Fandom : Sherlock

Pairing : Molly Hooper / Sherlock Holmes

Rating : K


« Sherlock Holmes, pour l'amour du ciel, qu'est-ce que tu fabriques? » s'exclama Molly, lorsqu'elle poussa la porte de l'appartement B du 221 Baker Street.

La main du détective, qui tenait un bécher contenant une substance à la composition inconnue, s'arrêta net, perchée dans le vide. L'air, à mi-chemin entre l'ahurissement et la surprise, du détective accentua l'impression qu'il semblait être pris en flagrant délit.

Puis, l'immobilité de Sherlock se brisa : il fut pris d'une énième quinte de toux.

Le liquide, que contenait le récipient transparent, se renversa légèrement sur la table derrière laquelle le brun se tenait et où il avait placé un véritable attirail de matériel scientifique. Molly devina que la substance devait s'apparenter à de l'acide puisqu'une fumée blanchâtre s'était dégagée dès que quelques gouttes étaient entrées en contact avec la nappe atrocement fleurie de Mrs Hudson.

La rouquine enleva rapidement son manteau et le déposa sur l'un des fauteuils. Elle s'approcha afin de s'assurer qu'aucune explosion ne retentirait dans la prochaine minute ou qu'aucun incendie n'enflammerait, soudain, l'immeuble, tandis que Sherlock tentait péniblement de reprendre son souffle. Quand tout danger fut écarté, Molly se dirigea vers la cuisine afin de ramener un verre d'eau au détective, qui une fois qu'il cessa de tousser tenta de reprendre un air digne.

« Une expérience pour une enquête. » répondit-il, d'une voix si enrouée qu'elle eut l'impression qu'il était en train de se faire arracher les cordes vocales.

Le reniflement qu'il fit, quelques secondes plus tard, gâcha considérablement tous ses efforts de prendre un air condescendant afin de souligner ostensiblement l'idiotie de la question de Molly. La jeune femme secoua la tête et le poussa gentiment vers le sofa pour le contraindre à s'y asseoir. Sherlock obtempéra, sans rechigner, à la surprise de la médecin légiste, et croisa ses bras sur sa poitrine, ce qui lui donna un air enfantin adorable. Elle tenta de réprimer du mieux qu'elle le pouvait un sourire devant la mimique du détective.

« John m'a dit qu'il t'avait ordonné de te reposer… » soupira-t-elle.

« Je me repose! » croassa le détective.

La rouquine roula des yeux devant cette piteuse tentative de rébellion.

« De toute évidence, John et moi n'avons pas la même définition du verbe 'se reposer' que la tienne. »

« Votre définition est ennuyeuse. » se lamenta le détective.

« Tu diras pas la même chose lorsque ton rhume deviendra une bronchite. Tu as pris du sirop pour la toux ou de l'acétaminophène, au moins? » s'inquiéta la jeune femme.

« Ah? Ce n'est pas pour cette raison que John t'a envoyé m'espionner? Sans aucune subtilité? » maugréa Sherlock, en tentant de prendre un air innocent et, ensuite, d'échouer minablement. « Mrs Hudson m'a amené une tasse d'eau chaude avec du miel, dans laquelle elle a mis du gin... Ça l'avait un goût horrible. » Molly ne put que le croire. « Lestrade m'a amené une soupe infecte… Encore heureux que mon stupide frère n'ait pas, encore, débarqué… »

Sa voix n'était plus qu'une faible plainte.

Le petit sourire que la jeune femme arborait se transforma en grimace quand elle remarqua que le détective grelottait : son pyjama et sa robe de chambre en soie bleu marin ne le tenait pas suffisamment au chaud. Sans avertissement, Molly se pencha vers lui afin d'attraper du bout des doigts l'épaisse couverture de laine posée sur le dossier du sofa, derrière lui, et la déposa sur les épaules du brun.

« Pauvre Sherlock... Tu as l'air frigorifié. » commenta-t-elle doucement, en plaçant soigneusement la couverture.

Les mains de la rouquine s'affaissèrent sur ses propres cuisses, alors qu'elle observait avec découragement le détective tenter de s'en extirper.

