Bonjour à tous !

Comme promis, voici la suite du "Temps de quelques retenues".

Comme vous l'aviez deviné, il s'agit du premier cours sur les patronus, j'espère qu'il vous plaira.

Merci du fond du coeur à Pakalos, petitLutin22 (bienvenue), Jazzy02Girl, Destrange, Guest, Elwenn Snape, Zeugma412, Ch0c0frog, stormtrooper2 et Brigitte26 ! J'adore lire vos retours, ils me sont tellement utiles pour écrire la suite de cette fic !

Maintenant, place à la lecture !


17 novembre

La journée de Severus fut l'une des pires qu'il ait eu à passer à Poudlard ! Jamais il n'avait eu à faire face à tant d'insolence de la part de ses élèves. Les chuchotements dans son dos, qui étaient légion en temps normal, ce jour-là avaient redoublé. Il allait dire deux mots à Lupin, et plus vite que ça !

Il marchait dans les couloirs, sa cape volant derrière lui et il lançait des regards assassins à tous ceux qui ne s'écartaient pas suffisamment vite de son chemin. Arrivé dans le bureau de son collègue, il entra sans quasiment s'être annoncé :

"Lupin, es-tu là ?

- Severus ? Que se passe-t-il ? Répondit le professeur de Défense, heureusement seul.

- Ce qu'il se passe ? Voyons, tu le sais très bien puisque tu en es la cause !

- Voyons, ce n'est pas la peine de te mettre dans des états pareils, tu as l'écume au bord des lèvres.

- Ne joue pas avec moi, Lupin, tu as beaucoup trop à perdre. Grogna Severus d'un air mauvais.

- Allons, ce n'était qu'une plaisanterie et…

- Une plaisanterie ? Le même genre de plaisanteries que les Maraudeurs ? Tu as ouvertement demandé à tes élèves de se moquer de moi, tu m'as mis dans une position ridicule et ce n'est qu'une plaisanterie ? Jamais je n'ai eu autant de mal à tenir mes classes.

- Ca ne devait pas sortir de la salle mais tu ferais bien de te demander pourquoi tu dois faire preuve d'une telle autorité pour les tenir, alors que moi je n'ai pas le moindre problème. Il s'agit peut-être de tes méthodes qui sont mauvaises.

- Je ne te permets pas ! Je travaille ici depuis plus de dix ans, je sais ce que je fais, contrairement à toi ! Il ne s'agit que d'une petite vengeance mesquine, comme au bon vieux temps des maraudeurs. Et puis, étudier les épouvantards est totalement inconscient ! Connaitre les peurs les plus intimes des élèves pourrait être très dangereux pour eux. Que ferais-tu si l'un d'eux avait réellement un problème dans une telle situation ? J'imagine que tu as envisagé cette hypothèse ?

- Bien sûr ! Je reste auprès d'eux pour prendre le relai en cas de problème. Ca été le cas avec Harry Potter qui n'a pas pu faire face au détraqueur, donc je l'ai dispensé de l'exercice. Tu vois, je sais réagir en cas de problème. Et puis, il s'agit du programme établie par le ministère, je ne peux rien y faire.

- Et tu es un bon petit soldat discipliné ne remettant surtout pas en cause les ordres que tu as reçu. Tu es pitoyable Lupin, comme d'habitude. Tellement faible…

- Si tu es venu ici seulement pour m'insulter, je pense que notre entretien est terminé. J'ai des choses plus importantes à faire alors je ne te retiens pas.

- Tu me le paieras, Remus, je te le promets !"

Encore plus furieux qu'il ne l'était en entrant, Severus quitta la pièce dans une envolée de cape rageuse. Lupin ne payait rien pour attendre, foi de Serpentard. Il trouverait un moyen de lui faire ravaler cette petite plaisanterie, par Merlin !

Aveuglé par sa rage, en redescendant les escaliers qui devaient le mener jusqu'aux cachots, il heurta une Poufsouffle de troisième année qui ne s'était pas écartée suffisamment vite à son gout. Elle se vit affligée d'une punition et d'une suppression de cinquante points pour sa maison. C'était injuste, il le savait, mais elle s'était trouvée au mauvais endroit et au mauvais moment, voilà tout. Malheureusement, cela ne le calma pas et arrivé dans son bureau, il saisit une plume et commença à corriger quelques copies. Celles-ci s'avérèrent être désastreuses, comme d'habitude. Mais lentement une idée commença à faire son chemin dans son esprit en se remémorant la dispute avec Lupin.

Si les élèves de troisième année étudiaient les épouvantards et qu'Harry n'avait pas pu y faire face, cela signifiait que les effets de la créature étaient relativement similaires aux vrais détraqueurs. Jetant un rapide Tempus, il vérifia qu'il avait encore du temps avant l'ouverture de la Grande Salle et l'heure du diner. Fort heureusement, c'était le cas. Il saisit alors sa cape et sa baguette pour commencer à arpenter les couloirs vides du château.

