Salut, entre le confinement et le télétaff, je scribouille sur word pour passer le temps.
Je maîtrise sans doute moins bien l'univers Harry Potlesque que beaucoup, mais est-ce grave, noooon !
Je fais juste ça pour me détendre un peu, puis si vous kiffez, c'est encore mieux :)
LA RITOURNELLE DU DRAGON 01
Un petit bouton d'or se perdait au milieu d'une étendue de hautes herbes. Un grand coup de vent fit se détacher les trois pétales qui s'envolèrent à la découverte du reste de la plaine. Elles s'échouèrent sur la joue d'un garçon blond, endormi au milieu d'un champ de roses. Le vent, ce magicien déclencheur d'événements, fit basculer l'une des roses d'où tomba quelques gouttes d'eau qui clapotèrent sur la joue du garçon.
Il se réveilla en sursaut.
« Merde, le cours de potion ! » s'écria-t-il.
Il se redressa vivement, essuyant sa joue des pétales d'or, de la rosée. Son regard s'agrandit de stupeur. Il y avait comme un problème. Ce décor ne correspondait en rien à ses attentes. Il n'était certainement pas au bon endroit. Drago Malefoy ne semblait pas être très proche du cours de potion, ni même de Poudlard. Ça, non.
Il ne parla pas, ne paniqua pas. Il se leva simplement, faisant craquer ses genoux et toucha du bout des doigts, les roses qui l'entouraient, essayant de comprendre. Quel sort avait pu l'envoyer dans ce décor de tableau ? Il leva les yeux vers le ciel bleu, qui lui sembla plus plausible que celui de la salle à manger de Poudlard. Était-ce une plaisanterie de Blaise ? De Pansy ? A moins que ça ne soit la bande à Potter ? Hum, sans doute non, se dit-il dans une moue. Il voyait mal ses amis s'amuser à maîtriser des sorts d'illusions pour l'y envoyer et si c'était un fait des connaissances de Granger, alors il serait devant les flammes de l'enfer plutôt qu'au milieu d'une plaine idyllique. Peut-être qu'il rêvait du coup ? Il regarda tout autour et se pinça honteusement le bras, comme un moldu le ferait. Mais non, il ne rêvait pas. Alors quoi ?
Alors rien.
Quelque chose dans ses entrailles le décida bien vite à bouger cependant. Il ne savait pas pourquoi, mais il devait bouger et bien que ne sachant pas où il allait, il y alla. Drago cassa la tige d'une des roses pour l'emporter avec lui et écarta les autres de son chemin. Aucune n'avait d'épines sur leur immense tige, ce qui les rendait à la fois plus belles et plus étranges.
Ses chaussures se salirent légèrement, un peu de terre gâchait leur lustre, ça l'ennuyait. Mais il avait le cœur allégé par la douceur du vent. Il ne pensait pas au cours de potion, il ne pensait pas à Poudlard, pas aux soucis de la guerre, pas à Potter. Il ne pensait à rien et ça faisait si longtemps ! Il écarta les bras, la rose tenue à bout de main et inspira profondément. Qu'importe où il était, c'était vraiment agréable comme sensation ! Et s'il rêvait, il espéra que ça dure un moment !
Les hautes herbes se firent moins hautes. Un vrai chemin se dessina au milieu d'elles. D'abord en terre, puis en graviers, puis en pavés. Inconsciemment, Drago avait trouvé la bonne route. Il frotta ses chaussures sur le bord du chemin, là où il y avait encore un peu d'herbe.
La rose devant le nez, il continua de marcher. Il regardait devant lui et voyait une ville à quelques lieues. Une ville sacrément bucolique dites-moi.
Il descendit un petit escalier de pierres grises, dépassa un portique rouillé, sauta au-dessus d'un cours d'eau, remonta un autre escalier, traversa un pont. Plus loin, il s'arrêta devant une arche où un panneau en bois était cloué. Dessus, gravé d'une belle écriture : « VILLE HAUST, côté SUD ». Il ne connaissait aucune ville de ce nom. Pitié, faites que ça ne soit pas un bourg à moldus.
Drago passa sous l'arche.
