Ni l'univers, ni les personnages ne m'appartiennent.

Allongée dans l'herbe, la jeune femme blonde semblait dormir. Ses bras croisés derrière la tête lui servant d'oreiller. Le vent lui caressait doucement le visage. Par cette chaleur d'été, cette brise ne pouvait qu'être la bienvenue. Entrouvrant soudain les yeux, la blonde fixa un ciel tout aussi bleu que ses yeux. Et après un court instant, un sourire naquis au coin de ses lèvres. Se redressant en position assise, elle attrapa le sac en tissu posé à ses cotés avant de se lever complètement.

Une fois debout, elle passa le sac en bandoulière par dessus l'une de ses épaules et se mit en marche.

Connaissant le chemin par cœur, elle quitta la clairière dans laquelle elle était allongée pour se diriger vers la foret. Ne suivant aucun chemin, elle marchait à travers les obstacles, passant aisément par dessus les troncs d'arbres tombés, elle sautait même sur quelques rochers, plus par amusement que réelle nécessitée.

Après plusieurs minutes, elle arriva au bord d'une rivière. Repérant les algues rouges qu'elle était venue chercher, elle se dirigea vers elles.

Sortant un bocal en verre de son sac, elle le remplit des précieuses plantes avec de le remettre à sa place et de continuer sa route.

À quelques mètres de là, un arbre tombé il y a de ça quelques mois traversait la rivière. Grimpant dessus, le jeune femme se trouva rapidement de l'autre coté. Continuant droit devant elle, elle ne tarda pas à bientôt sortir de la forêt. Tombant dans une prairie clairsemée d'arbres de plusieurs sortes, elle regarda en l'air, tournant la tête de gauche à droite et plissant les yeux par réflexe.

Semblant avoir trouvé ce qu'elle cherchait, un sourire victorieux apparut sur son visage. Avançant vers un arbre bien précis, elle sortit une petite serpe de son sac, ainsi qu'un deuxième bocal.

Elle passa alors l'outil à sa ceinture et posa le sac et le bocal au sol. Repérant une branche pas trop haute, elle s'y dirigea et sauta afin d'y accrocher ses mains. Forçant alors sur ses bras, elle réussit facilement à monter sur celle-ci. Regardant vers le haut, elle commença à grimper en direction de ce qui l'intéressait. Une fois arrivée à bonne hauteur, elle se servit de sa serpe pour réussir à démêler la plante aux petites boules blanches étrangère à l'arbre. Lorsqu'elle eu finit, elle replaça son outil et commença à redescendre, tenant la plante dans l'une de ses mains. Arrivée à une hauteur lui semblant correct, elle sauta au sol, atterrissant avec une agilité déconcertante.

Remplissant le deuxième bocal, elle remit son sac à sa place initial avant de continuer sa route.

Cette fois, elle se retrouva au pied d'une petite falaise, elle ne faisait pas plus de 6 mètres de haut. Passant son sac, qui se trouvait sur son côté droit, dans son dos, elle entreprit alors de l'escalader. Connaissant les prises par cœur pour avoir effectué cette petite escalade de nombreuses fois, elle grimpa sans difficulté.

Elle était seulement à la moité de son parcours lorsqu'elle commença à sentir l'odeur caractéristique de la plante qu'elle était venue chercher. Arrivée au sommet, elle sortit son troisième et dernier bocal et le remplit à son tour de cette petite plante aux brins verts et à la si forte odeur.

Sa tâche accomplit, la jeune femme prit quelques instants pour admirer le paysage avant de redescendre par là où elle était montée.

Il était temps de rentrer.

Refaisant tout le chemin inverse, c'est lorsqu'elle fut à quelques pas de son point de départ que son regard fût attiré par des petites feuilles vertes qui poussaient au milieu de l'herbe et qu'elle n'avait pas remarqué tout à l'heure. Les regardant attentivement, elle se pencha pour en ramasser quelques unes, les mettant dans son sac en vrac. Elle les rangerait une fois rentrée.

