Bonsoir ! Je vous présente ma premier contribution au défi d'été du forum francophone sur MHA ! Ce one-shot porte sur le troisème défi, pour lequel j'ai choisit la maladie de Hanahaki !

Bonne lecture !


Ça commence par des toux.

En plein mois de décembre, Denki croit que ce n'est rien qu'un rhume ou quelque chose du genre, rien de trop grave, mais qu'il faut quand même surveiller. Alors il enfile une écharpe par dessus son uniforme et n'y prête plus attention.

Il continue de suivre ses cours, de sortir avec ses amis, de faire des bêtises.

Puis arrive la Saint Valentin. Il résiste à l'envie de faire des chocolats, il ne pourra pas les donner de toute façon. Ses yeux se posent sur Kirishima, et son cœur se serre quand il voit son sourire tandis qu'il tend des chocolats à Bakugo. Il détourne le regard. Plus de six mois que ses amis sortent ensembles, mais c'est toujours aussi douloureux à voir.

Il tousse un peu dans le creux de sa main puis se tourne vers Mina et lui parle du talk-show diffusé hier soir. Aussitôt, la discussion s'emballe et il oublie son pincement au cœur.

Ensuite viennent les douleurs.

Denki sent une gêne, une douleur piquante mais faible, à chacune de ses inspirations. Il met ça sur le compte de ses toux qui n'ont toujours pas disparus et jure. Il a choppé un sale truc pendant l'hiver. Mais il ne s'inquiète pas.

Son médecin lui prescrit un médicament dont il n'arrive même pas à prononcer le nom et les douleurs disparaissent. Mais il doit rester prudent, son médecin lui fait promettre de revenir le voir si son état s'aggrave. Il sourit, promet et reprend sa vie.

Il sait qu'il ne reviendra pas. Il a juste choppé quelque chose pendant l'hiver, les médicaments et le retour de températures plus clémentes le guériront.

Un mois plus tard, il se réveille en sursaut au milieu de la nuit. Il ne peut plus respirer. Il tâtonne dans sa chambre, cherche à faire du bruit, mais il n'y arrive pas. Il tombe du lit, s'écrase face contre terre et soudain, de l'air se fraye un chemin jusqu'à ses poumons. Il se met à tousser, se retrouve à nouveau à cour d'air, reprend une inspiration tremblante et désespérée. Ce manège se répète encore deux ou trois fois avant que son souffle ne redevienne à peu près stable. Quand, enfin, il arrête de haleter, plus d'une demi heure s'est écoulé et l'épuisement le fait sombrer.

Il se réveille bien plus tard à l'infirmerie, en fin d'après-midi. Recovery Girl l'informe que ses camarades l'ont emmené ce matin en voyant qu'ils n'arrivaient pas le réveiller. Il baisse les yeux, explique ses toux, ses douleurs et les médicaments qu'il prend trois fois par jour.

L'héroïne l'interdit de cours pratique pour la semaine et le laisse repartir. Il boude un peu, mais au fond, il est heureux de pouvoir se reposer. Il ne l'a pas dit, mais les médicaments ne calment plus totalement ses douleurs et son cœur aussi se met à le faire souffrir quand il force trop. Il sait que ce n'est pas normal, mais il craint de devoir arrêter sa formation de héros s'il a attrapé quelque chose de trop grave.

Il a peur de devoir renoncer à son rêve, de devoir laisser ses amis, de devoir abandonner Kirishima. Il se mord les lèvres. Même après tout ce temps, il n'arrive pas à tirer un trait sur l'amour qu'il lui porte.

Trois semaines plus tard, en plein entraînement en condition réel, il s'effondre. À côté de lui, Midoriya, avec qui il fait équipe, s'inquiète. Il s'accroupit à côté de lui, pose une main dans son dos, mais Denki la sent à peine.

Il tousse, encore et encore. Ses poumons brûlent. Ils sont en feu. À chaque toux, il sent sa gorge se faire plus sèche et plus rappeuse. Il n'arrive pas à s'arrêter.

Midoriya crie à l'aide, lui passe de l'eau, lui tapote le dos, rien à faire. Il ne peut pas l'aider.

Puis les toux se font plus rapides, plus saccadés. Denki sent quelque chose de chaud monter dans sa gorge, mais au milieu de sa douleur, il l'accueil comme une délivrance. Puis une gerbe de son propre sang se répand au sol.

Ses yeux s'écarquillent. Des bras passent sous les siens et le soulèvent. On l'emmène, on lui parle, il n'entend rien. Dans ses yeux, seule reste la tache rouge. Dans ses oreilles, seul sa propre toux est audible. Que lui arrive-t-il ? Sa toux refuse de s'arrêter, sa vue se trouble, son sang macule le coin de sa bouche et le haut de sa tenue. Les larmes lui montent aux yeux. Mais qu'est-ce qui se passe ?

