelle…

Silky, commença Snape d'une voix suspicieuse, d'où vient ce fameux code ?

Oh ça ! C'est Silky qui l'a rédigé lui-même, et Silky compte bien en faire profiter tous les autres elfes de maison, ainsi que Miss Hermione Granger, qui semble-t-il a été très intéressée par l'exposé de Silky.

La jeune fille n'eut pas le temps de protester, que Snape explosait déjà.

SILKY !

Oui maître ?

De un, tu vas me brûler ce code !

Mais maître… Silky a mis beaucoup de cœur à l'ouvrage, et ne faites pas croire à Silky que ce mariage ne vous intéresse pas…

De deux, tu vas me brûler ces chaussettes, et en trouver d'autres pour Dame Polgara… et interdiction de fouiller dans ma garde-robe !

Comme si Silky pouvait, maître ne fait pas confiance à Silky : maître a mis plein de sortilèges et de verrous à sa garde-robe. Les verrous, Silky pouvait y faire face, mais les sortilèges… AOUCH !

Et de trois, tu vas m'expliquer ce qui est arrivé à MES ingrédients.

Gneuh ?

J'attends, fit Snape en croisant les bras et en retapant du pied.

Silky plaide non coupable…Mais Silky connaît au moins deux experts, pour ce qui est des compositions douteuses. Le premier c'est le maître, mais comme le maître interroge Silky, le maître ne doit pas être l'auteur de ce désastre chaudronné… Le second est ce vil Sadi, avec son horriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiibleuh serpent, tout couvert d'écailles.

Va me le chercher…

Silky toucher un serpent ? JAMAIS ! Surtout que Zith a un crochet contre Silky.

Pas Zith, Silky, Sadi…

Tout de suite maître !

Et dans un « plop » retentissant, Silky sortit de la salle. Le professeur se tourna alors vers Garion, visiblement remis de sa frayeur.

Trente points en moins pour Gryffindor !

Mais pourquoi ? protesta le jeune sendarien.

Pour évanouissement intempestif… Si vous voyez ce que je veux dire !

A suivre…

Caraman : Eh oui, Silky et ses chaussettes sont désormais entrés dans la légende!

(Mephie) Quant au sombral Marguerite, c'est pas moi, c'est Hettar!

Pandore : Kikoo toaaaaa! (Mephie) Mais bien sûr qu'Ayako a toute sa tête, sinon ça ferait longtemps que Sev et Polly aurait... gloups faut que j'y aille... à plus!

Lyane : Hello fan de D. Eddings et bienvenu! On espère que le nouveau chap te plaît tout autant que le début! Franchement, il est pas trognon notre Silky?