Naturellement, les endroits les plus fréquentés étaient peu susceptibles d'abriter de telles créatures. Il se rendit alors vers certains couloirs désaffectés, dans lesquels personne n'avait plus mit les pieds depuis des années. La poussière étouffait le bruit de ses pas sur le sol et une forte odeur de renfermé régnait. Dans certaines salles, des statuts mises au rebut étaient recouvertes de grands draps blancs, leur donnant des silhouettes effrayantes. C'est au final dans le couloir du deuxième étage dans l'aile est qu'il trouva, après plusieurs dizaines de minutes de recherche, ce qu'il cherchait. Une immense armoire sculptée bougeait d'une façon suspecte et caractéristique. Il prit une profonde inspiration, sachant parfaitement ce qu'il trouverait s'il l'ouvrait.

Il était préférable de prendre l'armoire et de la déplacer directement, avec son contenu, jusqu'à la salle qu'il avait envisagé pour les entrainements.

"Fitzy !" Appela-t-il d'une voix forte.

"Oui, Maitre ?

- Déplace cette armoire jusqu'à la salle qui se trouve en face de mon bureau dans les cachots. Fais attention de ne pas l'ouvrir, je ne veux pas que son contenu s'échappe."

L'elfe qui se tenait là avait l'air particulièrement terrorisé, à la fois par ce professeur qui effrayait tous ses congénères et par cette armoire qui bougeait très étrangement. Les elfes de Poudlard devaient obéir aux ordres directs des professeurs comme s'il s'agissait du directeur, mais cette demande était vraiment très étrange.

"Allez, dépêche-toi, je n'ai pas toute la journée !" Ajouta Snape d'une voix agacée.

D'un claquement de doigts, l'elfe et l'armoire disparurent simultanément, laissant le professeur dans un couloir désert et abandonné. Il tourna alors les talons pour repartir jusqu'aux cachots. Il devait vérifier quelques détails avant l'arrivée d'Harry, le soir.

Harry arriva à l'heure dite pour son premier cours particulier. Il était nerveux, se demandant ce qu'il allait devoir faire. Seul un mot de Severus Snape lui indiquait qu'il devait se présenter à son bureau et qu'il devait apporter sa baguette.

"Bonsoir Harry. Non, ne t'assois pas, nous ne restons pas ici."

Légèrement surpris, Harry se releva du siège où il s'apprêtait à prendre place et suivit son professeur dans une salle de classe vide, seulement meublée d'une immense armoire.

"Je ne pouvais pas être plus précis dans le mot que je t'ai envoyé concernant ce que nous allons faire.

- Oui, je me demande ce que nous allons faire.

- Le Directeur a décrété qu'il était important que tu saches te défendre contre les Détraqueurs. Ta chute de balai n'a pas eu de conséquences, mais qui sait ce qui pourrait arriver.

- Pas de conséquences ? J'ai quand même eu une fracture du crâne. Protesta Harry en se massant la tête.

- Si tu le dis. Mais tu n'es pas mort, ce qui reste le plus important. Maintenant, il ne faut pas qu'une telle situation se reproduise. Tu vas donc apprendre le sortilège du patronus.

- Ce nom me dit quelque chose…" Commença Harry en cherchant dans sa mémoire. "Ah oui ! Je vous ai vu l'utiliser cet été pour envoyer un message au Directeur.

- C'est exact, même si je t'avais dit qu'il ne s'agissait pas de sa vocation première. Il sert surtout à se protéger, c'est une sorte de bouclier contre le pouvoir négatif des Détraqueurs.

- Oui, je veux l'apprendre ! Comment fait-on ?

- Doucement, jeune homme . Si la théorie est relativement simple, la pratique est bien plus difficile."

Il se mit alors à lui décrire le mouvement de baguette et la formule du sortilège. Harry les maitrisa rapidement, trop curieux d'apprendre en quoi ce sortilège était particulier.

"Maintenant, il s'agit de la partie plus délicate. Comme je te l'ai dit, il s'agit d'un bouclier, mais que tu dois alimenter en permanence avec un souvenir heureux qui pourra contrer la négativité des Détraqueurs. Tu comprends ?

- Non, pas vraiment.

- Tu dois choisir le souvenir le plus heureux que tu as puis te laisser envahir par ce sentiment. Lorsque tu te sens prêt, tu n'as qu'à lancer le sort. S'il est suffisamment puissant, tu devrais voir une sorte de brume argentée."

Harry réfléchit quelques secondes puis fronça les sourcils en se concentrant sur ce souvenir. Au bout de quelques secondes, il tenta de lancer le sort, mais rien ne se passa lorsqu'il rouvrit les yeux. Un air un peu déçu apparut sur son visage, n'échappant pas à son professeur.