Les premiers gens qu'il croisa, le saluèrent, comme on se salue, là où tout le monde se connaît. Justement, on ne semblait pas étonné de le voir. Drago pensa d'abord que cette ville était un lieu de passage où on était habitué à voir des étrangers. Mais, un vieillard en train de fumer une pipe devant chez lui, l'appela par son prénom :
« Bah alors Drago, tu étais encore là-haut, dans les champs. Tu ne devrais pas ! Et surtout, quelle idée de ramener ces fleurs, dit-il en désignant la rose d'un air dégoûté. Cache-la donc, avant d'avoir des problèmes ! »
Drago hocha la tête, un sourire crispé aux lèvres et la cacha à l'intérieur de sa veste. Il ne comprenait pas qui était ce vieux, pourquoi il le connaissait. Qu'est-ce qu'elle avait sa rose ? Et où était-il, à la place de qui était-il ? Un échange de corps, pensa-t-il, en saluant d'une main le vieux, avant de continuer son chemin. Mais qui est le Drago d'ici alors ? J'espère que je ne vais pas avoir des soucis à sa place, manquerait plus que ça.
Il continua de rendre le bonjour à ceux qu'il croisait. Les gens avaient des dégaines intemporelles. Entre le monde des sorciers et celui des moldus. Certains portaient des bérets de diverses couleurs, des femmes des chapeaux en cloche ou à bord large. Des robes longues un peu campagne ou jupes hautes ceinturées à la taille. Les hommes en complet ou en pantalon d'ouvrier. Pas de jeans cependant. Un bourg à moldus, se répéta Drago, dont les connaissances en la matière devaient à peu près s'arrêter au 19ème siècle et au style ringard d'Hermione.
Sur sa route (quelle route d'ailleurs ?) il s'arrêta devant un fleuriste, cachant un peu mieux la rose à l'intérieur de sa veste. Et justement, il chercha les roses, du regard. Aucune. Peu, voire pas du tout de fleurs d'ailleurs. Mais beaucoup de plantes à feuilles longues, vertes, grasses. Des arbustes aux fruits colorés. C'est stupide, se dit-il. Ils ont des roses et des fleurs des champs à deux pas et ils n'en vendent pas. Ça doit être en lien avec cette rose qu'on me dit de cacher. Bizarre ce bled.
Non loin, une autre boutique lui donna comme un coup au ventre : c'était une boutique de potions. Ce n'était pas une ville de moldus ! Il se pencha sur la devanture, ne reconnu en rien les potions qu'ils proposaient, ni même les sortilèges. Sur de petits papiers kraft pliés étaient déposés des poudres blanches, roses, bleues, avec un cartel devant : « poudre de douceur, pour des caresses plus tendres », « poudre à bobos », « poudre de corps, à mélanger avec une poudre étoilée avant toute utilisation », « crème de fée jolie, pour un visage sans défaut » . Ces descriptions lui parurent enfantines, un brin stupides.
Une main sur son épaule, le tira légèrement en arrière. Il se retourna.
« Eh bien Drago ? Que fais-tu là ? Tu veux te badigeonner les cheveux de crème de fée des lagons ? J'ai toujours su que c'était le secret de tes beaux cheveux blonds !
- Blaise ? s'étonna Drago.
- Blaise, oui Blaise, qui d'autre ? C'est moi qui devrait être étonné de te voir. Tu n'es pas censé être avec le père ? »
Il ne répondit rien, troublé. Qu'est-ce que c'était que ce sort qui l'avait envoyé dans un lieu où il croisait des gens qu'il connaissait de Poudlard ? Il ferma les yeux, essayant de réfléchir à toute vitesse. Blaise appartenait à ce monde-ci, contrairement à lui. Il devait donc exister un Blaise poudlarien et un Blaise de… euh… la Haust ? Un Blaise haustien ?
« Drago, ça va pas ? T'es vexé ? demanda-t-il en le secouant.
- Non, non… Mais… dis-moi qui… qui est le père ?
- Le père, ben ton père Drago. Il faut vraiment que tu cesses d'aller te noyer dans les roses. Elles finiront vraiment par avoir ta peau, mon gars. »
Il remarqua d'ailleurs la rose que cachait Drago et roula des yeux.
« Et tu en ramènes avec toi en plus ? Tu cherches les problèmes… Tu traques les soucis, c'est incroyable ! »
Drago rabattit mieux sa veste dessus. Les roses, comprit-il, étaient très mal vues ici. Pourquoi ? Il n'en savait rien encore, mais se douta qu'elles devaient avoir un lien avec une sorte de drogue. Une drogue en libre service, puisqu'il s'était réveillé dedans. N'importe quoi cet endroit.
