Petit mot de l'auteure : Ce texte a été écrit en une heure pour les nuits du FoF sur le thème "Maelstrom". Au sens strict, cela désigne un tourbillon causé par des courants marins, mais métaphoriquement c'est un tourbillon, du chaos, du tumulte (un "maelstrom d'émotion" par exemple).

C'est la première fois que j'écris sur La casa de papel et je ne me sens honnêtement pas super à l'aise dessus, mais les nuits ont leur inspirations que l'inspiration ne sait contrôler, alors... tadam ?


Des coups de feu.

Des coups de feu, des explosions, et la voix d'Andrès par-dessus qui lui demande l'impossible.

- Partez sans moi !

C'est hors de question – il ne peut pas partir sans lui. Il lui a promis. Il se l'est promis.

Il ne partira pas sans son frère. C'est hors de question.

Mais le frère en question semble en avoir décidé autrement, alors qu'il lui expose ses arguments méthodiquement.

Il est mourant. Il n'est pas fait pour mourir lentement, bientôt il sera incapable de maîtriser jusqu'à ses besoins les plus primaires – hors de question d'en arriver là. Il faut du courage pour affronter cela. Lui préfère ça.

Et par ça, il veut dire affronter ce tourbillon de balles, de gravas, de cris, d'explosions – une fin chaotique pour une vie tumultueuse.

Par ça, il veut dire « mourir sous les balles ». Et Sergio le refuse.

Alors il hurle, encore et encore – tant pis si Helsinki le voit perdre le contrôle de lui même, tant pis s'il entend son véritable nom, tant pis s'il apprend son lien de famille avec Berlin alors que celui-ci lui dit « N'oublie pas. Je t'aime, petit frère ». L'essentiel, c'est de battre Helsinki (bien qu'ils savent tout les deux que physiquement, il ne fait pas le poids) pour foncer dans ce tunnel et ramener Berlin lui-même.

Jusqu'à ce qu'Helsinki ne fasse exploser le tunnel. Le Professeur, l'homme méthodique qui a conçu ce braquage, sait que c'est la bonne chose à faire – la seule qui leur permettra de s'enfuir.

Mais Sergio, lui, n'entend que son frère lui faire des adieux. À ce moment là, l'argent, le braquage, l'équipe n'existe plus – seule cette douleur dans la poitrine qui comprime son cœur jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer existe.

Sa bouche, celle qui a donné tant d'ordres précis, qui a si bien réussi à manipuler la police, ne peut alors produire qu'un cri béant. Et son cerveau, cet incroyable cerveau si redouté et admiré, qui a inventé des plans dans des plans, ne peut plus concevoir qu'une chose : Andrès est mort.

Andrès.

Est.

Mort.

Et il n'a même pas le temps de le pleurer que le Professeur doit reprendre le pas sur Sergio.

Pour que la fin d'Andrès n'ait pas été vaine.

Alors il remet une nouvelle fois ses lunettes en place ; le Professeur est de retour, et il lui est insupportable de penser qu'Andrès ne le sera jamais.