Il a envie de hurler. Cette douleur dans ses poumons, sa vision qui s'obscurcit, les larmes sur ses jours, le sang sur ses vêtements, l'air que son corps rejette, c'est insupportable.

Ses jambes cèdent sous son poids, mais les bras ne le lâchent pas. Des mots résonnent autour de lui, le bruit d'une sirène d'ambulance qui se rapprochent, et d'autres bras qui le prennent. On l'allonge, lui met un masque et l'air passe dans son corps. Il sent que ce qu'il respire n'est pas entièrement composé d'oxygène, mais il n'en a rien à faire. Il respire de nouveau.

Il se calme, ses yeux se ferment, et l'inconscience le saisit tendrement.

Quand il rouvre les yeux, il est dans un lit d'hôpital, un masque sur le visage, ses parents sont près de lui. Il leur sourit, mais voit à leur regard que quelque chose ne va pas.

Un médecin au pied de son lit le regarde, le visage triste, un carnet dans les mains. Il lui annonce le diagnostic, il est atteint de la maladie de Hanahaki. La maladie de l'amour.

Ses yeux s'écarquillent. Il connaît les symptômes, il sait ce qui pousse dans son corps. Cette maladie a beau être extrêmement rare, elle a été tellement romancé de partout que tous la connaisse. Tout le monde sait qu'une fleur pousse dans les poumons du patient, jusqu'à lui en faire cracher les pétales, les racines peuvent même s'étendre jusqu'au cœur. Si la personne aimé ne rend pas ses sentiments au patient, c'est la mort assurée.

Ses parents pleurent, veulent savoir de qui il est amoureux, mais il ne dit rien. Que diront-ils s'il savent que c'est d'un garçon qu'il rêve ? Il craint trop leur réaction pour le dire. Il laisse échapper que c'est impossible qu'il soit soigner, que son amour ne pourra jamais lui être rendu. Ses parents hoquettent, sa mère sort un moment de la pièce les larmes aux yeux, son père n'est pas en meilleur état.

Le médecin essaie de les rassurer. Aucune fleur n'a encore éclot, il n'a que des bourgeons, mais les racines se fixant dans les alvéoles du poumon, aucune opération ne pourra les en déloger. Mais il peut demander un don d'organe. Si une paire de poumon compatible lui est greffé, il survivra, même si ses sentiments disparaîtront.

Ses parents acceptent dans la seconde. S'il s'agit du seul moyen de sauver leur enfant, alors très bien.

Le médecin sourit. D'après lui, Denki a été diagnostiqué suffisamment tôt pour suivre un traitement médicamenteux pour ralentir la progression des fleurs. Ses parents posent des questions, se renseignent sur le prix des soins, les effets secondaires, le temps qu'il lui reste.

Il n'entend presque rien. Le médecin ne lui donne pas plus d'un an et demi pour trouver un donneur. Un an et demi. C'est tout ce qui lui reste. Il ne deviendra pas un héros.

Il n'arrive pas à espérer, à se dire qu'il recevra peut-être une greffe salvatrice. Il sait à quel point elles sont rares. Il sait que si le temps passe trop, les racines pourraient atteindre son cœur. Il n'y aucune chance qu'il reçoive deux poumons et un cœur compatible. Il se met à pleurer. Tous ses rêves, tous ses projets viennent de voler en éclat. Son esprit n'arrive pas à accepter cette idée. Il est jeune, il devrait avoir encore tellement de temps.

Le lendemain, Aizawa vient le voir. Il lui explique que même s'il ne pourra pas continuer les entraînements pratiques ou finir le lycée, il a le droit de rester à Yuei, en filière héroïque. Il accepte, les larmes aux yeux.

Puis, l'adulte lui annonce qu'il se doute bien qu'il aime quelqu'un de sa classe. Il sous entend que rester pourrait lui permettre de guérir.

Denki sourit, un sourire triste qui n'aurait jamais dû pouvoir prendre place sur son visage. Il remercie son professeur. Il sait que Kirishima ne tombera pas amoureux de lui, mais il est touché par les mots de l'enseignant.

Le lundi suivant, il est de retour à Yuei. Il a l'autorisation de ne pas se rendre à ses cours, quels qu'ils soient, s'il se sent trop mal. Il espère ne pas avoir à le faire, au moins jusqu'à la fin de l'année.

