Je tenais à remercier le fanart et saluer le talent de Lady Abyss qui m'ont inspiré cet OS ainsi que l'amour que Suzuka-san porte à ce couple ^^


Masculin pluriel

Griffon l'avait mauvaise !...

Réfugié dans sa haute chambre, dont la terrasse surplombait la petite cour intérieure, on l'entendait briser tous les objets qui lui tombaient sous la main.

Généralement, lorsque l'humeur du Griffon cumulait à ce niveau d'agacement et de colère, le personnel filait à travers la demeure pour trouver un refuge sûr et éviter, à tout prix, de tomber entre les mains du maître des lieux, sous peine de se voir infliger les pires des tortures !...

L'agitation du Griffon entraînait une réaction en cascade au sein de tout Tolomea.

Et Griffon avait de fortes raisons d'être irascible ! En effet, il espérait écoper d'une mission de haut vol par Hadès mais ce dernier l'avait finalement attribuée à Aiacos.

Malgré les liens fraternels et, disons-le, particulièrement intimes entre Griffon et Garuda, la concurrence était de mise !...

Minos résolut d'aller prendre une bouffée d'air vicié sur le balcon, poings serrés sur la balustrade minérale.

"Cette mission me revenait de droit !..." entre ses dents serrées. "Ma technique s'y prêtait à merveille... alors pourquoi ce choix, Seigneur Hadès ?..."

Il fixait un point de la cour, à peine surpris d'y découvrir si peu d'activité. Ah oui... ils se planquaient tous !...

Les améthystes venaient de découvrir une jambe derrière un poteau soutenant la terrasse qui bordait tout l'intérieur du bâtiment.

Minos arrêta que ce garde venait de laisser échapper sa chance.

Étendant sa main, il projeta ses fils meurtriers vers le malheureux, le hissant en l'air, tenu par cette même jambe qui n'aurait jamais dû se montrer !...

"SEI... SEIGNEUR MINOS !..." affolé, bougeant en tous sens.

Comme chaque Juge, Minos avait droit de vie ou de mort sur ses sujets. Hadès ne remettrait jamais ce fait en question.

Un autre mouvement de phalange prit possession de la jambe opposée. Cependant, Minos hésitait ; qu'est-ce qui pouvait se révéler plus divertissant ? Un écartèlement dans les règles ou une torsion jusqu'au craquement osseux ?...

Minos commença par la pression en sens opposés, écartant les jambes jusqu'à destruction complète les charnières, désireux de voir les jambes se séparer du tronc.

Les muscles criaient, craquaient et rompaient. La bouche du garde était déformée à force de cris de douleur, mâchoire en passe de décrocher.

L'opération était rarement nette et souvent le membre pendouillait au tronc en fonction de la robustesse de la victime, forçant Minos à user de son cosmos pour achever l'œuvre.

Une fois son plaisir pris, Minos laissa retomber ce qu'il restait de sa proie et ses pairs étaient chargés du nettoyage.


Le retour d'Aiacos fut si triomphal que Minos en entendit le retentissement jusqu'à Tolomea où il se terrait.

Et Garuda était loin de bouder sa victoire !...

Il déboula, fort de son succès, directement dans les appartements de Minos, ouvrant les deux portes au moyen d'un grand coup de bras.

"Eh bien, Minos ? Pourquoi n'es-tu point venu m'acclamer ?" à la cantonade.

Minos fit éclater un grain de raisin entre le pouce et l'index. "A ton avis, Αἰακός ?"

Garuda sourit. Généralement lorsque son frère prononçait son nom en grec ancien, c'était que l'humeur n'était pas au beau fixe. Qu'à cela ne tienne !...

Il fit face à son aîné. "Tu m'aurais vu les cramer tous !... Tu as vraiment manqué quelque chose d'exceptionnel !..." posant des mains sûres sur ses propres hanches.

L'insolence du Garuda n'avait pour seule rivale que son assurance. C'en était insupportable de beauté indécente.

Malgré sa hargne logée dans chaque recoin du corps, Minos ne put s'empêcher de dévorer Garuda du regard.

"Pourquoi avoir pris la peine de te déplacer jusqu'à Tolomea ? N'aurais-tu pas simplement pu fêter ta victoire sur ton navire, Cos ?! Ou souhaites-tu achever ta parade triomphale en passant par tous les palais et prisons du Royaume ?" grogné sans être aboyé.

Un petit rire vint accueillir la rogne de Minos. "Par Hadès, ta mauvaise foi est à pleurer, Nos, si j'étais capable ne serait-ce que de verser une traitre larme !..."

La beauté du Népalais était insolente !... Elle riait au nez de Minos. Ce dernier eut un violent coup de sang, jetant sur Nos sa technique favorite pour lui nouer les poignets hauts, l'abattant contre le mur tapissé de marbre pur et veiné de noblesse.

