Une jeune femme courait à en perdre l'haleine. Elle avait une expression terrifiée. Elle ne cessait de courir malgré que sa jambe droite saignait abondamment tout en s'écoulant et se répandant sur le sol sale.

Son visage était écorché, ses bras nus dévoilaient des coupures rougeoyantes, des ecchymoses bleus et violettes. Elles étaient d'autant plus visibles avec la pâleur de sa peau, causée par une mauvaise alimentation.

Elle regrettait intérieurement d'avoir mis des talons, chaque pas qu'elle effectuait, résonnait dans les longs couloirs.

- Il ne faut pas qu'ils le sachent ! Il ne faut pas qu'ils l'apprennent. Je dois me dépêcher...Chuchota t-elle d'une voix rauque

Elle entra dans une pièce peu éclairée, elle s'empressa de fermer la porte derrière elle. Elle avait trouvé la pièce qu'elle cherchait.

- Oui, oui, oui ! Se réjouit t-elle

Elle se hâta de s'approcher des dizaines d'écrans d'ordinateurs qui étaient installés sur un large bureau.

Elle se dépêcha d'appuyer sur la souris du PC, il semblait qu'il s'agissait du moniteur principal. Elle tenta de l'allumer mais elle tomba sur un mot de passe qui verrouillait l'utilisateur.

- Et mince...Soupira t-elle

Elle se mit longuement à réfléchir puis finalement elle le trouva :

- C'est 1666. Ça vaut le coup d'essayer...

Elle tapa le mot de passe.

Avec joie, elle constata que c'était le bon.

- Je te connais trop bien...Sourit t-elle tristement

Alors qu'elle fouillait l'ordinateur, elle se dirigea vers sa boîte mail, elle fit de son mieux pour ne pas faire de bruits en tapant sur les touches. Elle entendit de l'agitation non loin d'elle, elle devait agir vite !

Elle écrit à l'adresse de son frère aîné :

Je suis bien vivante, je ne sais pas pour combien de temps mais je le suis, je t'en supplie, prends en charge Paige. Je ne peux pas te raconter en détails ce qui m'est arrivée, je ne veux pas t'attirer d'ennuis. Je suis certaine qu'elle a dû faire appel aux voisins, donc je pense qu'elle doit aller bien, malgré que je suis morte d'inquiétude...

Sans qu'elle ne s'en aperçoive, la porte s'ouvrit révélant une ombre menaçante. Elle était tellement concentrée dans la rédaction de ce témoignage.

Tu auras accompli ma toute dernière volonté, merci beaucoup. Sache que je t'aime de tout mon cœur, tu vas me...

- Tu vas me manquer, sniff...Dit une voix moqueuse derrière elle

Des pleurs exagérés accompagnèrent cette phrase.

Avant qu'elle ne puisse se retourner, son kidnappeur saisit sa gorge violemment et l'éloigna de l'ordinateur. Elle poussa des cris aigus affolés, elle tirait sur les manches de son sweat vert foncé pour éloigner ses mains de son cou, il s'empressa de mettre sa main sur sa bouche :

- Ferme-la ! Sale garce, t'essayais d'envoyer un appel au secours ! S'agaça t-il

Il eut subitement une voix mielleuse :

- Quelle bonne idée, bébé.

Elle se débattait contre lui, en vain, il était trop fort. Il sortit un collier pour chien et le mit autour de son cou, il y accrocha à l'harnais la laisse.

- Sauf qu'il va y avoir quelques modifications dans cet email, je dirais même beaucoup. Lui murmura t-il au creux de son oreille

Il la jeta brutalement par terre, profitant de sa faiblesse, il lui asséna de violents coups de pieds dans ses côtes et son visage faisant resaigner son nez.

- Ça t'apprendra à rester sage, à l'avenir. Se moqua t-il

Contre le sol et les membres déjà douloureux, elle n'arriva pas à bouger, elle regarda ce dernier attachait solidement la laisse à la chaise de bureau, qui se trouvait devant l'ordinateur, où par la suite il y prit place.

Elle essaya de se relever sauf qu'elle songea à s'en abstenir, son corps lui faisait trop souffrir, il avait réveillé des blessures qui venaient à peine de se refermer.

- Sois sage, sois sage, bébé. Ricanna t-il en tapotant sa tête

C'était humiliant, elle retenait des larmes de colère, il la prenait pour son animal de compagnie.

Elle cracha du sang par terre, elle n'y fit pas attention, ses yeux étaient posés sur le moniteur. Elle constata que comme il l'avait dit, il modifiait son email. Quelle horreur, il se faisait passer pour elle ! Pour amplifier ses inquiétudes, il s'empressa de le lui lire :

- Qu'est-ce que tu dis de ça ? "Pitié, viens me chercher, j'ai réussi à me glisser hors de la pièce où j'étais retenue prisonnière et j'ai pu accéder à un PC pour t'envoyer ce message. Sors-moi d'ici, je t'en prie, je suis piégée dans la maison des Baker à Duvley en Louisiane. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir survivre. Tu dois absolument me venir en aide... "

Pendant tout le long qu'il lisait, il avait imité sa voix d'une façon très parodique.

- C'est pas mal. C'est fou comme j'arrive à t'imiter à la perfection, hein ? Pouffa t-il

- Non ne l'envoie pas, je ne veux pas qu'il meurt ! Supplia la pauvre femme

- Réussi à me donner une bonne raison de ne pas le faire. Et peut-être, je dis bien peut-être que je ne lui enverrais rien du tout...Proposa son kidnappeur

- Dis-moi ce que tu veux, je te le donnerais. Promit t-elle

- Quand on y réfléchit, c'est idiot que tu me proposes ça, puisque je peux déjà t'obliger à faire ce que je veux. Désolée, bébé, t'aurais pas dû t'échapper de ta chambre, considère ceci comme ta punition.

- Non ! Non ! Lucas ! S'écria t-elle

Il appuya sur la touche "entrée".

- Oups, ma main n'a pas pu s'en empêcher. J'ai menti, ta punition n'est pas finie. Rit Lucas méchamment

- Ne m'approche pas ! Hurla t-elle

Elle essaya de retirer la laisse sauf qu'elle s'aperçut qu'il avait pris soin d'ajouter un verrou quand il la mettait.

Avec un rire sadique, il se leva pour s'avancer vers elle. Son ombre recouvrit la pauvre jeune femme, qui était terrorisée !


Deux ans plus tôt...

Dans une pièce plongée dans le noir complet, un homme se tenait devant plusieurs moniteurs qui filmaient des pièces inquiétantes montrant à l'intérieur des corps démembrés, un bain de sang tapissait sous eux.

Il respirait bruyamment, le corps tremblant, le visage dégoulinant de sueurs, sous ses yeux d'énormes poches noires violacées étaient encore plus visibles à la lumière des écrans.

Il semblait n'avoir pas fermer l'œil depuis des mois. Il retenait un fou rire durant un long moment, seulement il le laissa s'échapper.

Riant à gorge déployée, il ne cessa pas, c'était un rire malsain, maniaque, démentiel. Il finit par se calmer progressivement, il regarda avec un sourire tordu à l'écran son énième victime, il avait fini par mourir comme tous les autres.

