Bonjour à tous!

S'il faut bien que le confinement ait ses avantages, c'est qu'on peut lire un peu plus ;)

Voici le premier chapitre introductif à cette fanfic. Soyez indulgent, ça fait longtemps que je n'ai pas réécrit!

Très bonne journée à tous!

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Chapitre 1

Si on avait demandé aux parents de Emma ce qu'ils pensait de la vie de leur fille, ils auraient dit qu'elle n'avait pas été des plus malheureuses. Des parents aimants, un mari qui l'a toujours soutenu, un enfant débrouillard et passionné. Emma avait réussi à faire de sa passion son métier. Alors, oui, elle travaillait certainement trop. Aucune personne digne de ce nom ne devrait travailler autant, selon sa mère.

Pour couronner le tout, elle était jolie comme un cœur, selon son père. Une vraie amazone quand cela lui prenait, mais surtout une énergie folle qu'elle dépensait comme elle le pouvait. Il adorait voir son regard pétiller lorsqu'elle était sur le point de faire une découverte incroyable ou qu'elle riait de bon cœur.

Alors voilà, ils aiment leur fille par-dessus tout. Mais ils devaient admettre que depuis un certain temps, ce qui la rendait si pétillante commençait à se ternir et eux commençaient à s'inquiéter. La décision était prise : il fallait qu'il remette leur fille sur pied.

Si Emma savait ce qui l'attendait, elle n'aurait jamais accepté. Mais si ses parents savaient ce que cela allait réveiller en elle, ils auraient réfléchi à deux fois avant de décider de faire tout pour qu'elle soit à nouveau heureuse.

-Emma, écoute moi.

-Je t'écoute, maman.

-Ton fils est parti maintenant, il faut penser à toi.

-Mais je pense à moi ! Tout le temps ! Emma débarrassa le plat au centre de la table.

Elle remit une mèche de ses long cheveux blonds derrière son oreille. Lorsque sa mère, Mary Margaret, lui avait dit qu'elle voulait lui parler, elle ne s'imaginait pas qu'elle allait vouloir parler de… de sentiments. Elle posa fébrilement le plat à côté de sa gazinière et en profita pour respirer un bon coup.

Elle entendit les pas de sa mère se rapprocher. Celle-ci posa une main sur l'épaule de sa fille et l'enlaça.

-Chérie, je suis là si tu as besoin de moi. Murmura t'elle, bienveillante.

-Je vais bien maman.

-Lorsque tu es partie à l'université, continua t'elle, ça m'a fait vide. La maison, ton père, toi, tout changeait. Mais on s'est adapté, et maintenant, je sais que ce n'était qu'une étape de la vie.

-Je suis contente qu' Henry soit à l'université. A l'université, tu te rends compte ?

Jamais Emma n'aurait pensé pouvoir offrir une telle opportunité à son enfant. Elle en était fière.

-Je sais.

Mary Margaret prit le torchon à côté d'elle et essuya la vaisselle que sa fille avait fait. Prenant cela comme une trêve, Emma commença à faire la vaisselle. Elle regarda sa mère du coin de l'œil. Elle savait ce qu'elle faisait. Elle lui laissait le temps de réfléchir pour qu'elle finisse par se confier. Elle avait toujours fait ça. Et ça marchait à tous les coups, évidemment.

-Tu avais papa, soupira-t-elle.

Sa mère la regarda, mais ne dit rien. Le sourire de Mary Margaret n'échappa pas à sa fille. Elle se reconnaissait bien en elle. Mary Margaret avait épousé David, son père, en 1952. Ils faisaient partie de cette génération qui avait vécu la guerre, la violence, les injustices, et qui avait dû prendre des décisions en situation plus que difficiles. Leurs pères étaient tous les deux morts durant la guerre. Les mères de Mary Margaret et David s'étaient rencontrés à cause de ça. Et depuis quarante-et-un ans, ils ne s'étaient plus jamais quittés. Une de ces histoires dramatiques mais avec une conséquence tellement belle. Emma n'avait jamais connu ce genre d'histoire. Elle était tombée amoureuse, oui, quelques fois. Le père de Henry était un homme gentil, aimant et elle s'était toujours plut avec lui. Même lorsqu'elle était tombée enceinte très jeune, il était resté avec elle et sa famille les avait soutenu. Elle rêvait d'une histoire pour la vie, comme ses parents, mais tout ne se passe pas toujours comme on peut le prévoir.

