Miou tout le monde !

Et hello pour le dernier chapitre de cette histoire, avec un petit épilogue en bonus qui s'est ajouté en dernière minute suite à une suggestion de Yacchan que j'ai trouvé originale et sympa ^^

J'espère que vous survivez au confinement, mes excuses pour ne pas avoir posté hier mais j'ai eu une journée assez occupée et j'ai bêtement oublié qu'on était dimanche... woopsie ? ^^'

Disclaimer : pour la dernière et ultime fois, je ne possède pas Hetalia !


Tard dans la nuit, la rédaction du contrat avait à peine commencé et les deux nations étaient temporairement satisfaites sexuellement.

Accoudés au balcon de la chambre, sous le clair de lune, l'instant était consacré à la tendresse et aux discussions légères. Côte à côte, Héraklès et Sadiq se souriaient l'un à l'autre autant qu'aux étoiles.

- Je me demande si les constellations reflètent autant l'humanité que ce que celle-ci veut bien croire, lança le grec.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Le mage sentait venir la discussion philosophique depuis quelques minutes, et était presque surpris que son partenaire se soit retenu aussi longtemps.

- Chaque civilisation voit le ciel d'un endroit différent, et chaque peuple donne aux étoiles une signification différente. Si on les regroupait toutes, serait-ce une peinture réaliste de la façon dont l'Homme se voit et de sa façon d'interpréter ce qu'il ne peut atteindre ?

- Bonne question, soupira le mage.

Malgré son air dépassé, Sadiq souriait. Il savait qu'Héraklès n'avait pas foncièrement besoin de lui pour philosopher, mais se savoir écouté – à défaut de compris – faisait réellement plaisir à son amant. Il le laissa donc parler et discourir de la place de l'Homme dans l'univers pendant une quinzaine de minutes, participant de-ci, de-là avec une idée ou un simple encouragement à poursuivre.

Cependant, Héraklès s'interrompit tout seul au bout d'un moment. Pensant qu'il réfléchissait à un point spécifique de son raisonnement, Sadiq s'étonna de l'interrogation qui suivit.

- Je me demande ce que Gupta est devenu. Je ne sais même pas ce que ma mère lui a fait.

- Connaissant Héléna, elle a dû trouver un moyen de le punir qui l'obligerait à réfléchir, soupira l'ottoman.

Le grec hocha pensivement la tête et le silence régna pendant un instant, jusqu'à ce qu'une voix féminine retentisse derrière eux.

- Bien deviné !

Les deux nations se retournèrent comme un seul homme, et s'inclinèrent tout aussi vite pour saluer la nouvelle arrivante. Vêtue d'une robe verte et bleue cette fois, la reine de l'Olympe semblait radieuse.

- Héra, ajouta le grec en souriant malgré la surprise. Que nous vaut l'honneur de...

- Et bien d'une part, je tenais absolument à vous féliciter tous les deux, le coupa-t-elle en souriant. Vous formez vraiment un couple magnifique. Peut-être un peu trop penché sur le sexe, mais si vous trouvez un équilibre, c'est le principal. Même si vous avez sacrément pris votre temps pour vous retrouver.

Héra avait appuyé la dernière phrase par un regard lourd de reproches en direction de Sadiq. Légèrement embarrassé par les déclarations de la déesse, celui-ci murmura un mélange de remerciements et d'excuses.

- Enfin au moins, cette gourde d'Aphrodite aura été efficace pour une fois. J'imagine que je vais être obligée de la remercier, ajouta-t-elle en fronçant les sourcils.

La déesse réfléchit quelques instants, puis balaya l'air de sa main, comme pour signifier que ça n'avait pas vraiment d'importance.

- Je suis aussi venue répondre à la question que tu viens de poser. Votre... ami, grimaça-t-elle, se trouve actuellement sur son propre territoire. Héléna l'a transformé en chat sacré d'un des temples principaux de Bastet. Il va passer les prochaines années à apprendre le respect, la différence entre l'amour et l'adoration aveugle, et tout un tas d'âneries du même genre pour qu'il comprenne à quel point il a été stupide.

- Ma mère a choisi cette punition ? s'étonna Héraklès.