- « À quoi elles servent celles-la ? »

Nullement surprise d'entendre une voix derrière elle, la blonde finit de refermer son sac avant de se tourner vers la personne à qui elle savait appartenir la voix en question.

- « Pour les piqûres d'insectes »

La jeune blonde faisait désormais face à une femme légèrement plus jeune qu'elle, à peine plus petite, elle avait des cheveux bruns assez court. Coiffée n'importe comment, elle avait des mèches de cheveux qui lui tombaient sur le visage, ne cachant pourtant pas ses yeux qui étaient d'un bleu plus foncé que ceux de la blonde. Un visage rond, presque enfantin, ajouté à sa frêle carrure, elle ne paraissait avoir que 16 ans alors qu'elle en avait 22. Possédant un arc imposant dans le dos, la blonde s'était toujours demandée comment elle le maniait aussi bien. À voir comme ça, cela en était presque comique, l'arc avait quasiment sa taille et avait l'air de peser un certain poids. Pourtant, pour l'avoir vu à l'œuvre, la blonde savait très bien qu'il ne valait mieux pas se trouver dans la ligne de mire de son amie.

La brune hochant simplement de la tête après l'explication qu'elle avait reçu, la blonde remarqua les trois lapins qu'elle avait à la ceinture.

- « C'est tout ? Tu veux nous faire mourir de faim ? » Demanda-t-elle narquoise en désignant les lapins du menton.

- « Tu me prends pour qui ? » Répondit la brune faussement vexée, « Non, j'ai juste besoin que tu m'aides »

- « Pour ? »

La petite brune désigna alors quelque chose du doigt derrière elle, la blonde suivit la direction du regard et tomba sur un cerf étalé sur le sol un peu plus loin.

- « Mais il est énorme » dit-elle incrédule.

- « C'est pour ça que j'ai besoin que tu m'aides » dit la plus petite en souriant comme une enfant.

…

- « On en a encore repéré deux et on a plusieurs témoignages sur un troisième »

À l'entente de cette information, Lexa se pinça l'arrête du nez. Non mais ce n'était pas possible, rien que ce mois-ci ça devait faire au moins dix établissements dont ils forçaient l'arrêt. Et le mois d'avant, il y en avait déjà eu une bonne quinzaine de fermés. À croire que plus ils en fermaient, plus il en ouvrait.

- « Où sont-ils situés ? » Demanda un homme chauve du nom de Titus, dans une tenue ressemblant à une robe religieuse.

- « Un sur le territoire d'Azgeda, un au cœur même de Polis et le troisième en territoire neutre »

- « Ils ont osé ouvrir une de ses… choses à Polis?! » faillit s'étrangler Titus.

- « Oui, et il paraîtrait que beaucoup de guerriers s'y rendent »

- « Non mais je rêve » dit Lexa tout bas. « Faites une descente immédiatement, et cette fois, si vous surprenez des « clients » amenez les moi également »

- « Sha, Heda » dit le guerrier en un signe respectueux avant de sortir de la salle.

Restant muette quelques instants, Lexa tourna ensuite ses deux yeux verts en direction de ses invités qui étaient restés muets jusque là.

- « Vous aussi vous avez une épidémie de ses maisons du plaisir ? »

En face d'elle, Abigail Griffin et Marcus Kane semblaient quelque peu mal à l'aise.

- « Et bien, pas vraiment » répondit la femme blonde.

- « Il est déjà arrivé que quelques personnes, hum, vendent leurs corps sur l'arche, mais pas dans une envergure pareil » compléta Kane.

- « Si ce n'était qu'une histoire de vendre son corps, cela aurait été préférable, les anciens commandants permettaient cette pratique sous prétexte que ça arrangeait tout le monde. Mais ça fait quelque temps que, des jeunes femmes et hommes, parfois même enfants sont vendus comme de la marchandise et forcés de travailler dans ses maisons »

- « Ils… Vendent des personnes ? » demanda Abby incertaine.

