Bonsoir, bonsoir,

J'ai pas grand chose à dire

Publication toute les semaines

Bonne lecture


Note à comprendre :

Les anges n'ont pas de sexes mais notre belle langue française ne m'a pas permis d'écrire un texte non gendrer pour le point de vue de Castiel.

Ainsi, j'ai pris par défaut : les séraphin, les cupidons, les archanges : les frères (masculin), les faucheuses, les destinées : les sœurs (féminin)

CHAPITRE 9 : L'ange

Sam savait depuis longtemps ce qu'était l'Apocalypse. Il avait lu les livres de Castiel avec application. Lorsqu'il avait vu que seuls le premier et le dernier sceaux étaient immuables, il avait su. Inconsciemment, il se l'était nié, mais il avait su. Lorsqu'il avait découvert pour le sang d'Azazel, lorsque Dean était allé en enfer, son intuition lui disait que la réponse était là. Lorsque Ruby avait commencé à l'approcher, avant que Castiel ne la vire, il avait su. Castiel s'en doutait peut-être, mais l'ange n'avait aucune certitude et sans certitude Castiel ne partageait pas ses pensées.

Lorsqu'Uriel avait emmené Castiel, Dean était resté paralysé au milieu de la cuisine. Il n'avait pas bougé pendant plusieurs heures et Sam n'avait rien pu faire. Il était allé chercher le livre de Castiel et avait lu. Il avait décortiqué en détails les informations sur le dernier sceau. Castiel était méthodique dans son écriture. Il avait vite compris que Dean était l'homme vertueux, qu'il avait torturé en enfer et brisé le premier sceau. Il avait aussi rapidement compris qu'il était l'enfant du démon, celui qui, en buvait le sang et, grâce à ses capacités, sacrifierait le premier enfant de Lucifer pour ouvrir la cage. Lilith, Dean avait écrit à côté sur le livre. Castiel avait complété avec un petit émoticon content. Sam avait lu ce que l'Apocalypse amènerait, les démons qui serait peut-être relâché. Il avait vitre compris que Dean était le véhicule de Mickael et, lui, celui de Lucifer, qu'ils étaient leurs épées. Il avait passé la nuit assis par terre dans la cuisine, Dean toujours au même endroit, mais la tête dans les genoux. Lorsqu'il s'était réveillé le lendemain, Dean avait fait ses bagages et le regardait avec attention. Ils étaient repartis en chasse, cherchant un moyen pour récupérer Castiel.

Sam aurait pu laisser Dean partir seul, le convaincre qu'il n'y avait rien à faire. Cependant, Castiel était devenu une partie d'eux, une part de leur famille et il en avait besoin pour pouvoir continuer à vivre simplement. Lorsqu'ils avaient pris la route, Sam s'était dit que peut-être ils n'étaient pas faits pour ça, la vie simple, sans chasse. Il avait regardé Hercule à l'arrière, s'allongé sur la banquette de l'Impala, comme s'il s'agissait de sa place depuis toujours. Ils n'avaient pas pu laisser le chien. C'était certainement une erreur. Le chien était au motel, rien ne lui était arrivé, Sam s'en félicitait.

Dean discutait avec la déesse Kali. Apparemment, ils n'étaient pas les seuls à chercher Loki ou plutôt Gabriel. Sam soupira, cela faisait seulement deux mois, mais il avait l'impression qu'il n'avait jamais arrêté la chasse, tout était revenu si vite. Les démons cherchaient à les pousser à s'en prendre à Lillith, c'était évident. Tous les démons qu'ils interrogeaient sur les anges finissaient toujours par cracher que c'était du fait de Lillith. Il passait moins de temps sur les chasses normales, cherchant surtout des informations sur le Paradis et sur les anges, mais lorsqu'ils chassaient, ils tombaient toujours sur des démons. Sam n'aurait pas su qu'il ne fallait pas tuer Lillith, ils se seraient certainement lancés dans une chasse à la démone pour l'empêcher de nuire. C'était elle qui avait fait le pacte avec Dean lui avait-il avoué. Sam avait senti l'envie de vengeance gonfler en lui, mais l'écho de la voix de Castiel raisonnait encore dans ses oreilles, il s'était calmé.

