- Il a encore quelqu'un? Youhouuuuuu ici Shade! :D

-Et Kay, jamais l'une sans l'autre. On n'a pas disparues :p

-Et nous revoici pour un OS qui était un peu trop long et qu'on a donc coupé parce qu'on a vraiment reçu de magnifiques reviews alors on a décidé de publier :D

-Les os, on n'y arrive pas, on fait toujours trop long.

-Mais comme ça vous en avez plus ! :D Par contre nous n'avons plus de Bêta, alors on a fait au mieux mais faudra nous pardonner pour les fautes qu'il reste.

-Nous avons quand même relu mais nous ne sommes pas infaillible. Mais si parmi vous, un(e) bêta s'ennuie, nous recherchons car on a pleins de fics qui attendent dans nos placards.

-Pour pas dire que les placards débordent xD Bref, en attendant on part par une publication par semaine si on arrive à y penser xD

-Et ça commence donc avec le premier chapitre du docteur. On vous souhaite une bonne lecture :)

-Et on vous remercie d'être toujours là et toujours aussi nombreux :D Bisounours 3


Chapitre 1 :

L'affrontement faisait rage, à grands coups de sorts violents et il fusait parfois une insulte haineuse. Quatre hommes en tenue sombre d'auror formait une ligne, à l'abri derrière des caisses en bois et ils tiraient tous dans la même direction, vers trois autres hommes. L'un des aurors valsa soudain dans le décor et atterrit lourdement dans les caisses en bois plus loin, les faisant voler en éclat. Il lui fallut une bonne minute pour en émerger de nouveau, couvert de coupure, boitant un peu mais jurant comme un charretier alors qu'il revenait combattre.

Une vile affaire à propos de potion trafiquée avait mené les deux équipes d'auror à ce combat ce jour. Combat qu'ils remportèrent après de longues minutes, écorchés de partout, l'un d'eux claudiquant même mais fiers de leur victoire. Une fois les prisonniers dans les cellules du ministère, les deux groupes prirent la direction de l'unité de soin, réservés aux aurors en se félicitant.

— Tu as vu comment je l'ai eu, se vantait Peter.

C'était un grand brun, aux cheveurs très courts, arborant une coupe militaire stricte. Son visage carré aux traits durs était pourtant souvent éclairé d'un sourire joueur qui faisait même oublier les nombreuses cicatrices qui barraient sa peau. Son regard noisette était intense quand il vous fixait mais il pétillait à cet instant, alors qu'il se vantait comme un gosse alors qu'il était auror depuis des années.

— Il t'avait quand même fait voler sur plusieurs mètres, rappela Kane, son équipier.

Un blond, légèrement plus petit mais à la carrure plus musclée et au visage recouverte d'une barbe de quelques jours qui lui donnait un air séduisant. Les aurors travaillaient obligatoirement en équipe de deux, afin que leurs arrières soient toujours couverts. Il arrivait aussi que des équipes s'associent le temps d'une mission. Comme ça avait été le cas pour celle-ci.

— C'était une stratégie, se défendit Peter.

— Oh allez, Pete, même moi je sais que tu n'élabores jamais de stratégie, rit Rayne, le troisième présent.

C'était un type plutôt mince, bien différent des deux autres. Rayne préférait cent fois ruser que foncer dans le tas. Il était malin, intelligent et son regard bleu pétillait toujours de malice. Un brin sournois sur les bords, il n'en était pas pour autant méchant. Il se donnait juste les moyens d'atteindre ses buts. Avec ses cheveux châtains et son visage aux traits d'anges, il paraissait presque trop innocent pour ce dont il était capable de faire. Il se tourna vers son équipier, le célèbre Harry Potter et sourit.

— Je ne sais pas comment fait Kane, je suis vraiment ravi de ne pas t'avoir comme équipier. Tu es trop imprudent. Même si tu es aussi une tête brûlée, hein Harry ? S'amusa Rayne en observant son propre équipier qui avait des blessures aussi visibles que celles de Peter.

Harry qui avait pris un peu de muscle tout en restant svelte, portait son uniforme noir d'auror avec fierté. Ses cheveux toujours aussi fous étaient tellement emmêlés qu'il y avait même du bois dedans. Ses traits étaient devenus plus masculin, bien que son visage soit marqué à cet instant de nombreuses coupures ce qui laissait pour une fois sa cicatrice se fondait parmi toutes les blessures. Ses mains noueuses se passèrent dans ses cheveux alors qu'il rit à son équipier.

— Tu t'ennuierais sans moi !

