Disclaimer : Rien n'est à moi, comme d'hab sauf Soilleir et le royaume de la Lune.

Note d'auteur : Bonjour/Bonsoir ! Vous me croyez si je vous dit que j'avais commencé cette fic en 2016 ? J'avais complètement renoncé à la continuer par manque de temps ( la vie réelle les gens, c'est très prenant) mais la pandémie est passé par là. Donc voilà la première partie de cette fic qui en comportera deux et dont la suite arrivera très prochainement.

PS: Cette fic va aussi être posté sur AO3 sous le même titre mais pas sous le même pseudo.

Bonne lecture !


Les parents de Perceval avaient toujours pensé qu'il ignorait qu'il avait été adopté.

Ils l'avaient toujours traité comme leur propre enfant et rien n'aurait pu faire croire le contraire à Perceval.

Rien si ce n'est un rêve la nuit de ses dix ans qui changea sa vie.

Le jeune garçon apparu au beau milieu d'un cercle dans un champs de blé éclairé par la lune. Bien qu'étrange, ce rêve n'avait pas inquiété immédiatement Perceval. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait des songes bizarres et sûrement pas le dernier comme lui disait souvent sa grand-mère. Mais Perceval se rendit vite compte qu'il ne pouvait pas sortir du cercle de blé, il était piégé à l'intérieur. Cependant, le jeune garçon n'eut pas le temps de paniquer car une femme apparu soudain devant lui.

Elle avait la peau diaphane et de longs cheveux d'un gris clair presque blanc. Ses yeux noir le fixait calmement, comme si elle avait tout le temps du monde devant elle. La dame semblait jeune, pas plus d'une vingtaine d'années et un observateur extérieur aurait pu remarquer le curieux air de famille qu'il y avait entre eux.

_Bonsoir Perceval. Dit-elle d'une voix douce.

_Bonsoir ma Dame. Répondit l'enfant.

Ses parents avaient beau ne pas être les plus malins du monde, ils avaient toujours été convaincus que la politesse était essentielle. Ils lui avaient aussi dit de ne pas parler aux inconnus mais il décida de faire exception à la règle. Perceval était dans un rêve et la dame savait son prénom, preuve qu'elle au moins devait le connaître. L'inconnue lui fit un sourire alors qu'elle s'agenouillait devant lui pour pouvoir le regarder dans les yeux.

_Je m'appelle Soilleir. Se présenta la dame tout en rajustant les plis de sa robe. Mais tout d'abord, je tiens à vous souhaiter un joyeux anniversaire.

Surpris, Perceval la fixa avec la bouche ouverte.

_Vous savez que c'est mon anniversaire ? S'exclama-t-il. Presque tout le monde l'oublie à chaque fois !

_Je ne pourrais jamais oublier l'anniversaire de mon protégé. Répondit gentiment Soilleir.

_Protégé ? Ça veut dire quoi ?

_Cela signifie que je veille sur toi. Expliqua-t-elle. Je suis là pour te guider et m'assurer qu'il ne t'arrive rien.

_Pourquoi je vous ai jamais vu avant alors ? Demanda Perceval.

Il s'en serait souvenu s'il avait déjà rencontré Soilleir. Une jeune dame aux cheveux quasiment blanc comme elle aurait difficilement passé inaperçu dans son village.

_ C'est assez compliqué mais je vais essayez de vous expliquer au mieux. Le rassura-t-elle. En tout cas, vous devez savoir que je garde un œil sur vous depuis que vos parents vous ont adopté.

Cette simple phrase marque le début d'une longue série de révélation.

Perceval apprit cette nuit là que ses parents ne l'étaient pas par le sang. Pellinore et Achefloure l'avaient découvert dans un cercle de culture similaire à celui où il se trouvait en rêve. Le jeune garçon n'était pas un enfant ordinaire et il le serait encore moins une fois adulte. Perceval serait capable de choses extraordinaires mais Soilleir ajouta qu'il étaient encore trop jeune pour tout comprendre.

_Pourquoi j'ai pas pu rester avec mes autres parents ? Demanda Perceval. Ils ne voulaient pas de moi ?

Sa voix était devenue toute aiguë, blessée à l'idée d'avoir été abandonné. Soilleir secoua la tête malgré la tristesse dans son regard.

_ Non bien sur que non. Dit-elle. Mais tout enfant de la Lune désigné par les oracles comme porteur d'une destinée exceptionnelle doit être envoyé sur Terre... Tes parents n'ont pas eut le choix.

L'enfant eut du mal à comprendre ce que signifiait « destinée exceptionnelle » et même ce qu'était un « oracle » mais une information en particulier le fit tiquer.

_Je viens de la Lune ?

_Tout comme moi. Approuva Soilleir. C'est parce que j'y suis en ce moment que je suis obligée de te parler au travers de tes rêves.