C'était toujours la même chose, ses jouets finissaient soit tués par ses jeux sadiques soit ils se suicidaient, ne pouvant plus supporter les tortures interminables et monstrueuses qu'il leurs faisait subir.

Il avait envie d'une autre victime, elle ne lui en fournissait que s'ils l'avaient déçu ou qu'elle n'en voulait plus.

Il s'ennuyait vite, cependant, ses pensées folles et insensées se dirigèrent vers quelque chose d'autre ou plutôt vers quelqu'un...

Il l'avait laissé juste en face de son moniteur principal, il attrapa la caméra et appuya sur son bouton, il inséra la petite cassette.

Il se dépêcha de s'asseoir sur sa chaise de bureau, la caméra en mains. Bientôt s'afficha sur le petit écran une vidéo.

Dessus, un rire doux, espiègle ainsi qu'enjoué se fit entendre, il provenait d'une fillette adorable.

Elle avait un visage d'ange et son sourire rayonnant illuminait tout ceux qui le regardait. Elle virvelotait joyeusement, sa robe rose pailletée suivait le mouvement.

Un petit garçon l'accompagnait, il avait l'air assez gêné, il affichait un sourire plus petit.

Derrière eux, il y avait un magnifique champ de fleurs, prouvant que ça s'était passé soit pendant le printemps ou l'été.

C'était une de ces belles journées ensoleillées qui présageait qu'il n'aurait aucun nuage pour venir la gâcher.

- C'est beau ! Tu vois toutes ces fleurs, elles sont très jolies, ça ressemble au monde secret des fées, tu ne trouves pas ? S'adressa la petite fille au garçon

Hochant légèrement la tête, le petit garçon croisa ses bras sur sa poitrine.

La fillette, loin, d'être découragée par la timidité de son ami reprit :

- Je suis certaine que la reine des fées vit ici. Tous ces sujets adorent la musique et la danse, on arrivera peut-être à les faire venir en faisant...

- En faisant quoi ? S'enquit t-il

- Ça ! Rit t-elle allégrement

Avec un sourire doux, elle lui prit la main et se met à tourbillonner et à danser, elle tentait de l'entraîner avec lui. Toujours un peu timide, il ne fit que tourner sur lui-même.

- Maman, arrête de filmer...Demanda t-il discrètement

- Allons, fais un effort mon chéri, il nous faut des souvenirs. Rit sa mère

- Allez Lucas ! Le premier qui arrive à cet arbre là-bas a gagné, je suis certaine qu'il y a quelque chose de spécial, regarde comme il est fleuri ! Proposa la fillette

- Et que gagne le gagnant ? Questionna t-il

- Tout ce qu'il veut. Sourit t-elle

- Bon d'accord, j'arrive. C'est moi qui va gagner ! Accepta t-il

- Essaye donc de courir plus vite que moi ! S'esclaffa la petite fille

Ils coururent à en perdre l'haleine. Ils parcoururent le champ interminable, ils s'amusèrent à se rouler dans l'herbe, à jouer à chat, à colin maillard et à bien d'autres jeux.

Fatigués par toutes leurs activités, ils se reposèrent sous un arbre massive. La fillette avait posé sa tête sur les genoux du petit garçon.

Elle avait les yeux clos, se reposant un peu, Lucas en profita pour tendre une main hésitante sur ses cheveux longs et bouclés, il se mit à caresser tendrement la fillette.

Quand elle ouvrit les yeux, ils parlèrent longuement avec agitation et dynamisme.

Lucas lui offrit alors l'un de ses rares sourires, celui-ci était sincère, franc et doux.

- Les enfants venez manger, vous allez adorer j'ai pris tout ce que vous aimez ! Cria la voix de Marguerite Baker

- On arrive. Répondirent-ils en chœur

La vidéo se coupa à cet instant précis. Lucas Baker tenait à présent la caméra avec des mains tremblantes.

Il jeta celle-ci sur le bureau qu'il y avait devant lui. Restant assis, il se mit à tirer sur les bords de sa capuche et tentait vainement d'y enfouir son visage.

Il serrait ses dents rageusement.

- Combien de temps je vais devoir... Attendre ?! Hurla t-il à s'en casser la voix

Subitement, il entendit le bruit d'une notification provenir de son ordinateur. Il se dépêcha de s'approcher de son PC et d'ouvrir l'onglet.

Une page web s'afficha, montrant la photo d'une belle jeune femme : elle avait une abondante chevelure, ils étaient aussi longs que ceux d'une sirène, bouclés et châtains clairs, elle avait des sourcils épais bien tracés, des yeux en amande pétillants, reflétant la malice et la douceur, ils étaient de couleur noisette, son petit nez en trompette et ses lèvres charnues rosées.

Sur la photo, elle affichait un sourire radieux.

- Je t'ai enfin retrouvée ! Je t'ai enfin retrouvée ! S'excita t-il

Il approcha sa main de l'écran pour la caresser, comme si elle se trouvait réellement face à lui, il amena ses doigts vers ses cheveux passant par son visage. Finalement, il approcha ses lèvres pour les poser sur celles qui étaient projetées.


Il était très tard, tout le monde dans le quartier de Gardien District dormait paisiblement, se reposant pour se réveiller très tôt le lendemain.

Pourtant, les occupants de la maison qui se trouvaient au coin de la rue ne semblaient pas être endormis.

Une jeune femme y demeurait seule avec son unique enfant, contrairement à ce que l'on pouvait croire de ce genre de fille de son âge, elle assumait la responsabilité d'être mère.

Extrêmement indépendante, elle parvenait à subvenir aux besoins de sa fille qu'elle chérissait tant.

Ève Montgomery travaillait toujours sur son ordinateur portable dans la cuisine.

Les températures variaient énormément en Louisiane alors que c'était bientôt la fin de l'automne. Il y faisait une chaleur épouvantable, des gouttelettes de sueurs s'écoulaient le long des tempes d'Ève.

Elle tentait de se rafraîchir en agitant sa main devant son visage. Cette astuce n'eut pas trop grand effet.

Soupirant lourdement, elle espérait regagner sa chambre au climat plus doux.

Heureusement que son frère lui avait laissé ce PC, elle n'avait pas trop les moyens. Elle était reconnaissante envers ce dernier, elle se rappelait quand il lui avait proposé d'y vivre, au début elle était assez réticente toutefois il avait trouvé un argument incontestable...

En effet, il l'avait achetée il y a bien des années pour être proche de sa famille, mais il était parti depuis longtemps et vivait désormais en Floride avec sa femme et ses enfants.

Ève remplissait depuis bientôt trois heures des rapports, en tant que jeune agente de chambre morturaire elle avait énormément d'administrations à gérer.

De plus, elle était une nouvelle recrue et ses responsables voulaient connaître le degré de son niveau.

Tandis qu'elle conclut le dernier rapport, elle s'empressa de les envoyer.

- Enfin fini !

- Maman ? Dit une voix ensommeillée

- Oh désolée trésor, je t'ai réveillée ?

- Non pas du tout, c'est juste que je ne dors pas quand je n'ai pas eu mon bisou du soir.

- Ma petite chérie.Viens me serrer dans tes bras.

Ève embrassa avec douceur le front de sa fille, elle caressa tendrement ses cheveux. Elle adorait les grands yeux vert eau pétillants de son enfant, elle la trouvait adorable.