Dean revint alors vers lui les bras ballant.

« Elle ne sait rien. » en conclut Sam.

« Non. Elle m'a donné une piste pour trouver des personnes plus renseignées. » expliqua-t-il. « Un club d'humain qui collecte des informations sur les êtres surnaturels mais ne chasse pas, apparemment. »

Sam fronça les sourcils. Si ce genre de personne existait, ils en auraient certainement entendu parler avant. Il laissa Dean lui expliquer ce qu'il en pensait. Encore des chimères, mais tous deux savaient qu'ils allaient chercher quand même.

Dean leva un regard absent sur lui. Il priait souvent. Castiel, qui d'autre ? Sam ne l'avait pas vu faire, mais l'avait entendu à plusieurs reprises. Dean avait commencé en la suppliant de revenir. Il continuait maintenant en leur racontant leur progrès, leur échec. Les anges ne les avaient pas recontactés. Certain démon l'avait fait. Il y en avait eu plusieurs, qui tentèrent de leur faire croire qu'elle luttait contre le retour de Lucifer, qu'elle était des ennemies de Lillith. Dean les avait toutes tués. Toujours des démones. Sam savait pourquoi, il évitait d'y penser.

Certains démons avaient tenté de lui faire boire de leur sang, le message était clair. Il en avait avalé avec force et s'était fait vomir le plus rapidement possible après. Cela ne l'empêchait pas de sentir la puissance en lui. La colère, la haine et la tristesse devenait plus fortes. Il tentait d'oublier, de se rappeler de Castiel et des livres.

Dean se leva alors et Sam suivit. Il poussa un soupire triste, si elle était encore là, elle serait à terme. Qu'était-il arrivé au bébé, Sam n'en savait rien. Les anges l'avaient-ils tué ? Il préférait ne pas y penser. Il devait se focaliser sur Castiel. Lorsqu'il passa la porte, il était en blouse blanche et le couloir ressemblait à s'y méprendre à la salle d'accueil d'un hôpital.

Il s'arrêta net. Dean, à ses côtés, plissa les yeux. Les personnes passaient les saluant.

« Qu'est-ce… » commença à demander Sam, trop surpris de ne pas être dans le couloir de l'hôtel.

Il s'arrêta quand Dean lui tapa le bras. Il vit une jeune femme brune, petite se diriger vers lui déterminer. Elle s'arrêta face à lui et le fixa droit dans les yeux avant de lever la main et de le gifler.

« Qu-est ce que ? » recommença Sam, parce que là il devait poser la question.

« Vraiment ? » s'enquit la femme tellement offensée que cela n'était pas crédible.

Elle repartit alors aussi vite qu'elle était venue. Dean riait discrètement à ses côtés. Il lui donna un coup de coude.

« Qu'est-ce que c'était, on est où là ? » questionna Sam alors que le sourire de son frère disparaissait et qu'il reprenait un visage sérieux.

Dean secoua la tête, tout aussi perdu que lui. Ils ne bougèrent pas quelques secondes jusqu'à ce que la femme revienne et le refrappe au visage. Il fut trop surpris pour l'arrêter.

« Vous êtes un brillant chirurgien. » l'entendit-il dire avant qu'elle ne reparte.

Dean commença à avancer, se moquant discrètement. Il le suivit.

« On a été transporté ? Par les anges ? C'est une illusion ? On a été attaqué par des Djinn peut-être ? » commença-t-il à spéculer.

Dean acquiesça puis nia de la tête.

« Je me souviens de tout, et on l'aurait senti non ? » le rétorqua son frère.