Cela fit beaucoup à comprendre pour Perceval mais il s'empressa quand même de lui poser tout un tas de questions. Il apprit énormément de choses cette nuit là si bien qu'il cru que sa tête allait exploser. Il découvrit que son peuple s'appelait les Lunéans et que, lorsque Perceval avait été envoyé sur Terre, Soilleir avait été choisis pour devenir sa gardienne. Son rôle était de veiller à ce qu'il accomplisse son Destin et de répondre à ses questions. Il apprit aussi qu'il ne devait jamais se séparer de son collier. Le bijoux avait pour vocation de « dissimuler sa présence », quoique cela puisse signifier pour Perceval…

Elle décrivit aussi son royaume avec beaucoup de détails, lui apprenant également que la Terre était ronde et non pas plate comme lui avait dit son père. Au bout d'un moment, Soilleir finit par lever la tête vers la lune et elle soupira doucement en annonçant qu'il était temps pour elle de s'en aller.

_ Déjà ? Fit l'enfant, déçu.

_Je ne peux pas rester plus longtemps. S'excusa Soilleir. Mais il faut que tu saches que, maintenant, il te suffira de penser très fort à moi avant de t'endormir pour que je vienne te parler dans tes rêves.

Le visage de Perceval s'illumina à cette idée et sa gardienne le trouva adorable.

_C'est promis ?

_ Promis. Dit-elle. Mais toi aussi tu dois me faire une promesse.

_Laquelle ?

_ Personne ne doit savoir pour moi ni même que tu viens de la Lune. Répondit la gardienne avec sérieux.

_Pourquoi ?

_ Il existe des gens mal intentionnés et savoir que tu es un Lunéan te mettrais en danger.

Le garçon sentit qu'elle ne lui disait pas tout mais il ne chercha pas plus loin.

Cette nuit là, Perceval fit la promesse de ne rien dire.

oOoOo

Les années passèrent et Perceval ne révéla jamais son secret, laissant croire à tout le monde qu'il n'était qu'un simple enfant de Caerdydd. Jusqu'à ses quinze ans, il appelait très souvent sa gardienne pour lui poser des question sur la Lune et l'espace. Soilleir devint également sa confidente, Perceval partageant avec elle ses chagrins et ses joies.

Un jour, il lui demanda s'il pourrait se rendre sur la lune. Il rêvait de pouvoir aller là bas, de découvrir le royaume d'où il venait.

Patiemment, sa gardienne lui expliqua que cela serait possible mais difficile.

_Enfin, c'est surtout le retour qui serait compliqué.

Devant le regard interrogateur de Perceval, Soilleir poursuivit :

_Si un enfant comme vous finissait par revenir chez nous, pouvoir redescendre impliquerait que vous…

Les yeux de Soilleir se perdirent dans le vague et il finit par secouer la tête.

_Je vous expliquerai ça un autre jour d'accord ?

Percevait avait fait la moue mais il finit par laisser tomber. Il pouvait bien attendre encore quelques années. Ce n'était pas comme si les étoiles aller disparaître dans un proche avenir.

Le temps passa et les conversations entre Perceval et sa gardienne s'espacèrent, le jeune homme commençant à mener sa vie.

Et un jour, il rencontra le roi Arthur.

Le soir même, Perceval appela Soilleir pour lui faire part de son admiration soudaine envers Arthur. Amusée, la gardienne avait comparé ça à un coup de foudre, faisant rougir le jeune homme. Mais Soilleir, redevenue sérieuse, lui avait assuré qu'en devenant l'un des chevaliers d'Arthur, il pourrait accomplir son destin.

Honnêtement, Perceval n'en avait pas grand-chose à faire de sa destinée. Mais il appréciait Soilleir et aurait regretté de ne pas avoir son approbation. Il avait beau ne plus être un enfant, sa gardienne était sa plus veille amie. Il aurait détesté aller à l'encontre de son avis.

Perceval devint alors l'un des chevaliers de la Table Ronde et ses appels à sa gardienne s'étaient raréfiés. Elle lui avait affirmé, une nuit, que ce n'était pas grave, qu'elle continuait tout de même de veiller sur lui même s'ils se parlaient moins. Il avait tous deux leurs propres vies à s'occuper. Perceval se fit tout de même un devoir de lui raconter certaines de ses missions, Soilleir ne perdant jamais patience comme ses collègues quand il s'embrouillait avec ses histoires de vieux.

Tout aller dans le meilleur des mondes… Jusqu'au jour où Arthur fit sa tentative de suicide.

oOoOo

Perceval était inquiet.

Il sortait tout juste de la chambre du roi, celui-ci s'étant endormis après lui avoir raconté son rêve. Le chevalier avait été touché d'entendre le songe d'Arthur au sujet du Graal. Perceval n'avait pas tout compris mais il en été venu à une conclusion simple.

Si cette maudite quête aboutissait à la mort de son roi, juste pour avoir une stupide coupe magique, alors autant que le Graal reste perdu à jamais.

Perceval avait beau faire des efforts, il ne comprenait pas pourquoi tout le monde voulait le Graal. Apparemment, cela offrait la vie éternelle… Il en avait discuté quelques fois avec Karadoc pour savoir ce qu'il ferait d'une telle immortalité. Enfin, ça se fut après qu'ils aient demandé à Bohort ce que signifiait le mot « immortel ». Ce n'était pas de leur faute si les gens utilisaient toujours des mots aussi compliqués aussi…

Karadoc lui avait alors affirmé qu'avec une opportunité pareille, il goûterait toutes les spécialités régionales du monde entier. Le gras c'était la vie et, par extension, une part essentielle de sa possible vie d'immortelle.