- Allez Paige, tu dois retourner te coucher, les petites filles ont besoins de sommeil pour bien grandir.

- Toi aussi Maman, ne te fatigue pas trop.

- Oui de toute façon j'ai terminé. Je vais juste éteindre l'ordinateur.

- D'accord, bonne nuit Maman. Fais de beaux rêves à demain...

- Toi aussi fais de beaux rêves, mon cœur. Bonne nuit.

Alors qu'elle s'apprêtait à éteindre, une notification venant de sa boîte mail s'afficha.

- Tiens, je me demande qui ça peut être à cette heure-ci...

Ève ouvrit l'onglet et lit le message :

Coucou Evie, c'est moi ta cousine Alyssa, ça fait un bail. Je suis vraiment désolée si je n'ai pas pu te répondre plus tôt il s'est passé des choses pas très évidentes dans ma vie. Je sais bien que je t'ai inquiétée en ne répondant pas à tes messages, pardonne-moi.Tu me manques beaucoup, j'ai très envie de te revoir pour qu'on parle toutes les deux.

Tu m'as fichu une peur bleue, ça fait 3 mois que je n'ai pas eu de tes nouvelles. J'ai tenté de te joindre en t'appelant au téléphone je n'ai pas eu de réponses...Peu importe tout ce qui compte c'est que tu vas bien. Ça me ferait énormément plaisir qu'on se voit, de toute façon je demanderais un congé, dis-moi quand tu seras libre.

J'ai une idée qui pourrait te plaire, ça te dirait de venir le soir d'Halloween j'organiserais une fête. Comme ça tu pourrais t'aérer les idées, tu travailles beaucoup trop Ève, tu as besoin de t'amuser un peu. Je te promets que ça sera une fête inoubliable.

Une fête d'Halloween ? Ça me branche, j'adore c'est une de mes fêtes préférées.

Contente que ça te plaise, je te donnerais l'adresse, surtout ne soit pas affolée en voyant le décor mortel que je vais préparer. Ça ressemblera à une véritable maison hantée. Tu verras ça va être exceptionnel.

J'ai déjà en tête le déguisement que je vais mettre.

Fais-toi la plus sexy, il faut que t'attire le regard de tous les invités.

T'en fais pas et toi aussi tu dois être hyper belle.

Je pense que ce que je vais mettre va te plaire.

Ça c'est sûr t'as toujours capté l'attention de tous.Il faut que j'y aille maintenant, je suis épuisée, je dois me réveiller très tôt demain. On reste en contact, bonne nuit.

Bonne nuit, dors bien.

Toi aussi.

Ève éteignit son ordinateur. Le sourire aux lèvres, elle se dirigea dans sa chambre. Elle avait hâte de revoir Alyssa.


Il restait deux jours avant le 31, elle se voyait déjà en train de passer un bon moment avec sa cousine.

Elle chercha en ville accompagnée de Paige, un déguisement. Elle regarda les rayons qui exposaient des ensembles époustouflants.

Paige restait un peu réticente à l'idée de rester avec la voisine pendant que Ève serait à une fête.

- Je suis sincèrement désolée, mon ange, mais je n'ai pas envie que tu aies peur en venant avec moi. Alyssa m'a assurée encore aujourd'hui qu'elle a fait une décoration très réaliste et qui donne des cauchemars.

- Bon d'accord, tu me promets de me ramener des bonbons ?

- Oui, je t'en ramènerai des tonnes. Je t'aime ma chérie.

- Moi aussi, Maman.

- Tiens, ça me plaît beaucoup ça. Une mariée morte, c'est plutôt original. Je prends.

Le costume était composé d'une perruque blonde platine, d'une longue traîne blanche délavée ressemblant à une toile d'araignée, une robe ensanglantée de la même couleur qui arrivait au-dessus des genoux, des collants déchirés et des talons aiguilles noires.

Elle était parfaite, Ève se dépêcha de prendre cet ensemble, elle alla à la caisse pour la payer.

Le soir suivant ce fut Halloween, Ève se préparait depuis bientôt deux heures dans la salle de bain.

Elle avait mis un mascara noir coulant et de eye-liner pour donner un aspect glauque et morbide, un rouge à lèvres sanglant recouvrait ses belles lèvres.

Elle avait revêtu son déguisement, Ève se trouva fabuleuse. S'apprêtant à prendre la route, elle dit au revoir à sa fille et remercia sa voisine :

- Ça va aller mon ange, je t'aime, je t'aime, un bisou ?

Paige avec un petit sourire embrassa sa mère.

- Encore merci Madame Huggins de bien vouloir garder mon petit trésor.

- Oh il n'y a pas de quoi ma chère, vous avez toujours été aimable et serviable envers moi, il est normal que je vous rende la pareille.

- Merci, je ne saurais pas quoi faire si vous n'étiez pas là. S'il y a le moindre problème, un accident que j'espère n'arrivera pas appelez-moi. Je vous ai donné mon numéro de téléphone normalement.

- Oui je l'ai, passez une bonne soirée.

- Merci vous aussi. Bisou mon cœur, je te promets de te ramener pleins de sucreries. Je t'oublierais pas.

Ève se mit en route, elle roula pendant quarante minutes pour arriver à l'endroit que lui avait indiqué sa cousine.

Elle se gara devant une grande demeure, posant un pied sur le sol poussiéreux, Ève entendit la musique assourdissante provenir de la propriété.

Éclairée par les phares de sa voiture, elle se dirigea vers la grande grille, étonnamment elle s'aperçut qu'elle était verrouillée par des chaînes.

Ève haussa les épaules puis remarqua le bouton de l'interphone, elle se dépêcha d'appuyer dessus, à nouveau elle n'obtint aucune réponse.

- La musique doit couvrir la sonnerie de l'interphone. Soupira Ève

Elle saisit son téléphone pour composer le numéro d'Alyssa. Il sonna sans qu'elle ne décroche, subitement elle reçut un message de sa cousine :

Tu es arrivée, je suis désolée si je peux pas répondre tu n'entendrais rien à cause de la musique.

Oh c'est pas grave, oui je suis arrivée mais je n'arrive pas à entrer.

Il faut tu passes par un raccourci qui te mènera de l'autre côté de la maison, on a verrouillé la porte d'entrée principale afin d'éviter que des bestioles ne rentrent.

OK, indique-moi où il est et j'irais.

Tu dois suivre un petit sentier, tu ne risques pas de le rater il continue tout droit sans s'arrêter.

Bon, bah j'y vais alors. À tout de suite.

Ève récupéra la clé de sa voiture sur le contact et ferma toutes les portes, elle la rangea dans son sac à main. Suivant les instructions d'Alyssa, Ève se retrouva devant ce qui semblait être l'annexe de la propriété.

Heureusement les lumières extérieurs éclairaient les pas d'Ève qui s'avança en direction de la porte.

À son plus grand étonnement elle n'était pas verrouillée. Ève pénétra lentement dans la maison délabrée. Se retrouvant dans le noir complet, la jeune fille s'éclaira à la lumière de la lampe de son portable.

Dans cette obscurité totale, Ève ressemblait à un fantôme, vêtue de sa robe de mariée. Dépassant l'entrée, la jeune maman ouvrit une autre porte qui menait au couloir.

