Yo !
J'ai teeeeellement besoin de ce ship dans ma vie. Allez savoir pourquoi, dans ma tête ils sont un peu faits pour le fluff quand même. On dirait vraiment deux abrutis incapables de communiquer, qui sont sur la même longueur d'ondes sans le savoir. Bref. Ils sont choupis.
Voilà, ça c'était la note de base. Et maintenant guess what ? J'ai enfin pu récupérer les données de mon ancien PC. Donc cette histoire. Je suis joie. Vraiment.
Et du coup un énorme merci à Leptitloir pour ses reviews.
Bonne lecture !
Six cafés gâchés et celui qu'ils ont bu ensemble
Troisième Café – Décembre
Vanitas se réveille en sursaut, avec la pensée évidente qu'il va être en retard – c'est une certitude, même s'il n'a pas regardé l'heure, et il ouvre les yeux sur une chambre beaucoup plus claire que son studio et quelque chose de chaud, de brûlant même, coule sur ses jambes.
« Qu –
— C'est une manière fort violente de me dire que tu ne veux pas de café. »
Vanitas met du temps avant de se rappeler où il est. Il a dormi chez Saïx la veille, et les draps blancs sont à présent brunis de café renversé. Saïx tient une tasse presque vide et une tasse encore pleine – Vanitas a dû le bousculer en se réveillant.
« Euh, merde. Déso pour les draps, je les change en rentrant, là j'ai pas l' temps. »
Il y a une machine à café au garage où il travaille, ça ira bien assez. Son T-shirt est humide de café en bas, mais il n'en change pas, il n'a pas non plus ramené de caleçon de rechange alors il renfile juste ses chaussettes et son jean de la veille, regarde la tâche sur les draps avec un brin de culpabilité, il a dit qu'il s'en occuperait en rentrant, mais il se doute que Saïx le fera avant, il a dit en rentrant, en rentrant, et oui, il a un peu cette impression mais le choix de mots est étrange maintenant qu'il y pense. Il jette un regard à Saïx pour voir si l'autre à remarqué, mais il ne semble pas s'y attarder, il commence plutôt déjà à défaire les draps.
« Tu es encore en retard ? »
Pour vérification, tout de même, Vanitas regarde l'heure sur son téléphone. Le soleil est bien levé et c'est un signe suffisant. Il a la chance de ne pas être trop touché par les grèves, avec sa moto qui évitera les bouchons, mais tout de même. Il doit être là-bas à onze heures, il est dix heures quarante. En se pressant, il y sera pile dans les temps. Il va pour chercher ses chaussures, une main s'empare de la sienne et il se retourne un instant.
« Vous revenez ce soir ?
— Euh, j' pensais, ouais. Nan ? »
Saïx alterne encore entre le vouvoiement et le tutoiement et ça fait doucement rire Vanitas. Lui-même s'y est un peu perdu. Ils n'en ont pas parlé, peut-être qu'ils devraient. Dans les faits, ils n'abordent pas le sujet de leur relation. Leurs conversations tournent plutôt autour du reste, de ce qui se passe à l'extérieur, de la culture ou de la politique ou ces choses-là. Ce sont presque des monologues interposés, vu le peu qu'ils ont en commun, mais ça se passe bien. Ils s'écoutent, Saïx et ses longues phrases qui mélangent France inter et Télérama, Vanitas et ses jurons pleins de l'odeur de la rue et des lacrymogènes.
« J'ai un dîner d'affaires. Je rentrerai tard.
— Ah, OK. Ben, à demain alors. »
Vanitas se penche, et alors qu'il le fait il n'est pas sûr de l'embrasser, et finalement il ne l'embrasse pas, il pose juste son front sur celui de l'autre. Saïx ouvre la bouche, l'air de vouloir dire quelque chose, mais il se tait finalement. Vanitas pense à lui demander, pense à son retard, pense à leurs fronts collés et file, enfile ses rangers et sa veste et pique une écharpe sans demander l'autorisation et disparaît en faisant gaffe de claquer la porte. Il enfonce la tête dans son casque, la tête pleine de pensées. Cette relation, elle ne ressemble à aucune des relations qu'il a eues. Ils n'ont même pas couché ensemble. Ils se sont embrassés plusieurs fois, mais ça n'est pas vraiment une habitude non plus. Souvent, Vanitas dort chez Saïx. Ils se touchent peu. Vanitas n'est pas facilement tactile, il a du mal à initier, et Saïx semble plus confortable avec la distance. Peut-être qu'ils resteront comme ça pour toujours, qu'ils ne coucheront jamais ensemble. Vanitas l'envisage, et ça pourrait lui aller, parce qu'il ne déteste pas, mais il ne saurait pas quoi faire du lion quand il se réveille, parfois arbitrairement, parfois quand il embrasse Saïx, parfois devant la démarche d'un autre homme, juste, qui commence à grogner pour faire savoir qu'il a besoin de courir et de chasser et que bientôt il rugira plus fort. Vanitas n'a jamais eu, de sa vie, à gérer la frustration sexuelle.
