Hi there !

I'm back pour le défi de l'été du forum francophone de MHA :D

L'objectif : un thème nous est donné, et une fois qu'on a écrit et publié sur ce thème, un nouveau nous est attribué. 4 thèmes en tout, dont un possible joker, alors je me suis dit : pourquoi ne pas me lancer un défi supplémentaire en en faisant une fiction complète, où chaque thème = un chapitre ? Un truc sans prise de tête pour me réconcilier avec l'écriture (hello le syndrome de la page blanche que je me trimballe depuis un bail !), et même si je ne suis pas très fière de ce premier chapitre, ça me fait plaisir d'écrire sur mon otp héhé.

Disclaimer : My Hero Academia appartient à Kohei Horikoshi.

Genres : Romance, friendship.

Rating : K+


Du soleil et de la grenadine


- Chapitre 1 -
Des rires qu'on entend au loin


Samedi 27 juillet

22h24


C'était son troisième verre de bière, et il se sentait bien.

Ça avait un goût amer. Un peu âpre, aussi, mais surtout : ça lui râpait le palais à chaque nouvelle gorgée et ça lui laissait un goût curieux sur la langue. Il n'aurait pas su dire ce qu'il en pensait : désagréable ou délectable ? Un peu des deux, peut-être ? Toujours était-il que l'excitation et l'adrénaline que procurait la sensation de boire de l'alcool pour la toute première fois (alors qu'il aurait dû attendre au moins six mois avant d'avoir eu l'âge légal) rendait l'expérience beaucoup plus intéressante qu'il ne l'aurait cru.

Alors bon, peu importait le goût de la bière, Eijirou se sentait bien.

(Mais pitié, faites que sa mère ne soit jamais au courant.)

Il buvait une nouvelle gorgée ambrée lorsque Denki s'affala dans le canapé à côté de lui.

« Alors ? T'aimes bien ?

- Bof, répondit Eijirou en haussant les épaules. Je sais pas trop.

- Tu verras, plus t'en bois, meilleur c'est, lui dit le blond en parlant un peu plus fort pour se faire entendre à travers la musique. C'est un peu comme le café en fait. Personne n'aime ça au début. »

Mouais. Eijirou n'était pas très convaincu. Il avait arrêté de compter le nombre de cafés qu'il avait avalé au cours de ses longues nuits de révisions avec Katsuki ; pourtant son palais n'arrivait pas à s'y habituer et il était encore obligé de les noyer dans du lait ou du sucre pour faire passer le goût amer.

Il entendit un rire entre deux « boom » de la musique, et ses yeux dérivèrent vers deux de ses camarades debout près de la fenêtre.

Il avait reconnu ce rire aussitôt qu'il était parvenu à ses oreilles, et c'était drôle comme l'alcool rendait ça encore plus intense que d'habitude. Là-bas, Kyoka fumait une cigarette en souriant tandis que son professeur particulier préféré se remettait à parler.

« En fait, continua Denki en suivant son regard, je dirais même que la bière, c'est un peu comme Katsuki.

- Hein ?

- Bah oui ! Au début, bon, c'est pas ouf faut l'avouer. On n'aime pas trop ça, on a du mal. Et y'a de quoi putain, avec son sale caractère de merde là… Mais après ça passe. Ça passe plus que bien même, pas vrai ? dit-il en lui donnant un coup de coude (ce qui faillit faire renverser le verre d'Eijirou), l'air malicieux. Hein, pas vrai ?

- Arrête ça, quelqu'un va t'entendre ! chuchota vivement Eijirou.

- Oh, personne n'écoute !

- T'es lourd.

- Ose donc me dire que c'est faux. »

Carrément lourd.

Mais pas vraiment faux.

Le rire de Katsuki parvint une nouvelle fois aux oreilles d'Eijirou, qui ne put s'empêcher de tourner la tête une nouvelle fois vers lui. Il ne savait pas trop ce qu'il buvait, mais c'était un mélange de rouge et de rose, et ça avait l'air meilleur que sa bière fade et âpre.

Lui aussi voulait goûter ce genre de chose.

« Toi, t'as besoin de pécho.

- Pardon ? (Eijirou avait l'air alarmé, mais Denki avait indéniablement raison.)

- Ça fait des mois que t'y penses ! Des mois que vous révisez ensemble dans sa chambre, seuls, des mois que vous me refusez l'accès de cette foutue chambre, des mois que vous allez presque vous doucher ensemble-

- Mais pas dans la même cabine, voulu tout de même préciser Eijirou.

- … Des mois qu'à chaque fois que tu me parles de lui, tu lâches de gros sous-entendus. Tu sais, je suis peut-être un peu bête, mais je capte parfaitement ce genre de chose. Alors il serait peut-être temps d'enclencher la seconde mon gars.