À peine eut-elle mis un pied, Ève éprouva un malaise, il n'y avait pas un seul bruit. Ce qu'elle vit lui donna la chair de poule, l'endroit était dans un état déplorable, on aurait dit qu'il s'était écoulé des siècles pour qu'il soit ainsi.

Le papier peint était arraché à certains endroits du mur, là où il y en avait les motifs étaient effacés, dessus trônaient des cadres et des tableaux qui représentaient des illustrations glauques.

Le sol était sale et poussiéreux. Ève marcha sur des débris de verre et de bois brûlé, déconcertée, elle fronça les sourcils.

Ne voyant pas où elle mettait les pieds, la cheville d'Ève se tordit, avec un gémissement de douleur sa peau rencontra un des morceaux de verre.

Lacérant sa peau douce et sans aucun défaut, Ève plissa les yeux en sentant le sang chaud s'échappait de la blessure, se répandant comme une tache d'encre.

- Génial, c'est assorti avec mon déguisement. Ironisa Ève en faisant référence au faux sang sur sa robe

S'accroupissant, Ève, avec hésitation, approcha sa main du bout de verre qui était planté dans sa peau.

Elle respira une grande bouffée d'air puis retira d'un coup sec le verre et le jeta derrière elle pour ne plus le rencontrer...

La lésion qu'elle s'était faite continuait à l'irriter.

- Si j'aurais su, je n'aurais pas mis des talons...Souffla Ève

Reprenant son chemin de façon un peu moins optimiste et ravie, à l'idée de faire la fête.

Le lieu dégagait une odeur nauséabonde, ça sentait la moisissure et les corps qu'on abandonnait au soleil pour qu'ils pourrissent.

Elle arriva à la cuisine. Comme le couloir, elle était saccagée.

- Alyssa ? Où es-tu ? Je suis arrivée.

Personne ne lui répondit. Un silence angoissant trônait, seul le vent qui soufflait et battait contre les volets lui répondit. L'atmosphère était lourde chargée d'énergie négatives.

- Alyssa ? Tu es là ? Insista Ève

Ève, qui ne regardait pas devant elle, se cogna contre la table.

- Aie...Se plaignit t-elle

Elle l'éclaira et découvrit dessus une marmite rouillée, elle ne souhaitait pas savoir ce qu'elle contenait. Juste en face un journal s'y trouvait.

Poussée par la curiosité, Ève s'approcha et l'éclaira :

Duvley Daily

Une famille disparue dans d'étranges circonstances...

Ève commença à ne plus être à l'aise, ça n'avait pas l'air d'être un faux journal, d'ailleurs elle le connaissait.

- C'est quoi ce délire ?! Où est-ce que je suis réellement ?

Cet endroit ne paraissait pas être un simple décor, tout dans les moindres détails étaient bien trop réalistes.

Les odeurs repoussantes, elles pouvaient être simulées bien entendu, les insectes par terre qui se promenaient ne semblaient pas être des faux.

Au fond d'elle, Ève essayait de se rassurer.

Elle posa finalement une main sur le couvercle de la marmite, quand elle l'ouvrit elle découvrit avec horreur un ragoût humain, des cafards énormes en sortit.

Refermant le couvercle aussitôt, Ève ne put s'empêcher de pousser un cri, c'était dégoûtant ! Elle entendit des bruits de pas précipités provenir d'en haut.

Ils étaient lourds et faisaient grincer le plancher qui se trouvait à l'étage.

- Alyssa ? C'est toi ? Interrogea Ève d'une voix peu rassurée

Sentant l'adrénaline grimpait de plusieurs crans, Ève, avec beaucoup de courage décida de poursuivre son exploration.

- Ce n'est pas drôle, si tu voulais me faire une blague ça m'amuse pas ! Je suis sûre que tu peux m'entendre !

Elle s'engagea dans un nouveau couloir, devant elle un escalier menait vers le grenier, elle songea à ne pas s'y rendre tout de suite.

Continuant tout droit, elle entendit brusquement quelqu'un tousser. Le cœur bondissant dans sa poitrine, Ève resta figée sur place. Elle sut d'où provenait le bruit.

Il venait de la porte au fond qui se trouvait à droite. Ève inspira de l'air comme si c'était la dernière fois puis elle ouvrit la porte lentement.

Il s'agissait d'un petit salon tout aussi dévasté que les autres pièces, sur l'un des canapés quelqu'un était assis et ligoté...Effarée, Ève reconnut la personne :

- Alyssa ?!

Se précipitant pour la rejoindre, Ève trouva dans un piteux état sa cousine. Son visage blessée était d'une pâleur inquiétante, son corps étaient remplis de bleus et de coupures saignantes, ses vêtements étaient sales et déchirés.

Ève secoua doucement Alyssa pour la réveiller :

- Alyssa, je t'en prie, réponds-moi, oh mon Dieu qu'est-ce qu'il t'est arrivée ?

- Ève c'est toi ? Que fais-tu là ?! Va-t-en ! Pars tant qu'il est encore temps !

- Quoi ?! Je comprends rien, tu m'as invitée à venir ici pour qu'on passe Halloween ensemble !

- Ce n'est pas moi ! C'est lui qui m'a obligée à te faire venir ici, je suis désolée, je voulais résister, j'ai pas pu, il m'a torturée pendant des heures interminables. J'en pouvais plus, j'ai fini par accepter. Je sais pas ce qu'il te veut. Tu dois partir vite ! Pars ! PARS ! S'affola Alyssa

- Non je ne partirais pas, pas sans toi ! Refusa Ève

- Tu ne peux plus rien pour moi...Soupira sa cousine

- Je peux pas t'abandonner. Je vais te libérer ! Déclara Ève

Ève aida Alyssa à se lever et elle essaya de défaire les liens.

Ève ne fit pas attention aux craquements du plancher et des pas qui s'approchaient, trop occupée à vouloir sauver Alyssa.

- J'y suis presque ! Un tout dernier effort...

Alors qu'elle allait retirait les cordes, Alyssa poussa un cri déchirant et du sang gicla sur le visage d'Ève. Une pelle avait traversé la gorge de sa pauvre cousine.

Un rire fou déchira le silence lourd.

Ève regarda choquée le corps ensanglanté de sa cousine tombait inerte sur le sol. Derrière se révéla un vieil homme à l'air complètement dément.

C'était lui qui venait de tuer sa cousine de sang-froid et il allait certainement s'en prendre à Ève maintenant !

Les membres tremblants à la vue du corps sans vie d'Alyssa. Ève s'écria anéantie :

- POURQUOI ?! Elle n'avait rien fait !

- Rien fait ? Oh non, elle a essayé de s'échapper, elle ne voulait pas faire partie de la famille. Elle a osé repousser ma petite fille, elle ne voulait pas être sa grande sœur, cette sale truie ! Cracha t-il d'une voix envenimée

- C'était moi que vous aurez dû tuer, pas elle ! Mon Dieu, j'aurais voulu qu'on échange de place. Oh Seigneur, pourquoi ? Se lamenta Ève

- Tu as raison, c'est à toi de prendre sa place. Ricana le vieil homme

- Espèce de taré ! Je ne me laisserais pas faire ! Si vous croyez que vous aller gentiment vous approchez de moi, vous vous mettez le doigt dans l'œil ! Rétorqua Ève

Et à ces mots, Ève s'enfuit en courant. La respiration saccadée en repensant à ce qui était arrivé à Alyssa.