- Et oui, elle a toujours été du genre laxiste, soupira la déesse. Même quand Rome l'a trompée sans vergogne avec Germania, elle s'est contentée de le...

- Je connais l'histoire, se permit Héraklès. Et je vous remercie de venir apporter une réponse à la question que je me posais sur Gupta. C'est un honneur que la reine de l'Olympe elle-même se déplace.

Complètement radoucie, Héra sourit de nouveau en répondant, ravie de la flatterie parfaitement formulée par son représentant.

- Allons, tout le plaisir est pour moi. J'aurais pu envoyer Hermès, évidemment, mais il aurait été fichu d'oublier une partie du message en route. Il passe un peu trop de temps avec Dyonisos, ces dernières années, ça a un effet déplorable sur ses performances.

Elle allait continuer sur sa lancée lorsqu'elle nota les cernes sous les yeux de ses interlocuteurs, malgré les sourires. Elle reprit donc avec une fausse expression de surprise et un air légèrement moqueur.

- Quelle impolitesse de ma part, j'en viens à oublier que vous avez besoin de dormir ! Il est vrai que le sport de chambre, ça a tendance à fatiguer... n'est-ce pas ?

En parlant, elle se rapprocha des deux nations. À environ un mètre, elle les regarda tous les deux, fit un vrai sourire heureux et ouvrit grand les bras dans une invitation impossible à décliner. Héraklès et Sadiq durent donc accepter un câlin de la reine de l'Olympe, et ne furent relâchés qu'au bout de plusieurs minutes de recommandations, conseils et menaces concernant la vie de couple. Lorsqu'enfin elle les laissa s'éloigner, un sourire maternel ornait son visage, et elle disparut dans le même nuage de fumée que si elle était dans son temple.

- Dis-moi, tous tes dieux peuvent apparaitre n'importe où et n'importe quand comme ça ? demanda le mage.

- Aucune idée, répondit le grec avec honnêteté. J'imagine qu'il y a une ou deux conditions pour pouvoir les invoquer, mais peut-être que parfois, quand la situation l'exige, ils peuvent venir d'eux-mêmes.

- Héra m'a encore menacé de mille morts si jamais je te brise le coeur.

- C'est Héra, sourit Héraklès en haussant les épaules. C'est dans son caractère.

- On dirait bien, oui... soupira Sadiq. On retourne dans le lit ?

- Envie de dormir ? Ou d'autre chose ?

- Pour l'instant, je voudrais juste éviter de croiser un autre dieu grec. Sans vouloir t'offenser, je crois que j'ai eu ma dose de ta mythologie pour un moment.

En souriant, Héraklès suivit son amant à l'intérieur de la chambre. Au clair de lune, les marques sur sa peau ressortaient clairement, et le grec était persuadé qu'il en allait de même pour lui. Alors qu'il s'allongeait sagement sur le lit, après avoir enlevé son masqe, le mage eut la surprise de voir son désormais partenaire de vie venir au-dessus de lui et commencer à l'embrasser. Il fut surpris de sentir son corps réagir aussi vite, alors qu'ils avaient essentiellement passé la journée à faire l'amour. En souriant, Héraklès rompit le baiser et s'allongea à côté de lui.

- Tant que tu te lasses de mes dieux et pas de moi, ça me convient.

Refusant de laisser couler une telle provocation séductrice, Sadiq passa à son tour au-dessus du grec et l'embrassa avant de répondre, un éclair de malice dans le regard.

- Même en essayant, je pense que je vais avoir du mal à me lasser de toi.

- Oh vraiment ? ironisa Héraklès.

- Vraiment.

Sadiq avait répondu sérieusement, et son amant s'en était rendu compte.

- Pourquoi ?

Le mage inspira profondément, sourit tendrement, prit la main d'Héraklès et la posa sur son torse, juste à l'endroit où se trouvait son coeur. Sans qu'un seul mot soit prononcé, la réponse n'en était pas moins d'une clarté limpide.

-oOo-

11 mars 2015, 13h48.

Quelques minutes avant la reprise de la réunion internationale, Francis et Héraklès étaient tombés l'un sur l'autre autour de la machine à café. Le premier parce qu'il se savait incapable de rester éveillé tout l'après-midi sans une triple dose de caféine, le second parce que son chat refusait de bouger de sa nouvelle cachette. Les murs blancs et bleus qui les entouraient, typiques des bâtiments officiels, étaient vides de toute décoration. Seule la machine à café et un distributeur d'en-cas mettaient un peu de couleur dans le fond du couloir qui menait aux principales salles.