« Sérieusement? » s'exclama la médecin légiste. « Tu es près du point de congélation et tu – »

« Tu exagères. » la coupa-t-il.

« Je vais appeler ton frère, moi-même, pour qu'il te surveille si tu ne coopères pas plus que cela. » menaça la rouquine, en tentant de prendre un ton autoritaire.

Cela eut, au moins, le mérite de faire taire Sherlock. Il fit une simple moue et poussa un soupir impatient comme seule réponse. Un progrès, en soi.

La main de Molly migra vers le front du détective et elle lui jeta un regard noir. Il était bouillant de fièvre. Elle aurait dû s'en douter devant les pommettes cramoisies et le teint blafard – encore plus qu'à l'habitude – qu'il arborait. Et, de toute évidence, il faisait réellement de la fièvre, car il ne réussi pas à anticiper que la jeune femme se lève légèrement afin de mieux enrouler son corps dans la couverture. Sherlock tenta immédiatement de s'en débarrasser, sans se préoccuper une seule seconde du regard noir que la jeune femme lui lançait.

Cet homme était impossible.

« Tu as de l'acétaminophène et du sirop pour la toux? » demanda la médecin légiste.

Il haussa des épaules. De toute évidence, la collaboration n'était pas un terme avec lequel il semblait être familier.

« Rappelle-moi le numéro de téléphone de Mycroft? » gronda Molly.

Sherlock plissa des yeux. Il tenta d'évaluer sommairement la porté de la menace de la rouquine et il décida d'abandonner, après une poignée de secondes de réflexions inutiles, devant le fait que son cerveau semblait être aussi atteint que ses sinus et, donc, incapable de se concentrer plus que deux secondes sur un élément.

« Salle de bains. Pharmacie. » Il échappa un gémissement, qui se termina en toux. « Je ne me rappelle plus l'étage. »

Le fait que cette information lui échappe semblait être un véritable drame.

Molly eut un petit sourire avant de se permettre de passer tendrement une main dans les cheveux bouclés, et mouillés par la transpiration, du détective.

« Mon pauvre chaton... Je vais trouver. Votre pharmacie ne doit pas être si immense. »

« Je ne suis pas un chaton! » tenta-t-il de s'insurger avant d'éternuer.

Elle éclata de rire silencieusement devant cette scène hautement improbable. Et, sans un mot de plus, Molly disparu dans le couloir. Elle revint, quelques minutes plus tard, armée d'une bouteille de sirop pour la toux, d'acétaminophènes, de baume médicinal, d'une cuillère et d'un nouveau verre d'eau.

La jeune femme s'arrêta lorsqu'elle vit Sherlock, debout, en train de manipuler une éprouvette.

« Sherlock... » soupira-t-elle – se plaigna-t-elle, plutôt – devant l'entêtement du détective. « Lâche cette maudite éprouvette et va t'asseoir sur ce foutu divan! Un enfant! Tu es pire qu'un enfant! Ton rhume va se transformer en sinusite, si tu n'arrêtes pas trente secondes! »

L'interpellé ronchonna, mais reprit, néanmoins, la place qu'il occupait juste avant qu'elle parte.

« Ce n'est qu'un rhume… » bougonna-t-il.

« Et, si tu continues comme ça, tu vas attraper une pneumonie. Crois-moi, je suis médecin. » argua Molly, en déposant deux comprimés dans la main du détective et, ensuite, lui donna le verre d'eau. « Prends ça, maintenant. »

« Je risque une sinusite et une pneumonie… Quoi d'autre? » railla Sherlock, narquois. « Et tu es médecin LÉGISTE. »

Il avala tout de même les acétaminophènes et la moitié du verre d'eau.

« Dans ce cas, dis-toi que je suis une experte de cadavres et, en ce moment, tu ressembles davantage à Mrs Hopkins, l'un des corps qui traîne dans ma morgue à l'heure actuelle, qu'à un être vivant. Alors, je suis, sans doute, la personne la plus qualifiée pour s'occuper de toi. »

« Tu exagères. » déclara, une nouvelle fois, le détective, d'une voix rocailleuse, après quelques secondes à tenter de distinguer le faux du vrai.