- « Oui » affirma Lexa en se levant de son trône et se dirigeant vers les deux personnes du peuple du ciel, « une sorte de marché noir s'est instauré, des villages éloignés des autres se font attaquer et les jeunes entre 12 et 20 ans se font enlever puis vendre, comme des esclaves »

- « Et ça se propage dans tout le pays ? »

- « Il semblerait que ce commerce soit très florissant »

Abby grimaça sous cette remarque. Lorsqu'ils étaient encore sur l'arche, il était arrivé plusieurs fois que des femmes se prostituent contre des rations, des médicaments ou même de l'alcool. Et il va s'en dire que le plus souvent, c'était en fait les gardes qui proposaient cette manière de payement. Certains gardes allaient même plus loin et forçaient des femmes à coucher avec eux en faisant moyen de pression à travers leur famille, ce n'était ni plus ni moins que du viol. Mais visiblement ça ne l'était pas aux yeux de tout le monde puisque quand elle avait essayé de faire cesser ce genre de pratique, elle s'était heurté à un mur. Personne au conseil n'avait trouvé ça urgent à régler. Évidemment, ce n'était pas eux qui se retrouvaient face à des femmes qui en plus de s'être faites violer avaient également eu droit à des violences. Et des cas comme ceux-là, elle y avait droit tous les mois. Mais jamais aucune de ces femmes n'avaient voulu parler. Alors Abby avait finit par se résigner et à simplement les soigner, tout en sachant qu'elles reviendraient probablement dans les mois à venir pour le même type de blessure.

Alors savoir qu'ici, des personnes se faisaient vendre et subissaient ce genre de traitement certainement tous les jours la faisait se sentir affreusement mal.

Apercevant le malaise d'Abby, Marcus essaya de faire changer le ton de la conversation.

- « Excusez-nous Heda, mais pourrions-nous commencez à mettre en place ce pour quoi nous sommes venu ? » demanda-t-il respectueusement.

Regardant l'homme aux cheveux mis-long gris, Lexa remarqua le teint légèrement plus pâle de la blonde et comprit pourquoi Marcus voulait changer de sujet.

- « Oui, bien sûr, suivez moi »

Sortant de la salle du trône, elle les dirigea vers une plus petite pièce. Aujourd'hui les deux leaders du Skykru étaient là pour mettre en place un système d'échange plus performant entre leurs peuples.

Il se trouvait que la technologie du peuple du ciel avait quelques avantages non négligeables, et encore plus leurs formations médical qu'ils proposaient. Quelques grounders étaient déjà allés enrichir leurs connaissances chez eux, mais Lexa, en tant que commandante, aurait aimé qu'Abby vienne à Polis quelque temps, histoire de former ses meilleurs guérisseurs qui pourraient ensuite transmettre ce savoir à leur tour.

Il avait fallut sept longues années, pour que les deux peuples en arrive à ce stade depuis les événements du Mont Weather. Après cela, les deux peuples s'étaient contentés de s'ignorer pendant presque deux ans. Mais un jour, une épidémie d'une étrange maladie avait touché les grounders, affectant surtout les enfants. Lexa s'était alors retrouvée à devoir demander de l'aide au Skykru, ne supportant nullement le fait de voir des enfants mourir sous son règne alors qu'une solution pouvait peut être exister.

Et Abby avait accepté de les aider. Malgré les réticences de son peuple, elle n'avait pas supporté non plus la vue d'enfants en train de mourir. Surtout en sachant qu'elle pouvait peut être les aider. Après tout, elle était avant tout médecin.

Oui, Lexa les avait trahit, mais ces enfants n'y pouvaient rien.

Puis, après avoir trouvé un remède, elle avait vu dans les yeux de la commandante une sincère reconnaissance.

Suite à cela, une relation avait commencé à s'instaurer, malgré les méfiances réciproques, les grounders et les sky peoples avaient commencé à sympathiser. Commençant par de simple apport de nourriture, les grounders avaient finit par prendre l'initiative de leur apprendre la chasse de manière plus efficace, et les deux peuples s'étaient montrés leurs différentes méthodes d'agricultures, et ce, sans que leurs chefs respectifs n'en aient donné l'ordre.