— Ou je reviendrais sans blessure, proposa Rayne. Mayfield va encore ronchonner.

Mayfield était le docteur qui s'occupaient des aurors et dirigeait les infirmières de l'unité de soin. Il les connaissait trop bien à force de les voir.

— T'es pas au courant ? Mayfield a pris sa retraite, un nouveau a pris sa place, informa Peter. J'espère une jeune et belle doctoresse.

— Ou un beau docteur, ricana Kane. Avec de belles fesses de préférence.

—Tant qu'il arrive à nous soigner, dit Harry en poussant Peter vers l'avant. Ou tant qu'il arrive à te clouer le bec.

— ça, c'est impossible.

— Bah voyons. Même si c'est une belle femme ? Peut-être qu'elle te bâillonnera avec des bandes.

— C'est toi qu'elle bâillonnerait.

— Même pas en rêve ! Je suis plus rapide !

— Rêvez pas les gars, intervint Rayne. Ça se trouve c'est encore un vieux croulant.

Harry soupira et passa un bras autour de ses épaules.

— On en a déjà parlé. Positive, c'est important de rêver.

— Allez, priez, souffla Rayne en ouvrant les portes battantes.

Elles donnaient sur la grande pièce où se trouvait des lits, des étagères pleines de potions et de matériel médical. Il y avait deux chambres individuelles sur la gauche, plus privée et un bureau au fond pour le docteur. L'infirmière de garde les accueillit avec un sourire indulgent.

— Encore ?

— Ah douce Naomie, tu me manquais, s'extasia aussitôt Peter.

— Prenez un lit, je vais chercher le doc, soupira celle-ci.

— Kane, tu as peut-être encore une chance, rit Harry en s'asseyant sur le premier lit.

— Oh oui, faites qu'il soit jeune et beau, murmura le concerné en s'installant.

La tête d'Harry se secoua d'amusement alors qu'il retirait comme il pouvait sa veste lourde et noire pour la poser non loin de lui, dévoilant des bras striés de coupures. Tous ses équipiers n'étaient vraiment intéressés que par le sexe. Pas que cela le dérangeait, juste que lui était plus discret dessus. Comme pour le fait qu'un homme ou une femme, cela ne le dérangeait pas, tout ce qu'il voulait c'était la bonne personne.

Peter était en train d'ôter son uniforme quand le nouveau docteur entra et il adressa un clin d'œil à son équipier, amusé. Le docteur était aussi beau que Kane l'avait espéré. C'était un homme grand, plutôt fin. Il se déplaçait sans un bruit, d'un pas sûr mais gracieux qui n'avait rien à envier à un ange. Il avait des cheveux d'un blond presque blanc qui retombaient en mèches éparses autour de son visage à la peau diaphane, aux traits aériens. Son regard d'un gris argent intense se posa sur Rayne qui était le plus proche et il attrapa une paire de gants pour les passer sur ses longs doigts délicats.

— Ôter votre uniforme, s'il vous plaît.

Kane en profita pour observer la silhouette vêtue d'un pantalon noir ajusté, d'une chemise grise le tout recouvert par la blouse des docteurs qui ne dissimulait pas, au grand plaisir de Kane, les fesses plutôt sexy de ce nouveau docteur.

— Je suis le docteur Malfoy, informa le blond d'un ton neutre en commençant à ausculter Rayne qui se laissait faire avec la force de l'habitude. Je remplace Mayfield. Où avez-vous mal ?

Rayne répondit comme d'ordinaire, se laissant faire alors qu'il jetait un regard exaspéré à Kane qui souriait comme un gosse.

— Malfoy, s étrangla soudainement Harry en se redressant sur ses pieds. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Le blond ne se tourna même pas vers lui, continuant son examen minutieux, palpant le torse sans que son expression ne soit troublée par l'intervention de Potter qui s'attira les regards curieux de ses équipiers. Drago avait parfaitement vu qu'Harry faisait partie de ses patients du jour, en arrivant dans la salle. Naomie l'avait informé avant même qu'il ne quitte son bureau et, en étant embauché à ce poste, il se doutait qu'il finirait par le voir. Il était connu par tous que Harry Potter était auror.

— Cela se voit, Mr Potter, je soigne les aurors qui sont blessés. Aussi, si vous n'avez pas d'autres questions stupides, merci d'attendre votre tour.

La voix était blanche, neutre, sans aucune émotion. Harry s'en rassit, étonné, incapable de le lâcher du regard. Il ne savait pas que Drago avait fini médicomage. Encore moins ici. Pourquoi, par merlin, Drago aurait fait une chose pareille ?

