La Vengeance de l'Enfant Maudit

Résumé : Après la mort de Quirinus Quirrell, Harry se retrouve jeté en prison dans la cellule voisine de Sirius Black. Le temps passant, ils apprendront à se connaître et comprendront qu'Albus Dumbledore n'est vraiment qu'un petit enfoiré. Dans la cellule en face Bellatrix leur parle alors et leur propose de rejoindre Voldemort puisque de toute façon, cette société pourrie ne les acceptera jamais s'ils sortent d'ici un jour.

Bashing! Dumbledore et le ministère

Cette fic a été écrite sur base du concours de Kinaï sur le thème 'Malédiction'.

Elle est terminée depuis plusieurs mois et comporte 12 chapitres.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Memepotter952504


Chapitre 1 : L'Enfant Maudit

Harry Potter, onze ans, est retrouvé épuisé et tremblant devant un tas de cendres encore fumantes par nul autre que les professeurs Dumbledore et Snape. Ils sont tous deux très inquiets de l'état du petit Gryffondor, même le Serpentard qui n'avait de cesse de montrer sa haine du garçon durant toute l'année. L'enfant avait mal réagi à son contact, hurlant de terreur.

« Shh, c'est fini, Potter, » dit l'homme d'une voix grave et assurée. « Etes-vous blessé ? »

Harry ne répondit pas mais, reconnaissant au bout d'un instant son professeur, et surtout, voyant de l'inquiétude dans ce regard si noir, ses deux orbes émeraudes s'embuèrent et il se plaqua dans la poitrine de cet homme qu'il n'appréciait pas beaucoup. Il pleura dans les bras d'un Severus surpris. Toutefois l'homme ne dit rien et laissa l'enfant pleurer. Le pauvre devait être traumatisé par ce qu'il venait de vivre et avait besoin d'évacuer. Pendant que le Gryffondor pleurait et reniflait dans ses robes noires, il lui lança un sort de diagnostic préliminaire afin de savoir s'il était blessé. A part une grosse entorse au poignet et de nombreuses petites coupures bénignes, le petit n'avait rien.

Ce n'était pas le cas de Quirinus Quirell par contre. Il était réduit à l'état de cendres. Il se demandait d'ailleurs bien pourquoi. Il voyait Dumbledore penché au-dessus, réfléchissant et murmurant pour lui-même. Le Maître des Potions reporta directement son attention sur le Gryffondor, le fils de sa défunte amie, quand il sentit ce dernier s'affaisser dans ses bras. Il était calme, endormi, épuisé. Le voyant ainsi, affaibli, le visage tiré et sale où des sillons de propreté avaient coulé, traces visibles de sa crise de larmes, Severus en eut un pincement au coeur. Si jeune, si innocent et déjà en danger. Il n'avait même pas le temps d'apprendre à vivre et de faire les conneries que devait faire un adolescent qu'il voyait déjà la mort de près une fois encore.

En le voyant ainsi, l'homme en noir fit tomber son masque dur pour ne plus laisser apparaître que tristesse, inquiétude et culpabilité. Il était responsable de tout cela ... Sa faute à lui. Il se donna une claque mentale alors qu'il reprenait le contrôle de ses sombres pensées. Le passé était le passé. Il ne pouvait plus rien y changer. Ce qui importait maintenant, c'était le présent. Le bien-être et la sécurité d'Harry. Car oui, en le voyant ainsi affaibli, il ne pensait à lui que par son prénom. Il n'arrivait pas à voir son enfoiré de père, ce James Potter. Il ne pouvait tout bonnement pas. Il n'avait dans ses bras qu'un enfant innocent ayant besoin de protection.

Il soupira à ses idées Poufsouffles, n'ayant pas vraiment honte de les avoir, tout Serpentard qu'il était, alors qu'il glissait une main dans la chevelure emmêlée du petit Gryffondor. Il écoutait sa respiration qui s'était calmée. Il allait certainement dormir un moment. Il avait remarqué l'épuisement de son noyau magique. Quoi qu'il ait pu faire à Quirell, cela l'avait grandement affaibli. Il fit venir à lui la baguette de son élève et la rangea dans sa cape avant de soulever l'enfant avec beaucoup de précautions. Dumbledore, voyant son mouvement, se redressa et ils marchèrent en silence, refaisant le chemin en sens inverse, Severus avec son fardeau dans les bras.

« Comment va-t-il ? »

« Il est épuisé, quelques petites coupures et le poignet blessé. Rien de grave. Il dormira un ou deux jours tout au plus. Ce qui m'intrigue le plus et me met en colère, c'est pourquoi il est descendu ici. »

« Il semblerait qu'il ait averti Minnie mais elle ne l'a pas cru, » soupira le vieil homme.