-J'ai eu une promotion tu sais, continua Emma.

-Ah oui ?

-Paul est venu me voir cet après-midi. Je vais être à la tête d'un projet.

-Et de quel projet s'agit-il ?

-Tu te souviens, lorsque nous étions petites, Papa et toi, vous nous aviez montré Castle Green ?

-Le château abandonné à cinquante kilomètres d'ici ?

-Oui. Paul vient de remporter un appel d'offre sur le château. Je vais piloter la reconstruction du château, dans les règles de l'art.

-A l'ancienne ?

-A l'ancienne.

-Je m'en souviens très bien ! S'exclama fièrement Mary Margaret, Ton père a toujours été fasciné par l'histoire de ces châteaux.

-Oui. Ca va être une chantier d'environ six mois de travail à temps complet. La personne qui a hérité du château tient à ce que tout soit parfait, peu importe le temps que cela prendra. Elle ne voulait pas avoir affaire à une grande entreprise, mais plutôt à des artisans, et c'est là où on entre en jeu.

-Qui est l'héritier ?

-Je ne sais pas. Paul m'a dit qu'il n'avait seulement eu affaire à un intermédiaire.

-C'est étrange, murmura sa mère en plissant des yeux, ce château n'a pas été habité ni même loué aussi loin que je me rappelle.

-J'ai hâte de pouvoir y aller.

-Tu as toujours été obnubilé par les châteaux, toi aussi.

-De vieilles bâtissent qui ne changent pas. Ils restent, au fil du temps, en subissant l'assaut des événements mais ils sont là, encore plusieurs siècles après.

-Oui. Mais, le changement, c'est bien aussi, fit-elle en faisant un clin d'œil entendu à sa fille.

Emma se mordit la lèvre inférieure. Elle aurait aimé avoir les mots pour exprimer tout ce qu'elle ressentait, mais elle en était bien incapable.

-Tu sais ce que j'aime dans mon métier, maman ? Lui demanda t'elle finalement.

Mary Margaret hocha les épaules. Emma changeait de sujet, mais ce n'était pas grave. Elle arriverait à la faire parler.

-Je ne sais pas. Le challenge ? On est en 1993. Une femme dans le bâtiment, ce n'est pas quelque chose qu'on croise le plus souvent.

Emma vida l'évier et se sécha les mains sur le torchon que tenait sa mère. Elle planta son regard vert émeraude dans ses yeux. Elles avaient le mêmes. A la fois déterminé et doux.

-J'adore voir le regard des personnes changer en voyant la qualité du travail que je peux donner. Je sais que je suis douée. Mon travail, je l'ai mérité, j'ai vraiment travaillé dur.

-Et tu es la meilleure.

-Oui. Et ce qu'on construit, c'est du solide. Ça prend du temps, mais une fois que tout est en place, ça peut durer une éternité.

-Est-ce que tu es en train de me dire que tu aimerais trouver une relation stable et solide comme ton père et moi ?

Emma détourna le regard.

-Ce que j'essaie de dire, c'est que j'adore mon métier, mais il me prend du temps. Et je n'ai pas le temps de construire quelque chose d'autre. Ni le temps de rencontrer qui que ce soit.

-Vivre seule, à notre époque, n'est pas le plus facile. Travailler, comme tu le fais, également. Je… J'aimerai juste que, parfois, tu ais quelqu'un sur qui te reposer quand tu rentres chez toi.

-Je n'en ai pas besoin.

-Bien sûr que si. On en a tous besoin.

Le regard que lui lança Emma lui montra qu'elle avait touché une corde sensible. Sa fille était forte, et depuis le décès de son mari, elle s'était renforcée encore plus. Mais désormais, elle était seule.

-Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Lui proposa Emma.

Oui, cette conversation pouvait se terminer ainsi, c'était déjà plus qu'elle n'avait pu avoir ces dernières années.

-Oui, laisse-moi faire, je m'occupe de tout.