Il contempla le Blaise de devant lui un long moment. Bien qu'il ne soit pas au fait de la mode du coin, il sut reconnaître la coupe noble des habits et le maintient même. Son ''ami'' avait une gestuelle plus souple et raffinée que celle des gens qu'il avait croisé.
« Dépêche-toi de rentrer chez toi Drago, tu sembles bien bizarre.
- Oui… Oui. J'y vais de ce pas, Blaise. »
Il lui sourit. Son ami pressa son épaule et se pencha à son oreille :
« Tu me raconteras plus tard, ce que t'as dit le père. J'espère qu'il ne sera pas trop dur. Du courage à toi, du courage ! »
Il le laissa, un tourbillon dans son apparition, jusqu'à sa disparition. Drago le suivit du regard jusqu'à ce qu'il tourne dans une rue et soupira. Son père d'ici semblait être au moins aussi mauvais que celui de Poudlard. Quelle misère. Il quitta le devant de la boutique, pour continuer son bonhomme de chemin et s'étonna qu'au fond de lui, il soit si sûr de connaître le chemin jusqu'à chez lui.
« Quel impressionnant sortilège... » pensa-t-il à voix haute.
Il parcourut une partie de la ville. Elle était toute pavée. Il n'y avait pas d'immeubles, que des maisons de couleurs douces, à colombages pour certaines, hautes de deux ou trois étages. Une populace hétéroclite s'y baladait, y faisait ses courses. Il devina les pauvres comme les nobles.
Les rues s'enchaînaient, étroites ou très larges. Des avenues de pavés où demeuraient quelques traces d'un marché matinal. Entre quelques maisons, de petits escaliers sombres entre les marches desquels, des mauvaises herbes. Il en grimpa certains. La ville était construite sur une haute colline.
Peu à peu, il gagna un quartier plus riche, où les maisons étaient mieux entretenues, plus rococos également. L'incroyable mauvais goût des riches.
Drago s'arrêta sur une place, avec en son centre une fontaine, sculptée d'un dragon d'or crachant de l'eau. Sa queue d'écailles brillantes en formait les bords. Deux petites filles aux cheveux bouclés, au visage de poupée, courraient tout autour, en chantonnant :
« Cours, cours joli Dragon,
Crache, crache tout ton feu,
Notre sir courageux,
Son glaive bien profond,
Dans ton ventre, dans ton ventre !
Meurs, meurs joli Dragon,
Et sur tes os, tes os,
La Haust est née, dansons ! »
La ritournelle reprenait avec quelques variantes, que Drago ne prit pas pas la peine d'écouter. Inconsciemment, il se passa une main sur le ventre. Cette chanson résonnait fort en lui à l'instant.
Lorsqu'il se détourna des petites filles, ces dernières arrêtèrent de chanter. Trop jeunes pour savoir être réellement discrètes, il les entendit parler :
« Tu as vu, c'est Drago Malefoy.
- Oui, oui, n'est-il pas plus beau que notre Sir ?
- Ils ne sont pas pareils. Ma maman dit qu'ils sont la lune et le soleil !
- Lequel est lequel ?
- Bah Drago est la nuit, parce qu'il a les yeux gris, parce qu'il est un Malefoy !
- Et en quoi notre Sir est le soleil ? Ses cheveux sont presque noirs.
- Bah il est le soleil, parce qu'il est notre Sir, c'est tout.
- Ah, je crois qu'il nous a entendu, c'est trop embarrassant ! »
Drago n'avait pu s'empêcher de se retourner vers elles. Il voulait confirmer de leurs bouches qui était ce « sir » dont elles parlaient. C'est Potter, je sais que c'est Potter, j'en suis sûr, mais je voudrais les entendre le dire. Cependant, trop gênées, elles étaient parties en courant.
Potter est le Sir. Ici, le Sir semblait être un haut placé, le roi ? Évidemment, il ne pouvait s'empêcher d'avoir un grand rôle, qu'importe où il soit ! Râla en lui-même Drago. Ce qui lui fit au moins plaisir, c'est qu'on disait de lui, Drago Malefoy qu'il était très beau. Les petites filles et leurs mamans nous comparent. Je me demande, qui moi je suis ici…
Il lui fallait trouver le père, pour savoir.