Severus soupira à son tour alors qu'il jeta un regard noir empli d'inquiétude sur le garçon qu'il portait. Il n'avait pas peur ni honte de montrer ses sentiments en présence de Dumbledore. Cet homme l'avait sauvé et connaissait son secret. Il avait même accepté de le garder, même si cela apportait une sinistre réputation au Serpentard. Dès qu'ils remontèrent et arrivèrent dans des couloirs normalement fréquentés, il cacha ses émotions derrière son masque froid. Il amena le petit Gryffondor à l'infirmerie et le laissa aux bons soins de Poppy avant de retourner dans ses appartements se reposer. Ou du moins essayer.

xXxXxXx

Enfant Maudit ! ... Enfermez-le ! ... Monstre ! ... Cet enfant est maudit ! ... Meurtrier ! ... Mage noir !... Assassin ! ... Meutre de Quirinus Quirell ! ... Futur Seigneur des Ténèbres ! ... Il aurait dû être tué par Vous-Savez-Qui ! ... Cet enfant est un monstre ! ... Enfermez-le ! ... Baiser du détraqueur ! ... Condamnez-le !

Harry se réveilla en hurlant. Il fut immédiatement pris par le froid de son nouvel environnement. Il était dans une petite cellule de quatre mètres sur trois, sombre et humide. Les murs étaient durs et faits d'une pierre qu'il ne connaissait pas. Il était assis sur une paillasse de paille très inconfortable, autant que son maigre matelas dans le placard de Privet Drive, en réalité. Dans un coin, il y avait un seau propre mais vide. Il était ensorcelé pour qu'il fasse ses besoins primaires dedans et qu'ils soient nettoyés directement après. Pour le reste, il avait un petit caillou et rien d'autre pour s'occuper.

Il eut un frisson quand un courant d'air passa dans ses maigres vêtements gris ternes, la tenue des prisonniers. Il prit sa couverture et la plaça sur ses frêles épaules alors qu'il s'installait tant bien que mal contre le mur. L'air était chargé d'embruns. Tout à fait normal quand il songeait à comment il était arrivé ici.

Suite au procès où il avait été accusé et condamné à perpétuité pour le meurtre de son professeur de DCFM, la baguette du jeune garçon avait été brisée et des hommes l'avaient emmené. Ils avaient déchiré son uniforme de Poudlard sans ménagement et lui avaient lancé cette tenue de prisonnier bien trop grande pour lui, à rayure noires et grises. Ensuite, ils l'avaient agrippé violemment et avaient fait quelque chose. Il ne savait pas quoi. Enfin si, il avait compris après coup. Cela s'apparentait à la téléportation qu'il avait vu dans les films moldus de science-fiction. Ainsi les sorciers pouvaient se téléporter. Cela devait sûrement porter un autre nom mais le concept était là.

Ils avaient donc atterri sur une falaise en bord de mer. Dès que ses pieds avaient touché le sol, Harry s'était écroulé et avait vomi de la bile. Les quatre hommes qui l'avaient emmené avaient ricané. Il avait ensuite été saisi par les bras et remis brutalement sur ses pieds. Ils le considéraient tous comme extrêmement dangereux, l'Enfant Maudit, un futur mage noir. Il était d'ailleurs lourdement enchaîné à cause de ce jugement qu'il ne comprenait pas – qu'il ne comprenait toujours pas après une semaine d'enfermement – ses mains et ses pieds étaient attachés par des liens qui annulaient sa magie. Il arrivait à peine à s'en servir avec une baguette ! Comment pourrait-il en faire sans ? Il n'était qu'un élève de première année...

Il avait marché, bousculé régulièrement par ces sorciers qui l'escortaient jusqu'en prison, trébuchant plusieurs fois à cause des chaînes qui l'entravaient, et était arrivé sur la plage. Ses gardes l'avaient mené jusqu'à un ponton où une chaloupe les attendait. Ils avaient traversés les flots jusqu'à une immense tour sombre et triangulaire. Azkaban. Heureusement le temps n'était pas à la tempête sinon Harry aurait été trempé dès le premier jour. Et il faisait très froid dans la prison. Surtout quand les monstres en cape n'étaient pas loin.