Lexa avait été très fière de son peuple, elle même avait commencé à se rendre de manière régulière à Arkadia, dans le but d'apprendre plus. Et aussi, espérant trouver une tignasse blonde qu'elle ne vit jamais. Au début, elle avait simplement pensé que Clarke l'évitait. Le fait de n'apercevoir aucun des amis de la blonde la confortant dans cette idée. Mais petit à petit, elle avait commencé à les apercevoir, mais aucune tête blonde à l'horizon. En fait ce n'était même pas qu'elle ne la voyait pas qui avait commencé à sérieusement l'inquiéter, mais le fait, qu'en plus, personne ne faisait ne serait-ce que mentionner sans nom, pas même sa mère. Alors un jour, elle avait finit par demander, elle avait attendu de se retrouver seule avec Abby pour lui poser la question qui lui brûlait la langue depuis quelle avait franchit les portes d'Arkadia pour demander de l'aide, « Où est Clarke ? » avait-elle dit en essayant de rester le plus neutre possible. Mais elle avait immédiatement vu le regard de son vis-à-vis se voiler.

C'est ainsi qu'elle avait apprit que Clarke n'était en réalité jamais revenu après l'épisode de la Montagne. Qu'elle était partit, seule, ne prévenant que Bellamy qu'elle ne pouvait pas rester. Qu'elle n'avait pas supporté le poids de ce qu'elle avait dû faire.

Au sein des grounders, Clarke était devenue une légende vivante, Wanheda, la commandante de la mort, après avoir brûler 300 guerriers, elle avait décimé un peuple entier. À Polis, certains vantaient son pouvoir, la prétendant même plus puissante que Heda elle même. Mais la réalité était tout autre. En passant sur le fait des pouvoirs auxquels Lexa ne croyait nullement, elle réalisait que là où les grounders parlaient d'elle en Héroïne, depuis la chute de la montagne, la principale concernée devait probablement se voir comme un monstre. Et quelque chose frappa Lexa de plein fouet. Il n'y avait rien de plus ou moins probable dans le fait que Clarke devait se voir comme un monstre. Elle se prenait pour un monstre, Lexa en était sûre, et c'était pleinement sa faute, c'est elle qui avait contraint Clarke à agir ainsi. C'était de sa faute si Clarke avait dû tuer autant de personnes. C'était de sa faute si Clarke n'avait jamais pu rentrer chez elle. Et c'était de sa faute si aujourd'hui, elle se trouvait devant une mère qui avait du mal à garder ses larmes en parlant de sa fille disparu qu'elle cherchait depuis bientôt trois ans, sans réussir à trouver la moindre information sur elle.

Lexa avait sentit la naissance d'une boule dans sa gorge, lui bloquant presque la respiration. Elle ne sut jamais si Abby avait remarqué son mal-être, mais elle, en tout cas, n'avait pu s'empêcher de lui dire ces quelques mots « Je vais vous aider ». La chancelière l'avait d'abord regardé surprise, puis, après un moment de battement, elle avait remercié Lexa, un nouvel espoir de retrouver sa fille lui tendant les bras.

Pourtant, aujourd'hui, ça faisait sept ans. Sept ans depuis la Montagne et toujours rien. Personne ne savait où Clarke était passée, certains la prétendait morte tandis que quelques fantasques la disait retournée en enfer attendant patiemment avant de revenir pour son prochain massacre.

Lexa, elle, était sûre qu'elle était en vie et bien dans cette réalité, mais malgré tous les moyens déployés, impossible de la trouver.

Une fois arrivée dans la salle où leur réunion pourrait enfin commencer, elle se tourna tout de même vers Abby.

- « Toujours rien ? »

- « Non, toujours rien » lui répondit la femme médecin sachant très bien de quoi la commandante parlait.

…

Les deux filles qui tiraient chacune d'un côté du maintient en bois qu'elles avaient bricolé pour les aider à traîner le cerf, arrivèrent enfin à leur destination.

Elles faisaient face à une maison de pierre et de bois en bon état, plutôt grande, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'une auberge. Et en quelque sorte, s'en était une. Et c'est surtout comme ça qu'elles l'appelaient. L'auberge.