La voix dérangée de cet homme résonna non loin d'elle :

- Petite biche, tu ne peux pas t'enfuir. Chantonna t-il

La rattrapant à une vitesse flagrante, Ève le fixa abasourdie, ses yeux se posèrent sur la table de la cuisine, une arme était à sa portée :

- N'approchez pas ! Je ne veux faire de mal à personne alors écartez-vous de mon chemin ! Ordonna Ève en brandissant rapidement un large couteau sur la table

- Moi aussi, mon chou, je n'en fais que si on m'y oblige. S'esclaffa Jack en désignant la lame

- Dégagez de mon chemin ou vous allez perdre une main et aussi des doigts, je vous ai prévenu, alors poussez-vous !

- Tu parles trop ! S'impatienta t-il

Sans qu'elle ne s'y attende, il l'assomma avec sa pelle. Le corps d'Ève s'écroula contre le plancher poussiéreux tel une marionnette dont on avait coupé les fils.

Le couteau s'échappa de sa main. Du sang coula de l'arrière de son crâne et se répandit sur le sol.

Maintenant inoffensive, il s'avança vers elle pour se pencher. Avec un sourire narquois, il pouffa :

- C'est comme si tu m'attaquais avec des cornes inexistantes, ma biche.

Il ne l'avait pas tué, elle respirait encore. Jack rit bruyamment et s'empressa de soulever Ève pour la mettre sur son épaule, l'emportant ainsi avec lui.

À présent ligotée à une chaise, Ève était encore inconsciente, sa tête était en avant, sa traîne de mariée morte lui tombait sur son visage.

Revenant lentement à elle, elle entendit des voix fortes et agressives. Il y avait de l'agitation autour d'elle malgré que tous ses sens étaient encore flous.

Ève ne voyait pas grand chose à cause du voile qui se composait dans son déguisement d'Halloween, doublé par les longs cheveux blonds de la perruque.

Ève écarta ses cheveux pour dégager sa vue et elle rejeta également sa traîne en arrière, en secouant sa tête.

Elle sentit son cœur se contracter en s'apercevant qu'elle ne pouvait pas bouger ses poignets, ils étaient attachés aux accoudoirs d'une chaise par des charnières solidement serrées, elle y ressentit un engourdissement.

Ève n'osa pas lever les yeux, elle le fit à l'entente d'une voix graveleuse :

- De retour parmi nous, fillette ?

Elle décela toute la moquerie dans cette phrase qu'il venait de prononcer.

L'homme menaçant de tout à l'heure ! Ève avala difficilement sa salive, elle ne se rappelait pas ce qui s'était produit après son altercation avec ce dernier.

Sa vue redevenant plus lucide, elle prit enfin connaissance de son nouvel environnement.

Elle se trouvait dans une salle à manger qui était dans un état épouvantable, elle sentait une horrible odeur de viande en décomposition et de chair brûlée.

Attablés avec elle, elle reconnut sans peine les propriétaires de la maison qu'elle avait vus dans les cadres photo.

Seulement un détail la surprit, elle n'avait vu nulle part la vieille dame qui était assise à sa gauche.

Ève décida de ne pas y prêter attention.

Sur la table qui se trouvait devant elle, il y avait des assiettes sales qui débordaient d'immondes mets. Elle reconnut avec dégoût des intestins dans son plat ou autres organes qu'elle n'arrivait même pas à identifier tant ils étaient avariés.

Ève n'était pas une personne fragile à la vue des organes ou du sang, elle avait l'habitude comme elle travaillait dans la morgue, même bien avant son travail elle n'avait jamais été quelqu'un de facile à écœurer.

Seulement ce qui la dérangeait c'était qu'ils n'avaient pas pris la peine de nettoyer la nourriture qu'ils consommaient. Ils la mangeaient sans aucune préparation et l'odeur qui en émanait le prouvait.

Elle sentit la nausée lui montait à la tête en voyant ces individus dévoraient avec appétit ce repas répugnant.

- Allons ne sois pas timide, ma petite, mange tout ce dont tu as envie. Ne te prive pas. Je l'ai préparée rien que pour toi. Encouragea Marguerite d'une voix douce

- Que s'est-il passé ? Oh ma tête...Tout est si confus...Souffla Ève

- Dépêche-toi d'avaler ton assiette, ça va refroidir et c'est pas bon quand c'est froid. Railla Lucas

- Qu'est-ce que vous me voulez ? Interrogea Ève

Elle essaya de défaire la prise qu'avait les charnières sur ses poignets, elle n'y parvint pas.

- Relâchez-moi ! Vous m'avez piégée ! S'écria t-elle

Voyant qu'ils ne prêtaient pas attention à elle, elle essaya de trouver un moyen pour qu'ils l'écoutent.

Ève finit par en découvrir un. Elle se prépara alors à tout faire pour les exaspérer, ayant toujours la capacité de bouger ses jambes, elle se mit à les cogner en faisant trembler dangereusement la table.

Le bruit des assiettes qui raclaient brutalement la table se fit entendre.

Ne s'y attendant pas les Baker sursautèrent, seule la vieille femme restait imperturbable. Elle ne s'arrêta pas pour autant.

- Quelle fougeuse. Se moqua Lucas qui essayait d'empêcher son assiette de tomber par terre

Il ne cessait de rire en voyant la fille se débattre comme un beau diable. Trouvant la situation hilarante.

Sa mère, qui n'était pas de son avis, lui jeta un regard noir. Elle s'adressa à Ève en colère :

- Arrête ça tout de suite !

Ève répondit par un sourire provocateur et continua.

Rageusement, Jack Baker attrapa ses jambes sous la table pour les repousser en arrière violemment, qu'elle faillit bien tomber avec sa chaise !

- Reste tranquille, ma fille. Ou je serais obligé de couper tes jambes ! Menaça t-il

- Allez-y ! Faites-le, il me restera ma bouche, je cracherais dans la nourriture et dans votre figure ! Vous allez m'écouter attentivement. Je ne vous connais même pas, pourquoi m'avoir enlevée ?! Vous voulez une rançon, vous perdez votre temps, je n'ai plus de parents et moi c'est à peine que je commence mon travail en tant qu'agente de chambre mortuaire. Alors laissez-moi partir ! S'insurgea Ève

- On n'a pas besoin d'argent on a déjà tout ce qu'il faut. Oh ma pauvre petite, tu n'as plus de parents, la chaleur d'un foyer, il n'y a rien de meilleur. La nôtre te l'apportera. Répondit Marguerite

- Tu as un beau métier, ma fille, je suis très fier de toi. Tu pourras alors nous aider. Complimenta Jack

Elle le regarda offusquée et confuse par la dernière phrase qu'il venait de prononcer.