La question fut plus compliqué pour Perceval.

Au début, il avait vu cette possibilité comme un bon moyen de développer ses techniques de combats. Il s'était même dit qu'il pourrait en profiter pour enfin aller sur la Lune. Par la suite, il réalisa qu'il pourrait mettre son immortalité à profit pour aider son roi. Mais le chevalier finit par en conclure que, s'il était immortel, il finirait par vivre dans un monde où ni son roi ni ses amis ne seraient présent.

Perceval décida alors que, la vie éternelle, c'était de la merde et qu'il n'en avait pas besoin.

Pourtant, alors qu'il arpentait les couloirs du château de Tatingel, Perceval repensa à toute cette histoire de Graal. Si cette coupe/récipient/bocal à anchois/corne d'abondance/pierre incandescente pouvait lui permettre de sauver la vie d'Arthur, le chevalier partait illico retourner tout le monde connu.

Il avait été dévasté quant il avait appris pour la mort du roi et il était immédiatement revenu de la ferme de ses vieux. Une fois à Tatingel, il avait appris avec stupéfaction, comme plusieurs autres personnes, qu'Arthur était toujours en vie. Mais le soulagement avait été de courte durée quand il comprit rapidement que le roi était quand même mourant. Perceval était alors allé voir Arthur, pas pour lui présenter ses hommages mais au moins pour le voir.

De toute façon, il ne savait pas ce que ça voulait dire un hommage…

Les pas de Perceval finirent par le guider vers les cuisines qui étaient moins grande que celles de Camelot. Le chevalier ne fut pas surpris d'y voir Karadoc qui se faisait son quatrième casse-dalle de la journée. Son ami n'était pas seul, Bohort était là aussi et il semblait dans tous ses états.

_C'est inadmissible ! Avoir laissé le roi avec Lancelot...

_Mais c'est pas lui qui l'a sauvé ? Interrompit Karadoc, la bouche pleine.

_Il venait pour le tuer ! S'écria Bohort. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça mais sa venue à Camelot ce jour là était loin d'être altruiste.

_Ouais c'est pas faux. Approuva Perceval.

Les deux autres se retournèrent vers lui, ne l'ayant pas entendu arriver. Karadoc lui fit un sourire en désignant la nourriture étalée devant lui.

_Vous avez présenté vos aux hommages ?

Perceval hocha la tête et s'approcha pour se faire un sandwich, refusant poliment la proposition de Karadoc de lui en faire un. Son ami faisait peut-être les meilleurs associations ingrédients du monde mais à chaque fois, le chevalier se retrouvait avec un truc plus gros que sa bouche. Depuis qu'il avait faillis se décrocher la mâchoire, Perceval préférait se faire à manger lui-même.

_ Ouais et il m'a raconté un rêve, c'était vachement chouette.

_Un rêve ? Demanda Bohort qui semblait s'être calmé.

_ Y avait un vieux, puis ils étaient dans l'espace et après ils cherchaient le Graal et au final, le Graal vous savez ce que c'est ?

_Qu'est-ce donc ? Fit Bohort, intéressé.

Perceval prit le temps de mettre des tranches de saucisson dans son pain avant de dire d'un ton conspirateur :

_C'est une baignoire.

Le chevalier de Gaunes le fixa avec perplexité.

_Une baignoire ?

_Remarque, pour récupérer le sang du Christ, c'est pas si con. Intervint Karadoc.

Bohort n'eut pas l'air très convaincus mais Perceval haussa les épaules, ne cherchant pas à insister. C'était à lui que le roi avait raconté son rêve alors il ne voyait pas pourquoi il irait tout divulguer dans les moindres détails. Le fait qu'il avait du mal à se rappeler de l'intégralité du rêve n'était pas du tout l'une des raisons de son silence…

Parfois Perceval regrettait de ne pas avoir une meilleure mémoire.

_Au faite, vous allez être content j'ai rendu le pouvoir à Arthur. Fit soudain Karadoc.

Perceval oublia temporairement son sandwich alors que Bohort le fixait d'un air mitigé.

_Enfin ! Je vous avez dit que c'était pas fait pour vous ! S'exclama Perceval. On est fait pour diriger un clan aux techniques révolutionnaires pas pour s'occuper d'un royaume. Quand je pense que tout ça c'était à cause de votre morue de bonne femme…

Le chevalier n'avait jamais pu supporter Mevanwi.

Au début il n'avait pas compris pourquoi, surtout qu'il ne lui avait jamais vraiment adressé la parole. Mais c'était instinctif, comme si un pressentiment lui soufflait que la blonde allait un jour poser problème. Son instinct ne le trompa pas et quand Arthur changea d'épouse au profit de Mevanwi, il su que les ennuies ne faisaient que commencer. Pourtant, il avait tenu sa langue le plus possible, notamment en présence d'Arthur. Si le roi était amoureux, alors il pouvait difficilement la critiquer. Finalement, Arthur avait renoncé à elle et Mevanwi avait été dévoré par la colère et la vengeance. C'est à partir de ce moment là que Perceval s'était mis à l'insulter ouvertement, de plus en plus agacé qu'elle pousse Karadoc à prendre la place de souverain…

_Sans vouloir vous vexer, c'est une bonne chose que vous ayez rendu le pouvoir à Arthur. Fit Bohort la mine sombre. Mais les druides disent qu'il n'en a plus pour très longtemps…

_Ils nous ont déjà fait croire qu'il était mort. Le stoppa Perceval. Il faut pas enterrer le roi trop vite.

