- Garde !

Le seul cri ameuta le château de la reine. Ses sentinelles se bousculant afin de servir la reine dans un délai minime, évitant le tragique destin qui attend ceux qui osent la faire attendre. Graham fut le premier à atteindre la salle du trône et à s'agenouiller devant la reine.

- Oui, Majesté.

- Fais venir la fille !

- À vos ordres.

Il se recula, ne croisant que brièvement le regard de la femme, avant que celle-ci ne se détourne et s'installe gracieusement sur son siège.

Quelques minutes plus tard, il réapparu en compagnie d'une brune, au corps élancé, habillée de haillons et affublée d'un collier en cuir, une corde accrochée à la boucle permettant au garde de la tirer.

Graham tira sur la corde, faisant trébucher la femme au pied de la reine.

- Et bien, qu'avons-nous là ? demanda rhétoriquement la reine.

- Je suis désolée Majesté, je ne voulais pas...

- Assez ! la coupa t-elle. Qu'avons-nous conclu lorsque vous avez commencé à travailler pour moi ?

- De ne jamais divulguer quoi que ce soit qui se passe dans le château ou qui ai un rapport avec sa Majesté.

- Et qu'as-tu fait ?

- Je suis désolée Majesté, cet homme voulait s'en prendre à mon fils...

La reine leva une main, faisant taire la femme.

- Pour ta trahison, tu seras châtiée.

La femme leva ses yeux du sol vers la reine, les larmes coulant librement sur ses joues.

La reine s'approcha et essuya une des larmes.

- Jetez-la au cachot !

Elle se tourna vers son trône pendant que ses gardes attrapaient la femme par les bras.

- Non ! S'il vous plaît ! Mon fils... pleura la femme.

La reine ne tourna que sa tête avant de répondre avec un sourire sadique :

- Te rejoindra bien assez tôt.

Les cris qui emplirent le château alertèrent le reste des personnes y vivant, y compris le père de la reine, Henry, qui se précipita dans la salle contournant les sentinelles qui emmenaient la femme dans les sous-sols du palais.

- Que s'est-il passé ? Où emmènent-ils Elizabeth ?

- Cela ne te regarde pas, père.

- Regina...

La femme leva de nouveau la main, faisant taire son père comme elle l'avait fait précédemment avec la femme.

- Ne m'appelle pas ainsi ! cria t-elle. Regina est morte il y a longtemps. Quand mère et toi m'avez vendue au plus offrant.

- Nous ne t'avons pas vendue.

- Offrir sa propre fille au roi pour redorer le blason familial, comment appelles-tu ça ?

- Je...

- Je ne veux pas entendre à nouveau tes pathétiques excuses. Tu as encore de la chance d'être en vie après ce que vous m'avez fait, ne porte pas cette chance trop loin.

Le vieil homme acquiesça, conscient que dans son état de fureur Regina ne pourrait entendre raison. Il savait ce que sa fille avait vécu avec le roi. Violée, torturée et traitée comme une vulgaire poupée, sa fille ne ressemblait plus à celle qu'elle était autrefois.

Bien sûr il avait protesté quand sa femme avait mis au point ce plan horrible de marier sa fille pour la prospérité et pour l'éloigner de son premier amour, mais il n'avait rien pu faire pour l'en empêcher et encore aujourd'hui il s'en blâmait.

Comment pourrait-il en vouloir à Regina d'être devenue ainsi après tout ce qu'elle avait subi ?

Après la mort de son mari, elle avait repris le trône, se retrouvant pour la première fois maître de sa propre vie. Depuis plus rien ne lui faisait peur et elle assumait pleinement son homosexualité, invitant souvent quelques prostituées de bas étages à partager son lit. Elizabeth faisait partie de ces femmes.


La venue de la reine était toujours un événement important dans la petite maison close. Les différentes femmes se mettant en valeur pour espérer impressionner suffisamment la reine, pensant toutes que c'était un honneur de se faire choisir.

Ursula, la gérante de la maison close, occupait la reine en lui proposant de boire le thé pendant que ces femmes se préparaient. Ensuite, elle les faisait défiler une par une devant la reine jusqu'à ce que celle-ci ne décide laquelle rejoindrait sa couche pour l'heure, les jours ou parfois les semaines à suivre.

Regina ne prenait jamais en compte les plus téméraires ou extravagante. Ce qu'elle cherchait surtout était une femme obéissante, qui n'oserait la remettre en question ou divulguer ce qui pouvait se passer au château ou dans sa chambre.

Alors que la douzième femme défilait devant une reine ennuyée, un homme entra dans la maison précipitamment, tenant une femme fermement par le bras qui maintenait la tête baissée.