Tout était sujet à se terminer en argumentation sans fin avec Sherlock, pourquoi était-elle étonnée de se retrouver à batailler pour qu'il prenne soin de lui?

Elle poussa un petit soupir, secoua la tête et réprima toutes les réponses cinglantes qui lui vinrent à l'esprit. Molly lui tendit, toutefois, patiemment la bouteille de sirop ainsi que la cuillère. Et, ce fut, ensuite, au tour du baume médicinal. Aucun des deux n'échangèrent une parole ou même un regard : chacun était soudainement embarrassé de se retrouver dans pareille situation.

« Le risque que tu contractes une bronchite a, maintenant, diminué de moitié. » soupesa Molly, en déposant les contenants sur le coin de la table.

« La bronchite, maintenant? »

« Dans une heure, se sera la mycose pulmonaire qui risquera de t'atteindre. » lâcha-t-elle, pince-sans-rire.

Sherlock eut un brouillon d'éclat de rire avant de s'étouffer dans une nouvelle toux. Molly esquissa un petit sourire et s'écrasa dans le sofa.

« Dans une heure? » reprit-il après une trentaine de secondes à tousser. « Tu ne pars pas? »

« Je t'ai connu meilleur détective, Monsieur Holmes. »

« Très drôle. » répliqua le brun, qui s'arrêta de parler avec de bâiller. « Tu peux partir. Je suis capable de m'occuper seul. »

« Quand je suis arrivée, tu as fait un trou dans une table. » lui rappela-t-elle, gentiment.

« J'ai sursauté, c'est tout. »

« Sherlock, est-ce que tu t'entends? » questionna la jeune femme, à deux doigts de perdre patience. « Tu ne sursautes jamais. Tu sais qui va entrer dans ce foutu appartement juste au son des pas dans l'escalier. Tu sais ce qui se passe dans la vie des gens juste en les observant. Tu n'es pas le genre de personne qu'on surprend. Le fait que tu ne t'attendes pas à ce que j'entre dans ton salon tient d'un véritable miracle. Tu dois dormir. »

Le fait que Sherlock entende brusquement raison tiendrait, également, du miracle. Cependant, Molly n'avait pas foi que celui-ci se produise. Elle savait comprendre lorsqu'une situation s'avérait être une véritable peine perdue.

« Et, tu ne partiras pas avant que je dorme. » spécula le détective, en ronchonnant en reniflant.

« Tu vois, quand tu veux, tu peux être un bon détective. » se moqua-t-elle, gentiment.

Il lui lança un regard noir.

Le détective tenta de prendre une place confortable sur le sofa, cependant le résultat était qu'il ne faisait que remuer de manière peu élégante sur le sofa en poussant de multiples soupirs et grommellement. À un moment, Molly posa sa main contre sa bouche afin de refréner toute envie de rire et qui allait, à coups sûrs, faire augmenter le niveau d'intolérance du brun pour la situation.

Dos à la rouquine, il semblait avoir enfin trouvé une position tolérable puisqu'il ne bougeait plus. Seuls les gestes qu'il faisait afin de replacer la couverture autour de lui empêcha la jeune femme de croire qu'il s'était endormi.

« Tu... Tu n'es pas comme d'habitude. » souffla Sherlock, brisant plusieurs minutes de silence.

Elle fronça les sourcils devant l'incongruité de la remarque.

« Qu'est-ce que tu veux dire? » questionna Molly, à voix basse.

« Et bien... » Il se retourna et reprit sa position initiale. « Tu ne m'aurais jamais menacé d'appeler Mycroft pour que je coopère ou tu n'aurais jamais dit que je ressemble à un cadavre. Avant, tu... » Sherlock se gratta le menton à l'aide de la couverture de laine. « Tu essayais, d'une manière assez grossière de me demander mon avis sur ton rouge à lèvres ou des trucs comme ça... Je faisais semblant de ne pas le remarquer dans l'espoir que ça se termine. »

Les pommettes de la jeune femme tournèrent au cramoisies.

« Eh bien, tu dois être heureux que ça se soit terminé. » conclua Molly, qui espérait qu'aucun tremblement, sous l'émotion, ne surgisse dans son ton de voix et qui montrerait à quel point les paroles du détective la blessaient.