- « Clarke ! Hannah ! Vous êtes enfin rentré ! » dit un homme en ce précipitant vers elles. D'une petite cinquantaine d'année, des cheveux noirs parsemés de gris, une barbe parfaitement taillée, des habits en tissu blanc et beige très légers, il avait un charisme certain.

La blonde et la brune regardèrent l'homme, surprises. Elles rentraient toujours à cette heure quand elles partaient.

- « Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda la blonde.

- « Yora s'est faite attaquer par un animal, elle perd beaucoup de sang, et Kali n'est pas là. On a besoin de toi »

Sans poser une question de plus, Clarke se précipita à l'intérieur de la bâtisse, laissant la brune et l'homme derrière elle.

Un petit silence se fit, tandis que l'homme regardait la blonde partir en courant.

- « Kaori ? »

À l'entente de son prénom, l'homme se tourna vers Hannah, dont on pouvait lire l'inquiétude sur le visage.

- « C'est grave ? » demanda-t-elle incertaine.

- « Un peu, l'entaille au niveau de son ventre est profonde. Mais maintenant que Clarke est là, ça ira » répondit-il honnêtement.

Le visage de la brune se détendit presque instantanément, si Kaori disait que ça allait aller, c'est que c'était vrai. Il n'affirmait les choses que quand il en était sûr, ne donnant ainsi jamais de faux espoirs, ce qu'appréciait vraiment Hannah. Elle n'avait jamais aimé les personnes qui prétendaient que ça allait aller dans le seul et unique but de rassurer les autres alors que tout le monde savait bien que c'était faux.

- « Par contre Han' » reprit l'homme très sérieusement, « Il va falloir que tu réinstalles tes pièges et ailles faire un tour sur le territoire des panthères. Elles sont de retour et plutôt agressives »

La jeune femme hocha la tête et posa ses lapins qu'elle portait toujours à la ceinture sur le cerf, avant d'à son tour partir en courant, se dirigeant vers une cabane en bois, juste à côté de l'auberge.

Plus tard, dans la soirée, Clarke lavait le sang qu'elle avait sur les mains dans une bassine. Finalement, ça avait été plus facile que prévue, de soigner Yora. Elle avait quelques plaies profondes mais avec chance, rien d'important n'avait été touché. La plaie la plus importante étant au ventre, c'est ça qui avait provoqué la panique de Kaori. Cela dit, si elle n'avait pas eu de soin à temps, ça aurait pu être plus grave. Heureusement que l'homme avait entendu les cris de la jeune fille.

Une fois ses mains propres, Clarke tourna la tête vers Yora, étendue sur le lit. Elle était déjà pâle en temps normal mais là, elle était d'une blancheur extrême, ses cheveux long d'un noir d'ébène renforçant la pâleur de sa peau.

S'approchant d'elle, la blonde posa une de ses mains sur son front. Réactive au contact, Clarke vit deux yeux d'une étrange couleur violette s'ouvrir.

- « C… Clarke » dit-elle fébrile.

- « T'inquiètes pas, tout ira bien maintenant, rendors toi, t'as besoin de repos » répondit la blonde dans un sourire affectueux.

Puis, la jeune fille étendue sourit à son tour, faiblement, émettant un presque inaudible « merci » avant de refermer les yeux et de se rendormir presque aussitôt.

Clarke regarda la blessée encore quelques instant, Yora avait le même âge qu'elle, 24 ans. Cependant elle était petite et très chétive, elle avait passé son enfance à mourir de faim, ce qui en était probablement la cause. Malgré cela, contrairement à Hannah, Yora paraissait très bien son âge, son visage avait des traits fins mais pas enfantins. Elle était belle. Ses yeux violets étaient absolument magnifiques. Avant de la rencontrer, Clarke n'en avait jamais vu. Et dans ces yeux, on ne pouvait y lire que de la gentillesse et de la bienveillance, Yora était tout bonnement incapable de commettre du mal.

Contrairement à elle.