Drago termina son examen, soigna les quelques plaies, donna des consignes au blessé et à Naomie. Il passa à Kane le temps que Naomie termine avec Rayne. Il ignora avec un aplomb épatant le rentre dedans que Kane lui fit sans se cacher et ne répondit pas aux remarques de Peter. Ce dernier quittait la salle, couvert de bandage quand Drago se tourna vers Harry.

— Alors où avez-vous mal Mr Potter, s'enquit-il en commençant à l'examiner.

— Je n'arrive pas à croire que tu sois ici, préféra répondre Harry. Comment tu as fait ? Je veux dire, s'occuper des autres n'a jamais été ton truc favori.

— J'ai fait des études de médicomage, comme tout le monde, répondit Drago.

Ses doigts se posèrent sur l'épaule et il examina une première coupure, la recouvrit de pommade avant de passer aux blessures suivantes. Pour lui, médicomage ça avait été un choix de rédemption. Un bon moyen pour racheter ses erreurs de jeunesse. Soigner ceux qu'il avait tant blessés, qu'il avait tenté de tuer sans en être capable. Et puis c'était assez complexe pour que cela représente un vrai challenge pour lui, occupant assez son esprit.

— Mais pourquoi ici Malfoy ? insista Harry en lui prenant la main.

— On vient de me proposer ce poste, meilleur salaire, meilleurs horaires. C'est un choix très humain.

— Humain ? répéta Harry sans y croire. Par Merlin, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

— Comme tout le monde. Mal autre part ? s'enquit le blond en se redressant.

Harry ne parla pas, ne fit que le fixer, la main toujours autour de son poignet. Il n'en avait rien à faire de ses coupures et autres bleus. Son cerveau ne semblait pas assimiler le fait qu'il soit là.

— En tout cas, toi, tu n'as pas changé, ne put retenir Drago avec un sourire en coin. Toujours cet air ahuri.

Il se reprit en se redressant, se raclant la gorge pour reprendre contenance et tendit une fiole à Harry.

— Pour votre côte, elle est contusionnée. Cela vous gênera un peu pour dormir mais ça ira mieux demain.

— Tu me vouvoies ? grimaça Harry en la prenant par reflexe.

— Je vouvoies tous mes patients, cela permet d'avoir la distance nécessaire et professionnelle, même avec d'anciennes connaissances.

—Malfoy, pas à moi. Je t'en prie.

— J'essaie de rester professionnel, Potter.

— Cela ne te va pas. Tu vas rester ici ?

— Oui. Tu as un problème avec ça ?

Harry ne répondit pas. Non, il n'en avait pas vraiment, mais c'était comme si tout son passé remontait d'un coup. Qu'il revoyait de nouveau ses chamailleries avec Drago, c'était tellement loin maintenant. Cela le rendait presque nostalgique.

— Tu peux te rhabiller ? Enchaîna Drago en se redressant. Si tu as encore mal dans deux jours, repasse me voir.

— Tu te plais ici ? préféra demander Harry en repassant sa veste.

— Oui, c'est tranquille, pas de surcharge ou de stress et mes trois infirmières sont très professionnelles. Je ne pensais pas que ça t'intéresserait.

— Faut dire que c'est tellement étonnant aussi…

— C'est sûr que toi auror, cela n'a étonné personne.

— Hé !

— Quoi ? Tu as fait ce qu'on attendait de toi, comme toujours.

— J'ai fait ce que j'avais envie de faire !

Drago arqua un sourcil mais n'ajouta rien et se détourna pour s'éloigner et commencer à ranger tout ce qu'il avait utilisé.

— Tu sais que cela veut dire qu'on risque de se voir souvent ? demanda Harry en le suivant du regard. Cela ne te dérange pas ?

— Vraiment ? Tu n'es pas capable d'aller en mission et de revenir sans un bobo ? Cela ne m'étonne même pas.

Drago rangeait les fioles de potions dans un ordre précis en disant cela. Le ton était piquant sans être aussi méchant et insultant qu'il l'avait été à Poudlard. Après tout, c'était Potter, il n'allait pas se laisser marcher dessus par lui. Si le brun n'était pas capable de le supporter, il n'avait qu'à se débrouiller pour ne pas venir. Il était hors de question qu'il se laisse chasser par Harry.

— Je fais très bien mon travail. C'est juste qu'il y a toujours des contre temps. Ce n'est pas ma faute.

— Evidemment. Rien n'est jamais ta faute.

— Tu es devenu susceptible pendant toutes ses années ? demanda Harry avec un sourire.

— Non, tu n'as pas la capacité de me vexer, rétorqua Drago.