Ils n'ont pas dit qu'ils étaient ensemble. Ils n'ont pas dit qu'ils étaient exclusifs. Pourtant, Vanitas se tient sage. Il garde le doute, la question. Mais ça ne sera pas pour toujours. Il faut qu'il en parle. Mais il ne le fait pas. Il est garé devant le garage à onze heures sept, mais le rideau de fer est tiré et il checke son téléphone. Un message, dix minutes plus tôt. Ils ferment pour la journée, à cause des manifestations. Bon, bah Vanitas n'a plus de raison de ne pas y aller maintenant. Il file chez lui prendre un café, prend une veste en jean dans son sac au cas où et rejoint la foule. Vers République.
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Samedi, dix-huit heures, et Vanitas a grand besoin d'un café. Il vient de récupérer son téléphone. Ils sont plutôt nombreux, devant le tribunal, mais Vanitas ne veut pas se mêler à eux. On le lui a toujours déconseillé, mais finalement, les comparutions immédiates de la journée ne se sont pas trop mal passées, de ce qu'il a entendu. Le nombre de relaxes est même assez surprenant. Vanitas n'avait presque rien sur lui et ça lui a sans doute sauvé la peau, quoique l'étudiant qu'il a vu passer s'en est tiré avec des gants coqués et un masque à gaz – en même temps il a été arrêté trop loin de la manifestation pour que l'accusation soit solide.
Il rallume son téléphone. Quatre appels en absence de Saïx, un message de sa sœur. Elle dit venir aux nouvelles pour les manifestations, qu'elle n'a pas tout suivi mais que ça semblait chaud. Elle demande, aussi, si il va aux Halles ce soir. Il ne sait pas ce dont elle parle, va pour rentrer chez lui avant de capter que sa moto est restée là-bas, et que les grèves sur sa ligne sont trop importantes pour qu'il ait le courage de se le tenter. Il ne lui reste plus qu'à marcher.
Les rues sont bruyantes et Vanitas profite de son temps libre pour envoyer un message à sa sœur, rouler une cigarette et rappeler Saïx. À la deuxième sonnerie, ça a décroché.
« Vanitas ?
— Ouais. Vous m'avez appelé ?
— Vous aviez dit que vous viendriez, et ça fait deux jours que je n'ai pas de nouvelles. »
C'est un reproche, clairement, et Vanitas se demande si ça lui convient vraiment, cette relation. Ils n'ont jamais dit qu'ils se devaient quelque chose, ni l'un ni l'autre, pourtant Vanitas a le sentiment d'avoir failli, et c'est clairement ce que pense l'autre. Et ça le met en rogne. Il a passé deux nuits horribles, il veut juste se reposer. Peut-être voir Saïx. Dormir dans son lit, qui est mille fois plus confortable que le matelas nu chez lui.
« J' sais. J' peux v'nir ? Faut que j' repasse chez moi chercher ma moto, j' peux bouger après.
— Où êtes-vous ? Et où vous avez dormi ? »
Vanitas sent le ton accusateur, et ça l'énerve, alors il met toute sa hargne dans la réponse :
« Au commissariat. Ça vous va ? Vous inquiétez pas vous êtes pas le seul à me fliquer, vous pouvez demander à la Justice où j'étais, heure par heure, quand j'ai pissé et quand je suis sorti.
— Je … ne suis pas chez moi. Vous allez bien ?
— C'est un peu tard pour vous inquiéter, vous croyez pas ?
— Parce que tu crois que je ne me suis pas encore inquiété ?
— Pour ce que ça a servi. Bon. Beh … Tu rentres quand ?
— Jeudi. Vous êtes sûr que ça va ? Je peux rentrer maintenant.
— Ouais, ouais, ça va. Bon ben, on s'appelle.
