Chapitre 1 : Lily of the valley

- Chéri, je suis rentrée !

Veronica déposa son bagage dans l'entrée et mit sa veste au porte-manteau. Elle rentra d'un pas décidé dans le salon et se jeta sur le canapé, croisant les jambes et reposant ses talons sur la table basse. Elle ferma les yeux et entendit des pas dans l'escalier.

- Veronica ? C'est toi ? ... Alléluia ! s'écria Lilly.

C'est une Lilly échevelée que Veronica découvrit en ouvrant un œil.

- Ne me dis pas que tu as encore voulu nettoyer la cuisine avec un mélange d'eau de javel et de vinaigre blanc ? demanda Veronica.

- Pas ma faute si tous les DIY s'évertuent à chanter les mérites du vinaigre blanc.

- L'objectif de l'alchimie est la recherche de la panacée pas d'abréger la vie par un mélange hautement toxique.

- Une bonne journée d'aération est venue à bout de ma pierre philosophale.

- Dans une autre époque, tu aurais été brûlée vive pour sorcellerie.

- Et tu aurais été pendue pour oser parler ainsi à la reine. D'ailleurs, le château tombe en ruine, malheureusement pour toi, c'est ta semaine de corvées. Alors sache qu'il y a une fuite dans les toilettes, le détecteur de fumée n'arrête pas de se déclencher pourtant aucune fumée suspecte à l'horizon et ...

Lilly fut interrompue par son téléphone.

- Oui Sigisbée ? ... Je n'ai pas le temps, j'ai rendez-vous ... un client. ... Ce soir ? Je ne pense pas Veronica est revenue. ... Je te tiens au courant. ... Bye.

Lilly remonta les escaliers et Veronica referma les yeux en expirant longuement.

Quelques secondes plus tard ou peut-être était-ce beaucoup plus ... Lilly réapparut impeccablement habillée et coiffée.

- Tu vas bosser ? demanda Veronica.

- Oui, un nouveau client. Je l'aide à trouver des financements pour son film. J'ai lancé une campagne sur Kickstarter, en seulement 10 heures nous avions atteint l'objectif. Deux millions, merci Lilly Kane !

- Celeste doit être verte, elle qui ne croyait pas en ton projet de spécialisation en crowfunding.

- Elle pense encore que Duncan va revenir, elle ne veut pas voir l'empire entre mes mains. C'est pourtant elle qui m'a mise au défi. Avec ce nouveau succès ma réputation est faite ! Elle va devoir accepter la défaite. Quoique cet idiot de scénariste risque de tout faire capoter. J'ai beau lui expliquer que vouloir tuer son héro n'est pas une bonne chose, il persiste. Sacré tête de mule ! Qu'est ce qu'il croit ? Enfin, je me dédouane de toute responsabilité. Il n'aura qu'à assumer seul les critiques. Tiens d'ailleurs "seul" c'est un bon titre pour son prochain film. Je devrais lui suggérer, à compter qu'il y ait une suite. Pas sûr qu'il ait encore de l'audimat après ça. Il creuse sa tombe.

- Il a l'air sympa comme gars !? demanda-t-elle ironiquement.

- Il est bourré de talent mais je crois qu'il a perdu la foi , à moins que ça ne soit la crise de la cinquantaine, va savoir ... Faut que j'y aille, je te laisse. A ce soir.

- Attends, c'était BBA au téléphone ?

- Oui, Logan.

- Si tu avais prévu un truc avec lui ce soir, c'est pas la peine d'annuler, je suis crevée de toute façon.

- N'y compte même pas ! Ça fait un mois que je ne t'ai pas vu. Bien que si vous pouviez déposer les armes, ça rendrait ma vie plus facile.

- Je préfèrerais danser un tango avec un mamba noir.

- Incompatibilité éthique, divergence morale, différence d'opinion, bla bla bla j'ai déjà tout entendu. Tu pourrais juste faire un effort ... pour moi, ajouta-t-elle faisant la moue ... c'est pas facile de voir ses deux meilleurs amis se détester, tu sais !

- C'est lui qui a commencé.

- Rappelle-moi quel âge tu as, pour avancer un argument pareil ? Si on m'avait dit que je deviendrais la plus mature de tous ... Rrrrrrrr, finit-elle en claquant la porte.

- Il faut juste changer les piles du détecteur de fumée ... cria Veronica.


- Il faut juste changer les piles du détecteur de fumée ... murmura Veronica dans son sommeil.

Elle était seule, elle allait devoir se lever, quelques secondes encore, elle était si fatiguée et si bien, allongée. Sauf que ce n'était pas le détecteur de fumée mais son portable, elle grogna et décrocha.

- Ronnie ?

Elle raccrocha et se remit en position fœtale.

De nouveau son téléphone sonna "Alerte BBA" était écrit sur l'écran. Elle hésita et décrocha à nouveau.

- Veronica ?

- Mmm, mmm.

- Euh ... c'est Logan.

Silence.

- J'ai besoin d'un petit service,

- Et tu pensais que m'appeler allait t'aider, vraiment ?

Et elle raccrocha.

Cela sonna à nouveau. Elle pesta mais décrocha quand même.

- Ça a intérêt à être une urgence vitale parce que je n'ai pas dormi depuis 48h, j'ai passé 6h dans un avion et tu sais que je déteste les avions, le décollage, les turbulences, cette sensation d'avoir ta vie en suspens et entre les mains d'un inconnu qui n'a peut-être aucune expérience à part fanfaronner dans un simulateur de vol comme un gamin devant une console de jeux vidéo et qui a peut-être eu son brevet de pilotage par un heureux hasard en cochant les bonnes cases d'un QCM mal ...

- Veronica, la coupa-t-il, si je t'appelle, c'est vraiment que tu es mon dernier ressort. Crois-moi, j'ai essayé tous les autres numéros de mon portable, avant, mais personne n'est disponible. C'est toi ou le 911.

- Si on en veut à ta vie, sache que j'aurais choisi le livreur de pizza, enfin si c'était moi la commanditaire, donc mis à part si c'est à propos du livreur de pizza, ce n'est mon problème alors, au revoir.

- Je suis sérieux.

- Moi aussi. C'est pas de ma faute, si un BBA n'a pas de gens de confiance dans son répertoire. Quoi les malfaisants ou la pègre ne prennent plus tes appels ? Dommage !

- Tu sais que je suis allergique aux guêpes. Je viens de me faire piquer à trois reprises. Je suis assis contre le muret du jardin, j'ai un œdème, je me sens oppressé au niveau de la cage thoracique, j'ai besoin d'aide.

- Je ne vois toujours pas en quoi c'est mon problème ?

- S'il-te-plaît ... je n'ai pas mon injection d'Anapen.

- Oh, il supplie maintenant, mais ce n'est toujours pas suffisant.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Totale servitude pendant une semaine.

- Pardon ? Tu es au courant que Lincoln a aboli l'esclavage en 1865.

- C'est toi qui vois, accepte mon offre ou non. Dans un cas, j'arrive, dans l'autre je raccroche. Alors ? Verdict ?

- Tu plaisantes ? Être ton esclave pendant une semaine ...

- Non, j'attends ... tic-tac, tic-tac, encore 5 secondes et je considère ta réponse comme étant négative. Tic-tac, tic-tac, 2 secondes. Tic-tac, tic-tac, le temps est écoulé, adieu !

- Non, attends ... j'accepte ! Okay, j'accepte !

- C'était pas si difficile, j'arrive !


D'accord c'était court, mais qu'est-ce que vous en dites ? Donnez-moi votre avis, des idées, je prends tout !

Ravie d'être de retour.

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