Sa rose toujours bien à l'abri, quoiqu'un peu flétrie maintenant, Drago continua son chemin sur les pavés. Il monta un grand escalier aux marches toutes blanches et arriva sur une route qui surplombait la ville. Il s'arrêta au bord, appuyant ses mains sur une balustrade en métal. La ville était grande, vraiment. On voyait se dessiner ses artères principales. De drôles de voitures colorées circulaient. Elles étaient un peu rétro, un peu comme de vieux dessins. Un clocher se dressait sur la gauche, avec une cloche en bronze, assez vieille. Mais ce qu'il remarqua surtout, c'est le château. Grand, haut, éclatant, entouré d'un mur de pierres brunes, sombres. On distinguait un jardin qui faisait le pourtour, mais de là où il était, Drago n'aurait su dire quelles plantes il y avait.
Est-ce que le Potter de ce monde vivait là-bas ?
Le soleil déclinait doucement derrière le château.
« Lui le soleil, moi la lune… C'est drôle tout de même, j'aurai juré qu'avec tous tes problèmes, tu sois plus lunaire que moi… Vraiment. »
Drago fit dos au château et s'appuya contre la balustrade, pensif. Et puis…
« Merde, le père ! »
Il se mit à courir dans les rues, saluant à peine les gens qu'il croisait. Il passa devant des maisons de plus en plus grandes, avec des jardins et s'arrêta enfin, devant une grille noire, onduleuse, magnifique. C'était chez lui. Il poussa la grille. Sur les côtés des arbustes bien taillés, de jolies fontaines blanches, sans sculptures ou plutôt, il devait y en avoir eu, mais elles avaient été retirées. Il passa l'allée et poussa une nouvelle grille, aux barreaux plus resserrés et entourée d'un mur qui empêchait de voir au-delà.
Alors, seulement lorsqu'il la passa, il vit la maison de ses parents. Somptueuse et balafrée. Ses murs blancs, les sculptures écorchées, méconnaissables, les bas-reliefs griffés. Il se stoppa net.
Qu'était-il arrivé aux Malefoy de ce monde ?
Il ne vit pas la silhouette qui s'écarta vivement d'une des fenêtres en le remarquant ; Drago avait le regard perdu en lui-même, craignant d'un coup de devoir porter sur lui, une déchéance qui ne l'avait pas encore touché en tant que le Malefoy de Poudlard.
La porte d'entrée s'ouvrit en grinçant à peine. Sa mère en haut des marches le regarda, l'air embêté. Sa mère demeurait belle, mais il voyait dans ses vêtements un brin du lustre perdu.
« Mère, dit-il doucement en faisant un pas.
- Drago, Drago ! Dépêchez-vous donc, votre père est en colère, vous avez disparu tout le jour ! Bon sang, où étiez-vous ? Non, ne dites rien, je le devine à l'état de vos chaussures, encore dans ces champs. N'avons-nous pas suffisamment de misères sur le dos, il faut que vous en ajoutiez en allant là-bas… Entrez, entrez… Dépêchez-vous. »
Sa mère le poussa doucement, en même temps qu'il entra dans la bâtisse. Le hall était en marbre, un marbre fissuré par endroit et froid. Nous vivons vraiment là-dedans, s'interrogea-t-il. Il avança. Sa mère, appuya une main dans son dos et le guida à travers les couloirs. Ils étaient grands. On avait pas prit la peine de retirer les meubles abîmés. Ils donnaient un peu de vie au lieu, sans doute. Aux murs étaient accrochés quelques peintures, récentes : des natures mortes. Au sol, quelques tableaux appuyés, empilés de dos.
Sa mère le fit entrer dans une bibliothèque. Un lieu où il faisait plus chaud. Les étagères contenaient de beaux livres, deux bureaux cirés, bien entretenus et des fauteuils, idem. Son père était debout, face à la fenêtre, dos à eux. Faut-il qu'il soit toujours aussi théâtrale, se demanda Drago, debout près de sa mère. Cette dernière ôta la main de son dos et alla s'asseoir négligemment, sur un fauteuil. Les jambes croisées, le bras appuyé sur l'accoudoir, elle reprenait tout de l'audace et de la beauté d'une Malefoy. Elle avait l'air d'une guerrière sur un champ de bataille. Drago la trouva belle. Ils se sourirent.
Son père se tourna finalement vers eux, un peu lentement. Qu'il arrête ça, je vais éclater de rire, pensa Drago.
« Drago, vous finirez par coucher dehors, le savez-vous ?
- Oui père. »
Drago croisa les mains dans son dos, tenant toujours sa rose. Sa mère la remarqua, fronça les sourcils, ne dit rien. Son père en quelques grandes enjambées fut devant lui et le gifla. Le père d'ici ou celui de Poudlard étaient vraiment les mêmes.
