Bonsoir,

avec un certain retard, voici le dernier chapitre de cette fanfiction. Je suis débordée en ce moment. Je viens de terminer ce chapitre, en espérant qu'il n'y ait pas trop de fautes/phrases étranges.

Si vous espériez un chapitre plus long pour la fin, j'ai bien peur de n'avoir pu faire mieux. Je devais terminer cette histoire en été justement en prévision de septembre, mais ça n'a finalement pas été possible.

J'espère tout de même que cette histoire estivale vous a plu.

Je profite de cette note pour annoncer une petite suite pour "De tous les maux". Il s'agira de quelques courts chapitres pour montrer ce que sont devenues nos héroïnes quelques années plus tard. Je ne peux cependant pas vous donner de date de sortie. Cela sera sûrement en fin d'année.

J'écris aussi une histoire originale que j'espère pouvoir vous présenter éventuellement. Cela fait beaucoup de projets d'écriture, ce qui n'est pas toujours facile à gérer avec l'IRL. Sur ce, après cette petite page news, je vous souhaite une bonne lecture. ;)


Les lignes sur le papier n'étaient pas exactement comme celles que Lexa voyait devant elle. Un énième coup de gomme abîma la feuille. Elle posa le carnet à côté d'elle. L'eau immergeait ses jambes jusqu'aux genoux. Quelques mètres plus loin, Clarke essayait de nager la brasse. Quand elle remarqua que Lexa avait posé le carnet de dessin, elle la rejoignit maladroitement au bord du bassin.

Le dessin n'était pas exactement ce qu'elle attendait, mais elle voyait les efforts qu'y mettait Lexa. Elle s'assit au bord du bassin, à côté de la monitrice.

- Pour ajouter de la profondeur, débute tes traits au plus bas de la feuille.

Clarke donna ses conseils pour dessiner le bassin en perspective. Quand elle eut terminé, Lexa réessaya. Le résultat fut plus concluant. Son sourire satisfait enjoua Clarke.

- Tu m'as tellement appris en si peu de temps, commenta Lexa. J'ai hâte de voir tes tableaux.

Clarke gloussa. Elle lui avait parlé de ses peintures. Les deux jeunes femmes avaient commencé à parler de l'après-camp, cet après où elles apprendraient à se connaître dans leur vie quotidienne. Elles ne savaient pas encore comment elles allaient gérer leur situation, Lexa poursuivant des études et ses entraînements, Clarke souhaitant entrer dans l'une des formations d'art où elle avait postulé au cours de l'année dans le dos de sa mère.

- Peut-être que je pourrais venir étudier près de toi, proposa Clarke. Tu es dans l'une des meilleures universités et... et j'y avais postulé. Ils ont une option mise en scène dans leur programme d'arts plastiques, mais...

Elle fut interrompue par Lexa qui se mit à l'eau. Elle avait déposé le carnet derrière elle, en sécurité. Lexa vint devant Clarke et posa ses mains sur les genoux de celle-ci.

- C'est cher, répondit la monitrice. Tu dois convaincre ta mère de t'aider, c'est ça ?

Clarke hocha la tête. Lexa la saisit au bassin et l'attira doucement à l'eau avec elle. Clarke se sentait perdue dans les choix qu'elle devait faire. Si sa mère ne l'aidait pas, elle ne pourrait pas étudier.

- Tu sais, je ne compte pas vous abandonner, ajouta Lexa.

Clarke leva la tête, les sourcils froncés. Qu'entendait-elle par là ?

- Ton père a été une figure paternelle pour moi, et ta mère m'a toujours acceptée. Je crois que depuis le décès de Jake, elle craigne que je coupe les ponts. Même si je n'étais pas avec toi, ça n'arriverait pas. Je suis reconnaissante du soutien que ta mère a pu m'apporter, et je suis sûre que je peux t'aider à lui faire comprendre le fait que tu aies aussi besoin d'elle.

Clarke détourna le regard, honteuse. Elle n'avait pas seulement besoin de sa mère pour l'argent que son père et elle avaient mis de côté, mais parce qu'au fond, elle s'était longtemps sentie mise à l'écart par ses parents. Elle s'était battue avec son double, la personne que ses parents voulaient qu'elle soit, et celle qu'elle était vraiment, que ses parents n'avaient su accepter. Elle voulait réparer cela, car malgré la rancœur qu'elle pouvait ressentir vis-à-vis de sa mère, elle l'aimait profondément et avait encore besoin d'elle. Elle n'était pas prête à se détacher de ses parents, malgré la coupure subite que le décès avait provoqué entre son père et elle.