- Rien ne presse, tout se passe très bien comme ça, et-

- Eiji, vous vous comportez déjà comme un vrai couple. Manque plus que la partie la plus fun. Si tu vois ce que je veux dire… (Le clin d'œil qu'il lui envoya fit rougir Eijirou et pour la peine, il finit sa bière d'un cul-sec. L'alcool lui faisait imaginer de drôles d'images et il était certain que Denki pouvait les voir, lui aussi. Ça le rendit encore plus rouge.) Alors ça y est, c'est enfin les vacances d'été, et c'est le meilleur moment de l'année pour pécho.

- J'aime pas ce mot… grogna Eijirou.

- Ok, c'est le meilleur moment pour lui déclarer ta flamme. Romantique, pas romantique, on s'en fout ! Va donc l'embrasser et passez à l'étape supérieure, parce que tout le monde a les hormones en feu pendant l'été ! »

Des rires qui venaient de la fenêtre formaient comme une réponse à ses propos. Comme un message qui leur était adressé, et qui leur disait : « il fait chaud, on a un peu bu, et nous aussi on a carrément envie de pécho, alors venez ».

Eijirou fit bien vite sortir cette pensée de son esprit. N'importe quoi.

Et puis d'abord, qu'est-ce qui lui garantissait que ses sentiments étaient partagés ?

Rien. Du. Tout.

« Cet été, tu fais en sorte de prendre ta douche dans sa cabine, et pas à côté.

- Et s'il ne ressent rien, lui ? chuchota Eijirou en faisait mise de ne pas prêter attention à sa remarque, les joues rouges. Je peux pas faire ça à mon meilleur ami !

- Je croyais que c'était moi, ton meilleur ami.

- Oh, joue pas sur les mots, évidemment que c'est toi. Mais c'est un peu lui aussi, tu vois ce que je veux dire ?

- Si c'est vraiment ton meilleur ami, alors il comprendra, lui sourit Denki.

- Comment tu peux en être aussi sûr ? Tu oserais le faire avec Kyoka, toi ? »

Denki n'avait pas ce genre de problème. Kyoka n'était définitivement pas sa meilleure amie. Elle était juste…

La femme de sa vie ?

« C'est pas la même chose », se défendit Denki, mais Eijirou se levait déjà en pouffant et en marmonnant un « poule mouillée… » à son attention.

« C'est toi la poule mouillée ! Moi c'est différent, ok ? »

Eijirou se dirigea vers la cuisine. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir goûter cette fois-ci ? La bière, c'était pas trop son truc. Bon. Il vit Aoyama se servir du vin à la couleur rose claire (du rosé ? Il ne savait plus comment Aoyama avait appelé ça, mais ça venait directement du sud de la France et ça avait l'air de valoir cher, donc il décida de ne pas trop s'en approcher). De l'autre côté de la table, Mina secouait un shaker puis versa le contenu orangé dans le verre de Sero.

Oh, ça ça avait l'air bon. Il sentit l'excitation de l'inconnu le gagner et les rejoignit à grand pas, un sourire goguenard sur les lèvres.

Ses pas avaient l'air plus légers que d'habitude. C'était comme marcher dans du coton. Ou avec des ressors.

Cool.

« Déjà bourré après un verre de bière ? ricana Mina en le voyant arriver, le rouge aux joues.

- Pas du tout ! (En vérité, il commençait à avoir la tête qui tournait, mais il n'y prêtait pas vraiment attention.)

- C'est pas l'alcool qui lui fait cet effet-là, si tu veux mon avis, commenta Sero en goûtant sa boisson orangée.

- Qu'est-ce que c'est alors ?

- Rien du tout », nia Eijirou en s'asseyant sur une chaise de la cuisine. Elle donnait sur le salon, et il n'avait qu'à se décaler de quelques centimètres sur le côté pour pouvoir apercevoir Kyoka et Katsuki, toujours à la fenêtre.

« A ton avis, fit Denki en les rejoignant. Qui d'autre peut faire rougir Eiji à part le beau blond à l'autre bout du salon ?

- Je ne rougis pas ! se défendit Eijirou en croisant les bras, comme si sa conviction allait faire disparaître les rougeurs sur ses joues. J'ai juste chaud à cause de l'alcool. »

C'était à moitié vrai. Et donc aussi à moitié faux.

Mina secoua la tête, peu crédule :

« C'est surtout l'amour qui te met dans cet état, Eiji.