Ses camarades se jettent sur lui. Ils s'inquiètent, veulent savoir ce qu'il a. Il n'a pas le courage de dire la vérité. Il invente une maladie pulmonaire, dit que sa grand-mère l'avait aussi contracté, parle des médicaments, bien trop nombreux, qu'il doit prendre. Puis, un long silence. Sa gorge se noue et ce n'est pas à cause des fleurs. Il baisse les yeux, les larmes les emplissent, et annonce ; il sera mort dans un an et demi sans greffe.

La nouvelle choque tout le monde. Personne ne parle, tous ont le visage blanc. Puis tout s'emballe, les cris, les pleurs, les sourires, pour prétendre que tout va bien. Après tout, dix huit mois, c'est long. Il a largement le temps de trouver un donneur et de reprendre l'entraînement avec eux ensuite. Le consensus se fait. Personne n'est prêt à accepter sa mort si proche. Pas même lui.

Au cours des mois qui suivent, il profite au maximum de tout le monde, de l'école, de sa santé encore assez bonne, et de son temps libre pour étudier. Il refuse de partir en ne laissant derrière lui que l'image d'un gentil cancre.

Mais un jour, en cour d'anglais, le dernier avant les vacances d'été, il s'enfuit. Ses toux se sont faites trop fortes et saignantes, il marche difficilement vers l'infirmerie. Il ne l'atteint pas. Il s'écroule dans un couloir avant.

Un instant, son cœur se bloque en même temps que sa respiration. Il n'a que le temps de paniquer avec de cracher une nouvelle gerbe de sang. Ses yeux s'écarquillent, se remplissent de larmes.

Là, au milieu de la flaque de sang, quelques pétales rouges s'imprègnent du liquide poisseux.

Ça y est. Les fleurs ont écloses.

Il se recroqueville sur lui-même. Il n'arrive pas à y croire. Son médecin l'a prévenu, une fois les fleurs écloses, la plupart de ses médicaments deviendront inutiles et la greffe se fera urgente. Les larmes dévalent ses joues. Combien de temps lui reste-t-il maintenant ? Des mois ? Des semaines ?

Son secret devient trop lourd à porter. Il sent qu'il va craquer. Il a besoin d'en parler à quelqu'un. Il doit en parler. Mais qui ? Qui l'écoutera sans émettre de jugement ? Sans lui imposer de se confesser ?

Une main se pose sur son épaule. En levant les yeux, il voit Aizawa. Il craque. Il dit tout. Son amour pour Kirishima, son mensonge à toute la classe, ses espoirs de survie si mince, les fleurs qui viennent d'éclore. À aucun moment l'adulte ne l'interromps, à aucun moment son expression ne change.

Il aide Denki à se lever et le guide vers son bureau. Ils n'ont pas à avoir cette discussion en public.

Pendant un long moment, pour la première fois depuis bien longtemps, Denki va pouvoir parler à cœur ouvert. Il dit ce qu'il pense de ses chances de survie, il parle de son amour pour Kirishima qui le suit depuis son entré à Yuei, il avoue ne pas oser dire sa véritable maladie à la classe.

La seule question qu'Aizawa lui pose, c'est si ça lui va. Et Denki se retrouve incapable de répondre.

Il se sent horriblement mal de mentir à ses amis, mais il sait que Kirishima ne le supportera pas s'il apprend que c'est parce qu'il ne l'aime pas qu'il se meurt. Il refuse de lui faire porter un tel poids. Il vaut mieux qu'il ne soit jamais au courant.

Le héros lui proposent un compromit, avoué sa maladie en gardant son amour secret. Il peut très bien prétendre être amoureux de quelqu'un de complètement inaccessible, comme un héros du haut du classement.

Denki hoche la tête. Ce n'est pas une mauvaise idée. S'il fait ça, il n'y a aucun risque que certains de ses amis essaient de le soigner en poussant un tiers à l'aimer.

Alors, le lendemain soir, il prend son courage à deux mains et avoue. Il est atteint de la maladie Hanahaki et les fleurs ont déjà éclos. Le choc est une nouvelle fois visible chez ses camarades qui comprennent d'un coup mieux la situation. Personne ne lui demande pourquoi il leur a caché ça, et il leur en est immensément reconnaissant, mais ils veulent savoir qui a prit son cœur.

Il détourne le regard, et murmure Keigo Takami, aussi connu comme Hawks. C'est le choix le plus logique auquel il ait pu penser. Il voit dans les yeux des autres toute la tristesse de ne rien pouvoir faire. Le deuxième au classement, complètement inapprochable.

Du moins, c'était ce que pensait Denki.

Deux mois plus tard, quand il se retrouve coincé à l'hôpital pour des examens et du repos forcé, ses amis entre dans sa chambre. Ils ont le sourire aux lèvres et lui déclarent que Hawks va venir lui rendre visite.