— D'accord. Je t'appelle. »
Saïx raccroche, Vanitas ne sait pas ce qu'il pense de cette conversation. Il est un peu dans le flou. Il a besoin de dormir. Et d'appeler son travail, mais ça, il le fera plus tard. Pour l'instant, il se permet d'envoyer chier à peu près tout. Il commence à en avoir marre.
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Samedi, vingt-deux heures, Vanitas a à peine dormi avant de rejoindre la manifestation sauvage, il a beaucoup couru et maintenant il doit rentrer chez lui. Il a croisé Axel, ce qui n'est pas très étonnant, mais il a préféré ne pas trop lui parler. Ses jambes lui font mal. Il est épuisé. Il a eu le temps d'appeler son patron, qui, bizarrement, ne lui a pas dit grand-chose. Même pas un reproche. Pas non plus de question sur ce qui s'était passé, juste, s'il était en mesure de se pointer lundi. Vanitas commence doucement à l'apprécier.
« Van ! Van ! »
Axel est habillé tout en noir. Vanitas a enfilé sa veste en jean et un bonnet jaune, pour éviter les contrôles. Il a froid, mais mieux vaut ça que de dormir encore en garde à vue.
« Quoi ?
— Ben j' sais pas, ça fait un bail, salut ? On va boire un coup chez un pote, tu veux venir ? C'est pas loin. »
Vanitas n'a rien de prévu demain, à part peut-être aller à la marche des mères de Mantes-la-Jolie, mais c'est dans l'après-midi, et puis ça commence chez lui. Pas de trajet, pas de temps de transport à calculer et à re-calculer. Pas d'horaire fixe. Et puis il a bien besoin d'un verre, ça fait un temps, oui, qu'il ne s'est pas un peu miné. Il le mérite.
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Dimanche, onze heures, Vanitas se réveille avec Axel et une mémoire trouée, ce qui était assez prévisible mais ne manque pas de l'emmerder. Il devait bien crier à un moment, son lion, il a choisi le mauvais et puis voilà. De toute façon Saïx n'est même pas en ville. Vanitas fait du café et s'adosse à son plan de travail pour regarder Axel se réveiller.
« Allez, bouge.
— Quoi ?
— J' te dis debout. J'ai des trucs à faire, alors tire-toi.
— Eh beh. Bonjour à toi aussi.
— En fait je veux plus qu'on se voie.
— Pourquoi ? Y a un truc qui cloche ? Tu tires une de ces tronches … »
Axel s'approche, Vanitas tourne la tête pour éviter le contact, mais la main vient se poser sur sa taille au lieu de sa joue. C'est pire que s'il n'avait pas bougé, en fait. Axel embrasse son cou, mordille.
« Je te dis que je veux pas.
— OK, OK. »
Axel dépose un baiser plus sage, s'écarte un peu mais sa main reste en place.
« Tu veux pas me dire ce qui va pas ? »
Vanitas soupire. Il sait bien, mais il se trouve un peu ridicule, un peu comme les autres. Comme tout le monde. Comme les touristes qui faisaient leurs courses de Noël, hier, quand ils ont débarqué à crier « Siamo tutti antifascisti », le préféré de Vanitas. L'Italien, sans doute. Vanitas se résigne.
« J'ai rencontré mon âme-sœur.
— Ah ouais ? Mais ça empêche rien … »
Axel sait de quoi il parle, et Vanitas sait de quoi Axel parle, et ça suffit à le motiver pour partir, briser le contact physique. Il se sent plus léger.
« Bah ouais bah tu diras à Roxas où t'étais cette nuit, je suis pas sûr qu'il soit méga heureux.
— On a décidé de se mettre en relation libre. Tu peux lui dire, si tu veux.
— Ah vraiment ? Vous êtes en relation libre ou il est en relation et t'es libre ?
— Tout de suite des clichés … En plus vraiment pas. Il a une meuf, qu'il voit pas mal en ce moment. »
Vanitas plisse les yeux, fixe Axel pour chercher un mensonge dans son visage. Il est méfiant. Axel, il est aussi possessif que libertin, Vanitas ne sait pas s'il supporterait vraiment ça.
« Bon. Mais c'est pas mon cas de toute façon.
— Ça te ressemble pas, d'être exclusif.
— Et toi ça te ressemble pas d'être OK avec ton mec qui couche ailleurs, tu veux que j' te dise quoi ? On s'adapte.
— En tout cas t'es pas très fidèle. Il s'appelle comment ?
— Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
— Et qu'est-ce que ça peut te foutre de me le dire ?
