Titre : Bon comme le pain

Auteure : Sloe Balm

Pairing : Stiles x Derek

Disclamer : Les personnages de Teen Wolf ne m'appartiennent pas. Injuste.

Genre : Univers alternatif, pas de surnaturel. Drama / OOC.

Dédicace : Totalement, entièrement, à 100%, cadeau pour Ryopini. Et là, tu te dis : putain, c'est pas vrai, elle l'a fait. Et oui. Faut pas me lancer des défis à la con… Derek boulanger : c'est parti, faites péter la farine ! J'espère que ça te plaira. :)

Merci beaucoup à Neliia une fois de plus pour effectuer la bêta lecture de cette nouvelle histoire.

Note :

Non ce titre n'est pas abstrait. Cet OS parlera très littéralement de boulangerie. Pour toute réclamation à ce sujet, veuillez directement voir avec Ryopini.

Je vais essayer de publier un chapitre par semaine. Je vous assure que le mot "essayer" n'est pas à prendre à la légère. Je compte sur vous pour me botter les fesses ! Vraiment.


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Chapitre 1

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Noah Stilinski était boulanger de renom dans le quartier de la vieille bourse de Beacon Hills. Il était connu pour être le meilleur boulanger du coin. Aux heures de pointes, tôt le matin, puis de quatre heure à sept heure du soir, la boutique était pleine. Les gens faisaient la queue pendant de longues minutes pour acheter ses produits, tous aussi beaux visuellement que gustativement. Ces derniers étaient entièrement fait main, avec beaucoup de savoir-faire et d'amour.

Noah était fils d'immigrés polonais ayant élu résidence à Los Angeles dans les années 60. Durant son enfance, il passait ses vacances d'été en Pologne où son père, lui-même boulanger, avait grandi. Là-bas, il retrouvait ses grands-parents, oncles et cousins, qui tenaient la boutique familiale où les Stilinski œuvraient de génération en génération. C'était donc tout naturellement que Noah avait suivi ce chemin, et ce, avec une passion partagée. La farine, le pétrissage du pain... Ce savoir-faire l'avait toujours passionné. Petit, il regardait son père et son grand-père travailler derrière le fournil et voulait déjà les aider. Cette évidence allait au-delà d'un héritage matériel, elle résultait d'un amour pour ce métier qui lui avait été transmis.

Durant l'adolescence, Noah était allé à Caveirac, une petite ville en Région Occitane dans le Sud de la France. Il avait été embauché dans une boulangerie française pour faire un stage d'été grâce à un cousin éloigné de son père. Et puis, il y était resté. D'abord une première année puis une seconde. Il avait appris les techniques et recettes françaises, ce qui avait enrichi son tour de main polonais déjà très expérimenté. L'été de ses dix-huit ans, Noah avait rencontré une jeune jolie américaine du nom de Claudia. Elle passait un semestre dans le sud Nîmois où elle étudiait la littérature française. Ce fût le coup de foudre.

Quelques mois plus tard, Noah rentrait aux États-Unis avec sa future femme. Claudia venait elle aussi de Californie, d'une petite ville appelée Beacon Hills où le jeune homme se sentit tout de suite bien. Ils se marièrent, fondèrent une famille. Noah ouvrit sa boulangerie au rez-de-chaussée de la maison qu'ils avaient achetée. Il y pratiquait tout son savoir-faire, mélangeant produits polonais et français. Le succès fut au rendez-vous, sans trop de surprise. Les boulangeries n'étaient pas légion sur le sol américain, et pourtant, la communauté européenne y était bien présente. Il possédait une fidèle clientèle de particuliers dont la plupart était des immigrés directs ou de la génération suivante, comme lui.