Cela déclencha le rire d'Harry qui se leva pour enfin partir.

— A la prochaine alors Malfoy.

— C'est ça.

Harry lui fit même un petit signe de la main avant de quitter la pièce. Drago lui tournait le dos mais il finit par regarder la porte battante qui continua de s'agiter quelques secondes avant de pousser un soupir. Au moins ce satané Potter ne semblait pas vouloir le chasser de son poste. Du moins, il n'avait rien dit de tel. Mais Drago demandait à voir sur du long terme. Ils n'avaient jamais été amis. C'était la première fois qu'ils se revoyaient depuis la fin de la guerre. Il soupira, secoua la tête et se dirigea vers son bureau pour reprendre la tâche qu'il avait interrompu à l'arrivée des aurors.

Il n'avait fallu que deux semaines pour qu'Harry ne revienne, soutenu par Rayne, le bras en sang.

— ça fait un mal de chien, gémit Harry en s'appuyant un peu plus sur son équipier.

— Ce sort était sacrément mauvais, souffla Rayne en poussant les portes.

Ce fut l'infirmière Kate qui les accueillit ce jour-là, une jeune femme très souriante, beaucoup moins discrète que Naomie mais tout aussi professionnelle. Avec ses cheveux châtains, sa petite taille et ses traits délicats, beaucoup d'aurors l'avaient déjà invité à sortir, voyant dans sa tendance à parler aisément avec tout le monde, une ouverture qui n'existait pas.

En cette fin d'après-midi, des rideaux étaient déjà tirés au fond et elle les installa sur un lit sur la gauche.

— Aidez-le à se déshabiller, je vais le chercher, informa la douce jeune femme en tirant le rideau pour les cacher au reste de la salle avant de partir.

— Allez, soupira Rayne en l'aidant à s'installer.

— Tu vas en profiter ? tenta de rire Harry en grimaçant de douleur.

— Profiter de quoi ?

— De moi et mon corps.

— Je t'ai déjà dit d'arrêter de me draguer, s'amusa Rayne en l'allongeant précautionneusement. Tu sais que je ne mélange pas le boulot et le plaisir.

Harry rit à gorge déployée avant de se laisser tomber dans le lit et de grogner de douleur.

— Je crois que tu pourrais. Je ne suis pas en état de me défendre.

— Je trouve ça toujours plus amusant avec un partenaire en état, ricana son collègue avec un clin d'œil.

— Si ce n'est que ça, je vais vous le remettre sur pied, déclara la voix froide de Drago qui passait le rideau en mettant ses gants en latex.

— Oh Malfoy, grogna Harry en se tournant vers lui, une main sur son épaule. Toi aussi tu veux abuser de moi ? C'est le moment !

— C'est son attitude habituelle ou c'est dû au sort qu'il a reçu ? S'enquit Drago en se penchant vers le bras plein de sang.

— Perte de sang, grogna Harry en montrant ses mains. Si t'es un vampire, cela devrait te plaire.

— Il n'est pas aussi rentre dedans d'habitude, acquiesça Rayne.

— On va arranger ça.

Drago trouva la source de l'hémorragie et y appliqua une pression forte avant de tendre l'autre main vers un récipient contenant un onguent qu'il badigeonna aussi doucement que possible.

— T'as de grandes mains, cela doit être utile pour faire des choses, non ? demanda Harry, ses yeux verts voilés, derrière ses lunettes encore cassées.

— Comme soigner ton hémorragie. Le sort a fait des dégâts sur tes muscles. Je vais te donner une potion pour réparer ça.

— Il est nul en double sens. Il doit fréquenter Kane !

— C'est juste que je ne relève pas, Potter, grommela Drago. T'es pas dans ton état normal.

— Peut-être empoisonné alors ? demanda-t-il alors qu'il tentait de prendre la main de Drago.

— Peux-tu me dire ce qui s'est passé exactement ? Demanda Drago en le laissant faire alors qu'il farfouillait dans les fioles de potion de sa poche de l'autre main.

— J'ai été touché par une lame ensorcelée ! Tu y crois ça ?! Dit Harry en secouant le poignet. Comment je vais faire pour m'en sortir ?

— J'y crois, vu la blessure, rétorqua Drago avec un froncement de sourcil qui chassa une seconde son expression neutre. Et tu vas t'en sortir, tu as un excellent médecin.

— Tu parles à la troisième personne ? s'étonna Harry en tirant sur la main pour la comparer à la sienne. Vraiment grandes mains. Tu crois que c'est comme ce qu'on dit pour les pieds ?