Il n'avait pas tort. Sam le vit s'arrêter, ouvrir la bouche légèrement et le regard d'adoration qu'il eut lui fit presque croire pendant deux secondes que Castiel était derrière lui. Il fut très déçu de ne voir qu'un homme, les cheveux longs, la barbe bien fourni s'avancer vers eux.

« On est dans docteur Sexy. » déclara alors son frère.

Il lui sortit le nom de l'hôpital, les personnages, les scènes et lui cita même quelques répliques.

« Et a part ça, c'est juste une série que tu regardes en passant. » lui fit-il remarquer taquin.

Le sourire de Dean diminua, mais ne disparut pas. Il entendit son frère déglutir alors que l'homme se postait devant eux.

« Docteurs. » les salua le petit homme, docteur sexy apparemment.

Dean tressauta sur place et répondit d'une voix plus grave qu'à son habitude. Alors que Sam allait lui-même répondre, Dean plaqua l'homme au mur. Sam le regarda faire, surpris et tenta même de venir en aide au ''Docteur''.

« Le docteur sexy porte toujours des bottes de cowboy. » fit remarquer Dean, comme si c'était une évidence.

Certainement pour lui mais Sam leva un sourcil curieux.

« Ce n'est pas très hygiénique. » fit-il remarquer avant d'ajouter pour son frère. « Et vraiment, tu n'es pas un fan. »

« C'est une connaissance de base. » lui répliqua son frère avec assurance.

Sam secoua la tête souriante lorsque l'homme se transforma en Gabriel. Sam sentit le soulagement l'envahir avant que l'adrénaline ne monte en lui.

« J'ai entendu dire que vous me cherchiez. » dit-il alors que Dean relâchait sa prise sur l'archange.

« Castiel. » lança alors Dean.

« Moi c'est Gabriel. » lui rétorqua l'archange avec amusement. « Loki depuis un moment. Dieu parfois. » finit-il avec un clin d'œil.

Sam sentit la colère l'envahir et Dean à ses côtés se tendait.

« Nous voulons retrouver Castiel. Nous avons besoin d'information pour aller au paradis. » expliqua Sam le plus calmement possible.

Le sourire amusé de Gabriel grandit et Sam se tendit. Il se souvenait encore des semaines à voir Dean et Castiel mourir tous les jours. Il n'avait pas envie de revivre ça.

« Oh c'est simple. » lui répondit-il. « Mourrez ! » s'écria-t-il alors amusé par sa propre réponse.

« Sans qu'on en ait à arriver là. » rétorqua Sam avec agacement.

Gabriel le regarda longuement avant de hocher la tête.

« Priez. »

« Parce que tu crois qu'on ne l'a pas déjà fait ? » cracha son frère à ses côtés.

Gabriel dévoila alors un grand sourire.

« Jouez votre rôle, ils vous le rendront. » déclara-t-il alors avant de disparaitre.

Sam tenta de le retenir et Dean en fit de même, mais il se retrouva avec une blouse blanche dans les mains. Ce fut à cette instant précis que la jeune femme revint pour lui mettre une gifle.

- Castiel -

Castiel se sentait étrange, sa grâce était libérée, le corps humain qu'il avait occupé avait disparu. Il portait maintenant un véritable véhicule. Il était dans une des pièces celées du Paradis, il ne s'agissait pas d'un jardin, mais c'était tout comme. Castiel observait Dean tondre et Sam jouer avec Hercule. Sa grâce n'était plus celée et il laissa ses ailes entourer l'image de Dean.

« Castiel. »

Le concerné se tourna rapidement et fut heureux de voir l'ange. Il savait ce qui l'attendait, le redressement. Voir son frère le soulagea.