« Non, non. » s'empressa-t-il de répondre et l'explication se tarda dû à de nouveaux toussotements. « Ce n'est pas ce que je voulais dire. »

« Tu voulais dire quoi, alors, Sherlock? » s'exaspéra la jeune femme.

Le détective l'observa, quasi-triomphant.

« Ça. » prononça-t-il. « Ta manière de me parler. Ça l'a plus de mordant qu'auparavant. Tu fais des blagues, aussi. » Sherlock fronça des sourcils. « C'est bien de l'humour, n'est-ce pas? John me dit, parfois, que je crois à tort que les gens font des blagues. »

« Eh bien, tu as ris quand je faisais de l'humour. Ou enfin, une piètre tentative. » le rassura-t-elle, en fronçant des sourcils devant l'absurdité de leur discussion.

« C'est agréable. » se contenta-t-il de dire. « Davantage que lorsque tu me présentais de faux petits-amis qui s'avéraient être des psychopathes pour réveiller en moi un sursaut de jalousie. Ça, je trouvais que c'était plutôt pathétique. »

« Tu es la première personne qui réussi à me complimenter et à m'insulter dans la même minute. » commenta Molly, légèrement blessée dans son orgueil.

« John me fais souvent cette remarque. » constata Sherlock, qui semblait trouver ce détail soudainement intéressant.

Ils s'enfoncèrent un nouveau silence, pendant lequel le détective resserra péniblement la couverture sur lui-même afin d'essayer d'échapper aux frissons qui le parcouraient.

« Je crois que je suis capable d'être comme ça, avec toi, parce que je ne suis plus amoureuse de toi, Sherlock. » lâcha-t-elle, courageusement, après plusieurs hésitations.

Ce n'était pas entièrement vrai. Elle avait réussi à dépasser cet amour non-réciproque pour lui. Cependant, la différence s'avérait plutôt complexe à expliquer et la jeune femme préférait davantage cette version. De toute manière, la fièvre de Sherlock l'empêcherait de déduire quoi que ce soit – enfin, elle espérait ardemment que ce soit le cas.

« Ah. » réussi-t-il à répondre, avec une légère grimace, après un éternuement. « C'est mieux comme ça, j'imagine. »

Sherlock songea qu'il devait se rappeler de demander à son colocataire s'il était normal qu'il ressente une déception face à cet aveu.

« Oui, je trouve aussi. » dit-elle, d'un ton expéditif. La conversation prenait un tournant si bizarrement formel. « C'est pour ça que tu as de la difficulté à trouver une position confortable? »

Il l'observa, dubitatif.

« Peut-être. John dit souvent que je rends les gens mal à l'aise quand je les envahis ou que je ne prends pas en considération leur espace vital et leur vie privée. Devant ces faits, je me suis dis que tu avais sûrement envie que je me tienne à une distance respectable. J'ai lu un article sur – » Il éternua. « J'ai lu un article sur internet qui dit qu'instaurer un mètre de distance entre une personne et soi-même est idéal afin de mettre à l'aise. D'autant plus, lorsqu'il s'agit d'inconnus. Comme je ne sais pas si je dois te catégoriser d'inconnus, de collègues ou de connaissances... J'ai décidé d'opter avec la catégorie inconnu. »

La jeune femme se tourna vers lui, alors qu'elle fronça des sourcils devant cette explication. De toute évidence, Sherlock sur-analysait tout, même lorsqu'il était malade et fiévreux. C'était inutile de le lui faire remarquer : c'était Sherlock. C'était dans sa nature de tout prendre au premier degré et d'en faire une dissertation d'analyses.

« Au-delà de tout ça, Sherlock. Toi, et je parle de toi et non de ce que John te dis, comment as-tu envie de te placer pour être confortable? »

Le détective la scruta, incertain.

Puis, lentement, sous le regard médusé de la médecin légiste, il s'approcha d'elle et se cala contre elle. Molly écarquilla des yeux, n'ayant pas anticipé un tel revirement de situation (elle s'attendait davantage à ce qu'il se couche carrément sur le sofa et dépose ses pieds sur ses cuisses) et ne bougea pas. Elle n'osa même pas respirer.