- C'est génial, c'est bien le taf que je voulais faire. Ajouta Lucas avec un clin d'œil

- Vous comprenez ce que je dis à la fin ? Dites-moi ce que vous me voulez ?! S'agaça Ève

- On ne veut rien de plus rien de moins que...toi ! Sourit sadiquement Jack

Perdant de son assurance à l'entente de cette réponse inquiétante, Ève s'emporta :

- Quoi ?! Laissez-moi partir, je ne peux pas laisser ma fille toute seule ! Elle mérite de pouvoir grandir avec le soutien de sa mère. Je me moquerais bien de ce qui pourrait m'arriver si seulement il y avait quelqu'un de confiance qui s'occuperait d'elle !

- Oh non tu ne vas pas partir, tu fais partie de la famille désormais. Tu vas rester avec nous. Tu n'as pas besoin d'une fille ingrate, tu en as une toute nouvelle et c'est Eveline. Elle partagera son don avec toi, fillette, et c'est la chose la plus merveilleuse que tu puisses recevoir. Coupa sèchement Jack

- De qui parlez-vous, qu'est-ce vous racontez ?! Je ne veux pas une autre fille, je veux la mienne. Si vous êtes une famille comme vous le dites, vous devriez comprendre, imaginez donc un seul instant que l'un de vous disparaissez, arriveriez-vous à y survivre ? Tenta Ève désespérément

- Oh elle va presque me faire pleurer. Ricana Lucas

- Son don nous a réunis pour toujours, aucun de nous ne disparaîtra, pauvre idiote ! Cracha Marguerite

- Laissez-moi alors contacter un de mes proches pour qu'il s'occupe de ma petite Paige. Demanda Ève

Seulement à nouveau, c'était comme s'ils n'avaient rien entendu.

- Je promets de ne rien demander de plus. Je le jure ! Vous pourriez faire ce que voulez de moi, juste après que je prévienne quelqu'un que je ne pourrais pas revenir. Je trouverais une excuse cohérente, je ne vous dénoncerai pas, vous pourriez surveiller ce que je vais dire...Assura t-elle

L'idée de devoir délaisser sa fille était insupportable pour la jeune femme. Elle en avait le cœur brisé. C'était bien sa seule faiblesse.

Malgré qu'elle était une femme forte, elle ne pouvait empêcher que des larmes naquirent aux coins de ses yeux, elles dévalèrent le long de ses joues. Tout ce surplus d'émotions, ça la faisait craquer.

- Calme-toi, calme-toi. Ne te mets pas dans des états pareils, il n'y aucune raison, tu es notre invitée d'honneur, ce soir. Allez ma biche, sèche tes larmes, allons tu dois te nourrir, il ne faut pas que tu te laisses mourir de faim. Elle te veut en vie. Elle n'arrête pas de le chuchoter...

Il jeta un coup d'œil en direction de la vieille femme, mais ses yeux fous revinrent aussitôt sur Ève.

Il disait ça comme si c'était elle qui n'était pas normale d'agir ainsi, il la retenait contre son gré mais c'était comme si elle ne faisait que passer un moment paisible avec eux.

Ève, le visage ravagée par les larmes, regarda avec des yeux fatigués le patriarche Baker, ne sachant que dire.

Ces gens-là, on ne pouvait pas les raisonner, ils étaient fous et n'avaient visiblement aucune empathie.

Jack sourit satisfait de l'avoir fait taire, il se leva de sa chaise et s'approcha vers elle pour plonger une main dans le ragoût répugnant.

Il avança lentement sa main remplie de cette nourriture indigeste vers les lèvres pulpeuses de la jeune fille.

- Avale ça, ma biche, tu as besoin de reprendre des couleurs. Ordonna Jack

- Ouais c'est ça Cendrillon, t'en as peut-être pas l'habitude de goûter à de si bonnes choses. Profite c'est ton jour de chance. S'esclaffa Lucas

- Lucas. Réprimanda doucement Marguerite

Faiblissant à vue d'œil, Ève chuchota assez fort :

- Il me faut mes médicaments. Maintenant...

- Tu oserais refuser la nourriture que ma très chère Marguerite t'a préparée avec autant de soins ? S'indigna Jack furieusement

- Comment tu peux savoir si t'aime pas si t'as pas goûté ? L'enfonça Lucas

- Mes comprimés...sont...dans le sac...Respira difficilement Ève

Les Baker ne la prenant pas au sérieux se moquèrent d'elle. Mais elle ne mentait pas un filet de sang s'échappa de son nez, elle se mit à éternuer du sang.

Quand ils vurent qu'elle ne cessa pas de déverser du sang sur la table. Jack laissa tomber le ragoût de sa main dans son assiette.

- La sale petite garce ! Je suis sûre qu'elle a fait exprès de cracher du sang sur ma nourriture ! Elle l'avait dit tout à l'heure ! S'époumona Marguerite

Le nez ensanglanté, la respiration haletante, Ève essayait tant bien que mal de ne pas rejeter du sang. Son état piteux n'empêcha pas Marguerite de venir la secouer brutalement :

- Moi qui me suis fatiguée à la tâche ! Ingrate ! Excuse-toi ! Regarde-la Jack ! Tu ne la trouves pas malpolie ?! S'égosilla Marguerite

Son mari leva les yeux au ciel, il semblait avoir l'habitude que sa femme lui fasse ce genre de scènes...Il soupira longuement.

La pauvre Ève était ballottée dans tous les sens, elle ne réagit même pas, se sentant trop affaiblie. Elle la gifla violemment, Ève la fixa offensée d'avoir été victime d'un geste aussi familier.

- Qu'est-ce qui vous prend de me frapper ?! Vous n'êtes pas ma mère ! S'offusqua Ève

- Oh que si, tu as été très vilaine ! Tu mérites une punition exemplaire ! Petite peste ! C'est moi ta mère ! C'est moi ta mère ! Assura Marguerite

La matriarche se mit à l'étrangler avec violence ! Ève paniqua en sentant les mains de cette dernière serraient sa trachée, empêchant l'oxygène d'entrer.

Lucas, quant à lui, observait le spectacle avec ravissement.

- Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! S'étouffa Ève

Leur captive éternua encore du sang.

- Nous qui t'ouvrons les portes de notre maison ! T'offrons un merveilleux repas ! Donzelle mal élevée ! Aboya Marguerite

- Ferme-la Marguerite et lâche-la ! Dépêche-toi de lui ramener ses comprimés ! Evie ne veut pas qu'elle meurt pas avant de savoir si elle a envie de partager son don. Et toi Lucas met-la dans une des chambres. Elle a visiblement besoin de repos. Tu t'occuperas de lui donner ses médocs. Intervint enfin Jack

Quand la mère Baker s'éloigna finalement d'elle, Ève se mit à tousser bruyamment. Elle s'empressa de respirer.

- Ça doit être à force de dormir dans des greniers que Cendrillon a chopé pleins de microbes. Ironisa le fils

- Oublie pas de l'attacher ! Coupa Jack

- Ah ouais et comment veux-tu qu'elle ait la force de s'échapper, vieux, si elle n'arrive pas à manger ? S'exaspéra Lucas

- Fais-le comme même ! Grommela Jack

Ève finit par ne plus entendre quoi que ce soit, son audition fut troubler par des sifflements insupportables. Sa vue se brouillait, elle finit par tomber dans l'inconscience.