Lorsque Samandriel c'était saisi de lui, que Dean avait refusé, il avait senti son frère ouvrir ces ailes et s'envoler. Ils avaient alors atterri face à Mickael qui l'avait félicité avant de faire sonner la corne, sa grâce avait été décelé, sans son contrôle. Il avait senti son enveloppe charnelle disparaitre et sa grâce se déployer. Il avait alors fait son possible pour garder l'embryon qu'il portait, la petite âme qui se formait en lui. Sa grâce n'avait pas protesté et s'était enroulée autour de la petite âme, l'enveloppe du bébé avait disparu. La grâce avait protégé sa fille pas encore prête à voir le jour et l'âme de l'enfant, la grâce de l'enfant avait réagi, fusionnant avec la sienne. Castiel l'avait senti. Mickael et Samandriel non. Il n'avait pas demandé à retourner sur terre tout de suite, sachant que son insubordination pourrait lui couter plus que sa propre existence.

Les autres anges lui avaient parlé de la guerre, de la descente aux enfers, de ses frères et sœurs morts. Castiel s'en était sentit attristé. Il n'avait pas pleuré, non, ses ailes s'étaient affaissées et sa grâce avait crié. Il avait demandé à être affecté au dernier sceau, on lui avait refusé. On lui avait donné un véhicule et une mission. Jimmy Novak était dans le coma suite à un accident de voiture, il avait emporté son corps et libéré son âme. Sa grâce avait profité de l'enveloppe humaine pour permettre à l'enfant de se développer et de grandir. Il avait récupéré de la matière de l'enveloppe pour recréer le fœtus dans son état d'origine et il l'avait enveloppé de sa grâce. Il avait réussi sa mission facilement et était rentré.

On l'avait félicité et il s'était senti seul. L'absence de son humain et de Sam s'était fait sentir. Ils lui manquaient. Il avait tenté de voir Dean et Sam. Avant même qu'il n'ait pu leur apparaitre, on l'avait attrapé et enfermé dans un jardin vide, celé pour les anges. Depuis, il attendait son redressement. Il savait que son comportement était anormal, il n'était pas idiot. Ces sœurs allaient l'examiner et elles allaient lui retirer un à un les souvenirs endommageant puis elles allaient les réimplanter sans connexion émotionnelle. On ne pouvait retirer un souvenir à un ange définitivement, la mémoire de la grâce étant trop parfaite mais on pouvait faire croire à une grâce que les souvenirs étaient là, même s'il avait été modifié, atténué. Ses sœurs allaient ensuite l'entrainer, pour qu'il oublie son amour pour Dean et Sam, pour son enfant qu'elles allaient certainement éliminer.

« Balthazar. » le salua-t-il en retour.

« Tu aurais dû rentrer. » lui répondit-il avant de l'entourer de ses ailes.

Castiel se laissa aller et profita de la chaleur réconfortante de la grâce de son frère.

« Je ne pouvais pas. » fut la seule réponse que l'ange put lui donner.

« Je sais. »

Balthazar soupira et se recula alors, il observa la forme qu'avait pris le jardin pour lui. Il posa un regard sur Castiel, surpris et admiratif. Aucun jardin n'avait répondu à un ange auparavant. Castiel aurait pu penser qu'il répondait à l'âme de sa fille, si cette dernière avait été éveillé, mais elle grandissait lentement, inconsciente du monde l'entourant, protégé par Castiel. C'était lui, son paradis, sa projection.

« Ton cas est sans précédent. » déclara-t-il alors.

Castiel leva un regard surpris sur son frère qui étendit ses ailes et tenta de toucher Hercule de la pointe de cette dernière. Il observa avec amusement Balthazar réalisé la porté la projection du jardin.

« Mickael a décidé de te laisser le choix. »

La surprise l'envahit au mot de son frère. Balthazar ne le regardait plus.

« Tu as acquis le libre arbitre en celant ta grâce, tu as rempli ta mission. » lui dit-il. « Même si tu n'es pas humain, nous n'avons pas le droit d'empêcher le libre arbitre. Il te donne donc deux choix pour ton futur. »

Castiel ouvrit et ferma la bouche, incapable de trouver les mots.