— Saïx. »
Axel a un mouvement de recul, ouvre la bouche mais ne dit rien, finit par sourire. Il a toujours l'air d'avoir des trucs louches dans la tête, mais Vanitas ne cherche pas en profondeur. Tant qu'il boit vite son café et qu'il dégage, ça lui va.
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Jeudi, Vanitas est arrivé plus tôt que prévu et il se sent un peu con à attendre devant chez Saïx qu'il veuille bien rentrer. Quand la silhouette se dessine à l'ombre des réverbères, Vanitas se frotte les mains. Saïx presse le pas, juste un peu, pendant qu'une main habituée fouille la poche de son manteau de laine noire pour y trouver ses clés. Il se plante devant Vanitas.
« Salut.
— Tu attends depuis longtemps ? Il y avait des bouchons.
— Ça va. »
Saïx marque un temps. Vanitas veut juste que la porte s'ouvre, qu'ils soient enfin au chaud dans le hall. Saïx tend des clés devant lui.
« J'avais pensé à te donner un double avant de partir. Comme tu viens souvent. Au final je n'ai pas eu l'occasion, alors. Voilà.
— Oh. Euh, sympa. Cool.
— Tu penses qu'il est trop tôt ? Je n'ai pas réussi à trouver le temps qu'il fallait avant de donner ses clés. Internet est fort peu précis dans ce cas.
— T'as regardé sur internet ? T'es sérieux ? »
Lassé d'attendre finalement, Vanitas ouvre la porte avec son tout nouveau bip. Il est assez content de pouvoir faire ça.
« Il ne fallait pas ?
— Les clés ou la recherche internet ?
— Les deux. »
Vanitas marque un temps, ouvre la deuxième porte. L'ascenseur est en bas et il n'a pas le courage de marcher. À la lumière du plafonnier, Saïx pose une main sur sa tempe. Un reste de bleu est visible. C'est plutôt jaune maintenant, mais ça se remarque sur une peau aussi pâle.
« Comment tu t'es fait ça ?
— On est ensemble ?
— Pardon ?
— Genre, en couple. On est en couple ou bien ? »
Saïx semble embêté, il se laisse le temps d'arriver jusqu'à sa porte, de retirer ses chaussures et son manteau et son écharpe et ses gants. Il attrape une main de Vanitas, dont les doigts sont glacés.
« Vous ne voulez pas ?
— Ben si, si. Enfin j' crois. J'ai couché avec un gars. Samedi. Un ex.
— Oh. Je vois. »
Saïx a une mine contrite, il s'avance vers le salon, puis vers la cuisine, et Vanitas le suit.
« Nan, je crois pas que tu vois.
— Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise au juste ? Je n'ai pas la moindre idée de ce que je peux répondre à ça, et si tu ne voulais pas d'une relation avec moi tu aurais pu le dire depuis le début.
— Bah voilà, quand je te dis que tu vois pas.
— Rendez-moi mes clés.
— Ah nan mais tranquille. Je dis pas que je vous aime pas, je dis qu'il faut qu'on en cause parce que je pige rien et visiblement toi non plus.
— Vous m'aimez ?
— Je sais pas. Mais bien. Je vous aime bien. Et vous me plaisez. Mais vous êtes un peu chelou.
— C'est à dire ?
— C'est à dire, je sais pas ce qui se trame dans votre tête, et j'ai beau essayer je peux pas deviner. »
Vanitas s'est glissé entre lui et le plan de travail, s'y est assis et il bat des jambes comme si ça allait faciliter la discussion. Saïx plisse les yeux. Il semble vouloir lui jeter du poison au visage – Vanitas sait qu'il plisse lui-même souvent les yeux comme ça.
« Et qu'est-ce que vous voulez savoir ? »
Il semble méfiant, comme si Vanitas allait tout à coup lui demander de déballer l'intégralité de sa vie pour s'en moquer. C'est peut-être ce qu'il craint. Mais Vanitas hausse juste les sourcils en balançant négligemment :
« Genre, si j' vous plaît, si vous voulez que j' sois là, si vous avez envie d' coucher avec moi ou si ça vous emmerde, si on arrête de se voir ou si on se voit juste comme potes même si on n'est pas trop potes, ce genre de trucs. »
Vanitas a essayé de soutenir le regard jaune, mais il a baissé les yeux en cours de route, ce qui a sans doute bousillé ce qu'il avait pu avoir de crédit.