_Puis avec le pâté que je lui ai ramené, il va vite reprendre des forces. Ajouta Karadoc.

Bohort eut l'air touché par cet optimisme presque naïf mais cela ne dura pas et il perdit bien vite son sourire.

_Mais les druides...

_Les druides, s'ils sont pas foutus de le soigner, ils ferment leurs gueules. S'exclama Perceval.

_Nan mais je vous permet pas ! On fait ce qu'on peut je vous signale ! S'écria soudain Merlin.

Le druide était arrivé derrière eux, les poings sur les hanches. Il avait l'air fatigué, comme s'il avait peu dormis ces derniers jours.

_ Arthur ne mange presque pas. Marmonna-t-il. A cause de ça, il n'a pas refait tout le sang qu'il a perdu et ça l'a considérablement affaiblis…

_Nan mais c'est pas étonnant qu'il n'ait pas faim vu les espèces de bouillis dégueulasse que vous lui servait. Dit Karadoc en fronçant le nez. Vous allez voir, moi je vais m'occuper de lui faire à bouffer, ça va lui redonner de l'appétit.

_Il mangera pas je vous dis. S'agaça Merlin. Il est trop affaiblis maintenant et si ça continue comme ça, il passera pas les prochaines semaines.

Perceval fut partagé entre la tristesse et l'énervement devant l'attitude défaitiste du druide. Au vu de sa réputation, le chevalier n'était pas le mieux placer pour juger mais il avait souvent entendu les autres traiter Merlin de « gros incapable ». Perceval avait, quant à lui, surtout l'impression que le druide ne glandait pas grand-chose dans son cagibi mais qu'il les avait quand même aidé à gagner des batailles.

Mais si Merlin ne pouvait pas les aider dans une telle situation, alors à quoi ça servait d'avoir des pouvoirs ?

Semblant lire dans ses pensées, Bohort demanda :

_Et votre magie ? Il n'y a rien que vous pourriez utiliser ?

Merlin eut l'air gêné alors qu'il se servait une coupe de vin.

_Il s'agit pas de refermer une blessure ou de ressouder des os. Marmonna-t-il. Pour ce qu'il a, il faudrait une magie de guérison que j'sais pas faire. Peut-être qu'Elias pourrait faire quelque chose mais ce con a disparu faire je-ne-sais-quoi…

_En faite, vous servez vraiment à rien espèce de gros faisan. Grogna Perceval.

Cela surprit les trois autres qui n'avait pas vraiment l'habitude de voir le chevalier s'énerver.

_De quoi ? ! S'offusqua Merlin.

_Vous être vraiment inutile ! A quoi vous servez au final ? !

_Seigneur Perceval, calmez vous. Tenta Bohort.

_Non ! C'est pas possible qu'il y ait rien à faire pour sauver le plus grand roi de toute la Bretagne !

_Vous avez pas bientôt finit de gueuler ? ! Cria Ygerne.

Alertée par les cris, la souveraine de Tintagel venait d'arriver en trombe dans les cuisines et elle semblait passablement agacée.

_Vous aviez peut-être le droit de brailler à n'importe quelle heure à Camelot mais ici, quand il fait nuit, on baisse le volume !

_Mais c'est lui qui.. Commença Merlin.

_Je veux pas le savoir ! Vous foutez le camps de mes cuisines et si je vous reprend à crier comme ça, je vous fais virer du château par la garde !

Ils s'en allèrent sans protester, sachant très bien que ce n'était pas une menace en l'air. Toujours en colère, Perceval partis sans attendre les autres. Il n'avait pas vraiment envie de leur parler maintenant. Il marcha d'un air maussade vers sa chambre, cherchant mentalement un moyen de sauver son roi.

Il devait bien exister un moyen auquel personne n'avait pensé...

Le chevalier s'immobilisa brusquement, toucha un instant son pendentif, avant de pousser un grognement sonore.

_Je suis con mais con... Marmonna-t-il.

oOoOo

Perceval se tenait dans le cercle de blé qui constituait le décor habituel de ses rencontres avec sa gardienne. Il attendit quelques secondes avant que Soilleir n'apparaisse devant lui, le visage grave. Le chevalier ouvrit la bouche mais sa gardienne le coupa en levant une main.

_Je sais pourquoi vous m'avez appelé. Dit-elle. Vous voulez un moyen d'aider votre roi.

Perceval eut un léger hochement de tête, se rappelant que Soilleir l'observait depuis la lune.

_Est-ce qu'il y a une solution ? Demanda-t-il. Quand j'étais enfant, tu m'as dis qu'un jour, je serais capable de faire des truc extrapolés.

_ …. Extraordinaire.