« Quels sont-ils ? » choisit-il finalement de dire.

Balthazar tourna alors son regard vers lui et sa tristesse était lisible, comme s'il savait déjà le choix que prendrait Castiel.

« Tu peux subir le redressement et abandonner ton lire arbitre, redevenir un ange et un membre de la garnison sous les ordres d'Uriel. » commença-t-il avec un léger sourire ironique.

Castiel aimait Balthazar, énormément. Il était heureux que ce soit lui qui lui annonce sa sanction.

« Ou tu peux retourner chez les humains. Ta grâce sera de nouveau celée, dans l'objet de ton choix et tu pourras le garder en souvenir mais jamais le briser. Tu resteras dans l'enveloppe charnelle de ton véhicule et tu conserveras tes souvenirs. » dit-il un peu plus sombre.

Castiel ferma les yeux, sa réponse évidente dans son esprit.

« Serais-je autorisé à discuter avec vous ? » s'enquit-il, car c'était là, son choix le plus dure.

Abandonnerait-il vraiment ces frères et sœurs, le pourraient-ils ?

« Nous ne sommes pas autoriser à intervenir chez les hommes. » lui rappela Balthazar.

« Je ne vous demanderais pas d'intervenir. » contra Castiel en levant une main vers son frère. « J'aimerai juste… J'aimerai pouvoir continuer à vous parler. » finit-il.

Balthazar comprit. Il comprenait toujours les sentiments. Il sourit tristement mais acquiesça.

« On pourra se faire des Brunch. » compléta-t-il avec une pointe d'humour. « J'ai toujours voulu essayer. »

Castiel ne rit pas, mais sourit en retour.

« Et après ? » s'enquit-il.

Son frère lui lança un regard interrogateur.

« Après la mort de Sam et Dean. » précisa Castiel. « Pourrais-je déceler ma grâce et revenir au Paradis, reprendre mon poste sans redressement ? »

Balthazar soupira mais secoua la tête.

« Si tu choisis de retourner chez les humains, tu ne seras pas autorisé à revenir au Paradis, à moins que tu ne meures et ne soit accueilli dans l'un des jardins. C'est peu probable, les anges disparaissent, mais… » dit-il en pointant du doigt le jardin autour d'eux. « Il y a peut-être de l'espoir. Tu restes un ange, tu ne vieilliras pas. Si tu choisis les hommes, tu choisis l'exile éternel. Si tu décèles ta grâce, tu seras toujours en exile, mais tu n'aurais aucun droit d'interférer sur le libre arbitre humain. » lui dit-il doucement.

Castiel déglutit mais hocha de la tête. S'il récupérait sa grâce, il n'aurait pas le droit de vivre parmi les hommes, s'il le faisait il serait considéré comme un ennemi du libre arbitre et pris en chasse par ses frères. Il comprenait. Il sentit sa grâce s'agiter, s'enrouler avec force autour de son enfant. Il ferma les yeux.

« J'ai besoin de temps. » déclara-t-il.

Sa réponse surprit Balthazar. Son frère laissa ses ailes papillonner de joies et il acquiesça. Il voulait que Castiel reste. L'ange se sentit coupable de lui donner espoir.

« Prend le temps qu'il te faudra. » lui assura-t-il.

Castiel sourit laissant sa grâce toucher l'âme fluette de sa fille. Il lui faudrait encore quelques jours avant d'être assez forte, avant de pouvoir naître. Il lui faudrait attendre quelques jours avant de faire naître son enfant et de celer sa grâce dans un objet. Sa décision était prise. Il ferma les yeux et se permit de profiter du chant du Paradis et du pouvoir l'entourant.

Il avait hâte de revoir Sam et Dean.