Pendant ce semi-sommeil, elle commença à voir les moments heureux qu'elle avait passé avec sa fille, elle se revoyait en train de peigner les cheveux de Paige qui se trouvait sur ses genoux. Elle l'entendit lui conter avec enthousiasme comment s'était passée sa journée.

Ève racontait des histoires passionnantes à sa fille qui était littéralement suspendue à ses lèvres. La jeune maman se revit en train de préparer des pâtisseries succulentes, des gâteaux à la crème onctueuse à son unique enfant lorsqu'elle se sentait nerveuse ou triste.

Ève chantait d'une voix envoûtante pour calmer les peurs nocturnes que rencontraient parfois Paige.

Elle crut sentir quelque chose de mouillée sur son visage, étais-ce son imagination ?

Elle jouait pendant des heures avec sa fille. Elle la portait dans ses bras et la serrait avec tendresse.

On disait qu'on revoyait toute notre vie défilée quand on s'apprêtait à quitter ce monde.

Allait-elle mourir ?

Brusquement elle revint à elle, le sang sur son visage avait été nettoyé à son grand étonnement. Elle respira à pleins poumons :

- Oh mon Dieu, j'ai bien cru que mon heure était venue...Souffla t-elle

Ève entendit une voix familière l'appeler :

- Maman...

- Paige ? C'est toi, mon cœur ? J'ai dû m'endormir après être rentrée, ça a dû être une nuit mouvementée et éprouvante, pourtant je n'arrive pas à me rappeler de la soirée...

Sa fille acquiesça :

- Tu as eu un malaise, tu ne te sentais pas bien. Maman, pourquoi tu m'as rien dit ? Ton nez n'arrêtait pas de saigner.

- Ma chérie, je ne voulais pas te le cacher. Je suis très malade mais j'essaye de me soigner. Je te promets que cette vilaine maladie ne m'empêchera pas de m'occuper de toi. Je ferais tout pour être une mère toujours présente, affective et à l'écoute. Je satisferais tous tes besoins, toutes tes envies, parce que tu le mérites. Tu ne m'en veux pas, mon lapin ? Reconnut Ève

- Non je ne t'en veux pas, Maman. Je suis très heureuse de t'entendre dire tout ça, bientôt...Tu accepteras mon don. Sourit sa fille d'une étrange façon

- Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ? S'inquiéta Ève

- J'ai dit que rien ne pourra nous séparer, désormais. N'est-ce pas, grand frère ? Répéta t-elle

- Grand frère ? S'étonna Ève

- Ouais, vous serez ensemble pour toute la vie et même après. Ricana Lucas en sortant de l'ombre

- Qu'est-ce que vous faites là ? Ce n'était pas un mauvais rêve ? S'affola Ève

Ève essaya de se lever, en vain, elle se mit à paniquer en réalisant qu'elle était attachée au lit.

- Un rêve ? T'as pas l'air de venir de ce monde. Rit méchamment Lucas

- Mais Paige...Essaya t-elle

Ève regarda en direction de la fillette, ce n'était plus sa fille qui se tenait au-dessus d'elle mais une petite fille effrayante qui avait de longs cheveux noirs.

- Je suis contente que ton nez s'est arrêté de saigner, Maman. Tu sais, j'ai même eu peur pour toi. Ça ne m'était jamais arrivée.

- Maman ? Je ne comprends pas, il y avait ma fille, j'ai sûrement halluciné...

- Non, Maman, tu n'as pas halluciné, je suis ta fille.

Ève essaya de rester calme en dépit des battements frénétiques de son cœur.

- Comment t'appelles-tu ? Questionna la jeune femme

- Eveline, Papa dit que mon prénom est le plus beau du monde. Et je le crois. Répondit la fillette

- Mon ange, je ne suis pas ta vraie maman. Dit délicatement Ève

- Si tu l'es à présent, tu vas voir comme on sera heureuses. On mangera notre gâteau préféré, celui qu'on raffole, le gâteau aux fruits rouges. Insista Eveline

- Comment tu arrives à faire ça ? Tu arrives à entrer dans la tête des gens...S'horrifia Ève

- Évidemment, idiote. Je suis unique. Personne ne me ressemble, je suis exceptionnelle. Se moqua Eveline

- Tu n'es pas humaine. Affirma Ève

- Oui, je ne suis pas humaine. Mais ça ne m'empêche pas de vouloir être aimée, tout ce que je veux c'est une famille. Avoua la petite fille

Elle eut alors pitié de la fillette, elle semblait être malheureuse et ne pas connaître l'amour d'une mère.


- Comment es-tu née ? S'enquit Ève

- J'ai été créée. Dit Eveline

- Tu n'as donc pas de parents ? Tu n'as ni père ni mère biologique ? Supposa Ève

- Non, malheureusement. Cependant, j'ai trouvé enfin une famille, j'ai un père, une mère et un grand frère. Ma grande sœur ne voulait pas de moi, elle me méprisait. Avoua Eveline

- Tu as déjà une mère adoptive alors pourquoi veux-tu que je le sois également ? Demanda Ève

- Maman Marguerite commence à se faire vieille, elle ne peut plus s'occuper de moi. Et Mia refuse d'être ma mère. Toi en revanche tu es très jeune. Tu n'as que dix-neuf ans et tu as des attentions qu'elles n'ont pas. Expliqua Eveline

- Trésor, je l'accepterais, seulement j'ai déjà une fille et toi tu as déjà une famille. Soupira Ève

- Ce n'est pas un problème pour moi, j'ai décidé que tu seras ma maman et tu le seras. Répliqua la fillette d'une voix ennuyée

- Eveline, tu ne peux pas m'obliger. Tu me retiens contre mon gré. Dit la jeune femme

- C'est pour que tu ne pars pas, Maman.

- Je ne chercherai pas à partir si tu ne me forçais pas à rester.

- Ève, maintenant et tout de suite, tu es à moi et à personne d'autre. Tu ne partiras pas, je ne veux pas que tu t'en ailles. Je sais, c'est étrange, je t'ai pour la toute première fois face à moi, pourtant, j'éprouve quelque chose d'inhabituel. J'ai envie de t'avoir pour moi toute seule. Sourit Eveline sadiquement

C'était un véritable cauchemar ! Cette gamine était folle à lier !

- Je suis un être vivant, non un jouet. J'ai un libre arbitre, je pense, je fais des choix ! Je ne suis pas une marionnette entre tes mains !

- Bientôt, tu vas l'être. Promit Eveline

- Tu ne n'oserais pas. Rit Ève nerveusement

- Je ne mens pas, tu ferais mieux de me prendre au sérieux, Ève. Réfléchis-y. Lucas, tu voudrais bien lui expliquer quelques règles ? Je dois aller voir Mia. Annonça Eveline

- Ouais bien sûr, je m'en occupe. Accepta t-il

Lucas s'avança dangereusement vers elle.

- Ah si confuse Cendrillon, si confuse.

- Arrêtez de m'appeler comme ça. Ordonna Ève affligée

- Te sens pas obliger de me vouvoyer, Cendrillon. Je crois qu'il est temps que tu vois un peu plus clair. Déclara Lucas

- Je me fiche de ce que vous avez à me dire...Tout ce que je veux c'est partir ! S'insurgea Ève

- T'as pas envie de savoir qui nous sommes ? Insista t-il

Ève resta silencieuse.