- Je lui parlerai, répondit-elle. Et... on verra bien.

Il fallait encore qu'elle parle seule à seule avec sa mère. Elle ne savait pas si Abigail acceptait la relation de sa fille avec Lexa, mais elle ne voyait pas de raison pour laquelle sa mère pourrait s'y opposer.


Au sortir de son cours de natation, Clarke croisa Anya qui allait se mettre en place pour le cours commun qu'elle s'apprêtait à donner. La femme s'arrêta auprès de la jeune Griffin. Elles ne s'étaient pas croisées ces derniers jours. Clarke ne l'avait qu'aperçue de loin au réfectoire.

- Les cours de Lexa semblent efficaces, commenta Anya.

L'air sévère de la femme fit lever le sourcil gauche de Clarke. La monitrice trentenaire, qui avait remporté sa première médaille d'or à l'âge de vingt-cinq ans, avait une aura froide qui rendait Clarke anxieuse.

- Plus efficaces que les tiens, renchérit Clarke.

Elle se sentait plus en sécurité à l'idée qu'Anya était proche de Lexa, car si la première s'en prenait à elle, la seconde viendrait à son secours.

Au grand étonnement de Clarke, Anya ne tenta pas de l'assassiner. Au contraire, elle sourit.

- Il vous aurait quand même fallu un sacré coup de pouce, à vous deux.

Clarke repensa aux cours particuliers d'Anya. Une façon d'enseigner qui l'avait poussée à courir jusqu'au chalet de Lexa pour lui demander son aide. Clarke avait vu Anya comme un démon sadique, mais elle n'était peut-être pas une si mauvaise personne. Lexa ne serait pas son amie si c'était le cas.

- Tu l'as fait exprès, n'est-ce pas ? demanda Clarke, qui voulait l'entendre de la bouche de la terrible monitrice.

Le sourire d'Anya s'adoucit un instant, et Clarke crut voir l'image de Lexa flotter dans son regard. Cet air disparut aussitôt, et le malice revint sur le visage de la femme.

- Je tiens à Lexa. Jake était le père qu'elle n'avait jamais eu. Elle n'était pas bien depuis son décès. Je savais que tu ne la laissais pas indifférente. J'espérais que tu puisses l'aider, mais tu avais tes propres soucis. Je suis soulagée de vous voir vous entraider.

Entraider, c'était le mot. Elles s'entraidaient. Avec une grande proximité. Clarke sourit. Elle se fichait de la souffrance ressentie au début du séjour. Elle ne ressentait que la chaleur que sa relation avec Lexa lui prodiguait. Tout allait bien, désormais. C'est grâce à l'espoir qu'elle pouvait aborder chaque jour avec légèreté.

- Merci, Anya. Tu as une drôle de façon d'aider les gens, mais au final, ça nous a été favorable.

Anya hocha la tête. La conversation clôturée, elles purent reprendre leur chemin.

Clarke passa la soirée à terminer la banderole. Il n'avait manqué que quelques touches de couleurs. Le temps venait pour cette banderole d'être présentée au grand public.


Le jour de la course finale était venu. Les caméras de télévision s'étaient déplacées pour découvrir les nouveaux talents du Camp Arkadia. Les campeurs étaient anxieux. Clarke faisait les cent pas dans le chalet de Lexa, où elle était entrée en trombe après avoir entendu les questions d'un journaliste.

- Qui leur a dit ça, bon sang ! maugréait-elle.

Lexa, de tempérament calme, essayait de la rassurer.

- On peut leur dire que notre course a été annulée, tu sais. Quelqu'un a dû les contacter en début de séjour pour leur donner l'information, avant que le camp n'apprenne que tu ne savais pas nager.

Clarke savait nager, désormais, mais elle ne nageait pas assez bien pour concourir contre quiconque, encore moins contre la championne de natation la plus prisée du moment pour son âge et sa catégorie. Cependant, elle voulait agir, montrer qu'elle était capable. Elle n'était plus la jeune femme qui craignait l'eau et la réputation de son père. Elle assumait parfaitement ce qu'elle ressentait. Elle voulait le montrer au monde. Elle était Clarke Griffin, et la natation n'était pas son don.

- J'ai une meilleure idée, déclara-t-elle.

Et Clarke expliqua son plan à Lexa.