Garuda eut un instant le souffle joliment coupé par cette attaque surprise, sourcils fournis se fronçant d'incompréhension.

"Cette victoire me revenait de droit, tu m'entends, Cos ?!" feulait le Griffon.

"Oh, je vois..." sur un petit sourire en coin.

"Non, tu ne vois pas ! Tu ne vois rien, Cos !"

"Comptes-tu me démembrer, Nos ?" agitant les doigts sans pour autant en raffermir la prise. "Je tiens cependant à te prévenir : je t'opposerai sans doute plus de résistance que chacun de tes misérables gardes !..." regard prenant une allure de braise, incandescent jusque dans le cosmos.

Griffon approchait, sûr de sa prise.

Garuda le dévorait de tous ses yeux - ceux galactiques compris !...

Il était véritablement magnifique... son pas évoquait le félin qui se déplace en ligne droite sur sa proie. Sa splendide chevelure virevoltait au gré de ses mouvements. Hypnotique.

"Min..."

Chut. Silence. Une bouche. Des lèvres. Une langue - plutôt câline, celle-ci... - venait de réduire au calme un Garuda trop prétentieux et bavard aux yeux d'un Griffon nourri à la rancœur.

Minos plaquait son corps tonique contre celui, plus charpenté, d'Aiacos.

Les langues tournoyaient dans une ronde à coller le vertige !...

Et Minos faisait grimper le lien d'autant plus haut, soulevant de l'autre la tenue du cadet, donnant sur ce torse dont il raffolait.

Les appréciations étaient à présent geintes, étouffées par un jeu de langues langoureux dont le rythme variait en fonction des ondes que la manœuvre dispensait dans ces bassins conglutinés.

Entre eux, le plaisir avait toujours été profondément organique, superbe ode à ce que seules deux âmes sœurs savent produire.

Quoi qu'on en dise, Griffon et Garuda étaient liés, solidaires, partageant bien plus que des plumes. Les deux avaient des becs et du sang. Ils étaient loin des bêtes à écailles et à carapaces qui peuplaient les Enfers.

La danse des langues était si précise et érotique que les sexes s'en dressaient à plaisir, rendant le contact d'autant plus appréciable.

Bientôt, ils ne se tiendraient plus en bride et Aiacos ignorait totalement si Minos allait lui faire grâce d'utiliser ses mains - qu'il crevait d'envie de balader partout sur le corps fin et dynamique du Griffon !... La nécessité lui était telle qu'il en tremblait de tout son être, tirant malgré lui sur les liens sans pour autant serrer les poings.

"Hmm... oserais-tu t'acharner, mon cher Cos ?..." raffermissant la structure même de l'entrave.

Nul n'aurait pu dire qui était réellement le maître du jeu ; Griffon qui tenait Garuda en son pouvoir ou Garuda qui acceptait de subir la technique du Griffon à des fins purement érotiques ?...

Il fallait dire que Minos redoublait d'imagination, utilisant son kink de marionnettiste au moment où Garuda s'y attendait le moins.

L'autre domaine de prédilection de Minos était les caresses. De l'avis d'Aiacos, jamais aucun Spectre n'était plus agile des phalanges et des mains !... Minos était capable de débusquer le moindre centimètre carré de peau à haut potentiel érogène !...

Souvent, l'aîné avait dispensé des caresses au cadet capables de l'envoyer au septième voire au huitième ciel en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "encore !..."

La façon dont Minos procédait était délectable au plus haut point et Garuda en demeurait généralement sonné, littéralement plongé dans un véritable bain d'endorphines, après l'amour.

A l'heure actuelle, seul son sexe dressé pouvait prétendre exprimer ce que lui inspirait le Griffon et ce dernier semblait s'en contenter, désireux de mener la danse jusqu'à son terme, en représailles à cette gloire outrageusement volée !...

Il n'était pas dit que le Griffon demeurerait sur un tel échec !... Et sa victoire, il l'arrachera en privé, à cette saloperie d'oiseau mystique !...

Pour l'heure, Garuda ne contrôlait plus rien du tout, devenant ainsi le réceptacle d'un plaisir borné, soulevé par des vagues de fond, corps entier engourdi de chaleur et de sensations.

L'entrave imposée par Minos en rajoutait au comble de l'excitation, faisait rugir une frustration qui se distillait dans toutes les fibres de l'être, réclamant l'urgence d'une finalité.

Garuda savait cependant que son Griffon était joueur. Très joueur.

Torturer ne lui suffisait guère, non, il fallait y mettre les formes. Mener l'art jusqu'à son paroxysme. En fin connaisseur sadique, Minos appréciait la haute voltige dans tous les domaines. Exigeant et discipliné, le Griffon en imposait. Nul doute, avec de telles qualités, qu'il fut nommé à la répartition des âmes.

Garuda était plus flamboyant, extravaguant.

Les deux Spectres avaient immédiatement matché !...