À cette pensée, un voile tomba devant les yeux de la blonde. Elle se demandait ce qu'on voyait quand on regardait ses yeux à elle.

Mais elle ne put aller plus loin dans sa réflexion car quelqu'un frappa à la porte de chambre de Yora.

- « Clarke ? » dit Kaori en ouvrant.

La concernée le regarda interrogative, l'encourageant à continuer.

- « Je sais que tu viens à peine de finir avec Yora et que tu n'es pas censée travailler aujourd'hui, mais on a quelqu'un qui te demande expressément »

- « Laisses moi deviner, Niylah ? » demanda la blonde, un sourire narquois sur les lèvres.

- « Gagné » dit-il en souriant. « Mais si t'as pas envie, c'est pas grave, je trouverai bien quelqu'un d'autre pour s'occuper d'elle »

- « Non, laisses, je vais aller la voir. Et de toute façon, elle refuserait quelqu'un d'autre » dit la blonde en sortant de la chambre, passant à côté de Kaori.

- « Mais je veux une augmentation ! » ajouta-t-elle alors qu'elle était déjà dans le couloir, à quelques mètres de l'homme.

- « Tu sais très bien que t'as déjà tout ce que tu veux »

- « Peut être que je mérite encore plus » finit-elle en se tournant vers lui, marchant à reculons, elle avait le même sourire narquois que quelques secondes au par avant, faisant lever au ciel les yeux de Kaori.

Arrivée devant la porte où elle savait que Niylah l'attendait, son sourire s'agrandit étrangement, ça lui ferait du bien de voir la jeune femme.

Entrant dans la pièce sans même frapper, elle trouva Niylah qui l'attendait, debout, appuyée contre le mur à sa droite, un sac en lin semblant assez lourd à la main.

- « Coucou ma belle » dit alors la blonde.

…

- « Quand arriveront les Skykru ? »

Lexa tourna son regard vers l'ambassadeur du Sankru qui venait de parler. Elle savait que tous les clans ne portaient pas spécialement les Skykru dans leur cœur, il faut dire qu'ils avaient déjà du mal à se supporter entre eux, alors apprécier un clan qui était soudainement tombé du ciel, littéralement, c'était un peu trop pour eux. Mais ils faisaient quand même l'effort de ne rien dire, du moins, pas devant leur Heda. Cependant, le Sankru qui depuis quelques temps se penchait de plus en plus sur la technologie, était réellement impatient d'en apprendre plus du peuple du ciel. Ce qui avait d'ailleurs surprit la commandante, le Sankru n'étant pas réputé pour sa grande sociabilité et son sens du partage. Mais les temps changent, les gens changent. Et mieux valait que ce soit en ce sens.

- « J'ai reçu un message de la part du chancelier Kane, ils seront là d'ici une semaine. Ils avaient des choses à régler et à mettre en place avant de partir »

L'ambassadeur parut satisfait de la réponse puisqu'il se contenta de hocher la tête.

- « Combien viendront ? »

Cette fois, c'était l'ambassadeur d'Azgeda qui venait de parler, Lexa fronça les sourcils imperceptiblement, ne laissant rien paraître de ce qu'elle pensait. Pour une raison que la commandante ne saisissait pas, l'Ice nation semblait particulièrement s'intéresser au peuple du ciel. Étant même le clans qui participait le plus au recherche pour retrouver Clarke. Et il ne fallait pas oublier que rien n'était jamais laissé au hasard avec Nia, Reine de l'Azgeda. Quand elle aidait quelqu'un, c'était forcément dans un but précis, et ce but lui était toujours profitable à elle, non aux autres. Oui, les gens changeaient, mais pas Nia. Elle était l'exception.

Au début, la commandante avait pensé que c'était par rapport à Clarke, plus précisément à ses pouvoirs de Wanheda. Mais elle avait des doutes, elle sentait qu'il y avait quelque chose d'autre, mais impossible de savoir quoi.

- « Un groupe d'une vingtaine de personne devrait venir »

Mais à peine Lexa eut-elle finit sa phrase que la porte s'ouvrit, laissant place à un homme qui s'agenouilla immédiatement.