Claudia et Noah avaient eu un fils unique : Mieczyslaw. Depuis tout petit, le garçon avait exigé que tout le monde l'appelle Stiles. C'était son nom d'agent secret et c'était resté. Stiles fut un enfant pétillant, drôle et bavard. Un peu trop des trois en même temps, si bien qu'il fut diagnostiqué avec un TDAH assez rapidement. Noah et Claudia firent preuve d'une patience extrême, ce qui fut finalement très aisé. Parce que Stiles était un bon garçon, aimant et empathique avec son prochain. Et même si, parfois, il s'excitait comme un feu follet incapable de rester concentré sur quoi que ce soit, c'était attendrissant. Fatigant, mais beau à voir sur son visage toujours rayonnant. Stiles était l'incarnation de la joie de vivre. Jusqu'à ce que Claudia tombe gravement malade.

Quand Stiles fut préadolescent, ils découvrirent avec effroi qu'elle était atteinte d'une dégénérescence fronto-temporale. En quelques mois, tout s'était écroulé. La mort avait frappé, de manière rapide, fulgurante. Ils l'avaient pleurée, ils l'avaient enterrée, ils avaient dû continuer… à deux. Cela avait été dur, mais n'avait fait que resserrer la complicité père-fils.

Stiles n'avait jamais voulu être boulanger. Il n'était clairement pas doué de ses deux mains et n'avait en rien hérité du talent artisanal familial. Tout ce qui touchait de près ou de loin à la création d'un aliment était pour lui voué à un échec total. Il était du genre à faire des œufs brouillés pleins de coquilles, à faire bouillir le café, à laisser la pizza trop longtemps dans le four. C'était dire le niveau zéro de ses interactions avec une pâte à pain et un fournil. Et puis, même s'il trouvait que son père avait le plus beau métier du monde, ce n'était pas fait pour lui. Il ne voulait pas en faire son quotidien. Mais il adorait cet environnement ; il aimait son père et voulait perpétuer la tradition. Alors très rapidement, il avait dit à Noah qu'après son bac, il voudrait travailler avec lui à la boulangerie, derrière le comptoir.

Son père avait été ému, mais inquiet. Il ne voulait pas que son fils le fasse parce qu'il s'en sentait obligé. Stiles avait dû le rassurer. Il lui avait fait un discours bien ficelé, argumenté, et long d'une vingtaine de minutes. Il promettait de ne jamais s'approcher du fournil, mais il voulait gérer la boutique et les fournisseurs. Il était social, souriant, et bosseur. S'occuper de la clientèle, vendre les produits de son père et les recettes familiales… c'était sa fierté. C'était vraiment ce qu'il voulait faire parce qu'il s'y sentait bien. C'était chez lui, c'était travailler dans le bonheur. Et Noah n'avait pu qu'accepter, parce que son fils avait l'air de vouloir partager ce bonheur avec lui, et l'idée qu'il puisse un jour reprendre la boutique en tant que propriétaire était réconfortante.

La boulangerie des Stilinski était assez lucrative. Au fil des années, la clientèle s'était même diversifiée. Ils voyaient de plus en plus de jeunes américains, un peu bobos, qui étaient heureux d'acheter leur pain à la mode européenne. Exit l'industriel, les gens voulaient reconsommer du fait maison, du local, du bio. Ils avaient même dû s'adapter en produisant des pains sans gluten ou aux graines plus farfelues les unes que les autres. Et il y avait aussi un bon nombre de restaurants du coin qui lui passaient des commandes en masse pour leurs propres business. Bref, la boutique marchait actuellement très bien.

Noah travaillait depuis deux ans avec un apprenti, Jordan, qu'il avait formé. Mais le jeune homme avait des projets de vie extérieurs : il voulait voyager, découvrir le monde et Noah allait se retrouver seul à la rentrée. Et Stiles avait tiqué. C'était hors de question qu'il se retrouve à nouveau dans un rythme de vie effréné.