Après un hochement de tête et un sourire pour montrer qu'ils avaient pris conscience de la présence de l'autre, les deux nations retournèrent à leur occupation première. Pendant que le liquide coulait, Francis entreprit de faire la conversation. Ne serait-ce que parce qu'il n'avait pas tant d'occasions de parler avec son frère d'adoption.

- Tu en voudras un aussi ?

- Mmh ?

- Un café.

Avec un sourire en coin, la nation grecque déclina poliment.

- Non merci. Si j'en prends un maintenant, je ne vais pas dormir de l'après-midi.

- Cet après-midi, pendant lequel on a des réunions jusqu'à dix-sept heure minimum ? répliqua le français en levant un sourcil.

Sa voix ne reflétait qu'un léger amusement et un soupçon de sous-entendu grivois. Francis – comme tout le monde – connaissait la tendance du grec à s'endormir très facilement. Tendance qui s'était toutefois mystérieusement accentuée avec l'arrivée des réunions internationales. De là à penser qu'Héraklès était trop occupé la nuit et devait récupérer la journée pour avoir ses heures de sommeil... Il n'y avait qu'un pas que personne n'osait franchir ouvertement. Du moins pas depuis que Gilbert en avait fait la remarque et avait passé la semaine suivante avec la peau bleu électrique et l'incapacité totale d'émettre le moindre son. Officiellement, le coupable était encore inconnu à ce jour, mais un certain mage avait passé la journée suivante avec un sourire satisfait.

La réponse d'Héraklès sortit le blond de ses pensées. Le grec s'était contenté de hausser les épaules, l'air désabusé, et tentait toujours de convaincre son félin de sortir de sa cachette.

- Sadiq me fera un résumé du plus urgent.

Francis pondéra la déclaration quelques instants, puis posa une question d'un ton curieux.

- Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble déjà ?

- Un moment, éluda Héraklès.

Il venait tout juste d'attraper son chat, qui semblait hésiter entre feuler de se voir sorti de force, et ronronner sous les caresses de son humain préféré.

- Loin de moi l'idée de me mêler de ce qui ne me regarde pas... commença le français avec désinvolture.

Le grec haussa un sourcil, mais son visage suffit à transmettre toute l'ironie qu'il voulait signaler en entendant les mots. Malgré toute l'affection qu'il portait à son frère adoptif, Héraklès savait à quel point Francis adorait les potins, surtout lorsqu'ils concernaient les affaires de coeur des autres. Cela n'empêchait pas le blond de garder ses découvertes secrètes, mais il avait la fâcheuse habitude de vouloir jouer les entremetteurs lorsqu'il pressentait "qu'une belle histoire d'amour pouvait éclore avec un simple coup de pouce du destin !".

- ... mais vous n'étiez pas ennemis jurés avant de vous mettre ensemble ?

L'ironie se transforma en étonnement, puis en suspicion. Héraklès resta silencieux pendant quelques instants, nota la fausse nonchalance du français et sa légère nervosité trahie par des détails. Un sourire à la fois attendri et amusé s'installa sur le visage du grec, et il dirigea toute son attention vers le chat désormais installé dans ses bras.

- La notion d'ennemi est une des plus fascinantes qui soient, tu ne trouves pas ? Elle regroupe toute la puissance des émotions négatives que l'on peut ressentir envers une personne, et pourtant, lorsque l'on cherche un peu plus profondément, elle contient toujours une part de fascination. Certains penseurs estiment que bien des relations haineuses ont simplement commencé par une fascination inexpliquée couplée à une ignorance de la personne ou du sujet qui fera ensuite l'objet des émotions négatives en question. D'ailleurs, j'ai essayé pendant des années d'observer l'impact du temps sur ce genre de relations. Il semblerait qu'encore une fois, les nuances de la réponse trouvent leur explication dans la complexité du caractère de la personne concernée, ce qui au final est assez représentatif de l'essence même de la philosophie et de l'étude de l'esprit conscient, tu ne trouves pas ?