_ C'est pas faux.

Soilleir ferma un instant les yeux, semblant peser le pour et le contre.

_ Tu as les pouvoirs magiques pour sauver ton roi. Finit-elle par dire.

Le chevalier la dévisagea, peu sûr d'avoir compris.

_ Des pouvoirs ? Soilleir, je ne suis pas un entrepreneur.

_Un quoi ? Répondit-elle, perplexe.

_C'est pas ça qu'on dit pour quelqu'un qui utilise la magie ?

_Un enchanteur vous voulez dire. Rectifia Soilleir.

_Vous êtes sur ?

Sa gardienne hocha la tête mais Perceval n'en resta pas moins dubitatif. Il avait déjà du mal à croire à sa fameuse destinée mais alors l'idée qu'il puisse avoir des pouvoirs magiques… Le chevalier avait toujours était plus ou moins craintif en présence de quelque chose de magique. Il avait peur à chaque fois que ça lui explose à la figure.

Il était aussi presque sûr que s'il avait vraiment des pouvoirs, il les aurait sentit depuis tout ce temps. Pourtant, Soilleir ne lui avait jamais mentit et Perceval ne voyait pas pourquoi elle commencerait maintenant.

_Bon, disons que j'ai des pouvoirs. Fit le chevalier, toujours sceptique. Je pourrais vraiment sauver le roi ?

Soilleir hocha la tête mais son regard s'était assombris.

_ Sauvez votre roi ne fait pas partie de votre Destinée… Si je vous explique comment faire, je vais sûrement avoir des problèmes vu que si vous utilisez votre magie, vous devrez repartir et ne plus jamais revenir ici. Marmonna-t-elle d'un air contrit.

Perceval n'avait pas envie que sa gardienne ait des ennuies mais ce n'était pas sa prétendu destinée qui l'empêcherait d'agir. Il irait lui même s'expliquer avec les dirigeants des Lunéans si ça pouvait empêcher Soilleir d'être réprimandée.

Et s'ils ne voulaient rien savoir, il se ferait punir à sa place.

_ Attendez, vous avez dit que je devrais repartir... Repartir où ? Aux Pays de Galles ? Fit le chevalier, surprit.

Soilleir secoua la tête avant de faire un geste vers le ciel, désignant l'astre qui éclairait le cercle de culture.

_Non, au Royaume de la Lune.

Perceval écarquilla les yeux en entendant ça.

Il avait toujours voulu aller un jour sur la lune. Il voulait découvrir d'où il venait, rencontrait peut-être ses parents de naissance. Le chevalier avait aussi envie d'accomplir enfin son rêve d'aller parmi les étoiles. Mais malgré sa curiosité, la Lune n'était pas sa maison. Il y était juste né et n'en avait aucun souvenir. La seule chose qu'il connaissait de ce royaume, c'était les histoires de Soilleir et sa gardienne elle-même.

_Pourquoi je pourrais pas rester ? Finit-il par demander.

_ Sur la Lune, nous sommes dotés de pouvoirs magiques, c'est quelque chose de normal. Expliqua-t-elle. Mais ce n'est pas le cas sur Terre et les Dieux ont mis en place des règles strictes concernant la présence de nos enfants sur Terre.

Soilleir marqua une pause pour laisser le temps à Perceval de tout comprendre. Après un hochement de sa tête, elle poursuivit :

_La magie lunaire peut être d'une puissance destructrice si son utilisateur le décidait. C'est pourquoi, si l'un des notre utilise ses pouvoirs ici, peu importe la raison, il est automatiquement rappelé chez nous.

_Alors...Alors si je sauve le roi en utilisant ma magie, je devrais m'en aller ? Demanda Perceval, choqué.

Mais il ne pouvait pas abandonner le roi !

Si Perceval s'était bien promis une chose, c'était de rester aux côtés d'Arthur jusqu'à ce que celui-ci lui ordonne un jour de foutre le camps. Le chevalier n'était peut être pas très malin mais il n'était pas dénué de principes. S'il respectait et aimait quelqu'un, il ne se privait pas pour lui dire. Il avait beau avoir fondé son propre clan avec Karadoc, Perceval n'en restait pas moins dévoué à Arthur.

Il trouverait le Graal qu'il irait directement le remettre au roi, juste pour le plaisir de savoir Arthur fier de lui.

Mais le chevalier se mit aussi à réfléchir au choix qui s'offrait à lui. Arthur, malgré tous les espoirs de Perceval, était condamné par tous. Il avait vu dans quel état était le roi et la mort semblait de plus en plus proche du souverain. A cet instant, Perceval était probablement la seule personne à pouvoir sauver la vie d'Arthur.

La seule contre-partie serait son départ apparemment irréversible.

Perceval leva la tête vers Soilleir, sa décision prise.

_ Comment je fais pour me servir de ma magie ?

oOoOo

Perceval pénétra dans la chambre d'Arthur avec une facilité déconcertante.