- Je ne suis pas amoureux ! répondit-il un peu trop fort, mais heureusement pour lui la musique était bien trop assourdissante pour que quelqu'un d'autre n'entende ce dont ils parlaient. Et puis taisez-vous, tout le monde va vous entendre…

- Tout le monde est au courant mon vieux, soupira Denki, amusé. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

Le cœur d'Eijirou s'emballa et ses yeux dévièrent en direction de la fenêtre. Une demi-seconde après, Katsuki tournait la tête vers lui et lui sourit.

Eijirou ne put s'empêcher de lui répondre par un sourire encore plus grand. Il agita son bras à son attention, content et sincère.

Comment ça, tout le monde était au courant ?

« Effectivement, ce n'est clairement pas à cause de Katsuki… se moqua Denki.

- Vous trouvez pas qu'il a l'air beaucoup plus détendu que d'habitude ? intervint Sero en désignant le blond d'un signe de la tête.

- Ça, c'est grâce à mon super cocktail, se vanta Mina. C'est le deuxième verre qu'il me demande. Il adore.

- Et vous savez ce qu'il adore aussi ? fit Denki, un immense sourire aux lèvres. Eijirou. »

N'importe quoi.

« N'importe quoi.

- Oh arrête, lui aussi ça se voit à des kilomètres à la ronde. C'est tellement évident que tu ne t'en rends même pas compte. »

Eijirou fronça les sourcils et piqua une gorgée du cocktail de Sero. Wow. C'était sucré et fruité, mais pas écœurant. Il ne savait pas trop ce qu'il y avait dedans, mais son palais semblait préférer la douceur de ce mélange à l'amertume de la bière.

Une simple gorgée le fit se sentir encore mieux.

Denki, Mina et Sero le regardaient en souriant. Il entendit à nouveau des rires qui venaient de l'autre bout de la pièce, et il s'essuya les mains sur son pantalon.

Il aimait peut-être bien Katsuki.

Enfin, c'était possible.

Peut-être.

En tout cas, il n'était pas vraiment contre le fait de le… pécho.

Pas du tout, même.

En fait, il se pourrait bien qu'il en ait envie.

Mais la question était : est-ce que Katsuki en avait envie, lui ? Au fil des mois passés ensemble, il avait appris à connaître le blond mieux que quiconque. Il devinait les moments où il était énervé (tous les jours), et quand il l'était vraiment (beaucoup moins souvent que ce qu'on pourrait croire) ; il avait appris à reconnaître les jours où il pouvait squatter sa chambre à l'internat, et les jours où il valait mieux le laisser seul.

Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il pouvait lire en Katsuki comme dans un livre ouvert – certainement pas, et s'il le pouvait, ça lui ferait carrément peur. Nan, il avait appris à le connaître, comme lui avait appris à connaître Eijirou. (Parfois, il lui semblait que Katsuki lui criait moins dessus que sur les autres, parce qu'il savait qu'Eijirou n'aimait pas qu'on hausse la voix contre lui. Mais il ne savait pas si c'était son imagination, ou si Katsuki essayait réellement de se contrôler.)

« Faut que tu le pécho, annonça Denki pour la deuxième fois de la soirée. Cet été.

- Denki a raison, enchérit Mina en lui tendant un verre. C'est maintenant ou jamais. Si vous ne tentez rien, vous le regretterez toute votre vie.

- Vous ?

- Oui, toi aussi Denki.

- Hein ? Mai-

- Ok, le coupa Eijirou. Ça marche. Je pécho Katsuki, et Denki pécho Kyoka.

- OUI ! s'exclama Mina. Marché conclu ! »

Denki n'eut même pas le temps de prononcer un mot que Mina lui sauta dans les bras en riant. Il devint encore plus rouge qu'Eijirou et essaya de jouer l'indifférent en tentant de la repousser.

Eijirou rigola en sirotant le cocktail de Sero, fier de lui.

Personne n'était dupe. S'ils l'avaient tous cramé par rapport à Katsuki, ils les avaient aussi bien remarqués, les regards timides que Denki lançait à Kyoka lorsqu'elle n'était pas loin.

Il ne savait pas si c'était une bonne chose, ce genre de marché. Mais au moins, maintenant, ils étaient deux à être dans la merde.


Dimanche 28 juillet

01h56


Mina préparait des shoots à Katsuki et Eijirou qui rigolaient de bon cœur. (Apparemment, l'alcool rendait Katsuki beaucoup plus expressif, et ce n'était pas pour déplaire à Eijirou.)

A l'autre bout de l'appartement, Kyoka était morte de rire et frappait le dos de Denki, qui s'étouffait après avoir fumé pour la première (et la dernière) fois de sa vie.

Dans tout l'appartement, on entendait des rires.

Des rires bourrés ? Yep.

Euphoriques ? Très certainement.

Amoureux ?

Ça se pourrait bien.