— Vraiment pas normal, grommela Drago.

Il retira sa main, jetant un coup d'œil à Rayne qui lui confirma d'un hochement de tête que ce comportement n'était pas habituel. Il sortit sa baguette et lança un sort de diagnostique à Harry et il observa le parchemin qui apparaissait en décrivant ce qui avait blessé Harry.

— Il a reçu un sort ?

— Oui. Il s'est écroulé avant d'être poignardé. J'ignore ce que c'était.

— Il semble que ce soit entré en conflit avec la lame ensorcelée. Il fait une réaction. Je vais devoir le garder pour la nuit.

— Rayne, Malfoy en veut à mon corps, s'écria soudainement Harry.

— A tel point que je vais venir toutes les heures cette nuit pour te donner le traitement, lâcha Drago en retenant un soupir agacé. Surveillez-le, je vais terminer avec l'autre patient.

Il tourna les talons, ôtant ses gants pleins de sang et passa le rideau alors que Rayne revenait vers Harry.

— Le doc rien que pour toi toute la nuit, Kane va être jaloux.

— Toi aussi avoue ! T'aurais aimé passer la nuit ? Tu crois que si on lui demande, il ferait une orgie ?

— Je ne vais pas passer la nuit-là. Mais tu n'auras qu'à lui sauter dessus dans la nuit pour le lui demander.

— Non, c'est lui qui va me manger !

— Et tu serais contre ? Sérieusement ?

Harry fit mine de réfléchir, incertain.

—Je ne sais pas, je n'ai jamais pensé à Malfoy comme ça… Quoique j'ai toujours trouvé qu'il avait de beaux cheveux.

— Que les cheveux ? Tu ne l'as jamais regardé en fait.

— Non, je n'ai jamais vu ces grandes mains, ni ses hanches fines, et encore moins ses yeux de glaces, je te jure !

— Bah profite de la nuit pour regarder tout ça, s'amusa Rayne alors que l'infirmière les rejoignaient.

— Je viens nettoyer la plaie. Tout va bien ? S'enquit Kate en posant son matériel près d'Harry pour commencer sa tâche.

— Rayne tout le monde en veut à mon corps ! Sauve-moi !

— Elle te lave, calme-toi.

— Ne vous en faites pas, je fais vite, sourit Kate en frottant avec douceur. Mais après ça sèche et ça vous fera mal si je frotte.

— Vous croyez vous que le serpent va me lécher ? demanda Harry en la contemplant avec sérieux.

— Le serpent ? Demanda Kate sans s'interrompre.

— Le serpent blanc de tout à l'heure.

— Je crois qu'il parle du docteur Malfoy, souffla Rayne.

— Oh ce n'est pas un serpent, rit Kate. C'est vrai qu'il est distant et un peu froid mais il est très compétent.

— Oh si c'est un serpent. Grand, beau, long. Moi j'adore les serpents, mais je n'arrive jamais à lui parler pourtant.

— Donc le docteur a un autre admirateur, s'amusa Kate en parvenant au bout de sa tâche.

— Qui est l'autre ? demanda Harry en fronçant les sourcils. Il n'y a que moi qui parle aux serpents !

— Eh bien on voit souvent Elly dans le coin et Kane, révéla Kate avec un sourire amusé. Je crois qu'ils ont le béguin pour lui.

— Demain je vais empoisonner Kane, décréta l'auror blessé.

— Quoi, mais pourquoi ? Demanda Rayne avec un froncement de sourcil.

— J'ai fini, intervint Kate. Je vous apporterai un repas ce soir. Le docteur revient vous voir dès qu'il a terminé.

— Toi va au lit, dit Harry en tapotant la main non loin de Rayne. Tu as une tête à faire peur.

— Et toi tu délires.

— Et alors ? Tu es devenu raciste ?

— Ouais, je vais te laisser, soupira Rayne. Sois sage, je repasse te voir demain.

— Réfléchis à des idées pour empoisonner Kane, ok ?

— On en reparle demain, sourit Rayne avant de disparaître.

Drago Malfoy mit moins d'une minute avant d'arriver, deux fioles dans la main. Il analysa la blessure rapidement et finit par tendre une fiole empli d'un liquide rouge.

— Il faut la boire.

— Non.

— Quoi ? Pourquoi ? Demanda Drago qui s'était figé pour le fixer.

— Tu fricotes avec Kane.

— Même si c'était vrai, cela n'a aucun sens. La potion, c'est pour ta santé.

— Non. Tu ne comprends pas quand je parle malgré ta langue fourchue. Alors je suis triste.