En face de lui, Francis cligna des yeux trois fois très rapidement. Il avait plus ou moins lâché à la fin de la deuxième phrase.

- Sûrement, se contenta-t-il de répondre.

Dans le doute, toujours être d'accord avec un philosophe. Sans quoi, il risque de vouloir poursuivre le débat, et le blond ne se sentait pas capable de rester éveillé s'il devait affronter un débat philosophique ET des réunions jusqu'à la fin de l'après-midi. Même avec une intraveineuse de café.

Héraklès se contenta d'un soupir. Pourquoi fallait-il que Sadiq soit pratiquement le seul – à l'exception de Kiku et parfois Yao – à pouvoir le suivre dans une discussion ? Il resta silencieux quelques secondes, le temps de regretter cet état de fait, et Francis en profita pour reprendre l'air de rien.

- Je me demandais simplement comment votre relation avait pu changer aussi drastiquement, si ce n'est pas indiscret bien sûr.

- Pourquoi ?

- Oh, simple curiosité... esquiva le français avec un sourire charmant.

- Bien sûr. Rien à voir avec le fait qu'Arthur ait refusé absolument toutes tes tentatives de rapprochement durant ces dernières décennies, ou qu'il clame à qui veut l'entendre que tu es son pire ennemi et combien il te voue une haine farouche.

Francis se crispa imperceptiblement, mais conserva son sourire. Héraklès lui renvoya un clin d'oeil complice et un sourire entendu, qui permirent au blond de se détendre.

- Disons que puisque tu as l'air de t'y connaitre en terme de mage qui refuse une relation et qui est censé être ton grand rival...

- Domaine très précis s'il en est, coupa le grec avec humour.

- ... je me disais que je pourrais peut-être profiter de ton expérience dans le domaine pour convaincre Arthur de me donner une chance.

Héraklès laissa échaper un petit rire discret, et indiqua à son frère de le suivre jusqu'à la salle, son chat toujours dans les bras pendant que le français sirotait son café.

Ils profitèrent des trois minutes restantes avant la reprise pour aller s'installer dans les postes les plus reculés de la salle. Sadiq observa son amant quelques instants, mais un sourire d'Héraklès et quelques échanges de regards discrets vers Francis et Arthur suffirent à le rassurer. Un sourire narquois s'installa sur le visage de la nation turque, pendant que les deux méditerranéens s'installaient dans leurs sièges. Antonio et Gilbert interrogèrent le troisième membre de leur trio du regard, mais celui-ci leur fit un signe de la main et ils tournèrent leurs yeux vers leurs crushs respectifs en soupirant.

Héraklès s'étira longuement sur son siège, imité par son chat, pendant que Francis posait son mug sur la petite table devant lui.

- C'est une histoire si longue que ça ? plaisanta le blond.

Le brun sourit, s'installa confortablement, et échangea un regard avec Sadiq. Leurs yeux contenaient une telle émotion que le français se sentit obligé de détourner les siens. Finalement, Héraklès se retourna vers son frère.

- Avant toute chose, il faut que tu saches que tu ne pourras probablement pas utiliser la même méthode avec Arthur.

Un air surpris et légèrement perplexe se peignit sur le visage de Francis, mais il ne dit rien et laissa le grec commencer son récit.

- Comme tu le sais sans doute, les rues d'Istanbul, enfin à l'époque Constantinople, ont toujours été bondées...

FIN


Et ben voilà, on y est. Une histoire de plus de finie ! Et ça fait toujours aussi bizarre.

Merci à tous les revieweurs et revieweuses (spéciale dédicace à Yacchan et Akebono-mimichan qui ont commenté quasiment tous les chapitres Oo), à tous les lecteurs et lectrices anonymes, bref, à toute personne qui a suivi ou lu cette fic jusqu'au bout, à toutes celles et ceux qui l'ont mis en favori. J'espère qu'elle vous a plu, moi j'ai pris du plaisir à l'écrire.

Si le coeur vous en dit, laissez-moi un ptit mot dans les commentaires, même un simple "j'aime" ça me fait vraiment plaisir. Un retour, quel qu'il soit, c'est le plus beau cadeau que vous puissiez me faire.

A bientôt pour de nouvelles aventures, et vive Hetalia ! (et le chocolat !)