XxXxXxXx

Lorsque Emma arriva à Castle Green, elle se revit, trente ans auparavant, alors âgée de sept ans, courir tout autour du château en s'exclamant sur la beauté des lieux. Son père leur avait raconté tout un tas d'histoire sur le château.

« -Des milliers de gens habitaient ici. Castle Green était un haut lieu d'échanges et de commerce. Des artistes reconnus y ont vécu.

-Ils vivaient tous dans le château ? S'émerveilla Emma alors âgée de 7 ans.

-Mais non, marmonna Jeanne, la grande sœur d'Emma, tu vois bien qu'il n'y a pas assez de place. Les nobles vivaient au château et les pauvres dehors.

-C'était ça, oui, la reprit David, mais l'histoire raconte que la comtesse, Marie Castlegreen, avait tenté de faire en sorte que chacun puisses vivre équitablement. Elle était persuadée qu'on pouvait vivre ensemble sans qu'il y ait de riches, de pauvres, mais en faisant en sorte que tous puisses profiter de la vie.

Jeanne fit une moue désapprobateur.

-Jeanne ? Lui demanda t'il. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Si on pouvait vivre sans riche et sans pauvre, ça se saurait.

Elle regarda par la fenêtre avec l'optimisme débordant qu'elle arborait, du haut de ses 15 ans.

-On est tous voué à être riche ou pauvre, c'est comme ça. Et la comtesse aurait dû le savoir. C'est un truc de riche de faire croire aux autres qu'ils peuvent ne pas l'être. »

Emma ne se souvenait pas de ce qu'ils s'étaient dit après, elle était trop occupé à admirer la vieille bâtisse qui se dressait devant elles. De grands arbres centenaires s'élevaient sur tout le domaine. Ils entouraient le château qui devait avoir la hauteur de deux maisons. Le château était classique : en forme de carré, une grande tour était à chaque extrémité et on pouvait distinguer une restauration au niveau de la toiture, mais de là où elle était, elle ne pouvait pas distinguer les choses précisément.

Elle arrêta le 4x4 en amont de la propriété. La voie n'était plus praticable. Si l'herbe était coupée régulièrement, il semblait que la route n'était plus entretenu par personne. Il y avait des traces de tracteurs, mais rien de plus. Elle sortit pour repérer un endroit sans fossé, sans rondin de bois, ou tout autre élément empêchant de rouler.

Si Paul voyait ce qu'elle était sur le point de faire, il lui aurait retiré le véhicule et l'aurait menacé en mentionnant que la dernière fois, ils avaient dû faire appel à une dépanneuse. Et que ce genre de situation n'arrivait qu'à elle et non aux garçons. Elle prit donc le plus grand soin pour éviter les embuches et arriver jusqu'au pied du château.

-Ca c'est pour toi Paul, marmonna t'elle, triomphante.

Alors qu'elle s'apprêtait à sortir, elle repéra un homme sortir du château.

-Je ne savais pas que j'aurai de la compagnie…

L'homme s'avança d'un pas vif et précis. Habillé d'un costard, il était aussi imposant que le château.

-Madame? articula t'il avec une intonation qui marqua clairement sa classe sociale élevée. Puis-je vous aider ?

-Bonjour ! Elle sauta du 4x4. Je viens pour la société de rénovation du château.

-Ah ? Il était sincèrement surpris. J'attendais un certain Swan.

Swan. Paul était autant amusé qu'elle par le regard que pouvait avoir les gens en voyant une femme de son gabarit sur un chantier. Ce n'était pas la première fois qu'il disait que Swan viendrait repérer les lieux sans préciser que ce serait elle.

-Swan, finit-elle par dire, Emma Swan, c'est moi.

Elle lui tendit la main. Il hésita, la détaillant des pieds à la tête. L'homme en face d'elle était un monsieur d'une cinquantaine d'années, qui n'était clairement pas d'ici. Elancé et mince, il n'avait sûrement jamais rénové quoi que ce soit dans sa vie. Il devait être venu pour voir à qui il avait affaire pour restaurer son château. Il finit par lui serrer la main.

-Excusez-moi Madame Swan, je suis Allan Lish, je suis ici pour vous accueillir et vous guider.

-Enchanté. Je voulais juste passer ici en repérage avant le début des travaux demain.