— Ce sort t'a vraiment embrouillé l'esprit, soupira Drago. Qu'est-ce que je ne comprends pas ?

Il se résolut à demander. Parce que s'il y avait une chose à savoir sur Drago, c'était qu'il faisait toujours bien son travail. Peu importait la manière.

— Que tes grandes mains sont excitantes.

L'impassibilité de Drago en fut ébranlée et il fixa Harry avec une certaine surprise. Quand il avait pris ce poste, il s'était attendu à tout venant de Potter. L'hostilité, la haine, la rancœur. Persuadé qu'il allait le chasser, en se servant de son nom, il avait été incertain lorsqu'il ne s'était rien passé. Drago attendait simplement le couperet que Potter et son foutu nom finirait par lui faire tomber dessus. Alors l'entendre soudain dire ce genre de chose avait de quoi le surprendre. Puis il se rappela l'état de santé de Potter et sa propre fonction.

— Si ce sont mes mains qui te font boire la potion, tu veux bien la prendre ?

— Cela dépend, après elles feront quoi ses mains ? demanda Harry en fronçant les sourcils, suspicieux.

— Remettre en place … Non, disons qu'elles vont masser ton épaule blessée.

Harry tendit aussitôt la main pour prendre la potion et l'avala cul sec avant de grimacer.

— ça a un goût horrible !

— C'est pour aller mieux, assura Drago.

Harry grogna mais se tourna vers lui, attendant avec impatience qu'il le touche. Drago l'observa faire mais finit par verser de l'autre potion dans ses paumes, la texture étant plus gélatineuse et il commença à masser les muscles autour de la plaie pour les remettre à leur place. Harry ferma les yeux et se détendit au fur et à mesure avant de simplement pousser un grognement bas de plaisir qui surpris Drago. Il se força à se rappeler qu'Harry n'était pas dans son état normal avant de continuer jusqu'à ce que chaque muscle ait repris sa place.

— Tu continues après ? murmura Harry en se tendant vers lui.

— Non, c'est bon j'ai fini.

— Continue, s'il te plait, supplia l'auror avec les larmes aux yeux. Cela fait du bien.

— Je suis docteur pas masseur.

— Malfoy…

La voix était devenue soudainement douce, presque touchante, alors qu'Harry tendait la main pour écarter la veste de docteur et venir caresser le ventre de Draco.

— Il t'a vraiment retourné le cerveau ce sort. Potter, je suis Malfoy. Tu te souviens ?

— Oui, Grand Serpent Blanc à la langue si fourchue.

— Si tu veux. Tu ne m'aimes pas, tu t'en rappelles aussi ?

— Qui a dit ça ? Tu sais la première fois quand on s'est revu, et que le soir je me suis caressé, c'est ton visage qui est apparu. Toi et tes mains. Je n'arrivais pas à les chasser. J'ai eu peur.

Drago se figea et posa un regard clairement surpris sur Harry. Cela allait devenir carrément plus difficile si Harry disait de telles choses. La raison de Drago l'enjoignit alors à simplement l'ignorer. L'indifférence était la meilleure réponse. Pourtant ses lèvres formèrent des mots qu'il ne put retenir.

— Tu n'as plus l'air d'avoir peur.

— Non, c'est comme si maintenant j'en avais besoin. Tu veux bien me toucher encore alors ?

— Besoin ? Besoin de quoi ?

— De toi. De tes mains. Tes yeux. De ta langue fourchue contre la mienne.

Drago le regarda et soupira puis il posa sa main sur son front pour vérifier la fièvre.

— J'ai dû sous-estimer les symptômes. Je vais te faire une potion plus forte.

Harry ferma aussitôt les yeux sous la main et se cambra.

— Drago, gémit-il faiblement.

— Pas de fièvre mais une hyper sensibilité, raisonna Drago en retirant sa paume. Je vais te préparer un remède. Reste allongé.

— Ne t'en va pas. S'il te plait. Je ne veux pas être tout seul.

— Je vais t'appeler Kate.

— Non. C'est toi que je veux.

— Je dois te préparer ton remède.

— Je ne suis pas malade. Laisse et enlève tes vêtements, dit Harry en essayant de le ramener à lui.

— Rien que cette phrase prouve à quel point tu l'es, rétorqua froidement Drago.

— Pourquoi ? Je ne me suis jamais caché non plus. Je suis à peine discret. Mais je ne suis pas zoophile. On ne pourra rien faire tant que tu es en serpent. Il va falloir arranger ça.

— Qu'est-ce que ça veut dire ça, arranger quoi ?