Avant les affrontements entre moniteurs et campeurs, une course particulière était prévue. Les journalistes avaient entendu dire que Clarke Griffin et Lexa Woods allaient s'affronter, mais les rumeurs couraient aussi sur la jeune Griffin. Savait-elle nager, finalement ? Ils assumèrent que oui lorsque les caméras se braquèrent sur les deux jeunes femmes qui se mettaient en place sur la plateforme flottante. Elle couvrait pour l'occasion la partie gauche du lac, permettant aux nageurs de plonger directement en eaux profondes.

Sur la plateforme boisée, Lexa ne pouvait détacher son regard de sa compagne.

- Tu es sûre que ça va aller, Clarke ?

La jeune Griffin, sous l'œil curieux du monde des nageurs, avait une idée qui ne la rassurait pas. Mais encore une fois, elle sentait la présence de Lexa à ses côtés. Elle ne risquait rien. Et ce fait la poussait à confronter sa peur.

On leur ordonna de se mettre en position. Debout au bord du ponton, elles se placèrent pour plonger. Clarke chercha une dernière fois le regard de Lexa. La championne lui sourit. Clarke détourna la tête et ferma les yeux, le souvenir du sourire de Lexa ancré dans son esprit. Le coup de sifflet retentit.

Lexa plongea avec grâce, mais une fois remontée elle ne fila pas. Clarke était entrée maladroitement dans l'eau, encore incapable de plonger comme un nageur expérimenté. Elle rejoignit Lexa à la brasse. Une fois réunies dans les eaux du lac, les deux entamèrent un crawl. Lexa, réputée pour sa vitesse, avançait lentement dans l'eau. Elle suivait le rythme de la jeune femme à sa gauche.

Les campeurs étaient silencieux. C'était un bel acte des deux femmes. De Lexa, pour avoir accepté de rester aux côtés de son élève plutôt que de concourir face aux caméras. De Clarke, pour s'être mise à l'eau alors que toutes ces années elle était restée à l'abri des médias, sur la terre ferme. Les journalistes, étonnés, restaient sans voix.

Quand les deux jeunes femmes parvinrent à la plateforme opposée, cent mètres après leur départ, elles montèrent l'une après l'autre. Clarke, heureuse d'avoir réussi à nager sans aide - bien que la présence de la monitrice l'ait aidée - se jeta au cou de Lexa. Les caméras capturèrent l'image de Lexa Woods et Clarke Griffin, enlacées au-dessus du lac, sous le ciel bleu et le rayon de soleil d'été qui brillait comme un clin d'oeil.

- Merci, susurra Clarke.

Elle se redressa pour croiser le regard jovial de Lexa. Ce visage qu'elle dépréciait autrefois, pour son association avec le métier de son père, mais qu'elle adorait aujourd'hui.

- Merci à toi, Clarke. Tu m'as accordé cette nage, finalement.

C'est cette image qui fera la couverture des magasines. Les deux jeunes femmes, si proches de Jake Griffin, que l'on avait attendu séparées par la compétition, étaient alors liées. Il ne manquait qu'une touche finale, un dernier événement pour montrer ce que leur complicité avait pu accomplir au cours de ce séjour.


Le soir suivant la compétition, la cérémonie de clôture avait eu lieu. Après la remise des médailles, tous étaient invités à rejoindre le réfectoire pour profiter d'un buffet et de l'exposition que les campeurs attendaient impatiemment.

- Je crois que tu as réussi à faire aimer l'art à des accrocs du sport, plaisanta Octavia, dont la médaille d'or trônait fièrement autour du cou.

Clarke sourit, son regard se perdant sur le symbole de la médaille. Les initiales de son père... que de nouveaux futurs champions du monde de natation portaient fièrement. Jake Griffin était une inspiration pour beaucoup, et Clarke avait eu peur d'entacher la réputation de son père. C'était a priori le contraire qui se produisit, car lorsque Clarke et Lexa montèrent sur l'estrade pour présenter l'exposition, les applaudissements les accueillirent chaleureusement.

- Ce séjour a été plein de rebondissements, commença Clarke.

Ce début provoqua un gloussement général.

- Je n'ai pas été à la hauteur de vos espérances, mais malgré mes défauts j'ai tenu à vous présenter qui je suis vraiment. Ce soir, cette exposition est pour vous tous. Vous avez mis votre cœur dans vos œuvres, je vous en remercie. Pour ma pièce spéciale, qui vous sera dévoilée dans un instant, j'ai souhaité la participation d'une personne chère.