- Dean -

Dean en avait assez. Il venait de passer des heures à jouer le guignol. Il regardait son immense sandwich comme s'il pouvait mettre ça dans sa bouche. Bon, il essaya, parce que le sandwich avait l'air bon. Il était vraiment bon. Il dégustait son encas avec plaisir lorsque Sam entra, les applaudissements retentirent. Il fit attention à ne pas se tendre, faire comme si cela l'amusait. La dernière fois, il avait dû rejouer six fois la pub des hémorroïdes car Sam refusait de dire ses lignes. Ça n'avait pas particulièrement dérangé Dean, c'était hilarant. Gabriel avait pas mal d'humour, il ne pouvait pas le saquer mais cela ne pouvait pas dire qu'il n'admirait pas ces idées. Certaines des scènes étaient ridicules, d'autres plutôt drôle, mais là, il en avait marre.

Il était dans une stupide émission télé de leur propre vie. Qui voudrait voir leur vie à la télévision ? Déjà que les livres de Chuck, il ne comprenait pas, alors là.

« Tu as fait les recherches ? » s'enquit alors son frère avec un grand sourire, sur un ton curieux, les bras grands écarté.

Son frère ne parlait pas comme ça habituellement, heureusement. Dean se laissa faire une grande gestuel, montrant qu'il avait un peu oublié mais qu'il ne souhaitait pas que Sam s'en rende compte.

« Nous devons trouver Lillith ! » s'exclama alors Sam.

Et là, c'était hors scripte. Parce qu'ils cherchaient Castiel et non Lilith. Il s'empêcha de répondre incapable de jouer le jeu. Sam le vit et soupira. Ils s'attendaient tous les deux à se retrouver dans une nouvelle boucle lorsqu'un homme, les cheveux noirs et ébouriffés, de grands yeux bleus, plus petit que Dean et un bébé dans les bras apparut à côté de Sam. Son frère le regarda incrédule. L'inconnu leur sourit avant de donner le bébé à Sam et de disparaitre. Le bébé n'était vêtu que d'un drap et ne portait aucune couche, il était minuscule. Dean se rapprocha à grand pas.

« Qu'est-ce que… ? » commença à demander son frère.

« Non ! Niet ! Nada ! Nicht ! » s'exclama alors la voix agaçante de Gabriel.

Dean inspira un coup avant de se tourna, se position entre son frère et le bébé et l'archange.

« On a compris ton manège Gabriel. Mais l'apocalypse n'a pas commencé et Sam ne la déclenchera pas. » le coupa-t-il avant même qu'il n'ouvre la bouche.

Gabriel fit une moue avant de s'avancer vers eux.

« C'est votre rôle. » rétorqua son vis-à-vis, le visage plus sérieux qu'il ne l'avait jamais vu.

« Et c'est un archange fuyard du Paradis qui nous dit ça ? » répliqua Sam avec sarcasme.

Dean sut à l'instant même où la voix de son frère raisonna qu'il n'aurait pas dû attirer l'attention de Gabriel sur lui et le bébé. L'archange contourna rapidement Dean et ce dernier regarda, impuissant, Gabriel se pencher sur l'enfant, écarquiller les yeux et…

« Gouzigouzi….. » babilla le messager du seigneur. « Mais qu'elle est jolie. Elle est si belle. » continua-t-il en se penchant et en chatouillant l'enfant.

Le bébé baragouina et rit, ce qui plut particulièrement à Gabriel qui tendit les bras vers Sam et ferma à répétition les mains.

« Donne-la moi ! » lui demanda-t-il le visage heureux et ouvert, de l'affection dans les yeux.

Sam resserra sa prise sur l'enfant, certainement par instinct.