Mais Drago se passa une main sur le visage et se reprit, pinça les lèvres et s'éloigna d'un pas pour remettre de la distance entre eux. Potter lui faisait du rentre dedans. Il ne devait pas entrer dans ce jeu. Vraiment pas.

— Oublions cette question. Tu es malade, c'est pour ça que tu me dragues, et mal en plus. Je vais te jeter un sort d'assoupissement, je vais aller préparer ton remède et revenir te le donner d'ici une heure.

Voilà, ça c'était professionnel, froid et distant. Il retrouvait son air impassible et il put sortir sa baguette.

— Non pas de sort… je serai sage oncle Vernon. Pas sous l'escalier s'il te plait, gémit Harry en fermant douloureusement les yeux.

Drago en fut à nouveau surpris mais tenta d'appliquer sa technique précédente. L'indifférence. Cela n'avait rien d'évident. Jamais il n'avait vu Potter dans ces états. D'abord rieur, puis racoleur, dragueur, et là, vulnérable. Jamais Harry ne lui avait montré ces aspects de sa personnalité.

— Allonge toi, enjoignit Drago d'une voix plus douce qu'il ne l'aurait voulu. Oncle Vernon n'est pas là.

— Je serai sage, répéta Harry en se laissant faire.

Il finit même par se recroqueviller dans le lit, tenant son bras blessé.

— Promis je ne tuerais plus personne, murmura-t-il faiblement.

— Reste là, souffla Drago en le recouvrant, lui jetant le sort d'assoupissement d'un informulé discret.

— Pas tout seul, chuchota-t-il avant d'enfin s'endormir.

Drago resta quelques minutes près de lui puis, assuré qu'il somnolait, il quitta son chevet pour se mettre à concocter la potion pour contrer les effets du sort. Il fit repartir le second auror enfin soigné, Naomie arriva et prit le relais de Kate à la nuit tombée et Drago fini par revenir vers Harry pour lui attribuer la première dose. Il prolongea son sortilège pour qu'Harry reste endormi, venant lui administrer lui-même les potions plutôt que de laisser faire l'infirmière de garde comme il le faisait toujours.

Harry Potter avait débarqué sans la moindre délicatesse et ravageait tout, comme toujours. Déjà à l'école, il avait envoyé valser tout ce en quoi Drago croyait. Sans tact ni délicatesse. Il avait rejeté sa poignée de main, avait anéanti ses croyances, rien que par son comportement. Année après année, il avait retourné son monde et Drago, comme seule réaction, l'avait détesté. Aujourd'hui, il était adulte alors il se refusait à agir ainsi. Mais Harry venait encore de tout retourner, en le laissant à son poste sans lui poser de problème, ne montrant que de la surprise. Et là, il le draguait. Drago soupira, se forçant à se rappeler qu'Harry était malade et confus. Au matin, il serait sain d'esprit et cesserait ce comportement irrationnel.

Fort de sa logique, il lui administra la dernière dose à l'aube en le laissant se réveiller.

Harry se sentait nauséeux, lorsqu'il reprit conscience et complétement dans le brouillard. Il posa une main douloureuse sur son front et grogna. Bordel, il avait l'impression d'être passé sous les sabots d'un hippogriffe. Tout semblait flou depuis le combat. Il se souvenait juste de s'être assuré que Rayne allait bien, et puis tout était flou. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Il finit par ouvrir les yeux, incertain et encore plus fatigué.

— Tu risques d'avoir mal à la tête une heure ou deux, déclara la voix tranquille et sans ton de Drago qui l'observait.

Harry grogna mais réussit à poser ses yeux flous sur lui.

— Malfoy ? s'étonna-t-il. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Tu as été blessé lors d'une mission, ton équipier t'a déposé hier soir et je t'ai gardé en observation pour la nuit. Tu as reçu un sort et un coup de couteau qui était ensorcelé. Les deux cumulés ont eu des effets secondaires amenant délire et incohérence. Mais je t'ai soigné et hormis le mal de tête, tu ne devrais plus en ressentir les effets. La blessure est refermée mais la peau est encore fragile alors vas-y doucement pour les prochaines vingt-quatre heure.

— Rayne va bien hein ?

— Il est en pleine forme.

Harry soupira, rassuré, avant de froncer les sourcils.

— Attend, tu as dit délirer ?

— Oui. Tu racontais tout et n'importe quoi.

— Oh bordel. Je n'ai rien dit de trop bizarre hein ? C'est fini, c'est bon ?

— C'est fini, assura Drago. Je crois que ton équipier devait repasser ce matin, tu devrais l'attendre et lui demander de te ramener chez toi. Tu as besoin de repos.