Son père avait eu une crise cardiaque il y a deux ans. Et ce jour-là fut le deuxième jour le plus triste de sa vie. Il avait cru devenir orphelin. Il avait cru tout perdre. Il avait fait promettre à son père de prendre soin de lui, de changer son mode de vie. C'est à ce moment là que Noah avait pris sous aile Jordan. Il était très doué et investi dans la boutique, mais le rythme était toujours élevé malgré tout, et à l'approche de son départ, Stiles angoissait pour son père. Il lui avait imposé une condition non négociable : il devait recruter quelqu'un. Un autre boulanger. Son père venait d'avoir cinquante ans et la boutique était plus que rentable : il était temps pour lui de souffler un peu.

C'est avec une légère grimace que Noah avait concédé à la chose. Avoir un apprenti, que l'on pouvait former, diriger, c'était une chose. Recruter un boulanger expérimenté, même si l'on en restait le patron, c'était une autre histoire. Il n'était pas sûr de vouloir se lancer là-dedans ; mais il devait bien ça à Stiles, à son fils. Et puis, dans une quinzaine d'années, il devrait céder définitivement sa place à quelqu'un. Même si Stiles projetait de garder la boutique, il devrait recruter un artisan boulanger, alors il était temps.

Noah s'était donc lancé dans l'exercice très peu familier et particulier du recrutement d'un salarié. Il avait reçu plusieurs candidats et avait demandé à Stiles de l'aider à en faire la sélection. Après tout, ils tenaient la boutique à deux. Cependant, ce fut une grave erreur.

Le premier boulanger qu'ils avaient reçu n'avait pas particulièrement fait mouche auprès de Noah. Mais tout de même…

"Papa t'as vu la couleur de ses chaussettes ?! Non, on ne peut définitivement pas le prendre." Le paternel avait levé les yeux au ciel, mais comme il n'était pas convaincu non plus, il n'avait pas contredit.

Puis ils avaient continué leur quête.

"Vu sa tête, hors de question de le foutre devant un fournil. Il est tellement horrible que même le pain refusera de se lever. Non vraiment, trouvons quelqu'un d'autre."

Ils avaient vu plein de candidats. Mais cela n'allait jamais. Stiles était un tyran. Il harcelait les boulangers de questions et leur trouvait toujours quelque chose qui n'allait pas. C'était arbitraire, c'était du Stiles tout craché.

"Il n'a pas ri à ma blague papa. Rien. Même pas un sourire. Hors de question que je travaille avec ce néo-nazi."

"Trop jeune. J'ai plus de poils que lui ! Ça me laisse sceptique."

"Trop vieux. Il prendra sa retraite avant toi !"

Et Noah avait passé maintes fois une main lasse sur sa nuque, prenant sur lui, jusqu'au dernier candidat qu'ils avaient vu à deux.

"Lui, j'ai rien contre." souffla Stiles en haussant les épaules.

Et le sourire de Noah illumina son visage.

"Mais bon, je n'ai rien pour non plus." continua le jeune homme d'un constat sans appel.

Noah pinça l'arête de son nez avec fatigue et soupira.

"Dis-moi que tu n'es pas sérieux Stiles."

Son fils lui fit de gros yeux et leva les bras d'un signe désespéré.

"Quoi ?! Veux-tu vraiment qu'on prenne quelqu'un par défaut ?"

Son père était blasé et ne prit même pas la peine de répondre.

"Franchement, non… La boutique mérite mieux que ça, papa." continua le jeune homme en hochant la tête pour affirmer ses propos. Puis il sourit et anima ses doigts dans les airs, d'un geste impatient. "Alors ? Le prochain ce sera qui ?".

"Pas de prochain pour toi !" tonna Noah, agacé.

"Hein ?!" demanda Stiles, pas sûr de tout à fait comprendre où voulait en venir son père.

"Oh non, jeune homme, tu en as déjà assez fait. Les prochains, je les verrais seul et c'est moi qui vais choisir."

Stiles ouvrit la bouche en grand, offusqué.