Elle tourna la tête vers Lexa pour lui accorder la parole. Lexa s'avança d'un pas pour s'exprimer :

- Jake Griffin a été un mentor formidable. Il a créé ce camp pour vous pousser à atteindre les sommets de la natation internationale. Mais il oubliait un élément clé à ce camp, à ce but de devenir le meilleur nageur. Il a oublié de vous préciser qu'il vous fallait vivre pour vous. Ne laissez pas la pression vous gagner. Il serait dommage qu'elle finisse sur le podium à votre place.

Elle adressa un sourire confiant au public puis tourna la tête vers Clarke. Cette dernière hocha la tête, tenant fermement une cordelette dans les mains. Lexa ajouta :

- Clarke et moi vous félicitons tous pour les efforts fournis pendant ce séjour. Sans plus tarder, voici la banderole réalisée par Clarke, avec ma participation supervisée.

Elle recula d'un pas et Clarke tira la cordelette. Au-dessus des têtes, la banderole se déroula et tous - dont les caméras - purent découvrir le chef d'oeuvre.

La banderole ne désignait pas le camp, mais l'action du dessin s'y déroulait. La plage et le lac s'étendaient, laissant peu de place aux arbres du fond, dont les cimes floues embrassaient le ciel clair. Un ciel parsemé de petits nuages gris. Sur la plage, deux silhouettes contemplaient le lac. Assises, deux femmes se tenaient la main. De dos, on voyait les cheveux blonds de l'une se déverser dans son dos, tandis que l'autre femme avait des cheveux foncés tressés. Entre leurs deux silhouettes, on apercevait un objet flotter sur l'eau. Une forme rectangulaire en trois dimensions s'éloignait de la rive. Un bouquet de fleurs trônait sur cette grande boîte. Un trophée au nom de Jake Griffin lui souhaitait un bon voyage. C'est son cercueil qui s'éloignait, sous les regards de celles qu'il laissait derrière lui dans le monde des vivants.

Le silence dans la salle fut mieux que tous les applaudissements que les deux jeunes femmes auraient pu recevoir. Le public était ébahi. Les couleurs de la banderole rappelaient un coucher de soleil, comme celui qui se déroulait à ce moment-là à l'extérieur. Un dernier soir au camp Arkadia pour dire au revoir.

Lexa saisit la main de Clarke.

- Merci, lui murmura-t-elle.

Les yeux humides sous l'effet de l'émotion générale, Clarke se tourna vers Lexa et l'enveloppa dans ses bras.

- Merci, répondit-elle.

Le lendemain, elles repartiront sur une base saine. Elles seront elles-mêmes, détachées du fantôme de Jake Griffin.

En mettant fin à l'étreinte, Clarke aperçut sa mère se faufiler dans le public. Elle s'excusa auprès de Lexa pour aller rejoindre Abigail.

La femme avait les larmes aux yeux. Une trace sur sa joue indiqua à Clarke qu'elle avait pleuré. Abigail n'attendit pas que sa fille s'exprime. Elle la prit dans ses bras et la serra fort.

Clarke rendit cette étreinte. Elle s'était attendue à recevoir la foudre de sa mère. Elle pensait que sa banderole provoquerait la colère chez sa mère, mais quand Abigail se détacha de sa fille, c'est un sourire qui peignait son visage.

Les yeux humides, les joues roses et les lèvres étirées, Abigail Griffin rencontrait sa fille pour la première fois. Cette Clarke-là, elle n'avait pas pris la peine de la connaître. En découvrant l'exposition, elle avait compris son erreur. Elle aurait dû s'intéresser au hobby de sa fille plus tôt, car il s'agissait d'un don. Clarke retranscrivait la réalité d'une manière magique qui vous transportait dans un autre univers. Quand Abby avait posé son regard sur la banderole, les émotions l'avaient accablée. Tant d'émotions à la fois. Une vague que le meilleur des nageurs n'aurait pu vaincre.

- Tu veux vraiment poursuivre dans l'art ? lui demanda-t-elle.

Une dernière lueur d'espoir disparut dans le regard d'Abigail lorsque Clarke hocha la tête. Elle aurait tant aimé que sa fille poursuive les rêves que Jake et elle avaient imaginés pour elle. Mais elle ne pouvait pas l'y forcer. Pas si cela signifiait faire souffrir Clarke. Elle était son enfant. Un enfant devenu adulte.

- Je reste ta mère, Clarke. Tu sais que je t'aime quoi que tu fasses ?