Le petit Gryffondor leva la tête et regarda le ciel par la fente dans le mur, l'unique fenêtre, l'unique source de lumière dans sa cellule. Il était à l'orage. Une tempête se déchaînait à l'extérieur, faisant rentrer des bourrasques de vent glaciales. Il en frissonnait. Cela ne l'empêcha pas de se redresser et de s'approcher du mur. Il avait soif. Il voyait un mince filet d'eau couler le long du mur de pierre, sous la fenêtre. Elle luisait dans la pénombre de sa prison. Il plaqua sa main sale, emplie de saletés et dont les ongles étaient déjà noirs, et attendit qu'elle se remplisse d'eau. Il dut se faire d'une infinie patience pour pouvoir boire une première gorgée. Une bonne dizaine de minutes à chaque fois. Il but l'équivalent d'un demi-verre d'eau. Il ne put pas plus car il avait froid et que l'eau comme le mur restait glaciale. Il retourna sur sa paillasse, cherchant à se réchauffer sous sa maigre couverture, et ne fit plus rien à part laisser vagabonder ses sombres pensées, aussi lugubres que son nouvel environnement.

Il avait été choqué quand la sentence était tombée. Oh oui, il avait été choqué. Il n'avait jamais voulu tuer. Mais ce qu'il lui avait fait le plus mal, c'était que Dumbledore n'avait rien fait pour l'aider. Il n'avait fait que regarder le procès en silence. Tout ce qu'Harry avait pu faire alors, en voyant ainsi que même cet homme qu'il respectait et admirait le laisser à son triste sort sans même essayer de l'aider, c'était pleurer. Au final, personne ne se souciait de lui. Personne ne voulait de lui. Il était Harry Potter, le monstre. Son oncle et sa tante avaient finalement eu raison. Il était bien un monstre que personne ne voulait et qui aurait dû mourir avec ses parents, les seules personnes qui l'avaient jamais aimé, lui, pour ce qu'il était. Un petit garçon comme les autres. Mais l'était-il vraiment finalement ? Ils l'avaient accusé d'avoir usé de magie noire pour tuer le professeur Quirell. Ils l'avaient comparé à Voldemort lui-même ! Qu'il deviendrait comme lui !

Il renifla alors que des larmes apparaissaient sur le coin de ses yeux émeraudes dorénavant éteints. Il n'aurait jamais dû quitter Privet Drive. Il y serait en sécurité là-bas. Certes sa famille moldue était méchante avec lui, mais il savait toujours à quoi s'en tenir. Il avait appris les règles et avait eu quelques petits moments de bonheur infime. Ici, dans cette prison, le concept même de bonheur, il commençait déjà à l'oublier à cause des monstres en cape. Il avait du mal tout simplement à penser à un souvenir heureux, quel qu'il soit. Il se sentait abandonné, trahi, seul. Il serra ses genoux contre son maigre torse et y enfoui sa tête pour y pleurer. Il n'avait fait essentiellement que cela cette semaine. Pleurer. Pleurer et crier. De désespoir.

xXxXxXx

Severus jeta avec violence le numéro de la Gazette du Sorcier dans la cheminée avant de prendre son verre de Whisky PurFeu et de le boire cul sec. Son salon était dans un état lamentable. Ses meubles, ses étagères étaient détruits. Il s'était littéralement déchaîné dessus en hurlant comme un forcené. Il en avait même fait exploser certains avant de s'effondrer contre un mur non porteur à moitié abattu. Même s'il avait été porteur, il ne s'en serait pas soucié. Il aurait alors été écrasé sous les décombres de sa maison.

Harry Potter, criminel ? Harry Potter, un mage noir ? Il était lui-même plus mage noir que ce pauvre gamin ! Il avait tué lui et il était libre ! Alors qu'Harry ... Cet enfant innocent ... Il était jeté comme un déchet à Azkaban pour avoir soi-disant tué Quirinus ! Quand bien même cela aurait été le cas, Harry n'en était pas vraiment responsable ! Cela n'aurait pu être que de la magie instinctive pour se défendre de cet homme ! Et lui rabâcher le meurtre du Seigneur des Ténèbres sur le dos ! Quel culot ! Cela avait bien arrangé le Ministère et la nation sorcière qu'il soit mort ! Qu'il ait disparu ! Cela avait couté à Harry ses parents ! Il n'était pas du genre à pleurer James Potter, il détestait l'homme, mais il était le père d'Harry ! Et Lily ... Oh Lily ! Severus avait perdu Lily. Mais Harry avait perdu sa mère alors qu'il n'était qu'un bébé ! Et maintenant, il venait de perdre sa liberté et d'être envoyé dans le pire endroit au monde où l'on pouvait envoyer un enfant !