A l'époque, les autres se plaignaient du manque de sécurité de Camelot mais à Tintagel, les gardes n'étaient pas plus dégourdis. Perceval n'allait pas s'en plaindre, il aurait eut du mal à les convaincre de le laisser voir le roi. Il referma avec précaution la porte derrière lui pour ne pas faire de bruit. Sans surprise, Arthur était endormis et la présence de son chevalier ne le réveilla pas. Perceval jeta un coup d'œil par la fenêtre de la chambre. De là, il pouvait voir le croissant de lune illuminer le ciel. Il avait dû mal à croire que, bientôt, il devrait tout quitter pour retourner là bas.

Mais tout d'abord, il devait soigner son roi.

Le chevalier s'approcha lentement du lit, essayant de ne pas réveiller Arthur. Ce dernier était profondément assoupis et la tension qui habitait les épaules de Perceval s'atténua un peu. Le chevalier fixa son roi avec un mélange d'appréhension et d'inquiétude. Soilleir lui avait affirmé qu'il était parfaitement capable de soigner Arthur mais il avait peur de ne pas y arriver. Pourtant, la magie lunaire semblait si simple : il lui suffisait de toucher la personne concernée et ensuite de penser très fort à l'action désirée.

Perceval avait été sceptique mais Soilleir lui avait affirmé que la magie était surtout une question de projection.

Tant qu'il visualiserait ce qu'il voulait avec suffisamment de force, cela se réaliserait.

Perceval regarda son roi et sa peau trop blanche qui s'assombrissait sous ses yeux à cause d'immenses cernes. Il n'avait aucun mal à imaginer son désir de le guérir, de lui rendre la vitalité qu'il avait perdu. Perceval voulait ramener le roi d'il y a quelques années, celui qui était plein d'énergie et qui ne se privait pas pour hurler à tout va. Il voulait revenir avant que tout ne dégénère et que les soucis d'Arthur ne l'empoisonne totalement.

Avec un soupir, Perceval posa doucement sa main sur celle du roi. Celui-ci poussa un léger grognement mais il resta profondément endormis.

Tout en regardant Arthur, le chevalier réalisa soudain que le roi ne saurait jamais ce qu'il allait faire.

Si tout se passait comme lui avait dit Soilleir, il allait disparaître une fois qu'il aurait utilisé sa magie. Arthur guérirait mais il n'en connaîtrait jamais la cause. Les druides mettraient probablement ça sur le compte d'une guérison mystérieuse ou encore, une intervention divine. Ils détecteraient peut-être des traces de magie mais jamais ils ne penseraient que le chevalier gallois en était la cause.

Perceval serra un peu la main d'Arthur dans la sienne tout en chassant ses pensées de sa tête. Tant que son roi guérissait, il s'en fichait des honneurs et de la reconnaissance. La seule chose qui l'embêtait vraiment, c'était de devoir partir sans pouvoir dire adieu aux gens qu'il aimait. C'était un peu comme un sacrifice, ce truc qu'Arthur lui avait défendu de faire pour lui.

Mais ce n'était pas vraiment la même chose.

Oui il allait quitter tout ce qu'il avait toujours connu mais il n'allait pas en mourir. Arthur n'aurait aucune raison d'être fâché contre lui si un jour il apprenait la vérité.

Le chevalier songea que Karadoc allait sûrement le chercher et les autres s'interrogeraient sur sa soudaine disparition. Le roi aussi risquait de s'inquiéter quand il irait mieux mais il aurait bien assez à faire pour ne pas être accaparé par son départ.

Pris d'une soudaine impulsion, le chevalier ramena la main du roi vers son visage pour la presser contre ses lèvres. Il ferma les yeux et se concentra comme jamais il ne l'avait fait avant. Il appela à lui cette magie qu'il avait toujours eut en lui mais dont il avait ignoré l'existence jusqu'à présent. Il imagina le roi se rétablir, refaire tout ce sang qu'il avait perdu. Arthur mettrait probablement du temps à se rétablir complètement mais Perceval pouvait au moins le tirer le plus loin possible des portes de la mort.

Le chevalier sentit ses mains le brûler et derrière ses paupières closes , il pouvait presque voir la lumière qui illumina ses paumes.

Suivant les conseils de sa gardienne, Perceval pensa à tout l'amour et le respect qu'il portaient à son roi. Le chevalier avait toujours tenu Arthur en haute estime, le conduisant à des extrémités telles que s'enfermer dans un tonneau. Il pensa aussi à tous les moments qu'ils avaient partagé ensemble : les repas qui finissaient toujours en crise de nerf, les leçons de maniement d'arme qui dégénéraient en distribution de baffe,...

Et puis il y avait les souvenirs que Perceval chérissait le plus.

Ceux où Arthur prenait le temps de lui expliquer des choses, quand ils discutaient au bord du lac ou encore les quelques occasions où le roi avait joué au jeu du Pelican avec lui. Il y avait aussi les fois où Arthur l'avait laissé dormir sous sa tente, qu'il lui avait dit qu'il était un grand chevalier…

La fois où le roi lui avait dit qu'il l'aimait.

Au bout de plusieurs minutes, Perceval sentit sa tête le tourner et il prit ça pour le signe d'arrêter. Il rouvrit les yeux et il reposa lentement la main d'Arthur sur le lit. Ce dernier n'avait toujours pas bougé et Perceval pu observer la lumière salvatrice pulser encore quelques secondes au travers d'Arthur avant de finalement disparaître.