-Paul a dit que vous étiez le meilleur employé de son entreprise. Je lui fait confiance.

-Je suis la meilleure, en effet.

-Très bien, je vous laisse… Il hésita. Faites ce que vous avez à faire, et si vous avez la moindre question, n'hésitez pas.

Emma prit son carnet et s'exécuta.

La demeure était encore plus majestueuse que dans ses souvenirs. Bâtie au moyen-âge, elle avait été restauré par les Castlegreen au 18ème siècle. Ensuite, l'histoire reste assez floue sur le château après la révolution française. Emma se promit de faire quelques recherches dans les archives municipales, dès qu'elle aurait le temps. Son regard fut attiré par un mouvement dans une des tours. Y'avait-il vraiment des gens qui vivaient à l'intérieur ? Elle sentit la curiosité monter en elle. Elle aurait bientôt la réponse, elle va être obligée de rentrer dans le château pour mener au mieux les restaurations.

Elle s'approcha des murs et pu constater que la réalisation était des plus classiques : de l'eau, de la pierre, du sable et du bois. Les Davids attirèrent son regard. Elles semblaient avoir une qualité qu'elle n'avait pas vu auparavant. Pour confirmer ses doutes, elle prit le petit marteau dans son sac pour donner un coup sur l'une d'elle. Le bruit qu'elle émit confirma ses doutes. La pierre était de grande qualité. Or elle ne connaissait pas de carrière autour du château. Il faudra qu'elle trouve des pierres de mêmes densités pour les rénovations. Elle tapa à nouveau dessus.

-Tu comptes entamer les travaux avec cet outil ? On ne sera jamais dans les délai si c'est le cas.

La voix la fit sursauter.

-Très drôle, comme toujours.

Son collègue, Marc, était un homme d'une trentaine d'année, souriant et motivé. Dès qu'elle l'avait recruté, elle avait su qu'ils s'entendraient à merveille. Et c'était le cas. Il avait la peau tannée et une musculature qui montrait qu'il travaillait à l'extérieur. Blond, les yeux foncé, il avait un grosse cicatrice au coin de l'arcade, dû à la chute d'une pierre sur l'un de leurs chantiers. Il plaisantait toujours là-dessus pour soutirer des avantages à Emma ou son patron. Bien que cela n'ait jamais fonctionné.

-Je savais que tu viendrais voir le chantier, reprit-il, alors je me suis dit que j'allais venir voir le chantier de mes propres yeux. On commence quand ?

-Demain. Je voulais juste vérifier les informations que nous avions et être sûre qu'on ait le bon matériel.

-Ce qui est sûr, c'est que c'est un beau château. Il va y avoir beaucoup de boulot, mais ce sera superbe ensuite. Tu sais si nous sommes aussi en charge de refaire le toit.

-Je ne sais pas encore. Paul était en négociation je crois. Les murs, c'est sûr, le toit, il avait peur qu'on ne soit pas assez qualifié. Il essaie de le rassurer.

-On est les meilleurs du coin !

-Oui, mais on a jamais fait les toits en tuile. La chaume et les tuiles sont deux travaux différents.

-On peut largement s'en sortir.

Emma s'étira et ils commencèrent à rebrousser chemin.

-Comment s'est passé l'anniversaire de ta fille hier ? Demanda Emma.

-Bien, Karen a demandé après toi. Je lui ai dit que tu n'avais pas pu te libérer mais que tu avais pensé fort à elle.

-Merci. Profite de ces moments ce sont les meilleurs.

-Oh la la, on nous ferait pas une crise de maman solitaire ?

Elle lui tapa dans l'épaule et il rit de bon cœur. Emma était quelqu'un avec qui il pouvait facilement plaisanter. Ils se comprenaient. La seule chose qu'il ne comprenait pas, c'est comment une fille comme elle pouvait encore être célibataire. Ca ne pouvait pas être à cause de ce travail, cela lui paraissait être une mauvaise excuse. Sa femme lui avait même dit, une fois, que si elle avait été un homme, elle aurait sûrement cherché à faire d'Emma Swan sa femme !

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Et voilà pour le premier chapitre, n'hésitez pas à donner votre avis! :)