- Ursula ! Qu'est-ce que tu m'as refilé là ?

La dite femme se tourna alors vers l'homme, se levant, provoquant l'énervement de la reine pendant que celui-ci envoyait la femme au sol.

- Tu l'as choisie Robin ! Je t'avais prévenue que celle-ci n'était pas comme celle que tu emmène d'habitude.

À ce nom, le sang de la reine bouillonna.

Il avait fait partit des amis de son mari, de ceux qui avaient profité de son corps lorsque le roi la ''prêtait'' pour qu'elle satisfasse ses plus sombres désirs. Personne n'avait su que le roi été un voyeur, préférant regarder d'autres personnes abuser physiquement de sa jeune femme plutôt que de le faire lui même. Alors parfois, lors de soirées mondaines, il satisfaisait cette « passion » en en faisant profiter ses amis.

Elle avait retrouvé la plupart des personnes qui lui avait fait subir ces choses, Robin était l'un des derniers qu'elle n'avait pu trouver.

La reine vit rouge, quelques souvenirs lui revenant en mémoire alors qu'elle imaginait ce qu'il avait pu faire à cette femme dont elle n'avait pas encore pu voir le visage, caché par un rideau de cheveux blond alors qu'elle restait au sol.

Elle se tourna vers l'homme, sa haine prenant le dessus sur son désir de trouver une femme pour la nuit, se leva et avança lentement vers le groupe en balançant ses hanches plus que de raison.

- Robin, Robin, Robin... Ta mère ne t'a jamais appris à ne pas traiter les femmes comme tu le fais ?

Les yeux de l'homme se posèrent sur le décolleté attrayant de la reine, imperceptiblement il passa sa langue sur ses lèvres.

- Gina... Tu ne t'es jamais plainte à ce que je sache.

Quand elle arriva dans son espace personnel elle lui attrapa la mâchoire avec la main gauche, tournant la tête de l'homme sur le côté, pendant qu'elle se penchait vers son oreille.

- Si tu savais ce que je voudrais faire de toi à ce moment, murmura t-elle.

Au membre dur qui se frottait contre sa cuisse, la reine sut qu'elle atteignait son but. Elle descendit sa main droite jusqu'au pantalon de l'homme.

- Voyons si ce petit est toujours aussi frétillant.

Regina baissa légèrement le pantalon de l'homme, laissant sortir son membre durci par l'excitation.

- Oh, dit-elle regardant entre leurs deux corps. Tu sais ce que j'aimerais faire maintenant ?

Elle jeta un œil sur ses gardes qui étaient à l'entrée, leur faisant signe avec sa tête de maintenir Robin. Alors qu'elle jouait avec sa main droite contre l'homme, provoquant un gémissement de celui-ci.

Lorsque les deux bras de Robin furent maintenus, elle lâcha la mâchoire de l'homme et sans qu'il ne le voit attrapa un des poignards de ses gardes, le baissa rapidement jusqu'au membre qu'elle maintenait toujours de sa main droite et le lui coupa.

Le cri perçant de l'homme remplit la maison, provoquant une agitation sans nom dans le petit village.

- Jetez moi ça dehors ! ordonna t-elle aux sentinelles qui maintenait l'homme debout.

- Bien Majesté.

- Et ça aussi, dit-elle en jetant le reste de corps qu'elle tenait toujours dans sa main.

Regina tira de sa manche un mouchoir, se tourna vers les personnes qui était restées dans la pièce tout en essuyant le sang de ses mains, toutes étaient choqués de ce qui venait de se passer, sauf une personne.

La blonde était restée au sol, elle n'avait pas bougé et regardait toujours le sol.

- Relève toi !

- Tu as entendu sa Majesté Emma ? Relève toi !

La femme en question se releva, se tenant maintenant devant la reine et la proxénète.

- Je suis désolée Majesté...

Regina leva la main, faisant taire Ursula.

- Montre moi ton visage.

Emma leva la tête vers la reine mais ses yeux étaient toujours tournés vers le sol.

- Regarde moi.

Alors que Emma regardait enfin la reine, ses yeux inexpressifs provoquèrent un tourbillon de sentiments contradictoires chez Regina mais le plus fort était de la protéger. Son estomac se contracta et une chaleur qu'elle n'avait jamais ressentit s'empara d'elle.

- Celle-là.

- Mais Majesté...

Regina courba un sourcil, se tournant vers Ursula.

- Bien, je vais vous la préparer.

- Qu'elle soit au château avant le coucher du soleil, dit Regina avant de se tourner et de sortir de la maison.

À plusieurs mètres du bâtiment gisait le corps de Robin, l'homme s'étant vidé de son sang.