— Merci Malfoy, sourit doucement Harry en se reposant dans le lit.

— C'est mon métier, rappela Drago en se détournant. Lisa va venir t'amener un petit déjeuner.

— Je n'ai pas souvenir que Mayfield soit là à mon réveil. Et j'en ai passé des nuits ici. Je t'en dois une.

— Tu ne me dois rien, je me suis bien amusé, rétorqua Drago, incapable de retenir une petite pique ironique avant de disparaître derrière le rideau.

— Amusé ? répéta Harry avant de froncer les sourcils. Malfoy ! Malfoy, reviens tout de suite !

— Il est parti se reposer un peu, intervint une voix féminine.

Une jeune femme passa le rideau, lui sourit gentiment et vint poser un plateau sur ses jambes. Lisa était la troisième infirmière qui secondait le docteur et l'unité de soin réservé aux aurors. Elle était aussi douce que Kate bien que plus discrète. Ses cheveux blonds nattés dégageaient un visage aux traits délicats et son regard noisette observait Harry.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé cette nuit Lisa ? Je suis sûre que toi tu es au courant.

— C'était Naomie qui était de service cette nuit, pas moi.

— Lisa, dis-moi s'il te plait. T'as bien dû avoir une information.

— Le docteur a dû t'endormir parce qu'apparemment, tu lui faisais du rentre dedans, finit par révéler Lisa avec un sourire en coin.

— Du rentre dedans ? s'étrangla Harry. Moi ? Non ! Non, non ! Ce n'est pas possible.

— C'est ce que m'a dit Naomie en partant.

— Oh mon dieu ! C'est tout ce que j'ai fait ?

— C'est tout ce qu'elle m'a dit.

— Faut que je demande à Malfoy, dit Harry en s'asseyant.

Il bascula ses jambes pour se lever et eut aussitôt la tête qui tourna. Lisa l'arrêta et avec une force insoupçonnée, le força à se rallonger.

— Il est rentré chez lui, il vous a veillé toute la nuit, il est parti dormir. Donc restez tranquille et mangez !

— Il m'a veillé toute la nuit ? s'étonna Harry en se laissant faire. J'ai été super gênant, n'est-ce pas ? Mon dieu je suis mort de honte.

— C'est notre travail. Ne vous inquiétez pas pour ça. Maintenant mangez.

— Je crois que j'ai pas faim du tout là…

— Il faut manger, intervint une voix masculine.

Le rideau s'écarta pour laisser place à Rayne qui lui sourit.

— Tu as l'air d'aller mieux.

—Toi ! Toi, tu sais ! Qu'est-ce qu'il s'est passé cette nuit ?

— Je n'étais pas là cette nuit pourquoi ?

— Je… Je…Quand tu étais là, j'ai déliré aussi ? Qu'est-ce que je disais ?

— Tu voulais empoisonner Kane.

— Quoi ? Mais pourquoi ?!

— Parce qu'il court après notre docteur. Tu as aussi dit que je devais profiter de ton corps, parlé d'orgie, comparé le doc à un serpent, récita tranquillement Kane.

Plus Rayne parlait, plus Harry blanchissait pour finalement gémir de douleur.

— Par Merlin, pourquoi tu ne m'as pas arrêté avant ?

— Je ne voulais pas te contrarier, et c'était assez amusant.

Harry se cacha derrière sa main en grognant.

— Tu parles d'un équipier. J'ai fait autre chose ?

— Pas devant moi. Allez va, c'est rien. Je te ramène chez toi ? J'ai fait notre rapport hier et le chef te laisse trois jours de repos.

— Laisse-moi mourir de honte. Qu'est-ce que je vais pouvoir dire à Malfoy ?

— Pourquoi tu devrais dire quoi que ce soit ? C'est le doc, il en verra des pires.

— Mais c'est Malfoy. Je le connais depuis… Oh je ne veux même pas y penser.

— Allez viens, je te ramène. Tu as besoin de repos.

— Je veux juste me cacher dans une grotte, assura Harry en se levant pour s'appuyer un peu sur lui.

— Ton appartement, ta tanière, fera l'affaire, assura Rayne en l'emmenant tranquillement. Tu verras dans trois jours ça ira mieux.

— Il faut que tu m'empêches de me blesser pour les prochains mois.

— J'essaie toujours mais tu es une vraie tête brulée.

— Promis, je serais sage comme une image à partir de maintenant.

Rayne rit, sachant d'avance que c'était une promesse bien vaine pour Harry Potter.


Alors un Drago en docteur, sa vous tente?

Love sur vous :D