Severus pleura vraiment pour la première fois en dix ans. Quand il avait vu Harry hurler et pleurer, quand il l'avait vu aussi désespéré au procès, il avait voulu réagir. Il avait tellement voulu l'emmener loin de là, quitte à se faire hors-la-loi ! Harry méritait de vivre libre et heureux ! Ce n'était qu'un enfant, certes arrogant, mais un enfant ! Il n'avait rien fait parce que Dumbledore le lui avait empêché. Il l'avait retenu par le poignet pour le garder immobile. Alors il n'avait rien fait. Il pensait que le vieil homme allait faire quelque chose mais rien ... Il n'avait même pas bougé.

Harry avait été emmené. Harry était à Azkaban. Il allait mourir là-bas sans plus jamais voir le soleil et sans plus jamais pouvoir ressentir la moindre joie de tout le reste de son existence. Il ne pourrait plus jouer au Quidditch alors que le Serpentard savait que le gamin adorait ce sport. Il ne pourrait plus voir la beauté du monde ! Harry était maintenant devenu l'Enfant Maudit aux yeux de tous. Mais pour lui, pour le Maître des Potions, Harry ... Il était l'Enfant Perdu. Un petit joyau que le monde sorcier venait de détruire.

Il aurait dû ... Il aurait dû être moins sévère avec lui. Il n'aurait jamais dû le haïr comme il l'avait fait. Il aurait dû lui laisser un peu de liberté. Lui parler de sa mère peut-être ... Maintenant, Harry ne serait plus que souffrance et douleur dans l'antre des détraqueurs. Il n'en ressortirait jamais vivant. Personne ne s'échappait de cette prison, encore moins lui qui n'avait pratiquement aucune connaissance de la magie.

Severus pleura et se saoula en pensant à la promesse qu'il avait faite sur la tombe de Lily mais qu'il ne pourrait jamais tenir. Il ne pourrait jamais le protéger des détraqueurs. Il avait échoué. Il prit la décision de souffrir aussi longtemps qu'Harry resterait en vie dans cette prison afin de pouvoir l'enterrer dignement après sa mort, auprès de ses parents. Ensuite, il s'ôterait la vie pour quitter ce monde cruel qui avait osé condamner le pauvre garçon.

xXxXxXx

Harry sentit la température se faire encore plus glaciale alors que des hurlements d'hommes et de femmes se firent entendre dans les couloirs. Il réussit malgré cela à percevoir le râle ... Il se tendit, effrayé. Il se pelotonna dans un coin de sa cellule, sous sa maigre couverture, se faisant le plus petit possible. Il espérait qu'ils ne le trouveraient pas. Hélas, ils le trouvaient toujours. Ces créatures monstrueuses. Grandes et vêtues de capes noires. Il avait réussi une fois à voir ce qu'il y avait en-dessous. Il en avait vomi son maigre repas. La créature n'était que chair putréfiée et purulente avec par endroit des croûtes noirâtres. Mais ça encore, ce n'était pas le pire. Le pire était qu'à chaque fois que l'une d'elles s'approchait, non seulement les prisonniers criaient, mais lui aussi...

Au début, il pensait qu'il n'entendait rien. Qu'il éprouvait juste de la peur. Mais ensuite, il avait entendu plus que cela. Parmi les cris, il avait entendu une voix supplier. Une femme. Cette femme disait son nom et suppliait qu'on l'épargne. Elle suppliait de mourir à sa place. Harry se souvenait dorénavant de la voix de sa mère. Mais ce n'était que pour en entendre ses derniers instants avant qu'une voix grave n'hurle une incantation qui devait certainement être la plus létale de toute. Cette incantation, il la connaissait dorénavant par coeur pour l'avoir déjà entendu une bonne vingtaine de fois. Deux mots simples. Avada Kedavra.

Au fil des jours, il perçut également une autre voix, une troisième. Il supposa que c'était celle de son père. Elle était tendue et effrayée mais ferme et déterminée. Elle criait le nom de sa mère, Lily, ainsi que le sien. Son père demandait à sa mère qu'elle s'enfuie avec lui parce que quelqu'un arrivait, parce que Voldemort arrivait.

Harry se souvenait, si pas du visage de ses parents, au moins de leur voix. Mais pour ce qu'il se rappelait, il préférait alors n'en avoir aucun souvenir. A chaque venue du froid et des monstres, il les entendait. Et il se mettait alors à pleurer et hurler pour que cela cesse. Progressivement dans son esprit, il se mit à confondre les choses et les entremêler. Les cris de ses parents, les accusations du ministère, les propos de son oncle et de sa tante. Pour lui, il devint clair qu'il était un monstre, qu'il était l'Enfant Maudit et que c'était à cause de lui que ses parents étaient morts. Il était un fardeau pour le monde. Il était un monstre. Il ne méritait pas de vivre.

Harry voulait tout simplement que tout cesse. Il voulait simplement ... mourir et ne plus souffrir.