_Y a plus qu'à espérer que ça marche. Murmura Perceval.

Il s'approcha de la fenêtre, fixant la lune qui lui semblait bien plus brillante qu'à son arrivé. Il ignorait comment il était censé « disparaître » et combien de temps cela allait prendre. Mais il n'eut pas à s'interroger bien longtemps pour comprendre.

Un coup d'œil à ses mains suffit pour qu'il se rende compte qu'il devenait progressivement transparent. Perceval observa, avec une fascination mêlée d'angoisse, la lente disparition de ses mains. Il pouvait presque voir au travers…

_Qui c'est qu'est là ? Perceval ? Marmonna soudain d'une voix pâteuse le roi.

Le chevalier sursauta et se tourna vers Arthur. Celui-ci tentait de se redresser sur un coude mais Perceval tendit les mains, ou plutôt les bras, vers lui pour lui faire signe de rester allonger.

_Non Sire,vous relevez pas.

Arthur cligna des yeux, essayant de s'ajuster à la pénombre. Mais tout ce qu'il pouvait voir c'était son chevalier qui semblait en cet instant aussi consistant qu'un fantôme.

_Est-ce que je rêve ? Demanda-t-il, incertain.

_C'est rien, c'est juste que je m'en vais. Fit le chevalier en esquivant sa question.

_Quoi ?

Perceval avait presque disparu mais il pouvait sentir les larmes lui brouiller les yeux. Il fixa son roi avant de lui sourire pour la dernière fois.

_Adieux Sire.

oOoOo

Arthur resta à Rome pendant presque deux ans.

La villa Aconia devint sa maison et Venec venait le voir le plus souvent possible. Les premiers temps, Arthur avait beaucoup dormis pour essayer de recouvrir ses forces. Il était toujours aussi étonné d'avoir supporté la traversé de l'île jusqu'au continent. A dire vrai, il était surtout choqué d'être encore en vie alors que les druides le donnaient gagnant pour mourir dans la semaine. Venec était aussi perplexe que lui mais il ne cessait de lui répéter que c'était une bonne chose.

Peut être que les dieux avaient décidé de lui accorder une deuxième chance.

Arthur, trop épuisé, se garda bien de lui dire que les dieux pouvaient tous aller se faire foutre. Peu importe ce que le Destin lui réservait, l'ancien roi ne voulait plus rester leur jouet.

Au fils des jours, Arthur avait commencé par marcher en long et en large dans la villa. Au début, il s'épuisait vite, ses muscles ayant considérablement fondu. Mais Arthur continua, récupérant même un bâton pour s'en servir comme d'une épée. Les gestes lui revinrent naturellement et il s'obligea à s'entraîner au moins deux heures par jour.

Parfois, il lui arrivait de lancer un « Remuez vous le fion espèce de grosse dinde ! » à voix haute. Il n'aurait jamais crus que les insultes du maître d'arme finiraient par lui manquer. En faite, sa quasi-solitude forcée lui faisait prendre conscience qu'il regrettait cette bande d'andouille plus qu'il ne l'aurait cru.

Les premiers mois, Arthur n'osa pas trop sortir en ville, sachant qu'il était encore trop faible. Venec lui apportait de la nourriture à chaque fois qu'il passait et lui laissait de l'argent pour qu'il puisse se faire des provisions quand il était absent. Cela arrangeait Arthur qui n'avait pas vraiment envie de déambuler dans Rome. L'ancien roi y avait une foule de mauvais souvenirs et les premières nuits passaient en ville avaient été hanté par des cauchemars.

Pour la première fois depuis des années, Arthur avait revu les dépouilles sans vie de Julia, Licinia et surtout, de Manilius.

L'ancien roi s'était souvent demandé comment les choses auraient tournée s'ils avaient réussis à repartir tous ensemble cette journée fatidique. Arthur aurait probablement eut le soutient nécessaire pour tenir le coup, surtout après le départ de Lancelot. Il connaissait Mani et ce dernier ne l'aurait jamais laissé tombé. Sa vie sentimentale aurait aussi été très différente si le mari d'Aconia n'était pas revenu. Arthur aurait dû lui demander la permission mais pour que leur relation soit acceptée, il aurait dû faire d'Aconia sa maîtresse. Elle aurait vécu au château et n'aurait pas perdu son train de vie de femme de la haute société.

Peut-être qu'en fouillant bien, il aurait même trouvé une loi lui permettant d'avoir deux reines…

Mais Arthur préférait ne pas penser à toutes ces possibilités. Ce n'est pas avec des « si » qu'il allait améliorer sa vie actuelle.

L'ancien roi fut tiré de ses pensées par l'arrivé du marchand d'esclave. Ces derniers temps, il informait surtout Arthur des affrontements entre Lancelot et les anciens royaumes de sa fédération. Il n'aurait jamais cru qu'en passant le pouvoir à son ancien chevalier, les choses tourneraient ainsi. Lui et Lancelot avaient eut de profonds désaccords mais de là à penser qu'il irait jusqu'à tenter de faire table rase du passé en capturant ou tuant tout ceux ayant un rapport avec Camelot…

Venec vint le rejoindre dans l'atrium, s'asseyant sur un des vieux sièges que Arthur avait retrouvé. Le marchand d'esclave abordait un air grave alors qu'il déposait le sac de nourriture qu'il portait à l'épaule par terre.