« Allez ! Je suis son oncle. » se plaignit l'archange. « Cela fait si longtemps que je n'ai pas vu un angelot. J'ai envie de lui brosser les plumes. Ces ailes sont toutes ébouriffées. »

Dean leva un regard perdu vers Sam qui écarquilla les yeux, semblant comprendre quelque chose. Il tourna la tête en tout sens avant de reposer son regard sur Gabriel. Dean ne pouvait détacher ses yeux des grands yeux bleus de l'enfant qui le fixait directement. L'enfant sourit et tendit sa main qu'elle n'avait pas dans la bouche vers lui. Il se rapprocha hypnotiser et lui lança prendre son petit doigt et serrer fort. Le bébé sembla ravi et gazouilla.

« Où est Castiel ? » entendit-il son frère demander.

Gabriel qui regardait le bébé avec joie et faisait d'étrange mouvement prêt du torse de Sam, leva son regard quelques seconde.

« Il est reparti. Il l'a déposé et est reparti. »

La réalisation se fit dans l'esprit de Dean. L'homme avec ses cheveux en batails était Castiel, le bébé dans les bras de Sam, leur fille. Il la souleva alors et Sam la lui passa sans difficulté. Il la serra contre lui et lui sourit. Il entendit Gabriel rouspéter mais se position devant Dean et commença à faire des petits mouvements dans le dos du bébé, cette dernière s'attacha à son tee-shirt de ses petites mains et commença à mâchouiller le tissu. Dean sentit la bave passer à travers le tissu, mais, étrangement, il s'en fichait.

« Elle va aller mieux, comme ça, hein. Elle se sent mieux avec ces ailes toutes papouillées ! » gazouilla l'ange alors que le bébé s'endormait dans le bras de Dean.

Il releva le regard vers Dean, semblant agacé que l'enfant ne lui réponde pas mais sourit tout de même heureux.

« Tu aimes ta famille. » réalisa alors Dean.

Sam, à ses côtés, l'observa silencieux.

« C'est pour cela que tu veux l'Apocalypse, tu veux que tout redevienne comme avant, que Lucifer et Mickael se réconcilie. Tu veux pouvoir être le petit frère idiot qui s'occupe des plus jeunes, fait des blagues et s'amuse. » continua Dean et Gabriel détourna le regard.

Il échangea un regard avec Sam par-dessus la tête de Gabriel. Dean avait raison. Il lança un regard fier à son frère qui roula des yeux. Pour une fois qu'il trouvait avant lui ! Gabriel claqua des doigts et la pièce disparut. Ils se retrouvèrent dans une chambre d'hôtel, décoré du même style que celui dans lequel ils étaient réellement entrés.

« Oui. » soupira alors Gabriel. « Pourquoi est-ce que je n'aurais pas le droit à ça ? » s'énerva l'archange en s'installant sur le lit. « Lucy pette une durite et Mickey décide que la rigolade c'est fini ? Non. On n'est pas seulement ça. On était bien avant. On s'amusait, le Paradis était aux anges, on y jouait on y évoluait, on y vivait ! Maintenant, les jardins ont pris toute la place, ce n'est plus… »

« La maison. » finit Sam pour lui.

L'archange leva les yeux et dévisagea son frère. Il le pointa du doigt et acquiesça vigoureusement.

« Ne vous trompez pas. J'adore la terre. Les prostitués, les fêtes, les films, les jeux, le sexe, les prostitués ! » lista l'archange avec joie. « J'aime ma famille. » soupira-t-il avant de se lever.

Il lança un sourire attendri au bébé.

« Elle viens à peine de naître. » soupira-t-il avec adoration. « Dieu n'en a pas créé depuis des millions d'années. »

Dean allait dire quelque chose lorsque l'ange disparut. Il tourna un regard surpris vers Sam. Il resserra sa prise sur le bébé dans ses bras. Sam se rapprocha de lui et ils se tinrent en position de défense. Quelques minutes plus tard, Gabriel réapparaissait avec l'homme aux yeux bleus.

Castiel.

Dean déglutit, incertain.

« Bonjour Dean. » dit son ange d'une voix grave et profonde.

A SUIVRE ...