"Ce n'est pas grave, personne ne peut réussir dès la première fois. Il faut te concentrer davantage. Quel souvenir as-tu choisi ?

- Mon premier vol sur un balai."

Severus réprima un soupir. C'était bien le digne fils de James, il n'y avait pas de doute à avoir, bien qu'il tenta de toutes ses forces de l'oublier.

"Bien, nous verrons si c'est suffisant. Recommence."

Il mit cette fois-ci un peu plus de temps pour se concentrer, mais parvint à faire apparaitre un mince panache de brume argentée. Il se tourna vers Severus avec une pointe de fierté.

"Bien, maintenant que tu as compris le principe, il va falloir te confronter à un Détraqueurs.

- Quoi ? Mais ce n'est pas possible. Je ne peux pas me défendre avec cette petite fumée.

- Non, mais tu vas te rendre compte de la puissance nécessaire pour te défendre.

-Mais, professeur ?

- Oui ?

- Lorsque je l'ai vue, elle avait une forme. Une biche, c'est ça ?

- Oui." Répondit Severus. Harry posait exactement la question qu'il redoutait et il espérait secrètement que la brièveté de sa réponses le découragerait.

"Mais le mien devrait avoir une forme aussi, non ?

- Les patronus corporels sont d'un niveau de magie plus avancée, mais oui, dans l'absolu tu devrais obtenir une forme.

- C'est toujours une biche ?

- Non, ça dépend de chaque sorcier.

- Alors, ça pourrait être n'importe quoi ?

- Jusqu'à présent, je n'ai entendu parler que d'animaux. Souvent, ils ont un rapport avec le sorcier. Ils le représentent d'une certaine manière.

- Alors ce qui vous représente, c'est une biche ?

- Manifestement.

- Je n'aurais jamais pensé à cet animal pour vous. Répondit Harry distraitement.

- Fais attention à ce que tu vas dire, je reste ton professeur.

- Oui, excusez-moi." Mais malgré tout, Severus remarqua bien que le garçon continuait à réfléchir à la raison qui pouvait justifier un tel patronus. Il ignorait tout, et c'était parfait comme ça.

"Maintenant, concentre-toi, je vais ouvrir cette porte et tu feras face à un détraqueur."

Harry raffermit sa prise sur sa baguette pour affronter sa plus grande peur. Lorsque l'immonde créature émergea de l'armoire, Severus ressentit au plus profond de lui les effets dévastateurs du détraqueurs et vit qu'Harry n'arrivait pas à faire face. Il restait pétrifié face à la chose et ne tentait même pas de réagir. Voyant que l'exercice était voué à l'échec, Severus lança son propre Patronus pour forcer l'épouvantard à revenir dans sa cachette, qu'il verrouilla soigneusement.

Pendant ce temps-là, le garçon s'était assis par terre, secoué par ce qu'il venait de vivre.

"Ça va ?

- Je… Je n'ai rien pu faire, c'était comme si jamais je ne pourrais être heureux. Et puis ces cris…

- Ton soutenir n'est pas suffisamment heureux, il en faut un autre. Plus puissant.

- Attendez, je réfléchis."

Finalement, il se releva et se replaça en position, un peu plus pâle qu'avant mais dans une attitude combative. Severus apprécia son courage de se confronter à nouveau à cette créature.

La fin de la soirée s'acheva par une succession d'essais suivit d'échecs plus ou moins violents. A quelques reprises, il vit un peu de brume émerger de la baguette, mais rien de suffisant pour repousser quoi que ce soit.

"Harry, le couvre-feu va bientôt sonner. Remonte dans ton dortoir te reposer. C'était une séance éprouvante, mais tu as montré des choses prometteuses.

- Merci professeur. Et… Pour Ron et Hermione, est-ce que je peux leur en parler ? Je n'aime pas leur mentir à répétition.

- Si tu le souhaites. Il s'agit d'une demande du Directeur alors il n'y a pas de secret à préserver.

- Oh, merci professeur !

- Bonne nuit Harry."

La sonnerie du couvre-feu retentit à cet instant, obligeant le plus jeune à s'éclipser rapidement et laissant Severus seul dans la pièce.


Et voila, ce chapitre est terminé, j'espère qu'il vous a plu.

Mon petit doigt me dit que le traitement que j'ai réservé à Lupin risque de surprendre un peu... Mais n'oubliez pas qu'on est dans le point de vue de Severus, qui est totalement différent de celui du Harry du canon :)

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.

pour la suite, je ne sais pas encore quand elle sera publiée. Un chapitre sortira le 18 décembre, mais j'hésite à en écrire un entre temps. On verra ce que l'inspiration me dictera.

A bientôt et merci d'avoir lu !