« Eh bien … Vanitas. Regardez-moi. »
Le ton est sec et Vanitas relève la tête d'un coup. Saïx ne le quitte pas des yeux. Lui, il le fixe quand il annonce :
« Bien sûr que j'ai envie de vous. Vous ne vous voyez pas, vous balader comme ça avec votre … votre … votre je-ne-sais-quoi d'indécent, et je dis ça dans le meilleur sens que ce terme puisse avoir mais il me semblait évident que vous me plaisiez. »
Vanitas a la bouche un peu sèche. Il bat des jambes plus fort.
« Bah ça l'était pas. Et au cas où vous vous posiez la question, vous aussi.
— Et ça … Ne vous dérange pas ? »
Vanitas met un moment à comprendre que Saïx fait référence à sa cicatrice. Il est un peu surpris. Il n'aurait pas cru que Saïx aurait des complexes sur son physique.
« Ben nan.
— Parce que ce n'est pas la seule. »
Saïx baisse un moment la tête, vers son torse, et Vanitas se sent curieux. Il a demandé à Saïx comment il avait eu cette cicatrice, une fois. L'autre n'a rien répondu, a broyé du noir toute la soirée. Alors Vanitas n'a pas redemandé. Il pose une main sur le haut de la chemise. Il sent Saïx qui frémit. Il sait qu'à sa place, il demanderait la permission. Mais Vanitas n'a jamais demandé la permission, ce n'est pas son habitude, mais il comprend si peu de choses à Saïx que si Saïx se sentait brusquement mal, il ne le remarquerait peut-être pas. Il reste sans bouger une seconde. Saïx dit :
« C'est bon. »
Et Vanitas défait très lentement le premier bouton. Il n'a jamais vu le torse de Saïx, il réalise maintenant. Il dort avec un T-shirt à col serré et manches longues, ne se change jamais devant Vanitas. Son rapport avec son corps est naturellement comme ça. Alors Vanitas n'a pas remarqué. Il défait le deuxième bouton. Saïx ne dit rien. Alors il défait le troisième, le quatrième, tous. La peau se découvre et sur la peau des marques blanches. Vanitas y passe d'abord les doigts. Il sent les frissons qui se dessinent, et il fait glisser la chemise sur les épaules de son âme-sœur. Il embrasse une première cicatrice, ronde, sur l'épaule, mordille une deuxième, lèche une troisième, caresse une quatrième, continue, explore, regarde. Saïx ne dit toujours rien et Vanitas se demande s'il peut vraiment faire ça et il relève la tête et oui. Tout à coup il se demande comment il a pu ne pas voir que Saïx avait envie de lui, parce qu'il le regarde comme ça, comme Vanitas est rarement regardé. Avec une fébrilité naïve, un vertige, l'envie soudaine de sauter dans le vide – et le vide, c'est lui, avec son sourire et ses yeux aussi jaunes que ses dents pourries de tabac et de café. Il attrape la taille, y enfonce ses doigts, presque sans faire exprès, juste pour le rapprocher. Il ne le quitte pas des yeux quand il embrasse une autre cicatrice. Il ne le quitte pas des yeux quand il se relève un peu pour embrasser ce point entre les sourcils de Saïx où les deux lignes blanchies se croisent, descendre le long de l'arête du nez, arriver à ses lèvres.
Vanitas n'a jamais compris ce truc d'attendre. De prendre le temps. Lui il prend tout ce qu'il veut quand il le veut. Personne ne le fait patienter. Personne ne le fait douter. Sauf Saïx. C'est son premier, en ça, et c'est assez incroyable parce qu'ils s'embrassent juste, et il sent qu'il pourrait faire ça toute la nuit, l'embrasser et désirer plus mais attendre. Une main se pose sur sa cuisse, Saïx s'appuie plus sur lui, il recule, il avance. Peut-être pas cette nuit, qu'il attendra, il a trop attendu déjà. Mais d'autres nuits, ils pourront, si ils veulent. Parce que Vanitas a la certitude absolue et exclusive qu'il y aura d'autres nuits.
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Argh. Ce café était même pas censé exister. Mais à la fin du dernier je me disais nan, on a besoin de plus de fluff et d'une vraie relation avant la suite, et du coup j'ai commencé ça en me disant que ça serait chill, j'avais surtout besoin qu'ils fassent l'amour en vrai et … C'est devenu trop long. Mais voilà. Bon. Bref.
Aussi, ça me brise le cœur de gâcher du café à chaque chapitre. C'est nul comme principe. J'ai hâte d'en écrire un qu'ils pourront boire et apprécier à sa juste valeur. C'est ma plus grande frustration.
Des bisous, à la semaine prochaine !