"Dé... tache-moi... Min... os..." entre deux baisers âpres.

"Le mérites-tu, mon frère ?..."

Le sexe d'Aiacos était tant comprimé dans le pantalon qu'il semblait à ce dernier qu'il allait imploser du fait du manque d'espace.

C'est une main compatissante qui vint le libérer de ce carcan, au grand soulagement de son propriétaire.

"Bien. Ce détail réglé, reprenons."

Le ton utilisé par Minos n'augurait rien de bon... Aiacos savait que même privé d'une main, son frère demeurait redoutable en assaut charnel !... Par contre, il butait sur le terme utilisé par Minos. "Dé... tail ?..." grogné.

Le sourire du Griffon s'allongea perceptiblement. Il venait de toucher dans le mille !...

"Oui. Un détail, mon cher Cos." insistant sur le mot. "Un merveilleux, sensible... détail." glissant un doigt, qu'il venait d'humidifier de son adorable langue, sur l'extrémité renflée, gourmande de sensations.

Aiacos siffla entre ses dents serrées, tirant sur les liens cosmiques qui refusaient, à l'évidence, de céder sous quelque prétexte ou force que ce soit !...

"Si tu veux quoi que ce soit... supplie, Cos." à son oreille, s'attaquant durement au lobe, des dents.

Le terme fit vibrer Garuda jusqu'en son orgueil. "Va... te faire... enculer par... Oneiros... Nos."

Petit rire en face. "Je ne lui ferai pas cet honneur... vu que j'ai bien mieux que lui sous la main..." faisant se retourner Aiacos, lui fracassant torse et menton contre le marbre.

D'une main leste, il descendit à la fois pantalon et boxer sombre.

"Je te défends, Nos !" voix trahissant cependant une violente et exceptionnelle envie d'être dominé .

"Ta fierté, Cos, n'a pas sa place dans cette pièce. C'est moi qui édicte les règles du jeu ici. Bienvenue à... Tolomea, Cos."

Dans un ultime sursaut d'amour-propre, Garuda tenta une prise des jambes visant à faire chuter l'objet de toutes ses convoitises.

"Oooh... mais... tu en veux, mon cher Cos !..." régalé par la défense du Népalais qui était, somme toute, parvenu à l'immobiliser. "Resterons-nous ainsi le temps que... la pression retombe ?... Ou comptes-tu nous amuser ?..." soulevant les cheveux épais du Garuda pour mordiller la nuque appétissante, léchant l'instant d'après, générant des frissons délicieux dans tout le corps d'Aiacos. "Écarte les jambes... Cos..."

La manœuvre lui coûtait mais là, il avait besoin d'être soulagé !... Et ce qu'importait le moyen.

Pour le motiver, Minos venait de se défaire, cherchant à glisser entre les guiboles de son partenaire.

Sur un soupir lourd - Minos était dans un état très similaire au sien et cela était encourageant ! - Aiacos toléra que la belle raideur de Minos vienne le flatter sur toute sa longueur, glissant là, mue par des hanches attentionnées et précises.

Les deux mains de Minos grimpèrent le long des bras tendus du Garuda, finissant par atteindre ses doigts entre lesquels il glissa les siens, poursuivant ses belles ondulations, leur arrachant un plaisir fou !...

Les soupirs prononcés de Minos, contre sa nuque, le rendaient cinglé, tout comme son souffle chaud, corps lançant de plaisir.

Le Népalais lâcha quelques termes brûlants dans sa langue maternelle, verge perlante laissant sa marque contre le marbre pur.

La situation était si électrique !...

"Nos... Nooooos... je... je vais..." sur une plainte lascive.

"Pas encore... Cos..." désireux de faire durer, lui-même au bord de la rupture de raison.

"Ooooh... haaaaa... par Had... ès !..."

Minos souriait. Décidément, leur Maître s'invitait même dans leurs ébats tant ils lui étaient tous dévolus !...

Minos se contentait certes de la surface - s'inviter dans l'antre de son bel oiseau sans y avoir été expressément convié lui aurait fait perdre toute crédibilité - mais par Hadès, quelle délicieuse torture !...

Les deux en suintaient, sexes surtendus l'un et l'autre.

"Haaaaan... Nos !..."

Encouragé, Minos accéléra, pivotant des hanches pour visiter tout de son partenaire, mêlant ses sons lourds à ceux d'Aiacos, y mêlant des expressions norvégiennes, prouvant que l'orgasme montait en lui.

Les deux déposèrent les armes, dans un cri entretissé, appuis flageolants, souffles courts et haletants.

Comme tous les Spectres, Minos était incapable de concilier cosmos et orgasme de front. Ses liens venaient de disparaître, libérant Aiacos qui baissa les bras dans un soupir, allant caresser à l'aveugle les cuisses de son cher Minos.

Finalement, se laisser dominer avait du bon parfois...