- C'est bien ce que je pensais. Allons Ève, poupée, tu ne te rappelles pas ?

- Je suis censée deviner ? Je vous préviens j'ai horreur de jouer à ce jeu. Dit sarcastiquement Ève

Lucas rit froidement.

- Fais un effort. Bon, je te donne un indice. Paco.

- Comment vous savez ça ?!

- T'es plutôt longue à la détente. Je te pensais plus maligne que ça.

- Il n'y avait que mon meilleur ami qui connaissait ce secret. Ce n'est pas possible...C'est...toi ?! Lucas Baker ?!

Il se contenta d'élargir son sourire. Ève perdit ses dernières couleurs. Elle ne pouvait pas croire que son meilleur ami d'enfance était devenu un kidnappeur ou un de ces malades mentaux.

- Non ce n'est pas vrai.

Il haussa un sourcil dans un geste moqueur, il décida de baisser sa capuche pour qu'elle voit distinctement son visage.

- À toi de voir, bébé.

- Ce n'est pas vrai...Ce n'est pas vrai...

- Ça fait un bail, Ève.

- Je t'ai à peine reconnu. Tu as tellement changé, il n'y a que tes yeux qui sont restés. Je n'arrivais plus à te joindre...Qu'est-ce qu'il t'est arrivé Lucas ?

- La meilleure chose au monde.

- Tu ne peux pas dire ça. Tu as maigri, tu as le teint livide, des cernes violacées. Tu as des problèmes ? Ou tu es tombé malade ?

- C'est à peu près ça. Sauf que cette maladie n'a apporté que du bon.

- Qu'est donc devenu le petit garçon adorable, qui était doux, un peu timide mais si attachant ?

Il a levé les yeux au ciel, agacé par le fait qu'elle lui rappelait sa personnalité d'enfant.

- Je ne suis plus un petit garçon, Ève. Et celui que tu décris, n'existe plus.

- Explique-moi ce qui s'est passé.

- C'est simple à comprendre on a fait une rencontre qui a changé notre vie en quelque chose de meilleur. Mon existence était vraiment sans intérêt, ennuyante, monotone. Jusqu'à ce soir de tempête, il y a un

ans, mon père a trouvé une petite fille, Eveline. Elle nous a donné ce don. Grâce à elle, j'ai pu enfin faire tout ce dont j'avais envie. J'ai pu m'amuser avec beaucoup de ses jouets.

Il éclata d'un rire fou.

- Cette Eveline qu'est-ce qu'elle vous a fait à toi et à ta famille ?!

- Tu n'écoutes pas Ève, je te l'ai dit, elle nous a offert son don.

- De quel don parles-tu à la fin ?!

- Celui-là. Dit-il en sortant un large couteau de sa poche

Ève poussa des cris d'effroi, pensant qu'il voulait lui faire du mal. Elle essaya de défaire ses liens.

En la voyant aussi terrorisée, Lucas éclata de rire :

- Ne t'affole pas, bébé. Ce n'est pas pour toi.

Il approcha la lame de son torse.

- Non Lucas ne fais pas ça !

Ne l'écoutant pas, il s'empressa de planter la lame dans son cœur et de tracer avec le sang qui giclait une croix.

Ève poussa des hurlements déchirants en voyant son ami d'enfance faire ça sans qu'il ne ressente aucune douleur. Il trouvait même du plaisir à se causer des souffrances. Il ne cessait de rire comme si la lame le chatouillait.

- C'est son don.

- Tu n'es pas...mort ?!

Il ignora sa question, il était bien trop occupé à révéler tout ce qui semblait lui tenir à cœur :

- Tu sais quoi je vais t'avouer quelque chose, je pouvais pas croire que t'accorder plus d'intérêt à ce...cabot stupide plutôt qu'à moi !

- Comment tu peux dire ça ? On l'avait trouvé tous les deux et on s'en était occupés. Personne ne devait savoir qu'on l'avait trouvé, c'était interdit d'avoir un animal dans un camp de vacances. Et il est mort depuis longtemps, tu ne t'en souviens pas ? Paco était resté près d'un arbre et quand on est revenus, on avait cru qu'il dormait. En réalité il était déjà mort.

- Je m'en rappelle très bien, tellement bien surtout quand je l'ai noyé dans l'eau jusqu'à qu'il s'étouffe. J'avais ressenti un plaisir comme je n'en avais jamais eu.

- Tu as tué Paco ?!

- Oui, j'en pouvais plus, il me tapait sur les nerfs. Tu ne faisais que de parler de lui, Paco par-ci, Paco par-là. Tu ne voulais plus parler avec moi, tu n'arrêtais pas de réfléchir à comment tu allais demander à tes parents de l'adopter. Et puis d'ailleurs, t'étais encore plus mignonne les larmes aux yeux.

- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, bon sang ?! Tu dis qu'Eveline a changé ta famille, ça je veux bien le croire mais toi, tu as toujours été cinglé !

- Je ne suis pas cinglé, j'ai fait ce qui était le mieux, chérie.

- Je me suis lourdement trompée, tu n'as plus les mêmes yeux, ceux-là sont froids, fous, cruels et impitoyables.

Lucas ricana.

- Va-t-en ! Dégage ! Je ne veux plus te voir ! Je ne te connais pas ! Va-t-en ! Je m'en sortirais toute seule !

- Oh arrête, ne commence pas à m'énerver.

- EVELINE ! EVELINE ! Hurla Ève

- Ferme-la !

Lucas se dépêcha de couvrir sa bouche avec sa main pour l'empêcher de crier.

- Elle peut nous entendre !

- Ne me touche pas...Dit Ève à travers sa main

- Je voulais qu'on se revoit, pendant toutes ces années, je pensais qu'à toi. Je t'avais enfin retrouvée, j'ai dû pirater pleins de sites, tu sais, pour trouver une piste, et j'ai réussi.

- C'était donc toi qui s'est fait passer pour ma cousine et qui m'a attirée ici. Comment j'ai pu être aussi stupide ? S'en voulait Ève

- Qui voulais-tu que ça soit d'autres ? Maintenant je ne veux pas qu'Eveline prenne le contrôle sur toi, elle est visiblement attachée à toi. Il va falloir que je fasse tout pour la convaincre pour que tu deviennes mon nouveau jouet. Si tu te conduis trop mal ça devrait se faire. De toute façon, t'as toujours eu le don de décevoir les autres. Tu m'as déçu.

- À peine, toi tu ne comptes pas. Si je dois mourir ici, tant pis. Ça ne me fait pas peur !

- Détends-toi, Ève, tu vas pas mourir. Oh non, non, non, non, t'as encore beaucoup de choses à affronter. Eveline, ma mère, mon père et...Moi ! Si t'es pas à la hauteur, peut-être que tu mourras en cours de route. Malheureusement, je te laisserais pas cette chance, je te récupérerai. Même si c'est ton cadavre ou tes restes, je les recollerais ensemble et j'en ferais ma nouvelle marionnette.

Il s'esclaffa de son rire de dément sans s'arrêter et ne cessait de serrer sa prise autour de la bouche d'Ève sous les yeux effrayés de cette dernière.

Elle était choquée de découvrir que son meilleur ami était en réalité complètement fou !