_ Ben alors ? Vous en tirez une tronche. Demanda l'ancien roi.

La grimace de Venec s'intensifia et Arthur commença à avoir des sueurs froides.

_ J'ai pas de bonnes nouvelles. Déclara le marchand d'esclave. Y a un de vos anciens chevaliers, Hervé de Rinel, qui est mort.

Arthur accusa le coup en fermant les yeux. Venec lui avait souvent rapporté que ses anciens camarades d'armes avaient été blessé mais ils avaient tous réussis miraculeusement à s'en tirer jusqu'à présent. Le marchand d'esclave aussi était revenu plusieurs fois blessé, faisant partie des indésirables sur l'île de Bretagne. Venec devait sans cesse ruser pour s'y introduire et plus d'une fois, Arthur avait eut peur qu'il ne revienne jamais.

Cette première mort rendait la nécessité d'arrêter Lancelot plus pressante.

_ Et y a aussi le roi d'Irlande qui est mort, apparemment il a été assassiné.

_Quoi ? ! S'exclama Arthur.

Entre ça et les autres royaumes qui se désolidarisait totalement, sa fédération semblait avoir définitivement foutu le camps...

Arthur se frotta le visage avec ses mains avant de regarder Venec.

_Et les autres ? Ils vont bien ?

_Leur résistance tient plutôt bien le coup. Expliqua le marchand d'esclave. La plus part se sont réunis chez votre beau-père et même s'il a pas trop de soutien extérieur, au moins les autres rois semblent pas vouloir rejoindre Lancelot.

_Et en Orcanie ? Ils ont rien tenté depuis le fiasco du messager ?

Le roi Loth avait envoyé un messager pour proposer une alliance à Lancelot au début de son règne. Arthur devait bien reconnaître quelque chose à ce con là, il ne manquait pas de toupet. Mais le nouveau roi avait peu apprécié cette proposition vu comment c'était terminé leur dernière alliance. Le messager avait fini pendu à un arbre et sa dépouille avait été ensuite renvoyé en Orcanie.

_Pour l'instant, ils bougent pas. Répondit Venec en haussant les épaules.

Ils continuèrent de parler de la situation du pays et de qui pouvait être mis à nouveau dans la confidence quant à la survie d'Arthur. Après sa disparition suite à la prise de pouvoir de Lancelot, le bruit s'était rependu qu'il était mort. Personne ne savait si c'était le cas où non et la rumeur fut bientôt admise comme une vérité. L'ancien roi n'avait détrompé personne à ce sujet pendant de longs mois et quand il autorisa enfin Venec à dire qu'il était vivant, ce ne fut qu'à une poignet de personne bien précises. L'ancien roi préférait que le moins de monde possible le sache. C'était plus prudent pour tous si la majorité du royaume pensait qu'il était mort. Il ne voulait prendre le risque que Lancelot se mette à torturer ses proches pour le trouver ou envoie des gens à sa recherche pour le tuer.

_ Au faite, j'ai quelque chose à vous dire mais ça va pas vous plaire. Déclara soudain Venec.

Arthur sentit un nœud se former dans son estomac et il se força à rester calme.

_Qu'est-ce qui se passe ?

_ J'ai beau demander et mettre mes informateurs sur le coup, personne n'a vu le seigneur Perceval depuis le début de cette histoire avec Lancelot. Avoua le marchand d'esclave.

Pendant un instant fugace, un « Adieu sire » raisonna dans les oreilles d'Arthur. Seulement, c'était impossible, ce n'était qu'un rêve, une des nombreuses hallucinations qu'il avait eut dans cette chambre à Tintagel.

_ Vous pensez quand même pas qu'il est mort… Murmura Arthur.

_Non, c'est un truc qui se serait su. Tenta de le rassurer Venec. C'est juste que pour l'instant, il a l'air d'avoir complètement disparu.

_ Et Karadoc ? Il a aucune idée d'où il pourrait être ?

_ Non et la dernière fois qu'il l'a vu, c'était quand il était venu vous rendre hommage.

Cette information plongea Arthur dans le doute.

Est-ce que Perceval était vraiment venu le voir pour lui dire adieu ? Peut-être que son chevalier avait prévu de partir mais sans rien dire à personne ? Seulement, c'était étonnant de sa part et Arthur ne voyait pas de raison qui aurait pu poussé Perceval à disparaître tout seul, même pour se cacher des hommes de Lancelot.

_Je vais continuer de me renseigner. Promit Venec.

Ils restèrent silencieux quelques minutes et Arthur réalisa qu'il était temps. Cela faisait deux bons mois qu'il y réfléchissait et avec tout ce qu'il venait d'apprendre, il était désormais sûr de lui.

_ Moi aussi j'ai quelque chose à vous dire. Déclara-t-il.

Venec haussa un sourcil avant de faire un signe de tête pour qu'Arthur poursuive.

_ Il est temps pour moi de retourner en Bretagne.


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