- « Pardonnez moi de vous déranger Heda. Mais nous revenons de la maison hors territoire. Nous avons perdu deux personnes et avons deux blessés. Nous avons amené les filles dans la chambre et le maître ainsi que les deux filles qui ont tué nos hommes en salle de réunion en vous attendant »

- « Je viens tout de suite. Le conseil est terminé » dit-elle à l'intention des ambassadeurs avant de se lever et de partir, suivit par Titus, deux gardes et l'homme qui venait d'entrer.

Deux de ses soldats tués et deux autres blessés ? Il était déjà arrivé qu'il y ait quelques blessures lors de descente mais jamais au point d'être réellement déclaré blessé, alors des morts ? Causé par les filles en plus ? C'était du jamais vu.

Pénétrant dans la salle qu'on lui avait indiqué sans frapper, elle se trouva face à trois personnes, à genoux sur le sol, toutes les mains attachées dans le dos et un sac de tissu sur la tête. Un homme et deux filles, tous trois étaient plutôt bien habillés, fait assez rare pour le souligner, plus spécialement pour les deux filles, les maîtres des maisons étaient toujours très bien habillés mais les « employés » ne l'étaient pas vraiment.

Se dirigeant vers l'homme, elle lui retira le sac qui lui cachait la vue avant de faire signe au garde derrière lui de le mettre sur ses deux pieds.

Nullement apeuré, l'homme dont Lexa jugea qu'il devait avoir un cinquantaine d'année prit la parole.

- « Pourrais-je savoir pourquoi on nous a amené ici ? Et de cette manière ? En fait, pourquoi on nous a attaqué ? »

La commandante le regarda alors sans aucune expression, en plus de ça il se permettait d'être étonné ? Et vu le ton qu'il avait employé, énervé ?

- « Vous n'en avez vraiment aucune idée ? » demanda-t-elle d'un ton froid.

- « Nous n'avons rien fait de mal ! »

- « Nous ? » Répéta Lexa.

- « Moi et mes filles » précisa l'homme. « Nous n'avons rien fait de mal »

Les yeux vert de la commande s'assombrir de colère à l'entente de cette phrase.

- « Vos filles ? » Dit-elle cinglante. « Ces filles ne vous appartiennent pas ! Vous n'avez aucun droit de possession sur elles »

L'homme qui lui faisait fasse sembla perdu.

- « Quoi ? Non, mais je ne le disais pas dans ce sens »

- « Ah non ? Et quel sens utilisez-vous quand vous forcez des filles à vendre leur corps pour votre propre enrichissement ? Votre petit jeu s'arrête là »

Lexa avait été froide dans ses paroles, s'était approchée de l'homme au plus près pour parler d'une voix basse très grave. Quand elle avait eu finit de parler, elle avait vu les yeux de l'homme s'écarquiller, signifiant qu'elle l'avait eu. Il était finit, plus jamais il ne se croirait au dessus d'autres êtres humains, de toute façon il ne pourrait plus, elle allait elle même s'en assurer.

- « Mais qu'est ce que vous racontez ? » demanda l'homme d'un air complètement éberlue.

Quelque peu décontenancée par cette réaction, Lexa fixa l'homme en face d'elle, le détaillant du regard, il avait réellement l'air surpris par ce qu'il venait d'entendre. Pourtant ses informateurs étaient toujours formels, pas une seule fois ils ne s'étaient trompés. Fronçant légèrement les sourcils, elle reprit la parole.

- « Des informateurs nous ont fait par de votre établissement, discret certes, mais le décrivant en arrière plan comme une maison du plaisir »

L'homme ouvrit encore plus grand ses yeux, ouvrant et fermant la bouche plusieurs fois d'affilé.

- « Nous offrons des services de médecines, de la nourritures, du tissus, des armes, et quelques autres ressources sur la base du troc » déclara l'homme.

La commandante eut soudainement un doute, cet homme se fichait-il d'elle ? Elle savait très bien ce que l'établissement disait offrir. Mais elle savait aussi que ce n'était qu'une couverture. Essayant de rester calme, elle sentit tout de même de la colère monter en elle.