« Je n'en peux plus de votre attitude ! Il faut la changer ! Vous aviez interdiction de sortir aujourd'hui. Quel démon avez-vous dans le ventre, hein ? »
Il lui prit le menton d'une main, pour qu'il le regarde. Drago détestait devoir regarder son père dans les yeux. Il n'arrivait jamais à rester de marbre. Il finissait par trembler, ses yeux par rouler, ne sachant où se poser réellement. Il resserra sa rose dans ses mains moites.
« Et que vois-je ! »
Il le lâcha, pour mieux lui tirer l'épaule, le faire se tourner légèrement. Il lui arracha la rose des mains, l'écrasa au sol et lui donna une nouvelle gifle avant de lui saisir les joues, d'une main.
« Lucius, lâchez-le, dit Narcissa avec peu de conviction.
- Encore avec ces fleurs ! Je vais vous noyer dans l'une des fontaines, pour vous apprendre la vie, si vous continuez ! »
Un frisson le traversa tout entier, il essaya de repousser la main de son père.
« Venez donc ! »
Il le lâcha.
« Oh, je m'excuse père, arrêtons ! »
Lucius le saisit par le coude et le traîna à sa suite. Sa mère resta à la bibliothèque, attrapa un livre qui traînait, pour le lire. C'était une apparence, ses mains à elle aussi, tremblaient. De colère contre lui, de peur contre Lucius, peut-être.
Drago ne comprit rien de l'architecture de la bâtisse, mais ils se retrouvèrent dans un jardin d'hiver. Il s'arrêta avec son père devant un bassin d'eau et ce dernier le saisit à la nuque.
« Puissiez-vous guérir de votre bêtise, Drago ! »
Il lui plongea la tête dans l'eau froide, jusqu'à l'étouffer. Alors il le remonta.
« Avez-vous compris ?
- O-oui !
- Mieux que cela.
- Oui, oui, cessons, j'ai… j'comprends !
- Je n'entends rien, Drago. »
Il le replongea. Ce manège dura un moment, jusqu'à ce que Drago en soit réduit aux sanglots, à s'excuser, à présent sur le sol, les mains serrées sur le bord du bassin. Son père le regardait de haut.
« Vous pensez, Drago, que je ne le devine pas ? Que tout ceci, vous le faites exprès. Aller, vous perdre dans les roses, pour vous y endormir le plus longtemps, pour échapper à votre destin ? Mais vous êtes un Malefoy ! Rentrez-vous ça dans le crâne. »
Drago hocha la tête, les yeux fermés. Il ne comprenait pas grand-chose des enjeux du Drago Malefoy de ce monde. Mais une chose était sûre : ils avaient tous les deux un rôle à tenir, un rôle de Malefoy, un truc un peu tragique, sans doute.
« Je sais père, je sais…
- Vous êtes consigné à demeure Drago. Cette fois-ci, je ne ris pas.
- Bien sûr père, oui père. »
Sa mère entra dans le jardin d'hiver, remit en place quelques plantes et soupira. Elle avait l'habitude.
« Drago, mon bel enfant vous voila tout trempé, allez donc vous laver et vous changer, nous passerons à table ensuite.
- Oh, non, qu'il se couche sans manger, cet idiot, intervint Lucius. »
Il quitta la pièce à pas lourds. Drago resta au sol et s'appuya, dos contre le bassin, levant les yeux vers le haut de l'armature du jardin, si beau, si sale et rouillé aussi. Absolument poétique. Ses yeux descendirent graduellement vers sa mère, qui le fixait, avec douceur et ennui mêlé.
« Vous devriez être plus docile avec votre père, Drago. Il fait tout ça pour vous.
- Quoi donc ? Interrogea Drago, ne comprenant rien de rien à ce monde.
- Eh bien tout, mon bel enfant. Vous faire redorer le blason des Malefoy. Ce n'est pas pour nous, nous sommes déjà vieux, c'est pour vous qu'il le fait. Pour votre avenir.
- Oui… Ah oui, mon avenir... J'entends bien. »
Drago passa une main sur son visage trempé. Il avait bien compris que l'honneur des Malefoy était en décrépitude totale ici, mais pourquoi et surtout comment était-il censé le redorer. Et… Pourquoi le Drago Malefoy d'ici se le refusait.
Je ne comprends rien, de rien, de rien, se dit-il en fermant les yeux.
Que le corona ne soit pas avec vous !
A dans pas longtemps pour la suite, on espère !