"Non mais t'es pas sérieux ?! Et mon avis éclairé ?! Je te rappelle que moi aussi je vais devoir bosser avec !" s'étrangla-t-il, scandalisé.

"Ton avis, tu l'as déjà donné, plein de fois. Je ferais attention à ce qu'il n'ait pas de chaussettes colorées, ou qu'il ne soit ni trop grand ou trop petit, ne t'en fais pas." déclara le cinquantenaire sarcastiquement en agitant sa main dans les airs d'un geste agacé.

Stiles croisa ses bras contre son torse et gonfla les joues d'un air boudeur.

"Ça, c'est bas papa. C'est très bas. Parce que tu sais, les chaussettes colorées, ça peut vouloir dire de quelqu'un que c'est un psychopathe." déclara-t-il très sérieusement.

Son père le regarda d'un air désabusé.

"Bien sûr que non !" s'exclama-t-il, harassé.

"Et bien, peut-être." continua Stiles de très mauvaise foi. "Et je ne crois pas que ce soit un risque à prendre."

Noah leva les yeux au ciel. Dieu que ce gosse était fatigant.

"Stop. Fin de la discussion. Je déciderai, point final."

Stiles grimaça alors que son père tournait les talons pour partir.

"OK. BIEN. Mais si je ne l'aime pas, tu ne t'en prendras qu'à toi-même !" ragea-t-il, puis il grogna dans sa barbe inexistante avant de retourner derrière le comptoir.

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C'est ainsi que Noah continua de voir en secret quelques candidats, le soir, après les horaires d'ouverture. Et une semaine plus tard, il pénétra dans le salon de leur maison, le sourire aux lèvres.

Stiles était affalé sur le canapé et le regardait d'un air renfrogné.

"Alors, tu as trouvé ta perle ?" grogna le jeune homme qui n'avait toujours pas digéré d'être mis sur le banc de touche.

"Tout à fait. Fiston : nous avons enfin un nouvel employé !"

Le jeune homme se redressa précipitamment et s'appuya contre le dossier du sofa pour fixer son père avec de grands yeux. Il esquissa un sourire.

"Vraiment ?! Dis-moi tout !"

Son père rigola nerveusement.

"Oh non, je ne te dirais rien, où tu vas tout de suite trouver des excuses bidons que je ne veux pas entendre."

"Hé ! Mais ce n'est pas juste !" râla-t-il totalement indigné.

Son père le regarda et haussa les sourcils d'un air réprobateur.

Stiles soupira.

"Allez, dis-moi au moins quelques trucs… Si c'est une fille ou pas. Son prénom, je ne sais pas. Je ne vais pas le ou la juger sur son prénom."

Son père soupira et retira ses chaussures.

"Tu me promets que tu ne diras rien, même si ça te démange ?"

Stiles hocha vivement la tête. Il fit rapidement le geste de "motus et bouche cousue" avec sa main.

"Très bien. Dans ce cas-là." concéda son père en forçant bien son intonation sur ces derniers mots. "C'est un jeune homme de 27 ans, il s'appelle Derek. Comme moi, il a été en France quelques années pour parfaire sa formation. Et il m'a l'air très bien."

Stiles ouvrit la bouche et son père pointa son doigt vers lui, l'air sévère et menaçant. Le jeune homme la referma tout aussitôt et haussa les épaules.

"De toute façon, je n'avais rien à dire." lâcha-t-il en haussant les épaules d'un air vexé.

"Bien. Parce qu'il sera parfait et je compte sur toi pour l'accueillir correctement. Il commence dès demain pour un essai d'une semaine."

Le sourire de Stiles s'étira davantage. Il allait avoir un nouveau collègue avec qui bien se marrer et cela l'enchantait d'avance.

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À suivre…

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Un petit avis sur cette nouvelle histoire ?

Vivement la rencontre entre Stiles et Derek !

Merci pour vos encouragements qui m'aideront à écrire la suite ! :)