- « Nos informateurs on entendu plusieurs personnes parler de votre établissements comme étant, en plus des services offerts de bases, peuplé de jolies filles très affectueuses pour rester polie ! C'est ça que vous appelez des services de médecines ? » dit-elle d'une voix grave d'où se ressentait sa colère.

- « Mais… » fut simplement capable de prononcer l'homme sans pouvoir poursuivre.

Mais alors que la commandante allait cette fois laisser sa colère sortir pour de bon, un rire étouffé la fit s'immobiliser. Et elle, ainsi que toutes les personnes dans la pièce se tournèrent vers la personne qui venait de rire, qui n'était autre que l'une des deux jeunes filles, qui étaient toujours à genoux par terre, un sac en tissu leur couvrant la tête.

Celle qui venait de rire, qui était à gauche, se prit soudain un coup de coude dans les côtes de la part de celle de droite. Et tandis que la première émettait cette fois un « Ouch » certainement plus causé par la surprise que la réelle douleur, la deuxième lui dit à voix basse.

- « Rigoles pas, je vous avais bien dit qu'avec vos conneries on allait nous prendre pour un bordel »

Mais la jeune fille avait eu beau parler à voix basse, la salle étant plongée dans le silence complet, personne n'avait eu de mal à entendre cette phrase.

Lexa garda un visage qui se voulait neutre, mais elle était en réalité un peu perdue. Surtout que la fille de gauche pouffa une nouvelle fois de rire tandis que celle de droite soupirait, certainement désabusée des rires de la première. Malgré tout, un « désolée » de la part de la fille de gauche se fit entendre. Faisant froncer les sourcils de la commandante.

- « Personne ne s'est jamais prostitué chez nous » dit alors l'homme qui se trouvait à côté d'elle, « et je les aurais encore moins obligé à la faire »

À sa manière de parler, on pouvait clairement voir que lui aussi était totalement désabusé, alors qu'il venait sûrement de comprendre le pourquoi de ce qu'on lui reprochait.

Cependant, même si Lexa avait tourné la tête vers lui lorsqu'il avait parlé, elle n'y attacha pas une grande importance, son esprit totalement focalisé sur autre chose.

Se déplaçant vers les deux filles dans un pas souple et rapide, elle enleva dans un premier temps le sac du visage de la fille de droite. C'était la plus petite des deux, à en juger par le visage qui se révéla, Lexa se dit qu'elle devait également être la plus jeune, elle lui aurait donné 17 ans, à peu de chose près. Des cheveux bruns en bataille, assez court, on venait de lui enlever un sac de la tête mais la commandante ce dit qu'ils ne devaient pas être bien plus coiffés avant ça, des yeux bleus foncés, au fond de ceux-ci, on pouvait y lire un air définitivement blasé.

Après l'avoir dévisagé, Lexa se tourna vers la fille de gauche dont les cheveux blonds tombaient sur les épaules, lui arrivant presque au milieu du dos. Elle prit le bout de tissu entre ses doigts fins et avec lenteur le tira vers le haut. Et quand le visage fut totalement découvert, Lexa en resta muette quelques instants, ses yeux plongés dans un océan qu'elle connaissait déjà.

Son visage avait changé, ses traits étaient légèrement durcit et elle possédait une petite cicatrice sous l'œil droit, parallèle à celui-ci. Comme si quelqu'un avait simplement voulu tracer un trait sous ce dernier pour en montrer son parfait alignement.

- « Clarke… ? » s'entendit-elle demander sans s'en rendre compte.

Lexa ne savait pas vraiment à quel réaction s'attendre de la part de la jeune fille du peuple du ciel disparu depuis 7 ans, mais elle était un peu près sûre que ce sourire en coin qu'elle lui envoyait était bien la dernière chose qu'elle aurait cru pouvoir voir.

- « Hey... »

Si quelqu'un a eu le courage de lire jusqu'ici, déjà, merci ^^

Ensuite ! Un petit avis si vous avez le temps ? Ça ferait plaisir :)