Il plaça naturellement sa tête dans le creux de son cou avant de changer pendant plusieurs secondes, comme s'il évaluait la viabilité d'une telle position, avant de changer pour migrer vers son ventre. La jeune femme, ahurie, se mordit la lèvre afin de refréner tout commentaire de passer ses lèvres.

« Tu es... Tu es confortable? » bégaya Molly.

L'un des bras de Sherlock vint s'enrouler autour de sa taille afin de la rapprocher encore plus près de lui – comme si c'était possible. La médecin légiste maudit son coeur de tambouriner dans sa cage thoracique de cette manière : il pouvait l'entendre, sans aucune difficulté, dans la position qu'il était placé. Sa bouche forma une moue alors qu'elle tenta de se préparer au commentaire cinglant qui allait forcément surgir d'un instant à l'autre.

« J'ai froid. » se plaignit-il, après plusieurs minutes de silence, comme seule explication.

Elle ouvrit la bouche et la referma. Elle ne s'attendait pas à cela.

Non, elle ne s'attendait pas à ce que le bras de Sherlock referme davantage sa prise sur elle et qu'il frotte sa tête contre son pull. La jeune femme avait l'impression qu'un énorme chat venait d'élire domicile sur elle. Molly n'aurait même pas été surprise que Sherlock se mette à ronronner.

Bon, peut-être, un peu. Cependant, le bruit de contentement qu'il échappa lorsqu'elle plongea ses doigts dans ses cheveux y ressemblait presque.

« Est-ce que ça te dérange? » s'inquiéta-t-il, alors qu'elle commençait tout juste à s'habituer à cette soudaine proximité.

« Aucun problème. » menti la rouquine, qui s'inquiétait particulièrement pour l'état dans lequel son coeur en ressortirait.

Parce qu'il lui était impossible de ne pas prendre en considération la vague déferlante d'amour qui venait de la frapper pour cet homme si lunatique et difficile à vivre. Elle pouvait tenter de mentir à un Sherlock Holmes, aveuglé sous les symptômes d'un rhume, elle pouvait difficilement se mentir à elle-même.

Comme si cela pouvait permettre d'équilibrer les choses, la jeune femme se promit de s'inscrire, pour une énième fois, sur un site de rencontre, dès le lendemain.

« Tu es belle, Molly. » murmura-t-il, fracassant, déjà, cette nouvelle résolution.

Sa main s'arrêta de jouer dans les cheveux du détective, sous le choc.

« Quoi? » prononça-t-elle, incrédule.

Sherlock tourna légèrement sa tête et l'observa avec un air endormi.

« Tu es belle. » répéta le détective.

Elle eu un rire nerveux.

« C'est la fièvre. Tu ne le penses pas. » affirma Molly, décidée à ce que ce soit l'unique raison du pourquoi il lui offrait ce compliment.

Le détective reprit sa position et prudemment, les doigts de la médecin légiste également.

« Si tu le dis. » renonça Sherlock, en baillant de nouveau, yeux fermés. Puis, comme s'il se rappelait de sa nature entêtée, le détective ajouta : « Mais ça n'empêche pas que je le pense. La vérité sort de la bouche des drogués, des malades et des… C'est quoi, déjà? »

« Des enfants. » corrigea la jeune femme. « C'est, la vérité sort de la bouche des enfants. »

« Si tu le dis. » prononça-t-il de nouveau. Il étira ses longues jambes sur le sofa. « N'arrête pas ce que tu fais dans mes cheveux. Ça m'endort. »

Molly eut un sourire. Finalement, les miracles se produisaient vraiment.

« Tout ce que tu veux, Sherlock. »

Et, ces six mois étaient, sans doute, les plus honnêtes qu'elle avait prononcé depuis son entrée au 221 Baker Street. Elle était prête à tout lui donner, sans condition. C'était là, tout le problème.

La tête de Molly se pencha vers l'arrière, appuyée contre le dossier du sofa, alors qu'elle tentait de nouveau de refouler ses larmes et de barricader son amour pour le détective.