La surprise se peint sur son visage et un semblant de panique s'empare de lui. Heureusement, une toux soudaine empêche son visage d'afficher cette expression. Il se reprend, essaie de sourire, mais il sait que ce n'est pas réussit. Personne ne fait de remarque, ils doivent penser que c'est à cause de la douleur.

Quand ils le laissent, il n'en croit toujours pas ses oreilles. Il doit attendre qu'une médecin lui explique que Hawks, comme beaucoup de héros, fait partie d'une organisation d'aide au malade dont l'objectif est d'aider à réalisé leur dernière volonté pour y croire. Quelques larmes lui échappent, mais elles ne sont pas causé par la tristesse, ses amis sont formidables.

À nouveau, il s'en veut de leur avoir mentit, surtout en sachant à quel point ça a dû être difficile pour eux d'organiser cette rencontre. Et même s'il n'est pas amoureux de Hawks, il reconnaît que c'est un héros qu'il admire et qu'il a hâte de le rencontrer.

Le jour J, il stresse, ne sait pas comment se comporter, ni si le héros est au courant de sa maladie.

Pourtant, malgré ses craintes, l'après-midi se passe bien, très bien même. Il ne sait pas si ses amis ont mit le héros au courant, et pour être honnête, il s'en fiche. Il passe un après-midi fantastique à discuter avec un modèle à ses yeux, à échanger sur le métier de héros. L'espace de quelques heures, il arrive à oublier qu'il n'en sera jamais un.

Mais, juste avant que Hawks ne s'en aille, ses toux reprennent furieusement. Son cœur se contracte et de nouvelles pétales s'échappent de sa gorge dans un jet de sang. Mais c'est loin d'être fini. Il continue de cracher du sang et des pétales. Le monde autour de lui s'efface, les sons comme les images, seuls reste la douleur et cette horrible sensation des pétales contre sa trachée, sa gorge, sa bouche.

Il s'effondre pour ne se réveiller que trois jours plus tard. Les médecins sont inquiets. S'il ne reçoit pas de nouveaux poumons, il n'a aucune chance de survivre au mois.

Du coin de l'œil, Denki voit que des fleurs ont été posé sur une table près de son lit. Des coquelicots d'un rouge profond. Ses yeux s'emplissent de larmes. Ainsi, les fleurs qui poussent dans son corps sont des coquelicots. C'est assez joli en fait.

Il ferme les yeux. Il a entendu les médecins. Il se rend compte qu'il n'a pas peur. Il a accepté sa mort. Mais la tristesse reste là, plus forte que jamais. Pour la première fois, il envisage de se confesser. D'avouer à Kirishima tout ce qu'il n'a jamais osé lui dire. Mais il ne peut pas. Il ne peut pas lui faire porter le poids de sa mort si proche.

Mais avant de mourir, il y a une dernière chose qu'il veut faire. Il prend son téléphone et appel tout le monde. Un immense parc d'attraction a ouvert le mois dernier, le plus grand du pays. Il paraît qu'il faut un week-end entier pour faire tout ce qu'il y a là-bas. Il appel sa classe et leur demande, pour une dernière fois, une sortie tous ensembles. Une journée à profiter de la vie. Une journée pour marquer leurs années de lycée. Une journée pour qu'il se sente de nouveau vivant.

Le samedi suivant, quand il arrive devant les grillent du parc et voit que tout le monde est là, il sent son cœur chauffer de la plus agréable des manières. D'une manière qu'il n'a plus ressentit depuis longtemps. Un sourire, l'un de ses vrais sourires, l'un de ceux qui lui donne l'air d'un imbécile heureux fleurit sur son visage.

Cette journée, il l'a vie passionnément, comme avant. Il rit, il plaisante, il fait des conneries. Il se fait courser par Bakugo, mange une glace avec les filles, s'embarque dans un grand huit avec Kirishima et Sero, parcourt une maison hanté avec Izuku et Iida, regarde le feu d'artifice nocturne avec toute la classe.

Quand la journée prend fin, il a le sentiment d'être en paix. Il y a encore certaines choses qu'il aurait aimé faire, mais il a des souvenirs fantastiques de ceux qu'il aime pleine la tête. Le reste, c'est secondaire.

Deux semaines plus tard, les fleurs terminent de l'étouffer. Sous les rayons de lune d'octobre, les coquelicots fleuris ont poussé jusqu'à l'air libre par sa bouche, leurs racines ont obstrué ses poumons et leurs feuilles compressées son cœur. Il meurt d'amour, ses derniers mots cachés par les pétales pourpres.

- Je t'aime. -