Clarke pensait avoir mal entendu. Sa mère acceptait-elle si facilement, au bout de cette étrange journée ?

- Tu ne m'en veux pas ?

Abigail déposa sa main sur la joue de sa fille. Elle la caressa tendrement, puis laissa son bras retomber le long de son corps.

- Tu as rempli ta part du marché. Tu as appris à nager. Ce que Lexa et toi avez fait aujourd'hui... ton père serait fier de vous deux.

Ce fut au tour de Clarke de se faire submerger par les émotions. Une larme ne tarda pas à couler le long de sa joue. Le parfum de Lexa l'enveloppa, en tournant la tête Clarke l'aperçut à ses côtés. Elle saisit la main de la monitrice.

- Maman, Lexa et moi sommes ensemble.

Abigail, toujours émue, pouffa :

- J'ai cru comprendre.

Clarke laissa tomber sa tête sur l'épaule de Lexa. Un poids immense venait de s'envoler de sa poitrine. Clarke se sentait légère ce soir. Heureuse.


Clarke et Lexa avaient répondu aux questions des journalistes sur les grands événements de cette édition du camp Arkadia. Elles avaient discuté avec les campeurs et moniteurs, heureuses de voir ce séjour se terminer dans la joie.

Elles étaient sorties peu avant la fin de la soirée. La nuit tombée laissait une pluie d'étoiles chuter sur le lac. Assises sur le ponton où elles s'étaient trouvées à plusieurs reprises, elles observaient le ciel se refléter à la surface de l'eau.

- Ma mère était sérieuse quand elle te proposait de venir passer la semaine prochaine à la maison, lui fit remarquer Clarke.

Lexa appréciait le comportement d'Abigail Griffin envers elle, mais Clarke comptait plus pour elle désormais, et savoir que la relation mère-fille était remise sur les rails la soulageait. Elle voulait le meilleur pour Clarke, et cela elle ira le chercher plus fort et plus loin que tout ce qu'elle avait entrepris pour l'obtention de sa première médaille d'or.

Lexa Woods avait une philosophie de vie que beaucoup voyaient comme banale et sans ambition : elle voulait être heureuse. Cela signifiait que les gens qu'elle aimait devaient être heureux aussi. Clarke, quant à elle, voulait rendre le monde meilleur, mais sa seule arme était son art, et elle espérait que cela suffise à au moins quelques personnes.

- Il me reste deux semaines de vacances, expliqua Lexa. Je peux venir une semaine chez toi, puis tu viendras une semaine chez moi pour découvrir le campus et t'y inscrire si tu le souhaites.

Clarke se laissa tomber dans les bras de Lexa. Ses pieds plongés dans l'eau les éclaboussèrent quelque peu. Elle avait hâte de découvrir cette nouvelle vie. Ce séjour avait apporté une paix nouvelle à sa famille, mais aussi - et ce n'était pas négligeable - une petite-amie parfaite. Ce dernier mot résonnait souvent dans l'esprit de Clarke. P-A-R-F-A-I-T-E. Et elle souriait, longtemps, en voyant Lexa dans son esprit, intelligente, forte, magnifique, agile, incroyable - et tous ces adjectifs qu'elle n'osait énumérer devant ses amis de peur que l'on se moque d'elle.

Cette soirée se termina dans une barque. Les deux jeunes femmes étaient allongées, entrelacées, dans la coque du petit bateau. Ce dernier flottait calmement.

Clarke ne sentait plus l'odeur vaseuse d'eau, de terre et de plantes. Elle ne sentait que le parfum de sa compagne contre qui elle était blottie. Elle n'entendait plus le bruit de l'eau qui cognait la barque. Elle n'entendait que la respiration de Lexa et la mélodie des rencontres de leurs lèvres. Elle ne sentait plus ce malaise qui l'étouffait au début du camp, alors que la vue du lac lui donnait le tournis. Elle se sentait immense dans l'univers.

Lexa ne pensait plus à ces médailles qu'elle était censée aller chercher à la nage. Elle avait trouvé plus précieux que l'or. Ce jour, pendant l'ultime course du camp Arkadia, Lexa Woods avait vaincu le meilleur nageur olympique de tous les temps : l'appât du gain, qui poussait les sportifs à se noyer dans le malheur pour un prix honorifique. Elle avait appris que la vie avait plus d'un sens, et cela de la fille de son mentor.

Clarke gloussa contre les lèvres de Lexa. C'est dans le ciel que leur bonheur allait se refléter, alors que les eaux troubles du lac s'étaient éclaircies.